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 Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE

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MessageSujet: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 19:24

« Le fou copie l'artiste, et l'artiste ressemble au fou. »
Darius Junior Lightner


© K

Prélude

date et lieu de naissance. 5 Janvier 88, Miami nationalité. Américaine camp.Mal type de magie. Magie noire statut occupé. / classification. Dangereux état civil.Célibataire lieu d'habitation. Un immeuble en ruine réaménagé par ses soins dans le quartier de Stoner Hill. métier. Faussaire étiquette qui vous est collé. Pour avoir une réputation, il faut connaître des gens. Darius fréquente trois cercles, les tenebrae qui le craignent un peu, mais lui font paradoxalement confiance car il suit aveuglément Godric, le marché noir qui le sait honnête, très bon travailleur et fournisseur hors pair, bien que trop souvent en retard et un brin dérangé, et les autres. Eux, bah, ils peuvent le prendre pour un fou.


I. I want know who you are

traits de caractère.


Tout ne tourne pas autour des différentes maladies psychiques de Darius. Non, ce n'est pas parce qu'il est bipolaire et dépourvu d'empathie qu'on le considère comme tel. Il y a d'autres choses, vous savez, des petits détails importants, des traits qui font que il n'est pas que.

Par exemple, il est curieux. Très curieux. A vrai dire, il veut tout savoir, tout savoir sur tout. C'en est d'ailleurs assez maladif puisqu'au fond, cela le transforme en effet en puits de savoir sans fond. Dans toutes les matières, Darius souhaite découvrir un maximum de choses. Amateur et dépourvu d'années d'études derrière lui, il apprend malgré tout des termes techniques très pointus et essaie d'appliquer ce qu'il a appris. Autant théorique que pratique, il construit et peint très souvent, en fait ses passes-temps et son gagne-pain. S'il n'arrive à créer, cela lui est véritablement impossible, recopier lui est d'une aisance folle. Suivre un plan à la lettre, une recette, ou reproduire un tableau est un jeu d'enfant pour lui.
Durant ses années en prison, il a passé un temps incroyable à dévorer des notices, des plans et, une fois sorti, il s'exécuta à construire toutes ces choses. Un meuble Ikea ne lui pose aucun soucis, naturellement, comme des constructions bien plus complexes, bien plus ardues. Un véritable ingénieur.

A vrai dire, Darius est atrocement méticuleux. Tatillon, presque maniaque dans le sens urbain du terme, s'il est bordélique dans son appartement, sur son bureau, le rangement est millimétré et sa façon de travailler extrêmement précise. En effet, il n'a pas le temps d'essayer plusieurs fois une même chose, il a déjà perdu trop de temps, alors il met toutes les chances de son côté en ayant une organisation consciencieuse. Maladivement consciencieuse.
Pourtant, à côté de cela, le jeune homme est incapable d'être sous l'autorité de qui que ce soit. En sortant de prison, il essaya de gagner sa vie relativement honnêtement, mais recevoir des ordres, exceptés de Godric ou allant dans le sens et l'intérêt de son mentor, lui est étranger. Darius est incapable de respecter toute forme d'autorité. C'est peut-être pour cela qu'il s'exclut de la société et vit au crochet du marché noir.

Car oui, lorsqu'on est évadé de prison, qu'on se fait passer pour mort, on ne peut clairement pas voter pour les prochaines élections. Ce n'est pas possible, ce n'est pas légal. Plutôt létal, en injection, si vous voyez ce que je veux dire.
Cela signifie que Darius ne peut rien faire d'officiel, en théorie. Mais baigner dans le marché noir, et être faussaire, autorise de nombreuses possibilités, notamment celle de la clandestinité et des faux papiers. Oh, des faux noms, il en a. A vrai dire, créer des papiers d'identités fallacieux est l'une de ses spécialités, l'une de ses principales ressources financières -avec la contrefaçon d'oeuvre d'art-, alors qu'il se nomme George, John, Bob ou David, cela lui importe peu. Il s'agit juste d'une tâche administrative, tout simplement.
Mais, ces changements d'identités l'ont rebuté au début. En effet, il voulait vivre sa vie, découvrir la liberté, l'air frais de la nuit, les fêtes. Mais, il ne pouvait pas, sa tête était mise à prix. Cependant, si son nom changeait, et qu'un permis le démontrait, il n'avait plus rien à craindre. Ainsi, il se mit à fréquenter le monde de la nuit, découvrit les joies de l'alcool mais s'arrêta bien vite. Ouvert d'esprit et plus ou moins joyeux, ses maladies s'amplifient au contact de l'alcool, et se retrouver en pleine crise de mélancolie en boîte fait tâche, vous voyez. Alors, il continue de fréquenter le monde de la nuit, d'un regard distant cependant. Et puis, il y a le problème des filles. Darius se sait attirant, mais il n'arrive pas à draguer. Absolument pas, maladroit, incorrect, il sent toujours un vide lorsqu'il aborde une demoiselle. Sans doute une cicatrice de la prison, cicatrice enflée par son absence d'empathie.

Car oui, l'une des maladies psychiques de Darius l'empêche d'éprouver quoi que ce soit. Oh, il est agréable à vivre, enfin presque. Il essaie d'être sympathique avec ses amis, mais, comment dire. Il est totalement dépourvu d'empathie envers les humains, mais non envers les animaux. Que vous riez ou pleurez, cela ne l'effleure même pas. Et s'il vous blesse, il n'en éprouvera qu'un remord égocentrique ; pas qu'il soit gêné d'avoir heurté la sensibilité d'une personne -amie ou non-, il regrettera d'avoir prononcé ces mots et de ne pas avoir géré la situation. Par contre, les maltraitances sur les animaux, un arbre mort ou un animal triste le toucheront au plus au point.
Et puis il y a sa paranoïa, vous savez. On ne sort pas indemne d'années d'enfermement. S'il ne se croit pas en permanence traqué par les forces de l'Ordre, il s'imagine de nombreux ennemis. Enfin, il ne se les imagine pas, ils existent, mais leur traque de sa personne est juste exagérée dans son esprit. Ce qui fait que son chez lui aussi blindé qu'un coffre fort suisse, si ce n'est plus.

Bon, vous l'aurez pas compris, il n'est pas que, mais son comportement tourne tout autour. Il est quoi, au juste ? Eh bien. Impulsif, sociopathe, bipolaire, au bord de la folie. Cela vous va ?
Son impulsivité, en soi, est bénigne. Disons juste qu'il a du mal à gérer ses émotions négatives. Il veut profiter de la vie au maximum, et lorsqu'on lui met des obstacles, des contraintes, disons qu'il s'enflamme rapidement. Seulement, sa colère est plutôt une ire. Esprit jeune dans un corps plus âgé, Darius est un véritable monceau de paille devenant bûcher à la moindre étincelle. Sa rage lui fait perdre les limites de la raison, l'emporte au loin, mais comme il s'agit que d'une simple émotion, il arrive aisément à se calmer, ou pas. Du moins, c'est possible, physiquement possible, mentalement possible.
Sa première maladie, la sociopathie, se caractérise donc par un total manque d'empathie (les émotions mais non les sentiments), comme dit plus haut, je ne me répéterai pas, mais ce n'est pas tout. Il s'agit d'un total effacement de la société. Pour lui, les lois n'ont aucun sens, les limites sont inutiles et anormales et la morale, la normalité, ne sont que des bribes de souvenirs. Au départ, son unique symptôme était son manque d'empathie envers les autres, mais les années sous les verrous lui ôtèrent tout sens moral, sauf le sens religieux. Si son expérience, et sa maladie sans doute, lui ont gommé toute foi -à moins qu'il ne réalise être du côté de l'Enfer et non du Saint Siège-, ses dernières normes d'éthiques sont celles inculquées par le Père. Ainsi, sa logique totalement déformée reste relativement manichéenne. Il y a les bons et les méchants, et s'il sait qu'il ne tuera point, qu'il ne volera point, déroger à la règle ne le dérange pas. C'est comme si la société n'était qu'un livre d'images.
Et puis il y a sa bipolarité, ou maniaco-dépression. Cette maladie est beaucoup plus simple à expliquer, il s'agit simplement d'excès. A tout moment, Darius peut entrer en phase mélancolique ou en phase d'hypomanie. La première le plongera dans une terrible peine, une dépression sans fond le menant à détester tout ce qui le touche, et en particulier lui. Au contraire, la phase d'hypomanie sera celle d'euphorie pure, de réflexion intense. Là, il deviendra terriblement bavard, désireux d'exprimer le fond de sa pensée, à tel point que ses mots se "doubleront" parfois, rendant son discours incohérent, car sa pensée sera véritablement accélérée. Une première idée viendra, et sans même qu'il ait le temps de la découvrir entièrement, une seconde pointera son nez, puis une troisième. En bref, tout se bousculera dans son pauvre cortex, tout deviendra confus mais terriblement prolifique. Un brouillon gorgé d'idées. Mais, si l'hypomanie n'était que ça... Puisqu'il est euphorique, il veut partager cette joie avec ses amis, ses proches, et entreprend des projets fous, totalement absurdes, qui n'ont de sens que pour lui, à cet instant précis. Et s'il a pour but de vous faire plaisir, cela vous peinera ou, du moins, vous mettras dans des situations embarrassantes.
Oh, et bien sûr, la bipolarité lui apporte, de temps à autres, des hallucinations et des délires rien qu'à lui.
Vous comprenez le dernier point, le au bord de la folie, maintenant ?

occupation diurne.


Le quotidien de Darius est totalement hasardeux, impossible à décrire. En effet, très souvent son caractère le rend instable, impulsif et totalement incontrôlable, alors il lui est impossible de savoir ce qu'il fera dans la journée, voire une heure plus tard. S'il essaie de garder un rythme stable, à savoir mettre le réveil à 8h tout les jours, Dimanche inclus, ce qui suit son réveil demeure terriblement hasardeux.
Sans travail régulier, Darius agit légèrement à l'instinct, à l'envie. Il fait ce qu'il veut, mais respecte ses commandes qui lui prennent du temps. Généralement, ses activités pointilleuses l'absorbe une grande partie de la journée ; créer des mécanismes d'une complexité incroyable ou apprendre et s'exercer en magie. Mais, il se peut qu'il ne fasse rien de cela car les ordres de Godric passent toujours en priorité. Toujours.


manie, habitudes & goût.


→ gaucher ;
→ végétarien ;
→ se refuse à avoir des animaux domestiques ou des plantes chez lui ;
→ paranoïaque, sa maison est blindée de sorts ;
→ après chaque crise d'hypomanie ou de mélancolie, Darius s'épuise dans le sport ;
→ boit du thé en grande quantité ;
→ ne supporte pas la vulgarité ;
→ ne se drogue pas, ne prend pas de médicaments ;
→ assez bordélique, a une hygiène de vie douteuse, bien qu'il se lave régulièrement ;
→ sa chevelure est sacrée, va chez le coiffeur tout les mois ;
→ ne supporte pas avoir de la peinture sur les mains ;
→ laisse toujours son portable sur vibreur ;
→ n'aime pas acheter des vêtements ;
→ se lève tout les jours à 8h précises ;
→ aime bien cuisiner, mais la vaisselle s'entasse car il ne la fait jamais ;
→ est toujours pieds nus chez lui, et lorsqu'il est pieds nus juste après l'une de ses crises, il lui arrive de courir sans chaussures ;
→ fume beaucoup ;
→ n'aime pas les espaces trop restreints, trop sombres ;
→ se promène régulièrement en forêt, écouteurs sur les oreilles ;
→ s'arrache souvent ses peaux mortes sur ses lèvres gercées, et apprécie le goût cuivreux se répandant dans sa bouche ;
→ aime faire craquer ses doigts ;
→ regarde beaucoup de cinéma d'auteur, est un grand fan de Tarantino et de Monroe, mais il reste toujours seul devant sa télé ;
→ homosexuel refoulé, sa vie sexuelle est un véritable désert, allez savoir pourquoi ;
→ aime visiter les églises et tripoter des chapelets pour se détendre ;
→ n'aime pas les boissons gazeuses ainsi que beaucoup d'alcools ;
→ écoute beaucoup de musique, particulièrement le jazz de John Coltrane ou Thelonious Monk ;
→ adore les tableaux de Buffet, en particulier La chouette ;
→ voue une véritable fascination pour les Kinder Surprise -objets interdits à la vente aux USA- bien qu'il ne garde pas les cadeaux, il aime juste les construire ;

magie utilisée.


