On peut dire que je suis une fille plutôt cool. Ouais, c’est le mot. J’ai un caractère facile et entre nous, il suffit de savoir s’y prendre et on obtient tout de moi. On dit que je suis également :
Dynamique : en effet, depuis ma plus tendre enfance, je ne suis jamais resté affalée sur mon canapé plus d’une demie journée, toujours trop occupé pour faire la larve. Je suis étudiante, ce qui ne me le permet pas, et d’une, et de deux, je pratique la boxe – surtout de nos jours, il faut savoir un minimum se défendre. J’ai longtemps dansé, mais été donné que je travail aux 7 Péchés Capitaux, en tant que Danseuse, j’ai un peu laissé tombé les cours.
Hyperactive : Me canaliser ? Je crois que ce n’est pas possible. Il faut que je m’occupe, que je fasse quelque chose de mes mains, de mon corps. Et si un jour vous me voyez toute molle, toute « éteinte », c’est qu’il y a vraiment un gros souci, je vous le garanti.
Charmeuse : ça peut être positif mais parfois négatif, et sincèrement je ne le fais pas toujours exprès. Je dois tenir ça de ma mère qui a toujours su amadouer le monde, que ça soit homme ou femme. Elle avait ce don qui lui permettait d’hypnotiser – en quelque sorte - les personnes qui l’entouraient. Et je dois en avoir hérité. Merci bien !
Joueuse : on dit souvent que je joue trop avec le feu et qu’un jour je vais me bruler les doigts – et pas que. Mais c’est dans ma nature je crois, j’ai ce besoin de sensations fortes, de sentir l’adrénaline me booster le corps. Il le faut, et je ne pourrais pas faire sans.
Obstinée : Oh ça, je vous le dis, quand je veux quelque chose, je l’ai. Et je ferais tout pour l’avoir, croyez moi. Ca marche pour ça, mais aussi lorsque je veux avoir raison. Soyez en sur, si je dis que c’est comme ça, ça ne sera pas autrement dans ma petite tête dure.
Mais je n’ai pas que des qualités – qui peuvent parfois se transformer en défaut.
Je suis insouciante : je ne me méfie pas du danger qui m’entoure, je ne fais attention à rien – dans le sens où je ne me protège pas, je ne fais pas gaffe à ma sécurité et j’avoue que parfois j’aimerai bien que quelqu’un le fasse.
Je suis Lunatique : en clair, je change d’humeur comme de culotte, ce qui est parfois déstabilisant. Je peux très bien être très heureuse puis soudain devenir maussade et grincheuse, c’est comme ça les amis. Il ne vaut mieux pas y prêter une trop grande attention.
Et pour finir, mon dieu que je suis susceptible : je prends tout mal – enfin ça dépend de qui ça émane. Et je vous assure que je ne fais pas exprès, il se peut que ça ne soit qu’une plaisanterie pour certain, mais il suffit que ça touche quelque chose qui me dérange et bim … ça finit mal.
Mise à part tout ça, je suis plutôt une fille facile à vivre, en tout cas jamais personne ne s’est plaint de moi (a).
Il n’y a qu’une seule chose à savoir au niveau de mes phobies, ma plus grande peur, celle qui me paralyse, que m’empêche de fermer les yeux la nuit, qui me provoque des sueurs froides … la peur des araignées. Je suis Arachnophobe.

A quoi j’occupe mes journées ? A étudier. Je suis étudiante en psycho, c’est donc quelque chose qui me prend beaucoup de temps, surtout que je me passionne pour le sujet. J’aime étudier le comportement humain – du moins de ce qu’il reste des humains parce qu’entre les Vampires, les métamorphes et tout le toutim, il n’y a plus énormément d’humains quoi. A part étudier – ne croyez pas non plus que je suis une élève studieuse qui passe ses journées la tête plongée dans ses cahiers – je travail aux 7 Péchés Capitaux, en tant que danseuse, et ça me convient parfaitement car j’y exerce ma passion. Et mise à part le travail, l’école et tout ça, je pratique la Boxe, histoire de savoir me défendre un minimum. Bien sur vous me direz que contre un vampire je n’ai aucune chance, de savoir boxer ou pas, mais ça me rassure, car il ne faut pas croire, ce n’est pas parce qu’il n’y a presque plus d’humains normaux qu’ils sont tous tout doux, tout mignons. Oh non, bien au contraire, ils sont de plus en plus fous et violents, et moi je préfère me protéger – pour une fois. J’adore courir, seule, histoire de me vider la tête, de faire le point sur ma vie. Lécher les vitrines est aussi un bon décontractant. Sinon, je sors très souvent le soir quand je ne travail pas – ce qui est rare – j’aime vois mes amis. Je suis une fille très bouge-bouge, alors quand on me propose de faire un truc je suis toujours partante.

