« Tu es connue pour être une femme qui a tout, et qui le sait. Narcissique, tu es belle et tu le clames. Tu idolâtres ton miroir autant que ton regretté Sire. Tes cauchemars sont peuplés de tes peurs les plus intenses : Celles de voir ta peau se faner, se flétrir, et d'être vieille. De perdre cette beauté qui te plaît tant. La pitié ? Tu n'en connais pas la signification. Les Humains ne sont que des jouets à tes yeux, et ils ne méritent pas de recevoir quoique ce soit de ta part. Tu estimes, par ta noblesse, être quelqu'un de trop important pour avoir des comptes à rendre. Venimeuse, tu ne mâches pas tes mots, ta langue claquant comme un fouet à chaque phrase que tes lèvres laissent passer. Tu es capricieuse, et tu refuses que l'on te le dise. Te refuser quelque chose serait un affront à ta perfection, un affront à ta personne. Et la Mort ne serait que la seule issue de cette offense. Tu possèdes deux visages, qui te permettent d'ailleurs de te nourrir ou d'être toi-même. Aussi douce et frémissante que les ailes d'un papillon, tu t'enflammes dès lors que les masques tombent. Les personnes t'approchant de trop près risqueraient de le regretter. Les humains, surtout.
Tu n'es pas fondamentalement méchante, puisque tu bénéficies d'un cœur d'or. Pourtant, tu le caches savamment, comme si tu craignais qu'on l'étreigne dans une poigne de glace, qu'on le brise comme un vulgaire cristal, comme un bout de verre. Ton cœur est la seule chose que tu préserves avec une jalousie maladive. Volage, les hommes ne sont qu'un divertissement pour toi. Aucun ne pourrait atteindre ton myocarde, sous peine de mourir instantanément. Tu hais les membres de la gente masculine, alors que tu les côtoies. Tu es sûre qu'ils te veulent du mal, inconsciemment. Parce que les hommes sont vils, et tes déçoivent souvent. Impatiente, tu réclames des réponses nettes et précises, et dans la seconde où tu as posé les questions. Cependant, tu sais contrôler ton impatience dès que le jeu en vaut la chandelle. Néanmoins, tu n'acceptes aucune critique. Tu es parfaite, et tu le sais. Les quelques imprudents qui s'y risqueraient ne resteraient pas en vie assez longtemps pour finir leur tirade. Manipulatrice, tu uses des gens comme s'il s'agissait de jouets. Après tout, ce n'est que ça, à tes yeux. Qu'ils fussent humains ou même vampires, leur sort est le même à tes yeux. Quoi que les vampires aient droit à plus d'égard, mais toujours assez peu. Tu ne culpabilises jamais de tes actes, puisque tu estimes que tes décisions sont toujours justifiées ou bonnes. L'erreur n'a aucune place dans ton monde.
Mais tu restes une femme élégante et raffinée. Ton look est toujours soigné, et tes mimiques ainsi que tes gestes démontrent ton ascendance noble. Hors de question pour toi de te rendre dans n'importe quel endroit en étant habillée de guenilles. Toutes les plus belles parures ne sont jolies que grâce à toi. Parce que tu les porte. Et non l'inverse. La grâce semble te définir, et l'on parierait qu'elle ait été inventée pour te décrire. Tu te meus avec beaucoup de classe, et l'on ne peut s'empêcher de baisser les yeux lorsque tu passes près de nous. Prédatrice, le chasse est ton pêché mignon. Tu aimes jouer, et les pauvres élus ne survivent jamais. Mais tu penses qu'ils doivent s'estimer heureux d'avoir été choisis. Tu adores les défis et ne rechignes jamais à en relever un. Tu aimes que l'on te regarde, que l'on parle de toi... Tu as besoin de savoir que tu existes, d'apposer tes empreintes, qui continueront à jamais de dire que tu vies, que tu es là. La cruauté est ton allié principal. Tu aimes faire mal, et voir les flammes lécher chairs et boiseries. Le son du fouet n'est qu'une douce mélodie à tes oreilles, et les cries sont plus plaisants encore que tous les plaisirs charnels que tu pourrais connaître. Tu es quelqu'un que l'on pourrait qualifier de totalement folle, mais personne n'oserait te dire cela. Tu es effrayante.
Pourtant, certains points de ta personnalité feraient penser à une gamine. Tu détestes ce terme dont on t'affuble trop souvent à ton goût. Tu es capricieuse, mais dès lors que ton désir est assouvi, que tu as ce que tu désires, tu te lasses. Tu n'en veux plus. Ce n'est plus assez intéressant. Ton comportement est quelque fois assez enfantin, te montrant impulsive et un tantinet possessive, même alors que tu n'apprécies pas vraiment la personne en question. Ce sont tes amis, tes souffres-douleurs, tes humains, tes choses. Ils ne peuvent appartenir à personne d'autre si tu les as côtoyés. Tu as donné ton âme au diable... En partie. Ce dernier, trop farceur, a décidé de te torturer un peu plus. Il t'a laissé la partie la plus perfide... Cette peur viscérale que tu as de la solitude. Tu n'es qu'une gamine abandonnée, esseulée, qui ne supporte pas de voir la vérité en face. Mais jamais ô grand jamais tu n'avoueras avoir une âme. Tu n'en as plus. Pour les autres personnes, cette dernière a été perdue à ton entrée dans le Monde des Ténèbres, lorsque tu as accepté la main tendue de ton Sire et que tu as plongé tes crocs dans le premier humain que tu as trouvé, et lorsque tu as senti pour la première fois ce liquide sucré et divin glisser dans ta bouche et dans ta gorge, faisant cesser cette douleur tiraillant tous tes muscles et frappant comme un marteau-piqueur dans ton crâne. Tu caches ce que tu es vraiment. Tu ne veux pas te rendre compte de ce que tu caches, inconsciemment. Tu n'es qu'une gamine qui se cache derrière un masque de perfidie, immoral et dénué de sentiments. »

