Traits de caractères Sloane était une enfant adorable et fascinée par la vie. Du genre à sauter dans les bras d'un parfait inconnu et à s'émerveiller pour un rien. Puis il y a eu l'adolescence, une période pendant laquelle s'est développée son envie de liberté. Il faut dire qu'en grandissant, elle a ouvert les yeux. La gamine a commencé à voir et surtout à envisager la dimension que peuvent prendre toutes les merdes existantes. Polluantes. Écrasantes. Dérangeantes. Elle est devenue survoltée, non pas pour emmerder son oncle en charge de son éducation ou encore une mère qu'elle voyait qu'une fois dans l'année, mais bel et bien pour faire un pied de nez à l'ennui. D'un passé quelque peu mouvementé par une multitude de conneries, Sloane garde son calme à toute épreuve et son imprévisibilité qui, loin de lui porter préjudice, est au service de son étonnante capacité d'adaptation. D'une enfance à tout jamais enterrée, subsiste une douceur qu'elle cache et montre en de rares occasions et certainement pas à n'importe qui. Ses silences comme sa franchise peuvent être déstabilisants puisque même livrée avec un jolie nœud, la vérité reste difficile à entendre. La famille et l'amitié sont deux institutions importantes à ses yeux, reposant sur des bases définies par des valeurs strictes. Des valeurs partagées par très peu de personnes, surtout quand l'égoïsme et l'éphémère régissent notre société. Ainsi ses contacts familiaux se résument par des appels téléphoniques et ses amis se comptent sur les doigts d'une main. Son exigence et sa rancune tenace lui permettent de faire le tri assez rapidement dans ses relations. Le fait est qu'elle a horreur d'être déçue par quelqu'un à qui elle avait accordé toute sa confiance. N'oublions pas sa méfiance naturelle qui ne vous laisse pas entrer si facilement dans son quotidien. Pragmatique et très terre à terre malgré sa nature surnaturelle, Sloane a tendance à fonder ses réflexions non sur des théories mais sur des faits avérés. Elle serait capable de pousser le vice en déclarant croire seulement à ce qu'elle voit juste pour vous emmerder. Indépendante et débrouillarde, la jeune femme l'est devenue très tôt et un peu par la force des choses. C'est le résultat d'une éducation prodiguée par un ancien militaire bougon et absolument pas préparer à accueillir une pisseuse dans sa vie.
Occupation nocturne Standardiste à la BRIS de jour comme de nuit et ce plusieurs fois par semaine, elle répond au téléphone et s'occupe de l'accueil. Un métier au salaire bien maigre qui ne suffit pas à payer le loyer. Voilà pourquoi elle complète en acceptant des petits jobs ponctuels - le plus souvent le soir - ici et là. Aussi, la jeune femme s'occupe régulièrement des comptes du garage du coin, un arrangement pratique puisque les coûts de réparation sur sa vieille voiture sont divisés par deux. Rien de bien reluisant donc mais cela lui convient du moment qu'elle se tient éloigner des vampires et compagnie, synonyme d'ennuis. Elle ne peut cependant pas s'empêcher de rechercher la compagnie de métamorphes et lycanthropes, déambulant au hasard des rues et des bars. C'est ainsi qu'elle a découvert le Jazz baby et qu'elle est devenue une habituée des lieux.
Manies, habitudes & goûts Il est parfaitement inutile d'essayer de lui parler le matin. Sa mauvaise humeur l'empêche d'être sociable. + Sloane ne fait pas de grands discours, elle dit les choses telles qu'elles sont de manière claire et concises. + Lorsqu'elle a le morale dans les chaussettes, rien de mieux que des cookies et une tasse (de taille impressionnante) de chocolat chaud. Un rituel instauré par son oncle quand il essayait de la consoler. + La jeune femme n'a jamais aimé son corps trop maigre et sans forme. Non qu'elle ne le malmène ou qu'elle se laisse aller, disons qu'elle n'y prête pas grande attention. + Elle ne veut plus jamais entendre parler du sang de vampire. Erreur de jeunesse qui heureusement n'aura duré qu'un laps de temps. + Sloane parle couramment l'espagnol. + Elle a deux diplômes en poche : Arts visuels et Communication internationale. + Elle a une peur panique de l'avion (...)
Transformation Lors de ses transformations Sloane adopte la forme d'un coyote. Moins impressionnant qu'un loup, il mesure mesure 70 centimètres au garrot pour 27 kilos. Egalement moins fort que la plupart des autres prédateurs, son coyote compense par son incroyable vitesse. En effet son corps svelte, musclé et ses longues pattes fines lui permettent d'atteindre une vitesse de 60 km/h sur une distance de 300 mètres environ. Sa taille et son apparence font qu'on le confond souvent avec un chien. Un long museau et de grandes oreilles, ses yeux sont d'un marron très clair. Sa fourrure est composée de différentes teintes de gris ; foncé sur le dessus. Le ventre, les pattes et la tête claire. Mais aussi d'une touche de cannelle sur les oreilles et la queue.
Si les transformations ont toujours été douloureuses, elle a eu la chance d'être entourée dès son plus jeune âge. Son oncle et un ami proche de ce dernier, tous deux Lycanthropes, lui ont appris à accepter sa bête et à apprivoiser le mal accompagnant sa libération. Ainsi à l'approche de la " libération ", l'exaltation ressentie rend le processus moins désagréable. D'autant plus qu'avec les années, les minutes se sont raccourcies.
Convictions Se cacher aux yeux des humains n'a jamais été une mince affaire. Pas pour des êtres fondamentalement différents et guidés par des instincts primaires. Car quoi qu'on en dise, c'est le cas. Pour Sloane la Révélation est une immense connerie, un choix fait alors que l'on se trouvait dos au mur, le début des ennuis. La situation actuelle est telle que sa nature est véritablement devenue un secret de polichinelle. La jeune femme a l'impression d'être assise sur une bombe qui ne tardera pas à lui exploser dans la gueule. Habituée à se débrouiller seule, tenant à sa petite tranquillité, elle a néanmoins consentis à approcher le pard et à faire une demande d'adhésion.
Signes particuliers Son oncle ancien militaire a mis un point d'honneur à lui apprendre certaines bases comme savoir se servir d'une arme et les gestes d'autodéfense. + Adolescence - donc une période durant laquelle on aime désobéir - Sloane s'est fait tatouée sur le côté gauche de son poignet droit un minuscule signe de l'infini. Un motif bien commun mais qui est un clin d’œil à sa nature de métamorphe.

