DATE & LIEU DE NAISSANCE ☞ C'est en 1867 que la vie du petit Wesley débuta, précisément le 8 décembre à 23h49. Saint-Petersbourg étant pourtant connue pour son climat parfois peu clément lorsque l'hiver arrivé, il faisait froid cette nuit-là, glacial même !  ; AGE ☞ Le Russe a l'apparence d'un garçon de 18 ans, 19 ans peut être. En réalité, sa transformation s'est effectuée lorsqu'il était âgé de 25 ans, il fait simplement beaucoup plus jeune qu'il ne l'est réellement. En faisant le compte donc, sa vie sur cette planète Terre s'élève aujourd'hui à 149 années. ; ORIGINE ☞ Sevan est né d'une mère russe et d'un père anglais. Ayant vécu son enfance entière en Russie, ce n'est qu'à l'âge de 10 ans que ses parents ont décidés de continuer leur vie sur le sol anglais. Vivant aujourd'hui aux Etats-Unis depuis plusieurs années, Sevan garde malgré tout un accent british assez prononcé. ; CAMP ☞ En toute honnêteté, Sevan se soucie plus de sa propre survie que des réelles opinions qui déchirent les clans depuis tant d'années. Certes, il suit les lois du Maître et ne se voit absolument pas devenir un Renégat de sitôt, mais il n'approuve pas pour autant chaque directive et opinion misent en avant par leur leader. D'un naturel manipulateur, il n'est pas difficile pour lui de jouer la comédie lorsqu'il le faut, tant que lui permet de vivre sa vie comme il l'entend. ; NOM DU SIRE ☞Syndra Winson ; DATE DE L'ETREINTE ☞ le 11 février 1892 à Manchester ;  STATUT ☞  Il est ce que l'on appele un Ancillas. DISCIPLINE ☞ Chimérie, niveau III. ; UN MARQUE ? ☞ Disons qu'il s'agit là d'un "projet" qu'il souhaitera réalisé... ;  ETAT CIVIL ☞ Célibataire METIER ☞ Musicien dans l'âme, Sevan tente de vivre de sa passion, ce qui n'est pour l'instant pas entièrement possible. Il travaille donc dans un bar en ville, un job qu'il n'échangerait pour rien au monde.  ETIQUETTE ☞ La réputation de Sevan n'est plus à faire. Imbus de sa personne, arrogant et manipulateur, peu de personne l'apprécie réellement. Il n'accorde de respect qu'à peu de personne et sa franchise légendaire lui a valu l'accumulation d'ennemies au court des années. Bien que solitaire de part sa nature, il compte tout de même une poignée d'amis. Il faut dire qu'une fois rentré dans ses bonnes grâces, il se montre loyal et même parfois protecteur.

James Wesley et Nastasya Praskoviya se rencontrèrent lors d'une fraîche nuit d'été à Saint-Petersbourg, mais pas d'une façon très conventionnelle. La belle russe travaillait à l'hôpital ce soir-là, il y faisait assez calme et les seuls patients actuellement admis dans leurs locaux étaient tous stables. Elle profita de ce moment d’accalmie pour sortir s'aérer l'esprit quelques minutes, à l'entrée de la bâtisse. L'air frais lui lécha le visage, mais il ne faisait pas froid, la jeune femme avait pris la peine d'enfiler une couche supplémentaire avant de sortir. Accoudée au mur de briques rouges, Nastasya pris une grande inspiration avant de soupirer longuement, elle était nerveuse, inquiète.. Quelques semaines plus tôt, elle avait vu son petit frère quitter la maison familiale, il était temps pour lui d'effectuer son service militaire et son devoir envers sa nation. Des soldats, la belle Russe avait déjà eu l'opportunité d'en voir beaucoup et jamais dans un bon état. Elle craignait pour la vie de son frère, s'imaginant les pires atrocités et la douleur que ressentirait son cœur si sa mort lui était annoncée. Elle soupira de plus belle et secoua la tête comme pour chasser ces idées noires. Elle devait rester concentrée et arrêter de se torturer ainsi, mais c'était plus fort qu'elle la plupart du temps. Et s'il était blessé en ce moment-même ? Et si des personnes lui faisaient du mal ? Et s'il était en train d'ago...

« Mademoiselle ! Aidez-nous ! S'il-vous plaît, vous travaillez ici ?! »

Nastasya sursauta, totalement perdue dans ses pensées, elle n'avait pas prêté attention au trio masculin qui s’avançait vers elle. Elle remarqua cependant qu'ils se tenaient côte à côte, celui du milieu se tenant péniblement à ses camarades qui eux le traînaient tant bien que mal. Ils étaient blessés, tous les trois. Son sang ne fit qu'un tour et en une fraction de seconde, elle était rentrée dans l’hôpital pour en ressortir quelques secondes plus tard avec de l'aide.


