➽ date et lieu de naissance. 15 mars 1990 à Bunkie en Louisiane. C'est une petite ville paumée sur la route qui relie la Nouvelle Orléans et Shreveport.➽ nationalité. Je n'aime pas dire que je suis Américaine pure souche, car dans un sens aucun de nous ne l'est réellement à moins d'être à moitié indien, mais bon, il est écrit sur mes papiers que je le suis. ➽ nom de votre vampire. Lucian A. Corleone, ce nom vous dit quelque chose peut-être ? ➽date de la marque. Il y a six mois. Aujourd'hui j'en suis à la seconde marque. ➽ état civil. Célibataire. Avant ma marque j'étais trop occupée dans mes petites affaires pour me trouver quelqu'un et maintenant, j'ai d'autres affaires plus importantes. ➽ lieu d'habitation. La Côtelette à District, avec les vampires et les autres marqués. ➽ métier. Hôtesse au Lilith, ma couverture pour les missions que j'accomplis pour les trafics de Lucian. Mais ça c'est juste la nuit, et en général le jour je veille sur mon vampire ou je fais plus ou moins ce que je veux. ➽ étiquette qui vous est collée. Je ne fais pas vraiment attention à l'opinion que l'on se fait de moi. Mais j'ai déjà entendu dire qu'il ne fallait pas trop d'approcher de moi depuis que je suis une marquée. Les vampires ne m'aiment pas vraiment pour cela, ils ne daignent pas me regarder, et quand ils le font c'est toujours pour me rabaisser et me rappeler que j ne suis pas comme eux. Après, les autres personnes se méfient réellement de moi parce que pour beaucoup je suis soit une future vampire, soit un toutou pour ces derniers. Mais en général, toute personnes ayant un rapport avec la mafia sait qu'on fait toujours de bonnes affaires avec moi.

Quand j'étais petite, ma mère m'appelait Scalett O'Hara à cause de ma personnalité "très entière". Déjà âgée de quelques mois je savais le montrer quand je voulais quelque chose et il était assez rare que je ne l'aie pas. Aujourd'hui, cela n'a pas changé. Je suis restée une gamine qui doit tout avoir et qui fait tout pour que ça arrive. Je suis une chieuse née, je fais souvent des caprices et ça s'est empiré depuis que j'ai commencé à gagné pas mal d'argent en volant et revendant tout genre d'objets d'art. Je me suis ainsi découvert une passion pour l'argent et la richesse, sûrement parce que c'était quelque chose qui m'était étranger jusqu'à ce jour. Avoir de l'argent, c'est avoir du pouvoir, et le pouvoir c'est un sentiment auquel on a du mal à se détacher. J'ai toujours voulut être la préférée de mes parents, la chouchoute de la professeur, la fille la plus convoitée du lycée. Ce n'était pas toujours mon cas car je ne suis pas parfaite, et quand j'ai donc découvert que mes services étaient appréciés par certains vampires, j'ai finit pas prendre la grosse tête. Ca m'arrive assez facilement d'ailleurs. Je ne suis pas vraiment quelqu'un de modeste, je n'aime pas que quelqu'un se dise être moins bien qu'il ne l'est. De mon point de vue, c'est juste pour se faire bien voir des autres et il est donc inutile de préciser à quel point ce genre de comportement me sors par les trous de nez. Donc voilà, c'est pas la peine de me regarder comme si j'étais une soucoupe volante qui vient de s'écraser si je me montre un peu trop franche quand je m'adresse à quelqu'un. Je n'ai pas froid au yeux, et c'est sûrement à cause de ça que j'ai toujours des ennuis. Beaucoup diront que je suis une rebelle, mais en réalité je désire tout simplement être indépendante et libre. Je n'aime pas qu'on me dise quoi faire et je dois avouer qu'au départ les conditions que Lucian m'a imposé pour ma marque m'ont un peu chamboulée. Mais au final, je crois que la marque m'apport aussi énormément de liberté et de pouvoir, donc je m'y suis plutôt bien accoutumée.