CHRONOLOGIE

1967 (mars) Inverness + Les parents de Sloane se rencontre dans un bar quelconque. Elle est humaine, lui métamorphe. Ils ont une aventure qui dure deux semaines avant que ce dernier ne disparaissent. Il meurt dans un accident de voiture sans avoir eu le temps de lui révéler sa nature et sans être au courant de sa grossesse.
1967 (novembre) Inverness + Naissance de Sloane.
1977 (juillet) Inverness + L'enfant a 10 ans et se transforme sous les yeux de sa mère. Cette dernière panique et téléphone à son frère devenu Lycanthrope il y a 15 ans.
1977 (août) Glasgow + Sloane est confiée à son oncle avec qui elle commence à vivre. A chaque fois qu'il regarde la gamine l'ancien militaire se dit qu'il est dans la merde jusqu'au coup.
1992 (avril) Glasgow + Elle traîne avec quelques jeunes Lycanthropes de son âge. Ils enchaînent les conneries jusqu'au jour où ils volent une voiture et découvre une réserve de V dans la boîte à gant. Ils décident alors d'essayer et cela tourne mal.
1993 (mai) Glasgow + Depuis ce fameux jour, Dany, l'un des garçons du groupe, et devenu accro au V. Il est le fils de Malcom, un alpha de la meute. Ce dernier rend Sloane responsable de son état et affirme que la présence d'une métamorphe à proximité de la meute est une erreur, un danger. Quelques mois plus tard il devient violent mais son oncle et deux autres Lycanthropes s'interposent.  
2010 (décembre) Glasgow + L'Ulfric est défié et meurt pendant le combat, Malcom prend sa place. Extrémiste, il fait preuve de cruauté et se montre paranoïaque. Arthur, l'oncle de la jeune femme, lui conseille de s'éloigner de la meute et de partir avant que sa colère ne se retourne contre elle.
2011 (janvier) Tijuana + Arrivée au Mexique, elle y restera pendant six mois.
2011 (juin) + Elle passe par le Texas, atterrie en Louisiane. Fait escale à Baton rouge une semaine puis reprend la route.
2012 (août) Shreveport + Sloane décide de s'installer en ville et d'arrêter les voyages.