« Monsieur Wesley, s'il vous plaît, vos compliments me gênent, vous le savez.. »

Il répliqua par un énième commentaire sur ses yeux d'un bleu transparent, flanqué de son éternel sourire. Nastasya était d'une beauté à couper le souffle, les hommes ne manquaient jamais de le lui faire remarquer, mais à force, elle n'aimait plus particulièrement l'entendre. Elle sentait toujours dans le ton de leur voix une teinte malsaine, parfois un peu perverse. Déplacée, en fait, comme si ces hommes la voyaient déjà leur appartenir. Avec James, ça la gênait, mais c'était différent, elle n'entendait pas cette teinte, elle ne se sentait pas mal à l'aise pour des raisons comme celles citées plus haut, ça la gênait parce qu'elle devait malgré tout s'y résoudre.. Elle l'appréciait beaucoup.

James Wesley était arrivé à l’hôpital deux jours auparavant, après une bagarre qui avait mal tourné. Il était assez amoché, mais aucune blessure ne s'avérait réellement dangereuse pour sa vie, il s'en remettrait sans problème. Elle s'occupait de lui depuis le début et leur alchimie s'était créée de suite.

Les deux jeunes gens ne se quittèrent plus. James entreprit une expatriation en Russie afin de pouvoir vivre leur idylle, fou de sa belle. Le jeune homme, peintre amateur et plein d'ambition, espérait bien faire décoller sa carrière. Nastasya tomba enceinte rapidement, ce qui entraîna un mariage dans la foulée. Sevan Alekseï Wesley pointa alors le bout de son nez le 8 décembre 1867. Le nouveau né à la bouille d'ange ravit ses parents dès les premières secondes, tout se passait au mieux au sein de la famille Wesley.



Et la colère monta en lui. Et le coup s'abattit tout seul. Et une bagarre éclata. Deux gamins de dix ans se battaient dans le couloir de l'école. Un cercle de petits uniformes s'était formé autour d'eux en quelques secondes seulement. Se battre était interdit et il en résulterait une punition physique de la part du responsable. Les deux enfants le savaient pertinemment, spécialement l'un d'entre eux qui n'était autre que Sevan Alekseï Wesley, déjà connu de tous pour son comportement excessif et bagarreur. C'est vrai que depuis quelques temps, le petit Wesley avait bien changé et l'enfant vif, curieux et souriant s'était peu à peu éteint pour laisser place à ce petit garçon remplit de haine et de violence. Un monstre aux yeux sombres s'était peu à peu développé sans que personne ne le voit vraiment venir et surtout, sans que personne n'en comprenne vraiment la raison. Déjà, des cris fusèrent de toute part, encourageant l'un ou l'autre garçon. Alors qu'il s'apprêtait à plaquer au sol la vermine qui avait osé le provoquer, il sentit que quelqu'un l'attrapait par les épaules pour l'attirer en arrière, n'ayant pas assez de force pour résister, il fut contraint d'abandonner le combat. Sa fureur ne retombait pas et il se débattait comme il pouvait, essayant en vain d'échapper à cette maîtrise.

C'était bien sûr son surveillant qui tentait tant bien que mal de le maintenir en place. Il fallut plusieurs minutes pour que Sevan se calme complètement, il fut ensuite emmené dans le bureau de la directrice, avec la réputation qu'il s'était déjà faite, tous pensaient qu'il était le déclencheur de la bagarre. C'était toujours comme ça et à force, il avait maintenant prit l'habitude d'être accusé à tord. Il se contentait alors d'endosser la responsabilité et n'écoutait que d'une oreille distraite le savon que lui passait la directrice. Il faisait moins le fier lorsque les châtiments physiques débutaient, mais il faisait de son mieux pour dissimuler les grimaces de douleur sur son visage et pour étouffer ses plaintes. Il n'y arrivait pas toujours, ce qui l'excédait au plus haut point. Et comme d'habitude, sa mère sera alors appelée à l'école, elle parlera pendant plus d'une demie heure avec la directrice pendant que lui attendra dehors. Sa mère sortira du bureau, elle regardera son fils et la tristesse, la déception se liront encore une fois sur son visage. Elle lui dira, d'une voix emplie d'incompréhension qu'elle ne concevait pas pourquoi il lui faisait subir ça. Elle lui demandera à nouveau ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter ça, une telle honte, une telle déception de sa part. Sa voix se brisera sous l'émotion débordante et comme d'habitude, Sevan ne répondra pas, trop en colère pour aligner trois mots. Cette mère qu'il avait tant chérie était la cause principale de ses plus sombres terreurs, de ses moments les plus noirs.

