"Le dernier mec à avoir parié sur la vie avec moi n'a pas gagné..."
Mordred Valerian Whitemoore
© MyselfPrélude
➽ datet et lieu de naissance 22 Mai 1859➽ nationalité. Ecossaise. SI ! L'Ecosse est indépendante... dans son coeur ! ➽ camp. Change souvent de chemise... ➽ type de magie. Du type qui fait mal... Sorcier quoi... ➽ statut occupé. S'est auto-proclamé "Maître de l'Univers" mais n'est pas sûr d'avoir été pris au sérieux depuis le temps... ➽ classification. Dangereux ➽ état civil. Polygame reconnu et salué par la communauté Pakistanaise d'Amérique ➽ lieu d'habitation. Celui où tu vendrais ta mère pour y habiter... Coven Garden. ➽ métier. Big boss du Daily Comet ➽ étiquette qui vous est collée. L'une de ses stagiaires : "c'est un porc ! Il a essayé plusieurs fois de me coller la main aux fesses !". Un passant : "Whitemoore ? Lui c'est un dingue ! Il devrait arrêter de faire parler de lui et de dire tout ce charabia sur les vampires... ça va lui porter malheur !". Linda, l'une de ses nombreuses femmes : "quand il s'y met, il est très câlin". Oui, en somme : Mordred est un pervers qui ouvre (trop) souvent sa g*eule mais qui sait être gentil... quand il veut.
I. I want know who you are
traits de caractère.
Mordred c'est... l'hypocrisie par excellence mais aussi la mauvaise foi incarnée doublé d'un sens moral assez... ambigu, pour ne pas dire complètement farfelu. Disons que c'est avant tout un opprotuniste qui, il le concède, aurait dû faire de la politique. Politiquement incorrect par ailleurs, il crache et tire sur tout ce qui bouge -et c'est pas qu'une image... du moins pour les femmes. Les vampires, les loups-garous, les médiums, les nécromants (ses têtes de turcs préférés), les étrangers, les clandestins, les homosexuels, les riches, les pauvres, les prêtres, les bouddhistes, les nains, les ours... TOUT y passe ! Mordred n'a jamais aimé personne et ce n'est pas maintenant, en plus de deux siècles d'existence, qu'il va enfin s'y mettre.
En fait, c'est bien simple ! Tout le monde est stupide et il n'y a que lui qui soit intelligent. Il est donc impossible d'avoir une conversation avec lui ! La dernière qu'il a eue, et qui est restée dans les mémoires, fut lors d'un show télévisé sur les conditions déplorables dans lesquelles certaines familles de Shreveport étaient maintenues. Encore la faute aux organismes sociaux. Ce à quoi il répondit : "mais qu'est-ce que je peux faire, moi ? Je suis pas Mère Thérèsa non plus, si ?" - "mais enfin... votre journal, du moins votre prédécesseur s'est toujours fait fort de dénoncer certaines..." - "Bah le peuple a faim, qu'on lui donne de la brioche !". Hélas, même si l'on ne coupait plus les têtes depuis pas mal de temps, la sienne avait failli être placée sur un piquet pendant tout un temps...
Mordred, c'est aussi et avant tout l'art de choquer. C'est dans ses gênes, son tempérament, dans ses tripes : il FAUT qu'il provoque ! C'est presque nerveux, maladif, nécessaire ! Il ne peut pas faire sans. Pour lui, c'est aussi une manière de montrer qu'il est au-dessus des autres, des problèmes et des considérations de son temps. Mais c'est également une façon de détourner un certain malaise vis-à-vis d'un sujet épineux... Aussi tourne-t-il tout en dérision dès qu'il en a la moindre occasion. C'est ce qui fait son charme. Et ça, il le sait. De ce fait, il n'hésite pas à en user et surtout à en abuser pour le plaisir, et surtout le déplaisir, de tout un chacun.
Détrompez-vous, c'est une personne intelligente et qui frappe là où ça fait mal pour peu que cela lui soit utile. Et surtout qu'il puisse se faire remarquer dans tous les sens du terme. Il doit être quelqu'un de visible, d'immanquable, quitte à être aussi provocant que Lady Gaga en personne ! C'est un personnage public, qui n'a pas peur de s'attirer la foule mais dont la faiblesse est de souffrir du manque de reconnaissance. C'est sa damnation. Il faut qu'il soit admiré. Auquel cas, il n'est plus lui-même.
Et que personne ne s'avise de lui brûler la politesse. Qu'on essaye seulement de jouer au dandy, de lui faire de l'ombre ou de lui souffler la vedette ! Il ripostera, et ce trois fois plus fort ! Non, pas la mort, non. Tout comme le dit Lancelot du Lac : le déshonneur est pire que la mort. Ne vous attendez donc pas à ce qu'il vous fiche dans un fauteuil roulant. Cependant, il est tout à fait capable de s'attaquer à ce qui vous tient le plus à coeur tout en prenant un malin plaisir à vous trainer dans la boue, s'assurant ainsi que vous ne vous en remettiez jamais... Et ne comptez pas sur lui pour culpabiliser par la suite.
Etre doté d'un égo surdimensionné, il est plus narcissique que jamais, et ce justement car il n'est jamais bien sûr de son apparence. Sa nervosité et son désir de plaire cachent en réalité un malaise qui remonte à des temps très anciens, époque à laquelle il portait encore des favoris, et où il se souciait encore de la gente féminine et du reste du monde... De ce fait, il est imbuvable, congédiera la moindre "petite" personne qui ne sera pas en mesure de le satisfaire, n'hésitera pas à être odieux et à en faire des tonnes pour se montrer en spectacle et ainsi entraîner votre déchéance, agira de la manière la plus basse et souvent la plus cruelle du moment qu'il peut, oui, ne serait-ce que quelques secondes, vous montrer à quel point il a raison et à quel point vous êtes nul. Aussi, son plaisir est-il sa faiblesse. Son "péché mignon, comme il dit...
Mis à part cela, c'est un homme doté d'un humour désarmant. Et lorsqu'on lui fait la remarque, notamment sur le fait qu'il rit sans arrêt, il ne peut s'empêcher d'ajouter : "oui, et le jour où j'arrêterai, alors c'est là que vous devrez vous inquiéter".
Inquiétant ? Non, il ne l'est pas plus que cela. Ceux qui ne le connaissent qu'en surface s'accordent à dire qu'il plaisante beaucoup trop, qu'il se croit un peu tout permis et qu'il finira par avoir des ennuis... Mais ceux qui ont eu la chance de mieux le connaître savent largement de quoi il est capable... pour l'avoir vu offrir son âme au diable.
occupation diurne.
Mordred est un travailleur : quelqu'un qui se lève très tôt pour être au journal aux aurores, virer deux ou trois articles qui servent à rien pour l'édition d'aujourd'hui, sermonner quelques stagiaires et s'enfermer dans un cagibi... le temps que sa colère lui passe. C'est le dernier remède qu'il ait trouvé à ses crises de nerf : il "va au coin". Alors, quand tout un chacun l'entend crier "je vais au coin !" alors on comprend qu'il fonce tout droit se calmer et qu'il reviendra quelques minutes plus tard... et plus remonté que jamais car "c'est jamais de sa faute !".
Du reste, Mordred est suivi par son assistant, un certain Willis ou Willy, enfin il ne sait plus trop, parfait lèche-bottes de service, qui, armé d'un calepin, note littéralement tout ce qu'il dit. En douce, il l'appelle "Monica". Pourquoi ? Parce que ça fait nom de secrétaire et que ce cher Will... ou Willem... enfin bref, prend intégralement TOUS ses rendez-vous ! Un jour, il devra penser à la remercier -notamment lorsqu'il va lui chercher son sandwich et son café au Starbuck du coin.
