➽ date et lieu de naissance. 23 octobre 1982, Eugene, Oregon ➽ nationalité. Américain ➽ état civil. Divorcé ➽ lieu d'habitation. Pas trop cher, merci ➽ métier. Prof de gym au lycée ➽ étiquette qui vous est collé. Coach. C'est le surnom que lui donnent ses élèves et leurs parents. Vétéran pour les anciens collègues de l'armée et quelques rares amis.

Timothy était un jeune homme fier de son pays, de la bannière étoilée de la Liberté qui flottait dans le jardin de sa maison et sur le toit de la mairie. A l’école, il recherchait la perfection dans tout ce qu’il accomplissait, à condition que la tâche à accomplir ait quelque chose à voir avec le sport. Il devint rapidement quarterback de son équipe et le resta à travers toutes les années jusqu’à sa senior year, la dernière année de lycée. Il était la star de l’école, et aimait ça. Il aimait qu’on le regarde et qu’on l’admire, et être quarterback avait de bon qu’il avait à ses pieds pratiquement toutes les filles de l’école. Dragueur ? Oui, un peu, mais c’était tellement facile que c’en perdait de son attrait.

Puis, le jeune homme a vieilli. Il a appris à réfléchir, à être plus patient, et observateur. La vie a fait de lui quelqu’un de taciturne, du moins concernant sa vie privée, d’aigri, il a troqué sa santé, sa femme, son fils, son futur contre une médaille et une tape sur la tête.

Depuis son retour sur le sol américain, Tim est toujours à cran, un pneu qui éclate en rue et le voilà qui fait une roulade sur le côté et se met en position de tir pour répliquer, même s’il ne porte plus d’arme sur lui depuis quelques années. La nuit, il revit les scènes de meurtres et d’attentats qu’il a vécues, les images de ses compagnons d’armes morts déchiquetés dans une explosion viennent l’empêcher de fermer les yeux, mais il n'en parle pratiquement jamais.

Il passe beaucoup de temps à s'occuper des jeunes, c'est sa façon de payer hommage à son fils. Il pense parfois que certains parents ne savent pas la chance qu'ils ont d'avoir un enfant.

Il est fidèle n'hésitera pas à mouiller sa chemise pour aider ses amis s'ils ont besoin de lui. Par contre, il est aussi fidèle quand il s'agit de rancune. Il n'oubliera ni ne pardonnera pas facilement si on lui a fait du tort; ou pire, si on fait du tort à ses proches.


Il était militaire, mais a été réformé pour cause de blessure. Il est maintenant professeur d’éducation physique au lycée et coach de l’équipe de football de l’école. Ses journées sont calmes, à part pour les jours de match, il essaie d’éduquer les jeunes et de leur faire comprendre que la guerre n’est jamais une solution, pour ne pas qu’ils vivent ce que lui a vécu. Il fait encore du footing, le médecin le lui a interdit, mais s’il ne fait plus de sport du tout, il va devenir fou. Il prend donc une dose supplémentaire d’antidouleurs avant d’aller courir, mais c’en est fini des balades à cheval et des haltères et de toute autre activité physique trop lourde.

Le soir, il aime de temps en temps aller faire un tour au bar du coin pour boire une bière et discuter de sport avec d'autres clients. Mais il n'en fait pas une habitude, il se doit de montrer l'exemple à ses élèves.

Il ne va plus à l'église le dimanche et en profite pour essayer de faire la grasse matinée, quand ses cauchemars lui en laissent l'occasion.

N'ayant pas vécu en Amérique depuis longtemps ni pendant de longues périodes, il n'a pas beaucoup d'amis en dehors de l'armée.

Depuis son séjour forcé à l'hôpital, il a pris goût à la lecture (surtout les magazines sportifs) et lit en moyenne deux à trois livres par mois. (Sur des sujets tels que la psychologie, les guerres passées et de en temps un bon polar.)


