✤ Traits de caractères Bien qu’Ellen soit quelqu’un d’assez ouvert d’esprit, elle est bornée. Quand elle veut quelque chose ou qu’elle a une certitude, elle le dit sans détour, quitte à passer pour quelqu’un qui manque cruellement de tact. Elle ne manque pas de franchise et sa manière d’être directe peut-être vue comme une qualité - ou comme un défaut. En effet, elle se lasse très facilement des ronds de jambe, alors que dans son métier - l’on s’attend à un minimum de diplomatie. Si quelqu’un lui rentre dans le lard, elle n’hésitera pas à en faire autant. Œil pour œil, dent pour dent. Elle est revancharde, parfois même blessante - mais dans le fond, c’est juste une flic de plus qui compose avec ce qu’on lui donne. Elle est peut-être un peu pessimiste - ou porte cette attitude comme un bouclier pour se protéger des mauvais tours de l’existence, mais dans les faits, ça reste une battante. Combative, débrouillarde et perspicace, la demoiselle a toujours su tirer son épingle du jeu pour ne pas se faire bouffer par les autres et gravir les échelons. Elle n’aime pas la compassion débordante aux relents de pitié, refuse qu’on lui renvoie le reflet d’une quelconque faiblesse. Ellen aime son flingue, le couteau qu’elle planque dans sa botte, et la baise. Elle préfère toujours être préparée plutôt que d’avoir à essuyer de mauvaises surprises.  
✤ Occupation diurne En tant qu’agent des STUPS, on peut dire qu’Ellen ne manque pas d’occupation. Lorsqu’elle n’est pas au poste pour éplucher les dossiers de ses suspects, l’anglaise surveille de près, prend contact avec des indics et cherche à coincer les trafiquants. Elle vient tout juste d’arriver à Shreveport, a transformé sa chambre hôtel en QG pour ses recherches et essaie de recouper les indices qu’elle a concernant le défunt Travis Ferguson. Elle bosse en binôme avec un agent local, Harvey Krinkle et a la nette impression qu’il est surtout là pour la chaperonner - voire la surveiller, ce qui ne lui plait pas tant que ça. Elle bosse sous la juridiction de DEA mais possède l’immunité diplomatique qui lui permet plus ou moins de mener les choses comme elle l’entend. Mais, bien évidemment, c’est moins facile que prévu, étant donné que les américains sont possessifs avec les cadavres que l’on retrouve sur leur territoire.
✤ Manies, habitudes & goûts Ellen est une accro à la nicotine. Ca va de pair avec son rythme de vie effréné. Elle est toujours à droite, à gauche, en filature, et lorsqu’elle s’assoit sur son lit, elle aime s’envoyer un verre pour réfléchir devant sa paperasse. Même lorsqu’elle n’est pas en service, l’agent Ripley ne quitte pas son couteau de chasse qu’elle glisse dans sa botte. Question de prévenance. Beaucoup voit en elle une névrose. Pas bonne cuisinière, elle ne prend surtout pas le temps de se mettre aux fourneaux et mange à emporter. Elle va régulièrement s’entraîner au tir et mise tout sur sa condition physique. Lorsqu’elle a le temps - après ses missions rondement menées - elle se détend en compagnie d’un homme et c’est un vrai miracle lorsqu’ils ne sont pas ses collègues. Depuis qu'elle est revenue d'entre les morts, Ellen sent toujours un malaise grandissant en la présence des macchabées. Il en est de même pour les CESS - curieusement, elle flaire leur différence sans même leur adresser la parole.  
✤ Convictions C’est après s’être réveillée du coma qu’Ellen apprit la nouvelle concernant les vampires. Tout d’abord sceptique, l’agent eut vite fait de réfléchir à quelques affaires antérieures, baignant dans l’énigmatique et le surnaturel. Un peu dépassée, Ripley se mit à suivre les nouvelles de prés. Des humains dotés de pouvoirs magiques se manifestèrent et comme tous, Ellen contempla le monde partir en vrille. A ce moment là, elle voulut reprendre son boulot où elle l’avait laissé mais sa sensibilité maladive lui coûta son poste. Depuis ce jour, Ellen n’en démordit pas. Elle ouvrit les vieux dossiers et essaya de les faire remonter pour que ces nouveaux éléments rentrent en compte. Deux ans plus tard, ce fut au tour des lycanthropes de faire leur apparition. Pour Ellen, il était clair que l’espèce humaine était sur la brèche, manquant cruellement de pouvoir face aux communautés de CESS qui présentaient bien plus de facilités. Bien qu’elle soit méfiante à l’égard des autres espèces, une curiosité maladive l’anime depuis la malédiction. Et vu qu’à chaque fois qu’elle croise un de ces « hors norme », Ellen se sent strangulée par le malaise - autant dire que la flicarde frôle le goût pour le masochisme.  
✤ Signes particuliers Une cicatrice sur le cuir chevelu - marque de l’impact qui lui a couté huit mois de sa vie.

