Mona Neelan Turner âge. Seize ans date et lieu de naissance. Le vingt-cinq décembre 1993 à Dublin, en Irlande. nationalité. Irlandaise état civil. Célibataire, accessoirement enceinte de sept mois. lieu d'habitation. Une chambre d'hôtel à Shreveport. métier. En recherche d'emploi (à voir) étiquette qui vous est collé. Comment pourrait-on ignorer la présence néanmoins récente de Mona à Shreveport ? Avec son ventre rebondi de femme enceinte et sa jeunesse, elle n'a laissé personne indifférent. Son excentricité et son optimisme sans limites qui lui permettent de s'accommoder des problèmes qui lui tombent dessus au fur et à mesure lui ont valu un certain respect de la part des habitants de Shreveport. A la limite, il ne reste plus que les vieilles dames trop ancrées dans leurs principes à convaincre qu'elle n'est pas une « trainée mal élevée et sans avenir ». Mais bon, ce n'est pas ce qui la préoccupe le plus : elle a bien d'autres chats à fouetter et vit sa petite vie sans se soucier du regard que l'on peut lui porter.

traits de caractère.
excentrique - délurée - optimiste - énergique - débrouillarde - naïve - amusante - spontanée - fragile - impulsive - téméraire - sociable - obstinée

Mona n'est pas quelqu'un de bien difficile à cerner. On ne peut se tromper en voyant cette jeune adolescente débarquée : souriante et fraiche. On ne peut pas imaginer une seule seconde cette demoiselle faire du mal à quelqu'un. Non, Mo' n'est pas quelqu'un de malveillant, au contraire. Son père l'a élevé seul dans l'intention de faire de sa fille une jeune femme remarquable, capable et indépendante. Il a bien réussi, à vrai dire. Mona a toujours su se prendre en main, à commencer par sa fugue de l'orphelinat où on l'avait parqué suite au décès de son cher père. Elle est assez débrouillarde pour s'accommoder sans soucis des problèmes qui lui tombent dessus. Son dernier gros problème majeur reste sa grossesse, non désirée bien sur. Forcément, son ventre rebondi attire les regards en biais des badauds, mais cela lui importe peu. Elle est trop excentrique, trop optimiste pour se soucier du regard qu'on lui porte. Elle n'a jamais honte : elle est d'un naturel décadent, une spontanéité innocente, candide. Elle arrive à balancer les vérités les plus crues et déteste qu'on la prenne pour une idiote. Quelque peu délurée, elle peut parfois choquer par les libertés qu'elle prend, sans jamais vouloir à mal. Mona est un être à part entière, une jeune fille sociable, souriante et excentrique. Elle est assez divertissante, amusante dans sa façon d'agir, de parler. Toujours pleine d'énergie, on la juge comme trop impulsive et obstinée. Elle se met rarement en colère, mais lorsque cela arrive, ce n'est pas très beau à voir. Elle est capable de crier, hurler, taper des pieds dans une crise de nerfs haute en couleurs. Mais comme dit précédemment, cela reste rare. Non vraiment, Mona ne peut que s'attirer la sympathie de son entourage, elle arrive facilement à se faire des connaissances et à bousculer gentiment pour impressionner et rendre à l'aise. Malheureusement, et elle le sait, elle est très naïve : elle a beau être enceinte, ce n'est encore qu'une enfant, pas encore tout à fait adulte. Le décès de son père l'a beaucoup affecté, une peine qu'elle cache derrière son joli sourire, mais bien présente.

occupation diurne. Mona est en recherche d'emploi, ce qui n'est pas facile étant donné qu'elle est enceinte de sept mois. A ce stade de la grossesse, une mère est censée être en congé maternité. Mais Mona est jeune, en bonne forme et surtout, elle est dans une situation précaire. Après tout, elle s'est enfuie à la va-vite, en prenant tout l'argent possible, qu'elle a déjà pratiquement dépensé pour le paiement de son billet d'avion, de sa chambre d'hôtel. Mona passe donc le plus clair de son temps à vadrouiller dans Shreveport, à la recherche d'un emploi ou à chercher des informations sur cet oncle qu'elle n'a toujours pas rencontré. Elle a déjà réunit pas mal d'informations sur ce Killian Turner, en enquêtant à sa façon près du Reanimator Incorporation, son lieu de travail. Sinon, elle traine du côté du parc pour regarder les enfants, voir si elle se verrait à la place de leur mère. Après tout, ce garçon qu'elle attend est au centre de ses pensées, un peu au même niveau que son oncle. Il est crucial pour elle de savoir si elle le gardera ou pas.

manie, habitudes & goût. Mona n'a pas spécialement de journée type. La routine ? C'est pas vraiment son truc. Elle s'ennuierait vite si elle faisait toujours les mêmes choses, aux mêmes heures. Ce serait très vite barbant. Sa seule habitude est de boire un bol de chocolat chaud vanillé le matin. Une sorte de rituel, en général son père la regardait le boire en souriant. Sinon, elle aime bien bouger, s'activer. Elle déteste ne rien faire, elle est une sorte de pile électrique toujours en action. Evidemment, porter un bébé la fatigue un peu plus que d'ordinaire, mais elle tient le choc. Elle aime beaucoup siroter du thé glacé, avec une paille - rouge de préférence. Elle adore les sucreries aussi, surtout depuis qu'elle est enceinte : les bonbons qui piquent particulièrement, ceux qui la font grimacer par leur goût acide. Comme son père, elle fronce le nez lorsqu'elle est mécontente ou frustrée, et elle se ronge les ongles quand elle s'ennuie. Elle aime bien les chats, aussi. Elle en avait un, avant, jusqu'à ce qu'il se fasse écraser par une voiture. Il s'appelait Philéas (pas Fogg, hein). Elle joue de la guitare depuis qu'elle a six ans, et se débrouille plutôt bien. Elle aime beaucoup la musique, elle en écoute très souvent. Un peu de tout, même si elle préfère les vieux tubes rock des années soixante et soixante-dix, oldies. Lorsqu'elle était gamine, elle rêvait de devenir rock star, ce qui amusait toujours son père. Elle s'intéresse un peu à la nécromancie, ayant assisté plusieurs fois à une séance organisé par son père. Elle a déjà vu son père faire revenir à la vie un mort, une seule fois. Ca l'a marqué, à vrai dire. Elle a trouvé ça autant fascinant que terrible.

conviction. Mona connaissait déjà l'existence du surnaturelle depuis sa tendre enfance, son père étant un nécromancien. Elle s'est d'ailleurs beaucoup intéréssé à cette branche de la magie, qu'elle trouve autant fascinante que dangereuse. Alors, avec la révélation, elle n'a pas été franchement surprise. Les vampires, lycanthropes et autres créatures surnaturelles ne lui font pas peur, bien qu'elle soit très impressionnée en leur présence. Sinon, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Elle n'a rien perdu, rien gagné avec cette annonce.

signes particuliers. Disons que le signe particulier de Mona dure déjà depuis sept mois : elle est enceinte, de son ex petit ami, un idiot du nom de Gabriel Spencer.

pseudonyme. Atlante
âge. Quinze, presque seize (a)
code du règlement. Eh bien, il ne manque plus que le thème muscical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu'on pourra commencer.
avis général à propos du forum. Génialissime. J'ai pas hésité longtemps à m'inscrire, surtout après avoir vu le scénario de Mona (aa)
avatar utilisé. Ellen Page

histoire. Voir ci-dessous.

test rp.

Spoiler:

famille. Mona est la fille d'Orphéus Liam Turner, nécromancien et d'Agatha Léonie Shwartz (son nom de jeune fille), simple humaine. Ses parents divorcèrent lorsqu'elle avait deux ans, après seulement quatre ans d'un mariage chaotique. Agatha laissa la garde de Mona à son ex mari et partit vivre en Australie, abandonnant tout droit sur sa fille. La demoiselle n'a aucun souvenir de sa mère, juste un très vague visage froid et une façon très autoritaire de crier " Mona ! ". Elle sait seulement que sa mère s'est remariée et a eu deux autres enfants, des jumeaux apparemment. Mona a donc grandit seule avec son père, qui décéda à la suite d'un infarctus lorsqu'elle avait quinze ans. Tous les hommes de la famille Turner mourrait jeune d'un infarctus. Désespérée, son père lui annonça néanmoins sur son lit de mort qu'elle ne serait pas seule et qu'il avait tout arrangé : un membre de la famille se chargerait d'elle jusqu'à sa majorité. Mona crut d'abord que son père délirait dans la fatigue extrême de ses derniers jours, certaine que la famille Turner s'arrêtait à lui, Orpheus. Après la mort de son père, elle fut confiée à un orphelinat austère où son avocat vint la trouver pour lui annoncer une nouvelle explosive : dans son testament, son père avait confié la garde de sa fille à Killian Liam Turner, un oncle caché toujours en vie qui habitait en Louisiane, à Shreveport. Seulement, après quelques recherches approfondies, il fut découvert que cet oncle caché était né en 1905, soit vingt ans avant son petit frère, Willliam Liam Turner, grand-père de Mona. Il fut donc déclaré qu'il était impossible qu'il soit encore en vie. De quoi remplir la tête de Mona d'une multitude de questions auxquelles elle veut trouver des réponses.