- Tourner la tête légèrement sur le côté quand il écoute quelqu’un parler, il a des problèmes d’ouïe à l’oreille droite et compense donc avec la gauche.
- Il transporte toujours une photo de son fils dans son portefeuille et se fait un devoir de la regarder tous les jours et va au cimetière au moins une fois par semaine. Il n'emmène pas de fleurs, c'est inutile à ses yeux.
- La politesse, c'est sacré, tout comme la ponctualité
- Il répond souvent à une question par une autre question. Cela lui évite de devoir parler de lui.
- Il adore le beurre de cacahuète "crunchy" (avec des morceaux de cacahuètes)
- Le sport, c'est sa passion, plus spécialement le football (américain). Ce fut un crève-cœur de devoir arrêter pratiquement toute activité physique suite à sa blessure au dos.
- Il est fan de country, particulièrement de Willie Nelson et Alan Jackson.
- Il apprécie Al Yankovic pour ses jeux de mots et parodies
- Il est devenu pacifiste et déteste la violence. Il ne se battra que si c'est le dernier recours possible. S'il devait se battre, certains réflexes risqueraient de se déclencher, et il pourrait faire mal à la personne en face de lui voire même la tuer sans le vouloir.
- Il n'aime pas les gens qui se plaignent pour un oui ou pour un non et les faux-jetons.
- Il aime voir les gens autour de lui heureux
- Il déteste la fumée et la cigarette, mais n'a rien contre une bonne bière ou un verre de whisky à l'occasion.
- Il prend toujours des oignons avec ses hamburgers, et une sauce ketchup.
- Super Bowl!!!! Le jour le plus important de l'année, il réunit ses joueurs et ils regardent le match ensemble sur grand écran dans le gymnase, en mangeant des chips, des fajitas et des hamburgers et en buvant des boissons sucrées. Ambiance garantie.
- Il est sous antidouleurs jusqu'à la fin de ses jours. Il en prend le matin, le soir et en a toujours une boîte sur lui en cas de problème en journée.


Il n’était pas à la maison quand la révélation a éclaté, mais la première chose qu’il s’est dit, c’était : « enfin des bêtes qui ne cachent pas ce qu’elles sont en se prétextant humains ». De son point de vue, nul besoin d’être un être surnaturel pour tuer, faire couler le sang et aimer ça. Hell, il y avait lui-même goûté ! Tant qu’ils respectent les lois et ne touchent pas aux humains, il ne voit aucun problème à coexister avec eux. Il a vu d'autres cultures, d'autres modes de vie dans le monde, et même si le gouvernement a tout fait pour les diaboliser, ils n'en restaient pas moins innocents de la majeure partie des crimes qu'on leur a imputés. Bon, les CESS ne sont pas réellement humains, mais ce n'est pas parce qu'ils sont différents qu'on doit les éliminer sans avoir appris à les connaître ou sans les avoir écouté un minimum avant d'ouvrir le feu. Vivre et laisser vivre, telle est sa nouvelle devise. Mais il suppose que c'est comme dans tout, il y a des bons et des méchants. Il espère seulement que les bons s'occuperont eux-mêmes de punir leurs criminels et de les empêcher de nuire. Parce que sinon, les humains ne sont pas équipés pour lutter contre des créatures aux super pouvoirs impressionnants.


Signalement? 1,78m, 88kg, cheveux noirs, yeux bruns, et cicatrices. Ah, oui, vêtements de sport, la plupart du temps, sinon des jeans et une chemise, mais il évite les vêtements kakis et les treillis militaires.
Des cicatrices, Tim en a à la pelle. Que ce soit suite à des opérations militaires ou chirurgicales (l’appendice), sa peau est couverte de fines lignes blanches, rappel si l’en était besoin de ce qu’il a vécu et surtout de tout ce qu’il a perdu. Il a aussi perdu partiellement l’ouïe à l’oreille droite, à cause du vacarme des tirs d’artillerie.

Il a toujours une balle de .30 logée dans sa colonne vertébrale, que les médecins ont jugée trop dangereuse à extraire. Il prend des médicaments tous les jours pour diminuer la douleur qu’elle lui cause. C’est suite à cette blessure qu’il a été réformé.

Il est gaucher, ce qui est plutôt pratique pour surprendre ses adversaires, que ce soit en jeu ou à la guerre.