Pour Darius, la magie n'a aucune limite. Ainsi, il est expert en magie noire, usant de l'énergie en et autour de lui pour faire le mal. Calme, méticuleux et observateur, il est relativement lent dans l'utilisation de ses incantations, mais il vise toujours des points faibles, fatalement précis. N'ayant eu accès à aucun grimoire ou à un autre sorcier pour découvrir, apprendre et s'améliorer, les capacités de Darius ne sont pas bien étendues. Seulement, les quelques domaines où le sorcier pratiquent, il y excelle.
    L'occlumancie :

Il s'agit là de sa spécialité. Totalement imperméable aux attaques psychiques, l'esprit de Darius est protégé par une puissante barrière. Un mur impénétrable et imposant s'abattra sur quiconque tentera d'altérer la psyché du jeune homme. Pourtant, paradoxalement, il est incapable d'user de télépathie ou de quelques sorts mentaux.
    L'enchantement d'objets :

Magie lui ayant permis de survivre en prison. Minutieux et patient, le jeune homme applique à la perfection les enchantements trouvés dans les grimoires, seulement il est capable d'y mettre du sien, de ne pas que reproduire, faisant de ce domaine une véritable spécialité.
    Le dessin :

Il ne s'agit pas d'une discipline à proprement parlé, encore moins d'une magie, mais Darius a une mémoire photogénique implacable. Associée à sa minutie et son organisation, il est passé expert en création de sceaux et de cercles pour les rituels. Cependant, il ne peut que reproduire les oeuvres déjà existantes, déjà faite, et en aucun cas y mettre du sien. En soi, il est juste plus rapide que les autres et ne fait pas d'erreur.
Mais, en associant sa capacité à enchanter, celle à dessiner et celle à créer des objets les plus ingénieux, Darius est capable de fabriquer de réels talismans, semblables à des runes, bien qu'ils ne s'agissent à proprement parler de cela.
    L'invocation de démons :

Loin d'être expert dans ce domaine, sa curiosité maladive le pousse à découvrir le côté sombre de cette magie. A vrai dire, il adore ça, mais il ne peut pas encore invoquer et contrôler de puissants démons, loin de là. Cependant, lors des rituels d'invocations à plusieurs, il est un véritable outil intéressant.
    La magie ancienne :

Il n'a jamais pratiqué cette branche, mais elle l'intrigue énormément, alors il s'en intéresse beaucoup, et s'exerce afin qu'un jour, peut-être, il puisse se lancer dans cette magie.

    Déclin :

C'est son don.
Lorsque Darius est empli de tristesse, son affliction se répand sur toute vie autour de lui, la rongeant, la brûlant, l'anéantissant. Cet effet est essentiellement visible sur la flore qui dépérit lentement, se fane, meurt et tombe, pourrie. Mais, les animaux eux aussi se nécrosent, se fatiguent jusqu'à ne plus tenir sur leurs frêles jambes, tombant jusqu'à ne plus se relever. Les humains, eux, ne sont que des animaux, plus vaillants peut-être, mais subissant les mêmes affres médicales. Seulement, ils mettent plus de temps à péricliter. Un autre aspect est à voir, celui sur le microscopique : les virus et autres organismes minuscules subissent l'emprunte de Déclin, en quelques instants ils s'évanouissent. Ainsi, les personnes subissant l'effet de cette aura néfaste verront leurs maladies s'évanouirent mais aussi leurs défenses immunitaires s'effriter. C'est pourquoi, après ses crises de mélancolie ou après avoir lancé volontairement son don, Darius tombe très souvent malade, devenu immunodéficient, tout comme les personnes à proximité de lui. .

conviction.


C'est une question idiote, non ? Un piège ? Avant la Révélation, Darius se trouvait en prison, après, il s'est découvert un mentor. Alors.
La Révélation lui a permis de découvrir ce qui se trouvait dans le monde, et d'apprendre comment les réduire en bouille. Il ne chasse pas, disons plutôt qu'il veut les dominer. Et puisqu'il fait un peu peur, entre sa folie et ses moments où il siffle "Rico Rico Rico" et que tout autour de lui se met à faner, mourir, il y arrive. Disons qu'il apprécie sa vie et qu'il ne l'imagine pas autrement.
Sinon, pour parler de ses convictions, disons que pour lui, un sorcier est l'évolution de l'humain, alors que les autres CESS sont plutôt des humains génétiquement modifiés. En écologiste, Darius n'aime pas les OGM, et si un vampire est peut-être plus puissant que lui, plus fort que lui, cela ne l'empêche pas de vouloir le dominer. Cependant, la priorité reste les humains qui empêchent les sorciers de vivre librement.

signes particuliers.


Physiquement, rien de particulier le rend différent, excepté ses yeux bleus associés à son teint hâlé.



II. A true story



test rp.


L'heure tournait, impassible. Sur la grande horloge silencieuse, empruntes noires inscrites à même le mur blanc, l'aiguille défilait, métronome régulier et infini, depuis des heures sans que personne ne la regarde. L'ampoule électrique illuminait le grand loft, son regard divin scrutait les dalles aussi blanches que les murs. Ici et là jonchaient des livres ouverts ou fermés, des objets divers, une fourchette, un emballage de pizza, un drap... et un homme affalé sur le sol, bouche embrassant l'immaculé dalle et corps en étoile de mer.
Blond, les yeux verts et la barbes rasées ce matin, il ne ressemblait en rien à l'habitant de la demeure, absolument en rien. Ses orbites inanimées scrutées la roue tournant inlassablement face à lui, fournissant de l'énergie à toute la maisonnée, l'ampoule, le frigo, les chauffages l'hiver. Le symbole même de l'autarcie de l'appartement continuait son roucoulement régulier alors que l'autre, là, respirait lentement, endormi par mégarde. Il observait, inconscient, le cycle infini, la roue, l'horloge.

Il n'y avait rien, rien que la poussière qui s'entassait dans une mesure infinitésimale. Un mince linceul se déposait alors qu'au loin le Soleil de Louisiane cherchait à atteindre son zénith, perçant de ses rayons ardents les baies vitrées enchantées, amplifiant la lumière dans la demeure, créant des kaléidoscopes d'ombres et des arcs-en-ciel de couleur par endroits, comme si le verre avait les propriétés des primes, ou des cascades habillées d'embruns. Il n'y avait rien, rien excepté ce souffle régulier et cette roue au mouvement infini, perpétuel, et cette ampoule inutile.

Une porte claqua au loin, suivie de près par des pas grimpants l'escalier en toute hâte.
Il arriva devant la porte de son chez lui, une porte d’apparence trompeuse, délabrée, détériorée, à la peinture s'écaillant par endroit. Elle grinçait même lorsqu'on l'ouvrait, et si elle ne grinçait pas, et bien... Le jeune homme plaça la clef dans la serrure, joua du penne rouillé et lorsqu'enfin le déclic eut lieu, il poussa la paroi de bois. L'antichambre donnait sur un petit escalier de meunier, bien droit, bien raide, relativement poussiéreux mais peu décoré et peu éclairé, sans rangement aucun excepté un perroquet à côtés des marches, histoire de poser le manteau hivernal. Mais il n'en avait pas, il n'avait rien qu'un fin pantalon de toile et un tee-shirt à manche longue, au vue des températures extérieures, cela expliqua pourquoi Darius tremblait.
Il posa son pied nu en le calant sur le rebord de l'escalier, et fit de même avec la seconde marche, et la suivante... Le tout lui donnait une démarche de canard, mais qu'importait. Lui savait que si l'on montait l'escalier en posant ses pieds au centre, cela activait un sort qu'il avait lui-même placé. Oh, une marche, cela n'était rien, mais la totalité risquait de bien massacrer le pauvre homme marchant dessus. Et en descendant, eh bien, grâce à un subtil système de pression et en connaissant le système de marche d'un humain, qui pose d'abord son talon puis la pointe de son pied, le sort ne se lançait pas. Il pouvait sortir en courant à tout moment sans subir l’algorithme complexe des enchantements posés au préalable. Et puis vint la porte au sommet du chapelet de marches. Là, un homme lambda se serait rué sur la poignet pour se stabiliser et terminer tranquillement la montée, mais Darius s'y refusa. Il enfonça de nouveau une clef dans la serrure et mis un tissu entre son derme et le cuivre de la poignet avant d'ouvrir la porte.

La luminosité de son loft lui fit plisser les yeux, et d'un geste simple coupa la lumière qu'il avait oublié d'éteindre en partant. Trempé de sueur, il déambula sur les dalles froides de son appartement et se dirigea vers la douche, en ayant naturellement fermé la porte. Mais il sursauta en voyant l'homme affalé sur le sol et devina qu'il était entré par effraction sans connaître les myriades de sorts protégeant l'appartement. Nonchalament, il le retourna, et d'un claquement devant chaque oeil, il le réveilla. L'homme poussa un hurlement en voyant un Darius ébouriffé et trempé de sueur.

« Tu fais quoi ici ? T'es qui au juste ? Si tu viens pour le Dali, je ne l'ai pas fini. Et cherche pas à te lever, je n'ai pas levé l'enchantement sur tes jambes. »

Le sorcier s'éloigna du jeune homme, ignorant alors ce qu'il faisait. Il se baissa, ramassa une serviette et commença à se sécher sa transpiration. Il entendit alors un mouvement de tissu derrière lui. Devinant ce qui se passait, il fit volte-face et fixa l'intrus qui avait sa main glissé sous son manteau. Aussitôt, il leva le poing fermé et scruta l'émissaire supposé avec un regard noir. Tétanisé, l'allongé sorti de sa poche intérieur un 9MM, mais au même moment Darius ouvrit sa main et de là roulèrent les balles du chargeur.

« C'est ce que tu cherches ? Tu veux me menacer ? Tu oses menacer un sorcier ? Comme quoi, même malgré la Révélation, les humains sont toujours aussi idiot. »

Il marcha alors sur le pauvre homme en quelques immenses enjambées, s'agenouilla à ses côtés. Ses yeux se plantèrent dans le regard paniqué de l'intrus.