Mais je n'ai pas pour seul visage celui d'une peste. On dit souvent à propos de moi que c'est soit tout noir soit tout blanc. Le noir étant que j'ai un caractère vraiment infernal, et le blanc étant que je suis quelqu'un de vraiment adorable quand je le souhaite. En règle générale, je suis très fidèle envers mes proches et c'est sûrement la qualité chez moi que j'affectionne le plus. Je ne suis pas sans foi ni loi au point de renier mes obligations envers ceux que j'aime. Je serais prête à beaucoup de choses pour mon vampire, ma famille ou le peu d'amis que j'ai. Même jusqu'à sacrifier ma propre vie s'il le faut. Sinon, je suis restée une grande gamine dans l'âme, un peu trop puérile peut-être, trop frivole. J'aime m'amuser, et montrer que malgré tout, je suis toujours restée aussi innocente qu'au premier jour. Un gros bébé, avec de gros caprices, et un grand sourire pour se faire pardonner. Voilà ce que je suis. Une poupée qui profite de la protection de son vampire, qui aime faire des bêtises mais qui fait toujours en sorte de ne pas en subir des conséquences. Je suis comme ça, déterminée, vraie, franche, loyale et orgueilleuse.

J'ai un emplois, mais ce dernier occupe plutôt mes nuits. En effet, je travaille comme hôtesse au Lilith, métier qui demande un présence plus nocturne que diurne. Pour ce qui est de la journée en général je veille sur Lucian puisque c'est sûrement un des seuls moments où il peut être vulnérable, mais aussi parce que c'est un peu mon job en tant que marquée. Et si je fais cela, ce n'est pas juste parce qu'il me le demande. C'est aussi parce que c'est à lui que je dois la protection dont je bénéficie depuis peu, et que dans un sens que le suis redevable. Et puis j'aurais vraiment les boules si je devais subir les choses qu'on aurait put lui infliger pendant que je suis censée le surveiller, puisque tout ce qu'on peut lui faire se répercute sur moi, et inversement. Sinon quand il n'a pas besoin de moi pour veiller sur lui, je fais plus ou moins ce que je veux.

- J'ai du mal avec les légumes, j'ai toujours été très très difficile pour ce qui est de manger. Pour ça, je suis une calamité, je ne mange pas grand chose, juste des pâtes, des patates, des purées, des carottes bref on en serait presque au point de me faire manger des purées pour bébés.
- Toujours dans le même esprit, j'aime aller me coucher en buvant un lait au miel. Ce n'est pas que j'ai peur d'attraper un mal de gorge, mais ça me détend quand je vais dormir.
- Si j'aime l'argent, c'est sûrement parce que j'aime plus que tout les vêtements. Je pourrais passer des jours entiers à aller dilapider ce que je possède pour quelques tissus.
- J'aime les chats, à l'inverse de Lucian. D'ailleurs, si la réincarnation existait, c'est sûrement en cet animal que j'aimerais me réincarner, pour pouvoir dormir toute la journée et faire ce qu'il me plait.
- Je suis une paillasse née, je n'aime pas devoir bouger ou faire des efforts pour rien.
- Par contre, quand je ne suis pas en train de glandouiller ou de me prélasser dans un sofa ou mon lit, c'est pour sauter dans tous les sens, parce que je suis contente le plus souvent.
Oui, avec moi c'est soit tout noir, soit tout blanc.
- Je suis terriblement désordonnée. Une vrai catastrophe. Quand je me déshabille, je laisse mes vêtements à l'endroit même où j'étais quand je les ai retirés, et quand j'utilise un objet, en général je le perd parce que j'ai oublié de le remettre à sa place. Mais il m'arrive parfois de péter un plomb et d'avoir une crise de rangement, mais ça n'arrive que quand mon logement est dans un bordel pas possible.
- J'ai des problèmes de concentration. Du moins cela m'arrive quand je ne suis pas en train de faire quelque chose d'important. Ca ne serait pas un gros problème si je n'oubliais pas tout ce qu'on me dit systématiquement. Pour ça j'ai donc une mémoire de poisson rouge, et ça m'arrive souvent de le regretter.

