➽ date et lieu de naissance. France du sud-ouest, fin du 15ème siècle➽ nationalité. Américaine d'origine française ➽ nom du sire. Suzanne T. de Vaujours ➽ date de l'étreinte. hiver de l'an de grâce 1521 ➽ statut.Maîtresse Vampire➽ discipline. Chimérie niveau 4 ➽ camp. Celui du Maître➽ état civil. Célibataire libertine➽ lieu d'habitation. quartier d'habitation en ville. ➽ métier. Maîtresse de la ville, et propriétaire du Victorian's Ceration et de l'Equinox Galery➽ étiquette qui vous est collée. Ma réputation est celle d'un Vampire centenaire, qui renvoie au mieux une image correcte. Politicienne, qui sait utiliser les mots et sert de médiatrice quand il faut. Ceux qui m'approche de plus près me voient comme quelqu'un d'agréable et de sage. Je renvoie l'image d'une mère aimante et autoritaire à tous. Je suis celle qui vous aide, vous conseille avec un instinct maternel immense pour les Vampires et mes proches. Mais tout le monde sait qu'il vaut mieux ne pas me trahir, car la sentence est aussi implacable et froide que mes étreintes peuvent être chaleureuse. Et je sais prendre une décision froide et mortelle quand il le faut. Certains vous diront que je suis bonne comédienne et fine manipulatrice en réalité... Mieux vaut venir vous faire votre propre opinion de moi.

Il me reste des vestiges de mon caractère humain. Quand j'y pense, j'arrive à retrouver certaines caractéristiques, qui ont attiré l'attention sur ma petite personne invisible de Suzanne. Même en gagnant l'immortalité et en vivant des siècles, une part de nous demeure inchangée. Je crois fermement que seuls ceux qui se ferment totalement au monde et à leurs émotions peuvent changer et n'être plus que des êtres froids et distants de tout. Mais peu de chose rallume le brasier en notre âme même damnée et nous rend la vie. D'un autre côté, j'ai gagné aussi en puissance d'abord et en assurance, mais aussi en force de caractère. Certains défauts ou certaines qualités ne sont là que parce que je suis une Vampire. C’est inévitable. Quelque soit notre race et notre temps sur terre, ce que l'on vit, traverse comme épreuve et ceux qu'on rencontre nous marquent et nous modifient. Mais il reste toujours enfouie bien profond une part de nous, de ce qu'on a toujours été et sera toujours.

Commençons donc par ce qui a toujours fait ma personnalité et que les années n'ont fait qu’accentuer. Je suis de nature calme et posée. Je ne vais pas dire que je ne suis jamais sujette à des passions ou des colères. Mais on dit souvent que j'ai un calme olympien. Et pour cause, il est rare que je m'emporte ou fasse un éclat. Ma compagnie est reposante pour certains, ennuyante pour d'autre. Au Conseil, on a souvent été étonné de ma manière à gérer les choses. Loin de m'emporter, j’ai toujours calmement avancé mon opinion et pris avec un sang-froid étrange des décisions. Et je suis sereine. Quoiqu’il arrive, je gère la crise ou l'épreuve. Je m'adapte sans paniquer ni perdre mes moyens. J'ai cette capacité à être zen et à paraître tellement sûre de moi qu'on me croit. Il n'est pas impossible de me faire sortir de mes gonds, mais il en faut déjà beaucoup. Je me maîtrise bien. Ce n'est pas tant que je désire le contrôle, simplement j'ai plus de 5 siècles. Je me connais, j'ai vécu beaucoup de choses et vu le monde changer si souvent... Et je sais que seule une réflexion posée et sereine porte ses fruits. J'avais cette aptitude au calme humaine déjà, le temps n'a fait que renforcer cela en moi. Vous savez, si vous faites une crise, je vous fixerais peut-être surprise avant de vaquer à autre chose et d'attendre que vous soyez posé pour vous raisonner. Je ne suis pas celle qu'il faut chercher pour une dispute, c'est une perte de temps.

Cependant calme et sereine ne signifie nullement inexpressive. Ce serait même le contraire ! J'ai un visage qui transmet beaucoup d'informations. Mes yeux et grimaces en disent long sur mes pensées. Je ne suis pas une statue figée par le temps. J’ai gardé cette capacité à m’étonner, m’émerveiller, me laisser surprendre. Cependant ce que vous lisez n'est pas forcément ce que je pense au plus profond de moi. Je veux dire que je peux feindre la surprise alors que je savais d'avance ce que vous me livrez... Les siècles m'ont appris que pour survivre il fallait parfois savoir être comédienne. Et je suis relativement bonne à ce petit jeu. Je peux afficher sur mes traits fins exactement ce que vous espérez y lire. C'est facile quand on est rodée. Disons que cela entre dans un de mes défauts majeur : la manipulation. Je ne peux le nier, j'aime mener mon monde là où je le veux. Et pour se faire j’ai plein de ressources qui vont de la menace à la promesse. Je ne suis pas devenue premier Conseiller uniquement parce que j'avais un beau sourire et une réflexion sereine. J'ai toujours su durant tous ces siècles avancer des pions, me faire des alliés et souffler des idées. Tout est dans l'art de le faire correctement pour que les autres agissent selon mon envie. J'avoue un peu honteusement que j'apprécie de manipuler mon entourage pour le bien des miens et de ma personne.