A COLD BLACK WIND

Il est étrange de se retrouver seule lorsque l'on a vécu pendant plus de quarante ans entourée d'autres personnes. Habituée à ce que quelqu'un garde perpétuellement un œil sur vous. De ce point de vue, les premiers temps de ma fuite ont été pénibles ; la solitude combinée au stresse dû à l'urgence pesant lourdement sur mes frêles épaules. Je trouvais néanmoins une pointe de réconfort dans l'excitation qui me nouait les entrailles, si petite et si proche de l'anxiété qu'il était difficile de la sentir. Mais elle était bel et bien présente, me donnant la force nécessaire pour avancer, faire face au monde à la fois familier et étranger. Evidemment j'avais déjà eu l'occasion de voyager mais jamais aussi loin, jamais aussi longtemps, et surtout, jamais dans de telles circonstances. cela ne me plaisait pas d'être partie dans de pareilles circonstances ; vite et sans dire au revoir. Si je n'étais qu'un coyote, soit un cheveux sur le soupe pour la plupart des lycanthropes de la meute de Glasgow, je ne m'en étais pas moins rapprochée de certains comptant ainsi de réelles amitiés. Mais l'épreuve la plus difficile reste encore à ce jour l'avion. J'étais restée quasiment immobile du décollage à l’atterrissage, les ongles férocement plantés dans les accoudoirs. Le thé infecte que l'on m'avait servit n'arrangeant en rien mon humeur et décuplant mes regards meurtriers envers les hôtesses de l'air dégoulinantes de fausse sympathie. Mon voisin quant à lui, un quinquagénaire boudiné en costume d'une horrible couleur brune agrémenté d'une cravate jaune moutarde, m'avait -pour ma plus grande joie- superbement ignoré. Comment dans un moment pareil ne pas regretter le chocolat chaud au marshmallow que l'on vous avait cruellement arraché des mains avant de vous encourager à foutre le camp le plus vite possible ? Je soupirais en me remémorant mon départ. Arthur était mon oncle qui avait accepté de jouer le rôle de père bien qu'il refuse que je le considère ainsi. Si mes souvenirs de mon enfance son aujourd'hui flous, je me rappelais néanmoins sa maladresse aux prémisses de notre relation. Plus tard je réalisais à quel point cela devait être difficile pour lui, se retrouver du jour au lendemain à élever la fille de sa sœur en ayant, il y a bien longtemps, abandonné tout espoir de fonder une famille. Sa femme, l'unique amour de sa vie était morte alors qu'elle était à son cinquième mois de grossesse. J'ignorais tout des détails de cette triste histoire, Arthur souhaitant laisser le passé derrière lui. Un passé présent au fond de ses prunelles animées par le regret et le chagrin.

Les mains enfoncées dans mes poches et le gravier qui crisse à chacun de mes pas, vêtue d'un simple débardeur noir qui me collait à la peau, je jurais tout bas contre la chaleur écrasante. Si depuis la nuit tombée l'on respirait un peu mieux, l'écossaise que j'étais ne parvenait pas à s'adapter au climat. Je me dirigeais tranquillement vers le bar au néon rouge et vert, celui-là même aperçut à travers la fenêtre de ma petite chambre de motel. C'est un brouhaha de conversations tonitruantes mêlées à la musique qui m'accueillit dans une atmosphère étouffante. La majorité des clients ignorèrent royalement mon arrivée pendant qu'une poignée me dévisageait sans gêne. Certains regards hostiles appartenaient à des vampires auxquels je n'accordais aucune attention, la haine existant entre nos deux espèces étant vieille comme le monde. Arborant mon expression la plus neutre -j'étais passée maître dans l'art- je me perchais sur un tabouret à l'extrémité gauche du bar. Cette place m'offrait une vue imprenable sur l'entrée et le reste de la salle. Sur ma droite, à quelques pas, se trouvait une porte menant vers la réserve. Derrière moi il n'y avait qu'un mur ce qui me rassurait et évitait les mauvaises surprises. Il y a peu, on se serait moqué de ma prudence qui découlait de mon éducation. Oncle Arthur avait participé à plusieurs guerres et en était revenu avec une légère paranoïa. C'est ce que racontaient les mauvaises langues. Personnellement, j'appréciais cet excès de précautions qui, lorsque j'étais gamine, prenait des airs de jeu. " On est jamais trop prudent. " qu'il grommelait dans sa barbe tout en me tendant mon jus d'orange.