Au départ, Lucian n'était que mon client. Etant une ancienne trafiquante d'oeuvres d'art, il m'arrivait souvent de faire affaire avec lui. Puis notre relation a évolué dans le sens que je suis devenue sa maîtresse. Nous nous retrouvions quand nous voulions, sans grands sentiments, juste selon nos envies. C'était une relation vraiment parfaite. Je l'aimais bien, il m'aimait bien, rien de bien compliqué. Puis j'ai eu des ennuis, et ne sachant pas vers qui me tourner, c'est chez Lucian que je suis allée me confier. Lui avouer que j'étais en grand danger, qu'une bande de vampires voulaient ma peau parce que j'avais fait une connerie. C'est alors qu'après de nombreuses enguelades qu'il m'a proposé d'être sa marquée, pour qu'il puisse me protéger. En échange, j'ai dut lui promettre de me calmer et de lui obéir quoi qu'il arrive. J'apprécie beaucoup Lucian, je lui dois beaucoup de choses. Son côté un peu psychopathe ne me dérange pas plus que ça. Je l'accepte comme il est. Peut-être qu'il me fait un peu peur parfois, mais ma fascination pour lui dépasse le reste. Je crois que je serais capable de beaucoup de choses pour lui, et c'est sûrement parce que je le respecte énormément que je n'arrive pas à lui désobéir, chose assez étrange venant de moi.

La révélation. Je crois que je préfère comme c'est maintenant. Non en fait j'en suis sûre. Le monde des vampires me fascine complètement, je ne peux le cacher. C'est grâce à lui que j'ai arrangé tous les problèmes d'argent que mes parents avaient et aussi grâce à lui qu'aujourd'hui un tout nouveau destin s'offre à moi. Je ne risque pas de regretter que ce monde soit visible au grand jour. C'est une merveilleuse opportunité pour moi. Et puis je pense qu'il valait mieux que les gens sachent ce qu'il se passait autour d'eux, et que tout le monde vive en communauté.

Etant assez douillette, je n'ai jamais eu le courage de me faire ni un piercing ni un tatouage, même si je dois avouer en avoir longtemps voulu. Mais j'ai les oreilles percées si ça peut aider. C'était à mes douze ans, pour mon anniversaire, je suis allée dans une bijouterie avec ma mère. Quant aux cicatrices, j'en ai bien une à l'avant bras droit datant de mon enfance. Je ne suis un jour brûlée sur une taque électrique en essayant d'attraper un pot de crayons, et aujourd'hui j'en garde une marque brune, visible de temps en temps. Puis j'en ai aussi une au menton, de quand je suis tombée à vélo. Mais la seule qui soit réellement importante est celle que j'ai juste sous la mâchoire, du côté droit, plus orienté vers mon oreille. C'était quand les clients que j'ai arnaqués ont essayé de me tuer (ou bien de me menacer, je n'ai pas bien compris) avant qu'ils ne prennent la fuite, probablement pour ne pas avoir à faire ça devant tout le monde.

« Mesdames et Messieurs bonsoir. Ce soir, flash info spécial à propos de l'existence des vampires enfin révélée au grand jour. Quelles conséquences sur notre société ? Le danger est-il réel ou superflu ? Tout autant de question auxquelles nous allons répondre dans quelques instants avec le professeur ... » La journaliste que j'ai l'habitude de voir présenter le journal chaque soir depuis plus de dix ans a beaucoup de mal à cacher son enthousiasme derrière sa couche de fond de teint mal appliqué. Mais je n'écoute déjà plus ce qu'elle dit. Je jette un coup d'oeil vers mon père, pour savoir quelle réaction adopter, mais je vois qu'il est lui aussi plongé dans ses pensées. Je sais très bien ce qu'il nous dira. De ne pas y prêter attention et de continuer à vivre normalement. D'être plus prudentes en rues aussi. Je réduis l'écart qu'il y a entre lui et moi sur le canapé et dis : « Alors c'est vrai ? Ils existent vraiment ? » Il laissa échapper un léger soupir, révélant qu'il allait soigneusement peser ses prochains mots. « Il faut le croire oui. Bon nombre de rumeurs prendront fin dès ce soir. Mais j'ai bien peur que cela ne change pas grand chose. Ca sera peut-être même pire, les gens ne seront plus suspicieux car ils sauront enfin où cibler leur haine. Et je suis prêt à parier que dans toute cette histoire, les vampires ne se laisseront plus autant faire qu'auparavant. » En dépit du petit nombre d'études que mon père a fait dans sa vie, c'est un homme particulièrement cultivé et au raisonnement très logique. C'est pour ça que je ne peux m'empêcher de le croire quand il présage des temps particulièrement obscurs suite à la révélation. Je n'ose pas rajouter quelque chose et dirige à nouveau mon regard en direction de la télévision, sans réellement m'intéresser au dossier spécial qui y passe.