Puisque je parle de mes proches, je divise comme ma Sire le monde en 3 catégories. Il y a d'abord mes proches : lignée, amis de longue date, marqués, calices ou tout autre personne pour qui j'éprouve un vif attachement, immuable bien souvent. Ensuite, il y a les autres, ceux qui m’entoure chaque nuit, avec qui je vis. Sans nul doute les plus nombreux. Je n'éprouve rien à leur égard, mais ne leur ferait aucun mal. Et enfin, il y a ma liste noire. Là je classe les êtres, peu importe leur race, qui, pour une raison ou une autre, ont éveillé ma colère. La distinction est importante parce que bien souvent elle me dicte la manière dont je vais agir et ce que je suis prête à faire pour les autres. Pour ceux qui ont mon amour inconditionnel, il va de soit que je serais capable de tout. Peu importe le service ou le besoin, je suis là et je le prouve. On me trouve bien souvent maternelle avec mon entourage et les Vampires et autres créatures qui me sont alliées. Mais qui dit maternel entend que j'agis en mère. Si je suis capable de soigner, d'aimer, de chérir et gâter, je sais aussi sévir et éduquer ! Pas à la dure à coup de bâtons, mais avec une douceur toute féminine et un autorité reconnue. Je sais me faire obéir par ma famille comme ceux qui suivent le Conseil. J'ai cette aptitude à donner un ordre d'une voix douce, sans montrer les crocs. Pour autant, on ne me désobéit pas. Qui oserait ? Je n'ai jamais caché que j'étais tout aussi capable du pire si je m'énervais. D'un autre côté, je suis de nature reconnaissante et fidèle aussi. Je n'oublie jamais une aide, tout comme un affront ne le sera point non plus.

Je suis, j'avoue sans honte, rancunière. Et comme j'ai l'éternité ou presque devant moi, disons que quand j'ai une dent contre quelqu'un ça reste longtemps... Je sais pardonner, dans certains cas. C’est rare et cela demande du temps mais j'y arrive. Seulement, il y a des choses qui ne passeront jamais. La trahison, le meurtre d'un des miens, l'affront inexorable, le complot et se foutre royalement de ma tronche... Si je veux me venger, tôt ou tard je le ferais. Le dicton dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Et avec moi il prend tout son sens. Parce que peu importe quand, un jour, un mois, un an, un siècle plus tard mais j'aurais ma réparation... Ce qui bien souvent c'est autrefois soldé par la mort de celui qui avait éveillé ma haine. Je ne le cache nullement, je ne dissimule pas mon passé. C’est de notoriété publique que je suis rancunière et qu'il vaut mieux éviter d'être mon ennemi. Au moins, les gens savent à quoi s’en tenir avec ma personne comme Maîtresse de cette ville. En même temps, même si c'est pour me venger, je suis quelqu'un de patient quand on y pense. Je ne brusque pas ma vengeance. En réalité, je prends mon temps, j'analyse et réfléchi avant de frapper là où ça fera mal, là où on ne s'y attend pas. Que ce soit pour me venger, gérer une crise ou obtenir ce que je désire, je sais prendre mon temps sans m'énerver. Je sais qu'une réflexion longue vaut mieux qu'une impulsivité. Et je l'applique toutes les nuits.

On peut dire que je suis une fine stratège. J'ai certes d'abord développé cette aptitude pour survivre et me venger, mais en devenant Conseiller j'ai mis cela au profit du Maître et du Conseil. Je ne suis pas du genre à faire un plan de guerre avec des petits soldats en plomb sur une carte. Mais j'agis toujours après réflexion et de manière bien pensée. Je suis donc quelqu'un de réfléchi, qui ne fait rien sur un coup de tête en général. Je mesure les avantages et inconvénients, et la discrétion nécessaire quand il le faut. Je suis assez rationnelle quelques part. J'ai plus d'une fois monté des plans pour le Conseil avec une froideur et une intelligence qui ne laisse rien présager de mon origine du peuple. C'est un don qu'on développe quand on est une femme, née à une époque où le pouvoir ne revenait qu'au sexe fort et qu'on désire s’imposer. Suzanne m'a bien formée et m'a armée pour être une dominante et une politicienne de génie. Parce que je suis une femme politique, capable de compromis et de trouver les bons mots pour apaiser les esprits. Je sais quand une loi est utile ou futile. Et j'ai appris à m'imposer comme quelquen de respectable dont l'opinion compte, du moins au sein du Conseil. J'ai aussi la réputation d'être une médiatrice hors paire. Parce que j’ai appris l'art de la conversation constructive, je suis devenue une négociatrice. Jusqu'il y a peu j'étais celle qui allait vers les autres clans pour négocier les traités de paix ou autres choses politiques. J'arrive à obtenir le bon compromis avec douceur et savoir faire. Le tout étant de savoir ce qu'on peut lâcher et exiger face aux autres, je crois qu'avec l'expérience j’ai un don pour cela. Et mon côté calme et posé aide sûrement à éviter que certaines discussions ne s'enveniment. Pourtant j'ai un côté têtu par moment qui peut étonner. Mais quand je suis représentante du Conseil, je suis ouverte à la négociation même si je sais être ferme et butée sur mes positions quand il le faut. Dans le privé, c'est autre chose. Je me permet le caprice, l'exigence et le refus de reculer d'un pas. C'est ce qui me pousse à vouloir réparation quand on me lèse et me fait avancer ou tenir bon face à certaines demandes incessantes.

Contrairement aux apparences et aux préjugés sur les Vampires ayant plusieurs siècles, je reste une bonne vivante. J'aime les fêtes, l'animation et tout ce qui transpire la vie. Je sais m'amuser et m’émerveiller. Et j'ai souvent un vrai sourire lumineux sur les lèvres. Faites-moi rire et je vous apprécierais d'autant plus. J’ai gardé un goût du luxe des fêtes française et européennes des siècles passés, du faste de Versailles que j'ai visité une fois … J'aime la musique, le bruit, les conversations. Cela comble le silence et rend tout plus animé. De plus, je suis bavarde. En cela je ne dois pas étonné de trop, étant une femme. J'aime bien converser avec n'importe qui. Et de ce fait, je parle beaucoup. Cependant n’espérez pas des confidances même involontaires, je parle de tout et rien, très peu de moi et des affaires du Conseil. De plus comme je suis une femme, je sais me montrer sensuelle et séductrice. Et pas uniquement quand je chasse. Je sais utiliser mes charmes féminins pour arriver à mes fins ou gagner quelqu'un à ma cause. J’aime être appréciée et séduite par les autres, hommes ou femmes, peu importe. Je le fais pour avoir de la compagnie, manipuler, jouer ou simplement par réel désir. C’est un art tout féminin d'utiliser les sens et de les attiser, qui me vient sûrement de mon passé....

