➽ date et lieu de naissance. Hiver 1934 dans l’actuelle Roumanie (Carpathes). Pas d’endroit précis, le campement nomade avait pas mal la bougeotte. Il a 78 ans, mais comme tous les métas, son espérance de vie est de presque trois fois celle d’un mortel. Il a donc l’air d’avoir dans les 35.➽ nationalité. Rom ➽ votre forme animale. Un jaguar (un individu particulièrement massif). ➽ type de métamorphe. Pur sang. ➽ camp. Duo sans-pard avec son frère. Ne fait pas partie du Moonrise Kingdom. N’est pas parrainé. ➽ état civil. Célibataire ➽ lieu d'habitation. Pas de lieu fixe pour le moment ➽ métier. Aucun d’officiel, plein de petits boulots, mais entre autres Django participe à des combats plus ou moins illégaux quand les caisses sont vides. ➽ étiquette qui vous est collée. « De la mauvaise graine ». Vous n’aimeriez pas vous trouver seul dans une pièce ou une rue déserte avec lui. Django se fiche de la légalité, de l’éthique, de votre avis, et n’a pas le sens de la propriété si il s’agit de la vôtre. A bon entendeur…

traits de caractère.
Il y a en fait deux Django bien distincts, celui qu’il présente au reste de la Création, et celui qu’il est avec Evgeni. Parceque son frère est le centre de son Monde, il est l’aîné, et les Roms des Carpathes ne transigeaient pas avec ce genre de hiérarchie, encore moins dans un Pard. De trois années plus vieux (sur tant d'années, c’est au fond très peu), Ev’ a tout de même l’aval sur lui, et ce n’a –pour l’instant- jamais vraiment dérangé le cadet.
Avoir côtoyé l’horreur des camps a à la fois forgé le caractère de Django, mais a aussi détruit ce qu’il pouvait rester de normal en lui. Exit l’enfant au comportement calme, la cadet est plein d’à priori, et surtout hostile par nature à tout ce qui n’est pas lui ou son frère. Colérique et hyper-actif, il déteste rester à s’ennuyer à rien foutre, et les conflits directs ne lui font pas peur. Il adore se battre, surtout contre d’autres créatures surnaturelles, et leur cherche souvent querelle pour des broutilles. Il en est même un peu trop téméraire, sans Ev’, il aurait pu mourir cent fois.
Django est orgueilleux, et particulièrement fier de son Sang Pur. C’est une pensée plutôt étrange pour quelqu’un rescapé des camps, mais il croit pourtant en une sorte de race supérieure, celle des métas purs, tout en se satisfaisant bien que les autres existent (sinon, à quelles lavettes pourraient-ils se comparer ?). Cela lui donne une assurance telle que sa gestuelle et son physique suffisent souvent à lui faire obtenir ce qu’il veut.
Son physique, d’ailleurs, est impressionnant. Il le sait, et il en joue. Il n’est pas spécialement grand, avec son mètre quatre-vingt tout juste, mais sa masse musculaire ne laisse pas indifférent. Il reste cependant souple et agile, comme le chat géant qu’il est. Enfin, il est souriant la grande majorité du temps. Tout dépend de quel sourire il veut vous gratifier, ce que soit moqueur, mauvais, amusé, même charmeur, ça arrive de temps en temps.

occupation diurne.
Les deux frères ont plutôt la belle vie, dans leur conception même de la chose. Ils ne bossent pas réellement (du moins rien de banal), pas de train-train, n’ont même pas d’existence officielle. Ils aiment bien traîner dehors, voyager aussi, et leurs besoins matériels sont assez simples. Quand les caisses sont vides, ils n’hésitent pas à les remplir grâce aux combats clandestins, et généralement seul le cadet se bat, l’aîné sert surtout de bookmaker, et de remplaçant à l’occasion. Oh, ça ne gêne pas Django, qui adore même ça ! Surtout depuis la Révélation, les Full Moon Fights contre d’autres méta sont toujours très « sport », hyper stimulants pour lui, et rapportent gros.