A force d'en prendre lors de son séjour à l'hôpital, il est devenu allergique à la pénicilline.

Vous voyez ce gars, là-bas, debout au milieu du terrain ? Celui avec les bras croisés et le regard sévère, toujours en train de critiquer les passes que se font les étudiants ? Vous voulez savoir qui c’est. Eh bien, c’est Tim Brewer, le prof de gym de l’école, c’est avec lui que votre fils aura cours s’il s’inscrit ici. Cette année déjà, notre équipe a fait de meilleurs résultats, je suis certain que l’année prochain, il nous emmènera en championnat ! Ça ne vous suffit pas comme information ? Bien, puisque c’est ainsi, je vais vous raconter son histoire.

Timothy est né le 23 octobre 1982 à Eugene, en Oregon. Son père travaillait en tant que chef de chantier, il rapportait assez d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille sans que sa mère n’ait besoin de travailler. Tim a très tôt montré un attrait et un don pour le sport. A douze ans, il devint le quarterback (capitaine) de l’équipe de son école. Il passait le plus clair de son temps à courir, à se muscler pour devenir un champion comme Dan Fouts, joueur de légende ayant étudié dans la ville où Tim est né. Il était doué, et au fur et à mesure que les années passèrent, il garda son poste de capitaine de l’équipe, gagnant des crédits pour le collège et le lycée sans devoir étudier plus que de raison. Après tout, autant compter sur ses points forts et minimiser ses points faibles, telle était sa devise. Le terrain était le seul endroit où il se donnait à fond.

Tous les dimanches notre jeune ami se rendait à l’église Baptiste de Eugene ; participant tout comme ses parents à l’heure consacrée à l’étude la Bible avant la messe, et faisait même partie du mouvement des jeunes chrétiens, qui organisait des soirées ou des déjeuners entre jeunes de douze à dix-huit ans, et faisait à l’occasion des BA pour la paroisse. C’était surtout l’occasion de rencontrer du monde et de retrouver des amis, mais sa foi en Dieu était bien réelle. Il faisait aussi partie des scouts et gagna sa médaille Eagle Scout (chef de patrouille) à seize ans.

A l’école, le sport lui prenait la plupart de ses après-midis, et parfois même de ses journées quand les matches qui l’opposaient à d’autres écoles se déroulaient à l’autre bout de l’Etat. Il aimait la biologie, les sciences, mais avait plus de difficultés en anglais et en langues étrangères. Tous les matins, comme dans toutes les écoles du pays, on faisait le salut au drapeau, et en tant que quarterback, il a eu l’honneur d’être celui qui hisse les couleurs en haut du mât tous les matins. Cela lui évitait de faire comme les centaines d’autres étudiants de son école : rester debout la main sur le cœur les yeux rivés sur le drapeau ou sur l’écran de télé présent en classe en récitant avec conviction le serment d’allégeance au drapeau : « Je jure allégeance au drapeau des Etats-Unis d’Amérique, et à la République qu’il représente, une nation, sous le regard de Dieu, indivisible, conférant liberté et justice à tous. » Très tôt, il apprend le Star Sprangled Banner, l’hymne national par cœur ; quoi de plus normal il est chanté avant tous les matches. Bref, tout est fait pour en faire un bon petit Américain. Patriote, fier de son pays et sûr de lui et de ses capacités. C’était le bon temps, que cette époque-là !

Sa première petite amie se nommait Mary Thompson, leur relation aura duré une longue semaine, le temps pour elle de comprendre qu’il n’était pas amoureux et un peu trop entreprenant… Ce fut le mot d’ordre pour toutes ses relations avant Karen. Karen O’Radagan, la femme de sa vie. Enfin, elle aurait pu l’être. Le destin en aura voulu autrement. Mais laissez-moi vous conter comment tout a commencé.

