➽ date et lieu de naissance. 24 novembre 1987 à Port Elizabeth, Afrique du Sud ➽ nationalité. Sud-Africaine ➽ votre forme animale. Léopard noir, ou plus communément appelée panthère noire ➽ date de la transformation. // ➽ type de métamorphe. Pur sang ➽ camp. Cabot (une solitaire sans clan) pour le moment, mais intégrera sûrement le PARD dans peu de temps ➽ état civil. Célibataire ➽ lieu d'habitation. Southampton ➽ métier. Photographe au Daily Comet et voleuse « professionnelle » à ses temps perdu... ➽ étiquette qui vous est collée. Certains de mes amis, ou simples connaissances, vous dirons que je suis une pure fêtarde un peu je m'en foutiste et barge sur les bords. Certaines de mes anciennes relations d'une nuit vous colporteront que je suis une fille facile qui ne cherche rien de sentimental. Quelques amis plus proches vous avoueront que mon comportement cache forcément quelque chose de lourd que je préfère garder enfoui au fond de moi. Mon patron vous expliquera que je suis une photographe extrêmement douée, et que c'est pour ça d'ailleurs qu'il m'a embauché. Mes voisins n'auront pas grand chose à vous raconter, c'est rare quand je leur tape la discut'. Certains qui se méfient de moi vous confiront que je traficote des choses pas très nettes en toute discrétion... Enfin bref ça parle, ça parle...

Tisha, « la volontaire » en je ne sais plus quelle langue africaine. La volontaire présente au premier rang pour se prendre des couts de la part du destin plutôt, ouais ! Enfin, je dois bien avouer que mon caractère colle tout de même bien à l'image de la femme forte et courageuse qu'on peut s'imaginer derrière cette signification de mon prénom. Je pense également que tout ce que j'ai pu vivre dans le passé m'a aidé à me forger un sacré caractère. Même si l'apartheid a été abolit à peine quelques années après ma naissance dans mon pays, la mentalité des gens n'a pas changé du jour au lendemain, et si en plus de la couleur de peau on y ajoute les discriminations entre espèces surnaturelles... Enfin bref tout ça pour dire que j'ai appris au fil des années à faire abstractions des critiques discriminantes, à me méfier de certains, à marcher la tête haute en toutes circonstances et prouver aux autres que je valais bien mieux que leurs remarques ou leurs critiques censées me blesser ou me rabaisser. D'où mon côté têtu un brin tête brûlée sur les bords. Je ne supporte pas qu'on me force à faire quelque chose que je ne veuille pas faire et je n'hésite pas à tenir tête à mes interlocuteurs quand quelque chose ne me convient pas. Je sors les griffes au sens figuré du terme, même si par moment cela me démange vraiment de vouloir vraiment les sortir pour mieux me faire comprendre. Un brin agressive également ? Presque suivant la personne qui me fait face en fait. Mais la plupart du temps me faire remarquer de cette manière n'est pas vraiment mon truc au contraire, j'essaye justement ne pas trop attirer l'attention sur moi. D'une, de part ma nature de métamorphe que je n'ai pas spécialement envie de montrer à n'importe quel inconnu et de deux, avec mon activité illicite de voleuse qu'il m'arrive d'exercer de temps à autres il vaut mieux pour moi que je me fasse discrète. Telle une panthère noire qui se fond en toute discrétion dans un décor nocturne et sans faire un bruit.
Une autre habitude chez moi, j'ai beaucoup de mal à laisser s'exprimer mes sentiments. Extérioriser la tristesse, le sentiment amoureux ou encore l'envie de se confier. Ce n'est pas que je ne ressens rien de tout cela, contrairement à ce que certains pourraient penser du coup, mais la carapaces que je me suis forgée au fil des années avec mon vécu fait que tout a tendance à rester à l'intérieur. En général je camoufle tout ça derrière mon humour, mon envie de vivre ma vie à 200 à l'heure sans me prendre la tête ou encore ma mauvaise humeur qui apparait parfois bien trop facilement si l'on me contrarie. J'ai comme cette étrange et désagréable impression de me sentir faible et sans défense lorsque je commence à dévoiler mes ressentis à quelqu'un. C'est également pour cela que ces dernières années j'ai une fâcheuse tendance à accumuler les relations d'un soir, j'ai déjà assez donné dans des relations que je pensais sérieuses, maintenant c'est comme tout le reste je n'ai plus envie de me prendre la tête. Je préfère laisser s'exprimer la panthère en moi, mon côté sensuel et félin qui en fait craquer plus d'un à chaque fois. Cela me donne en plus l'impression d'avoir les cartes en mains, un léger sentiment de supériorité qui me plait vraiment à vrai dire...
Pourtant le soucis c'est que je finis toujours par m'attacher aux gens avec lesquels je m'entend bien. Même si je met du temps à accorder totalement ma confiance, lorsque cela se produit, la personne en question peut être sûre qu'elle peut compter sur moi. Je sais me montrer loyale et rendre service lorsque cela est nécessaire, à condition que cela soit réciproque. Car en revanche, si quelqu'un me trahit ou me fait un sale coup, il ou elle entendra parler de moi ça c'est certain. Je suis terriblement rancunière et je n'oublie que très rarement lorsqu'on me fait une crasse. Pour le coup là je n'hésite pas à sortir mes griffes pour préparer un sale coup à mon tour.
Heureusement que mon boulot concerne quelque chose que j'adore faire, comme ça je peux lier l'utile à l'agréable une bonne partie de la journée. Avec mon matériel de pro, ma vision développée qui repère le moindre défaut et le plaisir que j'éprouve à chaque fois que je cherche le meilleur angle de vue ou que je cherche à rendre une photo encore plus agréable à regarder en manipulant des logiciels. Bref, la photographie est vraiment l'une de mes passions que j'ai l'occasion du coup d'exercer durant mes journées. Certes il y a les photos pour le Daily Comet, mais je n'hésite pas à jouer de l'appareil photo rien que pour mon plaisir personnel d'agrandir ma collection de clichés. Sinon, mis à part ça, j'ai un autre « boulot » beaucoup moins légal que le précédent mais qui pour le coup est davantage une occupation nocturne pour éviter de me faire repérer. Pour des raisons personnelles je me suis mise à voler, et avec mes aptitudes héritées de ma nature de métamorphe, cela ne peut que me faciliter la tache. Sinon, faire la fête avec des amis peut également devenir une activités à plein temps par moment.
  Étant une méta, j'ai toujours pris l'habitude de surveiller les pleines lunes en programmant sur mon portable pour qu'il me le rappelle le moment venu, comme lorsqu'il s'agit d'un rendez-vous important, après tout ça s'en rapproche presque... Sinon j'adore la photographie, l'idée de pouvoir bouffer comme 4 sans forcément prendre 20 kilos par la suite, quasiment tous les styles de rock en matière de musique, tout ce qui peut avoir de la valeur, vivre ma vie sans prise de tête et pouvoir me sentir libre par la même occasion, ma nature de métamorphe ainsi que ma forme animale.
J'ai horreur de la discrimination et du sentiment de rejet, d'avoir une vie monotone et routinière, du manque de loyauté de la part d'une personne en qui j'ai confiance, des ambiances niaises un peu trop fleurs bleues à mon goût, des gens arrogants qui se sentent supérieur pour une raison x ou y.
  La pleine lune réveille la panthère noire qui sommeil en moi. J'ai toujours adoré cet animal, partagé entre la puissance d'être un félin prédateur et le côté sensuel presque féminin que dégage ce quadrupède à la fourrure sombre et soyeuse. Du coup je partage certains traits en commun avec ce félidé comme l'agilité et la souplesse qui me permettent de grimper et me faufiler un peu partout, des sens bien plus développés que chez le commun des mortels, une rapidité de mouvement ainsi qu'une certaine puissance. Des atouts que j'ai su très vite mettre à profit lorsque j'ai commencé du coup à jouer les voleuses de service. Au fil des années j'ai réussi à maitriser sans trop de problème la bête qui se cache derrière mon apparence humaine, même si cela n'empêche pas l'influence toujours omniprésente de la lune et le fait que chaque métamorphose reste encore un peu douloureuse.
Pour le moment je suis une solitaire mais il me semble avoir déjà entendu parlé d'une sorte de « meute » qui rassemble, non pas des lycans, mais plutôt des méta comme moi qui se changent en prédateur autre que le loup. Pourquoi pas finalement les rejoindre si j'ai l'occasion de les croiser un jour...
J'ai toujours su qu'un jour comme celui de la révélation finirait par arriver. La présence de créatures, tels que les vampires ou les métamorphes de tous poils, deviendrait forcément difficile à cacher au milieu de tous ces simples humains. Après, savoir si cela est une bonne chose ou non, ça c'est une autre histoire. Pour ma part, cela ne me dérange pas que des humains soient au courant de ma nature, tant que je ne me sens pas rejetée en retour à cause de ça. Maintenant je ne chercherais pas non plus forcément à me montrer sous mon « vrai jour » aux yeux de tous, il ne faut pas pousser non plus. Donc en gros, honnêtement je m'en fiche un peu que la révélation ait eut lieu, cela ne m'empêchera pas de me méfier de certains, comme les vampires ou même certains sorciers douteux, et cela n'empêchera pas non plus les conflits entre races. La preuve c'est que ces derniers sont toujours d'actualité.
  Quelques cicatrices par-ci par-là, comme tout le monde au final. Ce qui se remarque davantage en revanche ce sont les quelques tatouages que je possède : des traces de pattes de félins le long de mon flanc droit de ma hanche jusqu'à mon aisselle quasiment, et les prénoms de mon frère et de ma mère vers l'intérieur de mon bras gauche.