manie, habitudes & goût.
Quand il est assis, Django ne peut pas s’empêcher de remuer une ou les jambes en petits mouvements rapides (et agaçants pour les autres). Il arrive à s’endormir très rapidement, y compris en voiture. Et comme petite manie, il aime bien arracher les étiquettes des bouteilles, mâchonner des trucs (cure dents, pailles, stylos etc) et déchirer en petits bouts les gobelets en plastiques des machines à café. Il a une sainte horreur des hôpitaux, et déteste les blouses blanches et entendre quelqu’un parler allemand.
Enfin, si Django sait très bien compter, il ne lit que difficilement, et ne sait presque pas écrire. L’instruction n’était pas la priorité de son enfance, aussi s’est-il contenté d’enregistrer le minimum vital. Il sait par contre parler plusieurs langues, dont le Romani, le roumain, l’allemand, quelques bases de russe, et l’anglais bien sûr, malgré un fort accent Slave.

transformation.
C’est un humain qui en impose, même s’il est plus petit que son frère, et sa version animale est tout aussi massive. Le jaguar qu’il devient est un spécimen énorme, puissant et solide, à la tête très large, à la fourrure serrée et à la peau épaisse. Il reste plutôt souple et agile malgré son poids et sa force brute, mais moins qu’Ev’. Django vit très bien ses transformations, sans aucun traumatisme, considérant ce stade comme une partie de lui-même, tout aussi sauvage soit elle. Il est même fier de cet héritage, et considère les Pur Sang comme lui et son frère, comme la crème des métas.

conviction.
« Que pensez-vous de la révélation ? Préférez-vous avant ou après la révélation ? » : Ni chaud, ni froid. Les deux frères sont un peu trop marginaux pour que ça ait réellement changé leur vie. A la rigueur ils trouvent ça plus simple, au moins, la nécessité de se cacher devient moins impérieuse. Mais l’avantage premier selon Django, est l’apparition des Full Moon Fights, aka une façon désormais officielle et sans représailles de littéralement bouffer du lycan. Plus l’adversaire est gros, plus la confrontation lui plait, et qu’importe ses blessures, il a le combat dans le sang.

signes particuliers.
Django possède de nombreux tatouages. Bras, torse, dos, mais le tout premier, dont l’encre a bleui avec le temps, se situe sur son avant-bras : le numéro « 136633 » hérité de son passage à Auschwitz.

Novembre 1943 – Sud de la Pologne, Auschwitz

Cris, pleurs, hurlements. L’odeur du sang qui emplissait ses narines, celui de l’urine aussi qui ne les quittait pas depuis le wagon, et toujours cette foule apeurée, compacte, ces gens dont ils ne comprenaient même pas toutes les paroles. Les deux jeunes garçons étaient seuls, Evgeni savait ce qui était arrivé à leurs parents et au reste du Pard, il avait vu, mais Django non, il lui avait déjà mis le visage à terre quand les MP40 avaient commencé à cracher leurs abeilles de cuivre chaud. Malgré ses questions, son grand frère avait gardé les lèvres closes. Pas besoin d’expliquer en effet, le cadet avait compris, mais n’avait pas pleuré. Ils étaient de petits hommes avant d’être des enfants. Ils s’étaient enfuis, tous les deux, mais avaient été rattrapés quelques semaines plus tard par les soldats de la Wehrmacht.

Qu’avaient-ils pu faire pour être traité comme du bétail ? Pire, comme des déchets humains, direction l’équarrissage ? Rien, absolument rien, à part être ce qu’ils étaient, s’être trouvés là, au mauvais endroit, au mauvais moment. Django serrait fort la manche de son frère ainé, qui assumait le rôle, comme tout premier né mâle d’une fratrie Rom. Ils avaient quelque chose comme trois ans d’écart, mais ils avaient l’air de copies carbone, mêmes yeux clairs tirant vers le gris, même stature, même démarche. Peut-être Django avait il les lèvres un peu plus pleines, Evgeni le regard un peu plus profond et quelques centimètres en plus. Mais à cet époque-là, dans ce contexte là, quelle différence ? Ils avaient l’air d’avoir quoi… plus ou moins dix ans. Agressifs, les soldats qui leurs hurlaient dessus, si seulement ils avaient eu connaissance de leur vraie nature.

