Vous qui lisez ces lignes, avez l'ultime honneur de découvrir les horreurs qui font de l'homme un monstre, cependant ce monstre ne se nomme pas Franz et ne fait pas partit des Oberhauser. De ces lignes, il n'y en a que bien peu dont Franz se souvient, ou plutôt qu'on a laissé s'en souvenir. Vous allez en savoir plus de sa vie qu'il ne pourra jamais espérer.

" C'est un garçon ! Un beau garçon ! Comment s'appelle-t-il ? " Dit doucement la sage-femme, soulagée que tout soit enfin fini.
" Hans, il s'appelle Hans... " Répondit la mère fatiguée, les paupières déjà lourde, le front couvert de sueur, tendant fébrilement les bras pour y accueillir son tout petit.

L'ambiance dans la pièce est tranquille, tout s'est bien déroulé, il n'y a rien eu d'anormal, aucune complication. Les infirmières ramassent les draps, commencent à nettoyer, la sage-femme parle avec le père, le petit a calmé ses cris et cherche désespérément les seins de sa mère, qui, le plus doucement du monde, l'aide dans sa progression. Tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes.
" Hans, réveilles-toi ! " La douce voix d'Anna, la mère de Hans réveille l'enfant de 7 ans.
" Déjà ? J'étais dans un très beau rêve... " Réponds Hans, encore vaseux, la bouche pâteuse.
" Et oui mon bébé, dépêches-toi sinon tu vas être en retard " Ajoute Anna, en déposant un baiser sur le front de Hans, avant d'ouvrir les rideaux, déversant la faible lueur du soleil levant dans la pièce.

Hans avait déjà 7 ans, c'est ce que disaient tous les amis du couple. Il avait 7 ans, entouré d'amour et d'amis, un enfant normal avec une scolarité convenable, avec une grande curiosité quant à la mécanique du corps, le fonctionnement de celui-ci et la raison de tel ou tel organe, réflexe ou symptôme. Ses parents parlaient avec fierté d'un futur médecin. Dans ses rêves, Hans se voit bien plus que médecin, il se voit emmener des hommes puissants dans des machines complexe, pleines de rouage, de pistons et d'éclair, les hommes en ressortaient, le corps gonflé de muscles, magnifiques et puissants. L'enfant rêvait de devenir cet homme, un savant fou et génial.
" Hans, mon amour, tu vas bien ? " Chuchotait Olga, la douce de Hans, entre ses bras.

Hans avait 23 ans, il s'était marié l'année précédente avec une magnifique jeunette, fille unique d'une riche famille de la ville, très bonne entente entre le souhait de sa famille et les préférences de Hans. De son coté, Hans s'était trouvé un mentor de médecine, qui lui apprenait les rudiments de cette science encore confuse. Encore une fois, tout allait pour le mieux pour lui, un esprit saint dans un corps sain et un destin prometteur s'offrait à lui.

Cependant, il faisait toujours ces rêves étranges, à ceci près qu'ils se faisaient plus réalistes et qu'en plus d'être magnifiques, ces êtres étaient effrayants, une sorte d'aura horrible, débordant de cruauté et de bestialité.

Hans se tourna vers Olga, l'embrassa et encore une fois, lui fit l'amour.
" Papa, arrêtes de lire et viens jouer avec nous ! "

Hans avait 32 ans, la rumeur d'une révolution grondait dans l'Allemagne toute entière, des textes de propagande étaient diffusés et Hans avait attrapé quelques-uns de ceux-là. Il avait perdu sa mère cette année, elle s'était éteinte avec le sourire, morte sans douleur d'une maladie que personne ne connaissait. Hans, médecin réputé aujourd'hui, avait été convoqué car qui dit révolution dit soulèvement et qui dit soulèvement dit blessés. Il lui fallait faire un choix entre soutenir le peuple ou soutenir les chefs. Cependant tout cela attendrait encore quelques instants, le temps de jouer un peu avec ses deux enfants, Emich et Ania, âgés de 6 et 4 ans. Olga était devenue couturière et avait beaucoup de succès avec ses filles, on venait de loin pour leur commander des robes ou des costumes. Hans, lui, avait trois apprentis qui regardaient passionnément Hans soigner ou opérer ses patients. Il était dit médecin de génie car presque de la moitié de ses patients survivaient à ses traitements et opérations.
33 ans, le monde de Hans s'effondre, la révolution lui à tout prix. Il était partit avec les hommes essayer de faire changer les choses, cependant, ont leur avait ouvert le feu dessus, bien plus tôt qu'ils n'avaient prévu, un massacre sans nom. Hans avait perdu l'usage d'un bras, de multiples billes de plombs étaient venu broyer l'os de son bras qui maintenant était devenu bleu. En rentrant chez lui, il découvrit que sa maison avait brûlé avant de s'effondrer, cependant, il savait pertinemment que sa femme et ses deux enfants y dormaient et s'est en pleurant qu'il s'écroula devant les ruines fumante de sa belle maison. Le cœur lourd et le corps douloureux, il se traîna jusque contre un mur, attendant de se rétablir avant d'aller voir un confrère pour son bras, mais contrairement à son attente, c'est un confrère qui vint à lui, un confrère qui l'observait depuis bien longtemps, tout droit venu d'un autre âge. Son nom était Piotr Ibronalov, un vampire pluri centenaire, qui voyageait dans toute l'Europe à la recherche d'un Infant digne de lui. C'est en la personne de Hans, c'est en le valeureux médecin et chercheur qu'il était qu'il vit cet Infant. Et c'est cette soirée à l'ambiance révolutionnaire qu'il décida de proposer ses dons et sa malédiction à celui-ci. Proposition dévorante que Hans accepta, à pleine dents.