Petit détail inattendu de mon caractère et sûrement peu courant chez les Vampires, on peut me qualifier de croyante. Il faut comprendre que je suis née à une époque où tout le monde croyaient. Ce n'était pas une option, c'était comme cela. Ne pas être Chrétien c’était risquer le bûcher. Et dans le bas peuple dont je suis issue, on ne se posait pas la question. On avait la foi en une vie meilleure comme le promettait les textes sacrés qu'on ne comprenait pas forcément vu qu'ils étaient en latin. C'est aussi cette naïveté de croyante qui a plu à Suzanne, qui l'a intriguée. Et étrangement après ma transformation c'est resté. Ne vous méprenez pas. Je ne vais pas à la messe et je ne prie pas chaque nuit, je n'applique pas les dire de l’Église avec fidélité. Mais je reste persuadée qu'il y a un Dieu, quelque chose après la mort pour les âmes des défunts. Je suis sûrement condamnée à l'Enfer, mais cela ne m'empêche pas de croire en la rédemption et de savoir que me venger n'est pas une bonne option. Quoiqu'il en soit j'hante parfois les églises, lieu de repos et silence, qu'elles soient protestantes ou catholiques. Au fond, j'ai gardé cette croyance-là même si je ne l'applique plus avec la même ferveur.

Mes nuits sont devenues relativement bien remplies. À tel point que parfois, je regrette l'époque où je voyageais et découvrais d'autres cultures avec Peter ou seule. Mais j'assume mes divers rôles correctement. Quelque part, cela me permet d’éviter l'ennui de l'immortalité. Et j'arrive encore à avoir du temps pour moi et les miens. Il faut croire que les nuits ne sont pas si courtes que ça.

Je suis avant toute chose membre du Conseil vampirique. Depuis mon arrivée à Shervreport à la demande de ma Sire, j'ai intégré le Conseil. D'abord en tant que Conseillère, ce qui m'a donné pas mal de responsabilités et beaucoup de réunion. Depuis peu, j'ai été choisie par mes partenaires pour succéder à Lorenzo en tant que Maître. Et vu l'état de la ville, j'ai du travail. Cela occupe un bonne partie de mes nuits. Parallèlement, je suis propriétaire de deux boites dans cette ville. Celle que j’ai acheté sur un coup de cœur, et qui me sert de refuge certaine nuit : l'Equinox Galery. C’est une galerie d'art où je passe du temps par moment à organiser des réceptions, des expositions, ventes des tableaux. J’aime l'art. Ensuite, après la mort de Suzanne, j'ai hérité du Victorian's Creation. Je ne suis pas une grande fan de mode, mais je sais gérer une entreprise et cela suffit. Je me refuse à vendre l'héritage de ma Sire.

Malgré tout, je garde du temps pour les réception officielles ou non et pour mes petites passions telle que la lecture, certains jeux et surtout pour les miens. Depuis 6 ans, je suis en quelque sorte mère et comme mon fils est devenu un Vampire, je fais au mieux pour l'éduquer dans les règles de notre lignée. Mavrick est un adorable jeune nouveau-né qui semble vouloir devenir un bon vampire. Il y a aussi mon autre Infante et mon marqué avec qui j'aime passer du temps autrement que pour la politique, juste savourer la présence de ma famille. Bref j'ai des nuits bien occupée quoiqu'on en pense.

• La lecture, depuis que j'ai appris à lire, je collectionne les livres cherchant souvent à obtenir les versions originales.
  
• L'art, ce qui explique que je tiens l'Equinox Galery. J'ai une fascination pour les œuvres d'art et j'en possède un certain nombre.
  
• La lignée, la famille, le clan, mes proches... Ils tiennent une place importante et unique dans ma non-vie
  
• Les félins. Est-ce parce que ma Sire possédait des chats ou le hasard de mon affinité avec les léopards ? Quoiqu'il en soit j'ai une affinité particulière et une fascination pour les félins et les Métamorphes félins.
  
• Mes chats, hormis la petite Baseth, les autres sont ceux de ma sire que j'ai adopté après sa disparition...
  
• Les voyages, même si depuis 50 ans je vis dans cette ville, j’ai toujours aimé découvrir de nouvelle contrées et cultures.
  
• Restant une femme, j'aime tout ce qui est typiquement féminins : vêtements, bijoux, sacs, chaussures.... Ce qui brille attire mon regard, même si je ne suis pas du genre à renouveler ma garde-robe à chaque saison. Je ne nierais qu'avoir tout ça est un plaisir, peut-être parce qu'humaine je n'avais rien ….
  
• La musique, le piano pour être précise dont j'ai appris bien tard à en jouer. Mais cela peut être une occupation relaxante certaines nuits.
  
• Le sang. Je reste une Vampire, je n'ai pas besoin de vous expliquer à quel point le sang est primordial : que ce soit celui que je bois ou le lien qui m'unit à ma famille. Il est d'une importance vitale et morale dans ma lignée.
  
• La politique, l'histoire, les négociations, le pouvoir en quelque sorte... Je ne ferais pas tout pour l'avoir mais j'ai une certaine passion pour les évolutions politiques et philosophiques des sociétés humaine et vampirique. J'ai toujours été intriguée et attirée par les jeux des politiciens ou conseillers. Je suis devenue à force de pratique assez bonne. Cependant je ne m'accroche pas au pouvoir et n'en fait pas une finalité en soit.