« Je veux bien le finir, je ne demande que ça ! Mais, tu sais, avec un revolver sur la tempe, on ne va pas plus vite. Au contraire. Et puis, je n'ai pas que ça à faire tu sais. Hier soir, je me suis couché tard alors que je devais finir le Dali. Mais j'ai réalisé que c'était l'anniversaire d'un ami qui, alors j'ai cherché un cadeau pour lui. J'ai cherché, j'ai cogité, et j'ai trouvé. Il aime mater les femmes, tu comprends. Je lui ai payé quelques demoiselles que je lui ai envoyé à son travail, il travail la nuit. Mais, comme je n'ai pas de compte en banque, j'ai payé avec le sien. Réalisant ça, j'ai pris une enveloppe que j'ai remplie de billets verts, j'ai marqué dessus "pour tes filles" et j'ai donné le tout à sa femme. Tu comprends maintenant pourquoi je n'ai pas fini ton tableau ? Non ? Sa femme habite à l'autre bout de la ville. »

Darius se leva, quitta du regard la victime de cette tirade, et se dirigea vers sa salle de bain.

« Mais, je comprends la nécessité de la ponctualité. Alors, dès que je suis calmé, je m'atèle à la fin de la peinture. »

Il s'éloigna alors du prisonnier, ne le libérant pas de la paralysie de ses jambes et ignora ses jérémiades alors que l'eau se mit à couler dans sa baignoire.

Vous ai-je dit que le mécanisme d'enchantements le plus complexe réside dans les serrures ? Elles sont simples, anciennes, aisément crochetable. Mais, si quelqu'un ouvre la porte, que ce soit en la cassant ou en usant de fausses clefs, le chambranle de la porte darde ses mauvaises ondes sur le passant. Seul les clefs de Darius, enchantées, désactivent temporairement le mécanisme qui, s'il n'avait pas croisé ces clefs, se serait activé.
Pauvre homme.



famille.


Ils sont tous morts. Tous. Sa mère, son père adoptif, son frère ainé, ses deux soeurs cadettes, son père biologique. Tous morts. Et il n'en est pas endeuillé, loin de là, puisqu'il est celui qui s'est emparé de leurs derniers souffles. Une part de regret rongea le jeune homme lorsque sa mère succomba, mais il usa de cette rancoeur, de cette tristesse, pour éliminer son père biologique.
Mais après elle resta, demeura et s'enfouit au fond de son âme. De temps à autres, elle revient, doublée de sa mélancolie habituelle, et saupoudre ses pensées d'amertume.




III. That thing I want to tell you

pseudonyme. K âge. De 9 à 99 ans code du règlement."Et bien il ne manque plus que le thème musical de Dracula prince des ténèbres et je crois qu'on pourra commencer avis général à propos du forum. Je le visite régulièrement depuis... longtemps maintenant avatar utilisé. Dane Goodwin


Dernière édition par Darius Lightner le 18/2/2012, 23:16, édité 15 fois
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 19:25

II. A true story


histoire.


Prologue.


Ils étaient trois. Trois. Cela suffisait. Cela a suffit.
Ils étaient trois. Trois adultes responsables, intelligents, qui réussirent à broder son univers. Ils étaient trois.
Il y avait Maman. Maman la douce, Maman la belle, Maman la gentille. Celle qu’il aimait, celle qu’il adulait, celle pour qui il respirait.
Il y avait Père. Mon Père, le Père, le Père de Maman aussi. Dans sa robe blanche, avec son sourire, avec ses maximes et ses phrases toutes préparées, il était la sagesse, il était celui qui ouvrait les yeux sur le monde.
Et il y avait la Maîtresse. Elle était blonde, elle souriait, elle était intelligente. Très intelligente, et adorable. Mais elle comprit, et ça, ça a tout changé.
Et puis il y avait les personnages secondaires. Le cadre, le décor.
Il y avait beau-papa. Erik. Il devait l’appeler Papa, alors il l’appelait Papa. Et, en soit, c’était son Papa.
Il y avait Dylan et Tania. C’étaient son frère et sa sœur. Son grand frère et sa petite sœur. Il avait un an de plus que lui, et elle avait un an de moins. Ils ne se ressemblaient pas. Comme Papa, le frère et la sœur étaient blonds aux yeux bleus, alors que lui était hâlé, foncé. Du Sud. De l’autre côté de la frontière. Et comme il n’était pas Papa, eux n’étaient pas frère et sœur. Mais comme c’était son Papa, il s’embrouillait.
Mais il y avait Rose. Le petit bébé. C’était la fille de Maman et de Papa. C’était la vraie sœur, donc les autres étaient des faux. Mais c’était la famille, tout ça. C’était le cadre familiale, bien posé.
Mais la Maîtresse a su, et le cadre a explosé.

En somme, c’est une histoire comme les autres, comme on en entend tout les jours à la télé, qu’on lit le matin, entre le bacon et le jus d’orange, sur le journal qu’on plie sur ses genoux. C’est une anecdote, un fait divers.
Vous avez les personnages, tous ces noms notés sur ce journal, ces vies que vous oublierez une fois le paragraphe terminé, une fois le verre vidé. Ils y sont tous, sauf celui du personnage principal. L’étranger à la famille, l’allumette allumée jetée dans un bidon d’essence. Et si vous le croisez, si vous lui parlez, vous ne le reconnaîtrez pas. Et vous continuerez à marcher, souriant, vous pensant en sécurité dans votre quartier résidentiel où les flics patrouillent 24 heures sur 24. C’est beau. L’uniforme rassure, même s’il est souillé du sucre glace du donuts. Pauvres de vous.
Son nom, souvenez-vous en, c’est Darius. Comme son père, le vrai, celui à qui il ressemble sans le savoir. Laissez moi vous conter la vraie histoire qui est tout sauf un conte de fées, et fermez-les yeux


La Genèse et l'Exode.




Tout commença à Miami, à la fin des années 70. Miami, capitale de l’orange, ville cosmopolite où les White Anglo-saxon Protestant cotoient les imigrés cubains et porto-ricain. Deux d’entre eux se rencontrèrent. Darius Smith, américain pure souche, fils de bonne famille, il possédait à 21 ans de nombreuses voitures et de nombreux terrains en Floride. Riche, il l’était. Mais il se foutait de tout, réellement. Seulement, les gens appréciaient cela, son côté artiste. C’est ce qu’ils disaient, qu’il était un artiste, un vrai. Dans l’absolu, ils ne mentaient pas. Musicien et sculpteur, il aimait mouliner de l’air en créant, mais ce n’était pas bien artistique, pas bien esthétique. Juste un caprice de gosse de riches qui veut paraître important. L’autre, c’était Lola. Lola, surnom donné par son métier, celui d’étudiante. Fille d’immigrés, elle avait obtenu la nationalité américaine il y a quelques mois et arpentait donc les grandes écoles. Futée, maline et motivée, elle ne termina pas sa première année, recalée à l’examen final. En fait, elle n’était pas si douée que ça. Elle changea alors de branche et devint muse pour artiste en herbe, pour un artiste en particulier. Vous avez deviné qui.

Le temps passa et de muse elle devint amante. Etrange amante car, sous le joug de son aimé, elle s'inclinait sans cesse, assouvissait ses plus vils besoins, ses plus étranges et violents ordres. Puis elle redevint muse car, ensemble, ils créèrent la plus belle œuvre qu’ils purent concevoir : un enfant. Mais entre temps, la fortune de Darius avait été dilapidée, détail peu important, mais qu’il faut soulever. Ainsi, Darius Junior naquit dans une précarité toute relative. Papa ne voulait pas travailler, et Maman bossait comme mère au foyer. Oh joie. Les finances vinrent ternir la beauté du couple et Maman fut le bouc émissaire, sans cesse insultée.
Vous ai-je dit que les deux étaient sorciers, et qu’ils s’étaient connus ainsi ? Non, qu’importe, ce n’est qu’un détail.
N’ayant plus d’argent, plus de yacht ni de Ferrari, Darius Sénior commença à s’énerver. Il voulait du faste, de la joie, des fêtes à n’en plus finir. Comme avant. Comme lorsqu’il était jeune, sans son fils, et surtout, sans sa femme. Le petit n’avait que quelques semaines et il voulait connaître sa conjointe, au sens biblique du terme. Mais, un accouchement et ce qu’il est, alors elle refusa ses avances. Le pauvre, à cause d’elle il n’avait plus rien, et même ses plus intimes besoins ne pouvaient plus être comblés. Il l’assouvit alors. Usant de sombres magies, il la fit souffrir pour qu’elle cède. Et elle céda. Mais au lieu de simuler, elle se tût. La première fois, cela passa, mais au fil des jours s’égrainant, Darius père s’énerva et utilisa de nouveau la magie coulant dans ses veines pour faire crier sa femme. L’alcool s’emmelant dans son sang, il n’appuya pas sur le bon bouton si je puis dire, et elle hurla de douleur. Atrocement. Le petit, réveillé par ces beuglements torturés, brailla de concert.
Une fois. Deux fois. Trois fois. C’est comme ça que tout commença. Quatre fois, cinq, six, sept, ainsi cela continua. Dans l’échelle de la violence, Lola fut victime des plus hauts barreaux. Seulement, comme la magie agissait sur son corps, et toujours par surprise bien sûr, elle ne pouvait porter plainte, s’expliquer à quelqu’un hormis ses parents et quelques uns de ses amis. Non, elle ne pouvait rien faire, sauf fuir. S’en aller, loin, brandir la distance comme un bouclier le protégeant de lui.
Ainsi, une nuit, elle fit ses bagages en toutes hâtes, se servit du berceau comme d’un caddie, et s’enfuit. Son enfant avec, car elle ne pouvait le laisser à un tel homme.

Courage et volupté dans ses iris bleutés,
Quittant l'orangeraie, l'air smaragdin elle huma.
Encapant les canopées, las elle s'y cacha
Et vit les sylves remparts en opportunité.

Lola traversa l’Amérique en un road trip solitaire, quitta la Floride pour la Wyoming et tenta de vivre son rêve américain. C’est qu’elle avait déjà trente ans, et elle ne rêvait plus, elle voulait juste vivre. Alors la superette fut son rêve américain. Oh joie.
Il n’y avait personne dans la petite ville. Personne. Une petite boutique de vivres où une nouvelle caissière travaillait, une église, une école et une poignée d’enfants. Ils étaient tous dans la même classe.
Le temps passa, Lola rencontra un homme. Pas n’importe lequel, le shérif du comté, et se maria avec ce tout juste divorcé. C’était beau. Il adopta même son fils, et lui offrit son nom. Encore plus beau !
Aujourd’hui encore, Darius ne se souvient pas de son changement de nom de famille, sans doute devait-il être aveuglé par la beauté de la chose. Ou peut-être qu’à quatre ans on ne s’en souvient pas.

C’est un magnifique conte de fées, vous ne trouvez pas ?

Erik et Lola coulaient un amour heureux. Leurs trois enfants allaient à l’église, étaient souriants, parfaits. Quoi que, Darius dénotait quelque peu, mais cela le rendait plus beau.
Vous ai-je dit qu’Erik ne savait rien de la nature sorcière de son épouse, et qu’ainsi, elle ne pratiquait pas ? Oh, ce n’est qu’un détail. De toute façon, il s’agissait là d’une piètre ensorceleuse.
Alors, vraiment, c’était une véritable idylle, vous ne trouvez pas ?


La Tour de Babel.




Darius avait trois ans lorsqu'il arriva à Ironwood. ll ne se souvenait de rien avant, et pensait que toute sa vie était ici. Quelques mois plus tard, Erik entra dans son existence, puis Dylan et Tania. A nouveau plus tard, le mariage eut lieu, et Darius changea de nom de famille. Darius Lightner.
Il ne se souvenait de rien. Dylan à peine, et les enfants du village aussi. Bref, tout passa comme une lettre à la poste comme on dit. Rien, absolument rien de sombre, aucun mauvais présage se dressant à l'horizon. La belle vie dans ce petit village.