Jeffrey's Bay, Afrique du Sud – Mars 2000

Le bruit apaisant des vagues, le soleil qui commençait à se coucher au loin. Je connaissais ce spectacle par cœur mais cela ne m'empêchait pas de l'apprécier comme si c'était la première fois que je le voyais. Les derniers surfeurs quittaient petit à petit la plage, planche sous le bras et seulement le haut de la combinaison enlevé. Bienvenue à Jeffrey's Bay, non loin de Port Elizabeth ma ville natale, l'un des spot de surf parmi les plus renommés. Bienvenue au bout du monde en Afrique du Sud, le pays divisé par excellence. Blancs d'un côté, noirs de l'autre. Du haut de mes 12 ans j'étais encore trop jeune pour comprendre toute la complexité qui se cachait derrière ces 2 couleurs. L'abolition de l'apartheid, l'élection de Mandela (ou Madiba comme les miens l'appellent), tout ça peu de temps après ma naissance n'avaient pas pour autant changé la mentalité des gens du jours au lendemain, surtout après des décennies voir quelques siècles en réalité de ségrégation. Même si les choses commençaient à s'arranger petit à petit au fil du temps, cela ne m'a pas empêché de grandir avec la division, l'écart nettement visible entre 2 mondes radicalement différents. Et encore, ça ce n'est que ce que connait le commun des mortels. Moi je vis dans un « autre monde », celui du surnaturel. Je connais également les tensions entre espèces. Le plus courant : des vampires blancs issus de familles aisées, des métamorphes noirs issus de longues lignées africaines et au milieu, des sorciers. Certains blanc descendants des colons et immigrés européens, d'autres noirs issus de vieilles lignée de sorciers africains. D'ailleurs il paraitrait même que ces derniers et leur magie aient un rapport avec l'apparition des méta sur le continent africain... Que de vieilles histoires sans savoir si tout cela était vrai.
Enfin bref, même si tout ceci était censé me concerner de part ma nature, moi j'essayais de m'en détacher, de vivre au jour le jour dans une vie qui ne me laisse pas beaucoup de perspective pour l'avenir.

_ Je savais que je te trouverais ici fit une voix familière qui me sortit de ma contemplation du paysage.