3 ans plus tard.

Nous sommes sérieusement dans la merde. Ca fait trois jours que j'entend mes parents parler à voix basse dans la cuisine pendant qu'ils pensent que moi et ma soeur dormons. En général, ils refont les comptes à la fin du mois, ou bien ils se réconfortent l'un l'autre en se promettant que nous nous en sortirons. Mais ce genre de promesse montre souvent que ça ne sera jamais le cas. Qu'on ne s'en sortira justement pas. Quand je leur ai demandé pourquoi on avait aussi souvent des pannes d'eau ou d'électricité, ils m'ont dit que c'était des erreurs de la ville. Mais je sais pertinemment bien qu'en réalité, c'est parce que nous sommes de plus en plus en retard dans nos payements, tout ça parce que nous n'avons plus de sous. Et tout le monde sait que ce genre de situation de va pas en s'arrangeant, au contraire.
Je ne sais vraiment plus quoi faire. J'ai dix-neuf ans et j'ai l'impression d'être plus un fardeau qu'autre chose dans ma famille. Mon petit boulot ne suffit vraiment pas à "rembourser" mes parents pour le fait qu'ils continuent de m'héberger chez eux. Non, je dois vraiment trouver un moyen. Un moyen qui marche réellement, qui change les chose de façon conséquente. Aujourd'hui, j'ai même renoncé à trouver un moyen "légal". Je fixe le carrelage quelques mètres sous moi et laisse mes jambes pendre dans les air à travers les barreaux de la rampe de l'escalier. Ma mère est en train de pleurer. Moi aussi d'ailleurs. Nous n'étions pas très riches, mais tomber encore plus bas risquerait de nous anéantir. La vie est tellement chère de nos jours, de plus en plus chère. Pour ne pas trop y penser, je prête une oreille distraite aux informations qui passent à la télévision. Dernièrement, on fait en sorte de ne jamais les rater, comme si le monde guêtait quelque chose, comme si nous étions sur le point de vivre quelque chose. Mais on ne sait jamais quoi.
« Dans la matinée, un grand réseau de trafiquants d'oeuvre d'art a été démantelé par la Police de Shreveport. Leur recette équivaut à plus d'un demi-million de dollars. Les différents inculpés refusent de donner les noms de leurs futurs acheteurs, mais les autorités son sur la piste d'une mafia. » Merveilleuse télévision. En ce moment tu es sûrement le meilleur achat que mes parents aient fait depuis quelques temps. En effet, une idée des plus enthousiaste est en train de germer dans mon esprit. Et cela parce qu'à l'inverse de la police je sais des choses, et que je pourrais justement les utiliser en ma faveur. Je ne compte pas menacer les acheteur bien que connaissant leur identité, mais plutôt travailler pour eux. Aller voler quelques oeuvres, leur vendre à un bon prix, et enfin rembourses les dettes de mes parents. Problème bientôt résolut !