Faute d'avoir réussi à faire décoller sa carrière, son père n'était devenu que l'ombre de lui-même. Il avait bien essayé un temps en Russie, puis, blâmant sa femme de son échec, avait contraint la famille à revenir en Angleterre, sa terre natale. Il pensait avoir plus de chance, plus d'opportunité. Ce ne fût jamais le cas. Son apparence s'était enlaidie, sa voix charmeuse n'était plus que grave, enrouée par l'alcool et la cigarette. Les compliments avaient laissé place aux coups et ces derniers pleuvaient autant sur sa mère que sur le garçon. Il vouait une telle haine pour son père, ne cherchant même pas à la dissimuler, qu'il lui semblait stupide de la part de sa mère d'oser lui demander des comptes. Pourquoi avait-il changé ? Pourquoi se comportait-il en enfant irrespectueux et violent ? Les traces de bleus auraient dû lui suffire, mais elle continuait de prétendre que tout ce qu'ils vivaient au jour le jour était normal. Elle restait. Pour ça, il commençait à la haïr, elle aussi. Il avait bien tenté à plusieurs reprises de se défendre, de défendre sa mère au début, mais le petit garçon n'avait jamais eu la moindre chance, ses forces étaient maigres face à la carrure imposante de son père. A plusieurs reprises, il avait perdu connaissance. On pourrait penser que le cliché était déjà assez gros, un père abusif et une mère victime et taiseuse, incapable de protéger sa progéniture.. Et pourtant, il y avait déjà plus noir au tableau, les autres ne savaient pas, tout simplement. Le petit garçon n'en avait jamais parlé, pas une seule fois. A qui aurait-il bien pu le dire de toute façon.. Ce qui lui servait de mère prétendrait encore que c'était normal.. Encaisse et relève-toi bonhomme, il y a pire que nous après tout.



Crac. La première marche de l'escalier de bois venait de craquer sous le lourd poids du chef de famille. « Il arrivera bientôt.. », pensa le petit garçon. Déjà, il se recroquevilla sur lui-même, les jambes repliées, il serrait les poings pour s'empêcher de trembler. Il avait beau détester son père, le haïr de tout son être, il en avait peur la plupart du temps. Il était habitué maintenant, il savait ce qui l'attendait, ce qu'il allait devoir faire et subir, mais ça n'enlevait rien à la peur et surtout rien à la douleur. Il avait mal après, mal au cœur, mais surtout mal au corps. Crac. Il n'était plus qu'à quelques marches du petit couloir donnant sur les pièces du premier étage. La chambre du petit Wesley était au fond de ce dernier, ce qui lui laissait quelques minutes de répits supplémentaires, mais Sevan ne les voyaient que comme des minutes de peur en plus. Crac. Quand il venait dans sa chambre, il était toujours gentil, presque bienveillant avec lui. Il lui parlait d'une voix douce, mais s'énervait facilement si le garçon ne répondait pas à ses attentes correctement et assez vite. Il caressait sa peau tel un père protecteur, ça aurait pu être agréable si le patriarche ne s'attardait pas sur des zones basses de son anatomie. Comme toujours, Sevan fermait les yeux pour ne pas pleurer, mais c'était souvent plus fort que lui. Son père n'aimait pas quand il se mettait à pleurer, ça lui gâchait son plaisir qu'il disait. « Ne me donne pas l'impression de faire quelque chose de mal, gamin. Tout le monde adore ça ». Sevan n’oubliera jamais les râles de plaisir, l'odeur de son père qui se mêlait à sa transpiration, le goût salé de ses larmes. Plus tard encore, il n'oubliera jamais les mains rugueuses s'agrippant à ses reins, juste pour aller plus fort et plus vite. Il n'oubliera jamais la sensation de foutre se déversant en lui ou dans sa bouche dans ce qu'il jugeait être les pires moments d'humiliation qu'il ai jamais connu. Gamin, personne ne l'avait aidé, personne n'avait cherché à comprendre et il s'était enfoncé dans un mutisme dont il avait à présent simplement pris l'habitude. Qui l'aiderait aujourd'hui ? Sa mère, malade à présent, n'était déjà capable de rien lorsqu'elle était valide.  L'inceste dura 4 ans, jusqu'à ces 13 ans. Jusqu'à ce qu'il soit jugé inintéressant et usé.



Wesley ne fût plus jamais le même. Lorsque les sévices cessèrent, il forgea les prémisses de l'être toujours présent aujourd'hui, mais surtout se promit de se venger un jour ou l'autre. Il n'avait aucune idée du « comment ».. Sevan n'était pas un tueur, il n'en avait ni la force, ni le courage. Il finirait bien par trouver, c'est ce qu'il se répétait souvent. L'ambiance était pesante au sein du foyer, la mère, de plus en plus malade, finit par les quitter quelques années plus tard. Elle laissait derrière elle un garçon brisé, « victime » encore et encore. Lorsque sa mère poussa son dernier souffle, il avait redouté que son père recommence, mais il se tenait prêt cette fois. Malgré sa carrure peu imposante, il voulait se battre, de toutes ses forces. Il n'eut jamais à le faire, son père ne recommença jamais. Il devait décidément le trouver bien peu attirant, maintenant. Le jeune homme en fût bien entendu soulagé, mais rien ne semblait tarir son besoin de vengeance.

Les années passèrent et l'école l'ennuyait. Rien de tout cela n'était pour lui, rien ne lui convenait. Il cessa d'y aller assez tôt, puis finis par arrêter définitivement lorsqu'il fût en droit de le faire. Indépendant depuis toujours, il enchaîna des petits boulots, maîtrisant au fur et à mesure les bases de domaines bien différents les uns des autres. A 18 ans, il plia bagage, laissant derrière lui un père déjà bien fatigué et déjà bien vieillissant de part ses excès. Sur le point de claquer la porte, ce jour-là, il promit à son père de revenir un jour, de sa voix la plus glaciale. Le patriarche ricana, il avait bien compris l’allusion, mais ne pensait rien de bien de son fils. « T'as jamais eu le courage d'ouvrir ta gueule. Tu penses avoir les couilles de revenir un jour ? »



« Tu seras à moi, pour la vie »

Ce fût les dernières paroles qu'il entendit avant que sa nuque ne se brise. Trou noir. Plus rien ne vivait, plus rien n'avait de sens. Sa vie avait cessé d'exister cette nuit-là, emportant avec elle ses douleurs passées. Personne ne saurait jamais. Il n'était plus qu'un corps inerte, allongé sur le sol brun de la chambre d'une fille complètement tarée. Elle se tenait juste devant lui, l'air concentré et les sourcils froncés. Elle ne le quittait pas des yeux et on pouvait apercevoir une lueur d'excitation un peu folle dans ses prunelles. Elle était jolie. Petite et svelte, elle possédait de longs cheveux châtains qui lui tombaient jusqu'au nombril. Des mèches folles encadraient son visage, laissant apparaître ses grands yeux d'un vert intense. Elle resta plantée là trois jours durant, ne s'absentant qu'une seule fois pour se nourrir. Elle l'avait depuis installé dans un lit confortable, sous des couvertures chaudes. Patiemment, elle attendait.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, Sevan sentit la panique montée en lui et il fallu plusieurs minutes avant qu'il ne se souvienne de tout. Il était vivant, mais en même temps, il était bel et bien mort. Un Vampire, voilà ce qu'il était aujourd'hui. Sa tête et son cou le lançait, il avait mal, très mal. Pire que ça, ça gorge le brûlait démesurément, mais il savait déjà ce que cela signifiait. Il grimaça en se redressant, sa tête n'appréciant pas du tout la manœuvre. Il sentit alors une main se poser sur la sienne, tournant la tête, elle était là, plus surexcitée que jamais.

« Mon amour ! Tu es enfin là... Comment tu te sens ? C'est douloureux ? Oui, c'est douloureux, je sais. Et puis il y a la faim. Oh la faim ! Ok, on va vite te trouver ça ! Il faut que tu m'écoutes d'accord ? Sevan, tu m'écoutes ? »

Il la fixait à présent d'un visage neutre. Il l'écoutait bien sûr, comment aurait-il pu ne pas entendre ? Sa voix aiguë s'élevait dans les airs et son débit de parole était atrocement rapide.  « T'es belle, mais qu'est-ce que tu parles trop comme fille.. ». Il l'appréciait, il ne faut pas croire. Le problème, c'est qu'il ne l'aimait pas. Pas comme elle, pas autant. Elle avait vu en lui une beauté incendiaire, une âme perdue à sauver. Personne ne peut en sauver une autre si cette dernière refuse de se sauver elle-même. Une bien jolie phrase, bien trop réelle qui collait à Sevan parfaitement. La jeune femme était bien consciente de l'amour à sens unique qui les unissaient, mais elle s'en fichait, elle était timbrée de toute façon. Il l'obsédait, d'une manière ou d'une autre. Sevan n'avait jamais caché la nature de ses sentiments, de toute façon, ni son désir de devenir un vampire. La jeune femme avait sautée de joie à cette idée, elle aurait l'éternité pour le convaincre.