Bonbons colorés et promenades sous les bois,
Cristaux de rires en geyser éclata la joie.
Vers les Cieux, les commissures s'érigeaient, heureuses,
Et la famille se lia en étreintes chaleureuses.

Ce qu'il se passa s'avéra aussi doux et mielleux que cette absence de souvenir : en effet, Darius accepta avec une facilité déconcertante son nouveau père, son grand frère et sa petite soeur. Il n'avait personne pour jouer avant, maintenant si, alors il les aima, les apprécia et demanda souvent à les revoir. Jusqu'à ce qu'ils aménagent ensemble.
Ils dormaient ensemble dans la même pièce, une petite chambre où, lorsqu'un cauchemardait, il réveillait les deux autres. Il y avait souvent des cris, des braillements, ils s'accusaient mutuellement, mais au matin, ils s'entendaient de nouveau à merveille. Les joies d'une fratrie.
Les rituels s'installèrent. La messe dominicale et le catéchisme du milieu de semaine. En découvrant le monde à travers la Bible, les trois enfants apprirent les règles moralisatrices de la religion. Les Dix Commandements appliquées à la cours d'école, l'Enfer et le Paradis décris de façon grossière mais ô combien importante pour ces esprits. Ils voulaient faire le bien. Leurs esprits manichéens étaient divisés entre le bien et le mal. Il y avait les bons et les méchants et tout les trois semblaient être des modèles. Des enfants parfaits.
Et puis ils adoraient les histoires de l'Ancien et Nouveau Testament, l'Arche de Noë restait leurs préférées, surtout que le Wyoming est connu pour être pluvieux. En sortant de l'église alors que le ciel crachait ses ondées, ils regardaient, avides, les flaques d'eau et s'imaginaient des torrents se déverser des cieux afin de recouvrir les monts se dessinant à l'horizon.

Mais vint le temps où Darius se sentit à part, où il sentait un secret naître en lui. Il en parla à sa mère qui lui imposa le silence. Puisqu'il entendait les pensées des autres, il savait ce qu'ils pensaient de lui. Lui, le jeune homme foncé, lui l'enfant adopté. Bien que jamais les enfants ne le disaient, le petit Darius entendait cela. Ces cris dans l'esprit, ces mots prononcés tacitement, ce rejet pensé mais jamais véritable. Durant une année entière, seul, en autodidacte, il fit avec. Mais, lorsqu'il entra dans la vraie école, dans la cour des grands, rejoignant ainsi son aîné, il essaya de faire taire ces voix en lui.
On le prit pour un fou, car lorsqu'il y avait trop de brouhaha dans son cortex, il se mettait à hurler en se bouchant les oreilles, cherchant à couvrir le bruit. Et plus l'attention était portée sur lui, plus le vacarme résonnait dans son crâne. Cercle vicieux qui le fit fuir un instant le monde. Mais, à force de persévérance, il arriva à imposer le silence dans son esprit. Rapidement, très rapidement. Trop.

Vous ai-je dit que sa mère était une très mauvaise sorcière ? Oui, je crois.

Parce qu'en réalité, la télépathie est, de base, une barrière contre les intrusions mentales et non une sonde permettant d'écouter les voix internes des autres. Mais la mère de Darius, bien qu'inexpérimentée dans le monde de la magie, usait uniquement de sa capacité à fouiller dans l'esprit de son fils pour savoir s'il allait bien ou pas, et ce depuis sa naissance, car oui, Lola arrivait à entrer dans les esprits des autres gens. En auto-défense à cela, sans s'en rendre compte, sa barrière devint si puissante qu'il apprit instinctivement à entendre les voix d'autrui, la meilleure défense est l'attaque. S'il y avait toutes les pensées du village dans sa tête, sa mère n'entendrait pas la sienne.

Quoi qu'il en soit, apprendre si tôt à gérer cet exceptionnel don lui permit de nombreuses choses. Ainsi, il se sociabilisa bien vite. Le petit garçon sût toujours ce que voulait les autres, il était l'ami parfait, et lorsque quelqu'un lui cherchait des noises, sa télépathie aidait à blesser son assaillant. Il était le modèle, le parfait modèle.
Et puis, il arrivait à détecter le mensonge. La véritable foi du Père lui plaisait, il l'admirait, l'adulait. En brave petit mouton, Darius suivait son berger, écoutait ses psaumes et devenait peu à peu le parfait croyant. Effigie de l'église, du diocèse entier, tout comme de l'école, Darius attisa rapidement une certaine jalousie auprès de son frère et de sa soeur.
Mais il s'en foutait, complètement. Qu'importait qu'ils soient tristes, dans l'ombre, relégué au rôle de "frère de". Bien qu'il entendait leurs piques acerbes, cette jalousie autant pensée que dite, cela n'effleurait pas l'esprit de Darius. Lorsqu'ils étaient tristes, peinés ou joyeux, cela ne lui faisait rien. Et même, lorsqu'il entendait d'honteux secrets dans les intimes caboches de ses camarades et les énonçait, comme si de rien était, devant l'assemblée des élèves, la honte qui s'abattait sur le sujet en question ne lui faisait rien. Ni plaisir, ni peine.
Comme s'il était dépourvu d'empathie. On appelle ça le début de la fin.

Une spirale, un vortex, dans ses iris aquatiques
Noyait du Père, de Maman, l'amour éclectique.
Tourbillon chavirant l'onde en électrique,
Empoisonné cortex, pupille d'arsenic.

On l'amena voir un médecin, puis un pédopsychiatre. Darius n'avait qu'un symptôme, l'absence d'empathie, qu'ils diagnostiquèrent dans un premier temps comme étant un traumatisme. Le changement brutal, le départ de Maman, l'arrivée d'un nouveau Papa. Alors ils lui firent faire des exercices artistiques, l'entraînèrent au dessin et à la musique, cherchant à éveiller les émotions dans l'âme torturée de cet enfant traumatisé.
Il n'y arriva pas, mais. Mais, lorsqu'il se mit à dessiner, à peindre, à colorier des émotions, des sentiments, il dessina avec brio. Il était trop doué, ce n'était pas normal. Et puis il y avait sa mémoire, sa trop bonne mémoire photographique. Le diagnostic changea alors, ces médecins de campagne, vieux et perdus dans ce perfectionnement sans cesse de la médecine, le déclarèrent autiste. Un autisme léger, ne l'handicapant pas dans sa vie sociale outre mesure, mais l'étiquette était bien posée.

Père et Maman ne le regardaient plus de la même façon. Il y avait une lueur de dépit, de gêne, lorsque leurs pupilles se posaient sur l'enfant qui, par une simple phrase prononcée, venait de changer du tout au tout. Mais ils l'aimaient encore, peut-être plus que jamais. Il y eut juste ce choc.
Maman demeura son point d'ancrage, son univers, la seule personne qu'il n'entendait pas. Ainsi, il aimait rester avec elle, à dessiner, à jouer. Elle ne le considérait pas comme un autiste, mais comme son fils. Et lui, par gentillesse sans doute, n'osait demander ce qu'était l'autisme, à proprement parler. Car les médecins lui avaient dit ce que c'était, mais il ne le croyait pas, il ne les croyait pas. Ils mentaient, même si dans leurs esprits ne trempaient que des résidus d'incompréhension et des axiomes appliqués avec sophisme.
Quant à Père, il restait son favori. Plus que jamais, Darius sentait sa foi briller en lui. Souvent désormais il allait voir cet homme qui restait son soutien de subsitution, son mentor, son image paternel car, au fond, il était le seul à écouter ses problèmes.

Pourtant, pour les deux, il n'éprouvait rien. Juste de la joie à les voir, mais lorsqu'un était peiné, triste, ou heureux de voir Darius sourire, le jeune homme n'en avait que faire de leurs états d'âme. Il les voyait pour lui, pas pour leur faire plaisir.
Afin d'apparaître comme guéri, le petit garçon trouva une faible feinte. En sondant les pensées des autres, il calquait leurs émotions à son absence, pour paraître normal. Mais...

Vous ai-je dit qu'il avait un chat ? Oh, ce n'est rien, qu'un petit détail. En arrivant à Ironwood, Lola trouva un chaton abandonné et le prit sous son aile. Très proche de lui, Darius l'aimait beaucoup et passait du temps avec, sans jamais lui faire du mal, toujours en le caressant dans le sens du poil.

Mais vint ce jour. Il avait huit ans, presque neuf, c'était en plein hiver et il faisait froid, très froid. Mais, malgré ce froid, Maman et Erik restaient toujours souriants, ils étaient heureux, plus qu'heureux. Ils illuminaient les longues soirées d'hiver. Il y eut ce repas. Maman et Erik étaient à table, comme Dylan, Tania et Darius. Erik demanda ce qu'ils avaient fait à l'école ce matin-là, la discussion n'était que râles monotones et phrases quotidiennes ; quand le résumé de la journée se termina, Maman prit la parole, déclara qu'elle avait quelque chose à dire. Elle était enceinte. Ils allaient avoir un petit frère ou une petite soeur dans sept mois !
Tout le monde était heureux de cette nouvelle. On fit des bisous sur le ventre de Maman et on riait. Puis on alla se coucher. Les trois enfants dans la même chambre et, comme toujours, Rico -le chat- vint rejoindre Darius dans son lit. L'histoire fut racontée et les lumières éteintes, mais le sommeil ne vint point.
Le petit bonhomme pensait à son petit frère ou sa petite soeur, il avait un sourire béat aux lèvres. Mais les larmes coulèrent. Le chat ronronna alors, calmant le petit homme. Rien ne le calma, il était triste, tout simplement. Sans raison aucune, juste une tristesse hors norme. Darius se dénigrait, détestait tout et rien, surtout ce qui avait un rapport direct avec lui, son autisme, le regard des gens. Il pleura silencieusement durant quelques heures, pour ne pas les réveiller. Les yeux fermés, Darius tenta de penser à autre chose, en vain.
Lorsqu'il se réveilla le matin, Rico n'avait pas bougé. Son pelage s'avérait chaud par endroit, mais sa langue pendait et ses yeux semblaient inanimés. Ouverts et vitreux, sans vie. Il avait aussi pissé au lit, chose qui ne lui était jamais arrivé, ce chat était propre. Il le bougea, mais le chat resta stoïque, puis roula comme une vulgaire peluche.

Alors Darius hurla, car il comprit. Ces yeux vides se gravèrent dans son esprit à jamais.
Son cri fit sursauter Dylan et Tania qui gémirent à leur tour. Papa arriva, en pyjama et les yeux dans le brouillard. En voyant le chat crevé, il lâcha un chapelet de jurons, puis il vit les yeux embués de ses enfants. Il les câlina, et remarqua que ses deux gosses naturels étaient bien chaud. Aussitôt, il prit leurs températures. 40°C. Ils étaient malades comme des chiens, fiévreux, fatigués, amorphes, seul Darius restait en parfait santé.
Maman comprit ce qu'il s'était passé. Elle était peut-être caissière et piètre sorcière, mais elle n'était en aucun cas idiote. Enfin, elle crut comprendre, et fut prise de doutes car, en revenant de chez le médecin, Tania et Dylan étaient en parfaite santé alors que Darius, lui, venait de tomber malade. Elle garda ses pensées pour elle et invectiva du regard son fils, sondant ses pensées, en vain. Elle fut étonnée de voir une telle capacité à bloquer les intrusions mentales, mais elle réalisa que ses capacités de sorcières ne volaient pas haut.

