✤ Traits de caractères
Calculateur ; Multiple facette ; Opportuniste ; Souriant ; Observateur ; Amical ; Déjanté ; Imprévisible ; Incompréhensible ; Barje ; Insensible ; Inhumain


Souriant, amical, présent. C’est ainsi qu’on le voit aux premiers abords. Le sourire aux lèvres, un peu s’il croquait la vie à pleine dent, chose forte ironique venant d’un homme qui ne se soucie que très peu de la vie. Ce même sourire qui au fond, ne signifie rien, aussi vide que l’abime, aussi faux que les remords d’un tueur en série et pourtant aussi profond que celui du Joker. Il est souvent difficile de savoir ce que camoufle cette risette, un bon sentiment ou un mauvais, elle peut cacher les deux à la fois. Il adresse un sourire, uniquement parce que cela est demandé dans l’exercions de son métier et dans la vie de tous les jours, après tout, on approche et on parle très peu avec une personne qui n’aborde aucun sourire, aucun air, aussi faux soit-il, bon et amical.
Il essaye de paraître amical, rigolant même aux blagues les moins drôles, à dire vrai, il rit pour un rien. Il attira l'attention, mais ce n'est pas négatif ainsi, ou du moins beaucoup moins que s'il laissait son expression d'homme vide. Personne n'a jamais vu un barman avec un regard vide comme un puits sans fond, personne ne s'approcherait et cela vaut pour la vie de tous les jours. Il a donc appris à jouer, à se jouer des autres en abordant de fausses émotions, à jouer des rôles. La joie, la tristesse, la colère, toutes ses choses banales pour une personne lambda, qui donne ce soupçon d'humanité, il n'y a pas accès. À ses yeux, la vie n'est qu'un grand échiquier, tout n'est que jeu et illusion.

De part sa profession illégale et son ancienne légale, il a appris à observer. Chaque détail, chaque mouvement, un rien peut-être un tout. Ce petit détail qui va sembler futile, mais qui peut, s'il est bien utilisé, changer toute une situation. Vivre dans la rue, n'apporte pas que des points négatifs, la survie, ou même l'instinct par exemple, ce ne sont pas des choses qu'on improvise. De ce fait, il ne fait rien au hasard, tout est calculé, comme lorsqu'on déplace une pièce sur l'échiquier, chaque mouvement à son but, plus ou moins explicite. Rien n'est vrai, mais rien n'est faux. Tout n'est que bluff, pour une personne connaissant le grec, il est bien difficile de savoir sur quel pied danser, le gauche, le droit, peut-être même les deux, tout n'est que trahison. Il peut sourire et rire, alors que sa seule pensée se trouve dans l'envie brutale d'entretenir son art d'hémisomatectomie, ou plus simplement d'amputer la moitié inférieure du corps. C'est peut-être pour ça que ceux le connaissant, évitent de trainer avec lui, ou du moins les plus censés évitent. Mais il ne faut pas être effrayé, bon un peu tout de même, il aura bien plus envie de voler que d'amputer quelqu'un, mais l'instinct de survie peut se montrer brutal. Mais dites-vous que dans sa grande folie qu'est sa psychologie, il est « humain », essayez donc de l'imaginer avec des pulsions de vampire ou celles de la pleine lune comme un loup-garou. Bien qu'il n'accorde aucune importance à la vie, il ne l'hôte pas sans raison, son plaisir se trouvant dans le vol et non dans le meurtre.

Sa folie, le protège d'une certaine manière. Peu de vampire de la nouvelle époque ou d'homme loup, se risquerait à essayer de le mordre, quand bien même son sang de médium peut-être appétissant. En revanche il peut se relever être un mets excellent pour les vampires addicts des anciennes traditions et de l'ancien temps, de la chasse à l'homme. D'un autre côté, il ne voit encore aucun intérêt à s'orienter vers une quelconque « mutation ». Mais dès qu'il en sentira l'envie ou le besoin, il n'hésitera pas à user de tous les moyens possibles pour y parvenir.
Solitaire de nature, il n'écoute ni loi, ni conseil. Assez ironique lorsqu'on sait qu'il a été avocat, mais imaginez un peu le défenseur de la loi, qui n'a que faire de la loi et use de tous les moyens possibles pour gagner ? Chantage, corruption, fouineur, destruction de preuves, tout est bon pour gagner. De la même manière, il ne respecte aucune hiérarchie, en tant que médium aucune ne lui est imposé, mais qu'il s'adresse un homme lambda ou au premier ministre, il n'en a que faire et cela marche aussi bien avec la hiérarchie des vampires, que celles des autres être surnaturels. Bien qu'elle le protège des personnes douées de raison, elle le met aussi dans le viseur de différentes structures surnaturelles, comme la Blanche Confrérie, mais cela ne serait pas étonnants que d'autre infrastructure de ce type ne l'est dans leur viseur.

