DATE&LIEU DE NAISSANCE ☞ Une brumeuse journée d'hiver 78, Prague. ; AGE ☞ Trente-huit printemps sur le moment, le crépuscule qui s'annonce, synonyme d'une obsolescence programmée,  défaillance vitale bien avancée. ; ORIGINE ☞ Immigré tchèque. ; CAMP Unique maître à bord, tout du moins qu'il croit. ; INFLUENCE Engeance de Lilith. ; NOM DU DOMINATOR ☞ Otto Dirlewanger. ; DATE DE LA MARQUE ☞ Trop récente, réminiscence âpre du palet à cause du sang partagé. ; ALCHIMIE ? ☞ Ancien pratiquant appliqué ; ETAT CIVIL ☞ Partout ou l'odeur du vice s'infiltre ; METIER ☞ Preneur de son sur des tournages pornographiques depuis la fin des années quatre-vingt-dix. ETIQUETTE ☞ Le type qu'on reluque par -dessus son épaule sans comprendre. Sans histoire, il attire les regards étrangers, il perturbe la majorité des gens qu'il rencontre, prêté aux commérages de la communauté. Vil tentateur, il attise les envies, appuie sur les désirs refoulés.  

HIVER 78, Naissance tourmentée d'Honza sous les sanglots terribles de sa mère qui dès son premier regard porté sur ce petit être rachitique, aussi pâle et repoussant, le conspue de toutes ses forces, ne voyant plus en lui la descendance attendue et le petit bonheur d'accorder la vie à autrui mais uniquement l'exsangue reflet de ses erreurs passées. Le corps à l'agonie sous l'effort inhumain à libérer une créature tout sauf humain lui aspirera ses dernières forces déjà grandement amputées d'une grossesse pénible physiquement et moralement, causant sa mort prématurée dans sa trentaine florissante. Baignant dans la couche encore tiède et sanglante de sa mère, il sera rapidement pris en charge par les services sociaux tchèques dans l'urgence, apporté à un médecin dans les heures suivantes pour examiner ses signes distinctifs de son état d'hérésie qui semblait choquer au premier abord. Laissant dubitatif plus d'un praticien sur son passage, la décision fût prise de l'envoyer en foyer, au fin fond de la République Tchèque, là où aucune famille ne viendrait le chercher et on où on l'oublierait totalement, n'attirant pas les convoitises et la curiosité malsaine.

PRINTEMPS 80, Le personnel civil et religieux du centre social paumé au loin de tout, le gamin grandi, la mine froide et l'air distant de toute activité qu'on lui propose, tandis que ses camardes commencent à parler par phrases courtes, l'enfant reste mutique, comme bloqué dans la poursuite de son développement langagier. Ni pleurs, ni cris. Une acquisition du langage qui s'accompagne d'un manque de sociabilité flagrant pour un enfant en pleine découverte de soi. Par son comportement erratique commence à attirer les inquiétudes de l'équipe en charge du centre, méfiance accréditée par un physique particulier, ne respirant aucunement la vie. Avis sceptiques à son sujet qui lui voudront d'échapper au trépas de peu sous l'impulsion d'une religieuse trop zélée qui voulue l'étouffer sous l'étoffe d'un oreiller ayant cru voir la réincarnation du diable dans son regard.

ANNÉE 86, Huit ans et les premières nuits agitées, la sueur omniprésente dans les draps, humidité vicieuse qui s'échappe, une condition qui leur est propre mais qu'il ignore encore, pensant que ce n'est qu'un passage désagréable dans sa vie. Priapisme étrange précoce, on le balade devant un spécialiste dans le plus grand des secrets, encore un qui reste dubitatif face à son cas. Excroissance gênante dans son pantalon pour son âge, à toute heure de la journée on lui administre un traitement régulier pour calmer ce que le corps médical considère comme des ardeurs de jeunesse bien trop précoces pour qu'il puisse retrouver un semblant de vie plus normale sans avoir à traîner cette tare qu'il considère pour le moment comme maladie et non pas comme héréditaire de sa condition d'hérésie. Cependant, la médication, à cause d'une prise journalière s'avère de plus en plus inefficace les effets indésirables comme le sommeil impossible, la sudation terrible et la turgescence récurrente n'ont été que temporairement freinées.

ANNÉE 92, Violente altercation au réfectoire entre Honza et un élève défendant l'honneur de sa petite amie visiblement bafoué par le passage habile des reins de l'hérésie sur la demoiselle. La confrontation a lieu à trois contre un et sans surprise aucune le jeune homme perd injustement le combat, méchamment amoché du visage, un bras brisé et de nombreuses contusions tandis que le chef de la bande adverse est reparti, boitant, une fourchette brutalement clouée dans le nerf de sa cuisse par un coup fourbe et sans aucun sens de la loyauté venant de l'hérésie pendant la rixe. Salement meurtri sans pour autantressentir le supplice de la bataille il prend la fuite du centre à l'aurore, quittant une vie plate dans une campagne triste et morne en direction du paysage pragois.