Je n'aime pas :

• Le machisme et le sexisme : j'ai longtemps vécu dans une société avec l'idée que la femme était inférieure, je supporte peu un mâle qui prône toujours ce genre d'inepties.
  
• La trahison, je ne peux pas comprendre et accepter d'être trahie. En général, cela éveille en moi l'envie de vengeance et le besoin de voire le traître mort.
  
• La Révélation
  
• L'argent, je parle bien du métal … Même si je l'ai parfois utilisé contre mes ennemis
  
• Qu'on touche aux enfants... Je suis incapable de faire d'un enfant ou un adolescent ma proie et cela éveille en moi souvent la colère.
  
• Les préjugés envers les races ou les cultures.

On n'efface pas presque 5 siècles à boire du sang par la seule volonté de son esprit. J'ai un mental certes fort mais pas à ce point-là. Cependant je me dirais omnivore. Certes le sang humain reste le seul à posséder ce goût riche et à être parfumé par les émotions, l'alcool, le sucre ou la drogue... Seul lui peut avoir des goûts divers et enivrer les sens d'un Canaïte. Seulement, j'ai aussi dû, durant mes voyages, me nourrir de sang animal. Moins goûteux, étrange mais on finit par s'habituer et cela peut sauver une vie. Avec l'invention du sang synthétique et des petits cachets à diluer je me suis pliée au jeu de la Vampiresse civilisée. Le goût est fade, insipide. Mais cela peut suffire à nourrir et éviter de faire un carnage... Ceci dit rien en vaudra jamais du vrai sang humain, chaud et goûteux.

Comment je chasse ? De la même manière que ma Sire m'a appris. On ne tue pas l'Humain et on le séduit pour obtenir son approbation. Je suis une séductrice et je peux utiliser mes dons d'hypnose pour goûter à une gorge, homme ou femme. Je sais quand plonger mes crocs, comment préparer la peau pour éviter de faire souffrir et quand m'arrêter. Certains humains éprouvent un plaisir à s'offrir à la morsure, c'est une des rares choses que la Révélation a apporté. Sinon j’ai toujours l'option de poche de sang. Ce n'est pas aussi sensuel et amusant que de prendre à sa source, mais ça nourrit sans tuer personne. Ma foi, je me suis relativement bien adaptée.

Bien sûr, je suis une Vampire et une assez ancienne au fond. Cela signifie donc que je possède certains dons communs à ma race ou ma lignée, d’autres plus personnels. Je ne vous apprendrais rien si je vous dis que mes sens sont plus développés que ceux d'un simple humain. Que je peux sentir le sang sur un périmètre assez vaste, toute proportion gardée, que je peux entendre votre cœur battre, vos murmures dans la pièce d'à côté, que je remarque le moindre frisson sur votre peau ? J’ai appris à gérer mes sens pour qu'ils ne soient pas un problème et que tout ne m'envahisse pas. Je possède aussi une bonne vue de nuit, logique je suis un être nocturne me direz-vous. Que reste-t-il ? Ah oui, la force surhumaine, la vitesse et l'hypnose des humains. Ces dons-là sont connus, reconnus à chaque Canaïte, aussi je n'ai guère besoin de vous les expliquer en long et large.

J'ai hérité de ma sire du don de Chimèrie. Autrement dit, j'ai la capacité de créer des illusions qui touchent les humains et parfois d’autres créatures. Il va sans dire qu'avec presque 5 siècles derrière moi, ce don a évolué et aujourd’hui je peux créer une illusion permanente et la faire se mouvoir. Peut-être un jour aurais-je atteint le niveau 5 ? Je maîtrise cet art mais n'en abuse point. Il n'est pas utile de jouer avec, cela reste un don. Et comme tout don il doit être utilisé avec respect et dans sa juste mesure. Et étrangement, Suzanne n'a pu m’expliquer autrement que par ma force de caractère et mon coté sociable, je suis ce qu'on appelle un Maître Vampire. Ou soyons féministe, une Maîtresse Vampire. Je suis donc de ces Canaïtes capable de fédérer ses semblables et de les réunir quand il faut. Il paraît que je dégage une certaine aura de puissance... J'ai toujours eu cette faculté à convaincre de mes propos et à rallier à ma cause, du moins depuis ma transformation. Je suis aussi liée à un animal : le léopard. Étrange me direz-vous quand on sait que je suis d'origine française, mais ce n'est pas un choix. Cet animal et moi sommes liés et je le respecte. Tout comme je respecte les Métamorphes revêtant cette forme. Loin de moi l'idée de les soumettre, ils sont plutôt des alliés privilégiés qui me sont chers. Néanmoins, si je le devais je pourrais faire appel à eux en cas de besoin. Tout est dans la mesure. Je suis puissante certes, mais je n'obtiens le respect et la fidélité des miens que parce que je sais me modérer. Ce n'est pas la puissance ou la force qui fait un bon Maître, mais sa capacité à allier et gérer son clan... C'est ce vers quoi je désire tendre tout en ne niant pas que s'il le faut, j’ai ces dons en moi pour combattre.