Je tournais la tête d'où semblait venir cette voix que je ne connaissais que trop bien et fis un sourire accueillant à mon frère qui s'approchait de moi. La seule personne au monde qui me connaissait par cœur, en qui je pouvais avoir une confiance aveugle et à qui je tenais énormément : mon grand frère. Il y avait également ma mère, une femme forte qui avait appris à vivre en élevant seule ses 2 enfants. Une vraie lionne, dans tous les sens du terme d'ailleurs... Je ne connaissais pas mon père, mais je savais que les gènes de ce derniers couplés à ceux de ma mère avait perpétué une lignée à forte dominance féline... Dans la famille on était tous des métamorphes félins, des vraies prédateurs qui n'aimaient pas se laisser marcher sur les pattes malgré un quotidien difficile, après le caractère de chacun influençait sur le choix exact du félidé. Mon père est mort alors que je n'avais même pas 3 ans, ma mère s'est donc retrouvée seule à élever 2 enfants. Mon frère, âgé de 4 ans de plus que moi, a commencé à travailler dès qu'il a put pour aider financièrement ma mère et quant à moi, ben je continus à aller à l'école. Cela fait plaisir à ma mère et mon frère de voir que je suis le même cursus que les autres enfants de mon âge, même si personnellement je préférerais leur être plus utile dans la vie de tous les jours car j'ai bien conscience que ma famille et moi ne faisons pas partie des plus favorisés.

_ En même temps, tu connais un plus bel endroit qu'ici pour attendre la pleine lune ?... lui fis-je remarquer avec un sourire amusé auquel il répondit à son tour.

Et oui, cette nuit la nature allait nous rappeler à l'ordre. La pleine lune réveillerait la bête qui sommeil en nous et j'aimais bien quand mon frère était présent durant ces nuits là. Au moins, je pouvais compter sur lui pour maintenir ma conscience humaine éveillée et me sentir encore un peu rattachée au monde humain, même une fois transformée. J'étais encore jeune, les transformations restaient douloureuses et cela faisait depuis peu que j'avais remarqué que me transformer les nuits hors pleine lune ne m'était finalement plus tout à fait impossible à présent.
Voyant le soleil décliner de plus en plus, et sentant de plus en plus la force mystique que la lune exerçait sur nous, mon frère et moi allâmes vers un coin un peu plus reculé de la plage. Quelques minutes plus tard, 2 jeunes félins ordinaires aux premiers abords semblent s'amuser loin des regards indiscrets. Mon frère, le guépard rapide comme l'éclair et moi, la petite panthère noire agile qui nargue son frère depuis le haut d'une branche car ce dernier n'a pas les capacités naturelles pour y grimper.

Port Elizabeth, Afrique du Sud – Juillet 2005

Grimper. J'adorais cette sensation d'être perchée, d'être dans un endroit où je devenais inaccessible et depuis lequel je pouvais avoir une vue d'ensemble sur ce qui se passait en bas. Cette sensation également de passer dans un endroit ni vu ni connu, comme si ma présence n'avait jamais existé. Je devais tout cela à ma nature de méta et à la bête que j'avais adopté. Comme la panthère noire, j'étais une puissante prédatrice mais qui agissait en toute discrétion pour ne pas se faire remarquer. Une main de fer dans un gant de velours, ou plutôt de fourrure en réalité. Et j'avais su mettre à profit cette agilité et cette souplesse innées d'une manière assez particulière. J'en avais eut marre d'être du côté défavorisée de la population, marre de voir ma mère et mon frère trimer pour tout juste réussir à nous faire vivre. J'avais décidé de chercher directement l'argent et la richesse là où ils se trouvaient. Je m'étais mise à voler. Bien sûr personne de ma famille n'était au courant, la journée je continuais d'aller en cours comme si de rien était et le soir, ou plus souvent durant la nuit, je jouais les Robins des bois. Il y a quelques temps de ça je « m'échauffais » en volant quelques trucs à l'étalage, mais à présent je visais un peu plus gros. Ça pouvait aller du vole dans les petites bijouterie jusqu'à l'intrusion incognito dans les demeures de riches propriétaires. Et près de la côté vous ne pouvez pas imaginer le nombre de maisons secondaires qui ne sont pas habitées pendant une bonne partie de l'année, suffit juste de ne pas se faire chopper.
Je n'hésitais pas ensuite à revendre mes trouvailles pour rapporter un peu plus d'argent chez moi. D'ailleurs mon frère, plus que ma mère à vrai dire, avait commencé à se poser des questions quant à l'origine de cet argent. Je lui mentais en lui disant que ça venait de services rendus un peu partout à droite à gauche à des gens, comme un petit pourboire. Je savais qu'il voulait me protéger et s'assurer que je ne fasse rien qui puisse m'attirer d'ennuis mais c'était plus fort que moi, j'avais fini par éprouver du plaisir du coup dans le fait de voler. J'avais trouvé là le moyen de laisser un peu la bête en moi s'exprimer à travers mes aptitudes félines que je possédais et j'aimais cette sensation.