Vous l'aurez compris, Mordred passe continuellement sa vie au travail. Il lui arrive d'y dormir ou, lorsque l'occasion ne se présente pas, de descendre boire un verre avec son équipe. C'est dans ce genre de moment que tout un chacun s'accorde à dire qu'il est dur, imbuvable, intransigeant, mais qu'il a formé la plupart des plus grands du monde journalistique... Entre une cigarette et une téquila, il lui arrive de raconter les "backstages" des émissions de télévision dans lesquelles il est invité. La dernière "private joke" qu'il ait fait ayant été "moi personnage public ! Moi avoir le droit à verre de scotch avant débat ! Toi apporter verre de scotch, compris ?" à un pauvre caméraman qui, décidément, n'en avait pas autant demandé...
Le reste du temps... eh bien... c'est un sorcier assez occupé. Notamment auprès de ceux qui lui veulent du mal car, c'est un fait avéré, bon nombre de sorciers ont voulu lui faire la peau un jour ! Pourquoi ? Ohh, sans doute parce qu'il aura cramé votre baraque, épousé votre femme à votre place, mis enceinte votre fille, tué votre petit fils et j'en passe... sans oublier de se taper votre maîtresse mais ça... Ah ! Et aussi : il a dit MERDE au grand conseil de la Blanche Confrérie, lorsqu'elle lui a demandé de cesser immédiatement ses agissements. Mais comme il dit souvent : "comme disait un grand homme : "je suis l'agent du chaos"". Il a pas vu le film mais c'est très à la mode, de nos jours, de citer le Joker de Nolan !
manie, habitudes & goût.
A que n'aime :
- Qu'on l'appelle "papa" durant l'acte car ça lui rappelle de bons souvenirs.
- Que tu te la boucles, s'il te plaît, d'accord ?
- Rentrer tard le soir et être accueilli par la déesse du cuir en personne.
- Le... sexe, au cas où vous ne l'auriez pas compris.
- L'humour noir. S'il y a une vanne à faire, elle est pour lui : "oh ! Un chien écrasé ! Ca change des vieilles !".
- Rabaisser, humilier, ridiculiser, bousiller les gens.
- Se mettre à dos la moitié de la population, y compris la population sorcière. Eh oui ! Mordred c'est un peu le mauvais élève de toute leur gentille confrérie de coincés du... *biipp*
- Les humains. Parce que, mince, mais qu'est-ce qu'ils sont c*ns à toujours croire à Houdini !
- Les vampires. Quelques uns en particulier... des russes... On traite souvent assez bien avec eux...
- Le rock. Rahh du bon vieux rock qui déchire sa grand-mère !
- Son boulot.
- Ses pouvoirs.
- Sa maison.
- Sa voiture.
- Son statut.
- Et surtout, plus que tout : avoir raison.
A que n'aime pas :
- Que tu l'ouvres, ok ? Alors tu la refermes et TOUT DE SUITE !
- Les empêcheurs de tourner en rond.
- Les imbéciles heureux.
- Les couples heureux.
- Bon d'accord... les GENS heureux en général.
- Tous ceux qui un jour ont dit : "Mordred Whitemoore est un tocard".
- Les pauvres.
- Ceux qui osent se croire supérieurs à lui.
- Ta g*eule. Mais nan, pas ça ! Juste qu'il... "n'aime pas ta g*eule", voila. Ah mais ça, qui que tu sois, en fait... Non, non ! Je sais bien que tu ne lui as rien fait, mais... c'est comme ça, voila ! Tu as tout compris !
- Les frustrées.
- Les fins de soirée misérables, à quatre pattes dans le caniveaux.
- Meph'. NAN, NAN, C'ETAIT UNE *SBAM ! Bruit d'une explosion dans sa face... bah oui ! Un démon, c'est pas très marrant parfois !*
- Le chien de sa voisine.
Petites manies et tocs divers :
- Se cure les dents. QUOI ?! T'AS UN PROBLEME ?!
- Se ronge les ongles.
- Montre souvent des signes d'impatience, du genre, pianoter sur la table, faire bouger sa jambe, soupirer, lever les yeux au ciel ou regarder sa montre.
- On le soupçonnait autrefois d'avoir le syndrome de Tourette. Mais finalement non... il avait juste envie d'insulter tout le bureau à chaque bout de phrase.
- Nettoie tous les lundis matins la belle vitre de la porte de son bureau et sur laquelle est marquée : Mordred V. Whitemoore :
directeur Maître du Monde. Il en est très fier !
- Ah ! Et puis il a cette manie, fichtre ! Il n'arrive vraiment pas à s'en débarrasser et c'est très, très gênant ! surtout pour son personnel ! Celle de siffler les filles ! Décidément... oui, c'est très pénible, je vous le fais pas dire !
- Répond tout le temps au téléphone et surtout si cela doit te couper en plein milieu d'une phrase.
- Mâche toujours un chewing-gum.
magie utilisée.
Mordred est un sorcier de naissance, mais un sorcier qui ne découle pas d'une famille très puissante. Ce sont cependant de grands élémentalistes, dont la plupart étaient de vieux ronchons qui ne pensaient qu'à préserver l'équilibre de la planète. Mais ils étaient grands par leurs actions, c'est déjà ça... Le grand-père de Mordred a repoussé Napoléon quand même. Eh ouais !
De ce fait, il y a fort, fort, longtemps un démon du nom de Méphisto (qui n'a pas dit son nom en entier de crainte que sa nouvelle proie, je veux dire, maître ne fasse de jeux de mots débiles...) lui a fait conclure un pacte : l'immortalité ainsi que l'obtention de nouveaux pouvoirs contre... l'assurance qu'il mène les plus grands pourris de ce monde à la victoire. Rien que ça ! Et si jamais son nouvel "élève" avait le malheur de se dresser contre lui et de ne pas s'exécuter, c'était bien simple : il redevenait simple mortel. Oui, c'est arrivée une fois, en 1917 et il n'était pas très beau à voir... Alors imaginez en 2000 et des poussières !
Du reste, voici donc son premier pouvoir ainsi que ceux obtenus par la suite -récompenses de Méphisto :
- Téléportation (pouvoir de naissance) : un pouvoir hérité d'une lointaine tante vivant en Nouvelle-Zélande et qui se faisait appeler "Tante Frida". Logique. Comme son nom l'indique, ce pouvoir (oui, pas tante Frida...) un peu débile n'est cependant pas totalement inutile dans ce sens où il lui permet de se trouver d'un endroit à un autre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Ce pouvoir a cependant ses limites puisqu'il est concentré dans un rayon de 25 kilomètres. Eh oui ! Vous pouvez l'appeler et demander qu'il vienne vous chercher à New-York, s'il est en Floride, il aura du mal. Du reste, il ne peut transporter personne avec lui. En revanche, sa vitesse de téléportation est quasi instantanée. Très utile lorsque l'on veut faire en sorte qu'une personne ne s'échappe pas...
- Biokinésie : LE pouvoir dont il rêvait. Celui qui est capable de faire s'accélérer les battements de votre coeur, de compresser vos poumons ou votre estomac jusqu'à ce que vous vomissiez vos tripes. Au départ, son intérêt n'était pas offensif... Mordred se l'étant réservé "pour les filles" et pour les quelques suggestions qu'il serait en mesure d'imposer dans certaines circonstances. Ahh bah oui ! Le sex appeal n'explique pas tout ! Il explique même pas grand chose...