Darius était endeuillé par la perte de Rico, durant plus d'une semaine il resta dans une sorte d'état de tristesse. Incapable de penser, de rire ou de sourire, seules les images de son vénéré chat restaient dans sa tête. Tout autour de lui mourrait, sa famille tombait malade et lui, étrangement, allait très bien. Sauf lorsqu'il allait mieux moralement, que son chat n'était plus dans son esprit, il attrapait diverses maladies, mais dès que le chagrin revenait, il guérissait.
Et puis il découvrit une chose assez inquiétante pour cet enfant de huit ans. C'était l'hiver, donc cela ne l'étonnait pas de voir les plantes dépérir, mais un jour, il était dans la superette de sa mère, juste à côté des fleurs mises en vente, et il fut pris de cette mélancolie qui parfois venait à lui. Aussitôt, le tirant de son anxiété léthargique, il remarqua qu'elles tombèrent toutes, marrons et mortes.
Sa mère comprit alors, et tout ses doutes furent effacés. Mais Darius s'en alla, en courant, et alla voir son confident, son Père. Il lui expliqua ce qui s'était passé, et comme pour confirmer ses propos, l'enfant en larmes, paniqué et toujours dans les tristes vapeurs de cette anxiété qui le tenaillait devant sa mère, les fleurs de l'églises se fanèrent. Le Père compara alors dans son esprit le jeune Darius à un enfant du Démon, à une malédiction. Ceci ne fit qu'amplifier la peine du petit garçon, il se mit à courir, traversa la nef et fit tomber en déchéance les décorations végétales ornant les bancs du lieu de culte.

Il courait dans les rues du petit village, perdu dans ses pensées. En arrivant, surpris, il constata que le Père l'attendait. La voiture se déplaçait plus vite que ses petites jambes. Le vieil homme lui tendit la main et tout deux s'abritèrent dans le jardin, se balançant faiblement sur la balançoire, au rythme de ses sanglots. Là, il lui expliqua son point de vue, que s'il ne ressentait pas les émotions des autres c'est parce que les siennes étaient trop vives. Lorsqu'il était triste ou heureux, il l'était extrêmement, et sa mélancolie était tel que son entourage s’apitoyait sur son sort. Lorsqu'il pleurait, il ne pleurait seul, son environnement buvait ses larmes empoisonnées.
Darius eut alors une image : si tout se nécrosait pour montrer sa tristesse, peut-être que Rico s'était sacrifié, qu'il s'était gorgé de l'amertume du petit garçon et que cela l'avait tué.

Darius avait tué son chat.
Il était un assassin.

Quand le Père s'en alla, se fut Maman qui revint. Elle aussi avait une explication, il le savait car elle avait prononcé les mots fatidiques : "Il faut qu'on parle". Aussi étrange que cela paraisse, le jeune garçon, coupable, répondit au tac au tac et expliqua qu'il avait tué le chat, que tout était de sa faute, que lorsqu'il était triste, le monde tentait de le réconforter en puisant dans son énergie. Profitant de cette excuse toute trouvée, toute prononcée, Maman lui mentit par omission et confirma ses propos. Elle lui dit juste que d'autres choses dans ce genre risquaient d'arriver, qu'il avait une énergie en lui et que jamais il ne devrait y toucher.
Vivons heureux, vivons cachés. Et elle n'en parla plus jamais. Ce fut le déclic, le début de la fin.

De ce jour, elle changea complètement. Les enfants à l'école disaient qu'elle buvait de l'alcool, parfois on ne comprenait pas ce qu'elle disait. Parfois, lorsqu'elle allait voir la maîtresse, et la maîtresse l'appelait souvent, son discours se décousait au fur et à mesure, n'avait aucun sens. Souvent, elle se mettait à pleurer, à hurler, en parlant de son fils, ou pire, de son passée. Et, juste après, elle se terrait dans un mutisme sans nom.
Darius resta souvent avec sa mère alors. Il l'aimait plus que tout, et lorsqu'elle accoucha d'une petite fille, Rose, il était là à lui tenir la main. Il l'aidait du mieux qu'il pouvait, lui qui arrivait à comprendre ce genre de sauts d'humeur. Dans la rue, il allait engueuler les gens qui lui lançait des regards mauvais, parfois il les maudissait intérieurement, parfois non. Et là, la pauvre Lola voyait son visage se déconfire. Jusqu'à ce qu'elle abandonne son travail, qu'elle ne réponde plus à la maîtresse, qu'elle ne sorte plus.
Ce fut Erik qui la remplaça, ce fut lui qui écouta la Maîtresse. Ce fut lui qui vit l'inquiétude dans son regard, la terreur. Depuis des semaines elle tentait de le lui dire, mais Maman ne semblait réceptive, alors... Darius montrait d'étranges comportements en cours, excessif autant dans la peine que dans la joie. Avant, ils pensaient qu'il s'agissait de la perte de son chat qui l'affectait tant, mais cela faisait trop longtemps désormais. Son comportement n'était pas normal et elle conseilla d'en parler à un médecin, à un psychiatre. Mais aucun ne le fit. Alors la Maîtresse mena son enquête. Elle resta plus souvent avec le petit garçon, l'aidant là où il avait du mal et, surtout, lui donnait des cours de dessins, sa matière favorite. Il semblait si brillant, si joyeux, mais si imprévisible.
Cependant, un télépathe sait lire entre les lignes, et Darius comprit qu'il y avait anguille sous roche, qu'il n'était pas normal aux yeux de sa Maîtresse. Pourtant, il l'aimait bien, elle lui apprenait à dessiner et l'avait amené une fois ou deux aux musées de la ville de Cheyenne. Mais elle pensait qu'il était maniaco-dépressif. Alors un jour, le petit lui demanda ce qu'était un maniaco-dépressif et elle blêmit, et lui expliqua qu'il s'agissait des personnes qui pouvaient, d'un moment à l'autre, devenir très content ou au contraire très triste. Il n'eut pas à poser la question qui le hantait car Darius entendait la réponse de sa Maîtresse. Comme toi.

Sodome et Gomorrhe




Durant une belle journée d'été, Darius discutait avec sa maîtresse. Ils parlaient, discutaient, et l'étiquette tomba. Une autre étiquette. Encore.

Larmes, pluie lacrymale sous un Soleil luisant,
Laquées par des prunelles de la folie quêtant.
En un cri vomi naquirent ennui et affliction
Qui fit frémir et flétrir jusqu'aux floraisons.

Maniaco-dépressif en plus d'être autiste, le pauvre garçon n'en pouvait plus. Cela faisait trop de choses dans sa tête, son esprit s'embuait de larmes, s'embourbait peu à peu dans un marais de tristesse et d'affliction la plus sombre. Et dire que Père l'avait pris pour un Enfant du Démon ! Peut-être que tout cet amalgame de noms ne désignait qu'une seule chose, un truisme démontrant que la pensée primitive du Père en découvrant son don, que Darius avait le mal dans le sang, n'était fausse. Il était une incarnation de l'Enfer, un démon venu sur Terre. Mais il se refusait à cela, il avait le choix. N'était-ce pas cela le libre arbitre offert par le Tout-Puissant ?
Perdu, ayant fuit sa Maîtresse, il se réfugia dans les bras de sa mère et fit couler ses larmes de nombreuses heures. Mais les heures passèrent et le chagrin du petit homme ne s'estompa. La mère, pas si folle que ça, quitta l'étreinte réconfortante, préférant voir son fils triste quelques heures de plus plutôt que de subir les conséquences de son aura néfaste.
Elle venait de l'abandonner. De l'abandonner. Ces mots résonnèrent dans son esprit longtemps, amplifiant son mal-être.

Et puis la mélancolie s'effaça, l'euphorie prit place sur scène. L'euphorie pathologique.

Darius se mit à sourire, à être heureux, à avoir des idées, des projets, pour être encore plus heureux. Ses pensées s'entrechoquèrent. Vivons heureux, vivons cachés, tu as une énergie que tu ne dois pas utiliser, tu es autiste, je ne peux rester à tes côtés pour te consoler, tu es maniaco-dépressif, tu es l'enfant du Démon, tu es l'enfant parfait. Qu'était-il, au juste ?
Il descendit les escaliers et s'en alla trouver sa mère dans la cuisine, lui posant cette question avec une vigueur incroyable. Elle balbutia, il se mit à parler, déblatérer des paroles décousues de sens, commençant des phrases sans jamais les finir. Et puis il s'énerva, poussa un cri et sa mère fit de même. Hagarde et affaiblie par l'étreinte de tantôt, lorsqu'elle se prit la vague de magie déferlant sur elle, Lola s'écroula sur le sol. Tremblante et blafarde, elle voyait sa vie défiler sous ses yeux, littéralement, alors elle défit ses faibles barrières mentales. Son fils s'infiltra alors dans son esprit et aperçu sa vie de son point de vue. Son père, la magie, le sacrifice de sa génitrice pour mener une vie normale. Durant ces heures de râles, il s'imbiba de toutes les connaissances de sa mère alors qu'elle agonisait sous son regard vide. Elle lui demanda, lui ordonna, d'appeler les ambulances. Darius ne ressentait aucune tristesse à désobéir. Même lorsqu'elle ne respira plus et qu'il découvrit le silence d'une âme éteinte.
Il en savait tant désormais, bien qu'il ne pouvait appliquer ce qu'il venait d'apprendre, il savait.

Je suis un sorcier, déclara-t-il lorsque Erik et ses trois enfants entrèrent. Ils rirent. Darius non. Par leurs fautes, sa mère venait de décéder. Ils symbolisaient l'épicentre du problème. Alors, avec toute la volonté du monde, Darius récita les formules découvertes à l'instant. Cela ne marcha pas, bien sûr, mais son ardente résolution fit trembler les murs de la maison. Un à un, sous la pluie de gravas, ils fermèrent leurs yeux et s'écroulèrent.

Sans prendre la peine de fouiller les ruines de la demeure et faire quelques bagages, le petit garçon s'en alla à la gare routière, pris le premier bus pour Cheyenne et attendit la grande ville. Là, il inspecta les différents bus et se remémora ses cours de géographie, ainsi que l'esprit de sa mère qu'il avait littéralement happé. Miami, Floride. C'était l'été, régulièrement des navettes s'en allait pour le Sud. Le voyage lui prit plusieurs journées, Darius dû changer de bus à cause des correspondances, et enfin il arriva dans la ville de l'orange, la ville où il était né dix ans plus tôt.
A la première cabine téléphonique venue, le petit garçon fouilla dans l'annuaire présent. Des Smith, il y en avait plusieurs pages, mais sur une seule ligne traînait un Darius. Adresse en main, il se rendit chez le coupable en chef, l'origine de tout les problèmes.
Il avait en tête l'image de celui que sa mère avait quitté, un pauvre homme alcoolique et violent, à la place il trouva une femme. Une belle femme, souriante, en tailleur jupe. Darius demanda à voir Darius, cela le troubla un instant, et il se mit à rire. La dame lui autorisa l'entrée.
Darius, je suis ton fils. Et je suis triste, très triste. Le père, ne sachant quel poison se terrait sous l'amertume de son rejeton, le prit entre ses mains, lui raconta son histoire, son émerveillement de le voir ici, prodigue. Et durant tout ce temps où le géniteur déblatérait ces histoires, le petit garçon n'avait qu'une image en tête, celui du chat mort à son réveil. Sa langue pendue, ses yeux vitreux. Masqué derrière un sourire de courtoisie, sa tristesse était sans borne. Face à lui, plus l'heure passait, plus son père s'affaiblissait. Mais dès qu'il se sentait défaillir, le petit garçon demandait, avec de grands yeux de faons, s'il pouvait rester encore un peu. Et lui, le coeur tendre, acceptait. Lui qui avait battu sa femme, lui qui l'avait fait fuir. Et en observant son fils, ses orbites azurées brillaient d'une joie sans borne.