Un vieil homme trébucha à leur gauche, bousculant les deux frères. Evgeni en perdit l’équilibre, et sortit du rang, entrainant à sa suite son frère toujours accroché. Les soldats hurlèrent plus fort, dans une langue qu’ils ne connaissaient de toute façon pas. Enfin, si, quelques mots : Achtung. « Attention » ! Et généralement quand on vous beuglait ça en vous menaçant d’un canon, ça n’était pas bon signe. Django se mit à gronder. Non, pas pleurer, crier ou autre, juste grogner de façon très sourde, comme un animal, et Ev’ se releva d’un bond, plaquant la main sur la bouche de son frère.

« Idiot, tais toi…. » Django avait toujours été l’impulsif, le chahuteur, mais il se pliait à la règle d’obéissance à l’aîné, c’était ainsi, ce serait toujours ainsi, la Famille l’imposait. Aussi arrêta t’il immédiatement cette tentative idiote d’intimidation. Ça marchait sur les civils impressionnables, pas sur des militaires armés, et qui n’hésiteraient pas à tirer. Les deux enfants voulurent regagner le flot des autres prisonniers, même si ils se doutaient tous de leur destination, mais des poignes fortes saisirent les deux petits Roms par les bras, les trainant presque pour les faire avancer, loin de la colonne. Loin du tri.

« Bleibt ruhig! » (Restez calmes !) Un homme se tenait à quelques pas de là, droit, immobile, et tranquille. Habillé de frais, tout vêtu de blanc, il observait les deux enfants qu’on lui amenait sans ménagement, et l’espace d’un instant, un fin sourire vint déformer son visage.

« Weg mit den Haaren. Ich will ihre Gesichter sehen und auch die Zähne. » (Soulevez leurs cheveux. Faites voir leurs visages. Et les dents) . Les soldats qui les maintenaient durent un peu batailler avec les deux garçons qui avaient la morsure facile, mais ils arrivèrent à leurs fins. Et pendant ce temps, Joseph Mengele détaillait le duo, posant sa main gantée sur son menton.

« Sehr gut. Ich nehme sie. Identifiziert sie und findet ihnen einen Platz mit den anderen » (Très bien. Je les prends. Identifiez les, et trouvez leur une place avec les autres)


Février 1966 – Centre du Viet Nam au Nord-Ouest de Da-Nang

Les deux frères étaient arrivés dans ce pays depuis plusieurs mois déjà, le temps de se faire à la relative chaleur Vietnamienne, et surtout à la moiteur constante. L’uniforme collait à la peau au moindre effort, mais ils y trouvaient des compensations qui valaient bien cette impression désagréable. Ils avaient rapidement été écartés du service normal des Marines, pour être placés dans un groupe plus musclé qui auraient besoin –et pourraient gérer- des têtes brûlées dans leur genre. Oh, il n’y avait pas d’autres métas dans leur unité, et à vrai dire personne ne connaissait leur vraie nature, mais des humains qui n’avaient pas peur de la vue des tripes, ça, c’était bien le minimum vital pour faire partie du groupe. La majorité des autres soldats étaient plus âgés qu’eux et/ou avaient eu de bonnes raisons de s’enrôler. Les deux Czinka, eux, avaient annoncé la couleur dès le départ : ils étaient là pour s’amuser à jouer à la guerre. Dans le corps normal, ils auraient été trop indisciplinés pour convenir au service, mais pas parmi ces gars-là.