Cette nuit là j'avais décidé de m'introduire dans une de ces fameuses propriétés qui devait faire elle aussi office de maison secondaire. Grosse demeure qui semblait inhabitée et dans laquelle, comme dans toutes les autres, j'étais sûre de trouver des objets de valeur. Je me chargeais en priorité des bijoux car ils étaient plus facile à transporter. Toute de noire vêtue pour ne pas attirer l'œil, je m'introduisis comme à mon habitude, me faufilant dans les moindres recoins, crochetant des serrures et évitant toute confrontation avec les systèmes d'alarme. Dès mon entrée dans la maison, une odeur qui semblait omniprésente me déplut fortement, mais j'en fit très vite abstraction lorsque ma vision féline qui me permettait de très bien voir dans le noir remarqua les nombreuses œuvres d'art qui habitaient la maison. Des tableaux sur les murs, des statuettes et des sculptures, pour le moment que des trucs assez difficile à embarquer discrètement avec soi. Il fallait que je fouille plutôt dans les tiroirs et autre pour trouver des bijoux ou tout autres objets ayant de la valeur et pouvant entrer dans mon sac. Mais à peine j'eus le temps de commencer mes recherches que la lumière du salon, dans lequel je me trouvais, s'alluma brusquement.

_ Toi, on peut dire que tu ne manque pas de culot...

Je me tournai aussitôt face à l'homme qui venait de me parler et réalisai que l'odeur désagréable que je sentais depuis le début venait de lui et je compris. Cette odeur, en plus de son teint blafard et de cette méfiance inconsciente que je ne pouvais m'empêcher de ressentir à son égard, j'avais affaire à un vampire. Aussitôt, sur le coup de la surprise et de la peur, je me retrouvai sur mes 4 pattes et vêtue de ma fourrure d'un noir intense. Les oreilles rabattues en arrière, mes babines retroussées laissant apparaître mes crocs affutés, les poils du dos hérissés, j'étais plus que sur la défensive mais n'osant pas bouger pour autant.

_ Mais quelle magnifique créature nous avons là. Connue pour sa manie de grimper partout en plus de sa discrétion, je comprend mieux maintenant comment tu as fait pour arriver jusqu'ici sans presque te faire remarquer... Presque.

Il avait dit cela avec un sourire presque narquois mais surtout, en s'avançant davantage vers moi ce qui me fit aussitôt réagir. Je ne voulais pas que cette créature sanguinaire s'approche de moi, et encore moins qu'elle ait ne serait-ce que l'idée de me toucher. Alors je donnai un coup de patte, toutes griffes dehors, dans le vide devant moi tout en poussant un grognement pour le dissuader d'approcher encore plus. Sauf que cela l'énerva un peu plus, il se précipita donc à toute vitesse vers moi et dans son élan il me plaqua violemment contre un mur, ses 2 mains maintenant ma gorge avec force.

_ Tu t'introduis chez moi par infraction et c'est toi qui a l'impolitesse de vouloir m'attaquer la première, décidément les jeunes de nos jours... commença-t-il froidement, puis finalement il me laissa retomber par terre et me balança à la figure un manteau qu'il était allé chercher à toute vitesse. Heureusement pour toi on dirait que c'est ton jour, ou plutôt ta nuit vu l'heure, de chance. Changes toi, je n'aime pas parler aux animaux. On ne sait jamais à quel genre de réaction s'attendre avec eux...

Sur le coup je ne pus m'empêcher de le regarder un peu perplexe puis finalement je décidai de faire ce qu'il me dit. Je repris forme humaine et enfilai aussitôt le manteau qu'il m'avait passé et qui descendait jusqu'à la moitié de mes cuisses. Ne parlant pas beaucoup, je préférai le laisser m'expliquer ce qu'il avait en tête. En fait il avait très vite pensé à une idée assez particulière et inédite. Il avait aussitôt remarqué et compris mes aptitudes et mon talent inné pour m'introduire et me faufiler discrètement dans le but de voler. Il m'expliqua ensuite que lui même était un amateur d'art et un vrai collectionneur, sauf que certaines pièces étaient plutôt difficiles à se procurer, légalement en tout cas...