Ce ne fut qu'après le repas qu'il succomba, sa tête tombant dans l'assiette vidée.

Ultime papillonnement, voilant le néant,
Qui s'écrasa sur le létal disque de faïence
Et s'échappèrent de carmines et cuivrées fragrances ;
Ses iris bleutés devinrent écarlate étang.

Quittant la pièce, ignorant la dame en tailleur qui, depuis son arrivée des heures plus tôt, s'était éloignée, le petit bonhomme s'en alla en courant dans la rue. Alors qu'il sortait de l'immeuble, il put entendre un cri perçant, paniqué, celui de la dame venant de voir Darius Senior affalé sur la table.
Tout les coupables de l'état second de sa mère venait d'être exécuté. Dieu choisira les siens. Le jeune homme voulait se confesser à son Père, lui expliquer ce qui s'était passé, pourquoi, innopinément, il avait disparu. Mais Miami se trouvait bien trop loin d'Ironwood, et il ne pouvait revenir chez lui. Il était un assassin. Comme il avait tué son chat, il avait tué sa famille. Parce qu'il avait tué son chat, parce qu'il avait déjà du sang sur les mains, il s'était sali de plus bel afin de venger sa défunte mère. Cependant, désormais, lui aussi s'était mu en un mauvais être. Il l'avait toujours été, cette fois-ci rien ne pourrait plus l'épargner.
Darius arpenta les rues de Miami, courant comme un dératé, et lorsqu'il vit un homme de Loi, il lui demanda d'aller au commissariat. Là, il avoua ses crimes, sans jamais parler de magie, et se terra dans un mutisme sans nom.
Durant la kyrielle de procès qui suivit, le Père et la Maîtresse vinrent témoigner. L'avocat décida de plaider la démence, Darius acquiesça en silence. Les psychiatres eurent du mal à diagnostiquer les maladies du pauvre enfant, son mutisme rendant la tâche plus ardue, mais ses crises d'hypomanie et de mélancolie brisaient ce silence imposé, presque pieux. Alors on le décréta maniaco-dépressif.

Les yeux rivés à ses pieds, ses jambes et ses bras enchaînés, on le conduisit lentement vers un centre particulier, un centre qu'il imagina son tombeau. En effet, dans les histoires que contaient parfois Erik sur les prisons ou seulement même les blocs de garde-à-vue, on n'aimait pas les meurtriers, vraiment pas.
Ce n'était ni un asile, ni un prison. En réalité, il s'agissait d'un mélange des deux, une sorte d'alchimie malsaine rendant l'endroit glauque au possible. Les lits, cloués au sol, gisaient dans des chambres vides, avec des placards verrouillés par des cadenas rouillés. Les radiateurs, couinant et grinçant l'hiver, se couvraient d'un mur métallique vert, empli de trous afin de laisser passer la chaleur. Et l'unique fenêtre de la chambre donnait sur le bâtiment d'en face. A travers les barreaux, on pouvait voir cet immense bloc de quatre étages, jaunis par le temps et le manque d'entretien, d'où émanait une fumée noirâtre et âcre, seul signe de vie.
Ils étaient sept. Deux filles, cinq garçons, âgés de neuf à quatorze ans, qui en rien n'irait assassiner qui que ce soit. Darius était donc le plus jeune et n'assouvirait jamais son besoin de repentir, de rédemption, qu'importait ! Il y avait cette fille qui dessinait tout et n'importe quoi, qui dessinait très mal, qui aimait particulièrement remplir les cercles avec une couleur unie. Elle faisait des ronds, et les coloriait. Il y avait ce jeune homme de treize ans qui, lorsqu'il s'énervait, faisait un balancier sur sa chaise et poussait un cri rauque, guttural. Quand il parlait, Darius ne comprenait pas tout, comme s'il n'articulait pas. Ils faisaient peur, tous, car ils étaient bizarres, anormaux. S'il se trouvait là, Darius devait lui aussi être ainsi, un rebut de la société, une tare. Ces autres enfants demeuraient perchés dans leurs mondes, perdus dans des songes et des réalités fallacieuses. Lui, il avait encore conscience de la réalité, et cette conscience lui montrait qu'il était presque fou. Ces mots le hantèrent durant des mois et des mois, mais lentement cette idée disparue. En effet, dans ce centre on lui donnait des médicaments, des cachets à chaque repas. S'il n'avait plus de crises, ou d'épars moments de d'excès, une sorte de léthargie embuait son esprit. Ce fut d'ailleurs lors d'un faible moment d'euphorie qu'il chercha à arrêter le traitement. Il voulait rester éveillé, contempler la réalité, car seule la vision de la vérité pouvait le guérir pour de vrai, du moins l'empêche de sombrer dans l'aliénation.
Il commença alors à fomenter une envie de projet.

Vous ai-je parlé des repas ? Ils étaient tous ensemble, les sept enfants, sur une grande table ronde. Des mets insipides étaient servis sur des plateaux et des assiettes brûlantes, et entre la brique de lait et le verre gisaient les coupelles emplies de médicaments bariolées.

Dans sa chambre, après l'extinction des feux, le petit Darius cherchait un moyen de corrompre la vision des infirmiers afin de ne pas se faire prendre. Il savait que la meilleure méthode pour arriver à ses fins résidait dans la magie. Seulement, il était incapable de faire quoi que ce soit, il ne maitrisait que son aura désagrégeant tout sur son passage, du moins, il savait l'appeler. Ainsi, tout les soirs, sous ses draps, il chercha un moyen d'user de la magie, en toute discrétion, sans se faire repérer. Du regard, il faisait bouger des petites boules de poussières ou arrivait faiblement à user de cette magie qu'il sentait frémir en lui, voulant déborder de tout ses pores.
Des semaines passèrent et il découvrait peu à peu cet océan de pouvoir qu'il était incapable d'exploiter, il se familiarisa lentement à cet immense réservoir qu'il ne pouvait utiliser que par maigres gouttes insaisissable. Et puis vint le jour, le grand jour, où il arriva à faire disparaître le cachet de sa coupelle. Enfin, il le déplaça dans le ramequin d'un de ses camarades et, puisque chacun comptait ses médicaments ingurgités, Darius fit simplement un échange. Personne ne voyait, et peu à peu, ses neurones se libérèrent du joug chimique.
Dans la semaine qui suivit ce début de subtilisation, le petit garçon qui voyait quelques uns de ses cachet devenir des antidépresseurs et autres substances endormant le cortex succomba. Une infirmière fut renvoyée pour faute professionnelle, depuis des jours le petit homme n'avalait pas ses médicaments vitaux. Darius le sut, il ne se sentit absolument pas coupable.
Mais, il devait faire attention, cela ne devait pas se reproduire. Son échange de médicament s'avérait trop lent, il était obligatoire que ce soit rapide, presqu'instantané, afin de distribuer ses pilules à tout ses camarades et récupérer les plus bénignes. Il n'allait pas s'empoisonner tout de même. De nouveau, il passa des jours, des semaines même, à s'entraîner, à accélérer son sort, le rendre plus efficace, plus stable. Et puis, à un moment, la boule de poussière sur laquelle il travaillait, éclairée par la veilleuse de la Sortie de Secours, s'éclipsa afin de réapparaître quelques centimètres plus loin. Il tenait sa nouvelle méthode. Quelques jours d'entraînement plus tard, il arriva à gérer ce nouveau sort, à le rendre plus stable.
Il lui fallait cependant une expérimentation pratique, et non théorique, avant d'agir sur la table de cette nouvelle manière. Darius traînait seul, comme souvent, dans les corridors aseptisés et surveillés de l'asile-prison, et avait avec lui un gobelet en plastique. La chaleur revenait, et avec elle les mouches. Le petit homme en captura une dans son verre, l'enferma et, en tailleur sur le sol, usa de sa nouvelle faculté. Elle bourdonnait dans sa prison blanche quand, soudain, en un clin d'oeil imperceptible, elle se tut à jamais, gisant sur le carrelage à côté. La désolation s'empara du petit garçon. Il ne voulait pas qu'elle meurt, pauvre petite mouche innocente. Le chagrin s'immisça en lui et ne le quitta plus de la journée, rendant malade les autres malades de l'institut.

La paroi de plastique pourtant faillie sans fissure,
Vie devenue algide, utopique désinvolture,
Mue novatrice riante, effervescente tromperie,
Saisons défilantes, prisons de barbarie.

Il souffla ses quatorze bougies et son voeux ne fut exaucé. De l'aîné de son institut, il passa cadet au centre de redressement pour mineur. Car puisqu'il ne respectait la posologie indiquée, sa bipolarité continuait de rompre son silence imposé. Alors sa folie toujours diagnostiquée l'empêchait de redécouvrir la liberté. Dans un camion blindé, on le transféra et du moins fou il devint l'aliéné de service.
Deux-cents. Deux-cents adolescents entre quatorze et vingt-et-un ans. Prisonniers dans une grande bâtisse, cellule contre cellule, cellule sur cellule, sur plusieurs étages. On aurait dit un lycée, s'il n'y avait ces barreaux, tant le bâtiment s'avérait immense. S'il y avait une once de liberté dans l'asile, ici, tout était strictement millimétré. Un camp militaire. Réveil à 7h, petit déjeuner dans les communes, sports, cellules, repas de midi dans les cellules, sport l'après-midi de nouveau, du moins quartier libre dans la cours surveillée, aux airs de salle de musculation en plein air, repas du soir, cellule. Extinction des feux à 22h.
Darius avait un compagnon de cellule de trois ans son aîné.

Vous ai-je dit qui hantait ces lieux ? Dans ces deux-cents garçons arpentant ces couloirs froids et austères, la plupart venait des cités malfamés ; il s'agissait là de délinquants, de fauteurs de troubles, d'erreurs juvéniles des USA. Drogués, trafiquants et apprentis vandales.

