Ni bas reliefs, ni feuilles d'or. Aucun luxe, aucune frasque. Nous sommes au fin fond d'un petit village des Carpates qui n'a rien demandé à personne.
Ce sont des endroits les plus discrets que l'on tire les éléments d'exception. Les étranges. Les atypiques. Les drôles d'anomalies qui peuplent notre monde.
C'est un gosse: il n'a que sept ans. L'age où on se fait lire des histoires avant d'aller au lit, de nos jours. Celui où on ne sait même pas comment on fait les enfants, et où on se fout éperdument des vastes questions sur l'univers, la vie, les gens.

Cavalcade dans les Carpates, quatre paires de souliers claquent sur le sol à toute vitesse - du moins la vitesse maximale permise par leurs corps en pleine croissance. Il n'y a pas de cri. A part le décor, rien d'autre n'est sale. Les parents, par fierté, portent toujours un point d'honneur à laver et soigner l'habillement de leurs petits. Touchante attention. Vraiment très dérisoire par rapport à ce qui se déroule dans leurs contrées.
Très vite le sale petit pervers machiavélique rattrape sa proie. La petite se débat, tente de hurler, mais c'est un peu trop tard. Leurs deux corps ridicules atterrissent dans l'herbe haute, le vent glacé s'introduit dans leurs vêtements, secouant cette scène déjà remuante. Le gazon est si haut qu'il semble entourer le couple. On dirait deux enfants de contes perdus dans la forêt de Brocéliande. Mais bientôt il arrache l'étoffe, le tissu se fait lambeaux entre ses doigts rapide mais déjà précis. Ses ongles frôlent la peau douce qui bientôt ne l'est plus, chacun de ses mouvements remue la terre qui se loge partout, sur eux, en eux.
Dmitri a sept ans. C'est un gosse. Un gosse qui ne sait pas le sens du mot violer, mais le met en pratique. Les violons de la tragédie se font, encore et encore, dans un crescendo violent, omniprésent. Pourtant il y a toujours dans l'air cette indécrottable beauté aux allures de légendes celtiques.

Quand il laisse à terre le corps recroquevillé de la petite, sans se soucier de savoir si elle vit toujours ou non, ses sens se mettent immédiatement en alerte. Il ne se sent pas pleinement serein, entier, comme il se sent habituellement après le moindre de ses méfaits. Quelque chose ne va pas. Quelqu'un l'observe. Dmitri est un cador. Un de ces sales gosses terriblement agaçants parce qu'ils sont déjà plus matures et malins que vous. Il aime flamber, oh que oui. S'en vanter, rabaisser les autres. L'inexpérience est mère d'émerveillement de soi même.
En tournant la tête, il découvre la présence d'un être mort qui pourtant se tient debout, l'air goguenard. Ça n'impressionne pas le jeune russe, couvert de sang, le corps bientôt courbaturé de tant d'efforts pour pas grand chose. Il est même légèrement agacé. Pas de chances pour le vampire, qui après avoir décidé de ne pas s'abreuver sur le garçon en le voyant régler son compte à la petite découvre un blasé avant l'âge sur qui son numéro faustien ne marchera pas. Il aime jouer, ce vampire sans âge. Il aurait aimé se prendre pour le diable qui demande l'âme en échange de la vie éternelle.

Tu es trop jeune. Mais tu es aussi un grand malade, promis à un grand avenir. Un jour, petit enfoiré, je viendrais te régler ton compte, et tu seras un soldat à ma botte.

Dmitri n'a que le temps d'esquisser une moue déçue. Le vampire disparait, emportant le corps de la petite avec lui. Le jeune meurtrier n' a même pas le temps de lui ordonner de le prendre maintenant, tout de suite. Alors, aussi impuissant que possible, il rentre chez lui, dans sa chambre d'enfant. Jusqu'au prochain Jeu - la prochaine victime.