Déjà que de base je suis très tolérante... J'ai été éduquée avec l'idée que les guerres inter-races étaient inutiles. Je peux côtoyer des Métamorphes, des sorciers ou Médiums sans problème. J'ai toujours été curieuse des autres races et fascinée par elles. Comme je porte une curiosité à l'évolution de l'Humanité qui façonne notre monde. Mais j'appréciais l’ambiance de mystère, qui entourait le surnaturel. À cette époque guère si lointaine, nous étions des mythes pas une réalité. Cela facilitait les choses.
Et puis un jour, un Vampire a parlé. C'est ce qu'on appelle la Révélation. Elle a tout entraîné sur son passage et mis à jour l'existence de chaque race, plus ou moins bien reçue par les Humains. J'étais première Conseillère à l'époque. Il va sans dire que la révélation je l’ai vécue comme chaque membre du Conseil, de plein fouet et avec l'urgence de faire en sorte que cela ne nous échappe pas. Il existait des lois, une d'elle avait été bafouée mais revenir en arrière été impossible. De cela, je ne retiens en fait que les problèmes survenus, les crises et autres attaques qui secouèrent la société vampirique et le monde en son ensemble. Une source de problèmes, d'adaptations et de lutte pour garder ce qui fait notre culture.
Ce que je pense de la Révélation ? Elle est la pire chose qui pouvait arriver, et n'a été que par l'égocentrisme démesuré d'un des nôtres. Je n'estime pas que nous avons gagné quelque chose là-dedans, peut-être plutôt perdu. Je reste convaincue que le secret vaut mieux que la lumière. Mais je me suis adaptée, comme par le passé. Je fais avec et je gère ce qu'elle engendre.
On dit que du chaos naît l'ordre. J’espère juste que le monde s'apaisera un jour et que l'ordre se rétablira après le chaos dans lequel nous vivons de lui-même ….

Anne-Lise de Sainte-Hermine n'est pas mon vrai nom. Je ne me rappelle pas de celui que mes parents m'avait donné. C’est ma Sire qui a fait de moi de toute pièce une noble, une politicienne et une femme de tête. Elle a donc choisi mon nom et prénom pour coller à l'image qu'elle voulait de moi.
J'ai hérité des chats de ma Sire. J'ai une affinité avec les félins et j'arrive plus ou moins à les apprivoiser avec du temps et un peu de sang. Tous sont de races hormis une petite chatte noire.

« 15 pièces pour ta fille aînée » Tonne la voix grave et froide de l'homme dans la pièce unique de la petite maison.

Ils ne sont pas riches ces paysans et ils ont beaucoup d'enfants, trop même pour ce que leur petit lopin de terre leur fourni comme nourriture les bonnes années. Il le sait cet homme habillé de velours, portant la livré d'un Seigneur dont le nom leur est inconnu. Ils s'agenouillent juste quand le carrosse passe, par réflexe et soumission. Ma mère m'attire à elle, petite brune aux yeux clairs qui observe curieusement l'étranger. La cravache s'abat sur la table avec violence. Il ne négocie pas. Il ne laisse pas le choix. Il a décidé. Et ils plieront comme ils le font toujours. Du haut de mes quelques hivers, je sais ce que cela signifie. Je ne serais pas la première ni la dernière à devoir tout quitter et à devenir servante. Je me colle contre le sein rassurant de celle qui m'a donné la vie. L'homme s'impatiente alors mon père ose une question.

« Pourquoi elle ? » La voix est basse et tremblante, peureuse. Il ne me défend pas. Il sait qu'il perd l’aînée, celle qui peut aider au dur labeur quotidien. C'est ça qui l'ennuie.

« Elle a l'air propre et guère sotte, elle fera une bonne servante. Le Seigneur veut une femme de chambre, une fois lavée et débarrassée de ses poux ta fille fera l'affaire. Vois le bon côté des choses, je te l'achète ! Et tu auras une bouche de moins à nourrir. » Tonne d'une voix impatiente l'inconnu.

Ma mère tremble et des larmes roulent sur ses joues. Ils ne diront pas non. Ils n'ont pas le choix. Ils ont besoin de ses 15 pièces d'argent. Je la serre un peu. Le marché est déjà conclu. Je serais une servante. J'ignore encore ce que cela veut réellement dire. Ma mère se met à mon hauteur et remet mes mèches vers l'arrière. Elle pleure silencieusement, légèrement peinée de perdre sa première fille. Le sac de pièce tombe dans un bruit sec sur la table en bois. L'homme s'impatiente, mais laisse ma mère me dire adieu. Après tout, je ne reviendrais pas ici.

« Fais ce qu'on te dit, travaille bien et soit correcte avec ton maître. Et reste une bonne chrétienne... N'oublie pas tes prières. » Murmure-t-elle avec un vague baiser sur mon front, avant de me pousser vers l'homme.

Sans ménagement, il m’agrippe le bras et me tire dehors pour m'emmener. Je lance un dernier regard à ma famille. Je ne les reverrais probablement jamais … .
Le bruit cristallin du vase qui se brise résonne dans la pièce. La fine porcelaine chinoise centenaire n'est plus qu'un amas de morceau disparates et poussières. Mon cri percute avec violence les murs de la demeure, brisant le silence total qui s’est abattu sur l'ensemble des êtres présents. Cassandre, ma chère tante si douce, est debout face à moi. Elle a les joues souillées de ses larmes de sang et parait plus fantomatique qu'habituellement. Derrière moi, blotti et tremblant légèrement contre mon Infante, se tient Mavrick... L'adolescent ne comprend pas tout. Mais il sait de qui on parle. Peter et mon cousin restent silencieux, ainsi que le Métamorphe, qui par respect s'est retiré dans un coin sombre. Personne, si ce n'est Cassandre et son Infant, qui se tient près d'elle ne peut comprendre. La colère défigure mes traits si fins et paisibles. Mes pupilles virent au rouge carmin et je sens mes canines déchirer la peau fine de mes lèvres. Je hurle de colère, de douleur. Les larmes rosâtres roulent sur mes joues. Mes mains tremblent en agrippant un nouvel objet de porcelaine fine, que je jette de rage contre un mur. Mon corps tremble incontrôlable. Je perds pieds. Je perds le contrôle... Mais la colère laisse place à la tristesse et la souffrance.