Dans sa cellule, le nouvel arrivant entendait les pensées de son camarade, les chastes, pures et innocentes pensées. Il avait vécu des années dans un diocèse pieux, dans une enfance innocente, puis dans asile aux malades lobotomisés. La violence de la vulgarité des émanations spirituelles de son voisin le perturba, le choqua avec une telle virulence que, peu à peu, il se refusa à écouter ses plus intimes pensées.
Mais, lors de ses phases excessives, Darius entendait de nouveau les insultes intérieures de son compagnon, ou des autres, plus loin, autour de lui. Et à chaque fois, cela le gênait, lui qui n'avait entendu que des gens ellipsant leurs jurons. C'est qu'ainsi, au fil des mois, son sens qui l'avait jusqu'alors aidé dans sa vie s'amputait peu à peu, se résorbait devant les ignominies de ses camarades. Jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.
Au bout d'un an, son compagnon de cellule changea, puisque ce dernier fut libéré. Un jeune homme de dix-huit ans vint le remplacer, une jeune personne habituée des cellules, qui changeait régulièrement de centres pénitenciers, allez savoir pourquoi. Quelques jours après son arrivée, cette ébauche d'homme proposa un marché à Darius. L'adolescent, naïf et totalement ignare dans ce domaine, accepta. C'est donc consentant qu'il découvrit les joies du monde sexuel, la première fois. Mais pas la seconde ni la troisième. Il souhaita alors ardemment le tuer, il voulait faire comme avec son père, se blottir sur sa paillasse et songer à des faits tristes. Mais, s'il tuait son compagnon de cellule de la même manière que son père, jamais plus il ne pourrait sortir, son secret serait révélé. De nouveau, il réalisa que seule la magie pouvait l'aider. Il s'était entraîné à user de cette puissance qu'il sentait en lui et tout autour de lui, en toute discrétion bien sûr, mais cela ne lui servait à rien. Darius se sentait comme un enfant essayant de marcher, tout seul, sans l'aide de personne. Il se cassait souvent la gueule, seulement, les chutes, si elles se voyaient, risquaient de le faire tomber pour de bon. Les sévices de son compagnon le poussaient à chercher une solution, mais il n'y arrivait pas. Seuls les moments après ses crises de mélancolie, où son voisin le huait tant il trouvait cela ridicule, lui permettaient de sauvegarder son innocence bafouée. Trop faible, trop hagard pour faire quoi que ce soit, Darius obéissait tout de même à ses ordres les plus glauques.
Les images puisées dans sa mère agonisante revinrent alors à lui. Ces gravures sur son grimoire, ses images de puissants sorciers vivants dans des maisons dépourvues de technologies humaines, ou presque, cela semblait presque féerique, mais Darius savait que cela était possible. Il fallait juste qu'il se souvienne des souvenirs de sa mère, des photographies sensorielles de son grimoire à elle. Malheureusement, sa génitrice n'avait pas une très bonne mémoire, cela ne suffisait pas. Les jours passèrent, l'estime de soi de Darius se résorba peu à peu, il lui fallait agir. La volonté devait suffire pour créer quelque chose d'instable et primitif, mais au moins relativement efficace. Avec une minutie et un calme exceptionnel, le jeune homme fouilla dans son esprit, découvrit de plus bel ce pouvoir qui gisait en lui et l'exploitait de plus en plus, de manière totalement hasardeuse cependant.
Après un énième viol, Darius réussit à obtenir ce qu'il désirait. Etrangement, cela fonctionna. En réalité, cela marcha avant la prochaine fois. Son camarade s'approcha et, à un mètre de lui, fut repoussé. Il le voulait, mais il ne le voulait pas, comme un aimant repoussé par un autre. Il n'arrivait pas à défaire le zip de Darius, c'était impossible, et, dans la même optique, il était incapable de faire coulisser le sien. Prisonnier de ses vêtements, seul les matons au moment de la douche arrivaient à lui retirer son habit.

Le temps passa et une certaine notoriété se broda autour du jeune cubain aux yeux azurés. Certes on le prenait pour un fou, silencieux par moment, maladivement bavard ou d'une tristesse sans borne, personne n'osait l'aborder. Et puis, âgé de dix-neuf ans, il commençait à en imposer, ses épaules se rigidifiaient, son regard s'acérait et ses bras se renforçaient, peu l'approchaient. Darius imposait une sorte de respect tacite, il n'emmerdait personne, et personne ne l'emmerdait, car, au fond, on le craignait, on craignait son passé, ses multiples homicides... D'autant plus que, inexplicablement, tous étaient plus faibles que lui physiquement parlant. Ils n'arrivaient à atteindre une forme physique exceptionnelle, sans doute la nourriture de la prison. Et puis, tout ses compagnons de cellule, tous, car ils changeaient, semblaient traumatisés après un séjour de quelques mois auprès de Darius.
En réalité, le jeune homme découvrait de plus en plus les joies de la magie coulant dans ses veines. Malgré l'absence de mentor, il arrivait à créer des choses, il pouvait obtenir ce qu'il voulait après des heures de travail, du moment que son objectif restait minimaliste. Il regrettait l'absence d'un véritable professeur tout comme l'absence de ressources à exploiter, mais ses heures à dessiner l'aidaient car il savait que sa magie se mettait dans ses oeuvres, tout comme elles renforçaient ses dons.
Cependant, tout cela restait vraiment faible. Trop faible à son goût.
Et puis la Révélation arriva dans cette fameuse tranche d'âge. Malgré les barreaux de prison, il y avait des séances télés régulièrement. L'apparition des sorciers au grand jour changea la mentalité du jeune homme. Il risquait d'être découvert, d'être percé à jour, et ne pourrait donc plus jamais exercé. Il se souvint des moments où sa mère tentait de pénétrer dans son esprit ; au cas où un inconnu de l'extérieur viendrait fouiller son cortex, Darius chercha à réitérer ces expériences. Mais cela faisait si longtemps ! Eriger des barrières mentales sans connaître les armes psychiques des assaillants lui prit une grande partie de son temps, mais il profita aussi de la Révélation pour en apprendre plus, innocemment. A la place de demander des livres de fictions, sans doute rédigés par des sorciers, Darius réclama des ouvrages destinées à comprendre les CESS, comme on les appelait, décrétant qu'une fois sorti, il deviendrait spécialiste des CESS. Comme si un jour il serait dehors. Il eut ainsi accès à de nouvelles connaissances, ses horizons s'étendaient, bien qu'il savait pertinemment que beaucoup des livres qu'il lisait étaient des tissus de mensonges.

Jésus et Mathieu.




A vingt-et-un ans, lors de sa majorité, on le transféra dans une autre prison. Une prison pour adultes. Darius aurait pu demander une libération pour bonne conduite, mais il ne le fit pas. Il n'en avait aucune raison, puisqu'il restait coupable. Son repentir n'était assouvi et il ne connaissait rien d'autre que le monde carcéral. Certes, les vertes prairies du Wyoming lui manquaient, mais, au fond, jamais il n'y remettrait les pieds.

La prison changea radicalement le jeune homme. Radicalement.
Entouré de ces hommes gonflés aux hormones, tatoués, rasés à blanc et barbu, Darius dénotait. Et puis, on ne le croyait pas, et on ne craignait pas un meurtrier âgé de dix ans. Il appliqua la même méthode qu'à son ancienne prison afin de protéger son arrière-train des sévices d'autrui, mais cette aura ne fit qu'amplifier les tensions à son égard. La nuit, lorsqu'il entamait une crise, que ce soit d'euphorie ou d'hypomanie, ses larmoiements ou ses rires, ses paroles déblatérées à la vitesse de l'éclair en un chuchotis incompréhensible réveillaient tout le couloir, et le matin on lui lançait des regards noirs, et autre.
Il se soumit alors complètement, n'ayant d'autre choix. Sans l'avouer, durant cette période, il prit un certain plaisir à être le jouet de son compagnon de cellule ; ce plaisir malsain, impie, finit non seulement de réduire à néant à foi, mais renforça aussi l'idée que, pour lui, une relation sexuelle devait être entre un homme et une femme. Le reste n'étant qu'anormalités impures. Pourtant, cette période de soumission ne fut que peu longue ; en effet, Darius décida de prendre en main les rennes et de mener la danse comme il le souhaitait. Il avait deux avantages : celui de son pouvoir, et celui de sa sorcellerie. Toutes les nuits, il repensait à son chat, Rico, et au matin, son co-cellulaire n'avait pas la force physique de lutter contre Darius. Quoiqu'au début, si, mais, connaissant désormais des bribes de magies, le jeune homme commença à enchanter des objets usuels de son compagnon. Ainsi, son coussin fut maudit, rendant les nuits cauchemardesques, épuisantes, sa brosse à dents semblait enduite d'ipéca car, toujours, il régurgitait ses repas, le rendant faible, anémié. Alors ce fut l'apprenti sorcier qui mena la danse, se protégeant des autres en usant de la notoriété de son partenaire.

Il y eut un évènement majeur dans le quotidien monotone de la prison, un évènement qui renforça la position de Darius. Durant ses crises nocturnes, un maton, toujours le même, venait le calmer à l'aide de décharges électriques. Les cris de douleurs du jeune homme réveillaient tout le monde, et intérieurement, les faisaient jubiler. Le sorcier ne désirait qu'une chose : faire taire ce gardien imbu de lui-même. Mais ses phases rendaient impossibles sa magie. Alors, un soir il simula. Armé de son tazer, le quarantenaire bedonnant surgit aussitôt. Brandissant son instrument de torture, il visa le pauvre homme ; celui-ci, paré d'avance, réussit à faire pivoter en un clin d'oeil l'objet, électrocutant ainsi le tortionnaire alors qu'il appuyait sur la détente. Il ne put qu'après un long moment de paralysie, imposée par la décharge, arrêter les volts se déversant dans ses veines. Tremblant, tétanisé de peur, il traita de tout les noms Darius, qui lui souriait. Alors qu'il quittait le couloir, le dos vouté, sous les regards incrédules et ravis de tout les prisonniers, il flancha. Ses paupières s'abattirent une dernière fois, son souffle rauque fit taire l'assemblée. Seul Darius, apparemment maudit par le maton, restait impassible.
Les rumeurs se propagèrent à la vitesse de l'éclair, mais personne réussit à mettre le mot dessus. Les sorciers, en effet, possédaient des prisons rien que pour eux, et les prisonniers couvraient Darius, une sorte de solidarité malsaine.

En prison, contrairement aux centres précédents, un marché noir fleurissait. Un trafic profitant autant aux regards aveugles des gardiens qu'aux prisonniers coupés du monde. Il y avait deux monnaies, le corps et les cigarettes. Le dollars, quant à lui, servait au delà des barreaux, mais comme Darius ne connaissait personne là, il n'en avait que faire. Ainsi, le fait d'avoir dans sa poche son compagnon de cellule lui permettait d'avoir un accès sur l'extérieur, et ainsi des clopes. Pour asseoir sa puissance dans ce microcosme, le jeune homme se mit à fumer, et pas qu'un peu. Consommer autant de ces sucettes cancérigènes montrait à quel point qu'il était riche et Darius se fit une certaine réputation dans ce monde. Il avait accès à des objets de contrebande et, utile pour plus tard, des adresses ailleurs. Ainsi, à l'aide de ses importations frauduleuses, le sorcier réussit à fabriquer quelques objets magiques, des talismans primitifs, ridicules. La languette enchantée d'un curseur de zip n'était plus dans ses compétences, désormais il arrivait à faire des petits bidules, à mystifier des capsules, à fabriquer des espèces de colliers augmentant ridiculement sa force etc.

Un vif nom, traversant les tumultueux cieux,
Dans le placide lac de furieuses rides invoqua.
L'intense orage naquit. Électrisant les aïeux,
Le torrent, ses orbites, jusqu'à la source remonta.

Godric Ligheton. A travers les lignes des maigres pamphlets censurés qui arrivaient jusqu'à lui, Darius apprit à connaître cet homme, ses idées et ses convictions. Il s'imagina alors ses pensées non-dîtes dans son monde de l'ombre, il commença à l'aimer, à l'aduler. Dans ses crises d'euphorie, son nom résonnait dans le couloir glacé du pénitencier et tout le monde savait qu'il souhaitait le rejoindre. Mais tout le monde en riait.
Lui, Darius, pouvait le faire, et allait le faire. Son plan se créa peu à peu dans son esprit, dans l'ombre de ce modèle il créa son sombre dessein.