L’hélico survolait la forêt dense, tellement serrée qu’il n’y avait que peu de points de repères pour se diriger. A peine quelques collines, des clairières verdoyantes, et par ci par là l’éclat d’une petite rivière qui renvoyait les rayons du soleil rasant. C’était le matin, le surlendemain de trois nuits d’activités pour les deux frangins, qui affichaient un visage fatigué. Ils s’arrangeaient toujours pour partir en mission ensemble, loin, à ces moments-là, et pour l’instant la hiérarchie ne leur avait jamais rien refusé. Django se sentait de merveilleuse humeur et ce petit tour dans les airs avait fait disparaître toute lassitude d’avoir trop couru et trop peu dormi. Debout près des grandes ouvertures sur le vide, il se tenait fermement d’une main en reniflant l’air humide, son autre coude posé nonchalamment sur une des deux énormes mitraillettes fixées dans le châssis de l’appareil. Sa tête se penchait à droite et à gauche au rythme de la chanson qui le poursuivait depuis le matin. Le sergent avait une radio qui captait les ondes de Da-Nang, malgré la distance, et c’était plus cool de se réveiller un musique qu’avec un coup de pied au cul.

S’arrachant à sa petite observation, le jeune homme vint se laisser tomber sur un banc, juste à côté de son frère. Evgeni prit la fiole en inox qu’il lui tendit, au contenu totalement prohibé par le règlement, mais qui circulait sans problème dans leur unité. Les quatre autres soldats dans l’appareil, en plus des pilotes, virent parfaitement le geste, mais ne trouvèrent rien à y redire non plus.

« I wish they all could be Californian giiiiirls… »

Un peu de meumeumage suivit cette première phrase chantée, et puis Django enchaina sur la version inventée par les Marines, qui ne passerait jamais à la radio. Celle qui vantait les atouts des filles locales, rien à voir avec les Californiennes. Les paroles se concentraient surtout sur des points particuliers de leur anatomie, et sur tout ce que les autres auraient bien fait avec. Des sourires entendus fusèrent dans le groupe de soldats, et reprirent en beuglant les paroles à leur tour, pendant que Django donnait de grandes tapes en rythme sur le genou de son frère pour le mettre lui aussi dans l’ambiance. Le copilote dû se lever, et crier un grand coup, pour que tous se décident enfin à la fermer.

« On arrive ! » Ils avaient tous l’habitude, ils connaissaient leurs postes. Les deux frères étaient des soldats au sol, mais cette fois ci on leur avait confié le largage des bombes de napalm. Les caisses étaient ouvertes, et les petits cylindres d’aciers prêts à être jetés au sol, mais un coup d’œil vers le bas, et Django reconnut les lieux. Il ne fit mine de rien, glissant juste un « On est déjà venus » discret en Romani à son frère. Evgeni vérifia à son tour, mais haussa les épaules comme seule réponse. Les autres soldats, eux, étaient bien plus surpris. Ils n’y avait pas l’air d’y avoir d’activité en bas, alors que les premiers miradors en bambous crevaient la cime des arbres. C’était forcément un camp ennemi, mais on aurait déjà dû leur tirer dessus. Les deux hommes aux mitrailleuses attendaient de voir une silhouette, l’œil dans le viseur.

L’hélico s’approcha vite, plus rapidement en tout cas que s’il avait fallu se méfier de tirs ennemis. Un vol stationnaire une fois arrivé au centre de la clairière, et là ils purent commencer à voir des corps. Les cadavres de Viets que deux bêtes sauvages avaient harcelé et déchiqueté un à un pendant toute une nuit, attendant que les hommes sortent pour leur bondir dessus, utilisant une tactique qui n’avait rien d’animal. Evgeni et Django se regardèrent brièvement en souriant, amusés de revoir la scène d’en haut, cette fois ci.


Décembre 2010 – Wyoming USA.

L’hiver dans cette région était dur à supporter pour la plupart des habitants. Pour la grande majorité, ils étaient éleveurs, ou exploitaient la terre, vivaient du tourisme, mais peu de monde osait visiter le Wyoming profond quand la neige dépassait la hauteur des voitures. Ceux qui avaient profité de l’été pour renflouer leurs comptes en banque pourraient surmonter les temps blancs, mais pour les autres ce serait plus difficile, surtout avec la crise. Un peu de distraction ne ferait pas de mal, au contraire, et puis la sauvagerie les connaissait, eux qui avaient encore des loups et des grizzlis dans leurs montagnes.