J'ai bouffé mon œil. Ce n'est pas une blague, ce n'est même pas dit avec rancœur, c'est une constatation. Un type a arraché mon globe oculaire gauche, et me l'a fait gober. Je dis un type, mais c'est relativement réducteur comme terme. Aleksandr n'est pas "un type". C'est mon frère, une deuxième partie de moi, je le suivrais jusqu'au bout. Et le bout, ça risque d'être long, puisque je suis enfin ce que j'ai toujours voulu être :un énorme enfoiré immortel.
Pour les curieux, laissez moi vous dire que c'est bon, un œil plus ou moins humain. Ça s'avale comme du caviar, à ceci près que c'est bien trop gros pour être roulé entre la langue et le palais avant de l'avaler.
J'arrête de vous raconter des conneries. Ce n'est pas dans mon intérêt. Ça me fait juste beaucoup rire de pouvoir évoquer ça avec légèreté. En tant qu'être vivant, ç'aurait été la fin du monde de perdre un œil. Là, c'est aussi grave que d'oublier d'acheter le pain avant de rentrer chez soi. Non pas que j'aime le pain. Là n'est pas la question.
Je tiens à préciser que vous assistez à un moment rarissime: quelque chose me fait rire, et je parle avec légèreté. Il n'y a pas trente six solutions pour comprendre ce qu'il m'arrive: apprenez à me connaitre. Je ne vous laisserai pas faire facilement. Je ne vous laisserai pas faire du tout, d'ailleurs. Mais courez moi après, je vous en prie, j'y prendrais un malin plaisir.
Oh et puis merde, il faut que j'arrête de parler après m'être abreuvé. Je suis pire qu'un type bourré jusqu'aux sourcils.


Dmitri est un jeune vampire particulièrement turbulent, calmé seulement par l'agressivité sans bornes de son compagnon "d'enfance", Aleksandr. Pendant les premières années de sa transformation, il se plaira à faire absolument tout et n'importe quoi. Ce qui lui était permis avant l'étreinte, et ce que l'étreinte lui a permis de faire. Chien fou, ou plutôt félin déglingué, il fut un novice particulièrement désagréable à gérer pour Vladimir Konstantinov; cependant qui dit désagréable dans notre histoire dit assez jouissif, et il fallait reconnaitre que le vieux russe, Alek à sa botte, n'avait pas à lever le petit doigt pour punir son deuxième petit. Alek s'en chargeait plus que nécessaire.

Ce n'est pas le fait d'être séparé d'Aleksandr, ni même un évènement important qui fit de Dmitri un vampire calme, mesuré - un parfait homme de main. Ce sont simplement les années. Prenant du recul, apprenant la lassitude, se perdant dans la contemplation des humains dont il ne faisait plus partie, Matvieiv a appris à prendre du plaisir dans l'attente, le calme, la patience, le silence. La solitude n'aidant pas les choses, il est devenu rêveur. Voilà que le second visage de la folie se pointa en lui. Un fou à lier psychopathe, mais aussi un de ces jolis êtres étranges que l'on désigne comme fous parce qu'ils dégagent une poésie puissante. Ce qui bien sûr blessa l'orgueil du gosse de sept ans qu'il fut, et n'alla pas en s'arrangeant.