(c) doomsday

« Miss Turner, ton avocat maître Walsh t'attend dans la salle des visites, maintenant. », annonça Gloria, la surveillante de l'orphelinat où avait atterri Mona après le décès de son père. La jeune fille remercia la femme et la suivit jusqu'à la salle des visites, où l'attendait effectivement son avocat, qui se chargeait de faire approuver les dernières volontés du père de Mona qu'il avait écrit dans son testament. Il tenait dans sa main droite sa mallette noire, et serra de son autre main celle de Mona, qui était légèrement fébrile. Elle voulait une bonne nouvelle, le genre qui pourrait la faire sortir de cet endroit sordide. Elle détestait cette orphelinat : le simple fait d'être surveillé constamment l'énervait. De plus, elle ne pouvait pas voir son petit ami, Gabriel, autant qu'elle le voulait. C'était assez difficile, en plus du poids de la disparition de son père. La surveillante salua l'avocat et quitta la pièce en refermant la porte derrière elle. Walsh posa sa mallette noire sur la table et invita Mona à s'asseoir sur la chaise, en face de lui. Elle s'exécuta et attendit qu'il prenne la parole, attentive. « Mona, j'ai des nouvelles à vous rapporter. Voyez-vous ... », commença-t-il. « Une nouvelle qui me fera sortir d'ici ? », coupa Mona précipitamment. Maître Walsh soupira et ignora avec un regard chargé de reproches la remarque de sa cliente. « Je disais donc. J'ai trouvé le parent proche dont votre père vous avait parlé peu de temps avant sa mort. Il s'agit du frère de votre grand-père, un dénommé Killian Liam Turner. Il est présumé vivant, et vit à Shreveport, en Louisiane aux USA. », continua-t-il. Mona haussa les sourcils brièvement. La nouvelle faisait l'effet d'une bombe dans sa tête, qui avait lâché un millier de questions dans sa tête. Elle avait donc un oncle ? Elle n'en avait jamais eu vent, cela lui faisait vraiment bizarre. Elle était même confuse. « Je vais pouvoir sortir d'ici, alors ? », demanda-t-elle, une lueur d'espoir brillant dans ses yeux noisettes. Maître Walsh secoua la tête doucement et répondit, d'une voix calme et posée : « Eh bien, il y a un problème. Votre père confiait votre garde à ce Killian Turner. Le soucis est que cet homme est né en 1905, soit vingt ans avant son frère cadet, votre grand-père William Turner. Vous savez comme moi que les hommes de votre famille meurt jeune. Il est donc impossible que cet homme, supposément âgé de près de quatre vingt ans soit encore vivant. Le juge des enfants qui a en charge votre dossier refuse donc de vous laisser partir pour les Etats-Unis. ». Mona se leva brusquement, sous l'impulsion de sa colère montante. Il était hors de questions qu'elle reste plus longtemps dans cet orphelinat austère. « Mais vous venez de dire qu'il était vivant ! », s'exclama-t-elle. Son avocat acquiesça et dit d'un air désolé : « Effectivement, d'après son dossier, mais il se trouve que c'est scientifiquement impossible et le juge refuse de prendre le risque. ». Mo serra les poings, ne souhaitant pas dire de mauvaises choses qui ne l'aideraient pas. « Je suis désolée, Mona. Le juge a fait annulé le testament. », finit par dire l'avocat. C'était le coup de grâce pour la demoiselle, qui retomba sur sa chaise, affligée par la nouvelle. Elle ne dit plus un mot, et écouta d'une oreille distraite les autres annonces de son avocat, qui lui rappelait la somme de son héritage qu'elle toucherait à sa majorité. En attendant, elle devrait rester à l'orphelinat pour filles de Dublin. Elle ne tiendrait pas, elle le savait. Lorsque Walsh quitta la salle des visites, elle retourna dans sa chambre et hurla sa colère dans son coussin.