ANNÉE 96, Passe les quatre années depuis son départ à bourlinguer en Bohème, découvrir les saveurs en tout genre qu'offrent la vie, la véritable, celle qui bouge et remue comme il faut. Honza ne s'est jamais senti aussi bien depuis sa naissance néanmoins semble saisir rapidement qu'il n'est pas comme les autres quand toute une pléiade de protubérances lui pousse sur le corps pendant une longue période de plusieurs mois. Honza vit assez mal cette transformation plus lourde que ses attributs naturels assez étranges qu'il a depuis toujours, particularité humaine qu'il s'était attribué, car cette fois-ci il ne la comprend pas. C'est soudain et brutal et ça l'amène à devenir plus discret, à dissimuler ses cornes derrières un chapeau démodé, ses ailes repliées sous deux ou trois pulls ainsi que la queue qui part du creux de son dos pour glisser le long de sa jambe, appuyée contre son jean. N'envisage pas l'ablation sur le moment, cherchant plus à appréhender ce qui lui arrive, ignorant sur l'instant qu'il met toute son existence en danger par leur simple présence.

ANNÉE 98, Pendant l'année qui précède, tombe par pur hasard sur une hérésie marquée qui le découvre à cause de ses protubérances sur le haut de son crâne alors que cette dernière lui explique au passage sa véritable nature. Décontenancé Honza réagit cependant correctement et pris la décision immédiate de prendre la fuite, sentant le danger venir. Pour éviter les problèmes à nouveau il fût sur le départ de la cité dès le lendemain retournant dans la cambrousse tchèque, à l'abri des problèmes et à nouveau ignoré de tous pendant quelques temps, histoire que l'agitation ce dissipe d'elle-même. Reste en retrait avant de cavaler vers une nouvelle métropole, attiré par l'agitation fourmillante que ces grands espaces provoquent chez lui. Sous la pression infecte d'être découvert, le jeune homme décide presque à contrecoeur mais pour sa propre sécurité d'extraire tout ce qui pourrait à nouveau le faire repérer par les siens. Un médecin aux phalanges tremblantes, rémunéré discrètement dans la cambrousse miteuse pour dire adieu à ses cornes et ses ailes, choisissant de maintenir la queue dans le bas de son dos, signe peu ostentatoire lors d'une première impression contrairement au reste. Retrouve finalement quelques temps plus tard le confort d'une grande métropole différente, pansements encore fraîchement apposés sur l'épine dorsal signant au passage le retour de la soif sexuelle inébranlable causée par l'hystérie citadine palpable qui semble faire replonger ses sens dans une agitation fulgurante. Fauché, il erre sans but entre les squats qui lui servent de logements temporaires, gamin invisible parmi les marginalisés, il traîne dans les bars miteux, s'offre du plaisir au rabais pour se satisfaire contre des billets obtenus après deux trois services rendus aux camés de l'immeuble délabré. Vie sa jeunesse dans la débauche entre les putes bon marchés, les magasines porno achetés au kiosque du coin. Annonce remarquée pendant une séance de plaisir solitaire y voyant là une opportunité tout offerte se faire du blé et du plaisir, débarque avec sa trogne circonspecte à l'entretien d'un studio qui monte depuis l'explosion du marché. Se fait engager sans expérience avec pour unique rôle de capter les vagissements des acteurs avec sa perche et de tenir sa trique dans son pantalon.

ANNÉE 2001, Passe le plus clair de son temps sur le tournage, effectuant le boulot qu'on lui demande, s'offrant quelques extras qu'il s'offre sur un plateau d'argent grâce à son charme naturel, comblant plus au moins régulièrement la faim de ses reins pour la première fois. Commence à goûter au souffle de la vie, à la sève de l'allégresse, de sa génération pleine d'entrain qui affole sa nature promise au dynamisme de la passion. Pourtant, connaît depuis toujours une solitude régulière, préférant la compagnie des humains sans arriver à accéder à celle des créatures de son espèce sans y laisser sa liberté au passage.. Son chemin routinier est brisé par la rencontre imprévue d'une hérésie non marquée dans sa quarantaine naissante qui accroche son destin à celui d'Honza qui touche du bout des doigts les connaissances qu'il a toujours désirées au fond de soi, Deux destins qui entrent en collision, la jeune hérésie se suspendant à ce télescopage fortuit en quête d'érudition pour apprendre sur lui-même.