_ C'est pour cela que ton aide peut m'être précieuse. J'aimerais vraiment que tu m'aide et que tu voles pour moi. En échange tu seras payée décemment et tu seras également sous ma protection si jamais quelqu'un te cherches des ennuis d'un peu trop près ou t'empêche d'amener à bien tes missions. Alors, qu'en dis tu ? J'espère très fortement pour toi que cette proposition t'intéresse parce que dans le cas contraire, quitter cette maison risque de t'être assez périlleux...

En gros, avais-je vraiment le choix ? Oui bien sûr, on a toujours le choix. Là en l'occurrence j'avais le choix entre : accepter sa proposition et pouvoir ramener apparemment une belle somme d'argent chez moi après chaque objet volé, ou bien refuser et m'attirer encore plus les foudres du vampire au point de ne pas être sûre de sortir vivante de sa maison... J'acceptai donc de signer ce pacte avec le « diable » comme on dit. Au pire je n'avais qu'à faire ce qu'il me demandait, voler les objets rares et couteux qu'il désirait posséder pour une raison x ou y. Il n'y avait donc pas de raison pour que cela se passe mal.

Port Elizabeth, Afrique du Sud – Un an et demi plus tard

Mal, j'étais vraiment mal là et c'était vraiment peu de le dire ! Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, il faisait nuit c'est tout ce que je savais. J'entrai chez moi, me précipitant tout d'abord dans la chambre de mon frère.

_ Chester ! Chester s'il te plait réveilles toi, vite ! fis-je tout en secouant mon frère qui dormait, la voix pleine de détresse et les larmes aux bords des yeux.
_ Tisha ?... Qu'est ce qu'il se passe ? répondit-il la voix encore ensommeillée, peu motivé sur le coup à vraiment quitter son lit.
_ Je... J'ai fait quelque chose de vraiment mal... Maman et toi, il faut que vous partiez d'ici le plus vite possible !
_ Hein ?... Attend qu'est ce que tu racontes ? me demanda-t-il aussitôt, un peu plus en alerte du coup.
_ Pas le temps de t'expliquer, il faut... commençai-je mais je n'eut pas le temps de finir qu'une voix que je ne connaissais que trop bien se fit entendre non loin.
_ Ô Tisha, où es-tu passée ma belle panthère ?... fit froidement Joël, le fameux vampire avec lequel j'avais conclus à un pacte environ un an et demi auparavant.

Sauf que là le pacte venait d'être brisé, par ma faute en plus. J'en avais juste eut marre d'être devenu au fil du temps sa petite panthère en laisse, celle a qui il faisait appel et à qui il imposait d'aller à tel ou tel endroit sans lui laissait le choix. Tout ça dans le but de voler des objets précieux et rares, tant pis si très souvent la mission semblait périlleuse voir dangereuse, ça c'était mon problème comme il disait. Du coup j'avais voulu essayé de le doubler, de faire en sorte qu'il ne fasse plus appel à moi mais j'avais lamentablement échoué. Je savais depuis cette nuit qu'il était au courant de tout ça, je savais également qu'à présent il désirait se venger, s'en prendre directement à ma famille tel un psychopathe fou furieux. J'avais réussi à arriver chez moi avant lui, mais apparemment pas assez pour avoir le temps de faire partir ma mère et mon frère de la maison.
Joël était à présent dans l'embrasure de la porte de la chambre de Chester, de mon côté j'étais toujours à genoux à côté du lit de ce dernier, paralysée par la peur. Mon frère comprit aussitôt que le vampire représentait une menace et, ni une ni 2, il fit appel à la bête qu'il cachait sous son apparence humaine. Le guépard guettait à présent le vampire tout en grognant, grognement auquel Joël répondit tout en faisant apparaître ses crocs vampiriques. Mais l'effet de surprise vint par derrière. Une lionne sortie presque de nul part venait de plaquer au sol le vampire. Ma mère venait d'intervenir, sentant sûrement que ses « petits » étaient en danger. Elle planta aussitôt ses crocs dans la nuque de Joël mais ce dernier réagit aussitôt. Il réussit à se redresser et à projeter violemment ma mère contre le mur le plus proche. Cette dernière fut assommée quelques instants, quelques instants durant lesquels mon frère se jeta à son tour sur le vampire sauf que ce dernier était extrêmement rapide dans ses réflexes. Il planta avec force ses canines vampiriques à plusieurs endroits dans le cou du félin. Mon frère laissa échapper des couinements de douleur avant que la sangsue ne le laisse retomber par terre tout en crachant les poils du guépard restés dans sa bouche. De mon côté j'étais complétement paniquée et tétanisée sur place, je n'arrivais pas à croire et à réaliser ce qui était réellement en train de se passer sous mes yeux. Je me sentais comme déconnectée du monde réel en me disant que j'allais bien finir par me réveiller de ce cauchemar. Mais la suite me ramena brutalement sur terre.