Dixit un humain un peu trop bavard, mort à l'heure actuelle.

« Honnêtement ? Je ne sais pas vraiment. Lorsqu'elle est aux Sept Pêchés Capitaux, je la vois souvent danser, se tortiller sur la scène et se délecter des regards admiratifs des mâles présents. Pourtant, si Aleksandr passe par là, elle se fait souvent gentiment rabrouer et finit par disparaître dans la foule. J'ai entendu dire qu'elle était "Maîtresse" dans l'établissement... Et au vu du sadisme qui habite ses prunelles azurées, ça ne m'étonne pas. Lorsque j'entends les fouets claquer violemment contre la chair des personnes présentes, je sais que cela vient d'elle. Surtout lorsque son rire résonne ensuite jusqu'à la salle principale. Cette femme est flippante, tout bonnement. De plus, il arrive fréquemment que l'on doive finalement balayer l'endroit où elle se trouvait parce qu'elle a eu envie d'un petit en-cas. Elle ne sait pas se tenir ! Mais ne lui dîtes jamais ce que je viens de vous confier. Par pitié... Elle me tuerait lentement, pour que je souffre le martyr, dans le cas où elle l'apprendrait.
Pour le reste du temps... Je suppose que lorsqu'elle ne travaille pas, elle chasse. Il est désormais interdit de tuer des humains, mais elle s'en fiche. Elle a toujours un sourire effrayant sur le visage lorsque je la vois. Et croyez-moi, je l'évite ! Mais elle semble être partout. Je vous interdit de penser que je suis folle ! Cette nana, elle, elle l'est. Pourtant, elle est tellement belle... Mais je ne sais rien de plus sur les occupations d'Aphrodite. Nous ne sommes pas vraiment ce que je peux appeler des "amies". Néanmoins, elle est souvent présente, que ce soit pour son métier ou pour passer un peu de temps avec Aleksandr. Je suppose qu'ils sont amis... Et ça ne m'étonne pas beaucoup. Oh et j'oubliais... Elle m'a confié, une fois, sans que je ne demande rien d'ailleurs, qu'elle aimait beaucoup la télévision et la radio. En plus d'adorer aller danser, mais ça, je l'avais compris seule. Elle m'a aussi raconté qu'elle adorait draguer quelques humains sans arrière pensée d'ordre sanguin. Et qu'elle allait de temps à autres en boîte de nuit pour satisfaire ses envies primaires. Mais... De vous à moi, j'aurais préféré ne pas le savoir. »

D'après une humaine habituée des Sept Pêchés Capitaux.

• Aphrodite adore embêter Aleksandr, soit en jouant avec ses nerfs, soit en faisant quelque chose qui lui déplaît... Comme par exemple, critiquer la relation qu'il a avec le Maître de la ville.
  
• Elle adore se saouler, fumer... Toutes les choses qui font que les humains se sentent vivants. Alors qu'elle ne l'est pas.
  
• La demoiselle affectionne tout particulièrement son miroir, dans lequel elle aime s'admirer. Narcissique ? Si peu.
  
• Tous les coups sont permis. Priya et la violence, c'est une longue histoire d'amitié. Surtout lorsqu'elle peut se délecter du liquide sirupeux qui échappe quelque fois aux humains.
  
• Elle aime beaucoup les relations d'un soir, qui n'engagent à rien. Après tout, personne ne la mérite.
  
• Déteste qu'on lui refuse quelque chose. Elle risquera de se mettre dans une colère noire si tel est le cas, et de piquer une crise.
  
• Aime beaucoup son métier qui lui permet d'assouvir ses pulsions sadiques.
  
• Refuse totalement de toucher à du True Blood ou de manger autre chose que des humains.
  
• Pour se rendre plus aguicheuse, la "jeune" femme aime à mettre une de ses mèches derrière son oreille. C'est une sorte de... Manie.
  
• Affectionne tout particulièrement la chasse, et surtout l'odeur de peur s'insinuant dans ses narines. Elle ne peut d'ailleurs pas s'en passer.
  
• Dès lors qu'elle se réveille après le coucher du soleil, la demoiselle se rend aux Sept Pêchés Capitaux pour aller embrasser la joue d'Alek. Une habitude tenace, qui perdure depuis quelques siècles.
  
• Lui résister ? Mauvaise idée. Elle déteste que son autorisé soit contestée. Bien sûr, certaines personnes échappent à cette règle.
  
• En revanche, elle adore qu'on lui résiste un peu. Paradoxal ? Certes. Mais elle trouve les gens caractériels tellement plus séduisants...
  
• Elle déteste que les hommes fixent trop longtemps sa poitrine. Et il ne faut pas non plus la regarder dans les yeux, vous dira t-elle.
  
• Elle est très gourmande. Elle a d'ailleurs un peu de mal à s'arrêter de manger, mais y parvient avec un peu de volonté.
  
• Aphrodite déteste les sentiments mièvres, et pourtant, elle a beaucoup de mal à gérer les siens. De plus, elle a du mal à savoir ce qu'elle veut, ou ce qu'elle ressent.
  
• Elle déteste également qu'on la prenne pour une gamine capricieuse, et que l'on ose l'affubler de ce terme. Et elle n'apprécie pas non plus que l'on critique son milieu social.
  
• Au final, si elle se montre forte, Priya déteste néanmoins la solitude plus que toute autre chose.

Ex témoignage de son Sire et d'autres personnes.

« La chasse... Cette peur qui imprègne l'air, cette douce odeur de désespoir, un peu âpre et amère, qui me paraît pourtant si doucereuse, si exquise... Voilà ce que j'aime. Voir le liquide carmin s'écouler de la gorge tranchée de mes victimes, voir leur corps sans vie, de l'effroi peint sur leurs traits figés par la mort qui les rend si magnifiques à mes yeux... J'aime tout ça. Prendre mon temps pour dénicher mes proies, et les traquer sans relâche. J'aime lorsqu'elles hurlent en sentant mes crocs plonger profondément dans leur chair tendue. J'aime voir l'évidence les frapper, lorsqu'ils se rendent compte qu'ils vont sans doute mourir, alors que les battements paniqués de leurs cœurs me parviennent, dans une douce mélodie. J'aime voir leur sang tâcher la pureté de la neige, profaner les églises. Je suis une Chasseuse dans l'âme. Carnivore, je me délecte du liquide sirupeux et écarlate, le laissant couler avec plaisir dans ma gorge. Hors de question pour moi de toucher à du sang synthétique ou à des animaux. Je ne suis pas aussi ridicule que ces Vampires asservis par des principes idiots. Peu m'importe qu'il me faille attendre des heures avant de me sustenter. Le plaisir que je ressens après avoir réussi à attirer ma proie dans mes filets est sans commune mesure. Je suis telle la Veuve Noire, prenant tout le temps nécessaire pour piéger mes victimes et les manger. J'ai une nette préférence pour les personnes diabétiques qui ont, de ce fait, un sang très sucré. Et le groupe AB positif est mon pêché mignon. Pour ma méthode de Chasse... C'est un secret ! En tout cas, je suis l'un des prédateurs les plus féroces des environs... Et je déteste cette satané loi qui nous oblige à avoir l'accord des Humains ! »

D'après Aphrodite, alors qu'elle était en proie à une faim intense.

« Aphrodite a la capacité de canaliser la part de folie qui l'habite pour la projeter sur une personne de son choix. Elle ne s'en sert pas souvent, refusant d'admettre sa démence. Du fait de son âge, la jeune femme a la capacité de plonger ses victimes - les pauvres - dans une crise temporaire, simplement en leur parlant. Avec les années, elle espère pouvoir rapidement atteindre le "niveau" supérieur et pouvoir rendre ses ennemis totalement fous. Elle aime beaucoup sa capacité qui peut se révéler intrigante en combat, et qui a même tendance à déboussoler les futures proies. Les niveaux antérieurs du Don sont toujours accessibles à la jeune femme, qui peut également modifier l'intensité des émotions de sa victime, ainsi que troubler les sens de ladite personne et percevoir sa nature profonde. En outre, si elle maîtrise très bien les premiers niveaux de son Don, le quatrième est encore assez aléatoire. Mais comme elle se fiche éperdument du genre humain, elle éprouve très peu de culpabilité à user de ce Don assez peu fonctionnel sur ses proies avant de se nourrir d'elles ou de les tuer. Puisqu'elles deviennent folles, si elles survivent... Personne ne les croit. Sa capacité préférée reste quand même d'exacerber toutes les émotions d'une personne de son choix. C'est très pratique, selon les situations, selon elle... »

Dixit un Vampire ami d'Aphrodite.

« La révélation ? Une aberration. Une abomination. Je n'aime pas le fait que nous soyons connus aux yeux de tous. Et ces vampires, se pavanant devant les caméras, affichant leur sourire effrayant aux photographes, l'adressant aux Humains... Si ces derniers sont des animaux de compagnie à nos yeux, nous ne sommes pas mieux dans leurs prunelles. Comment pourrions-nous être crédibles lorsque nous constituons nous-même notre perte ? Je me souviens encore de la rage, sourde et frémissante, qui s'est insufflée dans mes veines suite à cette annonce. Du mobilier a été brisé. Mes yeux ont lancés des éclairs. Je déteste les impudents qui osent proférer le simple mot qu'est "révélation". D'ailleurs, dès qu'il passe mes lèvres, je suis écœurée. Je ne prononce jamais ce mot d'une manière douce. Je le crache, comme s'il s'agissait de la peste en personne. Néanmoins, maintenant que les choses commencent à bouger un peu, je m'en amuse. Le chaos semble dévaster cette idée qu'avaient eu les pauvres idiots qui ont pensé que nous révéler était une bonne chose. Tout va s'effondrer, et l'anarchie peuplera la terre. J'y veillerai personnellement. Après tout, je ne fais pas parti des Vrais pour rien... »

Déclarations d'Aphrodite elle-même.

