✤ Traits de caractères Sigrid est une femme déterminée et volontaire. Une femme dure et sûre d’elle-même et de sa valeur. Elle peut paraître froide au premier abord et ainsi imbue d’elle-même. Elle est cependant d’une fidélité à toute épreuve à la meute et aux siens. Jamais elle ne trahira les siens car elle a un sens aigu du devoir et de la responsabilité. La louve est quelqu’un de très exigent envers elle-même, comme avec son entourage. Elle supporte assez mal l’échec et peut être susceptible parfois. De plus, elle est particulièrement rancunière. Lorsque quelqu’un lui a causé du tort, elle gardera l’affront subi en mémoire et rendra la monnaie de sa pièce au responsable, avec les intérêts bien sûr. Ceci dit, Sigrid est d’une grande générosité avec ses proches et peut être douce et patiente. Impulsive, elle suit son instinct qui ne la trompe que rarement. Elle est jalouse, surtout en amour. Sigrid n’a aucune phobie particulière.
✤ Occupation diurne La louve apprécie beaucoup la lecture, c’est une lectrice accomplie qui dévore régulièrement un grand nombre d’ouvrages. Elle apprécie notamment les romans de science-fiction, les polars ainsi que les romans d’aventures. En revanche, vous ne la verrez jamais avec un livre à l’eau de rose entre les mains, ça non ! Sigrid aime également se faire un cinéma de temps à autre, appréciant également le même genre de films que les livres qu’elle lit. La jeune femme, même si elle est très attachée à sa meute, apprécie les moments de solitude qu’elle peut avoir, à réfléchir et à se perdre dans la nature. Maitrisant sa transformation, elle n’hésite pas à faire un tour dans la forêt toute proche pour se perdre sous sa forme lupine parmi les arbres et les bêtes. Elle chasse également seule, même si elle préfère largement partager ce plaisir avec les siens. Enfin, la belle aime également sortir avec des amies, histoire de danser et de se déchaîner. Son temps libre est pris par les cours de langue scandinave qu’elle donne à la fac ainsi qu’à l’éducation des jeunes loups dans l’art du combat.
✤ Transformation Sigrid prend la forme d’une magnifique louve noire lorsqu’elle se transforme en lupus. Sa fourrure est sombre avec des reflets roux que la lumière de la lune reflète. Elle est assez grande pour une louve et possède des yeux d’un bleu ciel. Sous sa forme Hispo, elle a également le pelage noir et mesure 1m70 au garrot. Ses yeux luisants semblent traverser par des éclairs irisés. Elle utilise à présent rarement la forme Crinos mais lorsqu’elle est transformée de cette façon, elle possède les poils du loup sur le dos et le torse, ses jambes demeurent humaines, quoique plus longues et plus puissantes, sa tête est celle d’un énorme loup. Si au début les transformations étaient très douloureuses pour elle, Sigrid a acquis l’expérience nécessaire pour se maîtriser. Naturellement, ses métamorphoses sont toujours douloureuses mais beaucoup moins. Elle peut ainsi se transformer hors des périodes de pleine lune même si elle ressent le besoin de se transformer également pendant. Sigrid fait partie de la meute de Shreveport, elle est Freyja, c'est-à-dire qu'elle prend en charge l'éducation des jeunes. Elle leur apprend à maîtriser leurs instincts animaux, à chasser pour se nourrir, à se battre et à devenir des loups aguerris. Elle leur transmet également le savoir des anciens, les règles de respect envers leurs frères et leurs soeurs. Elle a le rôle d'une enseignante ainsi que d'une coach en terme de combat.
✤ Convictions La louve est très réservée sur la grande révélation. Que les vampires choisissent de révéler leur présence, cela ne la concerne pas, après tout, ces ennemis font ce qu’ils veulent. En revanche, cela a forcé les lycans à se révéler également, ce qui n’enchante pas spécialement Sigrid. Bien sûr, elle y a souvent pensé, se lancer et cracher à la face du monde sa fierté d’être une lycane. Mais elle sait au fond d’elle-même que la meilleure défense reste l’anonymat et la discrétion. Les lycans sont vus comme des monstres, comme une épidémie qui touche les humains et qui peut frapper n’importe où et n’importe quand. Le recensement des CEES est également quelque chose qui ne plaît pas du tout à la jeune femme. C’est le premier pas vers l’extermination, elle en est certaine. D’abord les registres et ensuite les déportations. Mais elle ne laissera pas faire cela sans réagir, ça non.
✤ Signes particuliers Sigrid possède une cicatrice sur le bas-ventre qui a très mal cicatrisé. Souvenir du combat à mort qui l'a opposé à sa propre mère il y a trente ans.