- Contrôle mental : aaahh ! Le nec plus ultra de sa belle panoplie ! Très utile en 40, le contrôle mental à notamment fait des ravages auprès de hauts dignitaires qui déterminèrent l'avenir de notre monde. Rien que ça. Pour que le contrôle s'opère cependant, Mordred doit connaître le visage et l'identité de sa victime et être dans la même pièce que lui, à quelques mètres de distance. La personne agit donc comme s'il était son pantin, et ce n'est pas qu'une image. Mordred entre alors en transe, lien étroit entre sa victime et lui-même. Si ce lien est rompu, le charme disparaît. Il a notamment appelé ce schéma, le "schéma qui craint". Du reste, ce pouvoir n'a aucune prise sur les sorciers aussi puissants que lui. Mais sur les "p'tits nouveaux", il peut y aller, et à coeur joie ! Assurez-vous donc de bien porter votre bouclier psychique sur vous...
- Contrôle espace-temps : c'est le tout dernier pouvoir que Mordred vient de recevoir. Il en a fait la demande auprès de Meph' il y a très peu de temps et donc a encore du mal à le maîtriser. De plus, ses capacités ne sont pas encore trop étendues. Il peut influencer l'espace-temps mais uniquement sur le passé et le présent et non les choses à venir. De plus, il faut qu'il soit au courant de chaque détail du lieu et des circonstances dans lesquelles il souhaite se projeter. Il a notamment fait l'expérience : il ne peut revenir que trois ou quatre ans en arrière pour le moment. En somme, s'il souhaite revenir à un moment précis de son passé, il le peut. Cependant, si la personne avec laquelle il était s'appelait "Jane" et non "Alyson", il peut risquer de se retrouver dans une réalité totalement faussée... et en perdre la raison, à force de confondre illusion et réalité. Ce pouvoir est donc très dangereux et il ne l'utilise qu'en cas de réelle nécessité.
conviction.
Mordred est convaincu que la révélation a apporté quelque chose de bon, en ce sens que cela ne peut qu'apporter un petit peu de chaos dans ce monde trop bien ordonné. C'est comme une vague immense et sur laquelle il n'arrête pas de surfer ! En somme, c'est TROP bon ! Ridiculiser les vampires, leur dire que leur mythe, bah, finalement, peut être dévoilé ou descellé par n'importe quel crétin ayant un peu de jugeotte, faire peur aux humains en les prévenant des "dangers de fréquenter des créatures de la nuit" ou alors en émoustillant les groupuscules extrémistes et déchaînant les passions envers "cette engeance du Mal que sont les vampires ou les loups-garous". Il lui arrive de faire des ravages auprès de la majorité bien pensante... enfin, des débiles et des crédules quoi...
Est-ce que cela a eu un seul impact sur sa vie ? Non. Mordred a toujours été très prudent quant à sa véritable nature et a, depuis longtemps, eu l'habitude des petits malins, détecteurs d'aura, qui s'amusaient à lui faire remarquer qu'il était un sorcier. Donc : même pas peur !
signes particuliers.
Mordred possède donc un démon. Ce dernier n'apparaît et ne se matérialise qu'à lui seul. Il est donc impossible de le voir... à moins d'être un autre démon où détenteur d'un démon. Meph', comme il l'appelle, n'a aucune réelle apparence à proprement parler. On ne connaît pas son vrai visage, qu'il cache sous les longs et larges pans de sa robe noire et vaporeuse, comme celle de la Mort -bien que ce soit là un symbole tirée de l'imagination populaire. Mais bon, ça a bien marché sur lui la première fois alors... Jamais Mordred n'aura tenté de retirer la cagoule sombre qui orne sa tête, et ce car Mephisto l'a prévenu que ce qu'il risquait d'y voir le hanterait et le rongerait jusqu'à la fin de ses jours. C'est dire si ça risque de durer longtemps...
Mis à part Meph', qui apparaît quand il veut et surtout pour ajouter son grain de sel, Mordred n'a pas d'autres signes particuliers à proprement parler. Mise à part celui, bien étrange, muuahahaha, de se renfoncement dans sa cage thoracique, à l'emplacement de son coeur. Nul ne sait ce qui lui est arrivé ! Et lorsqu'une des greluches qu'il invite pour la nuit lui demande ce qui lui est arrivé, il répond : "j'ai été percuté par un camion". Alors elle hoche la tête et continuent immanquablement ce qu'elle était en train de lui faire...
Quelques cicatrices parcourent notamment ses bras, comme la morsure de fils de fer barbelés. Et Mordred a eu beau faire tous ses efforts, il n'a jamais été en mesure de les effacer celles-là... Alors oui ! Les cicatrices de balles à la con, datant de la Seconde Guerre Mondiale ou de la Première, ça disparait bien au laser ! Mais cette m*rde, vous pouvez y aller ! Elle s'accroche !
Option 2: la version anecdotique
"J'ai envie de dire, ça m'a un peu rappelé un certain Tarantino..."
© MyselfNul doute à cela, il venait de terminer son discours. A l'arrière de la scène, Mordred observait, avec une certaine attention, le petit bonhomme descendant de son estrade - et dont la moustache symboliserait en elle-même des années de terreur et d'horreur ainsi que des millions de mort. Le gros là, Goering, celui qu'il soupçonnait de jouer les tantes dans son manoir, au fin fond de la cambrousse germanique, se mit à glousser, adressa un bref sourire à son pote Himmler, là, juste à sa droite et se mit à battre de mains, tout comme les quelques milliers de pèlerins venus assister à l'événement. Un coup de bol que cette marée humaine se tienne encore tranquille... Hitler venait de s'en manger une sur le front russe, le moral patriotique était au plus bas, Heydrich venait de sortir une blague pas drôle sur les fours crématoires du plus bel effet et les troupes en avait jusque là de se masser en URSS pour que dalle. Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes !
Mordred battit des mains lui aussi mais doucement, pas comme un gros bourrins débarqué de sa Bavière natale, mais comme un anglais, propre sur lui, discret... comme la plupart des grands collaborateurs de l'ombre, ceux qui avaient rejoint l'axe du Mal. Comment ça il était tout seul ? Attends ! Tu crois sincèrement que Roosevelt était pas dans le coup toi ? Non, blague mise à part... y a quelques temps, y avait encore le pote Staline mais là... Bah Adolf avait dû lui sortir une vacherie sur sa mère et ça n'avait pas plu. Alors, du coup, ils étaient brouillés. Comme les oeufs, oui... Cependant, le petit déj' anglais, connaissent pas ces étrangers-là.
Hitler rejoignit rapidement ses comparses, serrant la main à tout va. Demandant à la ronde "s'il avait été bien"... pire que Woody Allen, ce mec, si on lui permettait encore la comparaison. Non, c'est vrai ! Il avait un besoin constant d'être rassuré ! Il faut dire qu'en réalité, il n'avait pas l'étoffe d'un leader. En rien. Le charisme hypnotique du personnage ? De la manipulation de pensée. Et devinez qui était derrière ? Mordred Whitemoore lui-même. Un anglais pour conduire un schleu à la victoire ! Même le Da Vinci Code l'avait pas prévu celle-là !
Car fallait pas oublier... c'était LUI qui était venu le déterrer de son trou perdu, sa "München" chérie, le tirant de ses aquarelles merdiques pour le foutre au pouvoir.
D'ailleurs, il le lui avait dit : "Adolf... la brasserie Lövenbrau aujourd'hui et demain le monde !". L'autre l'avait cru, bien évidemment, et il en avait fait un champion toute catégorie, champion s'entourant des plus belles têtes de vainqueurs (mais surtout des plus grands stratèges) qu'ils avaient pu trouver.
Et ce même champion s'amusait dorénavant à envahir l'Europe pour son "espace vital", mettant en marche une "solution finale" tellement terrible que lui-même en avait des frissons dès qu'Himmler, tout sourire, évoquait le sujet avec l'autre squelette de Goebbels - pendant que Goering se torchait à la gnôle. Il essayait alors de rester le plus neutre possible, désireux de ne pas être entraîné sur ce terrain glissant... D'ailleurs, lorsqu'il en avait parlé à Meph', ce dernier lui avait dit :
"Quoi ? Leur Solution Finale te file tellement les jetons ?".Il avait haussé les épaules, lui décochant le plus beau sourire puant et méprisant qu'il ne lui avait jamais donné, puis :
"Eh bien, en réalité, il faut dire que...".
"Venant de la part d'un type qui venait baiser ses filles toutes les nuits, ça m'étonne...".
Connard d'empaffé de salopard de Mephisto... Ce démon était vraiment pour lui déplaire ! D'ailleurs, dès leur première rencontre, il avait su, d'instinct, que ça tournerait au vinaigre.
Laissons donc les nazbrocks se congratuler entre eux et passons donc à cette petite histoire...
Cette nuit-là, il venait tout juste de quitter sa propre chambre. Depuis quelques années, sa femme Molly, n'était plus de ce monde... Une pneumonie, ça vous emporte son bonhomme en moins de deux, surtout au 19ème siècle, dans un Londres aussi froid que répugnant. Bref, Molly n'étant plus là, Mordred se retrouvait à la charge de deux filles, dont une serait bientôt à marier. Deux filles... Eleanore et Margaret, toutes deux sorcières elles aussi, et qui ressemblaient beaucoup à leur mère. Okayy !! C'est l'excuse typique du mec incestueux, mais bon !...
Du reste,
pratiquement toutes les nuits, Mordred, qui avait encore quelques besoins physiques, venait donc dire "bonsoir" à ses filles... et à tour de rôle... ou chacune en même temps. Et ce soir, il les avait eu toutes les deux dans la chambre de l'ainée. Oui ! C'était presque des femmes je vous le rappelle ! Comment ça, c'est de l'excuse de pédophile ?
Une fois largement contenté, il s'était rendu dans sa salle de bains pour se... remettre les idées en place, s'apprêtant à achever sa nuit sur des restes de souvenirs, et ce en solitaire cette fois - les petites avaient école le lendemain...
Il avait alors levé les yeux sur le miroir et avait poussé un cri d'effroi.
Un personnage vêtu de longs pans d'une robe sombre semblait le fixer à travers sa capuche, rabattue sur l'entièreté de son visage - si bien qu'il lui fut impossible de le voir... et encore maintenant d'ailleurs...
Il avait bêtement pensé : "c'est la mort qui vient me faucher !" ou des conneries du genre "j'ai péché ! J'ai été un mauvais homme et je vais payer !". Rien de cela...
Il fit ainsi la connaissance de Mephisto(phélès... eh ouais ! Il SAIT son nom en entier, pas besoin de le lui cacher !), un démon. Ce dernier disait qu'il avait bien observé comment il se comportait avec ses filles depuis la mort de sa femme... Il lui dit qu'il appréciait son "initiative" à vouloir "ruiner la vie d'autrui pour son plaisir personnel". Et, qu'à cela, il ne pourrait QUE lui accorder l'immortalité. Et Mordred, chez qui s'installait le doute :
"Attends, attends, attends... Même le plus faisan des magiciens ou des sorciers se fait pas avoir comme ça, attends... Elle est où l'arnaque ?".Il n'y avait pas d'arnaque... seulement un pacte. Un pacte terrible, injuste pour son bénéficiaire et proprement cruel qui le forcerait, pauvre de lui, à acquérir pouvoir comme longévité éternelle. En échange, Mordred faisait le serment de le servir dans certaines taches qui, d'après Mephisto, changerait le monde à jamais... et qui serait assez marrantes à faire d'ailleurs !
Mordred marcha et pas qu'un peu... Et alors que l'aube naissait à peine, il retourna voir ses filles pour les violer, encore et encore, possédé par Mephisto, à qui il les donna ensuite en pâture.
S'il ressentit quelque chose ? De la haine ? De la tristesse ? De la honte ? Tout à la fois et même plus encore... Son âme, ce jour-là, se déchira en deux. Et on n'était même pas au début du 20ème siècle...
"Il faut qu'ils meurent, Mordred", annonça Meph' de son ton laconique, ce à quoi il ajouta :
"Tu m'as fait me fringuer en SS et baiser les pieds de ce type SEULEMENT pour m'annoncer qu'APRES on devait les buter ?!".L'autre soupira :
"C'est ainsi... ce sont des bras cassés. Ils viennent de se prendre une branlée comme Napoléon et ta foutue patrie avant eux. Les russes... sont décidément très forts".Lord Whitemoore adressa un regard de dépit en direction d'un Goebbels éclatant de rire, donnant de franches tapes de camaraderie à son vieux pote Hitler... ENCORE une blague "Zyklon B". Et allez !! Ca allait encore se finir dans le chalet familial de ce dernier, avec ses clébards, de la bouffe à ne plus savoir qu'en faire et Goering beuglant des chansons paillardes. Soit... il était à espérer que les ruskov seraient moins démonstratifs...
Alors... comment arrive-t-on, en tant qu'anglais, à gagner les confiance de tels dirigeants nazis ? C'est simple... on devient le secrétaire personnel du Führer. Enfin... avant que le vent ne tourne et que l'on ne se fasse, entre autres, balayer par les charmes d'Eva Braun et les suspicions d'espionnage "pour le compte de la couronne d'Angleterre" du Sieur Goebbels. L'avait jamais pu le piffrer, celui-là...
Ce fut d'ailleurs à lui qu'il s'attaqua en premier, enfin... une fois après avoir éliminé les quelques généraux/faisans et la moitié de la garnison présente dans le bunker du Führer... Et tandis que l'heure était davantage au suicide qu'aux réceptions organisées pour ce bon vieux Mussolini, Mordred Whitemoore avait déjà pris ses précautions. Début 1945, il avait contacté l'URSS pour situer les dernières positions des camps que leurs avions n'avaient pas encore photographié puis les Alliés avec la promesse formelle de donner la localisation des autres dirigeants, quant à eux, réfugiés ou excentrés par rapport à Berlin. Goering fut ainsi capturé par ses soins, du moins indirectement...
Goebbels, quant à lui, fut nettement moins con. Et lorsqu'il pénétra, Meph' derrière son dos, démon visible de lui seul, dans la chambre où dormait Magda Goebbels et ses enfants, il fut si stupéfait de constater ce qu'il venait de se passer qu'il en éclata de rire, se ramassant contre le mur. L'autre tête de fouine, quant à elle, releva un regard noir et particulièrement pétrifiant d'oiseau de proie dans sa direction. Il délaissa les boucles blondes de sa plus grande fille et se redressa, lui faisant face de toute sa hauteur. Au moment où le rire de Mordred redoubla des efforts. Et, sous un rideau de larmes :
"T'as tué tes gosses, putain ! Et ta femme aussi... Hahahahahahaaaaa !"."Je les ai sauvés d'une mort certaine, éructa l'autre dans un anglais... quasiment parfait, TA mort ! Traitre... J'aurais dû ordonner que l'on te fasse fusiller le jour où tu nous as été présenté !... Tu n'es qu'un...".Son regard changea du tout au tout, traversé alors par une lueur sublime, transcendé par un sourire de demi fou :
"Mais d'ailleurs, qu'est-ce que tu es ?".Et à ces mots, il redevint impassible... au moment où les battements du coeur de son interlocuteur augmentait, et de manière inquiétante... Joseph se recula, les yeux écarquillés, le souffle lui manquant peu à peu.. il tendit la main vers lui, dernier geste qui lui fit arracher quelques mots :
"Je... je les ai vus, ils... ils tom... tombaient sur ton passage... tu... tu es le... le diable...".Mordred ricana :
"Je croyais qu'on n'était pas très portés religion au Parti National Socialiste ?...".Goebbels avait toujours le mot pour rire et aimait bien les blagues, ce que trahit encore son sourire de charogne au moment de mourir :
"Lui, tu... tu ne l'auras p... pas comme ça...".