« Aphrodite ? Elle possède plusieurs tatouages. Elle trouve son corps divinement beau, et si certaines personnes pourraient penser que ce n'est qu'une mutilation, qu'une profanation, eh bien Priya pense, elle, que c'est une façon d'imprimer ce qu'elle pense. De toute façon, peu de gens peuvent les admirer. Il y en a un sur le flanc représentant des écritures parlant des cœurs brisés des jeunes filles. Elle l'a fait faire lorsqu'elle était encore humaine après un petite histoire de cœur. Sa première, en fait. Elle ne le regrette pas, même si ses raisons étaient futiles. Et elle en a un autre, sur l'omoplate. Il s'agit d'une citation de William Shakespeare qui fait référence à la dérision de la beauté extérieure. Étonnant venant d'Aphrodite qui se sait belle et qui aime son apparence, et pourtant... Elle n'a aucune cicatrice malgré les nombreuses bagarres auxquelles elle a participé. De plus, ses yeux d'un bleu très clairs peuvent être prit pour un signe particulier parce que leur couleur n'est pas commune, loin de là. Ils sont hypnotisants et troubleraient n'importe qui. Mais en dehors de cela, Aphrodite n'a pas grand chose de particulier, malgré tout ce qu'elle pourrait dire pour démentir ce fait. »

Déclaré par l'un des exs petits amis de la demoiselle.

« « Maman ! » Crias-tu, la voix plus aiguë encore que le crissement des ongles sur un tableau noir. La figure maternelle se tourna vers toi, les lèvres couvertes d'une délicate et provocante couleur carmin. Ses épais cils noirs étaient bien trop longs pour être vrais, à tes yeux. De plus, ils couvraient presque entièrement ses yeux d'un bleu cristallin. Habillée d'une longue robe chic, divers colliers ornant son délicat cou à la peau d'albâtre, presque trop fine pour la soutenir et la chauffer, le questionnement habitait son regard. Elle voulait savoir ce que tu lui voulais. Elle voulait savoir pourquoi tu osais déranger son dîner. Une main enfantine, la tienne, vint se poser d'un air choqué sur tes lèvres. Tu serais sans doute privée de dessert et même de repas pour avoir surprit ta mère, jupons relevés, un homme ignoble à la figure macabre à ses côtés. Néanmoins, tu ne te démontas pas, déclarant la raison qui t'avait amenée. « Je veux être une Princesse. Pourquoi ne le puis-je pas ? » La longue chevelure blonde de ta mère laissa place à des yeux fatigués, las. Elle secoua une main, comme pour te demander de partir. Mais tu ne bougeas pas, bien déterminée à avoir ta réponse. « Parce que nous ne sommes pas de la famille royale. Mais tu en es une, à mes yeux. Et tu le deviendras si tu arrives à te hisser dans les hautes sphères. Maintenant... DEHORS ! » Sa voix portait au loin, alors même que tu ne l'écoutais plus. Un plan se mettait doucement en place dans ton esprit de fillette de six ans à peine. La face hideuse et les longs incisives rappelant celles d'un lapin appartenant à cet homme effrayant te hantaient. Que trouvait-elle à tel monstre ? Tu ne le savais pas, et tu t'en fichais. Tant que ce gros tas ne devenait pas ton "père"...

Aussi loin que tu t'en souviennes, tu ne l'as jamais connu. Le vrai papa, celui qui t'a mit au monde. Enfin... Celui qui a contribué à ta naissance. Tu te souvins des ricanements incessants, moqueurs, de tes anciens camarades. Lorsque tu te baladais dans la rue avec cette mère qui ne t'aimait pas, les enfants te pointaient du doigt. Toi, tu affichais un air hautain, imperturbable, feignant de ne pas les avoir entendu. Pourtant, lorsque l'Astre Lunaire s'élevait dans le ciel, lorsque les étoiles, cachées par les nuages, tapissaient le firmament d'un manteau velouté et pailleté, les larmes commençaient à couler avec abondance sur tes joues, comme autant de perles nacrées constituant un magnifique collier. Tu n'étais pas comme tout le monde, et souffrais surtout de solitude. Ta marâtre passait son temps dehors, et tu savais pertinemment ce qu'elle y faisait. Elle ne s'en cachait pas. Jamais ses jambes n'étaient couvertes d'un jupon. Elle ne se vêtît que d'une robe, légère, laissant deviner ses intentions. Elle ne voulait pourtant pas d'autres enfants... Simplement exister. Se sentir vivante. Tu as grandi dans un environnement vulgaire, salace, très inapproprié pour un enfant. Le stupre et la luxure étaient des alliés de choix aux yeux de ta génitrice. Toi, tu préférais t'accoquiner avec la solitude, un gouffre béant s'insinuant dans ta poitrine. Pas un seul jour ne se passait sans qu'une douleur incommensurable ne t'atteigne, ne te rappelle ta vie aisée et pourtant si dure. Tu enviais presque les paysans qui étaient heureux pour pas grand chose. Toi, tu étais riche, et malheureuse. Et la richesse ne te plaisait que peu, en comparaison de leurs figures salies et pourtant si joyeuses que tu admirais quelques fois lorsque tu te promettais, dans une charrette te protégeant du froid hivernal.