« Un jour, je serai comme mon père. »

La gamine aux boucles châtains aime le répéter à ses camarades. Encore et encore. Tout le monde connait le refrain, comme ils ont déjà tous vu l’inspecteur Ripley, la trentaine, venir chercher Ellen, un cruel manque de caféine dépeint sur sa gueule mal rasée. Son père, c’est son modèle - le type fort et brave qui court sauver la veuve et l’orphelin - du moins, c’est ce qu’elle croit. Alors, Ellen essaie d'en faire autant, face aux caïds de la cour de récré. Lorsqu'un plus petit se fait malmener, elle se hisse à la hauteur des méchants et joue des poings. Trop bagarreuse, disent ses professeurs et le paternel ne sait comment trouver les mots. Il faut dire qu'il songe à sa défunte épouse, foudroyé par un cancer des poumons. Si seulement elle était là pour inculquer à Ellen autre chose que tout ça.


Ellen fait tourner la plaque de son père entre ses doigts, les rayons de soleil d'un hiver froid filtrant à travers les branchages du parc. Elle est tout ce qui lui reste de lui, inspecteur chef de l'unité criminelle ayant sacrifié son existence entière à son travail. Tel père, telle fille. Trop mordus du travail, ils ont bossé ensemble sans jamais prendre la peine d'avoir cette vraie relation que toutes les filles souhaitent avoir avec leur père. Assise sur un banc alors que pas un chat ne se risque dans les alentours, la flicarde chevronnée balance sa tête en arrière avant d'exhaler un souffle brumeux. A-t-elle seulement pensé que ça puisse rester ainsi ? Elle a osé songer à revoir son affectation - ne supportant pas dans le fond, les sourires enjôleurs et les sous entendus de ses collègues et maintenant, son père croupit six pieds sous terre, fauché par la balle d'un voyou. Ça s'arrête là.
Elle ne veut pas chialer - si elle ne s'est jamais épanché en sa compagnie de son vivant, ce n'est pas maintenant que ça va commencer. Tout pourrait aller et le boulot pourrait rester son ultime préoccupation mais y a quelque chose. Une douleur lancinante dans sa poitrine, une pression insupportable contre ses poumons. Dans sa pudeur, le chagrin l'asphyxie. Ce ne sera plus les Ripley dorénavant, juste elle.


Elle les entend, les battements de son cœur. Ils résonnent dans son crâne, lui arrachent des hurlements qui restent bloqués dans sa gorge. Et ses yeux, d’ordinaire si vifs et volontaires, sont une porte ouverte sur sa torpeur démentielle. Crever, elle va crever. Ici, sur le bitume, avec l’impression de s’être faite arracher la moitié du visage. L’impact de la balle a été violent et l’a projeté au sol, la laissant là - immobile, incapable de remuer ses membres. Elle n’aura pas fait long feu, la flicarde assidue, sergent de la section criminelle de Londres. Tuée par un héro du peuple qui plus est, ce type qui s’est mis en tête de faire justice dans les rues, acclamé par les foules sur la toile. Son champs de vision se trouble et de son œil droit, elle ne voit que le rideau d’hémoglobine qui lui engourdit la caboche. Le type a exécuté des repris de justice qui sont passés à travers les mailles du filet, justifiant ses actes dans des vidéos éloquentes postés sur les réseaux sociaux. Justicier des temps modernes, exécuteur se sentant investi d’un pouvoir divin. Connerie. Et voilà qu’il vient d’abattre des flics de sang froid, leur disant qu’ils ne peuvent pas empêcher ce qui est en marche. Certains civils l’encouragent, le protègent, et  il se sent comme un dieu. Ellen lui a coupé la route, lui a ordonné de baisser son arme mais le type a tiré - sans la moindre hésitation. Elle entend de vagues bruits de course précipitée mais ne parvient à distinguer d’où ça vient. Son esprit est déjà un peu ailleurs - coincé entre deux mondes.

« Merde ! El’, tu m’entends ?! » Le timbre grave de l’inspecteur chef brise le silence mortuaire de l’impasse. Le meurtrier a déjà filé par la grille érigée qui donne sur un terrain vague. L’homme s’abaisse au niveau de sa collègue blessée et coule un bras sous sa nuque pour lui relever la tête. « Reste avec moi ! Les secours seront là d’ici une minute. » Sa voix trahit ses inquiétudes, et sa colère - celle qui fait de lui sa réputation au sein de la brigade. « Ellen... Ell... E... » Le noir, abscons, effrayant. Et une seule pensée subsiste, qui a quelque chose d’effroyable. Tant pis s’ils ne l’arrêtent pas.