Les années passèrent et vint Graduation Day le 25 juin 2000. Tim s’en sortit avec distinction, et une bourse en poche pour étudier la biologie à Berkeley. (Ne vous avais-je pas dit que le sport ouvre toutes les portes ?) En septembre de la même année il déménagea donc pour le campus de l’université, et devint « offensive tackle » (chargé de bloquer l’équipe adverse) réserviste pour l’équipe de foot. Pas mal pour un élève de première année. Il suivait des cours le matin et s’entraînait sur le terrain l’après-midi. Hors, les pompons girls elles aussi s’entrainaient aux mêmes heures, à la seule différence que lorsqu’il pleuvait, elles avaient le droit de s’entraîner en salle et les footballers pas. C’est lors d’une de ces après-midi de sport qu’il repéra la jeune femme rousse qu’il allait, il ne le savait pas encore, épouser l’année suivante. Pas très grande ni très lourde, elle était celle que les autres portaient lors des pyramides et des figures acrobatiques. Il en tomba aussitôt amoureux, chose qui ne lui était encore jamais arrivée auparavant. Une chance pour lui, les déplacements pour les matches, parfois très longs, se faisaient dans le même busque celui des pompons girls. Ils firent donc connaissance et il parvint à la convaincre de sortir avec lui. Elle étudiait le droit et rêvait de devenir avocate possédant son propre cabinet ; il voulait simplement devenir biologiste, donner des cours, continuer le sport et vivre avec elle. Cela lui aurait suffi. Il termina sa première année avec satisfaction, ce qui était toujours bien assez pour réussir, et donc pourquoi vouloir faire plus alors qu’on peut passer son temps à s’entraîner ou à courtiser ?

Bref, l’année scolaire 2011 commença en fanfare, une première victoire au foot suivie du bal de la rentrée particulièrement arrosé et Karen particulièrement ravissante dans sa robe vert émeraude au décolleté généreux. Arrosé me direz-vous, mais il n’avait pas encore l’âge requis pour boire ! Bon, il faut savoir que les relations, pour ce genre de choses, ça aide. Et qui de mieux que d’autres membres de l’équipe de foot plus âgés pour l’aider à se prendre sa première cuite et fêter un début de saison spectaculaire ? Le problème, c’est qu’il arrive qu’on prenne des risques inutiles quand on est saoul. Et saouls, Karen et lui l’étaient amplement quand ils quittèrent la salle et se rendirent dans un endroit plus privé pour… Enfin, vous voyez, quoi, je ne vais pas vous faire un dessin.

Puis arriva le jour du 11 septembre et ses tours en flammes. Le choc d’une nation face à une attaque totalement inattendue et injustifiée. Le 20 septembre, le Président déclarait la guerre. Et Tim sut qu’il devait y prendre part. Il ne pouvait pas rester les bras croisés à attendre qu’une autre attaque se reproduise. Dieu les aiderait à vaincre ces terroristes, et même s’il y aurait des pertes, ils seraient morts en défendant la Liberté et la Nation. Une cause juste se devait d’être défendue, on n’attaque pas les Etats-Unis d’Amérique sans en subir les conséquences. Il abandonna donc ses études et partit s’inscrire à l’armée, se retrouvant assigné chez les marins, avec pour jour de départ le 4 novembre, direction la Floride et Fort Pierce.

Entretemps,… Dame Nature avait fait une jolie surprise à Karen, et vers la fin du mois de septembre, elle dut annoncer à Tim qu’il allait devenir papa. Jamais effrayé par rien, il décida d’aller se saoûler copieusement et courageusement dans un bar et d’appeler en renfort ses amis de l’équipe. Tant pis pour l’âge requis, il se falsifia une carte de permis de conduire. Quand il eut dessoulé, il alla demander sa main à la demoiselle puis à son père ; qui soit dit en passant était loin d’être ravi. C’était la première fois qu’il se rendait à Shreveport, Karen étant originaire de cette ville. Ils se marièrent le 26 octobre, la cérémonie ne fut pas spectaculaire, à cause du manque de temps pour tout organiser, mais leurs sentiments étaient sincères et le repas délicieux. Droit dans ses bottes et fier d’être bientôt papa, Timothy embarqua donc à destination du camp d’entraînement.