Cependant, les années passèrent. Cette douleur s'estompa, devenant de moins en moins horrible, de plus en plus supportable. Le temps faisait son chemin, effaçant souvenirs et déceptions. Ta mère, jusqu'à ton dix-huitième anniversaire, tomba enceinte une vingtaine de fois. Certains virent le jour, mais aucun ne récolta plus qu'un regard haineux de ta part. Et aucun ne survécut plus d'un an. Ta mère se laissa aller encore davantage. Âgée d'une grosse trentaine d'année, son visage pourtant si beau dans tes souvenirs était alors ravagé par la vieillesse, les excès. L'alcool était devenu son meilleur ami, après s'être fait jetée par plus de la moitié des hommes de Moscou. Aucun n'avait voulu d'elle pour davantage qu'une partie de jambes en l'air. Tous étaient mariés, d'ailleurs. Tu n'éprouvais plus aucune compassion pour cette loque qu'elle était devenue. La richesse que vous déteniez restait le seul intérêt qu'elle représentait, à tes yeux, et à ceux de tous les autres bourges et nobles. Heureusement pour toi, tu te relevas, et commença à croquer la vie à pleine dents. Un précepteur venait souvent te voir, pour t'apprendre les choses du monde, pour t'instruire et t'aider à te marier. A cette époque, c'était la seule chose importante aux yeux des jeunes femmes. Avant tes seize ans, tu l'avais déjà incité à abuser de toi. Bien que ce soit un mot fort, sachant que tu étais plus que consentante. Tu n'eus pas d'enfants, mais tu t'en fichais. Tu n'en voulais pas, pas avec lui. La réputation dont on pouvait t'affubler t'était égal. Tu étais toi, et le nombre de malheurs que tu avais vécu pouvaient tout pardonner. Tu comprenais un peu ta génitrice... Tu voulais vivre, sans te préoccuper des conséquences. Tu étais riche et pouvais tout te permettre, tout t'acheter.

Tu passas quelques années à goûter à tout, à tout découvrir. Tu restas en Russie mais découvris le Monde toute seule. Ta mère n'avait jamais été présente, et tu ne voulais plus d'une nourrice. Tu n'avais pas encore atteint ta majorité, mais étais déjà acceptée dans les fêtes et réceptions. Tu avais su te lier avec les bonnes personnes et t'assurer un avenir brillant tout en profitant de ta jeunesse. Ta longue chevelure d'ébène et tes grands yeux d'un bleu ciel et pur te valaient les faveurs de bon nombre de mâles. Mais pour toi, hors de question d'accorder ta main. Pas si vite, pas sans avoir eu le temps de vivre et de voir tout ce que tu voulais. D'ailleurs, tu ne savais même pas ce que tu voulais. Mais tu savais ce que tu ne voulais pas. Avoir des marmots, les faire vivre ce que tu avais vécu. Car l'issue d'un tel avenir serait irrémédiablement ce résultat là. Plus les années passaient, plus tu comprenais cette femme que tu avais appelé "maman" tant de fois. Tu investis dans quelques commerces locaux et appris à te bâtir ta propre richesse également. Tu savais qu'une fois les vingt-cinq ans passés, ta mère cesserait de te donner le moindre sou. Tu rencontras les plus grands, discuta avec eux. Ton sens de la répartie et ton caractère en général furent appréciés. La noblesse suintait de ta personne et la grâce ainsi que l'élégance qui te caractérisait étaient l'atout majeur de ce monde là. Mais tu étais persuadée de ne pas y avoir ta place... Ils étaient trop purs, pour toi. Tu les savais arrogants et manipulateurs, n'hésitant pas à s'empoisonner les uns et les autres... Mais ce n'était toujours pas assez sombre. Un jour, tu serai une Princesse, tu le savais. Mais pour ça, il fallait que tu trouves ton Roi. Et aucun des bouffons présents dans les mondanités de Moscou n'allait. Personne n'était assez sombre pour mériter ta présence et ta main. Pour être ton... Roi des Ténèbres. »