Elle danse.
Pieds nus sur le sable, son corps recouvert d'un tissu lâche, qui n'a plus d'importance, ses bras se lèvent et sans le faire exprès entament une chorégraphie envoutante. Le feu au loin joue dans ses doigts, comme si elle l'avait attrapé, et fait sien. La chaleur étouffante a déposé sur sa peau une légère couche de transpiration. Son corps. Trivial parce que pur, jamais touché et sans doute intouchable. Un corps dans le sens le plus littéral du terme. Des formes qui jouent par hasard, une courbe qui s'invente oiseau. Des épaules musclées qui se contractent sous l'effort, trente secondes à peine et...Voilà. Elle est perchée, joli hibou, phénix, ou...Non, il ne sait plus bien quelle comparaison il peut utiliser. "Il n'y a rien de comparable". Elle s'élance, petite chose fragile et terriblement puissante. Ses bras se contractent à nouveau. Muscles d'acier, corps d'ange. C'est une louve. Louve parce que c'est une enfant sauvage.
Pas sauvage à cause de la violence, non. Sauvage parce que quelque chose brille dans son regard. S'il s'approche d'elle, elle va sans doute se recroqueviller dans un coin, et le regarder avec un air de colère infini et d'incompréhension totale. Elle n'est qu'instinct. Instinctive sublime. Il ne serait pas surpris qu'elle ne sache parler que le langage des animaux, incapable de lire ou de former des mots de ses sublimes lèvres ourlées. Elle semble aller comme au ralenti. Comme un songe, de ceux qu'il n'a plus eu depuis longtemps - de ceux qu'il n'a jamais eu. Envoutante, la danse, superbe, alors que ses jambes jouent dans les cordes du trapèze. Il sait. Il sent que la matière lui brule la peau, que des bleus se forment là où elle s'appuie, que ses abdominaux durs qui se heurtent à la barre depuis toujours, sans doute, ne s'y sont toujours pas habitué. Elle est façonnée par son art. Elle est l'art. Elle s'envole dans le haut de son agrès, redescend, et le mouvement continu va et vient, sans cesse. Le rythme du spectacle, de la musique qui semble s'en dégager hypnotise Dmitri. Il ne s'agit plus d'être vampire, mais d'être fasciné. La Beauté. Indéniable, sans limite, sauvage, prenante, terrible. Elle s'élance à nouveau. Dmitri est foutu.

Ainsi ce n'est pas le grand malade élevé à la va vite dans un village perdu des Carpates qui réagit, mais le calme personnage, empli d'une certaine sagesse mais poursuivi par un manque, de lui même ou d'il ne sait quoi qui lui troue la poitrine qui va réagir, dix minutes plus tard:

la danse s'intensifie. Elle enroule son corps magnifique dans les cordes. Le monde extérieur a cessé d'exister pour elle, à supposer qu'il existait avant. Elle n'est que poésie. La réalité s'est éteinte.
Pourtant cette salope égoïste se réveille au moment même où Dmitri cesse d'exister en tant que vampire. Les flammes autrefois lointaine lèchent les cordes. L'une casse. L'enfant fragile, la femme outrageusement belle n'a rien vu venir. La chute est aussi lente que l'était l'envol. Aussi fascinante. Le corps le plus pur s'écrase au sol. Le sable est le premier à le toucher, à avoir cette première emprise sur elle, et Dmitri en serait presque jaloux, s'il n'avait pas l'orgueil, s'il n'était pas encore anesthésié par ce qu'il vient de voir. C'est au tour des flammes de lécher ces courbes bénies, puis de réveiller le fils prodigue des Carpates. Il s'élance. C'est de la folie, mais il s'en fout, il a cessé de réfléchir, il s'élance, oui, et l'enlace. Au moment où leurs peaux s'effleurent, la sienne n'est plus que chair à vif. Le cœur de Dmitri bat à tout rompre le sang maudit dans son corps mort. Il s'enfuit, l'emportant dans ses bras. Il déchire le rideau pour prendre part au spectacle.


Il fallut un mois à Dmitri pour guérir ce corps par lequel il était obnubilé. Un mois terriblement douloureux, où il se sentit vivre, ivre mort. De souffrance. Il veilla Sierra comme un humain doté d'âme et de cœur veille au chevet de l'amour de sa vie. Il devint animal: tua pour elle, pour sa femelle, récupérant de la peau des macchabées pour la refabriquer. Il lui fit boire son sang, la marquant sans même prendre le temps d'y réfléchir, lui donnant l'immortalité, lui rendant son visage, ses courbes, ses épaules, sa force fragile.
Ils se parlèrent pour la première fois quatre mois après qu'il l'ai récupérée dans les flammes. Ce fut un échange énigmatique, emprunt d'une poésie douloureuse à l'orgueil de psychopathe logeant dans la poitrine de Dmitri. Mais sublime. Puis, de colère de se laisser avoir aussi facilement, il se mit à gueuler comme jamais. A l'insulter, la forcer à se taire. Se révoltant contre la créature qu'il avait reconstruite de toute pièce. Puis il l'enlaça. Et ce fut tout.

Ce fut un soir, alors qu'il avait laissé Sierra chez lui pour aller chasser, qu'il se rendit compte du terrible mécanisme mis en place.
Échanger son sang avec celui de Sierra, marquer une femme aussi poétique, douce et mystique avait imprégné son âme. Il n'était plus seul à l'intérieur de lui même. L'âme de Sierra l'avait coupée en deux, et logé en lui. De la même manière qu'une partie de lui ne lui appartenait plus, logé dans la circasienne aux pieds nus.
Il ne s'agit pas d'une métaphore à la mords-moi-le-nœud de l'amour, non. Je parle de manière littérale. Tempéré par les humeurs de Sierra, le vampire devenu instable et double déambule, bancale mais entier, dans les rues de Shreveport. Il va de soi qu'aucun autre vampire ne doit apprendre tout cela. Sierra est un secret qu'il garde jalousement. Il en va de son envie de possession, certes, mais aussi de sa fierté.

Comprenant cette nouvelle mécanique du cœur, seul et sur le chemin de la chasse, il avait simplement annoné un "merde", puis s'était allumé une cigarette. Ainsi condamné à un envoutement éternel.




Videur occasionnel au Sept pêchés capitaux. Quel boulot de merde. C'était plutôt une chance que ce soit Dmitri qui ai écopé de l'emploi: relativement blasé, le vampire n'accordait aucune importance à la tâche qu'il accomplissait du moment que ça l'occupait, et que ça rendait service. A Aleksandr tout particulièrement. Et puis, honnêtement, à quoi d'autre occuper son temps? Être avec Sierra? Il était avec elle sans l'être physiquement, en conséquence la côtoyer non stop le rendait presque malade.
Il avait passé le début de la nuit à regarder les gens passer. Une foule inconsciente, stupide, insipide. Ses yeux blasés posaient sur chaque individu un regard dépourvu d'intérêt. Image même de la lassitude. Quelques connaissances l'avaient salué. Les autres avaient évité son regard. Dmitri n'avait pas la réputation d'un enfant de cœur. Bien sûr, il y avait une bonne partie des vampires qui le voyaient comme un type complètement rêveur, beaucoup trop contemplatif et paumé dans la mélancolie. Un vampire paumé. Mais loin d'eux l'idée de l'évoquer à voix haute, même pas derrière son dos. Il était un Konstantinov. Dès lors, ils étaient absolument conscients du fait qu'il avait la trempe d'un salaud. Tous étaient au courant des actions que son allégeance à Aleksandr lui faisait accomplir. Beaucoup moins, voir aucun, ne savaient pour ce qu'il faisait de son côté. Tous admiraient le "sale type qui lacérait ses proies en forme de bord de mer" sans connaitre son identité. Est-ce qu'Alek savait? Il n'en avait aucune idée. Et pour une fois, s'en foutait. C'était son péché mignon, son jardin secret. Autant de mots qui n'avaient rien à faire avec un vampire. Bref. La dichotomie qui le composait le faisait craindre. Voilà tout.

Tire toi de là. Tout de suite. Grogna-t-il d'une voix neutre, voyant se pointer de loin un humain. Imbécile qui joue avec le feu. Allez, laisse! On peut bien s'amuser! Mhm, je corrige. Imbécile aviné qui joue avec le feu. Dmitri avance sa main, caresse la joue du type. Quand à faire un boulot de merde, autant s'y amuser. L'humain reste sans bouger ni comprendre. Ses doigts descendent sur sa nuque. Sans ouvrir la bouche, il passe sa langue sur ses crocs. Il fait soif, et ce parfait connard est l'occasion idéal d'assouvir ses pulsions. Il exerce une légère pression sur la jugulaire qu'il sent battre sous son index, appuie juste assez pour accélérer les battements de cœur du type. Bon dieu, qu'il en a envie! Mais il vire sa patte du cou pétrifié, et, pointant du menton la rue qui lui fait face il dit simplement, lasse: Bouge. Et le mortel s'en va, sans demander son reste. Pas besoin d'hypnose quand la terrible pulsion du chasseur s'affiche sur votre visage sans demander votre avis. Ces humains persuadés que les vampires font partie du folklore, comme une vulgaire attraction à touristes l'insupportent. Le fait qu'il doive se retenir de boire en public aussi. Où donc étaient passés les temps bénis où on pouvait se nourrir n'importe où et faire passer ça pour le meurtre d'un humain pervers?