Son aura de nécrose s'étendit chaque jour sur toute l'aile de la prison. Peu à peu, chaque homme s'effondra, comme vidés, apathiques. On imagina tout le monde malade, la pandémie fut déclarée. Les prisonniers furent entassés ailleurs, le temps de comprendre ce qui se passait. Mais, la prison à moitié condamnée continua de voir ses habitants se décrépir, se désagréger. L'ordre fut donné, il fallut déplacer les prisonniers dans un autre centre. Par camion, un par jour, ils déménagèrent. Darius saisit l'occasion, dans son car grillagé il répandit sa plus sombre tristesse dans l'habitacle. Les prisonniers défaillirent, tout comme les conducteurs qui s'écrasèrent dans un arbre, lui-même commençant à mourir devant l’accablement de Darius. Il s'enfuit, laissant pour mort les autres humains, et disparut dans la campagne de béton floridienne. Oublié dans un motel, laissé pour mort officiellement, mais non officieusement, au bout de quelques semaines il s'en alla pour la lointaine Louisiane.

Là-bas, Godric semblait l'attendre. Rapidement, le jeune homme aperçut l'étendue des pouvoirs de ce sombre sorcier, l'envia autant qu'il adula. Il ressemblait à ce qu'il voulait être, tout ce qu'il représentait, Darius le désirait, l'acquiesçait ou l'appliquait.
Il devint son ombre, son chien, et aimait recevoir un vulgaire os. En quelques mois seulement, avide de savoir et de pouvoir, l'évadé apprit de nombreux sorts, comprit ses faiblesses et, avec une ardeur phénoménale, devint plus puissant qu'il ne l'imaginait. Ses bases impressionnantes et son côté autodidacte lui permirent d'exceller. Son introversion s'effaça lentement, Darius retrouva goût à la vie et remerciera à jamais Godric pour cela.
Quant à sa vie de fugitif, ses relations du monde du marché noir lui autorisèrent une existence voilée aux yeux des autorités. Aucune facture, aucune vie administrative, Darius n'existait qu'à travers ses fausses oeuvres d'art et ses papiers d'identités falsifiés où il s'appelait alors Bob, Roger ou Jack.

Epilogue.




« Maman, c'est moi, Darius.
Cela fait longtemps que je ne t'ai pas parlée, j'étais occupé ailleurs, tu te doutes pourquoi, je suppose. Je n'ai arrêté de pensé à toi depuis ce jour-là, tout ce que tu as fait, tout ce que tu as perdu pour moi. J'espère que tu ne m'en veux pas, j'espère pas, je t'ai libéré, du moins, j'ai essayé. Ton sacrifice ne serait pas vain, je me battrai pour toi, pour que personne ne doive réitérer ton martyr. Tu m'as été utile, tu me seras toujours utile, même si tu n'es plus mon modèle, tu es gravée à jamais en moi.
Tu es là pour moi, toujours, dans mon âme. Pour ne plus qu'il y ait d'ombre dans ma vie, pour que mon anxiété, ma tristesse, soient balayés rien qu'en pensant à toi.
Tu seras toujours avec moi, à mes côtés, je ferai tout pour être ta fierté et ta joie, comme je l'ai toujours fait, avant. Regarde moi, moi je te regarde.
Je serai encore sous les barreaux, sans toi. Je ferai tout pour toi. Maman, je suis désolé de t'avoir infligé une telle peine, je suis désolé d'avoir été malade, mais je compte bien trouvé un remède dans la magie. Toutes les solutions sont là, peut-être que je pourrai te revoir, qui sait.
J'aimerai bien. Parce que je t'aime, Maman. Je ne sais pas si je reviendrai, mais je pense à toi.
»

Il posa le bouquet de fleurs colorées sur la pierre tombale et s'en alla, loin.



Dernière édition par Darius Lightner le 18/2/2012, 19:14, édité 33 fois
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 19:47

Oh non, voilà le dingue qui suit l'autre taré qui veut ma peau.

Genre, on avait pas assez de tarés. :69:

M'enfin...Bienvenue quand même & bon courage pour la fiche! ^^
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 20:05

Mais pourquoi il veut ta peau, il doit bien y avoir une raison justifiée. Quoi qu'il en soit, je l'approuve What a Face Et pour lui faire plaisir, je lui apporterai ta peau, j'ai jamais écorché à vif quelqu'un, en intégralité :twisted:

Mais merci de me souhaiter la bienvenue Wink
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 20:14

:twisted: Bienvenue DARDAR (nouveau surnom hop) contente que tu sois venu :024/: et j'exigerais un lien en prime (enfin si tu veux miaou) :036/:
Bon courage pour cette fiche =)
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 20:27

J'suis à la ramasse mais OMFG la céleb *je fond* :70:

Merde le camp du mal, on va devoir lui botter les fesses :64:

Bon courage pour la suite :046/:
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 20:39

SM : Bouarf, Dardar, moi j'aime bien, 'fin, c'mon esprit pervers qui parle à travers moi là arrow

Kath : C'est ça la technique, il faut me frapper, m'emprisonner, mais oseras-tu tenter de m'amocher ? :twisted: Si oui, bah, tant pis What a Face

Merci vous deux ^^
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 20:41

Julian J. Lannister a écrit:
Oh non, voilà le dingue qui suit l'autre taré qui veut ma peau.

En fait, j'ai beau être l'un de ceux qui te connaissent le mieux, j'ai du mal à me figurer duquel de taré qui veut ta peau tu parles exactement xD ?

Et sinon Darius, touche à mon frangin et j'utilise la technique des indiens Jivaros pour te réduire non pas la tête mais ce qu'il y a entre tes jambes :knuppel:

Mais bienvenue quand même What a Face

PS : un sorcier du mal : encore une saloperie a écraser tiens xD
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 20:51

Lyle, si tu approches mes bijoux de famille, ou si tu m'approches tout simplement, je te planterai un couteau dans la main, ou dans le pied. Ou ailleurs. Je suis expert dans ce domaine :twisted:
Mais merci tout de même pour la bienvenue =)

Joueur : Owii, que des relations négatives, des ennemis, trop biiiien :033/:
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Ce n'est pas grave, la douleur ne me fait pas peur. Tu mourras dans les flammes de l'enfer créature impiiiiie *sort loiiin xD*

Bon, un taré sadique de plus alors... Parfait :030/: !

Bonne rédaction ^^ !
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Bienvenue monsieur le mage noir :)
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Darius Lightner a écrit:
Mais pourquoi il veut ta peau, il doit bien y avoir une raison justifiée. Quoi qu'il en soit, je l'approuve What a Face Et pour lui faire plaisir, je lui apporterai ta peau, j'ai jamais écorché à vif quelqu'un, en intégralité :twisted:

Mais TROIS FOIS RIEN sérieux. Il est juste jaloux de moi, voilà tout. What a Face

Moi non plus tiens. On fait une course? What a Face

Et Lyle: genre, j'ai que des liens négatifs, à t'entendre...Rolling Eyes...Presque, quoi. En tout cas, merci frérot, on ira à la chasse aux sorcières ensemble. *_*

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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 21:54

*fait la danse du ventre et... crache du feu* ouais c'est ma nouvelle entrée.

Bienvenuuuue. enfin... officielle =D
Que ta vie soit courte. MOnstrueuse.
Jspr que tu vas pleurer, geindre, te tortiller par terre de douleur. et crier et supplier qu'un des lannister viennent t'achever :54:

oui je sais. j'suis un amour.
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 23:11

Lolo : Ah mais ça c'est de l'accueil, j'aime, j'adore ! Surtout que j'te rends la pareille, je sais pas pourquoi, mais quand on m'agresse, bah, j'agresse What a Face Sauf que moi, c'pas des menaces en l'air, tu vois.

(Mais pourquoi tout le monde déteste d'emblée ce perso, alors qu'il a strictement rien fait, le pauvre ! :evil: )

Juju : Partant pour la course ! On l'fait à quoi, à l'économe, la petite cuillère, le couteau à beurre, au scalpel ? :p

Amélia : Merci ! =D

Lyle : Taré et sadique, je ne suis pas d'accord. Vraiment pas. Tsss.
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 23:19

Non mais au contraire Darius, ici on est adepte du "Qui aime bien châtie bien". T'en fait pas, tout est normal :55:

Mais surtout, hésite pas à taper fort, sur Lorenzo surtout What a Face
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 23:22

MAIIIIIIIIIIIS *couine et va chouiner à son frère*
Même que mon frère... Il va vous taper... TOUS!
:037/:

XD
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 23:25

Et si j'prends Lolo pour vous taper, vous tous ? Comme ça, tout le monde est content ! :D
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SIGNALEMENT : le démon qui gouverne les ombres de cette ville.
HABILITIES : Thaumaturgie - La main de destruction ; capacité à voir le monde des esprits, sentir la mort.
OFFICE : Chef de la mafia Italienne avec sa soeur jumelle.
SERENADE : I'm Shipping Up To Boston - Dropkick Murphys

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INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Eden Memories ; Flan coco ; Pâte à choux ; La drag-queen
MISSIVES : 8449
ACTE DE PROPRIETE : Eden Memoires; tumblr

I’m gonna make him an offer he can’t refuse. LE PARRAIN
 
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime13/2/2012, 23:43

Bienvenue heart
Tu m'excuseras, j'ai la flemme de me co sous Godric, mais si tu as la moindre question, je suis là pour y répondre.
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime14/2/2012, 00:03

Merci =)
Et t'inquiète pas, je comprends ta flemmardise, j'aurai fait la même Wink

Si j'ai une question, je n'hésiterai pas à te MP (et je pense que je le ferai en fait arrow ), mais j'essaie d'abord d'avancer dans ma fiche avant de me préoccuper du point "présent" x)
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime14/2/2012, 00:09

Ca marche (mpotte moi plutôt sous Aless à priori c'est le compte où je suis le plus souvent connecté).
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime14/2/2012, 00:36

Oki, j'te mpotterai sous ce compte alors, merci de m'avertir (même si j'm'en serai douté en fait, mais sait-on jamais)
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime14/2/2012, 02:50

Darius Lightner a écrit:
(Mais pourquoi tout le monde déteste d'emblée ce perso, alors qu'il a strictement rien fait, le pauvre ! :evil: )
Euh non, moi je...
/jette un dernier coup d’œil aux photos :023/:
Non. Je ne te hais point. /sort

Bienvenue parmi nous ! \o/ J'ai l'droit d'le dire, j'suis un multi hahaha *sbaff*
Bon courage pour la fiche. Au (dé)plaisir de peut-être te croiser en RP !
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime14/2/2012, 09:07

:twisted:

Tu es venu What a Face

:015/:

*Lui fout un coup de genou dans les gnagnas au passage* What a Face

Bon courage pour ta fiche et tu t'en doute je veux un lien Razz

*Replante son genou en pleins dedans*

==>

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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime14/2/2012, 13:58

Merci Lilas, si tu ne me hais point, tu fais de moi l'homme le plus heureux au monde :D

Espe, ouai, je suis venu. En même temps... What a Face Mais, par contre, à chaque fois que tu lèves le genou vers les parties, que tu sors un couteau ou quoi que ce soit visant les attributs masculins, il faut que tu mettes un copyright, hein. J'demande pas des royalties, mais tout de même, un peu de respect * connait le chemin de la sortie arrow *
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime14/2/2012, 15:02

Je re-passe par ici suite à la màj de la bio, que j'avais pas lue. Pour dire que Lilas reviendra te voir sur ta fiche de liens une fois que tu seras validé, brigand. T'as intérêt à être gentil avec elle ! è.é
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MessageSujet: Re: Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE   Darius : "Well, four out of five doctors agree that I am actually insane." | DONE Icon_minitime

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