✤ Occupation diurne

Des occupations toutes plus différentes les unes que les autres. Certaines officielles, d'autres plus discrètes. Ces deux grandes activités, peuvent faire penser à deux personnalités différentes et complètement opposées d'Aeacus. L'une légale, l'autre beaucoup moins, pour autant d'une certaine façon elles sont liées.

Officiellement barman, il passe le plus clair de son temps derrière un comptoir à servir des boissons alcoolisées ou non alcoolisé, à bavarder de tout et de rien, de ragots. Après tout, un barman c'est comme le tavernier du Moyen-Âge, c'est celui qui entend tout, des rumeurs pour la plupart fondée et véritable. L'information est souvent synonyme de pouvoir. Le savoir est bien plus puissant que l'argent.
Il a toujours aimé traîner dans les bars et autre lieu nocturne. Même avant d'être derrière le comptoir, en tant qu'avocat. Écouter, apprendre, pour mieux se débarrasser des obstacles. Un avocat n'est pas reconnu pour avoir suivi les règles et les lois, mais pour les réussites de ses procès. Autant dire que le médium n'a jamais filé très droit.

Sa deuxième plus grande activité et de loin celle qui lui permet d'avoir plus que du pain sur la table, c'est le vol et la revente. Des objets personnels, des œuvres d'arts, des preuves qu'importe l'objet à voler tant que le demandeur possède le montant. Dans ce monde tout s'achète. Combien d'hommes de lois ont commis des erreurs et sont prêts à payer plein pot pour que les preuves disparaissent ? Combien de riches individus sont prêts à payer des sommes astronomiques pour une simple sculpture ou un simple tableau ? Mais parfois l'information est plus utile que la somme versée. Corruption et chantage, sont les maîtres mots. Et l'homme de la rue ne connait que trop bien toutes les facettes perverses de ce monde. Tout le monde y passe, du simple humain, aux bêtes poilus, jusqu'aux sorcier(e)s.
Pour autant le vol peut-être pour son propre plaisir, détenir des artefacts uniques, des plantes ou des objets rares, ou encore des armes historiques. Une supérette de luxe dans le coin de la rue, voilà qui le qualifie bien.

Et détrompez-vous, parler aux esprits peut rapporter gros, nul n'est mieux placé qu'un esprit tourmenté, en proie à la colère pour vous révéler des secrets plus fous les uns que les autres. Il faut faire en privé bien évidemment, pas dans la rue à la vue de tous, mais ils peuvent être les meilleurs informateurs, il suffit simplement de leur tendre la main.

✤ Manies, habitudes & goûts

Aime :
• Jongler avec tout et n’importe quoi, bouteille, marteau. • Les courses. • Les armes anciennes. • L'art sous toutes ses formes (peinture, musique...) ainsi que l'histoire. • Se balader. • Les habits élégant comme les costume. • Conduire avec un deux roue

Habitudes :
• Pratique le maniement de l’épée. • Ne boit quasiment que du thé au jasmin ou du lait. • Excuse favorite ? Shut up i'm super night cactus. • Porte constamment des gants • Fume régulièrement.

N'aime pas
• Boire de l'eau pure. • Danser. • Faire étalage de son argent sale. • Les oiseaux qui chantent le matin. • Les cafards. • Les restrictions


✤ Capacité

✤ Don :

I ‘m a shadow of the world. Tout Homme, toute chose en ce monde, possède une ombre, noire et obscure. Partout où semble régner la lumière, l’obscurité n’est jamais très loin. Je suis cette noirceur, qui se trouve partout, qui voit tout, entends tout.  L'ombre est un concept flou, ce mot peut décrire une personne mauvaise ou une personne discrète qui se tient à l'écart. Pour moi, il me décrit et se résume à mon terrain de jeu.