Des hordes de vampires stupides passent, encore. Puis il sent son portable vibrer dans sa poche. Alek. Da?[/b] Il répond, machinal. Je suis chez le journaliste, j’ai besoin que tu viennes avec Gregoriev et Viktor, dérange les quoi qu’ils fassent, je leurs offre les amusements ce soir. Va dans le tiroir de mon bureau au club et prend ma caméra, ici dans moins de dix minutes, compris Dmitri ? Le vampire acquiesce une nouvelle fois. Enfin, quelque chose d'un peu plus intéressant à faire. Il délègue son poste, file chercher la caméra d'Alek, appelle les deux acolytes, puis prend la route.

Oui, mais non. Chassez le naturel, il revient au galop. Il est dans une froide ruelle quand la soif le reprend, vive, terrible. Il sent la présence d'un humain, pas loin. Pas un vieux. Une proie facile. Il se colle au mur, l'écoute respirer. Il n'a pas le temps d'en faire une œuvre, il veut juste s'abreuver, juste le saigner à blanc.
BAM!
Son corps est collé au mur contre lequel il se tient. Il se recroqueville sous le choc. La sueur coule immédiatement le long de son corps maudit. Il gémit. De douleur et de plaisir. Non, pas de plaisir. Tenez vous bien: de tendresse. Non, non, non, tu ne vas pas te nourrir gratuitement. Tu ne vas pas prendre la vie d'un innocent par lassitude. Il sent ses mains couler sur son torse, l'enlacer. Son souffle dans son cou. Sierra.
Sierra, mon amour, Sierra, s'il te plait, laisse moi. Va-t-en, s'il te plait. Supplie-t-il silencieusement, amoureusement, douloureusement, autant d'adverbe en -ment. Il sourit, son visage se crispe, ses lèvres parcourent son visage, son cou. Elle passe ses mains sur sa nuque. Il se contracte, ferme l'œil, laisse échapper un soupir d'aise.

Puis il se lève. Il n'est plus question de tuer qui que ce soit. Son seul œil brille, honnête, bon. Rempli de sentiments humains. Il passe sa main dans ses cheveux, sur son visage. Aucun de ces contacts ne fut réel. Mais voilà, Dmitri l'amoureux fasciné a prit la place de l'affreux connard blasé et assoiffé. Dmitri, déjà double de nature, est triple d'avoir échangé son sang, d'avoir donné son âme à l'image même de la douceur. Il range la caméra dans sa poche, et reprend sa route.

Dmitri a été un enfant relativement négligé, auquel on a laissé courir la campagne très vite. Son père est parti quand il avait cinq ans - ce n'était qu'un pochetron fini et relativement violent, l'absence ne fut donc pas très douloureuse. Sa mère en revanche devint très vite bonne à rien, se laissant faire par les évènements (c'est sans doute d'ailleurs ce qui poussa l'élan dominateur chez Dmitri: hors de question qu'il se laisse faire comme une merde comme elle le fit), fermant les yeux sur les crimes dont elle savait probablement son fils coupable.
Ils sont morts depuis bien longtemps. Dmitri ne sait pas comment. Il aurait pu tuer sa mère, mais sans doute lui restait-il une mini goutte de respect mêlée à un sentiment de mépris et de lassitude profond. Elle ne valait pas la peine.
Ce qu'il ne sait pas en revanche, c'est que son charmant petit frère, la première personne avec qui il fut doux et presque humain (et la seconde fut Sierra, quelques centaines d'années plus tard), est également un vampire. Il ne l'apprendra que bien plus tard. Anatoli n'est absolument pas au courant pour lui non plus.