L’exercice physique ne lui faisait pas peur, mais il réalisa rapidement qu’il n’était pas aussi en forme qu’il l’avait cru en débarquant. Il allait donc se coucher tous les soirs avec les muscles endoloris, mais la satisfaction de faire ce qui était juste. Parfois, le sergent instructeur décidait de les réveiller au milieu de la nuit pour une course d’orientation en plein Everglades sans ration ni matériel autre qu’un couteau et une boussole. Il crut plusieurs fois qu’il allait mourir avant même d’avoir combattu l’ennemi. Au final, il sortit de ces épreuves plus endurant, plus fort et bien décidé à en faire baver aux terroristes. Il avait aussi appris de nombreuses façons de tuer son prochain de manière plus ou moins rapide et plus ou moins efficace. Il était prêt !


Il y resta six mois au total, puis obtint une permission pour la naissance de son fils, Garrett, au printemps 2002. Il retrouva Karen à Shreveport, où elle était retournée pour être plus proches de ses parents et ne pas se retrouver seule avec un bébé à l’autre bout du pays. Ils avaient acheté une jolie maison dans les faubourgs, avec un jardin et toutes les commodités nécessaires. Sa paie de soldat était garantie et leur permit de faire un prêt. Après les trois semaines passées à s’extasier devant ce petit être charmant, (surtout quand il dormait !) il retrouva son uniforme et la plateforme d’entraînement. Deux mois plus tard, il était envoyé en Afghanistan pour la première fois, pour une durée de six mois. Ce fut le premier coup dur pour son couple. Karen avait du mal à accepter son absence pendant si longtemps, même si c’était pour le bien de la patrie. Elle avait peur de devoir élever un orphelin.

Ce fut ainsi pendant les cinq années qui suivirent, il partait en mission pour plusieurs mois, revenait quelques semaines puis était à nouveau déployé ailleurs, que ce soit en Iraq, en Afghanistan ou secrètement au Pakistan. Puis, vint la grande révélation. Les créatures qu’on pensait jusque-là imaginaires existaient réellement et tuaient réellement. Ou bien aidaient réellement. Il n’aurait su le dire. Son quotidien, c’était la guerre, et il n’avait que peu de temps pour penser à autre chose qu’à survivre ou à sa famille. Il s’inquiétait pour la sécurité de Karen et Garrett, mais apparemment, les CESS désiraient vivre en paix, pour la plupart d’entre eux. Tant qu’ils ne touchaient pas aux siens…

Sur ces cinq années, il était devenu un vétéran, quelqu’un qui avait vu vivre et mourir plusieurs de ses compagnons d’armes et parfois même des amis proches. Ses supérieurs le remercièrent d’être toujours en vie par un grade plus élevé ; bravo, Sergent ! et une permission exceptionnelle de quatre mois. Ce furent les plus beaux moments de sa vie. Auprès de sa famille, il profitait des moments qui lui étaient accordés, il savait que cela ne durerait pas et qu’il ne reviendrait peut-être pas de sa prochaine mission. Garrett avait grandi, c’était maintenant un charmant petit garçon possédant les cheveux de son père, les yeux de sa mère et un caractère bien trempé. Il faisait leur joie à tous les deux, lançant déjà des ballons de football et plutôt sage à l’école. En septembre, il allait rentrer à l’école primaire et apprendre à lire et à calculer.