4 mois plus tard

« Quarante mille pour le tout. » je dis en montrant mon beau pactole. Il y a de tout, des tableaux, des sculptures, des objets anciens. Je ne m'étais pas posé trop de question, comme sur tous les autres coups d'ailleurs. Ils ne m'étaient pas destinés alors à quoi bon perdre du temps à choisir "mes préférés" lorsque ça n'est pas ma commande ? Mes poignets sont fermement disposés contre mes hanches tandis que j'attend la réponse de mes clients. Des vampires. Comme la plupart du temps. Je vois à leur réaction qu'ils sont étonnés. Ils ne s'attendaient sûrement pas à ce qu'une gamine soit aussi sûre de ce qu'elle dit et aussi déterminée. « C'est trop. Nous t'en donnerons vingt-cinq et ça sera largement suffisant. » me répond l'un d'entre eux. Un rire particulièrement sonore m'échappe alors. Il n'est qu'à moitié sincère, car j'en rajoute une couche pour leur montrer à quel point leur proposition n'est pas pensable. Ils me prennent probablement pour une débutante, et dans un sens ils n'ont pas tord. Je n'ai pratiquement pas d'expérience dans ce genre d'affaires, mais ce n'est pas pour cela que je suis facile à berner. Déjà toute petite je ne me laissais pas faire dans la cour de récréation, c'est pour dire. « Vous me prenez pour une conne ? C'est quarante mille ou rien. Vous acceptez ou je vais chez quelqu'un d'autre. » Mon assurance les déstabilise. Ils se regardent les uns après les autres comme s'ils se mettaient d'accord uniquement par le regard. Je fais en sorte de ne pas montrer que je m'impatiente : je n'ai pas envie qu'ils s'envolent parce que je les brusque trop. Dans le fond j'en vois un qui se démarque des autres, par son allure et par autre chose que je ne saurais m'expliquer. Depuis le début de la transaction, ils ont l'air de tous le concerter avec plus d'insistance, comme si tout reposait sur ses épaules. Il est brun, plutôt grand, et m'observe avec insistance, et un grand sourire s'est dessiné sur son visage au moment où j'ai montré que je ne changerais pas d'avis. Je ne pense pas qu'il soit ravis de ma décision, mais plutôt amusé par ma façon d'être, de montrer que je suis intransigeante. Enfin je l'espère car sinon cela voudrait dire qu'il se fout littéralement de ma gueule, moi la petite blonde qui essaye de se sortir de la merde en se frottant aux vampires. Je décide de m'éloigner de quelques mètres, pour leur laisser plus d'intimité dans leur négociation, mais aussi parce que le regard perçant du "chef vampire" me fait un peu peur. Je n'ai pas envie qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert, cela serait comme une brèche dans mon armure.
Au bout de cinq minutes, l'un d'eux me siffle pour m'appeler et me dit : « On accepte. Voilà votre argent. » Je prend la valise qu'il me tend pendant que le groupe de vampires me tourne le dos. Celui qui avait attiré mon attention reste quelques secondes face à moi avant de partir lui aussi en m'adressant un léger clin d'oeil. Je ne sais pas ce qu'il veut dire et dire que je ne m'en soucie pas serait mentir.
Ce n'est que plus tard que j'apprendrais qu'il s'appelle Lucian A. Corleone, alors que nous avons déjà partagé quelques nuits tout deux.

J'ai merdé. Il y a plusieurs sortes de merdes. Celles qui se réparent plus ou moins facilement, en prononçant des excuses ou en faisant en sorte que ça passe inaperçu, et puis il a les grosses merdes, celles dans lesquelles on s'enfonce à chaque fois qu'on essaie de s'en sortir et desquelles on ne peut s'en sortir. Ce dernier style de merde est celui dans lequel je suis précisément. Je sais pas trop comment j'ai fait pour me retrouver là-dedans, je crois que j'ai agit comme une conne, pour pas changer. Et maintenant je suis en train de courir dans une ruelle, comme une conne, et j'essaie d'échapper à des vampires, qui finiront de toute façon par me rattraper et me tuer, comme une pauvre conne.
Je me maudis moi-même tandis que je cours pour sauver ma peau. Même si je sais que je suis foutue je garde un petit espoir de tomber sur quelqu'un qui pourrait me sauver. Ou du moins dessuader mes anciens clients de me découper en morceaux. En effet, il y a quelques semaines, j'ai vendu un tableau à des vampires avec qui je n'avais encore jamais fait affaire. Puis d'autres personnes me l'ont réclamé en échange d'une somme plus qu'alléchante. C'est comme ça que je suis retourner voler l'oeuvre que j'avais vendue pour la revendre à un plus offrant. Je n'ai aucune idée de la façon dont ils ont retrouvé ma trace, je suis très minutieuse et discrète en général, donc je doute d'avoir laissé le moindre indice. C'est vraiment rageant de se faire attraper de la sorte alors que ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Jamais je n'aurait dut accepter cet arrangement, je savais que c'était risqué mais mon attirance pour l'argent avait été trop forte. Comme toujours. Mes parents m'avaient pourtant prévenue, ils m'avaient bien dit que nos dettes étaient remboursées et que je n'avais plus besoin de voler et de faire du trafic avec les vampires et nos autres amies les bêtes. Mais je n'ai pas écouté, comme toujours, et me voilà dans la merde la plus profonde et obscure que j'ai jamais connu.