La première chose qu’elle perçoit, c’est le bip sonore des machines auxquelles elle est connectée. Régulières, les notes brisent le silence sourd et étouffant qui règne dans la pièce. Ellen renifle, se tortille vainement contre les draps qui la ceinturent au matelas. Elle se sent comme dépossédée, prisonnière de cette enveloppe charnelle qui ne lui répond en rien. Elle laisse échapper des sons inarticulés et se heurte à la difficulté de faire quoi que ce soit. Pour elle, hier était sa mort. Et pourtant, elle est toujours vivante. Elle peine à redresser son bras rachitique et après une poignée de secondes, parvient à faire glisser ses doigts contre son crâne. Elle ne se souvient pas vraiment, ayant perdu tous ses repères, mais subsiste là une empreinte, comme une trace indélébile. Sa chevelure rêche lui descend jusqu’aux épaules et un repli de chair marque sa boîte crânienne. Que s’est-il passé ?
Elle se souvient d’hier, lorsqu’Ethan l’a réveillé d’un murmure au creux de son cou. Ils ont fait l’amour avec langueur et passion avant de rejoindre tous deux leur unité respective. Mais ensuite, plus rien. Le vide. Et cette odeur de mort qui lui colle au derme. Ses paupières sont lourdes, elle incline la tête sur le côté et détaille la salle d’hôpital, peinant à s’habituer à la lumière blanche et à l’atmosphère aseptisée qui plombe l’air. Quelque chose lui échappe encore - comment est-elle arrivée là ? Elle n’arrive pas à se rappeler. Elle aimerait arracher sa perfusion et s’extirper de son tombeau mais rien n’y fait. Elle est trop engourdie, trop faible, trop diminuée.

La porte s’ouvre et une silhouette se découpe dans l’encadrement. Ellen peine à distinguer les traits de celle qui porte une blouse blanche et s’approche d’elle avec agitation. « Miss Ripley ?... Ellen ? » Moment de flottement. « Vous m’entendez ? Vous êtes au Great Ormond Street Hospital. Un médecin va venir vous voir. » Une certaine émotion - une sorte d’enthousiasme inquiet, transparait dans le ton de la jeune femme. Ellen essaie tant bien que mal d’articuler quelques mots mais rien ne sort. Clouée là, il ne lui reste plus qu’à attendre que le flou se dissipe sur son malaise.


Elle a vomi ses tripes, encore et encore. Huit mois qu’elle est restée dans le coma, suite à une blessure par balle à la tête. Son retour à la vie la rend malade. Plus habituée à se nourrir par voie naturelle, elle peine à  humer les aliments sans être écœurée. Elle perd ses cheveux, ne peut pas marcher sans l’aide de quelqu’un et doit se rendre à l’évidence - plus rien n’est comme avant. Ethan est venu la voir à son réveil. Même si elle le sent sincère lorsqu’il lui dit être content qu’elle aille mieux, quelque chose cloche. Elle ne veut pas de sa compassion, ne supporte pas cette manière qu’il a de la regarder, comme une pauvre petite chose brisée. Elle met de la distance mais de toute manière, l’homme a déjà tourné la page de leur couple. Il s’est trouvé une autre gonzesse, qui porte mieux le badge qu’elle. Faut dire que huit mois à rendre visite à un cadavre en sursis, ça lasse. Dans le fond, elle ne lui en veut pas. La rééducation lui semble interminable et les déceptions sont nombreuses. Ellen doit se rendre l'évidence - elle n'est pas la même qu'avant. Dans sa tête elle s'est dit qu'elle ne voulait voir personne - pas même un de ses collègues, ceux qui ont une image d'elle et qu'elle ne veut pas voir vaciller dans l'inconscient collectif. Elle est Ellen Ripley et elle ne lâchera rien.



Quel bordel. C'est le mot. Ellen se réveille à peine du coma que les infos lui laissent penser qu'elle est morte, son conscient étant perdu en plein délire. On révèle la présence de vampires, ces créatures nocturnes qui se nourrissent du sang des vivants et qui a fait craché tant d'encre à Bram Stoker. Ça semble complètement dingue et pourtant, les témoignages attestent et les concernés se présentent. Poliment. Sans sauter au cou de quiconque dans le but d'asservir l'espèce humaine. Ça a beau friser l'irrationnel, Ellen ne peut pas s'empêcher de faire des connexions avec ses enquêtes passées.Et merde... Déjà que les humains timbrés, c'est ingérable, alors imaginez des vampires en proie à la soif de pouvoir et de domination. Ou la folie, tout court. Ellen se demande bien comment tout ça n'encourt pas aux conflits diplomatiques, surtout lorsque des guignols dotés de pouvoirs magiques se manifestent aussi. Vol, extorsion sous hypnose, voilà qui a de quoi poser de réelles question d'éthique. Comment les flics sont censés gérer ça ?

Ellen repart sur le terrain et pose les bonnes questions. Les lois s'adaptent, les moeurs évoluent. Même si le monde entier est en train de partir en vrille, Ellen doit faire face à quelques troubles qui se montrent aussitôt à elle. Les scènes de crise n'ont jamais été une partie de plaisir pour ses nerfs, mais voilà qu'un sentiment bizarre l'étrangle à chaque fois qu'elle reluquer un cadavre ou qu'elle croise un CESS. Elle se traîne ça depuis son retour du royaume des morts, comme si on lui avait jeté une malédiction. Finalement, on décide de l'écarter de l'unité criminelle et elle fulmine. De sa faiblesse elle paiera le prix encore une fois.