✤ Traits de caractères  Capricieuse est la rose. Trop gâtée par des parents jetant leur argent par la fenêtre pour acheter des choses inutiles mais faisant le bonheur de leur fille, Louise aime avoir ce qu'elle veut quand elle le veut. Si on ne le lui obtient pas alors elle se débrouillera seule. Car elle est débrouillarde, en quelque sorte, Louise. Se donnant tous les droits et tous les avantages pour son bon plaisir, elle a toujours su se valoriser dans ce monde où les crocs mordent la peau sans hésitation, où le sang s'écoule en mètres cubes, où la mort n'est pas en soi une finalité. Jolie rose aux belles épines, Louise est d'un égoïsme sans failles, sans limites. Indestructible, elle n'a toujours marchandé et agit que pour elle. Elle et seulement elle. Qui d'autre peut compter si ce n'est elle ? Elle est un point d'ancrage à elle seule, elle se raccroche à elle-même et Louise n'est en fait qu'une femme seule. La solitude est une chose l'entourant malgré les bons nombres d’Infants et de marqués qu'elle a pu avoir dans le passé. Entourée par des individus lambda, des personnalités sans visages, sans émotions, sans sentiments pour elle. Ils ne sont rien pour elle et inversement. Maline et fortement manipulatrice, la Rose si fragile cache en elle un sourire mutin et des arguments en béton. En usant quelques fois d'une certaine hypocrisie, Louise sait manier l'art des mots avec brio, jetant quelques flatteries par-ci par-là, quelques pics qui feront tiquer et mettront une certaine pressions à son interlocuteur. De petites phrases bien placées peuvent faire parler bien des gens. Louise est en réalité une femme d'affaires dans l'âme. Narcissique, Louise se protège dans un cocon d'égocentrisme hautement agaçant pour son entourage. Bourgeoise et précieuse, elle ne rechignerait sûrement pas à ce qu'on l'adule et l'admire. Raffinée et dotée d'un style s'adaptant à tous milieux, elle est à l'image d'une jeune princesse française, se croyant encore au temps des rois et de leur monarchie. Loin d'être vieux jeu, Louise est seulement une rose qui tente de ne pas se faner loin de sa jolie roseraie. Louise n'a aucun scrupule,ni sur le fait de tuer, ni sur le fait de faire du mal. Elle ne se pose aucune question si ses actes doivent avoir des conséquences trop graves sur les gens et que cela ne lui rapporte rien. Froide et limpide, Louise semble à un être fait seulement de chair et d'os, doté d'un regard pénétrant et d'une beauté française. Elle peut effrayer et parle souvent sur un ton sans timbre, bien qu'elle puisse parfois user d'un ton velouté. Froide mais … pas que. Comprenant le monde sous toutes ses formes, sous tous ses atouts et faiblesses, Louise manipule son univers, ayant depuis bien longtemps compris comment l'être humain, en général, fonctionne. Belle rose rouge et sanglante, pointue, coupant votre peau délicate et vous narguant par ses jolies pétales de velours.
✤ Occupation nocturne  Louise ne pratique que peu d'activités.S'occupant plus de son trafic d’informations que de traîner dans les rues moites et poisseuses de Shreveport  où drogués et alcooliques se toisent et s'écrasent. Alors elle se prélasse plutôt dans sa maison, lisant, rencontrant certaines personnes politiquement intéressantes, des clients qui ont besoin de ses services. Elle enchaîne les nuits à travailler, s’épanche parfois dans les lits de personnes inconnus, toujours pour son bon plaisir ou pour un but bien précis. Louise charme, bavasse, badine, flirte et mord. Elle chasse, parfois, souvent. Lorsque la Soif la prend aux tripes de façon inattendue, elle sait parfaitement où foncer et s'entoure souvent de calices qu'elle finit par rejeter. Outre cela, étant revenue en ville pour retrouver ses Infants, elle s'échappe parfois de cette mais on pour tenter de les trouver. Les bars et les fêtes vampiriques étant les premiers lieux où elle se rend. La rose se prélasse dans une eau limpide et pourtant si noire …
✤ Manies, habitudes & goûts

Elle aime :

› Les belles choses, qu'elles soient précieuses est un avantage certain.

› Elle collectionne des vases, de tous types, de tous pays, de touts genres et toute formes. Mais n'en déplaisent à certains, Louise peut bien en casser quelques uns dans un moment d'innatention ou de colère secrète, qu'elle ne s'en émouvra pas. Lorsque l'on est riche on peut, après tout, tout s'acheter et ne rien regretter.

› Qu'on la complimente. Quelques flatteries par-ci, par-là, qu'elles soient hypocrites ou non ne pourront que lui plaire.