L'Ombre est mon don, my curse, bien que je voie plus cela comme une bénédiction de Satan. Oui de Satan, il ne faut pas se voiler, Dieu ne donnerait pas un don aussi noir. Devenir une ombre, se déplacer, la matérialiser, la modeler. L'ombre est semblable à une poterie pour moi. Je pourrais presque lui donner une conscience, enfin presque seulement, je peux la modeler et lui donner « vie » en quelque sorte, mais si une ombre vous parle c'est que vous êtes sérieusement atteint, ou que je veux vous faire passer pour un dégénéré. Like i said, il est plus simple de me qualifier d'Ombre, c'est un don très utile non ? Écouter sans être vu, suivre sans se faire repérer, voler sans laisser de trace. Une véritable bénédiction  en soit, ou du moins en apparence.
Satan ne fait pas de cadeaux, il n'offre pas par bonté d'âme. Pourtant, je ne suis pas croyant, mais ce n'est pas l'urine d'un loup-garou ou l'haleine d'un vampire qui m'a fait naître ainsi. Certaines choses me sont impossibles et chaque utilisation possède un contrecoup, quand on utilise autant que je l'ai fait, que je le fais, les répercussions s'additionnent. Au fil du temps c'est comme si l'ombre elle-même s'était immiscé en moi. Elle fait de partie de moi, ou plutôt elle est devenue une partie de moi, de mon âme. Comme je le disais, certaines choses me sont impossibles, il m'est impossible de frapper, tuer sous la forme d'une ombre, il me faut reprendre ma forme physique pour cela ; le transport de personne est aussi impossible, par là j'entends emmener quelqu'un avec moi dans les ombres, les objets, selon leur poids et leurs tailles peuvent être transportés de cette façon ; je peux utiliser les ombres, mais pas les créer.

Comme je le disais, Lucifer ne fait pas de cadeau, this curse, possède ses propres répercussions dont beaucoup se seraient passés. Pour ma part, je m'y suis habitué, mais quand bien même on s'y habitue, ça ne réduit pas la douleur de celles-ci. À force d'utilisation, elle s'immisce en moi et soyez sûr qu'elle représente à présent une partie de ma personne, mon âme est devenue aussi sombre que la nuit. Elle vous prive de votre humanité, beaucoup pense que l'humanité c'est quand on est encore en vie, mais soyez sûr que certaine créature de la nuit sont plus humaine que moi. L'Homme est humain parce qu'il ressent du remords, fait la différence entre le bien et le mal, ressent de la peine, de l'hésitation, tout cela, m'a été enlevé, je ne suis en quelque sorte qu'une coquille dénouée d'humanité, pour autant, je saigne comme tout le monde et je peux mourir, de vieillesse ou être tué. Des saignements de nez régulier ;  des pertes de contrôles ;  parfois même des absences qui se démontrent par des yeux et des pupilles virant au noir ;  de fortes douleurs aigus comme une migraine qui ne s'arrêterait pas ; des voix qui vous chuchotent à l'oreille, pas celle d'un esprits ; une aura sombre comme celle qui pourrait représenter un démon ; un sang ayant une odeur tout aussi sinistre… En soit bon nombre de personne aurait préféré mettre fin à leur jour.

✤ Manifestation ; Aura ; Esprit :

Mon don s'est manifesté bien assez tôt. Mais il n'est pas apparu du jour au lendemain, comme un oiseau qui défèque sur le premier passant. Doucement, mais sûrement, il s'est imposé dans ma vie d'enfant. Tout a commencé par des voix. Ou comme on les appelles, des esprits. Au début on se croit fou, ou pour bien des enfants, cela renforce l'idée d'ami imaginaire. Rien n'a été facile, je n'avais rien, ni famille, ni ami, rien à part ces murmures. On refuse d'y croire au début, enfin j'ai refusé d'y croire, je parlais avec ces murmures, sans y croire réellement, aucune forme ne se dessinait, rien que des vagues floues dans l'air. Petit à petit j'ai fini par me raccrocher à ces seules présences qui étaient près de moi, j'ai fini par m'attacher à certains des « fantômes », ce n'est qu'ainsi que mes yeux ont fini par voir leur forme. Ils étaient les seuls à se soucier de moi, ils ont donc fini par être mes seuls soutiens, mes seuls amis dans ce monde qui s'ouvrait à moi. Certains plus sombre que d'autre, ils m'aidaient à survivre, depuis tout jeune j'ai dû voler pour vivre.

Aujourd'hui encore, j'entretiens une étroite relation avec les esprits, bon ou mauvais, de toute manière je ne fais plus la différence. Après tout, on peut dire qu'ils m'ont élevé, qu'ils m'ont appris qui j'étais, ce que je suis. Et puis il y avait ces étranges lumières, ou auras, selon les personnes. Sans en connaître la raison, j'ai toujours su faire la différence entre les Hommes, qu'ils soient humains, vampire ou autres individus surnaturels. D'une certaine manière, on pourrait dire que dans mon malheur, j'ai trouvé une bénédiction, enfin au début. C'est toujours une bénédiction pour moi, mais c'est peut-être parce que je suis un peu fou.

Ce n'est qu'un peu plus tard qu'il s'est manifesté. Dans les alentours de ma sixième année de vie. Au début ça m'a effrayé, mais après tout, c'était normal, j'étais jeune, je ne comprenais pas trop ce qu'il m'arrivait encore. Mais une fois qu'on se rend compte des possibilités que ça nous offre, on l'accepte, on fini même par l'apprécier. Le destin en avait peut-être voulu ainsi, que je survive dans ce monde qu'est la rue.

Une fois qu'on y a pris goût il est difficile d'arrêter. Avec ce pouvoir, je pouvais me servir où je voulais, prendre ce que je désirais. Je n'ai pas été guidé dans le bon chemin, mais en avais-je vraiment envie ? Pas vraiment. Je me suis laissé entraîner vers le côté obscur, bien que je ne lance pas d'éclairs du bout de mes doigts comme les sith. Vol, chantage, sont rapidement devenus mon quotidien, aidé par mon don et j'ai rapidement perdu mon humanité ainsi, devenant tout simplement une coquille vide, une ombre.

✤ Convictions

Avant, après. Est-ce que les choses ont réellement changée ? Non. L'Homme a et aura toujours peur de ce qu'il ne comprend pas, de ce qu'il ne contrôle pas. Il n'a aucun contrôle sur le surnaturel, il en est donc effrayé, quoi qu'ils disent. Certains sont curieux et cherchent à en savoir davantage, d'autre eux, montrent davantage leur peur en chassant. Il y a du bon comme du mauvais, pour certains leur vie ont été améliorés, pour d'autre, elle a pris fin.

Si vous voulez mon avis, je pense que les choses n’ont pas été faites correctement. Les vampires n’ont pas assez réfléchit aux conséquences, ils ont été disons, égoïste. Ils n’ont pas demandé l’avis des autres êtres surnaturel, ni même peser le pour et le contre dans leur décision. Certains vivaient une vie paisible avant la révélation, notamment des métamorphes ou des sorciers. D’un autre côté, il est vrai que nous avons l’avantage de pouvoir vivre le jour, contrairement aux vampires.

Mais même au sein de leur monde nocturne, tous ne la désiraient pas forcément. Il leur est à présent difficile de chasser l'humain et même s'ils le font sans tuer à présent, ils sont jugés, montrer du doigt. Pour être totalement honnête avec vous… Je m'en moque en réalité.  Humain, vampire, loup, sorcier, au fond ce ne sont que de potentiels cibles. Je me moque déjà de mes propres compères, je n'irais donc pas me soucier des autres.

✤ Signes particuliers Un pendeloque, vieux de plusieurs siècles ayant appartenu à Isis, une ancienne sorcière ayant servi le mal.
Possède différent tatouage sur le bras gauche.

Athènes - Survive just like a Gladiator

♣ Mars 1990
Quel jour sommes-nous ? Encore une question sans réponse. Je l'ignore, je suis désorienté, perdu,  je cherche désespérément, des réponses, mais surtout quelque chose à me mettre sous la dent. Je peux sentir mes jambes trembler au moindre mouvement, mes pieds hurler de douleur, la chaleur du soleil m'étouffer. J'ai cette impression, que mon corps va se briser à la moindre brise, tant il... je suis faible. J'erre depuis plusieurs jours, peut-être même plusieurs semaines, personnes n'osent dénier me regarder, comme si je n'existais pas, comme si je n'avais jamais existé. Cela vous donne l'impression d'être un parasite, un simple cafard dans une maison, on vous ignore, parce que vous écrasez ou vous achevez, ne ferait que libéré une odeur aussi répugnante que celle que vous dégagez.
On vous bassine toute votre enfance, ou en tout cas dans mon cas, que l'Homme a été créé à l'image de Dieu. Que le Tout-Puissant est bon et on finit par vous jeter dehors comme une vieille poupée à qu'il manque un bras et la moitié de ses cheveux. Si tel est la volonté de Dieu, alors c'est un lâche. Tout cela n'est que sadisme, je l'imagine en train de rire, peut-être ressenti un peu d'excitation à voir ses enfants subir son malheur. J'ai eu beau prier, implorer sa clémence, il continue de m'ignorer, comme tout le monde. Au diable la foi, les croyances, la bonne conduite ce n'est pas ça qui me fera survivre. Je ne suis qu'un enfant, qu'est-ce que j'ai pu faire du haut de mes cinq années de vie pour me retrouver ici ? J'ai pourtant écouté et appliqué les paroles du Père Balthazar. Il disait que si j'écoutais, si je ne mentais pas, ne volais pas, je ne risquais rien, que Dieu serait toujours là pour me guider. Mais c'était peut-être un signe. L'abandon de mes parents à la Chapelle, je n'étais peut-être pas destiné à naître.

Je n'y suis pour rien. Si ces murmures viennent me hanter jour après jour, nuit après nuit. Peut-être aurais-je dû mentir et ne rien dire. Je ne me serais ainsi peut-être pas retrouver à errer de ruelle en ruelle, les pieds chauffant par la chaleur du sol brûlant, les vêtements, ou ce qu'il en reste tout du moins, poussiéreux et déchiré. Je ne serai pas en train de lutter pour survivre. Mon ventre se tordre de douleur, me réclamant de quoi le nourrir, alors que ma gorge réclame de quoi s'hydrater. À présent je ressemble vraiment à une abomination, mon corps est si fin que j'en perds ces quelques morceaux de tissu, avoir la peau sur les os, ce n'est plus qu'une expression, c'est une réalité. Le vol est un péché, mais mon instinct me pousse à tendre le bras vers cette pomme, tout comme les doux murmures qui m'y encouragent et puisque le Tout-puissant, a décidé de m'ignorer, pourquoi devrais-je me retenir ? Laissant les murmures me guider, je finis par prendre la pomme et je me mis à fuir, courir serait un bien grand mot, ayant déjà bien du mal à rester sur mes jambes, mais personne ne semblait se soucier de moi. Je venais de commettre un péché, un vol, mais ils restaient là, à continuer leur petite vie, comme s'il ne s'était rien passé.

Hésitant, mes mains tremblaient encore. Devais-je retourner la déposer ou la manger pour survivre plus longtemps ? Pourquoi devrais-je faire preuve de bonté d'âme, alors que l'on me laisse pourrir comme un mort ? « Mange-là ! Tu dois vivre ! » Encore ces murmures. Je ne devrais pas les écouter, pourtant ils n'ont fait que veiller sur moi, me protéger un peu comme une mère devrait le faire, du moins je pense. Doucement mais sûrement, je laissais mes dents se planter dans ce fruit succulent. Je sentais le doux jus couler le long de ma gorge, la pomme se couper sous la pression de ma mâchoire. Une bénédiction, voilà ce qu'était ce fruit. Affamé, il ne m'avait pas fallu très longtemps pour l'engloutir. Je refusais d'écouter ces murmures, jusqu'à maintenant, je me laissais à présent guidé par cette voix, pour autant je n'avais aucune idée de sa provenance.

Les jours passaient, je reprenais peu à peu des forces, ou du moins de quoi survivre. Au fil des jours, je pouvais distinguer une forme, vogué dans l'air, entourée d'un voile dégageant une douce chaleur, une silhouette qui prenait peu à peu l'apparence d'une femme. Ce même voile qui se dessinait autour de certaines personnes, certains dégageaient une lueur plus sombre que d'autre. D'une certaine manière, aussi étrange que cela pouvait me paraître, j'arrivais à faire une différence entre les Hommes. J'ignore laquelle, la seule chose dont j'étais persuadé, c'était qu'Isis, la femme qui me murmurait toutes ses paroles, n'est pas humaine, ou du moins, pas vivante.



♣ Mai 1992

Je ne comprenais toujours pas ce qu'il m'arriverait. Voilà à peu près deux ans que j'erre dans les rues d'Athènes, que je continue de voler pour vivre. Bien que j'aie élu domicile, dans une espèce de petite cabane à l'abandon, ça ne vaut pas le confort d'un véritable domicile, mais avec le temps j'ai appris à me contenter de ce que j'avais. Certains me croiront fou, mais j'ai en quelque sorte, adopté Isis, enfin ça serait plutôt le contraire, elle m'a appris beaucoup de choses. Dans cet immense désespoir, j'y ai découvert une lueur d'espoir et de ce qu'on pourrait appeler d'amour. Le reste du monde m'a peut-être abandonné, mais à présent je m'en moque, je n'ai plus foi en l'Homme, ni en Dieu. L'instinct est la seule chose qui existe réellement en ce bas monde.
Depuis que je distingue les auras et les Esprits, elle m'a appris ce que je devais savoir. Toutes ces questions sans réponse que je m'étais posé, ce que j'étais, ce que je voyais. Tout ce que je ne comprenais pas, elle me l'a expliqué. Si je suivais encore les principes religieux, j'avais commis tant de péchés, que l'Enfer n'en aurait été que pure bonté d'âme, puisque certains diront que ma naissance en elle-même est un péché, que je suis le péché. Je vivrais comme tel, cette idée ne me déplait pas, puisque je suis destiné à brûler, autant y être pour de bonnes raisons.

Mon existence qui était jusqu'à alors inexistante aux yeux des autres, semblait maintenant les déranger. Peut-être avaient-ils espérés que ma vie prennent fin rapidement, malheureusement pour eux, deux ans après, je suis encore là et je ne compte pas disparaître maintenant, la vie est longue, je suis encore jeune. Et je compte bien, vivre beaucoup plus longtemps. Je pourrais désirer et exiger la vengeance, mais à quoi bon ? Ma survie est une vengeance en elle-même, cette peur constante qu'ils ressentiront, ne sachant nullement si tôt ou tard je reviendrais pour réclamer mon dû. Oui, je me réjouis de cette peur, pourquoi devrais-je ressentir de la culpabilité ou de la pitié ? C'est peut-être à ce moment-là que j'ai perdu ce côté humain de ma personne.

Je vivais paisiblement, ou du moins en partie, avec cet esprit qui s'était immiscé dans ma vie, qui m'a élevé. Toutefois, mon existence semblait avoir atteint le summum du dérangement. Sans crier gare, plusieurs habitants s'étaient donné un petit rendez-vous à mon domicile, pour me montrer à quel point l'Homme est humain. Ruer un enfant de coups, c'est vrai que cela est humain, c'est moi qu'on traite de monstre, mais le seul être vivant qui soit monstrueux, ce n'est rien d'autre que l'Homme. Ils se font la guerre sans véritable raison acceptable, ils s'entre-tuent et dès qu'un individu sort de l'ordinaire, ils se regroupent pour s'en débarrasser et reprendre leur boucle infinie de violence.

C'est au milieu de cette violence que je me suis finalement éveillé. Au sol, tabassé comme un vulgaire cafard qu'on veut piétiner, je restais là, recroqueviller, sans me débattre, de toute manière qu'est-ce que je pouvais bien faire à part subir ? « Close your eyes, close your eyes and think about nothing ». De sages paroles, mais plus faciles à dire qu'à faire. Pour autant, je fermais les yeux, essayant de ne plus penser à rien, mais c'était le meilleur moyen de penser davantage. Inspirant et expirant de manière plus ou moins régulière, mon esprit semblait se vider petit à petit, pour finalement ne laisser place qu'au vide. Le vide. Le vide absolu, d'une étrange façon je ne sentais plus les coups s'abattre sur moi, je me sentais bien, libre, comme couvé et protégé par quelqu'un, ou quelque chose. Une douce chaleur qui m'entourait. Et puis je les entendais, chercher, presque hurler en se demandant où j'étais passé. Je n'avais pas l'impression d'avoir bougé, mais j'avais ce drôle de sentiments d'être ailleurs. Et c'est à ce moment-là que j'ai compris, que mon existence, ne faisait en fait que commencer.


♣ Aujourd'hui

Mes doigts glissaient sur ses quelques lignes, ces quelques mots que je connaissais par cœur. Ce début d'histoire qu'est la mienne. Ma vie n'est pas extraordinaire, mais je grave chaque moment, chaque souvenir, même ceux que je voudrais oublier. Il est simple d'oublier et d'avancer, oublier les moments difficiles et garder les meilleurs, mais ce ne sont pas les meilleurs passages de notre vie qui nous font devenir ce que nous sommes, fou est celui qui pense que tous ces mauvais choix seront oubliés et pardonnés. Il ne faut jamais oublier son passé, négligé son présent et redouté son avenir, c'est peut-être plus facile à dire, mais c'est aussi simple à faire, lorsqu'on ne ressent ni remord, ni autre émotion. Mes doigts glissaient encore, alors que de mes yeux je regardais le bouquin se refermer. Toute ma vie est et sera consigné, non pas qu'elle est une grande importance aux yeux du monde, ni même qu'elle sera transmise à ma génération futur, puisqu'il m'est impossible de procréer, mais c'est une manière pour moi de ne jamais oublier ce que j'étais et ce que je deviendrais.