C’est seulement quand on a tout perdu qu’on est libre de faire tout ce qu’on veut.

C’était dans les années 1960. Je ne me souviens pas grand-chose de cette époque lointaine. Mais je n’ai pas oublié la neige. La neige de mon beau pays, la Norvège. Elle tombait fort cette nuit-là. Le froid resserrait son étau de glace autour de Oslo. La belle ville des neiges. Un énorme manoir entouré d’une propriété semble couvert de sucre glace. Dans ce manoir résonne les cris d’une femme. Une femme qui, pour une fois, n’est plus un rang, un titre mais seulement une femme qui souffre des douleurs de l’enfantement. Isba Caernhilde. Ainsi donc, en cette nuit, cette femme s’agrippe au bras de sa soeur tandis que la sage-femme guide ses efforts pour la délivrance. La sueur perle le long de son front tandis que son visage, contracté par la lutte, se crispe. Et soudain, un cri vibrant déchire le silence. De petits poumons aspirent goulûment l’air. Le bébé est vivant et en bonne santé. La mère soupire et tend les mains vers son enfant, tandis que sa soeur sourit, prenant le nourrisson dans ses bras.

Une fille. Elle est magnifique, ma chère soeur.

La femme sourit tendrement et caresse le visage de son bébé. Elle la berce et l’embrasse. Elle murmure alors :

Bienvenue, Sigrid Elfi Caernhilde…

*******
La chaleur était étouffante. Impossible de respirer. La fumée m’empêchait de voir autour de moi. Une vague forme s'était jetée sur moi en criant :

L'entraînement n'est rien, seule compte la volonté !

La lame froide avait déchiré ma chair et un cri m'avait échappé. La douleur irradiait tout mon bras et la rage s'insinuait en moi. Nous habitions toujours à Oslo. C’était en 1974. J'étais encore une enfant et pourtant l'entraînement que je subissais était brutal et sans concession. J'étais née dans la meute des Amazones, des louves qui se transmettaient leur puissance de mère en fille. J'étais la fille de l'Ulfric et à ce titre, j'étais une femelle Alpha en devenir. J'ordonnais dès mon plus jeune âge, et je faisais preuve d'un caractère très affirmé. On me chérissait, j'étais l'espoir de la meute. La descendance de la femelle dominante et mon destin était tout tracée. Je prendrai la succession de ma mère et règnerai sur la meute. Ainsi donc je subis très jeune un entraînement intensif. J'apprenais à tuer le soir en rentrant de l'école.


Avec le canon d’un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles.

De jeune enfant, j'étais devenue une adolescente d'une grande beauté. Je suivais toujours les cours avec sérieux et j'étais même plutôt bonne élève. Au lycée, j'étais relativement solitaire, même si j'avais quelques amis. Je rencontrai ainsi Sven, un beau jeune homme de mon âge. Violoniste, il avait des boucles blanches des traits fins, d'une beauté incroyable. Je devenais rêveuse, je chantonnais sans raison si bien que mes tantes et cousines devinèrent rapidement ce que je ne savais pas encore. J'étais tombée amoureuse. Amoureuse d'un humain, une infamie, une monstruosité indigne de mon rang. L'Ulfric devait en être avertie avant que l'irréparable ne se produise. Ma mère entra dans une violente colère. Je rentrais de l'école lorsqu'elle m'accueillit d'un ton rogue :

Je t'interdis de fréquenter ce jeune garçon.

Je haussais les sourcils, interdite. Jamais ce mot ne m'avait été adressé "interdire". Je ne le connaissais tout simplement pas. Et je ne comprenais pas qu'on me refuse ce que je désirais. On m'avait toujours donné ce que je souhaitais après tout. J'avais été élevée comme ça.

Je fréquente qui je veux.

Le ton était sec, cassant. Il n'en fallut pas plus pour que ma mère gronde de colère et me saute dessus, devant la meute rassemblée par le vacarme. Je n'avais aucun droit de lui parler de la sorte et je le savais. Elle était l'Ulfric, la dominante, la chef. C'était elle qui décidait. Nous nous transformions toutes les deux et une violente bataille s'ensuivit. Mais ma mère était puissante, porteuse d'une expérience qui n'était pas la mienne. J'avais le dessous, ses crocs déchirant ma chair douloureusement. La violence dont elle faisait preuve n'avait d'égale que la honte qu'elle ressentait. Une honte dont j'étais la cause. Je sentais les coups pleuvoir sur moi et je savais la fin proche. Elle allait me tuer, c'était certain. Ma propre mère. Mais soudain, ma tante s'interposa, projetant au vol le poêle qui chauffait non loin. Des charbons ardents me touchèrent au bas-ventre et je hurlais de douleur tandis que ma tante continuait de se placer entre ma mère et moi. Elle m'avait sauvé la vie.  


Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro.

J’avais donc été bannie de ma meute, de mon pays. J'ai parcouru la Norvège, vivant ma propre vie. Je n'avais plus de meute et une louve sans meute est une louve perdue. J'étais faible, sans attaches. Ma blessure au bas-ventre ne cicatrisa jamais vraiment. Je trouvai des proies, vivait de petits boulots mais je me remémorais la façon dont j'avais été exclue de ma meute, de ma famille. Ma tante, les larmes aux yeux, m'avait embrassé avant que je ne parte sans me retourner. Les Amazones avaient des règles bien établies. Les ayant brisées, je ne pouvais espérer trouver grâce à leurs yeux. Je parcourus divers pays, l'Europe m'ouvrant ses portes. Puis, je rejoignis les Etats-Unis. En 2007, la révélation des vampires me fit craindre le pire. Je préférai de loin rester dans l'ombre, même si j'estimais les lycans supérieurs aux autres races.

Un an plus tard, je chassais en forêt lorsque je fis une rencontre qui allait changer ma vie. Arrivée à l'orée du bois, je sentis une présence. En manque de gibier, je me résignai à chasser l'homme. En l’occurrence, l'homme en face de moi qui était complètement saoul. Pitoyable, il était une vraie loque. Je souhaitais m'amuser mais j'ignorai que cet homme était flic. Il me vit arriver, moi, énorme louve noire aux yeux de jade qui semblaient rire de sa petite vie sans intérêt. Il sortit son arme et je ne réfléchis pas, je bondis en avant. Mordant sauvagement son cou, je reculais ensuite. Il avait lâché son arme et plaquait ses deux mains sur son cou, le sang sortant à gros bouillons de l'artère tranchée. Je restai immobile, me couchant finalement et observant l'homme. Puis, je me décidai et me précipitai sur lui, reprenant forme humaine et déchirant une partie de sa chemise pour tenter de juguler le flot sombre de son sang. Je veillais ainsi l'homme pendant les jours qui suivirent, alors que ses pulsions prenaient possession de lui et que sa part animale luttait contre sa part humaine. A la prochaine pleine lune, il serait des nôtres. Je le transférai à l'hôpital pour la blessure au cou et il fut rapidement rétabli, malgré les épisodes de délires, les fièvres qui le saisissaient. A la pleine lune, je l'emmenai loin de tous, dans la forêt non loin, pour sa première transformation, l'aidant dans sa douleur et le guidant une fois transformé. Pourquoi avais-je fais cela ? J'ai toujours assuré à John -car il s'appelait John- que c'était par accident, pour me défendre. Mais en réalité, je me sentais seule, si seule. Un loup est un animal sociable. Il n'est pas fait pour vivre tout le temps seul. Aussi, lors de sa transformation, je le guidais, lui apprenant les ficelles de son pouvoir et la façon de les maîtriser... J'avais retrouvé un semblant de famille...  


- Tu crois que cette histoire aura une fin heureuse ?
- Les fins heureuses sont des histoires qui ne sont pas encore terminées.

J'ignorai que John avait la mafia aux miches. C'était un poil complexe pour moi et je décidai que le choix le plus judicieux était de rejoindre la meute de Shreveport. Naturellement, cela ne se fit pas sans mal. L'Ulfric étant un mâle, j'eus beaucoup de mal à accepter son autorité, moi qui était toujours restée avec mes soeurs et mes cousines. Je restai à distance des membres de la meute, nouant les contacts strictement nécessaires. On me proposa cependant le poste de Freyja et je l'acceptais. Apparemment, j'avais impressionné la meute avec ce que j'avais fait de John et ils me considéraient digne d'éduquer leurs jeunes. Un poste envié car me permettant de monter dans la hiérarchie. Les tensions avec les vampires étaient à leur comble et je me battis non seulement contre eux mais également contre la déesse qu'ils avaient contribué à faire revenir. En début d'année, la meute vécut une perte cruelle. L'Ulfric fut tué dans un attentat. Je ne le portais pas spécialement dans mon coeur mais chaque loup a un respect de la hiérarchie. Quant au nouvel Ulfric nommé par Père Loup, il compte apparemment me mettre dans son lit et faire de moi sa Lupa. Je n'y tiens pas et l'ai fermement remis à sa place. Je suis une dominante après tout.
Et à présent, allez-vous me dire ? La suite de l'histoire reste à écrire…