Je suis une fana de cuisine, je ne mange pas de surgelés – ou très peu. Lorsque je rentre du boulot le matin, j’aime boire ma tasse de café bien noir avant d’aller me coucher – oui je bois un café avant d’aller dormir. J’aime caresser mon chat pendant des heures. Je ne mange mes ongles que lorsque je suis stressée. J’ai un tic : je me mords la lèvre inférieure lorsque je me sens mal. Je ne sors jamais sans m’être maquillé un minimum. Je prends une douche tous les matins et tous les soirs après mon travail. J’ai toujours une boite de chewing-gum sur moi. Mon portable est toujours dans ma poche. J’adore commander des pizzas et autre nourriture chinoise. Je suis une fan inconditionnelle de Starbucks –caramel macchiato principalement. Je ris tout le temps, même pour les choses pas drôles. J'aime déjeuner le matin en prenant mon temps. Je fais du sport 4 fois par semaine. Mes pieds ne ressemblent plus à des pieds à causes de mes pointes. J'ai gardé mon plâtre lorsque je m'étais cassé la jambe. Je parle la nuit et bouge énormément. J'adore la photographie et le dessin. J'aime l'hiver mais me passionne pour la pluie et les orages. Le bruit d'un moteur de voiture ou de moto me permet de m'endormir. Je ne voyage qu'en moto d'ailleurs. J'adore la reggaeton et mon film préféré est Fast & Furious. On me dit souvent que je ressemble à une chienne en chaleur quand je vais en discothèque. Je croise toujours les jambes quand je suis assise. Je passe ma vie à regarder les films et séries à l'eau de rose et passe souvent une boite de mouchoir. Je cuisine plutôt bien. Et je suis d’une pure naïveté ...

Ce que je pense de la révélation, laissez moi réfléchir … Je me fous de tout ça, j’ai toujours été passionné par le fantastique et c’est sur que lorsque j'ai appris – comme tout le monde – que les vampires et autres métamorphes existaient j’étais super excité et pour moi ça ne change rien à ma vie. Mise à part que les vampires sont bel et bien réels. A part ça, rien n’a changé. Si, il faut faire attention la nuit, ne pas se promener seule en ville à une heure tardive – à partir du moment où le soleil se couche. Je croise la plus part du temps des vampires dans le club où je travaille, je sais qu’il ne faut pas les chercher et éviter de croiser leur regard. Je fais attention, et vous voyez, je me porte comme un charme.
La question ne se pose pas, avant on ne parlait que des humains, à présent on parle de vampires, de loup-garous, de sorcières et Lycans, point barre. Je ne préférais ni avant, ni maintenant, je me suis adaptée et ça me convient. Je me fous des races.

En parlant de cicatrices, j’ai mon lot : une à la cheville lors d’un accident de moto, qui m’a valu un mois d’hospitalisation, une broche dans la cheville et deux mois de plâtre. Une seconde cicatrice dans le dos à cause d’une opération dû à une malformation qu’il fallait soigner. Et une dernière au crane, à la lisière de mes cheveux, à cause d’une bagarre qui a légèrement mal tourné.
Niveau tatouage, j’en ai un au poignet gauche et un autre tout petit juste derrière l’oreille, rien de bien conséquent. Conneries de ma majorité, que voulez-vous, on passe presque tous par là.