› Elle sent la rose. Sans trop embaumé la pièce, lorsque Louise passe près de vous, vous pourrez très vite sentir une odeur de rose sucré mais pourtant inquiétante. Ceci devant être dû au fait qu'elle ait une roseraie chez elle et qu'elle y passe la plupart de son temps, les trouvant belles et délicates.

› Raffinée, Louise aime le style ancien. Vivant dans une maison à la décoration frôlant le rococo, elle aime les dorures, la soie et les choses qui scintillent. Elle apprécie cela car cela montre sa richesse, l’exhibition avec goût est un art dans le milieu.

› Faire certaines activités convenant à une dame. C'est à dire, la lecture, les échecs, bien qu'elle ne soit pas forcément très forte à ce jeu stratégique et recevoir du beau monde lors de soirées mondaines où des centaines de personnalités vampiriques se réunissent.

› L'opéra lyrique. Doux son à ses oreilles, beau comme un souffle de vent sifflotant. Elle en écoute souvent, lorsqu'elle travaille, lorsqu'elle « mange » ou simplement avant de sombrer dans le sommeil.

Elle n'aime pas :

› Les cris, les crises de colère, qu'on lui hurle dessus. Dans tous les cas, la violence envers sa personne l'insupporte et que son environnement le soit, aussi.

› La vulgarité. Qu'elle soit physique ou parlée, elle déteste les injures préférant passer par de jolies sous entendus qui blesseront tout autant.

› L'Essaim. En soit, il a détruit la moitié de sa carrière. Et bien qu'elle soit sous sa protection, car trop faible pour se permettre une indépendance trop « découverte », elle hait ce conseil regroupé d'anciens vampires. Bien qu'un seul, en particulier, retienne son attention.

› Les couleurs criardes, la mode représente pour elle une personne. Que vous vouliez vous faire trop remarquer en mettant du rouge pétant ou du rose fluo, vous fera d'emblée descendre dans son estime et elle vous méprisera.

› Qu'on la prenne de haut. Louise est imbue d'elle-même. Elle ne peut comprendre qu'on ose seulement la toiser avec dédain. C'est une chose qui l'horripile et lui fait grincer des dents. Bien qu'une femme comme elle ne grince pas des dents.

✤ Discipline  Louise maîtrise la Domination et a atteint le niveau III de sa discipline. Elle le maîtrise avec brio, déformant et reformant les souvenirs de ses victimes, leur remodelant parois un passé ou détruisant des choses qu'elle trouve trop futile, seulement si ça lui est utile. Usant de son don à bon escient et souvent pour affaire, elle s'en donne à cœur joie, posant des questions aussi direct que possible pour dénicher un maximum d'informations pour ses clients mais aussi pour elle-même. Bien que délicate, Louise aime ce don qui lui donne accès à la psyché des gens et à leur mental instable. C'est amusant et divertissant de s'amuser ainsi en redécorant toute les images qui peuvent jusque là construire une personne. Précise, elle sait très bien où frapper. Ayant analysé avec brio sa société et l'être humain sous toutes ses coutures, votre esprit n'a aucun secret pour elle alors lorsqu'elle ordonne, elle a depuis longtemps analyser votre conscience et votre fonctionnement.
✤ Convictions Ce fut comme une explosion, pour elle, pour son entreprise. Elle qualifie cette Révélation d'idiotie pure. Ce changement mis à mal son travail et la fit presque mourir. En effet, à cause de cette révélation, Louise fut cernée par ses plus gros concurrents et fut attaquée par celui qui est désormais le shérif de la ville. Manquant de mourir à cause de lui, elle le hait. Et elle hait les vampires ayant organisés cette Révélation qui a agit comme une lumière éclairant sa cachette et mettant fin à une entreprise. En creusant un peu plus, elle pense surtout que le monde de la nuit a seulement voulu faire monter sa puissance en se révélant aux yeux des humains. En un certain point, si cette bêtise n'avait pas failli la tuer, elle trouverait l'idée un peu plus brillante que cela, car en un sens, la révélation lui permet d'étendre son pouvoir.
✤ Signes particuliers Louise sent la rose – Elle change régulièrement de couleur de cheveux variant du blond au brun et parfois au roux. Plus pour un soucis d'anonymat que d'esthétique. - Un seul tatouage marque son corps, une rose rouge perdant ses pétales, sur son omoplate gauche – Louise est d'une maigreur assez importante et donc visible. On la penserait anorexique mais elle a, en fait, gardé le corps qu'elle avait lorsqu'elle fût transformé, faisant à cette poque un régime asse drastique pour rentrer dans ses robes et plaire au beau monde