« L'année de ta dix-neuvième année arriva, entrainant une montée d'angoisse chez toi. Ta mère semblait te presser de plus en plus, réclamant mariage. Tu ne comprenais néanmoins pas son envie. Après tout, il lui faudrait débourser quelques sous pour que tu puisses t'unir. Et tu ne le voulais pas. Ne comprenait-elle pas qu'elle était un échec de l'état marital à elle seule ? Pourtant, tu l'aimais, ou du moins, une infime part de toi l'aimait. Et tu voulais lui faire plaisir. A quel but ? Aucun. Elle ne le méritait même pas, et tu le savais, mais tu ne pouvais t'empêcher d'éprouver de la pitié pour cette chose rabougrie et sans charme qu'elle était devenue. Lorsque tes yeux perçants se posaient sur sa face ridée, ce n'était que du dédain et une honte croissante que tu ressentais. Ainsi qu'un peu de compassion. Une question revenait cependant très souvent, dans ta tête : Comment avait-elle fait pour tomber aussi bas ? Pourtant, tu le savais. Et tu savais aussi que tu ne devais pas faire les même erreurs. Dans tous les cas... Tu épluchas les soirées mondaines, cherchant l'homme idéal. Il n'existait évidemment pas... Et au bout de quelques mois, tu te résignas. Ta vie était insignifiante, et même si tu ne cessais de clamer le contraire, tu le savais. Tu n'étais rien de plus qu'une fourmis dans l'échelle de la vie. Il fallait que tu contribues à donner la vie, à faire perpétuer ton nom. Les Vasilyev ne mourraient pas avec toi. Tu pris alors ta décision : Tu épouserais l'homme le plus beau et le plus riche que tu connaisses. Et il y en avait beaucoup. Tu acceptas la demande de l'un d'eux, mais te refusas à lui jusqu'au mariage. Ce n'était pas dans les mœurs de ton sang noble. Il n'y avait que les catins et les paysannes qui osaient offrir leur pureté aussi facilement. Le mariage eut lieu rapidement, l'impatience de ton fiancé étant presque palpable. Tu voyais bien les regards lubriques qu'il te lançait et les insinuations qui se lisaient partout sur son visage et son corps. Tu sentais aussi au renflement présent dans son pantalon que les baisers ne lui suffisaient que peu. Et la fatalité te pénétra, t'étouffant. Tu allais passer ta vie avec un porc qui te tromperait à tout va. Mais il le fallait...

Le mariage fut magnifique. La famille Vasilyev ne déboursa pas un denier pour le jour le plus "beau" de ta vie. Les mots « Je le veux » furent les plus difficiles à prononcer de toute ton existence. Tu ne le voulais pas, et il le savait pertinemment. Mais tu affichas un masque de bonheur pendant toute la journée. A la tombée de la nuit, la fête n'avait toujours pas désenflée. Et de nouveaux visages apparaissaient, mais tu n'en voyais qu'un. Et ce n'était pas celui de ton époux. Un beau blond, aux cheveux mi-longs et élégamment coiffés s'avançait vers toi, ses yeux d'un bleu tempétueux te détaillant avec une faim dévorante. Tu sentis tes joues rougir plus que tu ne les vis, et ton cœur commença à battre la chamade. Un sourire en coin étira ses lèvres à la teinte plutôt cerise que rosée. Sous ses yeux, tu te sentais magnifique, désirée. Il avait également ce petit quelque chose de sombre, dans le regard, que tu avais toujours cherché. Il était le Prince des Ténèbres que tu avais voulu... Montrant le bout de son nez quelques heures trop tard. Un juron brûla tes lèvres, mais tu le ravala. Une demoiselle ne disait pas ce genre de choses. Pendant tout le reste de la soirée, on ne te trouva pas. Tu avais disparue avec cet homme au doux nom d'Alexei. Il t'avait longuement susurré des phrases évocatrices à l'oreille, te promettant monts et merveilles, ainsi que bon nombres de plaisirs interdits. Et le désir que tu sentais dans chacune de ses paroles ne t’écœurait pas. Il ne faisait qu'enflammer le creux de tes reins et ton ventre dans une douce sensation de chaleur. Si vous aviez longuement discuté, ce n'était à présent plus le cas. Tu ne voyais que lui, et enlacés l'un contre l'autre dans un endroit à l'écart, tu ne pensais à rien d'autres que toutes ces choses qu'il te faisait. L'indécence de la situation ne te touchait même plus. Tu étais à peine mariée que tu trompais ton époux... Mais tu n'en avais cure. Tu ne vivais plus que pour ses doigts qui t'effleuraient dans des caresses savantes, et pour ses lèvres qui te tentaient et te titillaient.

Bien vite, l'air sembla lourd, alors que tu sentais l'impatience crisper tes muscles. Voilà quelques heures qu'Alexei se jouait de toi, effleurant tes lèvres des siennes sans jamais t'embrasser, en approchant ses mains viriles des endroits qui te tentaient le plus sans jamais les toucher. Mais d'un coup, il se montra plus pressé, plus passionné et plus sauvage. Tes bras étaient déjà enlacées derrière son dos, le pressant toujours plus contre toi. Tu le savais plus expérimenté que toi, mais aucune gêne ne te préoccupait. Tu ne voulais que lui. Il s'empara de tes lèvres dans un baiser fougueux, te laissant le souffle court et les yeux rêveurs. Puis ses lèvres, toujours aussi avides, descendirent sur ta gorge, léchant ta jugulaire avant que ses canines ne la frôlent dans un contact effrayant mais tellement grisant. Puis enfin, ils les plongea dans ta chair, profondément. Trop, peut-être. Une vive douleur te brûla, et la panique s'instaura dans tes prunelles à présent assombries par le désir et tant de sentiments contradictoires. Tu tentas de te dégager, mais son corps était trop collé contre toi, et trop lourd. Puis le plaisir commença à te faire tourner la tête. Tu sentais ce sang si vital pour toi te quitter et arriver dans sa bouche, mais rien n'avait d'importance. Tes jambes te semblaient être faites de coton tant elles ne tenaient plus. S'il n'était pas contre toi, tu te serais sans doute écroulée. Puis, dans un élan de passion, il déchira tes jupons et ta robe de mariée immaculée pour plonger en toi, son désir devenant le tien. Un léger gémissement étranglé passa la barrière de tes lèvres, alors que les suçotements continuaient, te vidant. Tu voyais de moins en moins bien, des lucioles dansant devant tes yeux, mais tu ne t'en préoccupais pas. Tu allais sans doute mourir... Mais il t'avait offert ce qu'il y avait de mieux. Et tu atteins le paroxysme du plaisir quelques secondes seulement avant de sombrer dans l'inconscience.