ANNÉE 2005, Passe quatre années à voguer dans tous les recoins du pays, bivouaquant dans les clairières, les villages désertés de toute vie en compagnie de Cenek, l'hérésie rencontrée plus tôt, devenu son compagnon d'infortune, son mentor ainsi que son maître à penser de manière générale. Initié à l'art de l'alchimiste, le jeune apprenti s'y découvre certaines prédispositions, répondant à l'apprentissage de cet art dispensé dans des cours réguliers, obéissant aveuglement aux directives de son nouveau gourou qui lui enseigne les rudiments de se savoir-faire ancestral, élève somme toute fois appliqué dans ses travaux, appliqué à chaque pratique. Quatre années dilapidées avant de se présenter à nouveau à Prague, devant les membres de la Fraternité en compagnie de l'orfèvre qui lui a tout appris pendant quatre années d'errance physique mais non plus spirituelle. Des efforts qu'il démontre, les preuves de cette tendance nouvellement acquise qu'il prouve à ses futurs pairs, assez convainquant pour obtenir le tatouage sacrée, symbole d'appartenance à sa nouvelle famille durement acquise.

ANNÉE 2007, Perfectionne son art parmi les siens sans pour autant approcher le talent des plus grands, à l’abri de toute menace dans ce cocon de liberté, protégé du pacte des dégénérés. Le grand saut qu’il remarque sur les gros titres à la télévision, l’immense révélation qui choque le monde, la même qui avait brutalisé son esprit en comprenant sa véritable nature avant de consentir à vivre avec lui aussi.

ANNÉE 2009, Existence écourtée du maître à penser à cause de sa condition, date de péremption atteinte, la cinquantaine même pas consumée mais une vie emplie d'une liberté, la même qui hante son coeur, suivant peu à peu les pas de son maître, destiné à être amené vers un trépas certain mais d'une indépendance chérie, raison de vivre acceptée avec les années. Organe meurtri du décès brutal qu'il a du mal avaler, retournant vers la doucereuse solitude qu'il l'avait quittée auparavant. Préfère mettre son non- chagrin encore dolent de côté, fuyant à nouveau comme un lâche non pas une personne mais cette fois-ci ses souvenirs à vif, quitte le pays pour calmer son esprit endolori par la peine, curieux de la nouveauté, attiré par les récentes occasions que le pays de l'oncle Sam lui promet.

ANNÉE 2014, Vogue pendant cinq années à travers le territoire américain un visa travail en poche, une presque éternité pour une hérésie, surfant sur la vague expansionniste du porno, naviguant de tournage en tournage entre les hôtels miteux pour les tournages de gonzo et les belles villas louées pour la journée par la caste richissime qui en veux toujours plus. Commence régulièrement à se faire un nom sur les œuvres sur lesquelles il travaille, passant pour un homme appliqué dans sa fonction venant même à se faire trouver un surnom pas la communauté. “L'homme trépied”. Sobriquet lubrique, tout droit sorti des rumeurs qui circulent sur les prises de vues, l'hérésie s'en amuse, ronronnant de cette attention qu'on lui porte tout en gardant cette immodérée prudence qu'on lui connaît, pas encore prêt à sacrifier sa liberté contre une pseudo célébrité.

ANNÉE 2015, Débarque à Shreveport, point concentré de créatures en tout genre d'après ce qu'on raconte, n'y porte qu'un intérêt principalement pécunier après l'obtention de son rôle de producteur nouvellement acquis, voulant expérimenter de la nouveauté dans son corps de métier après être passé partout. Voit bien le quidam monstrueux qui attire tant l'attention de l'humanité se mélanger devant une caméra, offrant au public toujours plus de nouvelles choses, toujours plus vite et fort, toujours plus insatisfait derrière son moniteur.

FIN 2015, Commence doucement à profiter des ouvertures qui s'offrent à lui, Offrande au monde à double tranchant qui attire bien trop l'attention sur sa personne et sur ses oeuvres avant-gardiste, brûlant ses ailes dans sa quête de satisfaction de son public et de sa personne. Se fait kidnapper alors qu'il traînait dans un cybercafé pour tenir au courant son studio de l'avancement de ses tournages, avec les doutes sur son identité qui se confirment devant l'Index, les prélèvements en tous genre qui débutent le coquet tatouage qu'il reçoit sur la nuque symbole d'une liberté arrachée avec brutalité. Rumine sa rage dans une cellule crasseuse avant de se heurter à sa nouvelle autorité toute puissante, Otto Dirlewanger, son dominator nouvellement accolée pour l'éternité avec le sceau ultime de la marque qui signe la débâcle d'une longévité insolente, liberté souveraine qui sombre à jamais.