Mes membres me lâchent et je m'écroule par terre, à genoux, mains appuyée devant moi. Des soubresauts secouent l'ensemble de mon être et je pleure. Ouvertement sans rien retenir, je laisse les sanglots s'échapper de mon corps et les larmes couler. Je ne bouge plus, amorphe. Le douleur vrille mes tempes, mon cœur est transpercé par une lame fine et aiguisée. Je me sens perdue, abandonnée et détruite. Une de mes mains se pose sur ma poitrine comprimée. Je sens deux bras m'enlacer étroitement et un corps se blottir contre le mien. Peter me berce doucement, tentant de me calmer. Je me laisse faire comme une enfant apeurée par un cauchemar. Pour moi, c'est cela. Mais je sais que je me leurre. Elle n'est plus. Elle ne sera plus jamais des nôtres. Je l'ai cru éternelle de par son âge et sa force. Rien en semblait jamais la faire vaciller. Mais c'est fini.

J'ai perdu ma Sire, ma Mère. Ils ont réussi à assassiner Suzanne.

Le calme revient en moi, je relève doucement la tête et fixe mon clan, ma famille. Ceux qui importent. Cassandre s'est laissée tomber assise, amorphe et détruite. Cinead lui me fixe avec intérêt, tandis que Mavrick s'approche pour venir me consoler. Je peux sentir les deux autres non loin de moi et entendre leurs murmures réconfortants. Peter ne me lâche pas. Pourtant quand je relève la tête, je suis déterminée, consommée par un nouveau sentiment de rage et un désir de vengeance. Je veux réparation ! Je l'exige même, comme les Tradition vampirique m'en donnent le droit. Mais c'est mon cousin, Cinead, que je fixe droit dans les yeux car je sais que le soutient viendra de lui.

 « Je les veux morts tous les deux ! Je veux leur corps réduits en cendre et leur cœur palpitant dans ma main ! Je veux qu'ils payent, qu'ils soient détruits comme ils l'ont détruite ! Peu importe ce que cela me coûtera, et même si je dois y laisser mon existence... Je veux qu'ils crèvent en souffrant tous les deux ! » Ma voix est froide et glaciale, déterminée aussi

 « Lise, écoute.... » Murmure Cassandre d’une voix éteinte.

 « Non ! J’ai le droit d'avoir réparation pour le meurtre injustifié d'un des miens ! C’est dans nos lois ! Je les connais mieux que quiconque ici ! Et je l'aurais, tu entends. J’aurais réparation et vengeance, dus-ai-je pour cela brûler cette ville et la détruire ! Et seulement alors, quand je leur aurait tout pris, pris ce qu'ils aiment tant tous deux... Seulement quand ils seront morts... Alors seulement, j'aurais gagné la paix. » Je crache déterminée. Le silence se fait. Mais le sourire de Cinead me confirme que j’ai un allié et qu'il me suivra dans ma Vendetta. Les autres aussi, mais à leur manière.

 « Suzanne mais qu'as-tu fait ? » Tonne une voix cristalline à l'accent chantant.

Je gémis doucement. Je me sens étrangement... En fait j'ignore comment je me sens en ce moment précis. Tout semble floue, comme quand il y a du brouillard dehors et qu'on ne voit pas le bout d'allée menant à la grille... Je papillonne des yeux. Tiens il fait encore nuit. J'ouvre la bouche et lâche un souffle léger. J'ai mal à la nuque où hier soir quelque chose m'a piqué... Non pas quelque chose... La dame blonde, la plus vieille des deux m'avait demandé de venir dans sa chambre. J'ai souvent croisé la noble, l’aidant à se vêtir ou rangeant sa chambre. Toujours de nuit. Elle a fini par me parler. Au début, c'était étrange qu'une dame comme elle discute avec une servante comme moi... Mais j'ai fini par m'habituer. Elle semble toujours nerveuse et indécise.... Oui donc hier soir... J'essaye de me rappeler alors que mes yeux restent entrouverts à fixer la voilure du lit à baldaquin.

 « Et bien quoi ? Je lui ai fait don de l'immortalité, que crois-tu que je lui ai fait ma chère sœur ! Elle est de la famille maintenant... Nous sommes de nouveau trois, qu'en dis-tu ? »[i] Minaude la voix enjouée de la dame....

De la famille ? Comme nous ? Que raconte-t-elle donc ? Je tourne doucement la tête vers la source des voix. L’autre demoiselle blonde s’agite, secoue ses mains et feule des mots dans une langue que je ne connais pas. Je tente de me souvenir, mais tout est flou. Je me rappelle juste de la dame blonde, s'approchant de moi par derrière pendant que je servais du vin... Puis une douleur vive à la nuque avant de me sentir faible et de sombrer... Il y a aussi un liquide chaud et métallique coulant en quantité dans ma bouche... Puis plus rien si ce n’est une douleur horrible. Je me relève lentement et grimace. J’ai mal. Non plutôt ça brûle. Ma gorge semble en feu et une soif immense me tord d'un coup le ventre. Je tends la main mais il n'y a pas d'eau sur la table de nuit.

 «Par tous les deux de l'Olympe Suzanne, lui as-tu seulement demander Lui as-tu expliqué ce que tu faisais d'elle ? Lui as-tu laisser le choix comme on l'a eu autrefois ? Dis-moi, lui as-tu seulement parlé de l'Inquisition ? De ce qu'elle perdait, qu'elle n’aurait jamais d’enfant ? » Continue de s'énerver la cadette en faisant les cent pas dans la chambre. Je la suis du regard.

 « Elle n'en aurait quand même jamais eu ! C'est une servante ! Elle ne valait pas mieux que moi quand je me prostituais à Rome ou toi qui étais esclave à Constantinople ! Pour l’amour de dieu, s'il existe, je lui offre la fortune, le droit de faire ce qu'elle veut de son avenir et toute une vie ! Mieux des vies ! » S'emporte l'autre dame en se levant brusquement.

 « Soif... J'ai soif... Ça brûle à la gorge... » Je murmure enfin attirant le regard des deux femmes blondes sur moi.