« Aaaliyah, qu’est-ce que tu fous encore ? » grognement sourd émanant de mon père, affalé sur son canapé. Quant à moi, allongée par terre derrière lui, je lui répondis : « Je chasse l’ours brun… » Tapis sur le sol tel un lionceau guettant sa future proie. Je me mis alors à lui sauter dessus, rugissant tel le fauve que je n’étais pas – quoi que, j’avais la tignasse blonde du roi de la savane. Mon père me choppa au vol et me fit basculer en arrière pour me faire des chatouilles et me mordre doucement l’épaule. Mon rire dû réveiller le quartier. « Aaliyah, ne t’attaque jamais à plus gros que toi. Tu risquerais de te faire manger toute crue… et au final c’est l’ours brun qui chasse le lionceau. ». Mon père et moi avions toujours été proches l’un de l’autre – il faut dire que je passais mes journées avec lui, nous n’avions pas assez d’argents pour me mettre à la garderie. Jusqu’au jour où cette saloperie de Katalina nous le vola. Une russe ou je ne sais trop quoi, qu’il avait rencontré un soir de décembre où il avait encore été rond comme une queue de pelle. Il était parti avec elle, comme ça, sans dire un mot, et nous avait appelé un an et demi après pour nous demander s’il pouvait rentrer à la maison. Je haïssais mon père et pour tout vous dire, à présent, je me fichais de savoir s’il était mort ou vivant…

J’ai donc grandis avec ma mère, qui a fait ce qu’elle a pu pour m’éduquer le mieux possible. J’avais sept ans lorsque mon père a décidé de quitter la maison pour vivre de nouvelles aventures, il était donc difficile pour ma mère de concilier travail et foyer. Les trois quarts du temps, après l’école, je me retrouvais seule chez moi, tentant de faire du mieux possible le ménage et mes devoirs ainsi que le repas du soir de temps à autre. Lorsque ma mère rentrait, elle était exténuée et je ne voulais pas la déranger. Mes relations avec ma mère ont été plutôt compliquée, nous ne nous parlions pas, elle ne pouvait s’occuper de moi et nous ne faisions jamais rien ensembles. Mais malgré cela je savais qu’elle m’aimait autant que je l’aimais. Après tout, il ne restait plus que nous deux dans cette famille.

C’est à l’âge de huit ans que j’ai commencé à danser, un nouvel échappatoire qui me permettait d’oublier la réalité, de devenir cette ballerine que j’avais toujours rêvé d’être. Je dansais tous les soirs de la semaine – sauf samedi et dimanche bien sur. Je me rendais à l’institut de danse de Jackson ville, seule, après les cours et j’attendais que ma mère vienne me chercher. C’était simple, mais ça me remplissait de joie.
Mais un jour, j’ai fais une mauvaise chute, j’ai dû être amené à l’hôpital en urgence et j’ai subit une lourde opération de la colonne vertébrale. N’ayant pas assez de sous auparavant, ma mère ne m’avait jamais faite contrôler et il s’avérait qu’une excroissance avait grandie dans mon dos, et aurait pu me paralyser si je n’avais pas fait cette mauvaise chute. Je suis restée plus de deux mois à l’hôpital et à ma sortie ma mère m’a annoncé que je n’allais plus pouvoir danser avant deux ans. Je crois que c’est à ce moment que je me suis rendu compte que la danse me permettait de vivre et d’avancer dans la vie. Mais c’était soit ma santé, soit la danse. Bien évidemment j’ai choisi ma santé – enfin je n’avais pas vraiment le choix, entre nous.
Ma scolarité s’est déroulée le plus parfaitement possible, j’étais la première de ma classe et j’apprenais vite, et j’aimais ça. Mais avec ma mère nous avons déménagé à Shreveport, j’ai perdu tous mes amis, mais ce n’allait être que bénéfique, changer d’air, de paysage, voir du pays. Et puis cette maison me rappelait beaucoup trop de choses négatives.

Shreveport ou ville de notre nouveau départ. Nous habitions dans un petit appartement très cosy et bien agencé. Nous étions heureuses. L’école de Shreveport était parfaite et je me fis des amis dès mon arrivée. J’avais dix ans et j’entrais à peine au collège. Je ne manquais pas de motivation et je ne cessais de travailler d’arrache pied. Je voulais réussir, grandir le mieux possible pour pouvoir avoir une famille qui ne manquerait de rien, je ne voulais pas faire vivre à mes enfants ce que j’avais vécu étant petite. Non que j’ai manqué de quoi que ce soit, mise à part un père, mais je voulais donner aux enfants que j’aurai plus tard, une vraie famille unie et de l’amour. Surement ce que je n’avais pas eu étant enfant.