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Tes yeux papillonnèrent alors que tes mains, poisseuses, étaient reposées sur ton torse à moitié nu. Ton corset délicat ornait toujours ta poitrine et ton ventre, mais la robe blanche que tu portais s'était volatilisée. Puis enfin, tu soulevas tes paupières. La première vision que tu eus fut celle de ta défunte robe, maculée d'un liquide rougeâtre qui te semblait très appétissant. Tu laissas tes prunelles analyser toute la pièce, et tes mains. Auparavant, tu aurais crié en découvrant cela, mais pas cette fois. Tes paumes étaient recouvertes elles aussi d'un liquide carmin, comme l’entièreté de la pièce. Des cadavres jonchaient le sol, et Alexei était entendu par terre, plus pâle encore que la Mort elle-même. Ce fut la pensée qu'il puisse être mort qui te fit pousser un cri. Mais ses mirettes vinrent te fixer alors, révélant la "vie" présente en lui. Il s'approcha de toi dans une démarche féline et gracieuse, l'air chargé d'une tension certaine. Du désir suintait de partout, et surtout de vous deux. La pointe de ses cheveux blonds étaient également écarlates, comme le pourtour de sa bouche. Par réflexe, tu te léchas les lèvres, autant par faim que par les idées que sa vue t'inspirait. « Sire... » Prononça-tu, alors même que tu ne comprenais pas encore ce que tu étais. Mais une chose était sûre : Tu ne vivais et ne vivrai plus que pour ses beaux yeux glacés. Lorsqu'il t'atteignit enfin, vous vous unîtes une fois encore, vous délectant des plaisirs de la chair, alors que tu découvrais de nouvelles sensations. Vous vous mordîmes l'un l'autre pendant votre étreinte, vous liant par le lien du Sang. Une fois votre petite affaire terminée, Alexei te regarda avec une faim intarissable, et un brasier sans commune mesure brûlait dans ses prunelles. Il t'expliqua ensuite toute ta condition, répondant à toutes tes questions avec une patience hors du commun. Il ne se lassait pas de tes interrogations et un sourire flottait sur ses lèvres délicates. Lorsqu'il finit sa tirade, il t'embrassa avec passion, et tu compris que ton myocarde ne battrait plus jamais la chamade comme il l'avait fait lorsque tu l'avais rencontré. Une pointe de tristesse te gagna, bien vite remplacé par d'autres sentiments plus plaisants.

Suite à cela, les années passèrent très vite. Alexei t'éduqua, te faisant devenir une Vampire sanguinaire, dénuée de sentiments... Ce que tu étais déjà presque en étant Humaine. Il te rendit cruelle, t'apprit à cacher tes crimes et t'initia à mille façons de tuer. Il était tout pour toi, et tu étais persuadée d'être tout à ses yeux également. Une fois, tu lui avais posé la question fatidique : « Alexei, pourquoi m'avoir choisi, moi ? » La question t'avait brûlé les lèvres pendant tant de temps que tu ressentis un soulagement intense rien qu'au fait de l'avoir posée. Il te regarda avec une tendresse intense et une dévotion encore plus grande. « Parce que tu étais bien trop magnifique pour te marier avec un bougre comme celui-ci, dorogoĭ. Et que tes beaux yeux m'avaient attirés comme du miel une abeille lorsque tu les as posé sur moi. De plus, je t'ai trouvé tellement mignonne, à rougir et à avoir le cœur qui bat, rien qu'en me voyant, que je n'ai su résister... » La réponse t'avait ravie, faisant naître un sourire satisfait et enjôleur sur tes lèvres carmines. Et tu l'avais embrassé, toute amoureuse que tu étais. Tu le trouvais trop beau pour être tien, mais jamais tu ne l'aurais légué à quelqu'un d'autre. Tu étais la seule digne de l'accompagner dans les bals où il t'emmenait. Car il n'arrêtait pas, vous faisant visiter l'Europe entière, découvrir le monde à travers les âges. Les soirées mondaines étaient récurrentes, mais bien plus plaisantes qu'auparavant. Vous désigniez une personne attirante, qu'elle soit de sexe féminin ou masculin, et lui proposiez quelques plaisirs interdits. Lorsqu'elle acceptait de vous suivre, vous commenciez les festivités et finissiez seulement tous les deux, imbibés du sang de ce pauvre humain, tandis qu'Alexei t'initiait toujours plus à te nouveaux jeux amoureux.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont un jour une fin. Et ton bonheur était trop parfait pour ne pas s'étioler et finir par se briser. La révolution Russe frappa, alors que vous reveniez dans ton pays natal après quelques années de "vacances". Vous ne vous doutiez pas qu'une guerre régissait le pays. Vous vous pensiez invincibles, participant à cette révolution pour croquer quelques soldats ou quelques révolutionnaires. Vous n'aviez aucun camp, seul comptait votre satiation de sang. Et il coulait en abondance, les morts ne cessant pas. Personne ne survivait assez longtemps pour colporter une rumeur concernant les Vampires que vous étiez. Les "Nosferatus" resteraient un mythe. Néanmoins, ton Sire mourut. Il fut prit pour un Soldat, et on lui trancha la tête avant même qu'il n'eut le temps de dire "ouf". Tu fus persuadée qu'il s'agissait d'une créature plus puissante qu'un simple Humain car ton Sire était trop fort pour mourir aussi bêtement. Mais bien entendu, ta première phrase et pensée fut un « NON ! » alors que tu te précipitais vers son cadavre ou ce qu'il en restait. Tu sentis ton cœur se serrer et les larmes dégoulinèrent sur tes joues. Du moins, pendant quelques minutes, jusqu'à ce que tu te relèves, les yeux rougis par les larmes et la rage, devenant plus cruelle encore que ce que tu n'étais déjà. Tu allais faire payer au Monde entier la fin de ton bonheur. Ils allaient comprendre ce qu'était souffrir. Ce que faisait ressentir la perte d'un être cher. Tu passas par un long moment de folie pure, tuant presque tout sur ton passage, t'unissant charnellement à tous les hommes que tu trouvais avant de te nourrir d'eux. Tu te sentais seule et vide. Perdre son Sire pour un Vampire était toujours dur, mais ça l'était davantage pour toi. Votre lien du sang avait été annihilé en même temps que lui.