Suzanne, si j’ai bien retenu son nom, me sourit tendrement et vient s'asseoir près de moi sur le lit, elle caresse mes cheveux emmêlés et souillés puis ma joue. L’autre demoiselle, Cassandre, disparaît un moment avant de revenir avec un homme. Je ne le connais pas. J'hume l'air et de nouveau quelque chose transperce ma lèvre inférieure. Ma langue glisse sur ce qui ressemble à des canines... je salive en fixant l'inconnu. Cassandre me regarde et le force à s'agenouiller près de moi sur le lit. Elle agrippe un couteau et tranche la peau au niveau du poignet. Ensuite elle tend vers moi le bras sanguinolant. Je la fixe, puis l’autre femme. Mais l'odeur du sang me parvient et sans que je ne le remarque j’agrippe fermement le pauvre homme et plante mes dent au niveau de la coupure. Je bois avec délice le sang âcre qui coule dans ma gorge et apaise la brûlure.

 « Pourquoi elle ma sœur ? » demande Cassandre en m'observant boire.

 « Elle m'apaise comme personne n'a pu le faire depuis la mort de notre père. Elle est droite et pure, elle a une force et des convictions immenses. Je la sens sûre d’elle et sereine, plus que n'importe qui malgré sa piètre condition... Je sens qu'elle peut devenir une bonne Vampiresse, qu'elle peut nous égaler et régir ce monde comme nous. Je la voulais alors je l’ai faite mienne, je l'ai liée à moi pour la garder. J’ai besoin d'elle, de son calme. » Explique calmement ma créatrice en caressant mes cheveux.

 « Soit, de toute manière c'est fait. Il ne reste plus qu'à lui trouver un nom digne et un rang. Et de la former alors. » Déclare la cadette. Je remarque pour la première fois un sourire sur ses lèvres. Je n'ai pas tout compris, mais je sens que ces deux femmes me sont liées maintenant et que ma vie va considérablement changer. J'ai des choses à apprendre de toute évidence et ma curiosité s'éveille. Je lâche le bras, ma langue glissant le long de mes lèvres... Le corps de l'homme tombe par terre, sans vie.

Il y a plus d'un siècle que je ne suis pas venue dans cette ville. Pourtant c’est ici qu'au début du 19ème siècle j'ai fait mon entrée dans le nouveau monde... Avant de descendre vers les états du sud et la Louisiane. Mais je ne suis pas venue pour visiter. Non, je suis ici parce que j'ai reçu la mission de ramener un vampire devant le Conseil de Sherverport. Depuis près de 50 ans maintenant, je seconde Suzanne, compagne de Lorenzo le Maître. J’ai fait preuve d'investissement au point d'être devenue premier Conseiller. Et c'est au nom de ma facilité à convaincre, qu'on m'a demandé humblement ce petit voyage. C’est aussi l'occasion de revoir mon Infante, Astine, et de la convier à revenir dans le sud.

Finalement, j'ai repéré la trace du Vampire que je pourchasse. Il ne me reste plus qu'à mettre la main dessus et le traîner jusqu'en Louisiane. Ce serait si simple si tout se passait comme je le souhaite. Seulement, la vie m'a appris que parfois il arrive que malheureusement vous perdiez votre proie et que quelqu'un se retrouve involontairement sur votre chemin. En traquant le Vampire, j'ai fini par trouver ses futures victimes. Une famille de trois humains. Je ne me suis pas intéressée plus que cela à eux. Ce n'est pas mon but final. Je piste juste un suceur de sang. Je ne suis guère étonnée quand il pénètre chez ses proies avec aisance. Je patiente un peu, ne désirant pas devoir gérer des Humains apeurés et choqués de réaliser que leur pire cauchemar est une réalité. Les cris résonnent et je devine qu'il a déjà tué une personne. Je me décide à pénétrer dans la maison. Il y a deux corps en bas et je sens la présence du Vampire à l'étage. L'odeur du sang est prenante. J’enjambe les corps et grimpe en courant les escaliers. Je perçois les battements de cœur effrayé d'un Mortel.

Quand je pénètre dans la pièce, une chambre d’enfant, le Vampire tient par la gorge le garçonnet. Il frémit en sentant ma présence. Il se tourne et alors que je lui balance mon pieds dans le ventre, esquive et fuit par les escalier. Maudit Vampire ! Je feule de contrariété. Je m'apprête à le pourchasser mais quelque chose m'arrête. Les battements de cœur sont toujours trop rapides, le souffle rapide se bloque par instant. Je me tourne lentement, mes yeux rougeâtre s'attardent sur l’enfant. Un pré-adolescent, qui me fixe avec une vague peur dans les pupilles mais aussi un certain soulagement. Je n’ai pas eu d'enfant de mon vivant. Je n'ai même jamais eu l'envie. Mais ce gamin éveille quelque chose en moi. Je rétracte mes canines et j'avance vers lui. Je m'agenouille à sa hauteur et lui offre un sourire. Je sens qu'il a déjà souffert, plus que nécessaire. Peut-être est-ce de la compassion que j'éprouve, ou un vif attachement. Comme ma Sire, je juge les gens au premier regard et peux les aimer tout aussi vite.

 «N'ai pas peur mon grand. » Je murmure en tendant la main vers lui.  « Allez viens avec moi... »

Le gamin ne répond pas mais il agrippe fermement ma main. Je me relève et je le prends dans mes bras. Je descends les escaliers, l'enfant blotti contre mon sein. Tant pis pour la chasse cette nuit, il faut que je le mette en lieu sûr …

La guerre est déclarée. Je ne comprends pas trop la mentalité du Sud américain. En débarquant dans ces contrées, j’ai redécouvert l'esclavage. C'est autre chose que j’ai connu humaine. Je trouve cela pire même. Devenir Vampire m'a offert la liberté, même si j'ai longtemps erré de cour en cour. Je suis aussi devenue une fine politicienne. Résultat, lentement je tente d’imposer mes vues dans ces états du sud américain. J’ai été jusqu'à prendre pour Infante une esclave noire, Atsine, à qui j’ai offert la liberté et le droit de penser. Je continue mon combat, fédérant certains à mes opinions avec cette facilité que j'ai. C’est comme cela que j’ai rencontré un officier nordiste, Peter Wilkins. J'aime beaucoup parler avec cet homme, il est ouvert d'esprit et cultivé. Nos points de vue se ressemblent. Mais nos chemins risquent malheureusement de se séparer... J’envisage de partir beaucoup plus au sud, maintenant que la guerre est officielle.