Et de désigner les cadavres de sa femme et de ses enfants tandis que l'idée faisait son chemin dans la tête du britannique... L'enflure... l'enfoiré... le...
"Poison...".Il articula un dernier sourire puis retomba sur le sol, la bave aux lèvres et le regard vide...
Sans perdre plus une seconde, Mordred et Meph' se dirigèrent dans la suite de Monsieur et Madame Hitler pour constater de Goebbels avaient eu raison. Même le clébard y était passé...
Il serra les poings aussi bien que les dents.
Il ferait un carnage du reste ! Désireux de s'en sortir ou non ! Ils les buteraient tous !
L'autre salope d'Adolf lui avait volé sa victoire !...
***
Ahh fallait bien l'avouer !! Ce bon sang de 20ème siècle avait été plus pourri que la fin du 19ème, dans lequel il s'était bien éclaté, tout de même...
Les Allemands s'étaient mangée la branlée de leur vie et étaient maintenant administré par les anciens Alliés tandis que l'URSS s'était, elle aussi, amusée à en bouffer une partie. La Guerre Froide pourrait ainsi commencer et, avec elle, tout son lot de joyeusetés.
Même si Woodstock et toutes ces conneries étaient bien alléchantes pour quelqu'un comme Mordred, il n'en demeurait pas moins qu'il s'y était proprement et simplement refusé. Parce que vous n'avez pas vu les orgies Russes, voilà tout, avec son lot de petites blondes et de petites géorgiennes absolument délicieuses... Ehh ouais... Ca paye d'être Membre du Parti !
Comment Mordred en était-il arrivé là, avec une villa splendide en plein coeur de Moscou, à deux pas du Mausolée de Lénine (qu'il venait voir chaque jour, pour dire de soutenir quoi...) ? C'était simple...
Une fois les Allemand mis hors jeu, notre ami sorcier avait donc donné le reste de ces crétins se cachant (et se la coulant douce) dans leurs résidences secondaires. Grâce à lui, Goering était tombé... et avait eu la bonne idée de se pendre tout seul, comme un grand, dans sa cellule. L'URSS, alors reconnaissante, lui demanda comment il souhaitait être payé de ces renseignements. Il ajouta qu'il souhaitait être une "tête pensante" du Communisme et ainsi rallia le Parti, un peu comme on se convertit à une autre religion - paradoxal pour des mecs pareils. Mais soit...
Mordred, au contraire de beaucoup d'autres personnes, passa donc à l'Est. Il devint un membre du Parti influent, assuré de la protection de Staline jusqu'à la mort de ce dernier en 1953... Mais ceux qui n'aimaient pas Staline n'aimaient pas Mordred. De plus, on se méfiait de ce britannique qui avait sacrifié sa patrie maternelle pour celle de ce taré d'Hitler et qui, une fois ce dernier radié de la surface de la Terre, s'installait désormais chez eux.
Entretemps, gagez bien que notre ami était prolifique... En 1952, il épousa une jeune femme du nom de Svetlana, la fille d'un colonel de l'Armée Rouge. Sans plus attendre, la belle enfant, contrainte d'ailleurs à cette union, et ayant surtout le droit de se la boucler, lui donna deux fils : Mikhail et Viktor. Cette dernière, apprenant les frasques de son mari, demanda le divorce... chose peu commune et surtout très mal vue à cette époque. L'histoire fit scandale... tellement peu scandale qu'on dit que Svetlana fut contrainte à l'exil, pour avoir blessé un membre du Parti aussi "fiable que généreux". L'exil ? Une vengeance de plus de la part de Mordred qui, ivre de cette trahison, tua Svetlana de ses mains et l'enterra sous le dallage de son hall d'entrée qu'il était en train de refaire (il voulait orner un peu ce marbre blanc et triste d'une jolie faucille et d'un joli marteau).
On dit de lui qu'il devint une espèce de fanatique... D'ailleurs, Meph' lui en faisait souvent la réflexion : "cette histoire de Parti commence à te monter à la tête". Et Mordred, ne comptant même plus les biffetons de ses pots de vin, de lui répondre "ta g*eule !!" sans plus de ménagement. L'une de ses maîtresses tomba enceinte et lui donna une fille : Nina.
Sous Kroutchev, homme qui ne l'aimait pas beaucoup du reste (parce qu'il n'aimait d'ailleurs pas beaucoup ce pauvre Staline...), on se rendit compte que le charme et l'aspect physique de Monsieur Whitemoore n'était pas pour déplaire à la population, notamment lors de meetings politiques. On choisit ainsi de le placer en tête de certaines campagnes mais aussi qu'il assure la propagande du Parti. Ce qu'il fit... sans se douter des réelles conséquences d'une telle exposition...
Et tandis que Kroutchev dénonçait les crimes de Staline (goulag etc...) Mordred menait croisade afin de démanteler tout ce que le pauvre homme pouvait affirmer, allant jusqu'à craindre qu'il ne souille davantage la mémoire d'un Saint Père comme l'avait été celui qui avait su si bien prendre soin d'eux...
Cette audace fit parler d'elle, encore... et on se pencha sur le cas Whitemoore... mais ce n'était pas vraiment ces personnes à qui il s'attendait...
Gagez bien qu'en hiver 1970, il faisait froid à Moscou... surtout tard, le soir...
Mordred venait de sortir d'une réunion extraordinaire concernant le sort qu'il réserverait à certaines populations rebelles de Tchécoslovaquie, lorsqu'il sentit qu'il n'était pas seul, et ce depuis un bon quart d'heure. On le suivait, ce que ne manqua pas de dire Méphisto :
"On te suit...".[/b)[b]"Je le sais..."."Et tu sais ce qu'il est ?"."Non et je m'en fiche...".Mordred, emmitouflé dans son lourd manteau de laine, col en astrakan, se retourna au même moment et fit rapidement face à trois personnes, dont une était une femme...
Il comprit ce "qu'ils" étaient. Pas besoin d'être grand clerc... La Blanche Confrérie commençait à trouver sa longévité un peu louche. C'est d'ailleurs ce qu'on lui fit remarqué une fois que l'on posa les yeux sur lui :
"Mordred Valerian Whitemoore, osa la jeune femme, votre longévité n'est pas naturelle"."Et après ?".Elle tâcha de se recomposer un visage d'une certaine sévérité puis :
"Vous allez nous suivre".Puis il avait fait claqué sa langue, baissé les yeux et avait ajouté d'un ton tout à fait cordial :
"Vous allez geler à cette période de l'hiver..."."Suivez-nous".Alors là... un type qui avait fricotté avec les SS aussi bien qu'avec le KGB... on ne la lui faisait pas. D'ailleurs, il le tenait le KGB ! Et par les...