Bien entendu, les vampires en question avaient choisit de me poursuivre un jour de pluie alors que j'étais de sortie et donc tout sauf en tenue pour une course poursuite. J'ai donc dut me résoudre de casser mes deux talons pour mieux courir, puis de me mettre pied nus pour ne pas trop être ralentie. Mais je sais que ça ne sert à rien car ils sont juste derrière moi. Ils me laissent courir, m'essouffler, me fatiguer sous leurs yeux, et prennent tout leur temps avant qu'ils ne se décident à en finir avec moi. Il serait peut-être plus utile pour moi de m'arrêter et de les laisser faire ce qu'ils ont à faire mais mon corps ne veut pas se résoudre à laisser tomber, mes jambes continuent à me porter aussi loin qu'elles le peuvent tandis que mon esprit, lui, est déjà totalement hors service. Soudain, je sens une puissante pression sur mes côtes, qui me propulse plusieurs mètres à ma droite. Le temps s'arrête, jusqu'à ce que le choc de l'atterrissage se répercute sur tout mon corps, et continue à résonner dans ma boîte crânienne. J'entend des bruits de pas, des rires qui n'en finissent pas, comme s'ils étaient dédoublés, comme s'ils se multipliaient dans mes oreilles. Mes membres ne m'obéissent plus, je ne les sens même plus. Mais ce temps de répit ne dure pas car la douleur naît finalement un peu partout à la fois. Mes côtes, mes jambes, mes bras et ma tête. Je tente de me relever mais c'est tout simplement impossible. J'ai l'impression que tous mes os ce sont cassés. Je ne suis plus qu'un pantin désarticulé à la merci d'horribles vampires.
Puis je sens qu'on m'attrape par le col de ma robe et qu'on me plaque contre un mur. Je sens un avant bras se coller contre ma cage thoracique, tandis qu'une lame se loge juste sous mon oreille. « Alors comme ça on essaye de nous berner ? » dit mon bourreau. Je trouve un peu d'énergie pour lui répondre d'une voix plutôt rauque : « Je vois pas de quoi tu parle, je suis l'innocence incarnée, tu le sais bien. » Il presse sa lame plus fort contre ma peau et hurle : « TE FOUS PAS DE MA GUEULE SALOPE ! Tu m'a volé le cadre que tu m'a vendu la dernière fois ! » « Et tu veux que je te le rende ? Parce que si c'est ça, ça va pas être possible mon coco. Je l'ai déjà vendu, et à plus puissant que toi. » Il éclate de rire. Je vois ces dents briller à la lumière des lampadaires. Je me demande dans combien de temps ils m'arrachera la gorge avec ses jolies petites canines. « Non non non. Je me doutais bien que tu n'avais pas perdu ton temps. Non, je vais plutôt te tuer. Ca sera bien plus satisfaisant. » Haha, sans blague. Cette "révélation" me soulage et me dégoûte à la fois. Tout ça pour ça. Je n'ai même plus envie d'essayer de me libérer, ni même de hurler pour exprimer ma rage. Je n'ai plus de colère, uniquement du regret. Mais quelle conne !
Je m'apprête à recevoir ma sanction quand un bruit de clés se fait entendre. Quelqu'un sort de chez lui, juste à quelques mètres de ce qu'il reste de moi et des vampires. Je sens la pression sur ma poitrine se relâcher et je tombe lourdement à terre tandis que mon ancien client disparaît dans la nuit, laissant sur ma peau un long filet brûlant et ensanglanté.