_ Je savais bien que, même étant un vieux vampire, un peu d'argent allait m'aider au milieu d'une famille de méta, fis Joël tout en dégainant une arme à feu.

Je n'eus même pas le temps de réagir qu'il pointait déjà l'arme contre ma mère, qui se remettait à peine de son choc violent contre le mur, et tira en plein dans la poitrine de la lionne.

_ Non !!! criai-je avant de ma transformer à mon tour et de me jeter sur lui au point de le plaquer au sol.

Sur le coup il avait lâcher son arme, cette dernière se retrouvant à présent quelques mètres plus loin, mais cela ne l'empêcha pas de me repousser. Tout d'un coup une idée fit très rapidement son chemin dans mon cerveau et il fallait que j'agisse très vite avant qu'il ne fasse quoique ce soit d'autre. Je me précipita vers le lit de mon frère et saisis avec force l'un des pieds en bois avec mes mâchoires. Je tirai un bon coup sec et ce dernier s'arracha du reste du lit. Je repris forme humaine et me servis de la colère noire, dans laquelle les évènements juste avant m'avaient mis, pour me jeter de toute mes forces sur le vampire et lui planter le côté pointu du pied du lit dans la poitrine. Je savais que le bois ne les tuait pas mais que ça les rendait tout de même hors d'état de nuire, comme un puissant anesthésique. Je me dégageai ensuite du corps sans mouvement de Joël pour ma rapprocher légèrement de mon frère juste à côté, dont une large flaque de sang se propageait depuis sa gorge. Ce dernier, tout comme ma mère inerte un peu plus loin, avaient repris leur forme humaine juste avant que la vie ne quitte leurs corps.

_ Je suis vraiment désolée..., ne pus-je m'empêcher de murmurer en regardant ceux qui avaient été les derniers membres de ma famille.

Puis, recroquevillée sur moi même dans un coin de la pièce, j'éclatai en sanglot. Je m'en voulais terriblement, tout cela était entièrement ma faute. Comment avais-je pu être aussi naïve au point de faire confiance à un vampire ?! Comment avais-je pu être aussi naïve au point de penser que j'aurais pu réussir à me débarrasser de ce dernier comme si de rien était ?! J'avais agit stupidement sans penser aux conséquences de mes actes et voilà à quoi cela avait mené... J'avais l'impression d'être au fond d'un gouffre en ce moment même, d'être tombée plus bas que terre.
Les larmes mirent pas mal de temps avant de totalement s'arrêter, mais une fois ces dernières séchées et mes yeux plus ou moins secs, je décidai de partir loin d'ici. Je m'habillai, mis des affaires dans un sac et pris une bouteille d'alcool et des allumettes. Il était hors de question que je parte en sachant que Joël n'était pas vraiment mort et puis, si les derniers membres de ma famille brûlaient en même temps qu'une partie de ma maison, cela me permettrait de faire peut être plus facilement le deuil, de repartir de zéro même si cela allait être difficile. Je déversai la totalité de la bouteille de rhum sur le corps du vampire, dommage de gâcher un si bon rhum de cette manière, puis je m'éloignai avant de craquer une allumette et de la balancer à l'endroit désiré. Le feu prit très vite donc je ne m'attardai pas et partis très rapidement.
Il était temps pour moi de refaire ma vie loin d'ici, en emportant comme bagages mon sac, mes souvenirs ainsi que la tristesse et la colère que certains d'entre eux généraient à présent.