Maman était magnifique. Blonde, yeux clairs et d'un bleu limpides, elle éblouissait. Elle fut la dame la plus remarquée dés sa première saison, époustouflante demoiselle à la beauté française. Richement dotée, elle trouva bien vite un mari, un riche entrepreneur français investissant dans les mines de charbons et ayant le titre de duc. Un an après, Louise naquit …

1748 - 14 h 30 – La Rose est lasse …

« Est-ce toi ? » demanda Louise, levant vers celle qui était censée être son amie,  un regard froid, bien trop glaciale pour le visage d'une petite fille. Alors que sa mère bavassait avec la mère de son amie Pénélope, Louise jouait tranquillement à la poupée. Mais voilà qu'après quelques minutes d’inattention, une de ses poupées se retrouvaient avec une fêlure sur la joue. Fêlure qui était, en réalité, depuis toujours présente. « Est-ce toi qui a cassé ma poupée, Pénélope ? » répéta-t-elle, un peu plus fort. Effrayée, l'autre petite fille un peu plus rondelette, secoua vivement la tête « Non Louise ! Je n'y ai même pas touchée ! » Visage fantomatique annonçant un futur troublant. La rose s'ennuie … elle te chasse. Faisant la moue, agacée, Louise baissa les yeux sur cette poupée dont elle se fichait totalement, caressant la fêlure d'un doigt. Ses parents pouvaient facilement lui en acheter des centaines comme ça … Pourtant son regard et son cœur restaient creux, froids, vides. Louise était une petite fille en apparence comme les autres, pourtant … si on apprenait à la connaître, on pouvait remarquer qu'une discrète noirceur l'entourait. Comme si la petite fille était hantée par une chose, une chose inconnue. Un désir imperceptible. Destruction et chaos.

Enroulant un doigt pâle autour de ses anglaises blondes, elle fusilla du regard celle qui ne serait bientôt plus qu'un lointain souvenir. « Menteuse … Mère ! » cria-t-elle à l'intention de sa génitrice, la Duchesse de la Rochelle. Celle-ci cessa immédiatement de parler à sa compagne, reposant sa tasse de thé contre la soucoupe avec une grâce certaine malgré le ton alarmé de sa fille. Parfaite en toute épreuve. S'agitant vers sa fille, elle sourit « Chérie, qui a t-il donc ? Qu'est ce qui pourrait te faire plaisir ? » Louise lança un regard faussement attristé vers sa poupée « Pénélope … elle n'a pas fait exprès mais … ma poupée s'est brisée ». Pénélope était désormais pâlotte faisant se lever sa mère, qui n'affichait pas du tout une expression avenante. La mère de la petite fille était tout ce qu'il y avait de plus sévère, ressemblant plus à une vieille mégère et faisant le double de son âge. Jubilant, Louise continua sa comédie, laissant même ses yeux s'embuer de quelques larmes, sachant que cela achèverait sa mère qui était toujours  aux petits soins avec elle. Celle-ci entrouvrit ses lèvres puis fronça les sourcils avant d'embrasser le dos de la main de sa fille, sa magnifique enfant. «Cela ne fait rien, Louise. Nous irons t'en faire acheter d'autres. » Elle ne prêta aucune attention à Pénélope qui s'était mise à pleurer à son tour mais fut bien vite réprimandée par sa mère « Excuse toi donc, Pénélope ! En voilà des manières grossières. » « Mais je n'ai rien fait, mère ! Elle … » Pénélope se tut. Pouvait-elle seulement dire, seulement oser déclarer que Louise était une menteuse?Elle se ferait alors radier de la liste de ses amies … La gorge serrée, elle se leva, épousseta de ses mains tremblantes sa robe et s'excusa, malgré tout.
Astrid, la mère de l'enfant pécheresse, lui jeta un regard bref, plus froid et sévère qu'à l'accoutumé mais hocha la tête en signe de remerciement. Louise, elle, s'essuya les yeux en un geste théâtrale « Ce n'est rien Pénélope … Je peux aisément comprendre que tu ne sois pas habitué à avoir chez toi de telles poupées … Peut-être que les tiennes sont en chiffons ? » demanda innocemment l'enfant, ignorant le regard indignée de sa mère et de ses invités. Un ange aux paroles de fer. Jetant un œil à sa propre mère qui lui conseillait silencieusement de ne pas répliquer, elle abdiqua totalement « Hum … Oui. En effet. Je … Je n'ai pas vraiment de poupées d'une telle valeur chez moi ... » Ses lèvres tremblaient et Louise sourit.

A quinze heures, leurs invités furent partit et Louise sut tout de suite qu'elle ne reverrait pas de si tôt Pénélope. Ses parents ne toléraient aucune erreur … et surtout pas envers leur fille, leur précieux bijou.