C’est huit ans plus tard que tout à changé, lors de mes dix huit ans. D’abord j’ai passé le permis moto contre l’avis de ma mère qui me voyait plus dans une petite voiture, à l’abri de tout danger, plutôt que sur un bolide instable et bruyant. Mais ce n’était pas ce que je voulais. Je voulais sentir l’adrénaline pénétrer mon corps par tous mes pores, je voulais avoir peur, sauf que première sortie, premier accident. Mais ce n’était pas de ma faute ! Une voiture ne m’avait pas vue arriver et m’avait frappé de plein fouet. J’ai donc finit ma course contre un mur, la cheville fracassée. Ce qui m’a valut de nouveau un mois d’hospitalisation et une broche à la cheville en cadeau. Magnifique. Et c’est dans ma chambre d’hôpital que j’ai vécu l’annonce, le coming out, la grande révélation des Vampires. Je ne vous dis pas dans quel état j’étais. Je n’étais pas du tout terrifiée, bien au contraire je sautais de joie sur mon lit. Enfin de joie, tout est relatif. Moi qui avait toujours su que les vampires existaient, j’en avais enfin la preuve « vivante ».

Shreveport est une ville plutôt sympathique. Troisième ville de la Louisiane, elle accueille 378 331 habitants – morts et vivants, loups garous et sorcières confondus. On trouve un peu de tout ici. Et comment je sais que les sorcières existent ? Il suffit d’avoir des oreilles mes enfants.
Mais ce matin, alors que je le soleil rayonnait sur la Louisiane, je m’étais levée de mauvais pied, ayant passé une soirée horrible à réviser ce fichu test. J’avais eu mon jour pour pouvoir réviser, et j’avoue que là-dessus j’en étais reconnaissante à mon patron. Mais entre nous, j’aurais préféré bosser toute la sainte journée plutôt que de réviser ne serait-ce qu’une page de plus. La psychologie est une matière qui me passionne, j’adore étudier le comportement humain et c’est des plus intéressant, je vous assure. Mais lorsqu’on a un vrai trou du cul en professeur principal et en plus qui enseigne la matière générale, on a juste envie de tout foutre en l’air. Mon prof est un vrai connard, je vous le dis, vous le répète et il ne me donne plus du tout envie de faire quoi que ce soit dans sa matière. Il est pédant jusqu’au cou, pourri jusqu’à la moelle et n’hésite pas une seule seconde à vous rabaisser devant tous. Il n’a pas intérêt à jouer ce petit jeu là avec moi, je vous le garantie.