Il repartit pour Kabul sans se douter que c’était la dernière fois qu’il voyait son fils vivant. Ce jour-là, il était en mission de reconnaissance avancée dans les terres ennemies. Des grottes partout, du sable, des rochers, autant de repaires d’où les Païens pouvaient frapper. Ils devaient absolument trouver le chef de l’un des cellules terroristes les plus actives et mettre un terme à leurs activités. Il était parti depuis deux jours et ne rentrerait que dans quatre jours supplémentaires, si tout se déroulait sans accroc. Voici ce qui se passait à Shreveport alors que Tim s’enfonçait toujours plus profondément dans le désert afghan. Karen avait été appelée par la directrice de l’école, Garrett, âgé de six ans depuis maintenant deux mois, faisait de la fièvre et avait des nausées. Elle quitta son travail – elle était devenue assistante chez un notaire – et vint le rechercher avant d’aller directement à l’hôpital pour voir un médecin. Le médecin admit Garrett aux urgences et le fit transporter dans la salle des soins intensifs, avant de ressortir deux heures plus tard pour lui dire que leur fils était décédé, a priori d’une méningite, mais s’il vous plait nous serait-il possible de pratiquer une autopsie, nous devons en être certains, d’autres vies sont en danger, c’est contagieux,…blablabla… Karen avait déjà contacté le bureau de l’armée pour les informer que Garrett était à l’hôpital et leur demander de transmettre le message à Timothy. Elle dut les rappeler à nouveau pour leur annoncer le décès de son fils. La nouvelle atteint la base de Kabul dans l’heure, mais le commandant en place décida qu’il valait mieux ne pas faire passer l’information à Tim, sous peine de ruiner la mission en cours. Ce ne fut donc qu’à son retour cinq jours plus tard qu’il apprit la mort de son Garrett. Trop tard pour des excuses, pour un quelconque geste d’apaisement. Il fut rapatrié en urgence pour les funérailles, mais elles avaient déjà eu lieu. Il fut accueilli par une Karen en larmes et en colère, ce qu’il avait toutes les raisons de comprendre, même si ce n’était pas de son intention ni de son fait. Le petit eut droit à un enterrement en grandes pompes, financé par l’armée, pour les services rendus par le Sergent Brewer à la patrie. Si le pays n’avait eu besoin de soldats pour sa guerre, on l’aurait immédiatement démobilisé, mais il avait de l’expérience et on avait besoin de lui pour guider les nouvelles recrues.

Cette fois, il fut heureux de quitter le pays. Il nourrissait une rage certaine envers le commandant qui avait retenu l’information et avait attendu qu’il rentre avant de faire son annonce d’un ton calme, détaché, et après l’avoir félicité pour le succès de sa mission. Il allait tuer ce s.o.b.

Malheureusement, quelqu’un d’autre s’en était déjà chargé à sa place. La voiture dudit commandant avait explosé avec lui à l’intérieur deux jours plus tôt. Privé de vengeance, Tim se déchaîna sur les talibans. Il demandait toujours plus de missions dangereuses, emportant avec lui ses meilleurs hommes, dont beaucoup ne revinrent pas vivants. Mais quand on cherche la mort, elle a souvent le don de vous échapper, et il survécut ; jour après jour, mois après mois, alors que d’autres effectuaient le voyage retour dans des cercueils en plomb. Il prenait un plaisir malsain à narguer les ennemis avant de les attaquer ; ce qui eut parfois pour conséquence de faire échouer la mission, mais plus souvent de la faire réussir. Il gagna le surnom de Sergent Casse-Cou sur la base, et parfois, quand il n’était pas dans les parages Fou Furieux, pour son indifférence face à la mort, à la sienne, à celle des autres.

Il rentra au pays après six mois, pour retrouver une Karen qui semblait avoir vieilli de dix ans et qui ne lui avait toujours pas pardonné son absence lors de ce jour tragique. La voir dans cet état le désarma complètement et il fit tout ce qu’il put pour la reconquérir. Mais ce ne fut pas assez. Madame Brewer en avait assez de sa vie de femme de militaire et lui posa un ultimatum. Il arrêtait l’armée, s’excusait platement et peut-être accepterait-elle de continuer leur vie commune. Il accepta, expliquant qu’après sa prochaine mission, il donnerait sa démission et viendrait la rejoindre.

Mais le Sergent Casse-Cou avait perdu la part de chance qui lui avait jusque-là permis de rentrer indemne au pays. La mission qu’on lui avait confiée cette nuit-là était banale, il devait aller relever des collègues à un poste avancé, quand des terroristes ont débarqué et ouvert le feu sur leur convoi. Bilan, dix-sept morts et trois blessés, il fut l’un des heureux survivants, et ne dût sa vie qu’à la proximité d’un hôpital militaire.