Ca s’agitait du côté de la petite ville de Sheridan, proche du Montana, alors que le soleil luisait encore bas sur l’horizon. Les autorités fermeraient les yeux ce soir, ils auraient droit à leur enveloppe une fois le spectacle terminé, tout était arrangé, calculé, prévu depuis des semaines, et jouait sur le flou juridique qui entourait encore la révélation des métamorphes. Des pick-ups s’agglutinaient en sortie de la ville, aux abord d’un des hangars de la zone industrielle déserte. A l’entrée, des hommes contrôlaient sévèrement les spectateurs : les armes de ce soir ne seraient pas faites de métal, personne n’avait le droit d’entrer armé. Les appareils photos étaient proscrits, et les téléphones portables aussi. On n’entrait pas là comme dans un moulin !

Django et Evgeni étaient arrivés tôt, discrètement, en début d’après-midi, un peu contraints et forcés si ils voulaient remplir le contrat et ne pas se transformer n’importe où dehors. La somme qu’ils prévoyaient tous deux de gagner ce soir leur permettrait de vivre un bon moment tranquilles. Des risques ? Quels risques ? Depuis quand ils pensaient à ça ? Ils avaient cependant tous les deux refusé d’être enregistrés, et n’avaient pas non plus permis qu’on prenne des photos de leur visage humain. Ça avait contrarié les organisateurs, qui avaient au moins obtenu gain de cause pour une silhouette. Leurs visages seraient donc absents des écrans scellés dans les murs du ring, et alors ? Ca n’étaient pas leurs corps d’humain qui comptaient.

Au milieu du hangar, on avait creusé un vaste puits, de quinze mètres sur quinze, profond de cinq. Les murs de la fosse étaient faits en parpaing bétonnés, solides et sûrs. Au-dessus du niveau du sol, ils étaient prolongés par de hauts grillages épais à travers desquels les spectateurs pourraient tout observer. Les loges des combattants, elles, étaient enterrées sous les pieds des mortels qui ne pouvaient les voir, plusieurs cages aux lourds barreaux pour contenir tout ce qui avait besoin d’être contenu. Les premiers grognements de douleur des métas et lycans à la tombée de la nuit réchauffèrent l’ambiance dans le hangar froid, électrisait l’atmosphère. Cela faisait un an seulement que leur existence était connue, tous les humains étaient impatients de voir les bêtes de leurs yeux, d’assister à leur sauvagerie.

Une demi-heure après la tombée de la nuit, le show put commencer. Tant mieux, il n’y avait que 6 participants, mais ils faisaient un vacarme de tous les diables ! Tous volontaires, deux étaient des lycans, des cabots sans meute, deux gros chats, un ours, et celui qui était sans doute le plus exotique : un gorille au dos qui commençait à peine à s’argenter. Les spectateurs découvraient les races des combattants au fur et à mesure des tirages au sort.

« Notre premier duel COMMENCE ! » Le présentateur laissa le temps à la foule des locaux de siffler et d’applaudir comme ils le pouvaient, malgré leurs bières à la main. Les billets s’échangeaient encore, mais les book makers finalisaient les derniers paris, l’annonce mettait les deals en suspend. « Match 1 de notre soirée épique ! 340 livres de griffes rétractiles, contre 200 livres de crocs acérés. Fourrure tachetée, et fourrure unie. Jaguar versus loup, ouvrez les cages ! Let the show begin… »

Django avait eu plus ou moins de chance avec ce tirage. Les paris ne leurs rapporteraient pas beaucoup, il était le favoris du combat, mais au moins pourrait-il sagement s’échauffer. Les lycans étaient plus problématiques en groupe ou plus âgés. Là, seul, le mâle gris avait beau être imposant, le Rom était certain de n’en faire qu’une bouchée, au sens propre du terme. Sous sa forme humaine, il était déjà ridicule par rapport au Roumain, alors il s’attendait à quoi ? Il était jeune, ne maitrisait pas sa bête, un combattant novice, et vu son attitude certainement pas un alpha. Dommage pour lui. Les grilles se soulevèrent d’un coup, laissant l’accès à la fosse aux deux animaux. Loup et Jaguar bondirent sur le sol en béton et se heurtèrent brutalement. Django avait lancé son épaule en avant, dont le muscle était trop rond pour être happé par un hypothétique coup de dent. Le loup évita le choc contre sa tête qui aurait sans doute fracturé ses os du museau, et il encaissa directement sur le poitrail. Cela le renvoya en arrière et il se releva vivement.

