histoire.
L'enfance a le goût des fraises...et de l'innocence perdue. Elle court. Rit. Fait des rondes avec ses frères et soeurs. Et les autres. Le soleil tape fort. Elle perd son chapeau. Peu importe. Elle continue de tourner, de s'amuser. L'herbe sous ses pieds nus est le plus doux des tapis. Ses boucles chatains chatoient, tandis que ses yeux brillent. Sept ans. Sept années où elle a vu sa mère enfanter: quatre fois. Sept années où elle a vu sa mère s'occuper d'enfants. Et pas que les siens.
Alessia se sentait délaissée. Mais sa mère la fit devenir indispensable. Pas comme elle le voulait. Indispensable pour sa fratrie, ainsi, elle avait la charge de sa soeur et ses trois frères. Tandis que sa mère s'occupait des autres enfants. Ils étaient tous les bienvenus chez les Ghiona. Tous. Surtout ceux n'étant pas comme les autres. Elle riait et chantait. Tant et si bien qu'elle n'entendit pas son frère cadet tomber au sol et pleurer. Tant et si bien que sa mère la saisit par le bras, le lui montra de l'index. Fini de chanter et de rire. Elle courut auprès de son petit frère, Marco. Elle l'aida à se remettre debout, il n'avait qu'une année. Mignon tout plein avec ses boucles brunes. Elle sécha ses larmes. Lui sourit. Et la vie reprenait son court.
Sauf qu'Alessia n'avait plus envie de jouer. Alors elle regardait les autres s'amuser. Peut-être est-ce à cette époque que se développa sa mémoire. Elle voyait tout. Les clins d'oeil enfantins, en passant par les moues boudeuses. Rien ne lui échappait. Et elle ne laissait rien passer. Un bobo? Elle allait chercher ce qu'il faut et nettoyait la plaie comme sa mère le faisait. Elle se mit à prévoir l'heure du goûter, celui du diner, devenant la petite fille la plus prévoyante qui soit. Et la plus triste aussi. Sa mère la remerciait chaque soir pourtant. Avec un baiser sur le front. Mais ce n'était pas assez. Pas pour une enfant. Mais c'est tout ce qu'elle obtint. Tout et la Déesse Mère.
Son initiation débuta à cet âge, sans qu'elle ne le sache. Sa mère voulait qu'elle assiste à l'aube tous les matins. Ensemble, elles recueillaient la rosée et la diluait ensuite dans des fioles de toutes les couleurs. Alessia aimait cela. C'était l'unique moment de la journée où elle avait sa mère rien que pour elle. Avec les années, sa pratique de l'alchimie se développa de plus en plus. Elle avait un remède naturel pour tous les maux. Et à chaque concoction, elle n'oubliait pas de remercier la Déesse Mère.
Même son père, souvent en voyage d'affaire en tant que diplomate italien, n'échappait pas à cette foi. Ainsi, quand il était présent, ils célébraient en famille les solstices de l'année. C'est donc dans la pratique du Wicca et le respect d'autrui que fut élevée la petite Alessia. Sa mère voyait déjà en elle un grand avenir. C'est ainsi qu'elle lui parla dès sa disième année, de l'importance de se marier avec un sorcier. Que les humains ne pouvaient être que protéger et qu'il était inutile d'utiliser de la magie envers eux. Mieux valait garder son énergie pour les mediums. Ils avaient tous un don, et on pouvait les aider à le maitriser. Alessia comprenait mieux la passion qui habitait sa mère et la présence de tous ces enfants. Elle comprenait. Tout en étant jalouse. Elle était donc docile, s'occupant de sa famille, développant la magie blanche pour guérir une plaie, lui évitant de faire des allers retours pour chercher un pansement. Mais elle ne faisait cela qu'envers les très jeunes enfants. En dessous de cinq ans. Au delà, ils devaient assumer la conséquence de leurs actes. Au delà, leurs souvenirs seraient bien trop vivaces et sa mère lui enseignait la prudence.
Peut-être est-ce cela qui modela la vision de l'humanité de la jeune fille en devenir. Les humains avaient brûlé des sorcières et encore aujourd'hui, ils pourraient encore le faire. A ses yeux, ce n'était que de la jalousie, alors elle se garderait de leur montrer ce qu'elle peut faire. Ils étaient indignes de comprendre la Déesse Mère et de bénéficier de ses bienfaits.
A cette époque, elle n'avait conscience que d'autres espèces existent. Sa mère leur racontait pourtant des histoires où des vampires et des garous intervenaient, mais elle avait du mal à les visualiser...A les comprendre également. Elle préférait garder ces images loin d'elle, privilégiant sa relation à la nature en allant fréquemment se promener seule en pleine forêt.
C'est suite à ses promenades forestières, que sa vie allait prendre un tournant inattendu.
Quand s'éveille le mage, les désirs abondent...Elle aimait le calme. Entendre le murmure des feuilles, le chant des oiseaux, le chuchotis de l'herbe. Elle aimait prendre dans ses bras un tronc d'arbre, ressentir les battements de coeur de la terre. Plus que tout, elle aimait sentir le vent contre sa peau, caresser sa chevelure toujours plus longue avec les années.
Elle avait quinze ans. Et belle comme la rosée qu'elle avait tant recueillis chaque matin. Tandis que sa soeur semblait avoir une prédilection avec l'élément feu, elle en avait une avec l'élément air. Sa mère, qui s'était adoucit envers elle avec les années, lui répétait que c'était en raison de sa légèreté. La moindre de ses attentions étaient comme une plume, tandis que sa voix, aérienne, s'emmêlait au vent pour porter à des distances impossibles. Mais pour elle, ce lien privilégié, était du à son envie de liberté qui grandissait dans son ventre un peu plus chaque jour.
Au début, sa mère avait vu d'un bon oeil qu'elle se promène aussi longtemps seule dans la nature. Mais plus le temps passait, plus elle avait peur que sa fille ne se renferme sur elle-même. Loin de se renfermer, Alessia avait envie de s'ouvrir. Elle n'avait jamais voyagé. Elle allait à l'école, mais revenait toujours bien sagement à la maison dès qu'il était l'heure. Elle avait des cours de danse et de chant, mais tous deux se faisaient à la maison avec un professeur à domicile. Ajoutez à cela son apprentissage en magie avec sa mère...elle étouffait. De plus en plus. Alors quand elle se promenait parmi les arbres, elle prenait de grande inspiration, comme pour se régénérer. Puis, en confiance, elle se mit à chanter. Son chant avait déjà quelque chose de particulier. Elle utilisait sans encore le savoir, la vibration qui existe en chaque son pour créer quelque chose. Ainsi, part son chant (le souffle) elle pouvait attirer à elle, rendre immobile car captivé, ou encore effrayer des êtres vivants. Ainsi, c'est au coeur de la forêt, qu'elle remarqua ces différents effets sur les animaux. Elle rit en repensant au conte de Blanche Neige...Pouvait-elle s'imaginer être comme elle?
Une année s'écoula. Le quotidien lui apparaissait de plus en plus rude, tandis que sa mère commençait déjà à lui parler de prétendants. Par colère, des vents surgit de nulle part venait décoiffer sa mère ou encore éparpiller les papiers qui trainaient dans la pièce. La jeune femme ne connaissait que cela pour exprimer sa frustration tandis que sa mère sentait déjà qu'elle perdait sa fille.
C'est un soir où elle fuit hors de la propriété qu'elle le rencontra. Il était plus grand qu'elle et observait la lune silencieusement assis sur un rocher en pleine forêt. Il y avait un contraste impressionnant entre elle qui était en furie, et lui si calme. Leur rencontre fut silencieuse. Aucun mot échangé, seulement un regard. Et son ventre à elle qui brûlait comme jamais elle ne l'avait senti réagir auparavant. Ils se revirent chaque soir pendant un an. Ils apprirent à se connaitre, à s'aimer. Elle trouvait sa peau chaude et son regard la mettait toujours dans tous ses états. Il lui disait combien elle était belle et que jamais ils ne se quitteraient. Leur romantisme était grand. Trop grand pour la réalité.