1757 - 00 h 30 – La Rose attire …

Un soupir ennuyé s'échappa des lèvres fardées de Louise, profondément ennuyée par ce bal où tout lui semblait vaseux et bien triste. Son amie, Margot, elle, ne cessait de vibrer près d'elle, sautant pour apercevoir le compte qui lui faisait depuis plusieurs mois la cour. Agacée, Louise se tourna vers elle « As-tu besoin de te trémousser comme un asticot près de moi ? Comme si ton comte allait te trouver plus attirante en jeune fille excitée » La rose avait piquée. Margot cessa son manège et fusilla Louise du regard, qui elle semblait totalement absorbée par l'agitation de son éventail. « Dieu que tu peux être désagréable, Louise. Ne t'as t-on donc jamais appris à être aimable ? » Regard froid, méprisant, le ton changea « Non. Je n'ai pas à être aimable avec les sottes. Crois-tu que tu peux te permettre de t'entourer de ma personne en étant si … bruyante et agitée ? » Un souffle indigné et Margot rougit soudain de colère. Elle avait l'habitude des remarques acides et piquantes de Louise … Seulement, était-elle réellement sans cœur ? Tentant de garder son calme, la jeune fille épousseta le tissus de sa robe et sourit aimablement à celle qui était supposée être son amie « Tu es, en tous les cas, très en beauté ce soir, Louise. » Comprenant le stratagème, Louise sourit d'un air tout à fait hypocrite. L'hypocrisie était, de toute façon, de mise en son monde. Elle obtenait ce qu'elle voulait ainsi, parfois en flirtant ou d'autres fois en se montrant revêche. Certains hommes aimaient être défiés, elle l'avait depuis longtemps compris. Ça excitait une partie de leur esprit et sûrement de leur corps, qu'elle reconnaissait à présent. Un groupe de gentleman passa devant les deux jeunes femmes et l'un d'eux glissa sur elle un regard qu'elle reconnut parfaitement. Si sa mère s'apercevait de cela, elle en serait malade mais ce n'était en aucun cas son soucis. Lui rendant son regard, elle fut coupée dans son élan par Margot qui lui souffla à l’oreille « Ciel ! Tu connais cet homme ? » « Absolument pas … Mais cela ne va pas tarder. » Son amie l'observa, incertaine. « Fais attention, Louise. Ne fais rien qui pourrait te déshonorer … n'est-ce pas ? » Souriant d'un air innocent et serein, elle frappa doucement le bras de son amie avec son éventail « Mais non, bien sûr. Je vais simplement aller discuter avec lui. Sur ce, ma chère. » Hochant la tête en signe de salut, elle prit congé de son amie et se dirigea vers cet homme qui serait, à n'en pas douter, sa proie de la soirée. Décidément … Ce bal se révélerait peut-être plus intéressant que jamais …

1760 – 13 h 30 – La Rose se délie …

Ciel, ce jour était enfin arrivé. Il se nommait François de Vermandois, un riche bourgeois. Loin d'être laid ses cheveux bruns, courant sur le châtain étaient bouclés lui donnant un air enfantin, ses grands yeux bruns la détaillaient avec une fascination qu'elle connaissait parfaitement. Son apparence faisait cet effet à bons nombres d'hommes qu'elle avait croisé au cours de ces premières saisons dans la bonne société. Bien que menue, Louise avait tout d'une vraie femme à présent, semblant à un ange, gracile mais qui de part son sourire et son regard pouvait vous figer de terreur. La jeune fille reposa délicatement sa tasse de thé sur sa soucoupe et brisa le silence, ignorant son chaperon qui tricotait avec énergie, près d'elle « Et bien Monsieur de Vermandois, quand vous est venu l'idée de vous lancer dans la politique ? » Face à cette question le jeune homme lâcha un rire et répliqua d'un ton passionné « J'ai toujours voulu percer dans ce milieu. Mon père faisait lui même partit de la chambre haute alors … je pense qu'il ne serait pas idiot de ma part de suivre ses traces » Intéressant. Louise lui offrit un sourire, aimable, son esprit se mettant lentement en marche « Je trouve ce projet parfaitement admirable, Monsieur. Puis-je me permettre de dire que notre union sera … de loin, très avantageuse pour nous deux » « Oh pour ça, je ne vous détromperais pas, ma chère. »
La conversation se poursuivit et Louise dû avouer que ses parents avaient fait le bon choix. Un bon parti pour une femme comme elle bien qu'elle n'avait jamais été pressée d'être marié. De là, à devenir vieille fille, non … cependant le mariage lui semblait être comme des chaînes qui l'empêcheraient d'accomplir ses désirs et ses passions. Seulement, l'argent que cet homme possédait ne pourrait que lui être bénéfique, autant pour elle que pour les petits travaux qu'elle accomplissait depuis trois ans, à présent pour certains grands de la haute société. Récoltant des informations complémentaires ou d'importances auprès des personnes adéquates, elle ne faisait pas encore payer mais savait comment récolter de telles informations. Louise avait appris depuis bien longtemps, alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente, que l'art du corps et du langage étaient des armes fatalement utiles. Louise observait, détaillait et apprenait à comprendre le monde qu'il entourait et la société dans laquelle le vivait. Sachant que les femmes n'étaient en aucun cas vu comme des êtres humains dotés d'une intelligence égalant celle des hommes, elle se morigénait chaque jour que Dieu faisait pour se prouver le contraire, n'hésitant presque jamais à surprendre les hommes et les femmes avec qui elles discutaient, sans trop en dévoiler au risque d'être qualifier de bas-bleu.