Hans se réveilla après sa frénésie, une période trouble lui ayant fait perdre beaucoup de ses souvenirs, il en avait perdu le visage de ses enfants et la voix de sa femme. Il avait aussi perdu le chagrin lié à leur mort, il savait qu'il aurait dû être triste, il savait qu'il aurait dû culpabiliser de ne plus rien ressentir, mais rien de tout cela, juste un vide énorme et une soif titanesque. Une soif intangible qui surpassait tout, toute son humanité, ou du moins le peu qui lui en restait. Les yeux ouverts sur une plaque de bois, Hans la souleva avec beaucoup plus d'aisance qu'il ne le présageait et ouvrit les yeux sur des parois de pierre brute, très peu éclairée, pourtant Hans y voyait clair. Son corps était encore douloureux et pourtant, il se mouvait avec aisance et dextérité, ses gestes étaient plus rapides, plus fluides qu'ils ne l'avaient jamais été. Alors qu'il découvrait son nouveau lui, une silhouette se présenta à lui, d'instinct, il se courba, sans savoir pour qu'elle raison, cependant il le savait important, plus que lui et qu'il lui devait une obéissance aveugle. Cette présence mêlait à la fois la peur, le respect, l'amour et l'inspiration, Hans savait qu'une relation hors norme le liait à cette personne et pourtant, il ne savait rien de lui.

" Piotr Ibronalov, je suis celui que tu appelleras Sire, car je suis ton assassin, ton sauveur et ton père " Il avait un fort accent Russe, ses origines ne faisaient aucun doute, sa voix était rauque mais douce, rassurante, en un sens, elle était paternelle.
" Je suis Hans Hörbiger, comment pouvez-vous être tout cela à la fois ? Et puis, je suis toujours vivant, alors vous n'êtes pas mon assassin...n'est-ce pas ? " Le doute et la peur envahi Hans au fur et à mesure qu'il avançait dans sa phrase, cherchant dans sa mémoire des souvenirs enfouis. Mais il n'y trouva que confusion et parcelle de souvenir, quand il cherchait le nom de ses parents, il trouvait celui de Piotr et leurs visages avaient également été substitués. Au final, plus il cherchait et plus elle se désagrégeait, telles des ruines faites de cendres encore fumantes. "Je suis mort ? "
" Tu es quelque part entre vie et mort mon Infant, tu es un Immortel, un être sans âme condamné à la nuit, un Vampire de la lignée des Tzimisces " Piotr faisait savoir que tout cela était sans appel par la fermeté de sa voix, pleine d'une sorte de compassion, telle un parent expliquant la signification de son existence à son enfant.

Deux semaines plus tard, Hans commençait à accepter sa nouvelle vie, ou plutôt non-vie. Une semaine plus tard encore, d'une faiblesse terrible, il accepta de goûter au sang humain et par la même occasion, compléta sa transformation en vampire.
Piotr n'était pas tendre Sire, très exigeant avec son Infant, il lui infligeait des douleurs uniques au clan Tzimisce, plusieurs fois, Hans subit des mutations ou des blessures terrifiantes, horriblement douloureuses et devait modifier sa condition afin de retrouver sa validité. Rapidement, l'esprit de Hans se renforça et son corps devint une coquille plus ou moins malléable pour le contenir.

Ensemble ils étudièrent l'anatomie, humaine et animale. Ils étudièrent les textes mythologiques, s'inspirant des écrits pour modeler leurs corps, se lançant des défis toujours plus originaux pour atteindre de nouveaux degrés de perfection. Autour d'eux le monde évoluait et pourtant ils n'avancèrent pas avec lui, vivant en marge, de leur art, de leur discipline, dans la recherche éternelle de la perfection de la chair et des os. Pour Hans comme pour Piotr, le temps n'avait plus de valeur, il n'était qu'un facteur de vieillissement du lieu où ils se trouvaient et du style vestimentaire de leurs proies, constatant avec curiosité l'apparition d'objets étranges, de "nouvelles technologies". Puis ce qui devait arriver arriva : ils furent rattrapés par un monde qui n'était plus le leur, l'heure n'était plus à la révolution, mais à la guerre, l'homme avait pris son envol et téléphonait, il parlait à travers la radio et se déplaçait dans des monstres de métal. L'heure était au progrès et les deux vampires, le Sire et son Infant, découvrirent qu'ils avaient plus de 60 ans de retard.

1933, du monstre de métal qui venait de défoncer le mur de leur bâtisse, un homme étrange, vêtu de noir des pieds à la tête, un étrange brassard rouge et blanc imprimé d'une croix gammée noire.

" Mes chers frères, je viens vous chercher pour vous propulser dans mon monde, je suis Franz Oberhauser et vous le serez bientôt vous aussi " L'homme semblait exalté, faisant de grands gestes en parlant, toutefois, il transpirait de lui une terrible puissance, il faisait également parti des Caïnites, mais de quelle lignée ? De quel camp ?
" Je ne suis pas ton frère, Franz. Tu viens de détruire notre lieu de vie avec ton monstre " S'exclama Piotr. Le fameux Franz descendit du tank et fila à une grande vitesse vers Piotr, qui tomba raide mort dès que Franz l'eut touché.
" Viens, ta place est parmi nous, parmi les forts et les sages " Insista Franz, en tendant la main à Hans.
Plus tard je découvris que Franz était lui aussi un Tzimisce, un maître de son art, qui était capable de tuer n'importe qui en le broyant de l'intérieur, c'est ce qu'il c'était passé avec Piotr, ses cotes lui avaient traversé le cœur et c'était retrouvé paralysé là, sans pouvoir rien faire, pas même prouver qu'il était vivant.

On m'avait donné le même uniforme que Franz et on me rebaptisa Franz Oberhauser 5ème du nom, car nous étions 5. Cinq puissants Vampires, prit au sein de l'empire Nazi, au service du Ahnenerbe, la division de recherche mystique de troisième Reich. J'y subis plusieurs transformation, notamment l’oubli de ma précédente identité, je n'ai que le vague souvenir d'un homme à fière allure, sans doute père, un pistolet à la main, se battant pour quelque chose de perdu d'avance. J'eu d'autre transformations dont certaines dont je ne suis plus certain, quant à mon apparence, rigoureusement identique eux autres Franz, un visage, un corps, un nom. Nous représentions quelque chose de bien plus concret que la peur, nous étions un et plusieurs.
A la fin de la guerre, nous prîmes la décision de nous disperser, cela ne faisait pas longtemps que nous nous connaissions et pourtant ce fut une terrible déchirure, encore plus quand je vis une embuscade Américaine détruire le tank et les Franz en sortir, leurs Uniformes en feu. Cette vision d'horreur me hanta longtemps, aussi longtemps que je me terrai dans notre Labo, qui m'appartenait à moi seul à présent. Ce n'est qu'après deux années de méditation que je me décidais à bouger de mon trou. Emballant dans une grande malle tous les Uniformes de Franz marqués d'un 'V', je profitais d'un rapatriement américain pour envahir la nation qui avait détruit les miens. Mais j'avais perdu ma haine, j'avais perdu cette soif de mort, préférant vivre au nom des 4 autres Franz Oberhauser et d'appliquer notre politique :
Le moyen de l'appliqué ne manquait pas, vivisection, dissection, analyse comportementale...etc. C'est à travers tous les Etats Unis que j'opérais, cherchant à comprendre, à pousser plus loin la science du corps, le secret de la chair, des nerfs, des os, de la vie, secret qui l'était de moins en moins pour moi.

Puis un jour je vis à la télévision un reportage sur une ville folle, aux bêtes déchaînées et aux sorciers multiples. J'avais eu l'occasion de découvrir des Lycans, mais ma connaissance de ce genre m'étais encore trop vague, l'assurance d'en trouver dans cette ville, Shreveport, me convainc de faire mes valises pour m'y rendre. Il était inconcevable que je perde une seconde de plus, au nom des 5 Franz, sans pouvoir contempler les merveilles de cette ville.