Sa mère sentit l'odeur du lycan sur elle. Elle la mit en garde. C'était peut-être le mot de trop. La corde qui se sert davantage sur son cou. L'étouffement sans retour. Alessia ne rentra pas chez elle. Elle savait que ce que sa mère disait était vrai. Mais les loups ne pouvait avoir un regard aussi doux et des baisers aussi tendres. Elle s'installa avec Jason. Un vieil appartement. Il n'avait qu'un matelas pour lit, mais elle s'en moquait. Elle avait pourtant toujours vécu dans le luxe, mais pour lui, elle pouvait tout accepter.
La liberté a une odeur de rose...de rose et de sel A l'image de Mercure, elle partit d'Italie comme une voleuse.
Dans l'avion, un sourire aux lèvres, sa main dans celle de son amant, elle avait l'impression que rien ne pourrait lui résister. Ils avaient décidés de partir vivre aux Etats Unis. Elle savait qu'en restant en Italie sa mère aurait la main mise sur elle, qu'elle tenterait de lui envoyer chacun de ses frères pour qu'elle revienne avec eux. Mais elle ne le voulait pas. Elle voulait goûter à la joie d'être en couple, et pas avec un homme que sa mère aurait choisi. Elle savait que la fête pour son diplôme allait être le défilé des prétendants, simplement car sa mère lui avait promis de ne pas l'embêter tant qu'elle était encore aux études. Donc fuir était la meilleure option.
Jason était garagiste, il savait réparer une voiture aussi rapidement qu'elle pouvait faire lever le vent. Il ne connaissait pas sa nature de sorcière. Il pensait seulement que sa mère voulait la maintenir avec elle à cause d'une histoire de rang social. Sûr que ses parents l'auraient imaginé avec un homme d'affaire plutôt qu'un homme de main, mais elle s'en moquait. Pour aller à l'aéroport, elle avait eu droit au grand frisson car il avait volé sous ses yeux un véhicule. Elle aimait ce côté imprévisible chez lui et elle avait hâte de le découvrir au jour le jour.
Sa naïveté n'avait d'yeux que pour lui, octroyant sa nature garou. Elle allait apprendre qu'il n'y avait pas que les mages qui avaient le goût des traditions.
Il y a un temps pour tout. Même pour ouvrir les yeux et fuir.
Ils s'installèrent dans une petite ville de Floride. Le soleil rendait leur bonheur encore plus grisant.Elle restait à la maison, tandis qu'il alla travailler dans un garagiste. Il gagnait suffisamment d'argent pour louer un appartement et se nourrir. Cela leur plaisait. Alessia avait l'habitude du faste, mais Jason fut heureux de constater à quel point elle s'adaptait vite.
Elle profita de ces deux années qui suivirent pour continuer à pratiquer l'alchimie dès que Jason était absent. Il commença tout de même à avoir des doutes sur ses ongues, à force d'en voir apparaitre dans la cuisine. Il lui proposa même de les vendre car elles étaient très efficaces, mais Alessia refusa, repensant à ces humains qui ne méritaient pas une telle aide.
Ils aimaient tous deux la nature et Jason était heureux de voir qu'elle acceptait sa nature de garou...Jusqu'au jour où il lui demanda de se laisser transformer. La réaction de la jeune femme alors âgée de 17 ans fut fulgurante. Un non. Intense, profond, qui projeta le garou contre un tronc d'arbre. Il découvrit qu'elle n'était donc pas qu'humaine, qu'elle lui avait mentit pendant toutes ces années. Mais plus que tout, qu'elle ne désirait pas le rejoindre. Il en fut peiné, mais espéra. Il ne voyait pas sa vie sans elle. Du moins la Alessia qu'il connaissait.
Après sa demande, qui pouvait s'apparenter à une demander en mariage, elle changea du tout au tout. Elle si prévenante et compréhensive, lui tapait des crises de nerfs à tout bout de champ. Il l'invitait au restaurant, elle ne trouvait ça jamais bon. Il lui faisait une caresse, elle le repoussait sans ménagement, se mettant à ne plus s'intéresser à lui. Du moins c'était ce qu'elle donnait à voir.
Dans le fond, elle ne comprenait pas elle-même sa réaction. Elle l'avait suivi au bout du monde, et maintenant elle le rejetait, se rendant à peine compte que son comportement devenait puéril.
La vérité, qu'elle ne s'avoua jamais totalement, était qu'elle se considérait au dessus de lui, au dessus des garous. Elle n'avait pas envie de devenir une bête, même si ça voulait dire vivre plus longtemps que la normale. Elle préférait une vie courte et spectaculaire, plutôt que de vivre à deux, en reclus, loin du monde. Mais comment s'avouer qu'elle avait du mépris envers l'être qu'elle aimait ? A moins que ce sentiment était né d'une protection...Car qu'était-elle sans sa magie ? Jason aurait pu le lui dire si seulement elle avait bien voulu écouter.
Au lieu de cela, le dernier mois qu'ils vécurent ensemble fut emprunt de fulgurantes colères, de larmes, de cris. Sans qu'elle ne sache par quelle volonté, elle réussit à ne pas user de la magie contre lui dans ces moments là. Elle ne voulait l'utiliser pour ses propres desseins, et surtout pas pour faire du mal. La maitrise de son pouvoir débuta à cette époque là, tandis que son cœur se brisa et son âme se calma quand il claqua la porte et ne revint pas.
Elle était seule dans l'appartement qu'elle ne pouvait payer. L'émotion retombait plus les jours passaient. Elle ne savait pas si elle avait commis une erreur...Tout ce qu'elle voulait c'était rentrer chez elle. Dans sa famille. Mais elle n'avait pas les moyens...Alors, comme le vent tourne, elle prit un autre chemin.
La Déesse mère n'est jamais partie, elle n'abandonne jamais ses enfants Elle fit du stop. Elle était un joli brin de fille de 23 ans. Elle fut gentiment draguée, avant d'arriver dans une ville où le chauffeur du taxi lui affirma qu'elle trouvera un emploi. Il n'eut pas tort. Alors qu'elle faisait à peine quelques pas dans la ville, le vent lui amena entre les mains une annonce. « Devenez voyante ».
Elle téléphona et se présenta. La femme qui la reçut, une grosse baronne, l'embaucha avec un sourire en coin en lui promettant un certain pourcentage et davantage si les personnes revenaient.
Ce fut dans cet emploi que l'on juge de précaire, qu'elle employa les lignes de la main. C'était ainsi que sa patronne lui avait demandé de procéder. Mais ce qui lui donnait ses visions n'étaient pas les lignes, mais le toucher de la personne. Il fallait qu'elle se concentre sur son destin et elle voyait différentes options qui s'offrait à la personne. Ainsi, beaucoup revinrent au cours de ces deux années.
Et c'est ce qui l'amena. Manuella Griffith. Une femme qui n'avait rien à voir avec les clients habituels. Elle avait une aura forte, une aura de sorcière. Elle le voyait, elle avait toujours pu voir ce genre de chose. Manuella ne la laissa pas voir son avenir, elle venait lui offrir le sien. Alessia étant au fond d'elle en quête d'une nouvelle famille, elle accepta de rejoindre la confrérie. Elle n'en connaissait alors que l'essentiel, que ce que la confrérie jugeait bon de dire aux nouveaux membres.
Elles s'envolèrent jusqu'au New Jersey où Alessia fut troublée de retrouver un endroit qui ressemblait tant à sa maison familiale. Avec bien plus d'enfants de tout âge courant dans tous les sens. Manuelle ne lui cacha pas qu'elle connaissait sa propension à s'occuper d'enfant, qu'elle possédait un dossier sur elle et chacun des membres de la confrérie. Elle lui indiqua qu'elle serait son mentor, étant elle-même une mage, et que ses pouvoirs pouvaient être utilisés à bon escient et surtout en pleine conscience...
La lumière ne reste jamais bien longtemps cachée dans l'ombre C'est âgée de 25 ans qu'elle fut une disciple à temps plein de la confrérie. Elle s'occupait des enfants quand on le lui demandait, prenant un grand plaisir à cela. Elle leur enseignait l'alchimie, domaine dans lequel elle excellait, mais également à écouter la nature. Très vite, à cet exercice de nombreux enfants la laissèrent. Il n'y avait que les futurs mages qui entendaient là où pour les autres ne régnait que le silence.
Pour elle, la confrérie l'avait trouvé pour qu'elle ne reste plus cachée, mais bel et bien car son avenir serait important.