Le comte de Verdanmois prit congé d'elle quelques temps plus tard. Bien fière de l'après midi qu’elle venait de passer, Louise ne put qu'annoncer à ses parents qu'elle accepterait volontiers la demande de cette homme, si demande il y avait.



N'avait-elle jamais été aussi curieuse ? L'invité de son mari semblait la scruter, l'analyser, tout comme elle. Son port altier, sa posture élégante, son fin rictus, ses yeux d'un noir profond. Tout lui semblait tellement étrange, fascinant. Son mari revint enfin vers eux, un verre à la main. Louise e laissa paraître de son désarroi, s'étonnant seulement qu'il ne propose pas un verre de whisky à son invité. Les deux hommes s'observèrent et Louise se sentit étrangement de trop. Une première. Mal à l'aise, elle se racla la gorge et demanda « Vous resterez dîner, Monsieur, bien sûr ? » Il tourna son visage vers elle et sembla analyser avec patience sa question « Non, Madame. Je ne resterais pas dîner. » Agacée par son ton presque condescendant, elle se tourna vers son mari, attendant une quelconque explication. Après tout, il était désormais 22 h et qu'un homme parfaitement inconnu vienne leur rendre visite lui semblait totalement insensé. François se tourna alors vers elle et lui sourit, semblant vouloir la rassurer. La rassurer de quoi ? « Chérie, je te présente Gilles Muller. Mon … vampire » … Silence. Son souffle se coupa et Louise se leva en un geste bien trop rapide pour une dame, ses paupières dansants aussi vite que les ailes d'un papillon, sonnée. « Es-tu malade, François ? » Celui-ci secoua la tête alors que Gilles restait parfaitement stoïque, l'observant. Il finit par se lever et il arriva près d'elle à une vitesse qu'elle n'eut pas le temps d’examiner. Écarquillant les yeux, elle faisait face au visage de Gilles, si près d'elle, trop près d'elle. Il inspira, semblant sentir une odeur parfaitement appétissante. Quelle était cette comédie ? Sondant d'un air l'inconnu, elle reprit la parole d'un ton autoritaire « Je ne suis vraiment pas amusée, Monsieur. Alors veuillez vous reculer avant que je ne hurle. » « Et qui viendra vous sauver, ma chère ? » répliqua t-il avec un rire méprisant. « Peut-être moi-même. Je sais où frapper, monsieur. Dame ou pas. » Un sourire naquit sur ses lèvres pécheresse et deux crocs étaient parfaitement visibles, à présent. Était-elle endormie ? En plein dans un rêve, peut-être ? Levant une main, elle voulut y toucher. Tait-elle réelle ? Chimère effrayante. Son mari ne pipait mot, semblant apprécier le spectacle. Quel imbécile, ragea intérieurement Louise alors que le soit disant vampire, lui saisissait le bras, il promena ses lèvres sur son bras nu et Louise voulut se reculer « Monsieur ... » Il fit preuve d'une force qu'elle n'avait pas devinée et la fit rester immobile. Ce ne fut que quand ses crocs frôlèrent sa peau et qu'un grognement bestial se fit entendre qu'elle le gifla. Il s'arrêta, sonné et son mari fut près d'elle, comme pour la protéger de lui. Le fusillant du regard, elle s'écarta. Allait-il la tuer ? Bien sûr que non. C'était une mise en scène parfaite, elle n'en doutait pas mais pensaient-ils vraiment qu'elle avait du temps pour ces idioties ? Gilles éclata finalement de rire alors que François l'observait avec scepticisme. Il y avait de quoi … Le vampire se retourna vers son mari et lui dit « Bien. Je pense que les présentations sont faites, à présent. Explique lui » François soupira, passant une main dans sa crinière bouclée. Que faisait-elle ici en plein milieu de cette mascarade ? Que fallait-il lui expliquer ? « Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit à m'expliquer. Je vous prie de partir, Monsieur Muller. » « Je ne crois pas, Madame. Asseyez-vous » Ces deniers mots lui semblèrent étranges et sans bien savoir pourquoi, elle abdiqua. L'esprit embrumé, passive, elle écouta le récit de son mari. Il était en réalité un marqué, il appartenait désormais à cet homme. Et tant de choses, trop de choses lui entrèrent dans l'esprit, en une seule nuit.

