Ceux qui ont dit que le caractère d’une personne se formait dès l’enfance n’auraient pu avoir plus raison en ce qui concerne Rosario. Elevée dans une famille de trafiquants, elle ne possède pas les ancrages propres à chaque être humain et sa logique n’est en rien basée sur les sentiments mais sur un langage beaucoup plus froid. Parfait outil, elle répond à un instinct primitif et animal. Baignée dans une violence quasi permanente elle ne s’en offusque pas et au contraire aurait tendance à l’embrasser. Il n’y a rien qu’elle ne maîtrise plus que d’ôter la vie et ce fut ce pour quoi on la destinait dès son plus tendre âge. Désemparée quand le langage de la force ne se fait pas entendre, elle le recherche et le provoque, frappant dès que l’envie la chatouille. Elle trouve à l’odeur du sang le même attrait que certains assignent au chocolat et ses petits jeux de torture n’ont jamais rien eut de virtuel. D’une nature sauvage, elle n’accorde sa confiance qu’en de très rares exceptions et ne connaît et ne comprend qu’un certain nombre d’échanges : coups – insultes – baise – meurtre, et cela quelque soit son interlocuteur. Déstabilisée lorsqu’on l’entraîne hors de sa zone de confort, elle répond automatiquement par l’agressivité. Vive, elle ne retient pas ses coups et ne les regrettent jamais, pas plus que ses paroles qui n’ont rien de tendre. Pour autant cela ne veut pas dire qu’elle est dénuée de sentiments, bien au contraire. Rosario ne sait simplement pas comment les exprimer et les gérer, elle a donc tendance à se renfermer sur elle-même ou trouver un punching-ball pour évacuer sa frustration. Cette agressivité latente lui a permis de parfaitement intégrer son côté lupin. Habituée à museler les élans de colère, elle ne se laisse donc pas dominer par la bête ce qui la rend plus lucide lors de ses transformations. Ce sont d’ailleurs des moments qu’elle attend avec une certaine délectation malgré la douleur infligée à chaque fois.


Livrée de nouveau à elle-même, Rosario a bien tenté de continuer à intégrer les débuts de préceptes enseignés par Duncan et a tenté divers petits jobs, comme instructrice sportive ou serveuse. Mais chacun de ses tentatives a été un échec cuisant car elle ne pouvait pas s’empêcher de claquer le museau de ceux qui ne donnaient pas d’assez gros pourboires ou refusaient de faire des pompes et ramper dans la gadoue. Elle est donc retournée à ce qu’elle sait faire de mieux, tuer. De ce fait elle vit et se déplace principalement la nuit. Elle n’a que des contacts sommaires avec l’extérieur, la plupart étant des transactions financières. Les mauvaises habitudes sont revenues au galop et sa routine est réglée comme si elle était dans un camp militaire. Beaucoup de sports, des repas à heure fixe… Elle n’a fait que reprendre ce qui a toujours marché pour elle. Seule chose nouvelle, son obsession à vouloir retrouver le chasseur Julian et le détruire car pour elle les calculs sont simples, il a détruit ce qu’elle avait si difficilement acquis.


• Ross ne dort que très peu et jamais la nuit. Ses cauchemars et les réminiscences de ses pouvoirs sont des choses trop incertaines et effrayantes à ses yeux pour qu’elle se laisse happer. Elle essaye d’ailleurs d’être toujours au bord de l’exténuation pour ne pas laisser à son esprit le temps de penser.
• Quand le sport ne suffit plus, Rosario boit. C’est à force devenu un automatisme et cela fait des années qu’elle est alcoolique sans s’en donner l’étiquette. Ce n’est pas tellement le goût qu’elle apprécie, mais plutôt la sensation d’apaisement qui vient après quelques verres.
• Ce n’est pas une girly girl. D’ailleurs elle coiffe ses cheveux en glissant ses doigts dedans, mâche parfois la bouche ouverte, remonte son slip avec un manque cruel d’élégance et de discrétion. Talons aiguilles et recourbe-cils sont les seuls instruments de torture dont elle s’est toujours tenue à l’écart.
• Elle a un appétit solide, un coup de fourchette à faire pâlir bien des mâles. Mais elle ne sait pas cuisiner. Elle se nourrit donc de plats à emporter et de céréales. En revanche il vaut mieux éviter de toucher à son assiette, pas parce qu’elle vous planterait une fourchette en travers du gosier, mais parce qu’elle raffole des épices et n’y va pas de main morte. Définitivement déconseillé aux palais sensibles.
• Comme certaines femmes adulent les stars à la mode, elle voue un véritable culte aux armes en tout genre, en a une parfaite connaissance et une maîtrise délicieuse.
• Elle connaît un nombre d’insultes assez impressionnant. C’est d’ailleurs une partie non négligeable de sa communication. Difficile pour elle de faire plus de trois phrases sans en glisser au moins une.
• Elle ne sait pas danser. Et oui il vaut mieux pas insister.
• Depuis qu’elle a appris à lire, elle dévore les petites BDs que l’on trouve dans les journaux. Elle essaye parfois de s’attaquer à des articles mais arrête souvent en cours de route et se contente de suivre les nouvelles à la télé ou la radio. Elle peut également lire un menu, et n’est plus obligée de se rabattre sur le menu du jour ou se diriger grâce à des panneaux. Une foule de petites choses qu’elle apprécie.