J'en étais à ma troisième tequila, autant profiter des saveurs locales, quand mon attention se porta sur l'une des serveuses. Avec ses cheveux blond qui dégringolaient sur ses épaules, elle détonnait avec le décors ambiant. Sarah, comme l'indiquait son badge, ne devait pas mesurer plus d'un mètre cinquante cinq et chavirait dangereusement du haut de ses talons compensés. Ce qui ne l'empêchait pas de passer rapidement de table en table, rappelant à l'ordre avec une niaiserie horripilante les hommes qui fixaient avec insistance son imposante poitrine. Sarah était donc à elle seule un concentré de stéréotypes malheureusement très présents dans notre société. Le genre de personne que j'ignorais en temps normal mais qui, dans ce cas précis, me mettait les nerfs à vifs. En effet la serveuse portait fièrement un pendentif en toc qui disait mords-moi et rebondissait joyeusement à chacun de ses mouvements. Impossible de louper cette horreur qui me brûlait la rétine. Je réprimais mon envie de lui hurler dessus tout en lui arrachant le collier et commandais une quatrième tequila. La révélation n'avait été à mes yeux qu'une erreur, une immense connerie et j'en avais la preuve tous les jours. Je ne portais pas particulièrement les vampires dans mon cœur, les voyant comme une terrible nuisance et un nid à problèmes. Dès que l'un d'eux s'approchait d'un peu trop près, tout en moi me criait de prendre mes jambes à mon coup. Il m'était alors pénible d'étouffer le grognement instinctif qui vibrait au creux de ma gorge. C'était embarrassant de se comporter comme une enfant incapable de gérer ses réactions, mais par moment la bête était plus forte que notre côté humain. « Puta » de toute évidence blondie avait attiré l'animosité de mon voisin de comptoir, un mexicain maigrichon dont les yeux se perdaient dans l'ombre du chapeau qu'il n'avait pas quitté. Dotée d'un odorat aiguisé qui me venait de mon coyote, je me reposais souvent sur lui même sous cette forme. Reniflant discrètement, je décelais chez l'inconnu une odeur de tabac et de transpiration, rien de plus. Mais son attitude parlait pour lui. Tout son corps était crispé à se briser pendant que sa jambe droite tressautait énergiquement. Il était nerveux, en colère et dirigeait le tout vers Sarah qui minaudait avec un vampire depuis dix bonnes minutes.

Je m'étais enfuie. Encore. J'avais d'abord fixé mon regard droit devant moi puis payé ma note avant de m'élancer dans l'air chaud de la nuit. Je devais à tout prix arrêter de repérer ce genre de comportement pour ne pas intervenir par la suite. Se mêler des affaires des autres n'apporterait rien de bon dans ma vie. Non je n'en avais vraiment pas besoin. « Et merde ! » Je pestais à voix haute et avec beaucoup de conviction, mortifiée par ce brusque élan de culpabilité. J'allais encore faire quelque chose de stupide qui me ferait m'en mordre les doigts, littéralement. Baissant les armes je me trouvais un endroit en retrait où me déshabiller et me transformer. Si avec les années on apprenait à dompter la douleur pour qu'elle soit plus supportable, elle n'en restait pas moins la même. Je serrais donc les dents jusqu'à ce que ces dernières deviennent des crocs et que la fourrure me recouvre totalement. Il me fallut plusieurs minutes pour prendre la forme du coyote et trois pour reprendre mes esprits. Quand ce fut chose faite, je me faufilais silencieusement dans les ruelles adjacentes au bar, priant pour ne pas arriver trop tard. J’accélérais quand l'odeur du sang emplit mes narines, inquiète pour une fille que je ne connaissais ni n'appréciais. J'arrivais derrière le bar, alertée par des cris assourdis. J'embrassais la scène d'un coup d’œil rapide. Le maigrichon s'appuyait de tout son long sur une blondie coincée contre le mur. Cette dernière en pleure avait perdu une des ses chaussures, du sang s'écoulait de l'estafilade présente sur sa joue ainsi qu'une d'une autre à son coup encore menacé par un couteau qui en aurait impressionnée plus d'un. Sa jupe était remontée sur son bas ventre et l'homme essayait tant bien que mal de défaire sa ceinture d'une seule main. Je profitais de ce contre temps pour bondir sur la benne qui se dressait à quelques centimètres d'eux. Ils tournèrent la tête dans ma direction et de concert alors que mes griffes cliquetaient sur la ferraille. Étonné par la présence d'un animal, ma présence, l'agresseur de blondie se figea assez longtemps pour me permettre de lui sauter dessus et le faire tomber à la renverse. Il s'écrasa sur le dos, soulevant un nuage de terre qui fit éternué le coyote. Maudit flair. Il ne lui en fallut pas plus pour brandir son arme et tenter de me porter un coup. L'arme effleura mes flancs tandis que je lui sautais au coup et mordais. Le sang se déversa immédiatement dans ma gueule, chaud et désagréablement bon. Je devais avoir touché la carotide car bientôt une flaque se forma sur le sol.

Je ne restais pas pour vérifier le suite des événements, je me fichais bien que cet idiot survive ou non. Même si au fond, cela me dérangeait d'être responsable de la mort de quelqu'un. Sarah ayant prit les jambes à son coup -brave fille- je décidais de ranger mes préoccupations dans un coin de ma tête et de me concentrer sur des choses plus importantes. Comme récupérer mes affaires, retourner au motel et mettre les voiles. Je jetais mes quelques effets personnels dans un sac tout en réfléchissant à la prochaine étape. J'avais toujours voulu visiter la Louisiane, alors pourquoi pas ? En fermant la porte, je me traitais mentalement d'idiote pour la centième fois et partie sans un regard en arrière. Si oncle Arthur savait, je ne donnerais pas cher de ma peau.