« Louise … Ce que tu demandes est insensé. » « Pourquoi cela ? … Parce que tu ne veux pas qu'il me désir  plus que toi ? » «  Ca n'a aucun rapport. Tu ne seras juste … pas heureuse. »
Relevant des yeux brillants de froideur, Louise ne comprenait pas. Décidément, était-elle soudainement devenue sotte ou alors son mari était lentement tombé dans l'idiotie la plus totale ? Soupirant, elle vint vers lui, se forçant à garder son calme. « Chéri, tu sais très bien qu'il n'y a que moi qui sait ce qui et bon pour moi ou pas. » Rougissant, il posa ses deux mains sur les épaules frêles de sa femme. Sa jolie femme, suintant d'un égoïsme pure et tragique « Je le sais … seulement … ça, ce n'est pas du tout ce qu'il te faut et je m'y connais parfaitement bien. Crois moi » Agacée, Louise usa d'une autre tactique. Elle caressa son visage et lui murmura « Bien. J'y réfléchirais. Laisse moi donc te faire oublier nos tracas, mon amour » Sur ces mots dégoulinant de faux sentiments, elle l'embrassa et l'entraîna dans son monde voluptueux.


La jeune femme obtint bien ce qu'elle voulait. Elle analysa tout d'abord sur le personnage qu'était Gille. Froid, pédant, ayant un seul marqué, il était un ermite restant souvent, trop souvent chez lui et ne se mêlant que peu à la foule. Elle demanda à son mari de lui en apprendre plus, toujours plus sur ce monde qui lui était alors inconnu. Un paradis sombre qui lui semblait merveilleux, qui lui ouvrirait des milliers de portes. L'éternité, ce mot seul réussissait à lui couper le souffle. Elle s'attaqua alors au vampire, venant lui rendre visite encore et encore, essuyant refus sur refus … Avant qu'il ne cède. Elle le séduisit, l’anesthésia de part ses mots perlant de désir, d'amour même, d'excitation. Elle lui fit aisément croire qu'elle était tombée sous son charme, à bon coup de déclarations passionnées et de yeux larmoyants. Il lui donna alors accès à l'Étreinte. Là, dans sa chambre, il prit son corps, son sang, il la désira avec une hardiesse toute nouvelle qu'elle apprécia à sa juste valeur. Puis l'enfer déboula comme un boulet de canon. Il enflamma son être, le sang de son nouveau Sire s'écoulant dans ses veines. L'hémoglobine maudite, son sort était désormais scellé.

Quelques années passèrent, Louise était un nouveau né particulièrement exigeant et manipulateur. Son mari s'éloigna lentement d'elle, lui en voulant de s'être faite transformer, n'écoutant pas ses avertissements. S'en moquant comme d'une guigne, elle fut éduquée par son Sire et Louise apprit vite. Usant de sa discipline, la Domination, sur son Sire et sur les autres pour obtenir repas et caprices divers, elle s’accommoda avec une rapidité étonnante à son nouveau corps. Puissant, svelte, désormais cet aura qu'on lui connaissait était bien plus épais. Elle inquiétait, elle manipulait. Continuant à gérer des informations d'importance capitales, Louise valsa entre personnes travaillant pour l'État, certains furent des officiers, d'autres de simples capitaines de bateau. Se mêlant des affaires civiles, elle se fondit dans la masse politique. Femme révolutionnant sa position, elle prit vite confiance en ses capacités. Et alors qu'à côté de cela, elle se lassait de son Sire et de son mari, l'un l'ennuyant, l'autre ne la faisant aucunement vibrer, elle tua. Une première. La manipulation avait toujours été son pouvoir le plus précieux mais elle n'avait jamais été jusqu'à tuer elle-même. L'immortalité lui avait donnée cette soudaine envie et avait brisées bien des limites. Ayant préparé son coup bien quelques mois à l'avance, elle tua son Sire puis son marqué en une seule nuit. Exaltation, liberté, enfin, s'ouvraient à elle. Elle s'empara de la fortune de son mari et partit. S'installant dans une autre bâtisse, non loin de la ville d'Orléans, elle prit contact avec bien des hommes importants, l'Ancien Régime français s'imposant toujours.  Dans le seul but de faire ses preuves, Louise fit ce qu'elle avait toujours sut faire. Elle usa de ses charmes, mania sa langue acérée quand il le fallait et s'allia au opposants à la Monarchie. Pour cela, elle devint  même l'amante d'un des chefs de cette révolte. Récoltant nombres de renseignements, elle fit tout pour que ces servies soient payés. Et commença, doucement mais sûrement à s'enrichir.

