DATE & LIEU DE NAISSANCE ☞ Denver et 20 janvier 1993 ; AGE ☞ 24 ans ; ORIGINE ☞ américaine ; CAMP ☞ humain d'abord ; ETAT CIVIL ☞ célibataireMETIER ☞ barman à DEVIL'S ARM ETIQUETTE ☞ Jovan vient de débarquer en ville, il n'est encore personne. Il traîne avec les humains d'abord, mais se fait discret. Il n'a pas envie de se faire remarquer. Dans le monde de la nuit et des concerts, on sait que ce n'est pas un mec à emmerder. Un mec nerveux, volcanique qui n'hésiterait pas une seule seconde à vous refaire la tronche si vous l'emmerdez.

Il n’avait que huit ans, il s’en souvenait encore, de ce jour où sa mère se prenait des coups après lui, pour le protéger, comme à chaque fois. Jovan gisait au sol et ne bougeait pas, l’arcade sourcilière éclatée, le sang coulant sur son visage encore jeune, mais déjà bien roué de coup. Son corps était fatigué et il ne bougeait pas. Il s’endormit même et ce furent les mains douces de sa mère qui le réveillèrent. Il ouvrit lentement les yeux tandis que sa mère épongeait le sang sur son visage jeune, le regardant avec douceur malgré l’œil au beurre noir qu’elle avait.
« Tout ira bien Jovan. Ce n’est pas sa faute… Il est différent.
- Différent ?
- Il n’est pas comme nous… C’est un garou. »

Un garou ? Il ne comprit pas et se racla la gorge.
« C’est quoi un garou ?
- Quelqu’un qui se transforme en bête. »

En somme, le monstre parfait pour un gamin de huit ans. Jovan se mit alors à haïr ce garou, ce monstre qui le battait le soir lui et sa mère. Il faisait des choses à sa mère, cet homme. Le garçon dormait à peine, bercé par les hurlements de sa génitrice. Un jour, deux ans après très exactement, ce fut le jour de trop, le coup de trop. Jovan se débattait, hurlait, sa mère le suppliait de se taire, de tenir bon. Son beau-père l’enferma dans un placard et les heures défilèrent. Le petit s’endormit, mais ce jour-là ce ne furent pas les mains de sa mère qui le réveillèrent, mais celles d’une flic. Jovan se souvenait encore de son regard. Il était doux et immensément triste. « Ta mère est partie, petit. » Partie ? Partie où ?! Elle ne l’abandonnerait jamais, elle lui avait promis, elle resterait toujours avec lui, il ne comprit pas. Il sortit du placard et se figea en voyant la cuisine couverte de sang, le sang de sa mère. « Maman. » Les mains de la policière furent incapables de le retenir alors qu’il se mit à courir et il se figea en se retrouvant face à quelque chose au sol couvert d’un drap blanc qui virait sur le gris. La policière le souleva et il resta complètement inerte. Il l’ignorait, Jovan ne mettra des mots dessus que des années après, mais cette chose au sol, c’était sa mère.

On aurait pu penser qu’il allait finir dans une chouette famille, mais ce ne fut absolument pas le cas. Il passa de famille d’accueil en famille d’accueil qui ne comprenaient rien à sa rage. Il suffisait que Jovan donne des coups, déchire des livres, hurle, casse des objets et c’était fini. On le frappait, on appelait l’assistant social et on lui disait de venir ramasser ce gamin trop difficile à dresser. Jovan était furieux, haineux du monde. A quatorze ans, il croisa un jour un gars alors qu’il venait de se prendre un coup de plus. Il se souvenait de ce gars les mains couvertes de cambouis, les ongles sales et le regard furieux, comme le sien. « Tu n’as pas autre chose à faire que hurler comme un cochon qu’on égorge ? »
Jovan fut vexé par ces paroles, clairement, il serra les poings. « Je ne hurle pas. » Il répliquait sans jamais avoir peur. Il vit le voisin sourire et s’éloigner, l’air de rien. L’adolescent aurait pu l’oublier, sauf que jour après jour, ils se croisèrent, se lançaient des piques et pis un jour, le « vieux » comme l’appelait Jovan, lui demanda de venir dans son garage, de se rendre utile. L’adolescent volcanique plongea les mains dans le cambouis et aida le mécanicien contre une modique somme. Il travaillait dur, ne bronchait pas et son esprit volcanique s’apaisait durant ce genre de moment.

Parfait on aurait pu dire, sauf que ce ne fut absolument pas le cas. Un soir, Jovan se prit le coup de trop de la part de son père d’accueil et l’adolescent disjoncta. Il le frappa si fort que l’homme se trouva au sol et que la mère, paniquée, alla chercher le fameux voisin mécano. Jovan se souvenait encore aujourd’hui de ses bras forts qui l’enserraient et cette voix rocailleuse qui s’éleva. « Suffit gamin. » Et il obéit.
Il fut déplacé de famille, encore. A chaque fois, il marquait les autres adolescents avec sa rage, mais aussi sa voix brisée et son charme en musique. A dix-neuf ans, il se libéra et partit à travers les Etats chercher son beau-père. Trouver des informations et chanter quand des groupes l’acceptaient.

Trois ans auparavant, il croisa sa route. Riley, son regard clair le fit fondre. Elle fit fondre l’homme brisé, l’homme qu’il était devenu après une adolescence tumultueuse. Il en tomba amoureux, follement amoureux et lui écrit même une chanson, sauf qu'elle ne s'en rendit pas compte. Pour le jeune homme, cela fut un signe. Il restait convaincu au fond de lui qu'elle méritait mieux que lui, un homme brisé. Qu'il la salirait par sa noirceur d'âme.
La vengeance fut plus forte que tout et il repartit quelques mois après en entendant parler de son beau-père. Et il arriva finalement trois ans après, à Shreveport.
Par rage, Jovan s’était engagé parmi les HA, mais en cachette, ne voulant pas se montrer publiquement avec eux. Il haïssait les CESS, les détestait de toute son âme. Il avait toujours été convaincu que sans eux, sans ses foutus monstres, sa mère serait encore vivante aujourd’hui.

Spoiler: