✤ Traits de caractères
Je suis quelqu'un de fort. On me le dit souvent. Et je le sais au fond de moi. Je ne suis pas totalement brisée, mais je ne suis pas sortie sans cicatrice de la guerre. Ce que j’ai vu en Afghanistan m'a marquée et a conditionnée celle que je suis aujourd’hui. Alors oui, je suis courageuse, parce que je prends à bras le corps chaque problème pour le résoudre. Parce que j'ai fait la guerre. Je suis forte mentalement, même si certaines nuits les cauchemars me tiennent éveillée et me rongent l'âme ou ce qu'il en reste. Je suis forte physiquement de par mon entraînement. Du moins, autant qu'une humaine peut l'être. Je suis quelqu'un qui garde la tête froide en tout circonstance. Je ne panique pas. J'ai appris à gérer le stress et la peur pour garder une réflexion saine et optimale. Je suis attentive à tout, restant bien souvent sur mes gardes au point d'être incapable de totalement me lâcher. Je repère toujours les issues de secours, quand je me rends quelque part. Je suis conditionnée par mon entraînement de militaire et mon passage sur le front. Autrement dit, j'ai de bons réflexes. Le genre qui vous fait finir au sol si vous me surprenez par derrière, qui me fait étaler un mec aux mains baladeuses d'un ou deux coups bien placés. Je suis précise aussi et très patiente. J'analyse, je prends mon temps jusqu'au moment propice pour agir. J'étais sniper. J'ai l'habitude d'attendre longtemps et de faire mouche avec une seule balle.

Je suis quelqu'un de neutre et froid. Gagner ma confiance est devenu assez compliqué. Je ne montre que rarement mes réelles pensées et intentions face à des étrangers, cherchant aussi à tester les autres. Je suis impulsive, si je me sens agressée. Je me montre directe et sincère, à un tel point que j'en viens à me contreficher de blesser ou non. Organisée et méthodique sont mes mots d'ordres avec mon petit trafic actuel. Prudente, je me renseigne bien, je choisis moi-même les lieux de mes transactions. Bonne actrice, je joue un rôle à chaque fois que je rencontre un client de manière illégale. Je compartimente ma vie de manière précise, sachant que le moindre faux pas me sera presque fatal. Et j'utilise mes dons de manière ciblée et avec milles précautions. Je tiens à ne pas être repérée en tant que Médium. Intelligente et avec une mémoire relativement bonne pour ne pas m’emmêler les pinceaux. Je n'éprouve pas de honte à ce que je fais. Je vends mes services pour me faire de l'argent. Mais j'ai appris que ce monde est gris et que toute situation profite à quelqu'un. Néanmoins, je ne vends pas d'armes au HA, pas intentionnellement du moins. J'ai encore une certaine moralité ou un instinct de protection. Je suis calculatrice, pesant le pour et le contre et surtout ce que je vais empocher. Mais j'évite les transactions douteuses ou trop risquées. Je ne suis pas avare ni avide de fric.

Mais je ne suis pas que cela. Peut-être pour me racheter une conscience ou un peu de mon âme damnée, depuis la première fois où j'ai obéis à un ordre pour tuer quelqu'un, j'aide le Prad. Pour Lucas et pour les membres du camp gitans. Je suis gentille et souriante avec eux, serviable aussi. Mais ils ne sont ni une menace ni des ennemis. Je les classe dans la catégorie amis. Près d'eux, je redeviens celle que j'étais autrefois : souriante, joyeuse, naïve sur les bords, bonne vivante. Je réapprends à vivre normalement un tout petit peu. J'agis comme un ange gardien envers Lucas, essayant de le protéger de son passé et de l'armée. Je me comporte ainsi aussi avec certaines autres personnes, protectrice envers ceux que j'aime et que je respecte.

Je suis aussi quelqu'un qui n'a rien contre un contact sociale. J'aime sortir, faire la fête. Je peux jouer la séductrice. Cela étant je ne vais pas forcément jusqu'au bout. Je suis fidèle et respectueuse, mais joueuse aussi parce que c'est dans ma nature. Je me plais un peu plus en compagnie d'hommes que de femmes après avoir était pendant des années la seule femme de mon équipe sur le terrain. Mon respect et mon affection se gagnent lentement. Mais une fois acquis, c'est à vie. Je suis aussi rancunière. Et la vengeance étant un plat qui se mange froid, je peux me montrer encore une fois très patiente. Sinon, en dehors de mon job, je suis quelqu'un d'assez sympathique et souriant. Ceci dit si vous me cherchez, vous me trouverez.

Néanmoins, la guerre n'a pas laissé que des cicatrises physiques. Il y a quelque chose de brisé en moi. Un idéal qui s'est fracassé face à la réalité du terrain. Les cauchemars, les souvenirs qui m’assaillent certaines nuits me laissent toujours fatiguée et vaguement dépressive. J'ai survécu. Je suis revenue entière certes. Mais ce que j'ai vu et fait m'a littéralement marquée au fer rouge. En général, je passe outre. Mais certains jours, un simple bruit peut me faire me mettre sur mes gardes et sur-réagir. La peur ne me quitte vraiment jamais. Je me méfie de tout le monde. Je pense être recherchée. Je sais ce que l'armée a fait. Et j'ai tous mes souvenirs moi. Alors peut-être que je suis un peu paranoïaque. Ou juste trop prudente. Mais certaines choses nous marquent à vie, et rien ne pourra jamais les effacer. J'ai perdu ma foi en l'armée et mon idéalisme. J’ai vu l'Enfer sur terre et côtoyer la mort de près. J'ai parfois encore l'impression d'être là-bas. Et puis cela passe et je revis presque normalement. Presque parce que rien ne me fera redevenir la jeune femme que j'étais avant.

✤ Occupation diurne
Légalement, je suis une ex militaire, qui s'est reconvertie dans la vente d'armes à feu et autres. J'ai une licence pour le faire, des contacts avec des fabriques d'armes gouvernementales et des clients tel que la police, certains particuliers munis de permis. Bref, j'ai pignon sur rue. Je les vends au grand jour sans me cacher, payant mes impôts et acceptant les contrôles sur les origines de la marchandise. Étant une ancienne sniper et militaire, je suis crédible. De plus, l'armée a été mon seul métier auparavant, je reste donc dans un domaine connu.

Illégalement, mon commerce est plus ou moins le même. Je me suis choisi un nom de code ironique : la Duchesse. Sur un téléphone à carte non traçable, je reçois diverses commandes. Cette fois-ci, je parle d'armes vendues illégalement à des particulier ou Créatures. Je vends aussi, mais cela est plus rare, des services tels qu'une séance de spiritisme ou bien la manipulation de souvenirs. Certaines personnes ont des choses a oublier et payent bien pour que je les y aide. Mais comme je ne suis pas recensée et que je tiens à rester dans l'ombre, je ne le fais que sous mon nom de code. Et je prends soin d'effacer le souvenir de mon visage et de mon nom de leur mémoire. C'est en partie le prix à payer pour ce genre de service illégale.

Et en dehors de cela que fais-je ? Je continue de m’entraîner au combat au corps à corps en salle, je pratique le tir aussi. Je traîne avec Lucas et près du Prad, parfois je les aide. Je courre. Je vais au cinéma, dans les bars, je fais un peu de shopping quand c'est nécessaire, je lis beaucoup aussi. Je dessine, je cuisine… Bref j'ai une vie des plus ordinaires pour le commun des mortels avec un métier qui l'est moins. Mais bon, il en faut bien des vendeurs d'armes pour le gouvernement non ?

✤ Manies, habitudes & goûts
J'aime : bien manger, sortir, boire un coup dans un bar, les armes à feu, m’entraîner en salle au combat physique ou au tir, dessiner, lire des livres, le sucre et le chocolat, les vêtements confortables, passer du temps avec ceux que j'aime, le Champagne, la natation, le calme de la nature, mes dons, l'argent, mon chien, les bons films.

Je n'aime pas : le machisme, les mains baladeuses, les menteurs, l'odeur de la cigarette, le goût amer, mes insomnies, les mauvais payeurs, les bruits soudain qui me rappellent la guerre, la pollution, les HA, le gouvernement et l'armée, le truc typiquement féminins (trop de maquillage, des vêtements trop féminins, courts, sexualisant bien que je peux mettre une robe parfois), les bijoux, qu'on touche à ceux que j'aime.

✤ Capacité
J'ai les capacités de base des Médiums :
- Je vois les auras. Mon monde est vachement coloré, peut-être un peu trop certains jours. Néanmoins, cette capacité me permet de savoir à qui j'ai à faire et quel est le réel risque d’une transaction. Je dirais qu'elle est dans notre monde actuel assez utile.
- Je communique avec les Esprits. Contrairement à beaucoup des miens, je ne me suis pas fermée à ce don étrange. Peut-être parce que quand il a commencé à être évident cela permettait à Grany de parler avec mon grand-père ? Que dans son deuil douloureux ma grand-mère y a vu une chance et m'a encouragé ? A l’adolescence c'est devenu un jeu pour effrayer mes amis. Puis aujourd'hui, c'est juste utile, distrayant et cela peut rapporter. Soyons clair, des gens qui veulent communiquer avec leur morts il y en a un paquet. Et franchement même si ce n'est pas ce que je préfère, cela m'arrive d'accepter une séance de spiritisme tant qu'on me paye. Ceci dit par instinct de survie, j'ai appris à reconnaître un esprit d'une personne vivante. J'ai appris à les nier dans certaines circonstances. Parfois mon regard dévie et je me perds dans une conversation parce qu'un fantôme m'aborde en même temps. Mais je gère cela plutôt bien.

Ensuite j'ai mon don, le mien apparu quand je devais avoir environ 7 ou 8 ans. J'ai appris à vivre avec et à le développer. Je peux manipuler les souvenirs. Autrement dit, j'ai la capacités de lire les souvenirs pour trouver celui que je cherche, d'effacer un souvenir ou d'en crée un de toute pièce. Pour être plus précise, disons que ce don marche par étape et différemment en fonction de la personne. Comment je fais ? Premièrement si je veux effacer un souvenir, il me faut un contact physique (prise sur le poignet de l'autre par exemple), je le fixe dans les yeux, je me concentre sur le dit souvenir, et je l'efface. Comment j'y arrive ? En imaginant une gomme passer sur les traits d'une personne ou simplement en visualisant le noir, le néant. Attention, un souvenir effacé ne peut être récupéré. Ce n'est pas parce que je vous en efface un, que je peux vous le rendre plus tard. D'autant plus que je ne les garde pas en mémoire moi-même. Pour créer un souvenir de toute pièce, le principe est le même. Je tiens le poignet de ma victime, je le fixe dans les yeux et je raconte de manière très détaillée le souvenir. Il deviendra alors aussi réel pour la personne que si il l'avait vécu.

Les limites: je ne peux pas vous effacer toute votre vie ou vous en inventer une si vous êtes amnésique. Je ne peux créer ou effacer que des souvenirs précis et courts telle que le fait d'avoir croisé quelqu'un pour qu'il semble familier, un mini faits… En gros le souvenir doit avoir une durée temporelle de maximum une dizaine de minutes. Je peux vous inventer 10 minutes de vie ou vous en effacer tout autant. Aude-là, cela devient trop fatiguant et aléatoire. Je n'effacerais qu'une partie et les trous rendront étrange le souvenir, et je finirais par m'endormir. Il en va de même pour les lire, ce qui m'est obligatoire avant d'en effacer un. Il me faut des informations précises quant au lieu, moment, avec qui … Parce que la mémoire est un labyrinthe variant d'une personne à l'autre, enfouissant profondément certains souvenirs et en rendant d'autre plus vivaces. Sans une indication précise, cela me prend des heures pour trouver ou bien je n'y arrive tout simplement pas. Sur qui marche-t-il ?
- Les Humains : je peux sans problème lire, effacer ou inventer un souvenir. Même s'ils résistent mon don passe outre. Ils forment d'ailleurs à ce niveau-là la majeure partie de mes clients.
- Les garous : pour peu qu'ils soient bien disposés et le désire, je peux y arriver. Seulement, s'ils refusent, se rebellent alors mon don devient inefficace ou ne marche pas. J'ai déjà eu quelques client garous, notamment dans les mordus désireux d'oublier un crime accidentel.
- Les Vampires : aucun effet.
- Les Médiums et Sorciers : Je peux sûrement dans une certaines mesure, mais j'avoue les éviter en général. Si mon don marche sur un autre médium, cela signifie que son don fonctionnera sur moi. Les sorciers et nécromants, je n'ai jamais testé.
- Les Hérésies : de même que les vampires, cela ne doit pas fonctionné. Du moins j'imagine, je n’ai jamais vraiment essayé ni rencontré une de ces créatures.

✤ La traque continue UNIQUEMENT POUR LES CHASSEURS - Indiquez ici comment vous êtes devenu chasseur, quel type de créature vous chassez, quelle est votre arme favorite, vos techniques de combat (attention vous n'êtes pas un surhomme).
Si vous avez ou faite parti de la Guilde, indiquez le, et dites nous comment vous avez échoué ici, comment vous avez vécu le départ de la Guilde du territoire.
Si vous agissez au sein d'un groupe de chasseur, dites nous comment les avez vous rencontré, intégré. 150 mots minimum.
✤ Possession & Exorcisme UNIQUEMENT POUR LES POSSÉDÉS - Indiquez ici toutes les informations relative à votre possession, quand et comment c'est arrivé. 150 mots minimum.

✤ Convictions
La Révélation m'a  appris que je n'étais pas la seule étrangeté dans ce monde. Mais entre nous, je le savais déjà avant. Elle a aussi mis en lumière énormément de Créatures à l'exception des Médiums. Nous, on aime le secret, on préfère être ignoré de tous. Je pense que la majeure partie des êtres comme moi se sentent plus humains que Créatures, et comme on est souvent perçu comme fou … Bref, la Révélation m'ennuie plus qu'autre chose. D'une part, parce que garder le secret est devenu plus difficile. D'autre part, parce que le monde est devenu un terrain de jeu dangereux. Je suis une anti-révélation pure et dure. Mais comme je ne peux guère changer le passé, je me suis adaptée à la situation. Je survis en étant aussi discrète que possible et en cachant ce que je suis vraiment. Mais sincèrement de mon point de vue, c'était mieux avant.

✤ Signes particuliers
Je porte toujours sous mes vêtements mes plaques militaires. J'ai aussi un chapelet autour du poignet en guise de bracelet, pas que je sois si croyante que cela mais ma Grand-mère me l'a offert avant de mourir. Et bien sur j'ai quelque cicatrices, témoins silencieux de mon passé de combattante.
Ex militaire, sniper de l'armée. je maitrise les armes et le combats à mains nues.
J'ai un chien, un malinois dressé.

J'ai changé. J'ai été une gamine joyeuse, innocente, courageuse et pleine de bons sentiments. J'ai été sage et obéissante, et une petit ange capable de bêtises cependant. J'étais une jeune femme déterminée et patriotique, prête à défendre son pays par conviction. Je pensais encore qu'il y avait une barrière entre le Bien et le Mal, que les Bons étaient récompensés et les Mauvais punis tôt ou tard. J'étais naïve et idéaliste, peut-être rêveuse aussi.

Et maintenant ? Je ne suis plus la même. Je n'ai plus cette foi en l'humanité. Je ne rêve plus d'un monde meilleur. Entre mon enfance et maintenant, il y a eu l'Afghanistan et la Révélation. Il y a eu un avant l'armée et un après l'armée. Et il y a eu la perte de celle que j'étais et de celle que j'aurais pu être. J'ai appris à survivre en territoire hostile.

Anna. C'était mon nom à l'époque où je n'étais encore qu'une petite fille courant dans les escaliers à l'entente de mon prénom. J'ai grandi dans une maison normal, nourrie d'amour et de tendresse. En réalité, je ne sais plus quand j'ai vu ma mère pour la dernière fois. Je n'ai jamais vraiment posé de question à son sujet ou sur mon père. Pourquoi l'aurais-je fait ? J'avais Papy et Grany. Mes grand-parents m'ont élevée avec fermeté et tendresse. J'étais une enfant intelligente, épanouie et heureuse. Et puis, j'avais tous ces amis invisibles aux autres. Ma vie était simple et joyeuse. Et un jour, grand-père est parti. Il nous a quitté. Ce moment-là fut celui, qui a conditionné ma manière d'aborder mes dons et de comprendre qu'ils pouvaient être utile. Parce que si le monde était coloré et que je voyais des fantômes, je ne savais pas ce que j'étais. Mais grand-père est venu à moi. Et du jour où j'ai transmis un message à Grany de sa part, mon don n'a plus été étrange. Je pouvais lui parler alors qu'il était passé de l'autre côté. Parce que cela faisait plaisir à Grany, qui vivait un deuil difficile, et parce qu'elle m'a encouragée, je ne me suis jamais fermée aux Esprits. Ce don je l'ai conservé et cultivé précieusement.

J'avais 7 ans, la première fois que j'ai utilisé mon don. Et je l'ai fait par pure accident pour éviter d'être punie. Je me rappelle vaguement d'avoir toucher le poignet de mon amie et de l'avoir fixé dans les yeux. Je ne sais plus ce que je lui ai dit ou non. À l'époque, je ne maîtrisais pas encore ce nouveau pouvoir. Mais elle a oublié que c'était moi, qui avait casé le vase. Finalement, il y eu quelques autres fois et puis j'ai compris ce que je pouvais faire plus ou moins. Au départ, je ne savais qu'effacer partiellement ou un très bref moment. Et j'étais une enfant, aussi égoïstement, je l'utilisais en ma faveur. Avec les années, je me suis entraînée. C'est comme cela que j'ai découvert que je pouvais aussi créer des souvenirs. À l'adolescence, je commençais à appréhender ce que j'étais réellement. J'ai parfois, lors des soirées de Halloween, participé à des séances de spiritisme. Cela marchait toujours mieux en ma présence. Mais personne n'y a vraiment jamais cru. C'était un jeu. Je continuais ma petite vie tranquille, m’entraînant et sachant ce que j'étais. Même si j'ai très vite compris que mieux valait garder le secret. Et j'ai eu mon diplôme du lycée, faisant la fierté de Grany.

11 septembre 2001. L’horreur s'abat sur le pays. Les attentats du Wall Street Center marquent au fer rouge chaque américain. J'ai perdu Grany cette année-là au mois de mai. J'étais une jeune femme majeure mais un peu paumée qui se cherchait une voie. L'appel à la mobilisation m'est apparu comme un avenir certain. Patriotique et idéaliste, j'ai voulu servir et protéger mon pays. J'avais toujours été un peu bagarreuse de nature. Je me suis engagée dans les Marines avec la détermination de tous les jeunes de l'époque.  Mon entraînement n'a duré que quelques semaines. Au fond, je devais juste apprendre à ma battre vite fait bien fait. C'est là que je me suis découverte un réel don pour le tir. J'ai été formée pour être sniper. Après ces quelques semaines, ce fut l'envoie en Afghanistan. J'ai débarqué là-bas avec mes idéaux et mon assurance de jeune femme n'y connaissant rien. Et j'ai déchanté plus vite que nécessaire.

Je me suis retrouvée seule femme dans une équipe d'hommes. Je peux vous dire que l’accueil ne fut ni chaleureux, ni sympathique. Pour eux, j'étais une incapable, un poids. Ma place c'était au pays en cuisine pas sur le champs de bataille. Être femme dans l'armée n'a rien de facile, surtout pas quand vous vous retrouvez à des centaine milliers de kilomètres de chez vous. Alors, j'ai fait mes preuves et je me suis endurcie. L'armée ce n'est pas cette fraternité qu'on nous a vanté. Bien sur, entre eux ça roulait mais moi ? Je pense que s’ils avaient pu m'abandonner en plein désert ils l'auraient fait. C'est là que j'ai rencontré Lucas, qui au départ n'était guère plus sympathique que les autres. Et puis un jour, je leur ait sauvé la vie. J'avais déjà prouvé que quand on cherche, on me trouve. Que je pouvais me battre au corps à corps bien que plus faible physiquement qu'eux, j'étais plus rapide lors de nos entraînements pour passer le temps. Mais ma véritable force a été le fait que j'étais sniper. Du jour où j'ai prouvé que je pouvais viser, tirer, faire mouche, que j'étais comme eux capable de défendre mon équipe et de tuer l'ennemi… Je suis devenue une des leurs.

Mais vivre en territoire de guerre quand on est Médium, c'est compliqué. Des auras j'envoyais parfois. Par contre des Esprits, j'en ai rencontré à revendre. Et je ne comprenais pas toujours ce qu'ils disaient. En Afghanistan j'ai vu ce qu'était l'Enfer. J'ai appris à ne compter que sur mes coéquipiers, à les respecter et à leur faire confiance. J'ai vu de quoi l'homme était capable. J'ai goûté aux cendres et à la désillusion. J'ai souffert du chaud, du froid, de la peur constante. Cette guerre m'a changé et brisée partiellement comme tous les militaires y prenant part.

Puis un jour, il y a eu un appel à participer à une nouvelle expérience pour faire de meilleur soldat. J'ai vu Lucas, devenu mon meilleur ami pendant notre service, foncer tête baissée. Je n'ai pas signé. J'étais Médium. Je ne voulais pas que cela se sache. Mes coéquipier nous sont revenus changés. Leur aura n'était plus la même. Et j'ai compris qu'ils n'étaient plus totalement humains. Pourtant par fidélité envers eux, je suis restée. J'ai continué à me battre auprès d'eux. Du moins, chaque fois que j'y étais autorisée. Et puis les choses ont dégénéré.

Quand ils ont démobilisé de force Lucas, j'ai demandé à mettre fin à mon service. Ayant servi pendant des années, j'y avais droit. Et on m'a laissé partir. De toute manière, je commençais à souffrir d'insomnie et de troubles psychologiques liés à un trop long moment passé en zone de combat. Une fois rentrée au pays, j'ai eu peur. Peut-être que la guerre m'a rendu paranoïaque, que ce que j'ai vu, vécu et fait m'ont changée en quelqu'un de froid et manipulateur ? Je ne sais pas. Mais j'étais persuadée que j'en savais de trop. Et que si l'armée le comprenais, je disparaîtrais. J’ai donc mis en scène ma propre mort et je l'ai fait en payant. Une fois morte officiellement. J'ai donc payé pour avoir une nouvelle identité :  Luciana Maria Zamora, née en Californie le 27 novembre 1981, ex marine ayant servie en Afghanistan. Voilà celle que je suis aujourd'hui. Ayant été conditionnée et souffrant de trouble post-traumatique typique des soldats, j'ai gardé dans mon passé mon passage à l'armée. Après il m'a fallu un job. Que faire quand vous avez dans votre CV comme référence : sniper pour les Marines uniquement ? Revendeuse légale d'arme à feu ou garde du corps. Du fait que je suis une femme, garde du corps était compliqué. Personne ne voulait vraiment m'engager. Du coup, je me suis tournée vers la vente d'armes.

Retrouver Lucas m'a pris un certain temps, mais au final j'y suis arrivée. C'est comme cela que je me suis installée à Shreverport, bien après la Révélation, alors que la ville était déjà aux mains des Vampires et autres Créatures. Je n'ai plus de famille biologique, pas vraiment d'amis. Lucas est ce qui se rapproche le plus d'un frère, d'un vrai lien filiale pour moi. Une fois bien installée, j'ai trouvé une maison tranquille et j'ai adopté un chien, un malinois. Puis j'ai cherché comment influencer les choses. J'avais toujours mes dons de Médiums mais sous contrôle maintenant. Et par moment trop d'armes pour les revendre à la police et aux particuliers munis d'un permis. Certaines personnes apeurées par les autres en voulaient aussi. C'est comme cela que la Duchesse est née. Femme ayant un pouvoir, vendeuse illégale d'armes à feu et service touchant à la magie (en fait spiritisme et manipulation des souvenirs), sans réel nom et sans visage, vu que j'efface toujours mon apparence de la mémoire de mes clients. Je me tiens dans l'ombre, méfiante et extrêmement prudente ayant un téléphone à carte pour les transactions illégales. J'affiche une vie normale en dehors de cela. Passant mon temps libre avec Lucas et les gens du Prad. Ils me réapprennent à être humaine et à vivre normalement, autant que faire se peut vue le climat ambiant et mon passé. Voilà comment j'ai atterri ici et ce qui fait ma vie actuellement.