Au cours de toutes ces années, elle s'étendit. Créant Infants et marqués, la vampire se créa un véritable empire. S'alliant à certains États comme la Russie ou l'Espagne, elle se consolida une véritable entreprise de marchandages d'informations. Envoyant parfois certains de ses Infants à sa place, cela lui permit de tout gérer sans bouger. C'est ainsi qu'elle envoya plusieurs de ses employés dans des lieux auxquels elle ne pouvait accéder, étant une femme ou tout simplement peu importante aux yeux de ceux gardant ses lieux. Elle apprit peu à peu à ne pas ontrer, toujours, son visage. Certaines opérations devenant parfois trop périlleuses et trop dangereuses pour elle. Mais cela n'empêcha en rien à ce qu'elle continue de fleurir, encore, toujours.

La Rose plante ses épines.

En 1888, Louise atterrit dans une auberge. Elle l'avait repéré depuis bien longtemps. Habile de ses doigts, attirant bien des foules grâce au son qu'il produisait avec son instrument, elle le choisit comme sa prochaine victime. Elle ne cessa de l'observer, attendant patiemment qu'il finisse son concert. Elle se faufila jusqu'à lui, lui ordonna de la suivre, utilisant sa discipline sur lui, et l'entraîna derrière l’auberge où il avait joué. C'est à cet instant qu'elle le transforma. Laissant flâner ses lèvres sur sa peau, endormant lentement son esprit, elle planta ses crocs dans son cou, elle s'abreuva de sa vitae, se délecta de son goût et finit par le vider de son sang. Repue mais ne quittant pas son objectif de vue, elle fit couler dans sa bouche son sang, ce sang qui était si pur dans son opacité. Elle finit par le porter jusqu'à une chambre, prétextant qu'elle l'avait retrouvé dans la ruelle derrière, ensanglanté. Envoûtant un humain lambda, elle le mit devant sa porte, sachant que quand il se réveillerait, trois jour après, il serait affamé. Dans une chambre, annexe Louise attendit. Se lassant de cette attente, elle tournait et tournait encore dans cet hôtel minable. Puis trois jours plus tard, le soir arriva et Louise sortit de son sommeil. Heureuse de savoir qu'elle pourrait enfin mettre à exécution son plan concernant ce grec au charisme qui lui plaisait fortement, Louise sortit de sa chambre. Mais, surprise, son tout nouvel infant avait dévoré son cadeau et s'était enfui. Elle se hâta de courir à sa recherche, en vain. Se sentant presque trahie, elle abandonna bien vite les recherches, sachant qu'elle trouverait un autre Infant tout aussi intéressant à exploiter.

Louise finit par s’exiler à Paris. Son pouvoir s'était depuis fort longtemps étendu. Elle n'avait parfois plus besoin de venir jusqu'à ses proies, elles venaient d'elles-mêmes demander ses services. Usant toujours du même mode opératoire, elle se fondit dans cette société qui commençait lentement à changer, s'assombrissant de par les guerres, les affaires politiques n’étant pas forcément au beau fixe pour la France. Elle usa de ces différentes relations d'États, s'invita à des soirées où étaient eux-mêmes conviés des gens de la haute et elle n’hésitait jamais à se présenter à eux, jouant des rôles, se transformant, comme un vrai caméléon. Elle resta donc à Paris jusqu'en 1944, une cinquantaine d'années s'écoula sans jamais que son entreprise ne faiblisse et sans jamais s'attacher à quiconque, ne se souciant que d'elle et de son argent. La narcissique vampire n'avait aucun états d'âme et n'en a toujours pas aujourd'hui. Elle n’était qu'une rose vivant dans un monde où le poison était maître.

En 1944, la Libération. La guerre aura durée une dizaine d'années, décimant des millions de civiles plus que de soldat. L'Occupation s'acheva alors, les Allemands n'ayant pas tout à fait capitulé mais la révolte de certains états affaiblissants fortement les forces allemandes. Des soldats revinrent donc chez eux, traumatisés, blessés mais en vie. Certains préférèrent retrouver leur famille et d'autres allèrent se saouler et trouver leur plaisir dans des bars. Louise, certaine d'y trouver de bons partis, entra dans un de ces bars. Sondant la foule d'hommes présent, elle finit par y apercevoir un visage qui la troubla. Une vague de souvenir, sanglant, parfois un peu plus agréable lui revint en tête. Elle suivit ce soldat qui lui rappelait un passif qu’elle aurait préféré oublié même si elle ne le regrettait pas. Elle finit par l'attraper et passa la nuit avec lui. Et dans une envie folle, elle en fit son Infant. Poussé par le désir de se faire plaisir et d'étendre son business. Elle l'éduqua. Aimant l'exploiter au mieux. Wharren était un soldat intelligent et qui semblait savoir apprendre vite … Seulement, Louise, en belle enfant capricieuse et trop gâtée, finit par se lasser, aussi de lui. Son premier Infant planant comme une ombre dangereuse dans son esprit, elle l'abandonna lui aussi, le plongeant dans la Torpeur et l'enterrant près d'un cimetière.