**

Deux semaines après la visite de l'avocat, Mona était toujours aussi affligée sur son sort. Elle était assise sur son lit, en tailleur, et regardait son album photo. Il n'y avait que des photos d'elle et de son père, quelques unes d'elle avec des amis, et une ou deux photos d'elle avec son petit ami Gabriel. Ils étaient ensemble depuis neuf mois, il était son premier copain. Elle l'aimait beaucoup, c'était un garçon adorable qui arrivait à canaliser l'énergie de Mona. Il était son opposé, il se complétait parfaitement. « Ton père te manque ? ». Mona se retourna, et découvrit sa copine de chambre, une jeune fille de son âge qui était arrivée un an avant elle, du nom d'Izzie. Mona lui sourit et hocha la tête positivement avant d'ajouter sur un ton nostalgique : « Ouais, il me manque. Il était ma seule famille. C'est difficile, mais ça va. ». « Tant mieux, alors. », répondit Izzie en lui lançant un sourire engageant. Puis elle ajouta : « Je dois y aller, c'est l'heure de sortie. Tu veux venir, je vais dans le centre ? ». Mona déclina d'un mouvement de tête et dit : « Non, mon copain vient me chercher dans trente minutes, je vais l'attendre. ». Izzie acquiesça, puis répondit : « Ah ouais, le fameux Gabriel. On se reverra pt'être pas. Je me tire, je vais devenir folle si je reste plus longtemps. Alors ... bonne chance à toi, Mo'. ». Mona fronça les sourcils, sous l'effort de la réflexion. Elle salua Izzie, qui quitta la chambre et referma son album. Izzie allait s'enfuir. Moi aussi, faut que je parte, pensa-t-elle. L'idée de fuguer lui sembla alors la meilleure solution, si elle voulait un avenir. Croupir dans cet orphelinat la rendrait complètement folle, elle ne pourrait pas y rester longtemps. Elle avait droit à deux heures de sortie, ce serait largement suffisant. Une destination ? Shreveport. C'était tout indiqué, après tout. Elle ne pouvait croire que son oncle soit mort, comme le pensait son avocat et ce crétin de juge pour enfants. Elle devait vérifier elle-même. Elle s'enfuirait avec Gabriel, et il l'aiderait à retrouver son oncle. Dès qu'elle l'aurait retrouvé, personne ne pourrait lui remonter les bretelles. Tout s'éclaircissait dans sa tête. Elle attrapa son sac à dos et y fourra ses affaires : ses vêtements, son album photo, quelques effets personnels. Elle n'avait pas grand chose, au final. Elle avait un peu de liquide sur elle, et pourrait en retirer facilement au guichet de la banque. Il lui suffisait de prendre l'avion et elle improviserait arrivé sur le territoire américain. Oui, c'était parfait. La demi-heure qui la séparait de Gabriel s'écoula rapidement et bientôt, elle se retrouva dans la voiture de son copain, à l'embrasser langoureusement. « Amène moi à la banque », déclara-t-elle. Gabriel la regarda, haussa un sourcil et répondit : « T'as besoin d'argent ? ». Mona acquiesça, avec un sourire ravissant. « Je vais partir, retrouver mon oncle. », annonça-t-elle. Elle lui raconta tout : le testament, son oncle vivant mais que tout le monde présumait mort à cause de son âge, l'intention d'Izzie de fuguer, sa propre intention de retrouver son oncle toute seule. « T'es folle ! », s'exclama Gabriel, qui se gara sur le parking de la banque, effaré. Ce fut tout ce qu'il trouva à dire. Mo' fronça le nez, comme elle le faisait quand elle était mécontente. « Viens avec moi, Gabriel. », lui demanda-t-elle. Elle voulut l'embrasser mais il la repoussa doucement avant de lui dire : « Je peux pas ! Je peux pas abandonner ma famille, mes amis, ma vie. Je peux pas ! ». Il criait presque, ses mains étaient crispés sur son volant. « Tu ferais pas ça pour moi ? », lui demanda-t-elle, attristée. « Tu le ferais pour moi toi ?! », cria-t-il. « Evidemment », répondit-elle du tac au tac. Gabriel baissa la tête, il tremblait presque tellement il serrait le volant de la voiture. Il y eut un long silence et il dit enfin, tout bas, dans un souffle : « Non, je ne peux pas. ». Mona, hésitant entre la colère et la tristesse, ouvrit la porte, attrapa son sac et dit avant de claquer la porte violemment : « Connard ! ». C'était plus fort qu'elle. Des badauds qui l'avaient entendu insulter Gabriel la regardaient avec des yeux ronds, mais elle n'y prêtait pas attention. Elle alla retirer de l'argent au guichet, largement assez pour se payer un aller simple vers La Nouvelle-Orléans. Elle prit ensuite un taxi, qui l'emmena à l'aéroport. Elle ne laissa couler ses larmes que dans l'avion, assise à sa place côté fenêtre. Ce connard de Gabriel l'avait laissé tomber. Mais là n'était pas le pire ...