Les yeux verts intenses le fixaient toujours, ils étaient inquiets cette fois. Les sourcils froncés, elle attendait une réponse de sa part, il comprit que son silence avait trop duré.

«  Je t'entends parfaitement Syndra, laisse moi juste le temps de récupérer un peu.. Il faut que je me nourrisse ».

Une jeune fille fût sa toute première victime. Elle était belle et il l'aurait très clairement attirée dans son lit si il n'avait pas ressentie cette Faim grandissante, obsessionnelle, insatiable. Syndra dû le forcer à arrêter de se nourrir, sous peine de tuer cette pauvre gamine. Elle ne devait pas avoir plus de 20 ans.


Ils passèrent ainsi des années ensemble, Sevan appris à contrôler sa Faim, à se contrôler lui-même. Il finit par développer le don de Chimérie, discipline qui ne lui plaisait que trop bien. Même au tout début, les effets qu'il pouvait produire l'amusait énormément. Ils voyagèrent ensemble dans de nombreux pays, découvrant et partageant un monde qu'il appréciait beaucoup plus en étant un vampire. Il aimait tout dans sa nature, absolument tout. Les sentiments de la jeune femme, d'abord amplifiés, finirent par tarir peu à peu. Elle comprenait, au fur et à mesure, que le jeune Wesley ne serait probablement jamais le garçon qu'elle espérait. Amants d’innombrables soirs, cela n'avait jamais été plus loin. Ils séjournèrent dans plusieurs villes, s'arrêtant parfois quelques années dans des capitales.

Ils remirent un jour les pieds à Manchester. Des années étaient passées depuis que Sevan avait quitté le foyer familiale et il n'espérait qu'une seule chose : que son père soit toujours en vie. Ne le trouvant pas affalé dans son habituel fauteuil, Sevan finit par retrouver sa trace dans un hôpital de la ville.  Vieux, voilà ce qu'il était devenu. Il ressemblait vaguement à l'homme que Sevan avait toujours connu. Lorsqu'il s'approcha du lit du malade, une nuit, le patriarche reconnu malgré tout son fils. Au moins, il ne perdait pas le tête. Quelque chose avait changé dans son regard, il n'y voyait plus cette perversion, cette violence qu'il y voyait autrefois. Peut importe. Cette nuit-là il tua son père, sans ciller. Il repartit sans remords avec la satisfaction des dernières paroles qu'il lui avait murmurées à l'oreille.

Des années plus tard, arrivant un jour à Shreveport, en Louisiane, les deux acolytes semblèrent d'accord d'y rester un peu plus longtemps que dans les autres endroits visités. Après tout, ils avaient déjà fait beaucoup et l'éternité leur offrait la possibilité d'en faire encore tellement plus. Une concentration d'êtres surnaturelles s'établissait en ces lieux, chose qu'il appréciait beaucoup. Les humains n'avaient que peu d'importance pour lui et rares étaient ceux pour qui il ressentait un quelconque respect.

Quelques années plus tard, Syndra ne se sentant pas l'envie de rester d'avantage, finit par prendre la route, seule, face au refus de Wesley de quitter la ville. Elle ne partit ni fâchée ni triste, ils se reverraient, c'était certain. Au fil du temps, une profonde affection s'était nouée entre eux, même du côté de Sevan. Elle était la seule à qui il avait osé dévoilé son terrible passé, la seule qui connaissait la raison de son retour à Manchester le soir du meurtre de son père. Il n'imaginait pas ne jamais revoir son visage de poupée. Lorsqu'elle s'éloigna, elle lui décocha un grand sourire, les yeux rieurs reflétant toujours cette lueur de folie. Elle agita sa main en l'air avant de lui envoyer un dernier baiser imaginaire et de se détourner de son regard. Le vampire esquissa un sourire en coin avant de s'écrier : « Ces parties de baise me manqueront quand même, ma belle !  » Syndra se tourna à nouveau, gardant son grand sourire, elle leva ses deux majeurs bien haut en lui adressant un baiser imaginaire. Elle savait qu'elle était plus que ça. Tout deux partirent en fou-rire et ce fût la dernière fois que les deux vampires échangèrent un regard.