J’ai vu le jour au mois de mars, quand le temps était encore frais et que le vent venait faire siffler les fenêtres. Malheureusement pour moi, je n’avais pas la chance de naître dans de bonnes conditions ni dans une bonne famille. Je n’avais même pas l’usage de la parole que je pouvais voir le visage de ma mère qui me regardait, sans aucun amour dans ses yeux, comme si je n’étais qu’une étrangère alors que j’étais sa fille. Cette impression ne changeait pas. Ma vie était dépourvue de père, je n’avais que son nom et rien de plus. Ma mère ne voulait me dire aucune information sur lui ou je pense plutôt qu’elle ne devait même pas savoir qui il était vraiment. Ne soyez pas choqué par mon récit parce que je n’ai aucune considération pour ma maternelle. Mon enfance était pour moi un enfer, quelque chose d’impossible à oublier qui reste gravé au fond de moi comme une blessure, la seule qui ne peut pas réellement se soigner. J’ai appris très vite à prendre soins de moi, à faire les choses toutes seules parce que ma mère ne faisait que boire et attendre je ne sais trop quoi, surement l'apparition de mon père. La seule chose de bien que ma mère a décidé de faire pour moi, c’était de m’avoir envoyée à l’école, mais même cela était un réel calvaire pour moi. J’avais de la difficulté à me faire des amis parce que je ne savais pas réellement comment le faire, mais aussi à cause de mon pouvoir. J’en voulais à ma mère pour ce pouvoir et pour ma vie, j’étais triste et je ne recevais aucun amour de ma famille. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais différente et pourquoi j’étais munie de quelque chose d’aussi spécial. Les autres semblaient voir cela sous un mauvais œil, mais je ne pouvais rien faire pour changer cela. La seule chose qui me faisait réellement du bien, c’est quand j’allais dans mes cours de musique. Mon professeur disait que j’avais un don et il me laissait jouer du piano. Je pense que c’est le souvenir le plus heureux que j’ai de mon enfance.

Comme tous les soirs, je devais faire du temps supplémentaire. Je venais de sortir d’une opération grave et j’avais encore du sang sur les mains. Je me dirigeais vers la salle de bain qui nous était réservée et je passais mes mains sous l’eau, laissant quelques tâches partir par la même occasion. J’étais complètement exténuée. J’allais finir par me tuer au travail et c’est bien la seule mort que j’envisageais. Je posais mon regard noisette sur mon reflet, j’avais le teint un peu laiteux, les yeux quelque peu cernés. Il devait être pas loin de minuit et l’opération avait eu quelques complications, mais rien de très grave. Je poussais un soupire en me passant un peu d’eau sur le visage, pas question de partir tout de suite, je voulais voir si tout allait bien pour mes patients. Il n’était pas question de les réveiller, mais de faire mon tour habituel. C’est une heure plus tard que je me dirigeais vers les casiers afin de retirer ma veste de médecin et d’enfiler une paire de jeans, je détachais mes longs cheveux pour les laisser tomber dans mon dos et j’allais vers la porte. Tout était calme, tout était parfaitement tranquille et parfois, ça me faisait étrange d’être dans un calme aussi plat. Je poussais la porte de l’hôpital et je jetais un regard circulaire à ma montre, il n’était pas loin d’être une heure de matin. Je sentais la fatigue ronger mon corps et engourdir mes sens. Une chance que je venais à pied et que je ne restais pas loin de l’hôpital, j’avais prévu le coup.

Je marchais sous le claquement de mes talons vers ma demeure. Les rues étaient vides et beaucoup trop tranquilles. Je ne sais pas pourquoi, je m’attendais à ce que quelqu’un ou quelque chose surgisse de nulle part. La brise était froide et je refermais mon manteau contre mon corps frêle. Je me sentais étrange, comme si quelque chose allait m’arriver, mais il n’y avait que l’écho de mes pas derrière moi. Ma maison n’était pas très loin, mais j’avais entre d’entrer dans son confort douillet et de fermer portes et fenêtres. Je me sentais bien plus à l’aise dans l’hôpital et si je le pouvais, surement que je dormirais là-bas même si ça n’avait rien de très saint. Après quelques minutes de marche et de nervosité, je voyais ma demeure se dessiner sous mes yeux et je sortais rapidement mes clefs pour les enfoncer dans la serrure. J’entrais et je fermais rapidement la porte m’appuyant contre celle-ci. Je ne sais pas pourquoi ce malaise était venu prendre place en moi, mais j’allais bientôt comprendre. Mon téléphone se mit donc à sonner. Qui pouvait bien m’appeler à une heure aussi tardive?

Je plongeais ma main dans mon sac pour sortir mon téléphone et posais mon regard sur l’afficheur. C’était le numéro de ma mère. Comment est-ce qu’elle avait pu avoir mon téléphone? J’avais pris soins de mettre tout au nom de Satyne et rien au nom d’Anna. Je sentais un tremblement prendre place dans ma main et une douleur vive parcourir mon corps. Je ne voulais pas répondre, mais je me demandais ce qu’elle pouvait me vouloir. Peut-être était-ce important. Ma curiosité venait prendre place sur ma rage grondante alors que j’ouvrais le téléphone pour le poser contre mon oreille. Je laissais un silence s’installer avant de finalement parler. Ma voix était fébrile, éraillée, mais je tentais d’y glisser de l’indifférence.

« -Allo?»

Ma famille. Est-ce que c’est vraiment nécessaire que j’en parle encore? Pour moi, elle n’existe plus, elle n’est qu’un souvenir lointain que je tente d’effacer, mais qui reste. Un parasite, un poison, un déchet qui me hante. J’en veux encore à ma mère et je ne garde aucun contact avec elle. Pensez ce que vous voulez, mais ça ne changera strictement rien à ma décision.

➽ pseudonyme. Meery ➽ âge. 21 ans➽ code du règlement. Eh bien il ne manque plus que le thème musical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu’on pourra commencer.➽ avis général à propos du forum. Il est superbe, très complet mais y'a beaucoup de chose à lire et les scénario sont super ^^ ➽ avatar utilisé. Nina Dobrev