BILLIE ROSE KLEIN

Feat Michelle Williams

PRELUDE

DATE & LIEU DE NAISSANCE Un 13 avril 1981 en Lousiane ; ORIGINES Américaine. Billie n'a jamais mis les pieds en dehors des Etats-Unis ; CAMP Meute de Sheveport ; FORME ANIMALE Billie est une louve magnifique aux yeux chocolat. Plus petite que ses congénères, moins forte aussi, elle compense par son extraordinaire vitesse ; STATUT Simple membre au sein de la meute ; TYPE DE METAMORPHOSE Lycantrope pur sang, dominée ; ETAT CIVIL Mariée LIEU D'HABITATION East farm METIER Serveuse au Jazz Baby, il lui arrive aussi de chanter. Mais cela arrive très rarement, surtout ces derniers temps ; CLASSE SOCIALE Moyenne ETIQUETTE ...

Traits de caractères Décrivez les traits de caractères qui définissent votre personnage, vos qualités, vos défauts, vos phobies, etc… 150 mots minimum. 400 maxi.
Occupation nocturne Généralement les réanimateurs travaillent la nuit... D'ailleurs, avez-vous un emploi? A quoi occupez-vous vos nuits & vos journées plus simplement. Activité sportive, amis, cinéma, boulot… 150 mots minimum. 400 maxi.
Manies, habitudes & goûts Listez vos manies, vos habitudes, ce que vous aimez faire, ce que vous n’aimez pas, bref une petite liste pour montrer votre personnage sous son vrai jour. Facultatif
Transformation Quelle forme animale adoptez-vous, et pourquoi ? Comment se passe les transformations pour vous ? Vous faites parti de quelle meute ? 150 mots minimum. 400 maxi.
Convictions Que pensez-vous de la révélation ? Préférez-vous avant ou après la révélation ? En bref votre opinion sur la question. 150 mots minimum. 400 maxi.
Signes particuliers Vous avez un tatouage ? Une cicatrice ? Peut-être qu’il n’y a pas que votre don qui vous rend différent, dites-nous donc ce que c’est. Facultatif.

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Donner un sens à ma vie,
ça aurait été comme jouer la
5e symphonie de Beethoven
avec les ongles sur un tableau

Certaines personnes se perdent dans l’obscurité, se laissent entraîner puis tomber dans les ténèbres. En ce qui me concerne c’est différent. Toutes les nuits mon univers est blanc. Incolore et inodore. Silencieux. Dans ce monde sans repère rien n'existe, rien ne vie. Je suis apaisée, seule avec ma louve qui dors en mon sein, qui me protège et me tient chaud. En ce lieu on ne pense pas, on oublie tout. Un moment de paix, un moment pour nous. Puis une ombre traverse l'immaculée et ébrèche le calme qui nous berçait jusqu'alors. En voilà une deuxième, puis une troisième. Je devine le chaos qui les entoure, la panique qui les anime. cette même panique qui inexorablement monte en moi. Ma respiration s’accélère tandis que mon cœur menace de crever ma poitrine. J’ai le regard rivé droit devant, sur une mare de sang qui gagne du terrain. C'est une entité vivante et mouvante qui s'étend jusqu'à venir souiller la pointe de mes chaussures.
Je retrouve mon odorat en premier, c’est toujours ainsi que cela se passe. Crescendo. On ménage l’effet comme lors d’un fichu numéro de cabaret. Une odeur de poudre me pique les narines, agrémentée par celle de la mort et d’une pointe de peur. La colère s’élève alors comme un ras de marais qui déferle et brise tout sur son passage. Le musc du loup se mêle à la commune puanteur de l’humain. Les grognements accompagnent mes cris qui déchirent ma gorge, et pourtant, je continue. Indifférente à la douleur et au combat qui fait rage tout autour. J’abandonne mes pairs à leur sort pour faire face à ma propre bataille, à la vie que l’on m’arrache. Je serre le petit corps inerte contre mon cœur et prie pour la première fois de ma vie. Mais son dernier souffle s’échappe de ses lèvres d'enfant et je perds pieds. J'ignore le temps qui passe, les voix qui s'élèvent, les mains qui m'enveloppent. Je caresser ses cheveux encore et encore. Je le garde avec moi, dans mon giron. J’attends patiemment qu’il ouvre à nouveau les yeux, ceux de son père. Il le fera j'en suis persuadée, il le doit. J’attendrais indéfiniment s’il le faut. J’attendrais.