L'humilité est un art habile pour que le vent souffle Manuella fut donc sa mentor pendant 11 années.
Avec elle, elle fabriqua un bâton sacré et appris à utiliser les runes, notamment pour les protections.
Elle apprit qu'à l'aide du bâton, elle pouvait mieux centrer son énergie, sa magie, mieux la diriger.
Grâce à sa main, paume ouverte, tendue, elle apprit également à utiliser l'énergie de la Déesse Mère pour créer une sphère de protection.
Quand elle fut à même de retirer l'air d'une pièce, au risque de s'asphyxier elle-même, Manuella se mit à lui parler des autres espèces. Ainsi, elle apprit que les nécromants n'étaient pas bon à fréquenter...Et que vu sa magie de l'air, elle devrait particulièrement s'en méfier, car elle pouvait donner le souffle de vie à un être mort...allié à la magie des morts, cela pouvait aider à ressusciter, ce qui était proscrit.
Elle apprit également qu'elle manipulait le vent, amenant ou repoussant les nuages sur une surface donnée, mais également qu'elle pouvait étouffer une personne en lui retirant tout l'air ambiant. Manuella lui montra ce qu'elle pouvait faire, en vue que cela n'arrive pas par accident.
Elle s'entraina également intensivement sur sa voix. Le souffle utilisé pour le chant ou tout son (ondes) possède une force...elle l'avait déjà vu par le passé avec les animaux, Manuella lui apprit à trouver les bons sons, mais également les bons mots. Manuella ayant un apprentissage kabbalistique, elle lui apprit les 26 lettres de l'alphabet hébreu qui possèdent chacune une force de création.
Son apprentissage en ce domaine vaste est toujours en cours.
A côté de son apprentissage purement magique, on lui appris à être dévoué à la cause et à s'entrainer sur de potentielles recrues afin qu'elle perfectionne son naturel à aider autrui. Cela fut une partie facile car la jeune femme était naturellement bienveillante.
Quand elle eu 30 ans, elle vécut très mal la révélation. Les vampires n'avaient pas le droit d'exister et encore moins d'avoir leur existence révélée au grand jour et approuvée.
Quand elle vit tous ces humains tomber en amour devant un vampire, elle les méprisa davantage. Ils étaient faibles, sans aucune chance de survie. Quand aux garous, elle les trouva lâches de ne pas se manifester, bien qu'à leur égard elle n'était pas totalement neutre.
Pendant cette première phase d'euphorie, elle aida la confrérie à récupérer énormément de medium afin de les préserver de la suite qui avait été prédit.
Ainsi, quand le chaos se mit à régner, la confrérie que tout le monde voyait faible, commençait déjà à se reconstruire à l'abri des murs protégés.
C'est pendant cette période qu'on lui enseigna le self defence. Même si sa magie pouvait la protéger, il serait malvenu d'en faire part à quiconque pourrait se retourner contre elle. La confrérie envoya ses chasseurs pour mettre à bas les sorciers qui profitaient de la situation, mais la victoire n'était pas toujours de la partie.
De son côté, elle préféra intensifier ses sorts, tentant de les rendre toujours un peu plus sauvages. La confrérie ne voulait pas qu'on donne la mort, mais c'est durant ces temps peu glorieux qu'elle apprit des sorts qui pouvait la donner, même à des êtres surnaturels. Elle ferait tout son possible pour protéger ceux en qui elle croit.
Quand le fruit est mûr... La situation se tassa avec le temps. La confrérie commençait petit à petit à ouvrir ses pétales pour recueillir le monde entier. Elle était l'une des mages les mieux formées, surtout pour le poste qu'elle allait devoir occuper à Shreveport.
C'est pourquoi ce fut elle qui fut envoyer. Directrice d'un orphelinat, voilà qui serait l'idéal. Elle connaissait sa mission. Mais pas son destin.
test rp.
Il fait nuit. Le beau quartier de Coven Garden semble endormi. Le père de famille a du border son dernier né, tandis que sa femme prépare leur lit. Un quartier résidentiel comme dans beaucoup d'autre ville. Un quartier qui ne semble pas avoir connu de révélation.