"Je vous en prie, fit-il insistant, regagnez mes appartements en ma compagnie. Que je puisse, ne serait-ce qu'un instant, dire au revoir à ma famille".La phrase "parce que vous avez une famille ?" sembla se lire sur le front de chacun, mais, à nouveau la jeune femme reprit la parole, plus froide que jamais.
"Monsieur Whitemoore, veuillez..."."Non, mais non j'veux pas !".Et avant que cette petite idiote qui avait, c'était étrange, le même visage rond que sa pauvre, lointaine et défunte petite fille, ne vienne à mettre la moindre menace à exécution, Mordred lui fit fléchir le pas. Hey ouais ! Comme ça ! Son coeur se mit à battre à tout rompre, pompant ses réserves d'énergie, faisant monter la fièvre tandis que l'un de ses confrères plaçait un champ magnétique afin de se protéger et d'empêcher quiconque de s'enfuir. Oui, il était bel et bien pris au piège ! Et par des bleus, en plus ! La totale... Impossible d'appeler Meph' ! Non pas qu'il craignait de bousiller leur couverture vieille de plus de cent cinquante ans mais... ce salaud s'était tiré avant même que les hostilités ne commencent.
Ahh, pour sûrs ! Ces gamins lui mirent la plus belle pâté de sa vie... mais une faille dans leur champ de force lui permit de s'enfuir sans trop de difficulté. C'est donc blessé, poignardé de tout part et le visage partiellement brûlé que Mordred déboula comme un fou dans sa résidence, hurlant le nom de sa maîtresse, Christa, comme un possédé.
Il fit toute les pièces, cherchant ses enfants, Christa surtout... Il l'avait remise enceinte et elle en était à son cinquième mois... Il cria le nom de Viktor et de Mikhail. S'il s'était passé quelque chose, Monsieur pyrokinésie et Monsieur froidésie (il ne savait pas comment on appelait une personne dotée du pouvoir de congeler ses semblables...) étaient suffisamment intelligents et avertis pour prendre en charge les plus faibles des siens. A 16 et 14 ans, il l'espérait !
Jusqu'à ce que Meph' ne refasse son apparition.
"Qu'est-ce que tu cherches ?"."Ca se voit pas ?!! S'écria-t-il, ivre de terreur, MA FAMILLE !!".Et posément :
"Ils ne sont plus là"."QUOI ?!".Oui, moins posément pour lui...
"La Confrérie s'est attaquée à toi en dernier, répondit le démon, Christa et l'enfant...".Il laissa sa phrase en suspend. Crétin de Méphisto ! Il commençait à devenir trop sentimental à force de traîner dans le monde des humains. Il en oubliait d'être catégorique !
"Eh bien, quoi ?!".Et le monstre devint plus grave... c'était presque comme s'il l'avait vu froncer des sourcils :
"Ne monte pas à l'étage".Il n'en eut pas besoin, du reste... Viktor et Mikhail, accompagnés de leur petite soeur Nina, se jetèrent à sa suite, terrorisés. Ils lui racontèrent qu'ils étaient restés cachés dans la cave durant toute la journée et qu'ils avaient entendu des cris, des voix, mais dans une langue étrangère à la leur... Nina pleurait à chaudes larmes et demandait où était sa mère. Mordred leva les yeux vers Méphisto qui réitéra sa mise en garde :
"Ne monte pas, jamais".Ce qu'il fit, bien entendu... ne mettant pas longtemps avant de suivre les traînées de sang et de... il n'osait même pas y songer tant la vision apocalyptique qui se dressait devant lui, dans sa chambre à coucher, le pétrifia - tant et si bien qu'il ne put retenir longtemps une nausée persistante.
On avait tué Christa, on l'avait éventrée...
Il ne restait plus rien ni d'elle, ni de l'enfant...
Horrifié, Mordred garda ses cris, ses lamentations pour lui seul. Inutile d'alarmer ses deux fils et sa fille. Il se remit debout, ferma la porte derrière lui et commença à faire les cents pas à travers le couloir...
Jusqu'à ce qu'une idée ne lui vienne finalement en tête...
Le printemps 1972 s'annonçait déjà plus clément. Mordred et sa famille avaient gagné les beaux quartiers de Moscou, dans un vaste appartement loué à un camarade. Le camarade Yougernov, un bon vivant, qui appréciait également sa compagnie puisqu'ils étaient voisins de palier. Ses deux fils entamaient la fin de leurs études... mais aussi un chemin assez initiatique. Car, sous couvert de cette vie d'homme public bien rangé, Mordred et les siens fomentaient leur revanche.
Beaucoup disaient, et Meph' le premier, que les fils Whitemoore étaient sérieusement barrés. Le plus vieux, Mikhail, 19 ans, un blond gominé ventripotent, passait son temps à se saouler dans les mauvais bars et à embêter les jeunes filles de l'université de droit où il était. Le cadet, Viktor, 17 ans, un garçon aussi maigre que son frère était gros, terminait ses études et se dirigeait gentiment et passablement vers la politique. Ils étaient, à eux deux, des sortes de monstres de soirée, qui ne se contentaient pas de boire ou de se dénicher certaines filles... Mikhail suivait le digne exemple de son père. Quant à Viktor... eh bien... de beaucoup s'accordaient à dire que la mort de sa belle-mère avait dû choquer cet enfant étant donné certaines "habitudes"... Il était d'ailleurs fort bien venu de taire certaines de ses fréquentations du milieu de la prostitution qui, elles, auraient été ravie de témoigner contre lui et sa violence inhabituelle.
"Je les ai mis au turbin tôt", avait répondu Mordred, un soir, à Méphisto. Tout en ajoutant : "quand ils seront prêts, ils seront des champions".
Nous tairont, bien sûr, cette malencontreuse histoire comme quoi il faillit être grand-père... Mikhail trouvant sa "jeune et jolie fiancée" étalée sur le sol, après une malencontreuse chute dans les escaliers...
Leur père, quant à lui, avait trouvé bon de se tisser quelques liens, au cas où... La communauté des outres commençaient à se faire florissante ici, à Moscou, et ne tarderait pas à pointer largement le bout de son nez. Ce n'était qu'une question de temps... Autant dire que certains vampires gardaient un oeil sur lui aussi bien qu'il gardait le sien sur eux...
Quant à la petite Nina, elle suivait une scolarité, somme toute, normale - enfin si l'on exclut le fait que son père cherchait à faire évoluer son don : celui de voler la vie (du moins dans l'idée d'essence de vie) à celui ou celle qu'elle touchait.
Le moment tant attendu ne manqua pas de faire son apparition...
Mordred, depuis la mort de Christa, avait su s'en remettre et avait d'ailleurs traqué les quelques sbires de la Blanche Confrérie qui s'en était pris à eux. Mikhail avait eu l'un de des hommes, un certain Jeffrey, tandis que Nina et l'autre attardé de Viktor avaient traqué le deuxième, finissant dans une ruelle, battu à mort. Ne restait plus que la divine créature et celle-là, personnellement, il se la réservait. Elle s'appelait Aurélia et était Américaine. Elle ne tarderait pas à tomber dans leurs filets.
Et bingo ! Un soir, ils découvrirent qu'elle était en voyage à Berlin, selon l'une de ses sources. Son nom entier était Aurélia Banner et elle était journaliste pour le Washington Post. Une belle réunion au sommet pour décider de l'avenir de l'Allemagne, une niaiserie du genre...
Mordred se promit de se la réserver...
Viktor et Nina, qui faisaient un duo de chasse intéressant (oui, Mikhail et la chasse... enfin... vous avez déjà vu un gros courir ?), ne manquèrent pas de la traquer et de la piéger. Il leur fallut un certain temps avant qu'ils ne puissent la ramener jusqu'à Moscou, Mordred n'hésitant pas à faire appel à son réseau de façon à ce que sa disparition passe inaperçue... pour un certain temps.
Les ordres étaient les suivants : changer de ville dès que l'on commençait à s'intéresser à eux, éloigner les moindres rôdeurs suspects et, si possible, les éliminer. Il se chargerait d'Aurélia et de ses souvenirs...
Assez bon dans la manipulation mentale, il ne fut pas dur de la tenir tranquille quelques temps. Trois bons mois suffirent pour annihiler toute résistance et que la belle se demande encore comment elle avait atterri ici... Elle était prête, alors qu'ils gagnaient désormais Kiev. Elle était prête. Et un soir...
"Tu commences ou ton frère commence ?".Viktor se mit à trembler... bizarrement... il couinait. Taré. Il allait se faire dessus à force... Mikhail rehaussa un sourcil, le même que son père, vindicatif et mauvais. Puis :
"Moi d'abord".Et dans un soupir :
"Honneur à l'aîné dans ce cas...".Une horrible cacophonie dans cette pièce au sous-sol, sous l'escalier de leur maison de ville... Les cris d'Aurélia, ceux de Mikhail et les couinements de Viktor... Cela dura toute la nuit... Viktor officia à son tour et l'on pouvait entendre les claques voler au fur et à mesure que la pauvre fille hurlait, pleurait, gaspillant ce qui lui restait de force.
Et ce serait ainsi toutes les nuits...
La férocité, non, plutôt, la bestialité primaire de ses garçons lui faisait assez froid dans le dos. Quelque part, ils n'avaient rien de vraiment humains, encore moins d'anglais. Méphisto lui en expliqua la raison et d'une assez jolie manière :
"Ton sang et tes gênes sont appauvris par le pacte que nous avons fait. Imagine ! Tu aurais dû avoir cent ans au moment où Mikhail est né. Ton corps, dans ce sens, n'a pas changé... Voila la raison pour laquelle tu te retrouves avec des cinglés pareils".Mordred en avait été assez courroucé. Il n'imaginait pas qu'une telle corruption puisse retomber sur les siens... Seule Nina était encore à peu près "normale", mise à part cette passion qu'elle avait pour la chasse... Enfin... comparée à ses deux frères, oui, elle était la plus saine d'esprit.
Une année passa, puis deux. Aurélia, toujours enfermée, toujours violée et rouée de coups la nuit tombée, résistait du mieux qu'elle pouvait. De temps à autre, lorsque les blessures étaient trop graves notamment, Mordred ordonnaient à ses fils de se tenir éloignés d'elle quelques semaines. Ce qu'ils faisaient...
Au printemps 74, les deux hommes se disputèrent pour savoir lequel des deux était le père de l'enfant qu'elle portait. Début 75, elle perdit l'enfant. DE 76 à 77, seul Viktor venait la voir - Mikhail ayant terminé ses études puis s'étant bâti une situation et un cabinet d'avocat. Les Whitemoore vivaient dans le luxe aussi bien que la débauche. Mordred, devenu plus calme et maîtrisé que ses deux fils, se remaria en 78 avec une certaine Liluana, une secrétaire, rencontrée chez un ami commun. Quant à Aurélia, elle mourut au début de cette nouvelle année, finalement tuée par les violences, aussi bien physiques que morales, du cadet des Whitemoore. Ce dernier avoua, quelques mois plus tard, l'avoir fait pour "cette pauvre Nina". Sa soeur lui en fut si reconnaissant que, désormais, les deux jeunes gens prenaient soin l'un de l'autre.
Les années 80, marquant la fin d'un régime aussi sordide que totalitaire, marquèrent, quant à elles, l'ascension prodigieuse des Whitemoore sur la scène mafieuse. Mordred, alors secrétaire du Parti, déployait toujours son tapis rouge lorsque certains vampires venaient pour dévoiler quelques sources ou le mettre en garde sur une éventuelle enquête ou présence de la Blanche Confrérie. Le cadavre d'Aurélia ne serait sans doute pas découvert mais on laissait sous entendre qu'il fallait rester prudent. De son côté, Mikhail se maria également, et ce avec une jeune Hongroise du nom d'Anna. Il partit avec elle peu de temps après pour Saint Saint-Pétersbourg. Viktor et Nina, quant à eux, poursuivaient leurs études respectives et avaient pris un appartement en collocation à Moscou. Viktor était un militant actif... peut-être un peu trop actif... du genre à incendier des voitures ou cramer des vitrines, ce genre de chose... Taper sur les femmes aussi, il aimait bien... Nina, quant à elle, poursuivait ses études dans les arts liturgiques.
Liluana lui donna deux autres fils, respectivement en 83 et 86 : Vassili et Sergueï. Maria, une autre de ses maîtresses, l'implora de reconnaître sa fille, ce qu'il fit. Ils la prénommèrent Christina. C'était en 1988.
Ce n'est qu'en 1989, peu de temps après la chute du mur de Berlin, que Mikhail revint à Moscou avec des nouvelles terrifiantes. La Blanche Confrérie avait essayé de le contacter et prétendait que des études étaient sur le point d'être faites sur le corps d'Aurélia Banner. Mordred senti à cet instant que le tissu se déchirait... De ce que l'on sait, il criait et braillait seul dans son bureau, comme s'adressant à une personne imaginaire :
"Et je fais quoi maintenant, moi ?! Hein ?! Ca se barre de tous les côtés, notamment à Berlin, chez les pays annexés ! Et maintenant, j'ai la Blanche aux basques !".Méphisto, qui avait l'habitude des grands éclats de maniaque de son cher maître, n'en prit guère ombrage et ajouta, toujours aussi calme :
"La seule solution, hormis celle qui te vient à l'esprit de faire périr tout le monde dans le sang, serait de partir et vite. Tu les connais. Ils trouveront un moyen de pression terrible pour te faire tomber, Mordred. Je veux dire nous faire tomber. Toi et moi. Il faut partir de ce pays... et maintenant !".Partir ? Alors qu'il y avait encore des chances de redresser l'économie ainsi que le Parti ? Hors de question ! Gorbatchev ne l'aurait pas ! Mieux valait tenir ses positions ! Il ajouta, échevelé et fou :
"Tu ne comprends donc rien ?!! Il ne faut pas...".
"Je comprends qu'il faut te mettre à l'abri, Mordred. Et le seul abri valable, surtout pour un être de ton espèce et un personnage de ton rang, serait l'Amérique Latine et rien d'autre"."Hahahaha ! Ouais, bonne idée ! Me terrer à Mexico, ouais...".Il le plaisanta encore quelques minutes, lui criant après, explosant de rage, de colère ainsi que de désespoir et tenant, comme il l'avait promis, fermement ses positions.
Jusqu'à ce que l'impensable ne se produise...
Début 1990, des vampires de la mafia Russe vinrent jusqu'à chez lui. Ils étaient accompagnés de Mikhail qui, plus obèse que jamais, ne se déplaçait plus qu'avec une canne. Ce dernier, habillé comme un Truman Capote mais en plus mauvais goût, ajouta qu'il y avait "de l'eau dans le gaz". Et jamais Mordred n'aurait pensé qu'il aurait à ce point raison...
La Confrérie venait, à nouveau, de frapper là où ça fait mal. En effet, ils avaient eu Viktor et lui avaient promis de s'en prendre à Nina si jamais il continuait à garder le silence concernant son père. Viktor, afin de sauver sa soeur, n'hésita pas à révéler l'endroit où habitait le reste de la famille Whitemoore, sauvant ainsi sa peau et celle de sa jeune soeur.