C’est sur un cri muet que Billie se réveille. Un froid glaciale secouant ses pauvres membres dénudés, elle observe les imperfections du plafond, écoute et identifie chaque petits bruits ; Le ronronnement du frigo, le bois qui craque, une chouette qui hulule... Alors seulement la jeune femme retrouve ses esprits et tâtonne pour envelopper son corps grelottant d’une chaleur réconfortante. Mais c'est d'une autre sorte de chaleur dont elle a besoin, une qu'elle désespère de retrouver mais qu'elle continue de chercher malgré tout. A sa façon. Pas toujours la bonne. Une maladresse qui apporte son lot de disputes. De fracas. Mais elle finit par obtenir de l’attention Billie. Pour un court instant, un instant douloureux pendant lequel les yeux de Clayton se pose à nouveau sur elle. Un regard qui se veut dur et froid. Pourtant il n'arrive pas à tromper la jeune femme qui perçoit une détresse faisant échos à la sienne. C'est à présent le seul moment de compréhension qu'ils partagent tous les deux, la seule chose qui les rapprochent encore si ce n'est le fantôme d'un amour attendant de disparaître ou d'être appelé.Elle n’est pas la seule à souffrir Billie, et ça la réconforte, autant que ça la tue. Silencieusement elle se redresse et jette un coup d’œil à Clayton étendu à ses côtés. L’espace d’un instant elle pense à le toucher, avance sa main mais suspend son geste. Comme à son habitude il se déroberait, la rejetterait et ce soir elle se sentait trop lasse pour essuyer une nouvelle défaite. Il ne bouge pas mais elle sait qu'il est réveillé, comme à chaque fois qu'elle fait se rêve, qu'elle se souvient. Lui aussi dors mal. Billie pose une main sur son cœur et frotte doucement dans l'espoir d'écarter la souffrance. Elle a tellement besoin de lui, son manque la consume de l'intérieur. Elle se meurt à petit feu Billie. La louve exècre sa faiblesse. Sa détresse est silencieuse transpire par tous les pores de sa peau. Elle se lit dans ses yeux, se remarque dans ses gestes, s'entends dans ses paroles. Mais le monde y est imperméable, sourd et aveugle, peu désireux de lui tendre la main. On l'évite, on change de sujet. On se refuse à s'aventurer sur ce terrain là, à parler psychologie. C'est ainsi que cela se passe quand une personne perd un être aimé et n'arrive à faire son deuil. Le spectre qui plane au-dessus de leur tête semble faire fuir les plus téméraires. Comme si la peine était une maladie contagieuse. Dans un soupire elle quitte le lit conjugale et se demande où est passé l'habituelle chaleur propre aux lycanthropes. Deux mois qu’elle a froid la petite Billie.

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C’est avec soulagement que je coupais le moteur et m’extirpais de ce que mon entourage appelait affectueusement une épave. Quotidiennement, je balayais les critiques à son encontre d’un revers de la main, me contentant d’hausser les épaules et d’afficher un sourire indifférent. J’étais l’heureuse propriétaire de cette voiture depuis mes dix-neuf ans et je refusais catégoriquement de m’en séparer tant qu’elle pouvait encore rouler. La familiarité de l’habitacle et le bruit du moteur me rassurait presque autant qu’une tasse de chocolat chaud à déguster confortablement chez soi. J’étais exténuée et tout le long du trajet, j’avais du rassembler les dernières forces qu’ils me restaient pour garder les yeux ouverts. Je claquais la portière de ma vieille golf, seul moyen efficace pour que celle-ci se ferme correctement, et humais l’air frais de la nuit. Si mon ouïe m’avait déjà informé de la présence de plusieurs personnes, mon odorat me permit de les identifier ce qui eut pour conséquence de me crisper d’avantages. Je ne portais pas particulièrement ces membres de la meute dans mon cœur, et pour cause ! Scott et Richard étaient des crétins, mais des crétins dominants. Je devais donc souvent m’écraser et cela me coûtait énormément. C’est donc en pestant intérieurement que je gravis les trois marches me séparant de la porte d’entrée, puisque à cette distance, même un murmure pouvait être détecté. En temps normal je ne m’en serais pas privé, mais il était une heure du matin et j’étais vraiment trop crevée.
La porte n’était jamais fermée à clé, c’était inutile à East Farm, territoire de la meute sur lequel la majeur partie avait élue domicile pour des questions de sécurité. En entrant je croisais le regard de Clayton, juste quelques secondes, avant qu’il ne se concentre sur les images qui défilaient à la télévision. C’était comme ça maintenant, juste pour s’assurer que tout va bien. Le reste du temps il le garde baissé ou le fixe résolument ailleurs. « Tu as une sale gueule Billie ! » Je ne m’en offusquais pas, c’était la manière habituelle de Richard pour saluer les gens. Toujours un mot gentil. Je lui répondis d’une grimace et fis demi-tour pour accrocher mon manteau sur la patère de l’entrée. Je n'avais qu'une envie, prendre une douche, m'écrouler sur mon lit et oublier la migraine qui vrillait à présent mes tempes. « Hey Billie, rends-toi utiles et ramène-moi une bière. » Alors que je revenais au salon, ma bonne résolution vola en éclat. Son petit air supérieur et le claquement de ses doigts destinés à appuyer l'ordre donné furent de trop. « Pourquoi ne pas aller te la chercher toi-même Scottie, mon service est terminé. »

(uc)