Pourtant elle ne peut oublier les émeutes. Les meutres. Les crimes. Elle ne peut oublier comme la population a pu être naïve en acceptant la citoyenneté aux vampires. Ne savaient-ils pas que croire donnait la vie ? Que la foi était créatrice ? Non. Ils ne savaient pas. Les humains n'ont jamais rien su. A part tuer. La souffrance était leur berceau. Eux, les mages, n'étaient pas comme eux. Elle avait connu la douceur de la Déesse Mère tandis que sa propre mère ne voyait que l'élève en elle. Elle avait connu le réconfort de la confrérie, alors que son amant l'avait abandonné.
Des souvenirs...qui s'effritent dans son esprit pour laisser place à cette nouvelle vie. Fini le cocon de la confrérie. Fini l'apprentissage avec Manuella. Elle allait prendre ses fonctions et affronter ce qui se trame dans cette ville qui paraît si paisible.
Les souvenirs laissent alors place aux doutes. Sera-t-elle à la hauteur ? La confrérie blanche lui avait certifié qu'elle n'avait rien à craindre. Que son pire ennemi ne serait qu'elle. Qu'il n'y avait que la foi...Naturellement elle porta la main à son talisman en forme de croix. Elle avait appris à cacher la vérité, à blinder son esprit pour que personne ne s'y aventure faute d'un terrible mal de crâne. Ce pendentif contribuait au trouble concernant sa personne. Elle paraissait si douce, si sûre d'elle, si catholique. Elle remplaçait une nonne après tout. Et elle leur montrerait que malgré sa jeunesse et le fait qu'elle ne soit pas dans les ordres, elle avait sa place dans cet orphelinat.
Le talisman avait toutefois une autre fonction. Celle de la protéger de toute morsure, qu'elle soit vampirique ou autre. L'intention de la mordre donnerait la nausée. Simplement. Efficace. Elle savait que cela fonctionnait. La confrérie l'avait emmené dans une rue très mal fréquentée, et elle avait vu qu'aucun vampire n'avait voulu la mordre. Elle n'était pas intéressante pour eux. Pas avec ça. Bien entendu, le pendentif pouvait lui être retiré, mais dans un tel cas, la guerre serait déclarée et elle userait de ses pouvoirs.
Le taxi se gara. Elle en descendit après l'avoir payé. Elle n'avait qu'une malle avec elle. Elle aurait tout le temps pour faire quelques courses. Elle remonta la longue allée après s'être présentée à l'interphone. Son cœur se mit à battre un peu plus fort au fur et à mesure qu'elle approchait de l'entrée de l'orphelinat. Une femme, qui était son assistante, l'attendait patiemment habillée d'un tailleur strict.
- Vous voici enfin. Je me présente, Marie Delmare.Alessia la salua avec un sourire chaleureux. Sans plus tarder, son assistante la mena à sa maison. Petite, mais possédant un jardin privatif, ainsi qu'un cours d'eau. Tout ce dont elle avait besoin pour mener à bien son alchimie.
Marie lui parla rapidement du programme du lendemain avant de la laisser se reposer. Il était bientôt minuit, elle aurait tout le temps le lendemain pour visiter les lieux. Elle ouvrit la porte de la caisse avant de s'installer sur le canapé en tissu marron.
Cloud vint s'allonger sur ses genoux. Elle le caressa d'une main discrète tandis qu'il se mit à lui parler à l'intérieur de sa tête. Il était son familier depuis deux ans, un esprit dans un corps de chat qui l'aidait dans son apprentissage et au delà.
- Tu as raison, lui répondit-elle,
cet endroit manque de carillon...le murmure du vent me manque déjà.famille.
Alessia possède une soeur d'un an de moins qu'elle: Lydia. Vient ensuite Lucas, de trois ans de moins, Noah de cinq ans de moins et enfin Marco, le cadet de six ans de moins.
Elle aimait ses frères et soeur et les aime toujours...Mais depuis sa venue aux Etats Unis elle n'a plus de nouvelles d'eux. Elle ne sait s'ils ont l'interdiction de la retrouver, s'ils lui en veulent...Peut-être qu'un jour elle le découvrira.
Mais pour le moment, elle s'occupe des enfants de l'orphelinat, étant prête également à prendre un medium sous son aile...Se refaire sa propre famille.