Rosario se transforme en une louve de taille moyenne au pelage noir avec des reflets noisette et au regard doré. Vive, on sent qu’elle a la maîtrise de cette apparence et lors d’un affrontement elle sait compenser sa petite taille par son agilité et son agressivité. Devenue lycanthrope grâce à Duncan, alors qu’elle était à l’article de la mort, elle a rapidement apprit à aimer ce statut. Si les transformations sont toujours aussi douloureuses que lors des premières fois, elle en oublie facilement le désagrément au profit des sensations qu’elle éprouve en étant louve. Très en phase avec son instinct animal, elle est en accord avec la bête et s’est créée entre sa part animale et elle une harmonie que l’on retrouve rarement chez un hybride. Elle ressent toujours une forme d’excitation à l’approche de la pleine lune. Pourtant ce plaisir-là est toujours gâché par l’émergence de son héritage génétique. Cette part d’elle-même l’effraie et elle la tient de son mieux au silence.

Au jour d’aujourd’hui, n’ayant pas la sensation d’appartenir à un groupe, Rosario ne se sent pas concernée par la révélation et n’a pas l’impression d’avoir un rôle à jouer dans toutes les guerres intestines que se livrent les autres pour le pouvoir. Elle reste discrète et ne prend aucun partie. Par contre il ne faudrait pas qu’il vienne à quelqu’un l’envie de critiquer sa nature car elle en est particulièrement fière.
A l’époque où la vérité a été lâchée elle ne s’en est pas plus occupée. La part magique en elle lui avait laissé soupçonné un monde parallèle et petite elle voyait souvent des créatures étranges dans son sommeil. Cela l’a même libérée car elle pouvait enfin mettre un mot sur ce qu’elle avait éprouvé alors. Elle a d’ailleurs l’impression que les créatures surnaturelles sont plus proches de la vérité que les humains ne le seront jamais, à cause de cette violence qui leur est innée.


• Cela n’a rien d’étonnant de dire que le corps de Rosario est marqué de toutes sortes de cicatrices. Résultat de son éducation ou de ses affrontements, ça lui est bien égal. Elle les porte comme des trophées et des marques de sa valeur. En revanche elle n’a pas de tatouages. Il lui faudrait leur donner un sens et ça lui semble bien compliqué.
• Petite, Ross entendait des voix, seul héritage de sa mère à laquelle elle a été arrachée. Effrayée par ses dons, et surtout incapable de les comprendre, elle a fini par les rejeter et les faire taire. Sa transformation en loup garou a fait ressurgir ses capacités et ce n’est pas pour lui plaire.
• Elle ne quitte pas la croix en onyx offerte par Duncan, elle l’a même attaché à une chaîne suffisamment longue pour qu’elle ne se brise pas lors de ses transformations. Elle essaye de se persuader que c’est pour ne pas oublier le goût de la trahison, mais elle puise souvent du réconfort en enfermant le médaillon au creux de sa paume. Pour elle l’objet représente son créateur, plutôt qu’une quelconque pensée religieuse.
• En plus de ses dons lycans, Rosario possède des dons de sorcière, héritage de sa famille maternelle. Si elle refuse cet aspect là de sa personne, elle ne peut cependant pas échapper à certaines manifestations de son pouvoir. Ravivé par la magie du loup, ces capacités la mettent bien souvent à l’épreuve et la déstabilise. Incapable de les gérer, elle les subit avec aigreur et attend avec impatience que le loup en elle étouffe la sorcière. Ce dont elle n’a pas conscience c’est que cet héritage est aussi là pour la protéger. Lorsqu’elle est visée par une attaque magique, le sort de protection propre aux sorciers de sa lignée s’enclenche et annihile les effets de l’attaque.