TOC TOC TOC TOC. Mes phalanges heurtent la porte à quatre reprises pendant que je regarde la voiture de mon sauveur s'éloigner. Sans cet homme je serais déjà morte à l'heure qu'il est, à deux reprises déjà. Il aurait très bien put me laisser pour morte dans la rue et ainsi laisser les vampires finir leur travail. Mais il s'est proposé de m'aider, de me conduire là où je le désirais. Je n'ai pas mit bien longtemps à choisir mon futur refuge.
La porte s'ouve sur Lucian. Pour une fois c'est lui qui vient ouvrir. Tant mieux, je n'ai pas envie de répondre aux questions de ses hommes. Je me laisse littéralement tomber contre lui, de soulagement, mais aussi parce que mes jambes ne supportent plus mon poids. « Nirvana ? Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? » me demande-t-il étonné. Je n'ai même pas le temps de lui répondre que je m'évanouis, exténuée par tous ces chamboulements.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée sans connaissance. Tout ce que je sais, c'est que je n'ai plus mal. C'est déjà un bon point. J'ouvre lentement mes yeux de peur d'être éblouie par la lumière du soleil, mais heureusement pour moi je suis plongée dans une semi-obscurité. Seule la lueur d'une bougie me permet de reconnaître l'environnement dans lequel je me trouve. La chambre de Lucian. Second bon point, ici je ne risque rien. Je regarde avec plus d'attention autour de moi et vois mon vampire préféré. Il est assis sur une chaise face à mon grand lit. Ses bras sont croisés et je vois à sa façon de me regarder qu'il est pensif. Il ne s'est sûrement pas encore remit de mon apparition de la vielle. Ou de l'avant-veille. Ou de je ne sais pas quand. Il ne va sûrement pas apprécier quand il saura tout pour ma petite boulette. Je me relève sur mes avant bras et attend qu'il m'adresse la parole en premier. « Ca va mieux ? » « Ouaip, je suis plus ou moins remise, t'inquiète pas. Je vais survivre ! » Ou pas. Car dès que je mettrais un pied dehors, mes agresseurs auront tôt fait de me régler mon compte. « Bien, tu vas pouvoir me raconter ce qu'il s'est passé alors. » Avec plaisir Lucian ! Je vais t'expliquer comment j'ai totalement merdé, ce qui implique que ma tête est à prix chez des anciens clients. Je prend une très longue inspiration avant de me lancer. « J'ai fait une connerie. J'ai vendu un tableau à un groupe de vampires y a quelques semaines. Mais le problème, c'est que dernièrement d'autres acheteurs me l'ont demandé, pour une somme assez intéressante. Donc je suis retournée le voler chez mes anciens clients pour le réutiliser dans une nouvelle affaire. Tout ça aurait put très bien se passer, mais les types avec qui j'avais eu affaire ont retrouvé ma trace, et maintenant ils veulent ma peau. » Voilà, c'est dit. Je n'ose pas le regarder dans les yeux car je peux sentir sa colère monter. Je vois sa silhouette se lever brusquement et je préfère garder mon regard sur mes doigts qui s'emmelent dans le drap de lit. « Mais c'est pas possible ! T'as fait exprès ou quoi ? T'es vraiment une imbécile Nirvana ! C'était obligé que ce genre de truc arrive ! » « C'est bon Lucian, lâche moi ! C'est mon problème ! » « Tu es vraiment totalement inconsciente ma pauvre ... » Je me relève, complètement et sors de mon lit. Je ne supporte pas qu'il s'adresse de cette façon à moi. Il est vraiment ... désagréable. « Fous moi la paix ! J'ai fait une connerie, c'est bon j'ai compris. Mais c'est pas une raison pour que tu m'emmerde comme ça ! Tu te prend pour qui à la fin ? J'ai aucun compte à te rendre ! » Je suis en chemise de nuit mais je m'en fous. Tout ce que je veux c'est sortir de cette maison. Et tant pis si je me fais tuer, au moins je serais morte, et j'aurais plus de problème. Je passe devant lui et m'apprête à ouvrir la porte quand il me retient pas le bras. « Attend. » « Laisse moi ! Laisse moi sortir ! » Je me débats mais sa force est largement supérieure à la mienne. Foutu vampire. Je me tourne vers lui pour l'affronter et le regarde droit dans les yeux. Il n'a aucune emprise sur moi, il n'est pas mon père et n'a rien à me dire. « T'as bientôt finit ? Tu sais, ça ne sert à rien ce que tu fais, ils vont me tuer de toute façon donc que je retienne la leçon maintenant ou non, ça n'y changera rien. » « Pas forcément. On peut encore arranger ça, mais ça aura un prix. » Je l'interroge du regard, pour lui demander de continuer. « Il y a un moyen pour qu'on ne te fasse plus aucun mal. Si je t'octroie la marque, tu seras protégée, immunisée. Ils ne pourront plus t'atteindre. » « C'est génial ça ! On la fait quand alors cette marque ? » Je n'ai absolument aucune idée de ce que c'est, mais ça m'est plus ou moins égal. A partir du moment ou je ne risque plus de me faire tuer, je suis prête à accepter beaucoup de choses. « Tout doux ! Ca ne se fait pas en un claquement de doigts et puis c'est lourd de conséquences. Si j'accepte de faire de toi ma marquée, il va falloir que tu te plie à mes conditions. » Le fait qu'il utilise un pronom possessif pour me qualifier ne m'indique rien de bon. Mais j'accepte tout de même qu'il me donne plus de précisions. « Tout d'abord, tu dois savoir qu'une marque nous liera. S'il t'arrive quelque chose, cela se répercutera sur moi donc finit les conneries Nirvana. Il va falloir que tu m'obéisse que tu fasse tout ce que je te dis. » La poisse. Je sens que ça sera bien moins simple que ce que je m'étais imaginée. « Je vois. Admettons que j'accepte, qu'est-ce que ça implique d'autre ? » « Je te ferais bosser pour moi, tu effectueras quelques missions pour m'aider dans la mafia. Tu seras moins indépendante mais tu auras tout de même beaucoup d'utilité pour moi. Surtout si tes capacités physiques s'accentuent. » Ces derniers mots prennent une très grande ampleur pour moi, et me font oublié presque tous les désavantages qu'il m'avait énuméré. « Comment ça des meilleures capacités ? Je vais être aussi forte que toi ? » Je m'étais rapprochée de lui tout en disant ces mots, comme une enfant qui se voit promettre un gros cadeau. Mais il me repousse légèrement, pour me faire comprendre que je me fais légèrement des films. « Plus forte que beaucoup d'humains, mais pas plus que moi. Tu ne seras pas un vampire donc tu n'auras qu'une partie de tout cela. » Qu'une partie. C'est déjà pas mal. C'est même plutôt cool.
Je retourne m'asseoir sur le bord du lit pour méditer ma future décision. Je n'ai pas vraiment le choix. C'est soit ça, soit je meurt. Et je dois avouer que la mort n'était pas vraiment dans mes plans, du moins pas tout de suite. Donc il va falloir que j'accepte cette marque.
« C'est d'accord. J'accepte d'être ta marquée. » je dis à Lucian, en prenant un air un peu trop solennel pour rendre la situation un peu moins dramatique qu'elle ne l'est.