"Pour le moment, nul ne sait où ils sont, argumenta Mikhail, tout porte à croire qu'ils ont, du reste, aussi peurs de nous qu'ils ont peur d'eux...".Par la suite, Mikhail pria son père de déguerpir au plus vite de Moscou, qu'il en ferait de même, ainsi que sa femme, qu'il ne pouvait pas courir le risque de mal finir. Mais Mordred refusait d'y croire. En fanatique terrible, il ne voulait pas croire qu'il s'était trompé à ce point en misant sur l'URSS, il y a de cela près de quarante ans. Cependant, son fils se fit tellement peu insistant, le priant si fort et si bien de penser à Vassili et Sergueï que Mordred se résolut à partir... Prochaine destination ? L'Amérique, et un coin paumé de préférence.
"Et le Sud, ajouta-t-il de bien mauvais coeur, mais avant toute chose, j'ai un truc à régler...".Il demanda à son fils de prendre soin de sa famille et de faire en sorte qu'ils prennent le premier avions pour Bâton Rouge, en Louisiane. quant à lui, il les rejoindrait plus tard... sans penser qu'il ne gagnerait l'Amérique que deux ans après.
Fin 1992 et Mordred était toujorus à Moscou, errant de repaires de vampires à repaires de vampires... Ces derniers lui assuraient protection en échange d'une honnête rétribution. De son côté, il cherchait aussi bien Nina que Viktor, leur promettant ainsi une fin plus que digne... de leurs agissements.
Il retrouva sa fille Nina à Odessa. Devenue restauratrice, celle-ci donnait des cours aux Beaux-Arts sur la restauration d'icônes anciennes. Viktor, quant à lui, n'était plus qu'un déchet parmi tant d'autres, une véritable loque qui vivait sur les deniers de sa soeur et qui lui avait bourré le crâne de mensonges et d'histoires répugnantes concernant sa personne. Il répliqua, au moment où Mordred le frappa :
"Bah quoi ?! C'est pas vrai que tu nous as forcé à violer cette fille ! C'EST PAS VRAI PEUT-ETRE ?".Mordred abattit à nouveau le plat de sa main sur la joue tuméfiée de son fils. Il n'y avait que comme ça que les gosses comprenaient... vraiment... Il se massa la main et ajouta :
"Tu n'es qu'un lâche.. un lâche qui n'assume même pas ce qu'il est...".Il se téléporta, frappant du plat de sa main contre sa nuque, le faisant tomber à genoux dans un cri de lapin qu'on égorge.
"Je t'ai laissé cette opportunité car tu piaffais trop de passer après ton frère, taré...".Viktor éclata en sanglots et se mit à hurler que, c'était vrai, qu'il était ainsi, qu'il ne pouvait rien y faire et qu'il se forçait, justement, à ne pas approcher Nina de trop près. Il implora son père de lui pardonner, lui disant qu'il l'aimait, qu'il aurait souhaité lui faire des tas de choses et que, mine de rien, ils n'étaient que demi-frères et demi-soeurs, qu'elle le voulait elle aussi et tout un ramassis de crétineries aussi grosses que lui.
Il était à genoux, ses mains raccrochées à sa veste, comme le dernier des damnés, pleurant et hoquetant... avant de sentir son coeur battre à tout rompre.
"P... papa... n... non".Et que son sang ne vienne à battre à ses tempes avec férocité, jusqu'à ce qu'il ne puisse même plus entendre les paroles, calmes et froides, de son propre père... Il pleurait, s'efforçait de le secouer pour le faire réagir... sans succès. Il lui semblait que les battements n'étaient plus qu'un seul et même son... comme si son coeur était bloqué sur la même fréquence. Et Mordred d'articuler :
"... et j'aurais dû, acheva l'autre, le faire depuis bien longtemps, mon fils...".Il vint à le prendre dans ses bras et à le serrer tout contre lui, l'étouffant contre son ventre, dans les plis de ses vêtements, tandis que Méphisto observait ce père tuer ce qui avait été sa chair, les yeux mouillés de pluie...
Il laissa le corps de son fils retomber mollement sur le sol, se détachant de ses poignes crispées puis, dans un soupir :
"Meph'... accorde-moi un nouveau pouvoir... j'en ai vraiment besoin...".Aussi détaché qu'un homme qui commande un autre verre...
A cette différence : Mordred commanda un autre pouvoir, censé lui faire remonter le temps. Méphisto le crut, un instant, rongé de remords, mais s'étonna davantage en constant jusqu'où la folie de son maître pouvait encore aller. En effet, le doute n'était plus permis quant à une éventuelle compassion pour son fils, lorsque ce dernier le fit "revenir" une bonne dizaine de fois pour le tuer... encore... et encore... et encore...
Le début des années 90 se fit donc en Louisiane, à Bâton Rouge. Mordred, qui apparaissait sous un nom anglais qu'il n'avait pas donné depuis longtemps, se retrouva à travailler dans une banque en tant que guichetier. Plus tard, son charisme, son aisance dans le discours aussi bien que la maîtrise de l'argumentation lui valurent d'être repéré par une radio locale. On le bombarda chroniqueur politique tandis que ses connaissances du monde Russe et Sibérien étaient extraordinaires. On dénota un léger accent de cette même contrée chez lui comme chez sa famille et il expliqua qu'il avait vécu longtemps comme correspondant du Washington Post, aux côtés d'une certaine Aurélia Banner. Mordred Whitemoore, autrefois Mordred Vassiliev, convainquit ses employeurs aussi bien que la foule qui le retrouva, notamment, sur de nombreuses chaines, autour de débats tout aussi politiques qu'enflammés. Cette notoriété et surtout cette réputation d'homme intraitable et incisif lui valut la direction du quotidien de Bâton Rouge. C'était en 1995.
Un autre scandale éclate cependant fin des années 90. Liluana, sa femme, le découvre avec une autre, une certaine Sharon, présentatrice de l'émission politique à laquelle il est convié tous les mois. Cette dernière le quitte, fait un véritable tapage dans les journaux et réclame notamment une pension alimentaire exorbitante. Mordred, éprouvé par ce choc, se récrie, clamant qu'il est "dépouillé" et assassinant la justice Américaine sur les droits des maris dans ce genre d'affaires. Monsieur Whitemoore est alors gentiment mais fermement mis de côté tandis que la décision du juge concernant la garde de ses fils tombe en juin 2003, la somme de sa pension alimentaire demeurant exorbitante...
Depuis, Mordred vit à Shreveport. Il ne s'est pas remarié et a repris une vie, somme toute, assez extraordinaire pour un homme de son âge. La Révélation n'a, bien entendu, pas été un choc mais a changé sa vision des outres d'une façon conséquentes. Il ne s'intéresse ainsi plus qu'aux vrais, à ceux qui ont décidé de ne pas se mêler à la race humaine - les autres le dégoûtant au plus haut point. Pas de maîtresses à l'horizon et il semble qu'il se soit calmé de ce côté-ci... Il voit souvent Vassili et Sergueï, tous deux étudiant le journalisme à Columbia. Récemment, Vassili a fait un stage en tant que reporter aux Crazies Days, ce qui n'aura pas manqué de marqué sa jeune mémoire... et de le dépuceler par la même occasion.
Mais qui sait réellement ce qui se cache dans l'ombre ? Et qui sait réellement qui est Mordred Whitemoore, à l'heure où Méphisto se tient toujours à ses côtés, prêt à honorer le moindre de ses désirs ?
III. That thing I want to tell you