(c) doomsday

Voilà deux mois que Mona avait atterri à la Nouvelle-Orléans. Elle était complètement à sec financièrement : même pas de quoi prendre un taxi pour Shreveport, qui était assez loin d'après la carte. C'était vraiment agaçant. En attendant, elle venait d'avoir seize ans, son premier anniversaire qu'elle fêtait seule. Elle qui n'appréciait pas vraiment la solitude, elle était servie. Elle s'était trouvée un petit emploi comme serveuse dans un restaurant de la ville, qui payait une misère. Mais c'était ça, ou rien. L'orphelinat ne lui manquait pas. Gabriel non plus, finalement. Le fait qu'il n'est pas voulu l'accompagner lui avait ouvert les yeux : il n'était pas le bon, c'était même un crétin fini, quand elle y pensait en toute neutralité. Elle n'avait plus aucun sentiments pour lui. C'était plus facile pour elle comme ça. Elle n'avait plus d'attaches, plus personne à qui se raccrocher. Mais elle avait les épaules pour supporter ça. Elle était même assez intelligente et débrouillarde pour survivre seule. Elle allait bien psychologiquement. Physiquement, c'était un peu moins ça. Elle était fatiguée, vomissait de temps en temps ses repas ... ce n'était pas vraiment beau à voir. Elle se réveillait parfois avec une gueule de bois pas possible, en s'étant couchée à une heure normale. Affligeant. « Tu sais ce que j'te conseille, la gamine ? Un test de grossesse. T'as surement un polichinelle dans l'tiroir, là. Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu as encore tes trucs menstruels, là. Hein ? Alors, la vieille Betsie a pas raison ? ». Betsie était une collègue qui était du genre crue. Mona revenait des toilettes du restaurant : elle avait encore ses nausées abominables. Les paroles de Betsie la firent prendre conscience qu'effectivement, elle n'avait pas eu ses règles depuis bien trop longtemps. En réfléchissant encore bien, elle avait couché avec Gabriel un mois avant son départ. Elle ne répondit pas tout de suite à Betsie, tomba lourdement sur une chaise, affligée. C'était terrible. « Je reviens dans vingt minutes même pas ! », s'exclama-t-elle en sortant du restaurant en courant. En même temps qu'elle courrait vers la pharmacie la plus proche, elle se répétait sans cesse intérieurement non non non non non. Non. Elle n'avait pas besoin de ça, vraiment.

« Cinq dollars », annonça le pharmacien en regardant d'un air suspicieux Mona, qui venait de poser un test de grossesse sur son comptoir. Elle paya et sortit en courant, revenant au restaurant pour faire le test. Betsie était là, entrain de balayer le sol avant l'arrivée des premiers clients du midi. Elle sourit à Mona, avant de lui dire : « J'en étais sure ! Un gamin pour la gamine ! », et se mit à rire. Mo' n'y prêta pas attention et partit dans les toilettes. « MEEEEEEERDE ! », hurla-t-elle, faisant profiter tout le restaurant. Elle sortit des toilettes, son test de grossesse à la main. Il affichait positif, et Mona ne cessait de le secouer, comme si ça allait y changer quelque chose. Elle prit la liberté de s'asseoir à une table et de mettre sa tête dans ses bras, en maugréant. Elle releva la tête pour regarder le test, qui affichait " deux - trois mois ". Mona se frappa la tête contre la table doucement, à trois reprises. « Va falloir mettre des problèmes de côté, on ouvre ! », lança la vieille Betsie sur un ton rieur. Elle se payait la tête de Mona, qui s'en fichait pas mal au final. Mona partit derrière le comptoir, pour mettre son uniforme rouge, qu'elle détestait. A la fin du mois, elle recevrait son salaire et aurait assez pour se payer un taxi jusqu'à Shreveport et se payer une chambre d'hôtel pour quelques temps.