Il était enfin dispensé de l’armée et revenu à Shreveport. Mais dans quel état ! Il fallut plusieurs semaines d’hôpital et plusieurs mois de rééducation avant que Tim ne puisse revenir vivre à la maison. De plus, il gardait des séquelles psychologiques de cette dernière mission et des remords dus à sa conduite passée. C’en fut trop pour Karen. Elle demanda le divorce. Il n’était plus celui qu’elle avait connu, elle ne voulait pas s’occuper d’un handicapé ayant des hallucinations et le fantôme de Garrett venait toujours la hanter chaque fois qu’elle posait les yeux sur lui. Epuisé et encore amoureux malgré tout, il accepta le divorce, lui laissant au passage la maison et une bonne partie de sa pension. Quand il fut en état de chercher du travail, il retourna vers sa première passion, le football. Même s’il ne pouvait évidemment plus jouer étant donné les séquelles de ses combats, il pouvait toujours aider d’autres personnes à gagner. Il devint donc professeur de gym et coach à l’école de Shreveport, espérant sans plus y croire que Karen changerait d’avis et reviendrait à la maison.

Cela fait maintenant deux ans que cet épisode a eu lieu, il enseigne toujours au lycée et espère bien emmener ses joueurs jusqu’au championnat de l’Etat voire en national si possible. Il essaie d’oublier le passé et de se refaire une nouvelle vie, mais peine à y parvenir. Il a perdu la foi en Dieu, qui l’en blâmerait après toutes ces épreuves, mais il garde foi en l’Homme et c’est déjà beaucoup.

Voici donc l’histoire de notre prof de gym. Vous pouvez être certaine qu’avec lui, votre fils aura la meilleure éducation possible. Il se plaindra peut-être qu’il est trop dur, que ce type-là c’est le diable en personne, mais il vous en fera un homme, un vrai !



2011. Flash info : La tour abritant les pontes des créatures surnaturelles vient d’être attaquée. C’est la panique à Philadelphie.

J’écoute la radio chez moi, quand le programme est soudainement interrompu par cette nouvelle. Je me lève et vais augmenter le volume, pour être certain de bien comprendre ce qui se passe. Des images défilent dans ma tête. Des tours en feu, la foule paniquée. Et la première chose qui me vient à l’esprit, c’est :

Dix ans depuis les attentats du 11 septembre. Ont-ils choisi cette date consciemment ou bien est-ce une simple coïncidence ? Si les extrémistes désirent une déclaration de guerre, ils n’auraient pu mieux choisir leur moment, ni frapper plus juste.

Je me souviens de ce jour, le mercredi 11 septembre, comme si c’était hier. Une journée banale, normale sur le campus de l’université de Berkeley. J’écoutais la radio en mangeant des baguels miel-beurre de cacahuète ; celui avec les vrais morceaux de cacahuètes dedans, pas la pâte à tartiner façon mayonnaise que certains adorent. Il devait être aux environs de 7h du matin, j’avais un cours de physique prévu ce matin-là. Bref, c’était calme, ciel bleu et musique country ; enfin, c’est ce que je pensais. Quand j’ai allumé la radio, un flash info déclarait que les tours jumelles du WTC s’étaient effondrées. J’ai d’abord cru à un canular ; qui oserait s’attaquer à nous ? Puis, au fur et à mesure que les minutes passaient, ils ont annoncé que c’était probablement un accident… Jusqu’à ce qu’un second avion ne s’écrase sur la tour sud. J’ai fini par aller en classe, la télé y était allumée, on y voyait des scènes d’avions qui s’écrasent, de tours qui s’écroulent et de gens paniqués qui courraient partout. Des pompiers et des policiers tentant de sauver des vies, seulement pour rester bloqués dans les bâtiments et mourir écrasés sous les gravats. Les cours ont été annulés, l’état d’urgence déclaré et tout le monde devait rester chez lui et ne pas en bouger. Les lignes de téléphones étaient saturées ; impossible d’appeler Karen pour voir comment elle allait. Oh, oui, je pense savoir ce que ressentent les vampires et autres créatures à l’annonce que la tour –encore une !- de Philadelphie a été attaquée. Et je ne serais pas surpris qu’ils répliquent comme nous l’avons fait à l’époque, frappant dans le tas et tuant tous ceux qui se dressaient sur notre chemin. C’est un réflexe de défense trop naturel. Combien de temps leur faudra-t-il pour se réorganiser et frapper un grand coup ? Combien de créatures neutres viennent-ils d’énerver ? Tous les plus jeunes, ceux qui pensaient vivre parmi nous en étant presque normaux, je pense. A l’instar des milliers d’étudiants qui, comme moi à l’époque du 11 septembre, ont quitté l’école pour gonfler les rangs de l’armée et combattre l’ennemi ; pour que cela ne se reproduise plus jamais, parce qu’on venait de nous voler ce que nous avions de plus cher, qu’on nous avait frappé en plein cœur. Je ne chique pas le tabac, mais cette nouvelle me donne envie de cracher par terre !