Oubliant cet Infant agaçant, elle poursuivit ce qui était depuis une centaine d'années son travail. Mais voilà que le fléau qui ferait le plus mal à son entreprise, arriva. La concurrence et les murmures sur sa personne. Les gens commencèrent doucement à se méfier d'elle, se doutant que quelque chose clochait chez elle, alors ils se tournaient vivement vers d'autres qui s'efforçait de meilleures informations qu'elle. Enragée, elle créa alor plus d'Infant. Elle ne cessa pas son manège interdit. Ne tenant plus tellement les reines de cette course aux informations, elle ne lâcha rien, malgré tout. Affreusement ambitieuse et passionnée par son emploi et malgré que la situation ne tournait plus en sa faveur, elle ne cessa pas ses missions impossibles.

C'est ainsi que jusqu'au nouveau siècle, elle se fit plus discrète menant par le bout du ne bons nombres d'hommes et de femmes politiques, utilisant les conditions d'états qui semblaient s'aggraver, quelques fois. Elle apparaissait parfois comme la mère porteuse de la seule chance qu'avaient ses proies.

Puis 2007 déboula. Une explosion dont elle ne se remit absolument pas. La Révélation fut comme un attentat à son entreprise. Une idiotie qu'elle ne pardonne toujours pas à leurs auteurs. Cette situation joua comme une lumière sur sa personne, éclairant les personnes qui, depuis un long moment, était à sa recherche. Ses concurrents les plus féroces mirent à ses trousses des chasseurs. Se sachant en danger, Louise, bien trop butée, ne bougea pas de son emplacement. En tous les cas, pas tout de suite. Un seul la marqua à jamais. Il l'attaqua, n'épargnant personnes, ni ses Infants, ni ses marqués … Ni même elle. Le combat fut rude, violent, sanglant mais Louise s'en sortit, blessée et hautement enragée par cette attaque qu'elle qualifiait d'injuste. Ne s'apitoyant aucunement sur son sort mais se sentant réellement en danger, à présent, elle réveilla Wharren et fit croire à sa mort en faisant exploser sa maison et en laissant toute ses affaires à l’intérieur. Seules quelques dossiers -les plus importants- restèrent à sa disposition. Elle se fit oublier, pendant un temps. Migrant en Louisiane, elle s'intégra comme une fine silhouette à la société et à sa modernité. Vivant dans une grande maison de campagne, loin de la ville et dans le sud de la Louisiane, elle s'appliqua à reconstruire son empire. Grandement surveillée, par l'Essaim, elle n’utilisa plus les mêmes méthodes, telle que transformer de parfaits inconnus en vampire. Encore refroidi par l'attaque dont elle avait écopé de la part d’Oswald Landgraf et lui vouant une haine sans nom, elle ne se risqua plus à se dévoiler, préférant rester dans l'ombre et ne dévoilant son visage que lorsqu'elle serait un minimum en confiance et parfaitement sûre de ses sources. Mais rien ne s'arrêta là. L'Essaim, voyant en elle une femme plus faible et sans réelle défense, ils en profitèrent pour venir lui demander bons nombres d'informations sur des vampires renégats, sachant parfaitement qu'elle devait en savoir plus que ce qu'elle laissait croire, Louise étant peut-être plus faible mais pas moins informée. Sachant parfaitement qu'elle n'aurait aucune chance d'échapper à ces chiens, elle leur dévoila quelques informations, sans trop en dire. Au cours des huit ans qui passèrent, elle essuya plusieurs attaques des Humains d'Abords, des rats qu'elle a pour projet de vouloir décimer et faire exploser de l’intérieur. Elle sortit de plusieurs tentatives d'assassinats avec brio et se documente souvent sur leurs activités du moment.

Rien ne bougea réellement pendant toutes ces années jusqu'à l'arrivée de ses Infants sur le territoire. Prête à repartir du bon pied pour redémarrer totalement son Empire, elle est à présent fortement décidé à reprendre contact avec eux et surtout, à rencontrer, officiellement son premier Infant à qui elle n'a, en réalité jamais parlé mais qu'elle compte bien embrigader dans son business.

La Rose est de retour, éclot, doucement, de nouvelles pétales, épaisses, veloutés … Doucement, elle vous piquera. Délicatement, vous fascinera. Violemment, vous envoûtera.