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Trois mois que Mona enquêtait à Shreveport. Toujours rien, aucune trace de cet oncle qu'elle n'avait jamais vu. La demoiselle, à présent enceinte de six mois, commençait à se fatiguer de chercher sans relâche. Ses maigres économies l'obligeaient à se restreindre : elle n'aurait pas assez d'argent pour payer un prochain mois et rester dans la chambre d'hôtel qu'elle occupait depuis son arrivée dans la ville. Elle était complètement découragée, prête à abandonner. Elle avait trouvé un petit boulot, qui ne durerait pas d'ailleurs. Son ventre rebondi grossissait à vue d'oeil, et sa patronne le regardait d'un air désolé. Elle ne pourrait bientôt plus assumer son travail, son contrat se terminait dans deux semaines. Mona revenait donc de son lieu de travail, avait prit le tramway. Elle était assise, et regardait pas la fenêtre, pensive. Que faire ? Elle n'avait pas réussit à retrouver son oncle. Elle n'avait pas prévu ça, en fait. Dans son plan parfait, elle avait réussit à le retrouver et vivait bien. Un nouvel obstacle se présentait devant elle. En général, elle arrivait toujours à trouver une solution, mais là ? Elle commençait à désespérer. Elle descendait dans deux arrêts et pourrait se reposer : elle était exténuée. Le tramway s'arrêta pour prendre des nouveaux passagers. C'est alors qu'elle le vit, là, juste devant elle. Il venait de monter et s'appuyait à une barre. Il la regarda un moment puis tourna la tête. Mona le fixait. Lorsqu'il était encore vivant, son père lui avait montré une photo de lui, petit, avec son père, encore jeune. Cet homme là, debout en face d'elle. Il avait exactement les mêmes traits : les mêmes yeux, même nez, même bouche : son portrait craché. La ressemblance était flagrante, c'était indéniable. Mais pourquoi diable cet homme paraissait-il si jeune ? Trente ans tout au plus, pas plus. Alors que son oncle devait avoir près de quatre-vingt ans. Etait-ce si étonnant ? Après tout, après la révélation, il fallait s'attendre à tout. Peut-être même était-il vampire. Et en même temps non, vu qu'il était près de deux heures de l'après-midi. Les vampires vivaient la nuit. Cet homme, ce visage avait donc piqué la curiosité de Mo', qui détourna le regard pour ne pas paraître impudente. Mais elle savait déjà quoi faire : le suivre, vérifier son identité. Voir qui il était. Elle attendit, le regardant de biais, discrètement. Lorsqu'il s'apprêta à descendre, elle se leva rapidement et descendit du tramway à sa suite. Elle le suivit discrètement, ne marchant pas trop vite. Il entra à Reanimator Incorporation. Mona en avait assez vu, elle tenait une piste et reviendrait demain, pour la vérifier.

Comme elle se l'était promis, Mona revint le lendemain à la boutique des nécromants. Elle entra, regarda un peu les rayons en faisant semblant de s'y intéresser. Puis elle se rendit à la caisse, où se tenait une jeune femme. « Excusez moi, c'est possible de voir la liste des employés ? », demanda-t-elle en toute innocence. La femme la regarda d'un air suspicieux avant de lui répondre sur un ton méfiant : « Pourquoi, cela vous intéresse ? ». Mona acquiesça, avec un sourire candide. « Bon. Tenez. », dit la caissière en sortant une feuille de dessous son comptoir. Mona la remercia et regarda les noms. Killian Liam Turner ! Elle posa son doigt sur le nom, écrit noir sur blanc. Son oncle travaillait ici ! En y réfléchissant bien, ça n'avait pas l'air si étonnant : les Turner étaient des nécromants depuis toujours. Il paraissait logique qu'il travaille dans cette boutique pour réanimateurs. « Merci ! », s'exclama-t-elle en quittant la boutique précipitamment. Elle l'avait trouvé, enfin.

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Deux mois que Mona enquêtait sur son oncle. Elle voulait en savoir le plus possible sur lui avant de l'aborder et de lui montrer le testament de son père, qui ne la quittait jamais. Elle ne travaillait plus, vivait sur ses maigres économies. Elle en était à son septième mois de grossesse, et avait appris qu'elle attendait un garçon. Elle n'avait pas encore choisi de le garder, ou de le faire adopter. La question était trop compliquée, impliquée trop de choses. Elle n'était pas encore prête à faire un choix décisif pour le reste de sa vie. Elle préférait se concentrer sur son oncle, et tout ses mystères qu'elle voulait éclaircir. Pourquoi n'avait-elle jamais entendu parler de lui ? Comment se faisait-il qu'il fasse aussi jeune ? Et bien d'autres questions qui la hantaient depuis la mort de son père.

Camille Léandres a écrit:

Mouarf et puis qui peut ne pas aimer kikilou? (A)