Humains d’abord ! Les imbéciles ! Ces gens n’ont rien d’humain. Attaquer son propre pays pour détruire ceux d’une autre race n’a absolument rien d’humain. Comme si nous n’avions pas déjà assez à faire avec les guerres officielles. Non, en plus, il leur faut une guerre civile ! Il y a vraiment des idiots qui ne pensent qu’à se battre. Et en plus ; le faire contre d’autres qui sont mieux armés que nous, c’est loin d’être prudent. Peut-être désirent-ils mourir ? Peut-être sommes nous tous devenus fous ? Tout a tellement changé depuis que les surnaturels se sont dévoilés. Mais certains resteront toujours étroits d'esprit, on ne peut rien faire contre ça.

Ce mouvement va rassembler plus de monde et faire s’armer toute la population. Je pense que je vais éviter de rester dehors trop tard le soir à partir d’aujourd’hui. S’il existe des Humains en ville ; et il y en a certainement, ces gens excellent dans la planque et l’infiltration ; je préfère ne pas être pris pour l’un d’eux, merci beaucoup.

Une fois le journal terminé, j’appelle Karen, mon ex-femme, pour voir si elle va bien. A condition qu’elle daigne décrocher le combiné. Bip, bip bip. Messagerie, bien sûr ! « Karen, c’est moi, je sais que tu ne m’écouteras probablement pas, mais essaie d’éviter de te balader seule le soir dans les prochains jours. Crois-en le militaire, il va y avoir du grabuge en ville dans les jours qui suivent. Prends soin de toi. »

Je raccroche, encore plus déprimé qu’à l’accoutumée. La belle fera sans doute fi de mes avertissements ; comme à l’habitude. Mais ce n’est pas parce qu’elle ne supporte plus ma vue que moi, je ne tiens plus à elle...

un peu d'information sur votre famille.
Sa famille? Ses parents son toujours en vie, son père est chef de chantier à Eugene et construit des habitations pour les riches de la ville, sa mère est femme au foyer. Il a une sœur aînée (Kathelin) de trois ans plus vieille que lui qui vit maintenant à Phoenix, Arizona et y travaille comme infirmière dans un hôpital, mariée, deux enfants, une petite famille modèle. Il joue le rôle de tonton bourru pour ses deux nièces, Anna et Nikol.

Sa famille à lui est bien moins enviable. Il s'est marié avec Karen O'Radagan parce qu'elle était enceinte, avant de s'enrôler dans l'armée. Ils ont eu un fils, Garrett, qui est mort à l'âge de 6 ans d'une méningite fulgurante. Évidemment, étant en mission à ce moment-là, il n'a pas pu être là pour épauler Karen dans ces moments difficiles. S'en est ensuivi un divorce, des coups de gueule et beaucoup de regrets. Depuis, il vit seul dans un petit appartement des quartiers pauvres de la ville. Karen s'est remise en couple récemment, mais il n'en sait pas plus. Il n'a pas de nouvelles et a arrêté d'essayer de l'appeler.

➽ pseudonyme. Pooh, P'tit homme des cavernes ➽ âge. Bientôt trois décennies ➽ code du règlement. Et bien, il ne manque plus que le thème musical de Dracula prince des ténèbres et je crois qu’on pourra commencer ➽ avis général à propos du forum. Il donne envie de s'inscrire! Contenu clair et design sympa. ➽ avatar utilisé. Sylvester Stallone