Il fallut près d'un siècle pour que la douleur s'atténue dans ton myocarde et pour que tu cesses de pleurer sa mort chaque soir. Tu ne l'oublierais jamais, tu le savais, et pendant tout ce siècle, tu ne t'étais remémoré que des moments avec lui. Tu te souvenais avec nostalgie des carnages que vous aviez commis, des moments intimes et délectables que vous aviez vécus, de la perfection de sa beauté, de ses jolies iris bleutées. Tu fus même prise de quelques hallucinations visuelles, pensant le voir dans la rue. Si tu ne l'avais pas autant aimé, tu aurais pu penser à attenter à tes jours. Mais par respect pour lui, pour ce que vous aviez vécus, tu te montras forte. Mais la solitude te pesait énormément. Néanmoins, tu rencontras d'autres personnes, d'autres Vampires. Et c'est ainsi que tu fis la connaissance d'Aleksandr Konstantinov, qui devint rapidement ton plus fidèle allié. Vous vous êtes rencontrés à la cour de Russie, alors qu'il n'était qu'un arrogant et égocentrique petit Prince. Il t'a beaucoup aidé à t'en remettre, te changeant les idées avec d'autres meurtres macabres et imaginatifs, te faisant sortir et rencontrer d'autres personnes. Bien entendu, Alexei restait toujours présent dans ton esprit, et tu savais que tu ne pourrais jamais aimer un autre homme un jour, mais tu n'en avais cure. Et les années passèrent encore, alors que tu restais avec Alek. Vous étiez très complices, et si tu ne l'avouais pas, tu savais néanmoins que tu ne pouvais pas te passer de lui. Pas encore, du moins. Vous étiez toujours du même avis, finissant quelques fois les phrases l'un de l'autre. Il devint également ton amant pendant quelques temps, mais tu supportais difficilement de coucher avec un autre Vampire qu'Alexei. Tu te rappelais tant de choses avec Alek que tu préféras cesser ces quelques parties de plaisir pour ne rester qu'amie avec lui. Ton cœur saignait tant, intérieurement... La douleur était sourde, mais tu savais que ton myocarde ne s'en remettrait jamais.

Vers les années 1940, alors que tu n'avais toujours pas quitté ce pays froid qui t'inspirait pourtant toujours autant de haine, la Mafia Russe te recruta. Ils avaient entendus parler des meurtres sanguinolents et créatifs que tu avais orchestré, ainsi que la minutie que tu avais mis dans tes gestes pour ne laisser aucune trace de ton passage. Tu ne craignais pas les humains, mais tu faisais surtout cela pour respecter la volonté d'Alexei. Tu estimais faire parti de l’Élite, d'être une des créatures les plus puissantes au Monde. Ta force et ta rapidité auraient été enviés par bon nombre d'humains. Tu accepta donc l'offre de la Mafia, à la condition qu'ils t'aident à te nourrir. Tu ne leur cacha pas ta véritable identité ni ton véritable visage, affichant tes crocs couverts de goûtes de sang dès ta première rencontre avec eux. Et c'est avec un ravissement presque palpable que tu appris n'être pas la seule Vampire dans cette nouvelle "famille" qu'ils allaient constituer pour toi. Bien entendu, Alek restait la seule personne que tu considéras vraiment comme un membre à part entière de ta famille, l'acceptant comme Maître s'il le fallait. »