Après m’être étirée pendant quinze minutes, je décidais d’aller prendre mon petit déjeuner. Ma mère était déjà entrain de s’afférer aux fourneaux – ce qui était très rare entre nous. Cela faisait déjà quelques jours que je la voyais s’activer dans l’appartement, et pour tout vous dire, je n’avais même pas attention que c’était complètement anormal – les exams, ça vous prend la tête. En effet, ma mère aurait dû travailler depuis des jours, elle aurait dû partir à six heures du matin pour revenir à dix neuf heures le soir. Et moi, en fille indigne que je suis, je n’avais pas fait le rapprochement : «M’man… qu’est-ce que tu fais là ? tu bosses pas ?! » Lui dis-je tout en tentant de faire un chignon avec ma tignasse blonde. Ma mère pouffa et se retourna, tout sourire : « On déménage chérie. » ma réaction dû être brutale car je vis le sourire de ma mère s’effacer doucement. « Nan … nan mais non !! Non je ne déménage pas maman. Et pourquoi on déménagerait d’abord ?! » ma mère me prenait de court et je détestais ça. Nous habitions ensembles, je n’étais plus une enfant – oui 24 ans, on ne peut plus dire que je suis une ado’ – et les décisions devaient se prendre à deux. Si je vivais encore avec elle c’était pour l’aider à payer un loyer. Et là, pouf, il fallait que l’on parte, comme ça, en milieu d’année. Non mais n’importe quoi. «Je suis mutée à Jacksonville… » Quoi ?! Retourner dans cette ville où j’ai passé mon enfance catastrophique ? Pas question, je ne voulais pas me souvenir de tout ça et ma vie était ici à présent. « Je suis désolée maman, mais tu y retournes sans moi. Ma vie est ici à présent. J’ai mes cours, mes amis et mon travail aussi. Je ne veux pas partir ! C’est comme ça. Il est temps que je vive ma vie à présent… » Je vis le visage de ma mère se fermer. Je savais ce qu’elle pensait, et ses paroles ne firent que confirmer : « Aaliyah, écoutes moi bien … Nous partons ! Et ce travail, tu l’as pris alors que tu savais pertinemment que je ne voulais pas. Travailler, côtoyer des vampires, nan mais ma pauvre gamine, tu as véritablement perdu la tête. Ne comprends-tu pas que ce sont des êtres malveillants, vils et qui ne souhaitent que te tuer ?! » Je secouais la tête d’énervement, ma mère n’avait jamais voulu comprendre que tous les vampires n’étaient pas comme ça, et que de toute évidence il fallait s’y faire. On croisait tous des vampires et autres créatures, et on ne pouvait plus rien faire contre. Je m’en contre balançais, mais ma mère elle, avait toujours été anti-vampires, du genre à s’allier aux Humains D'abord– et autres "sectes" du même genre, je n'y connaissais rien à ces choses là, entre nous. Je n’étais pas une pro-vampire, mais je les avais accepté, et ça ne me dérangeait pas le moins du monde de les côtoyer.
« Maman, tu ne peux plus rien faire, je suis majeure et vaccinée, je suis maitre de mes décisions et je pense qu’à 24 ans il est temps que tu me laisses vivre ma vie. Ca fait plus de deux ans que je travaille dans ce club, tu ne vas pas remettre ça sur le tapis. Regardes moi bien, il ne m’est jamais rien arrivé. Je reste ici, point barre ! » Je laissais ma mère en plan dans sa cuisine et allait m’enfermer dans ma chambre, les larmes aux yeux. Cela devait réellement se terminer comme ça ? Sur une engueulade inutile ?

Mes parents n’ont jamais vraiment veillé à mon éducation. Je dis bonjour et au revoir quand il le faut, et même merci. Il faut dire que ma mère n’était jamais là, c’était elle le porte monnaie de la maison – contrairement aux autres foyers, où c’est le père qui travail pour nourrir sa famille. Ma mère faisait des journées de dingues, quand mon père, lui, ivrogne à ses heures perdues, resté échoué comme une vieille baleine sur son canapé usé, taché et puant. Et après une longue journée de travail, ma mère n’avait pas fini, car elle devait encore faire le ménage, nous faire à manger, et parfois même s’occuper de moi, je n’avais que cinq ans, et pour tout vous dire ce n’était pas l’envie que me manquait de l’aider. Mon père est partit lorsque j’avais sept ans, j’ai gardé des souvenirs de lui, mon père et moi avions une relation assez fusionnelle, jusqu’à ce qu’il nous lâche, ma mère et moi, pour une pute russe. La vie est cruelle parfois. Mes parents ne m’ont donc jamais donné de frère ou de sœur, et j’avoue qu’en y repensant, je suis un peu triste de ne pas avoir quelqu’un à qui me confier, la chaire de ma chaire, du même sang. Peut-être ai-je un demi frère ou une demie sœur du côté de mon père, qui sait à présent.
Ma mère et moi nous sommes toujours très bien entendue, du moins comme on pouvait bien s’entendre étant donné que l’on ne passait pas beaucoup de temps ensemble.
Donc niveau famille c’est un peu le calme plat. Si il me reste mes grands parents maternels qui sont restés à Jacksonville, surement l’une des raisons pour laquelle ma mère ne rechigne pas à retourner à Jacksonville pour travailler. Mais je n’ai pas eu beaucoup de rapports avec mes grands parents, ma grand-mère a pris l’habitude de m’appeler pour mon anniversaire et de m’envoyer un peu de sous. Et nous nous voyons également pour les fêtes de Noël, mais on en reste là, je ne vais pas les voir tous les dimanches – d’un côté cela serait impossible. Je n’ai pas beaucoup de famille, et le peu que j’ai, je le perds.