Aujourd'hui j'en suis à ma seconde marque avec Lucian, ce qui implique que je résiste aux pouvoirs des vampires, que je suis bien plus résistante et rapide ce qui me plait énormément, mais aussi que Lucian se trouve un peu trop souvent dans mes rêves à mon goûts et qu'il n'a pas besoin de GPS ni de puce électronique pour savoir où je me trouve. Mais je vis plutôt bien les échanges de sang, même si au départ c'était assez bizarre.

Etant donc une marquée, je vis à la Côtelette avec les autres marqués et les vampires. Je vois mes parents de moins en moins souvent parce que je ne veux plus leur apporter d'ennuis. Je sais qu'ils continuent de s'inquiéter pour moi et que ma soeur aimerait qu'on se côtoie plus souvent mais je ne peux pas. Je me sépare d'eux pour leur bien et j'espère qu'ils comprendront tout cela un jour.

Ma vie chez les vampires me plait énormément, j'ai l'impression d'avoir plus de pouvoir. Je suis protégée, et même si on ne me respecte pas toujours parce qu'on me considère comme un joujou pour vampire, je sais qu'on ne peut pas me faire de mal directement. Alors je profite, je prend un peu la grosse tête et mon caractère est de plus en plus trempé. J'utilise ma condition pour m'amuser et faire plus ou moins ce que je veux, dans la limite du raisonnable. De plus, je travaille en tant qu'hôtesse au Lilith, ce qui est dans un sens ma couverture pour les petits services et missions que je fais pour Lucian. J'ai une place dans sa mafia, ce qui me donne encore plus d'importance et je suis loin de cracher dessus.
En résumé, je suis plutôt fière de ce que je suis devenue, hormis mon éloignement avec ma famille, mais ça je l'ai décidé, et mes quelques petites boulettes antérieures.

➽ personnage inventé/scénarii/prédéfini ? Inventé ➽ pseudonyme. BIbi ➽ âge. 17 ans ➽ code du règlement. Et bien, il ne manque plus que le thème musical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu'on pourra commencer.➽ avis général à propos du forum. Il me plait beaucoup, le contexte est vraiment hyper attirant, très sombre itouitou ! :25: ➽ avatar utilisé. Freya Mavor