New York, États-Unis – Octobre 2013

Présent, rien n'est plus instable que ce dernier. Mon présent d'il y a quelques années n'avait quasiment plus rien à voir avec mon présent actuel, tant mieux. Cela signifiait que tout mes mauvais souvenirs étaient enfin rangés dans un tiroir appelé « passé » que je préférais éviter d'ouvrir, surtout en public. La tristesse s'était peu à peu atténuée, pas complétement disparue pour autant loin de là, mais j'avais réussi à l'apprivoiser pour que cette dernière ne m'empêche pas de continuer à vivre ma vie et d'aller de l'avant. Après tout je suis sûre que ma mère et mon frère, malgré mes erreurs, auraient voulu que je continue à avancer du mieux possible.
Ne trouvant pas le sommeil cette nuit là, je m'étais mise à observer à travers la fenêtre la vie nocturne de New York et à laisser vagabonder mes pensées. Cela me faisait presque bizarre de retrouver cette immense ville après un bon moment sans y avoir séjourné. Il y a quelques années de ça j'avais donc quitté l'Afrique du Sud pour atterrir ici à NYC, sûrement attirée par le fameux American Dream... Après tout on a tous le droit de rêver, surtout après les événements tragiques que j'avais vécu. J'y ai fait des études en histoire de l'art, domaine grâce auquel je me suis découverte une passion pour la photographie. Une fois mes études terminées, alors que je pensais continuer ma vie dans cette ville qui ne dort jamais et qui peut offrir des opportunités d'avenir, ce fut finalement un poste de photographe qui m'attira dans une ville beaucoup plus modeste du nom de Shreveport.
Depuis tout ce temps là je réussissais à vivre une vie assez normale, enfin aussi normale qu'une méta peut se le permettre, que ce soit pré ou post révélation. Je continuais à voler également, certes beaucoup moins souvent qu'avant pour éviter de m'attirer autant d'ennuis que dans le passé. Mais quand certaines fins de mois s'annoncent difficile, je n'hésite pas à user de mes « talents »...

Derrière moi un léger bruit se fit entendre, je tournai doucement la tête pour constater que ce n'était que l'homme présent dans le lit juste derrière moi qui venait de bouger dans son sommeil. Non je n'étais pas seule, mais ne pensez pas pour autant que je sois en couple, loin de là. En fait si j'étais en ce moment même à New York et non à Shreveport, c'est à cause d'une violente tempête sur le point de faire rage au dessus de la petite ville de Louisiane. N'ayant pas du tout eut l'envie de rester enfermée dans un gymnase, j'avais préféré quitter la ville quelques jours et me faire héberger chez un ancien ami qui habitait toujours NY, enfin, un ami un peu particulier quand même... Disons que j'avais plutôt fini par accumuler les histoires d'un soir et les relations de type « sex friends » au fil du temps, comme cela avait été le cas quelques années auparavant avec le type ici présent dans cette chambre. Pourtant j'avais essayé au début des relations stables, des relations qui arrivaient à me faire oublier mon passé douloureux et qui me poussaient davantage à regarder un peu plus vers l'avenir. Mais à chaque fois quelque chose clochait, cela finissait toujours par mal se terminer. Enfin bref, ces histoires bidons de prince charmant ce n'étaient pas fait pour moi.
Maintenant ce qui m'importait le plus c'était de ne plus me prendre la tête, de vivre au jour le jour ma vie de métamorphe, de m'amuser que ce soit en amitié ou en « amour », et de continuer la photographie. D'ailleurs là de suite j'étais bien tentée d'attraper mon appareil pour prendre quelques cliché sympa depuis mon point de vue, mais je risquais de réveiller celui qui dormait à point fermé dans le lit derrière moi.

➽ personnage inventé/scénarii/prédéfini ? Inventé ➽ pseudonyme. Calliopy // Lili ➽ âge. 23 ans ➽ code du règlement. Et bien, il ne manque plus que le thème musical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu'on pourra commencer. ➽ avis général à propos du forum. « Euh je m'en souviens plus... » « Raaa dégage Ulysse avec ton amnésie, c'est pas ta fiche ici ! » (schyzo ) ➽ avatar utilisé. Samaha Sam (Monkey Sam \o/ Pour les fan des Shaka )