Mais cette nuit, je suis de sortie pour chasser avec Astine. C'est par hasard que les bruits de combat attirent mon attention. Je pensais être assez loin de la ville. Mais l'odeur du feu, du sang et de la poudre embaume l'air. Astine s'affole et file en direction des humains qui s’entre-tuent Je la poursuis rapidement pour l'empêcher de faire un carnage inutile... Mais quand j’arrive sur place, je me fige... Peu importe maintenant qu'elle s'acharne sur un sudiste... Le camp nordiste, si j'en crois les reste d'un drapeau que je prends en main, est réduit en cendre. L'air embaume la cendre et le sang mélangé à la poudre à canon. Seuls les râles d’agonie des soldats blessés et les pleurs résonnent. Face au carnage, j'ai un sourire désabusé. Et c'est nous les âmes damnées, les monstres des mythes... Quand je vois ce que l'homme est capable de faire....

J'avance lentement au milieu des tentes détruites et des corps. Ma robe se souille de sang et de saleté. Un gémissement, une odeur plus familière m'attire. Peter gît là, transpercé et presque vidé de son sang. J’ai une vague de pitié pour cet homme que je respecte et apprécie. Avec lenteur je m'agenouille près de lui, ma main caresse sa joue blanche. Le tissu de ma robe s'imbibe un peu plus de son sang. Il tourne la tête, yeux vitreux vers moi. Je souris doucement.

 « Je peux te sauver la vie... Mais il y a un prix à payer, tu seras à jamais lié à ma personne... Si c'est ce que tu veux, hoche de la tête doucement. » Je murmure en le fixant droit dans les yeux. Peter me fait un signe affirmatif. Je retire ma main et la porte à ma bouche. Mes crocs sortent et transpercent ma peau fine. Je porte le poignet à sa bouche rapidement. Il ne doit pas mourir ….  « Bois, autant que tu veux, mais bois et tu vivras... »

Je rumine ma déception lentement. J’ai perdu ma proie. J'ai passé les 2 dernière année à discréditer Lorenzo pour le déchoir. Habillement et de manière discrète, j'ai mené mon monde pour qu'il perde son précieux pouvoir. Mon but était bien sur de le défaire de son rang de Maître et de gagner quelques alliés pour l'éliminer. Je dois avouer que ce ne fut guère difficile. Sans le soutient de Suzanne, il n'a pas mis longtemps pour détruire le peu de réputation qui lui restait. Seulement, même si le Conseil a fini par se lasser de sa manière de gérer la ville... Il n'a pas été démis. Non, il a juste disparu avec l’autre Vampire ! Et je fulmine un peu. Je reste posée. Ma colère initiale est retombée et je ne suis plus qu'une stratège qui cherche au mieux la faille pour se venger. Le Conseil s'est réuni à nouveau. De toute évidence, Lorenzo ne réapparaîtra pas. Et il nous faut une alternative. Ils sont loin d'apprécier la tournure des événements. Je le sens et le conçois.

« Il va nous falloir un nouveau Maître, quelqu'un qui pourra rassembler et unir les Vampires. Nous devons rétablir notre image mais aussi nous protéger des attaques extérieures. » Déclare un des plus vieux Vampires. Je sais qu'ils se sont réunis entre Anciens pour décider.

J'arque un sourcil. Lorenzo était Maître Vampire. Seuls eux peuvent fédérer des Vampires et mener à bien une alliance. L’autre Maître de Vampire de la ville c’est moi, pour ce que j’en sais. Ceci dit ils peuvent sortir de leur manche un Canaïte venant d'ailleurs. Pour le moment, je ne fais qu'écouter. J'étais liée à Suzanne et Lorenzo. J'étais sa première Conseillère, son bras droit. J’ai tenté de faire du bon travail, mais ce ne fut guère facile sur la fin. Ceci dit ma préoccupation était autre. Je me plonge dans mes pensées. Où a-t-il filé et pourquoi ? Tout ceci n’aurait été qu'un jeu pour lui que cela ne m'aurait guère étonnée....

 « Anne-Lise, nous croyons que le mieux est que tu remplaces, au moins temporairement, Lorenzo. Tu es première Conseillère, connue des autres et tu sembles bonne politicienne. Tu l'as prouvé. » Poursuit l'Ancien.

Pardon ?!? Je sors de mon immobilisme et tourne la tête vers lui, la surprise peinte sur mon visage n'est pas feinte pour une fois. Je les fixe un à un, tous attendent une réaction. Je ne m'attendais pas franchement à cela, plutôt à chuter avec Lorenzo. J'ouvre la bouche mais la referme. Je n'ai pas eu ma proie, mais je peux le remplacer. Je peux avoir ce pouvoir qui leur était si cher à tous deux, remplacer ma Sire et prouver que …. Un léger sourire se dessine quelques secondes sur mes lèvres rosées. Disons qu'à défaut de vengeance, j'ai une compensation. Lentement, je hoche de la tête et accepte la demande du Conseil.

➽ Prédéfini Pv➽ pseudonyme. Calli ou Junon➽ âge. 28 hivers➽ code du règlement. et bien il ne manque plus que le thème musical de Dracula prince des ténèbres et je crois qu'on pourra commencer ➽ avis général à propos du forum. on m'a piqué mon idée de vampire! Je me venge donc. ➽ avatar utilisé. Vera Farmiga <3