Pendant ce temps, le Jaguar avait jeté un coup d’œil en l’air, vers la foule derrière le grillage. Ca n’était pas son premier Full Moon Fight, et il adorait être le centre d’attention. Le loup voulu lui faire payer cette petite seconde de distraction en attaquant, dents pointées vers sa gorge relevée, mais le Rom entendit ses griffes de canidé racler le sol. Il leva une patte et le dévia de sa course, pour le faire passer sous lui. La patte se rabattit, les griffes sortirent et se plantèrent dans le pelage gris. D’une poussée sur ses postérieurs, et il s’était mis en position pour…. Déjà en finir.

Au lieu d’utiliser la technique typique des panthères, c'est-à-dire une morsure profonde dans la gorge pour faire suffoquer sa proie, les jaguars avaient accès à une autre façon de mettre à mort. Tellement plus spectaculaire. Sa mâchoire s’ouvrit en grand, et il plaça ses deux paires de canines de chaque côté de la tête du loup, en dessous de ses oreilles. Il sentait les deux pointes de peau poilue lui chatouiller l’intérieur de la bouche. Crac ! C’était déjà fini. Django venait de percer l’os temporal du crâne avec ses canines, et de transpercer le cerveau. Le lycan se fit chiffon et s’écroula au sol quand le jaguar lâcha la prise.

Le public était mitigé, partagé entre la déception que ce soit allé si vite, et l’excitation du premier combat de métas qu’ils venaient de voir. Pour eux, un loup était mort, et ça n’était qu’un loup, n’est-ce pas ? Peu d’entre eux se rendaient compte qu’un humain –comme il l’était la majorité du temps- venait d’être abattu. Les organisateurs de ce genre de combats jouaient justement sur leurs à prioris depuis la révélation. Et puis ceux qui songeaient quand même à l’humain étaient contents qu’il ait claqué, ce sale dégénéré contagieux. Du sang coulait des morsures, et le jaguar s’allongea sur sa proie, trop tenté par ce liquide chaud et appétissant. Oh, le loup n’était pas mort, il sentait son pouls, faible, mais son cerveau lésé devrait attendre une régénération complète avant de pouvoir à nouveau fonctionner. Sauf… si on le dévorait avant.

L’énorme chat tripotait la fourrure grise avec ses pattes avant, comme son cousin domestique l’aurait fait d’un coussin. Il allait mordre pour dépiauter la chair juteuse de son emballage de peau, mais des humains venaient de rentrer dans la fosse. Le repas de la bête n’était ni au menu, ni au spectacle. Fortement caparaçonnés, armés de longues et solides piques aux pointes électriques à fort ampérage, ils réussirent à dégouter le jaguar de ses envies de viande. Pendant qu’ils luttaient pour le refaire rentrer dans sa cage, le présentateur annonçait déjà la suite. Le second félin, contre l’ours. Voilà qui serait intéressant, et certes moins évident. Les paris reprirent pendant les quelques minutes de flottement, et alors que Django feulait de rage d’avoir dû s’arrêter avant d’avoir fini son assiette.

➽ personnage inventé/scénarii/prédéfini ? Inventé en parallèle au personage d’Evgeni. ➽ pseudonyme. “Dji” ➽ âge. 28. ➽ code du règlement. Et bien il ne manque plus que le thème musical de Dracula Prince des ténèbres et je crois qu'on pourra commencer (cela dit je préfèrerais un p'tit Ramones à la place.) ➽ avis général à propos du forum. Viiiiiils tentateuuuuurs… Très bonne première impression! ➽ avatar utilisé. Tom Hardy.