AccueilAccueil  Tumblr DMTH  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


 
Bienvenue sur DMTH Invité love01
PRENEZ LA ROUTE DE BÂTON ROUGE, SUIVEZ NOUS SUR LA V2 !
   
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
 

 Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 02:47

« Châtie le chien, fouette le loup, si tu veux ; mais ne provoque pas les cheveux gris. »
Désiré Baronnet

© crédit


Prélude


date et lieu de naissance. Bergerac, le 10 Novembre 1966

nationalité. Made in France

camp. Bien

type de magie. Mage de la Terre.

statut occupé. Littéralement aucun.

classification.Dangereux, sans aucun doute. De plus, souvent, alors que la Blanche-Confrérie se doit de faire un examen régulier du mage, l’omnipotence et la puissance des Baronnet l’en empêchent. Comment ? Par plusieurs méthodes très efficaces. Modifier régulièrement son dossier pour que rien n’apparaisse, changer les dernières données afin de faire croire qu’il vient tout juste d’être classifié comme dangereux et, au pire des cas, l’élimination pure et simple de l’agent de la Blanche-Confrérie. Oh, ce n’est arrivé qu’une seule fois, Désiré avait remarqué qu’on le suivait. En décelant la magie coulant dans les veines du vieil homme, et en lui demandant gentiment pourquoi il se trouvait là, il apprit son appartenance à l’Institution magique. Alors, deux petits coups de couteaux de la taille d’un croc plus tard, monsieur succomba de deux fines blessures à la jugulaire. Sans la succion, son agonie fut interminable et l’on accusa un vampire d’avoir fait ce travail. Après tout, un sorcier fréquentant un Baronnet doit être un chasseur lui aussi, non ? Et la meilleure défense, pour ce vampire, demeurait l’attaque, non ?
Enfin, cela date d’avant la révélation, alors...

état civil. Sampiternel célibataire.

lieu d'habitation. quartier d'habitation en ville.

métier. Propriétaire du Silver Bullet. Massacreur de CESS. Futur Grand Inquisiteur de l'Amérique.

étiquette qui vous est collée. Désiré est présent sur Shrevport depuis peu, alors il n’a pas vraiment d’étiquette, c’est à peine si on le connait. En réalité, on le prend pour un jeune éphèbe, enfant de riches, qui s’est installé dans une situation de crise en ces lieux afin de faire un maximum de profit. On le prend pour un gamin qui ne sait pas tenir une arme.
D’autres le prennent pour un dragueur invétéré, un peu lourd sur les bords parfois. Mais aussi très charmant, l’accent français fait craquer tout le monde finalement.
Certains l’imaginent comme un emmerdeur de première, un mec qui fait chier son monde, un Prince qui n’en a rien à foutre de l’opinion des autres.
Et ceux qui connaissent son nom de famille, ou qui l’ont deviné, tout en sachant ce qu’il signifie, savent qu’il n’est là par hasard.
Après, personne ne le craint, tout au plus il est à surveiller, mais ce n’est pas ce type qui a trois poils au menton qui est une menace, n’est-ce pas ?



I. I want to know who you are
traits de caractère.


Imaginez un jeune garçon plein de vie, d'entrain, optimiste, acceptant tout, ou presque, la tête baissée, bon vivant, rieur, alors vous verrez la partie émergée de l'iceberg. Celle avec un verre sans cesse à la main, gardant un immense sourire en en faisant tomber plus d'une et d'un dans ses filets. C'est aussi celui volubile, qui parle de tout et de rien, qui provoque sur le ton d'une ironie sarcastique parfois bien dissimulée et qui ne s'excuse que rarement, accessoirement.
Beaucoup le considèrent comme un Don Juan briseur de coeur, ne vivant que pour les soirées et les éphèbes qu'il dégote au fil des verres avalés, certains le prennent pour un salopard, une ordure, qui ne devrait pas rabaisser les gens ainsi, être si hautain alors qu'il vient à peine d'avoir le droit de boire. Quoi que, il est français, là-bas ils peuvent picoler bien plus tôt. Fratrie d'ivrognes.

On le sait aussi intransigeant, dur en affaires, diablement spécialistes des armes -cela en ferait presque pâlir les amerloques les plus conservateurs- et très bon vendeur avec son putain de sourire enjôleur. Il fait aussi flipper dans son établissement proposant des dizaines d'armes à feu, lui le gamin au milieu de qui lui semble être des jouets de basse qualité, car on dirait qu'il joue, lui l'éternel désinvolte, au milieu de cette myriade de pistolets et fusils.

Et puis il emmerde les gens, comme la chanson, exactement comme elle. Parce qu'il a toujours ce qu'il vu, il arrive aussi à faire dégager ce qu'il ne veut pas, en l’occurrence les beaufs ou les gens qui ne suivent pas les règles de ses jeux. Car il impose toujours sa manière de faire, non pas parce qu'il juge que c'est la meilleure, mais parce que c'est celle où
il excelle.

Moins nombreux le savent, mais il n'est pas vraiment prudent, plutôt tête-brûlée et je-m'en-foutiste, il ignore souvent l'effet de ce qu'il fait. D'ailleurs, nous ne pouvons le juger de délicat, plutôt d'un véritable ouragan en action, il ne fait dans la dentelle, la subtilité réduisant souvent les chances de réussite, alors autant l'éviter, non ?

Puis, sous l'eau glacée se trouve la première partie de l'iceberg, le Désiré de plus de quarante ans, celui que peu ne connaissent. C'est en creusant dans cette direction que l'on se rend compte qu'il est en réalité extrêmement rangé, organisé, méticuleux et discipliné, des traits apparaissant presque comme paradoxal si l'on se réfère aux descriptions ci-dessous. Pourtant, tel est le cas, derrière son masque du parfait jeune Prince se cache celle d'un homme ayant gravi des marches seul, uniquement grâce à son obstination, sa persévérance et ses manières tatillonnes.

Et toujours derrière ce masque ce cache quelqu'un de cultivé, avide de savoir et de nouvelles connaissances (naturellement, en grande partie de magie), malgré le fait que son amnésie partielle lui rende la tâche ardue. C'est aussi un excellent pédagogue, ce qui jure parfaitement avec son image.

Tout au fond, là où les poissons se cachent du regard affamé des ours polaires, il y a l'ultime vérité, connue que d'une personne ou deux dans ce monde.
Là où il frôle le malsain.
Désiré est possessif, impulsif, ne supporte pas, mais vraiment pas, l'échec. Ainsi, lorsqu'il rate quelque chose, que ses impulsions néfastes le conduise dans un guet-apens ou que l'on touche quelqu'un qu'il protège, cela le met dans un état second. Ca et le hasard du quotidien. Cet était second n'est pas à proprement parler une colère, il s'agit d'une croissance exponentielle de ses émotions, d'un coup elles deviennent extrêmement fortes, veulent le faire agir malgré lui -car il juge toujours la raison meilleure à l'instinct, sauf vraiment quand l'instinct est fort, ce qui n'est pas ces cas- et lui font presque perdre la raison, l'aveuglant tout au plus. Pour combattre ce débordement d'émotions, il n'a que deux solutions : baiser et tuer. Parfois les deux en même temps.


occupation diurne.


Le travail de jour n’a jamais été son fort, c’est pourquoi sa boutique est toujours fermée le matin, ou à défaut n’est pas tenue par ses soins. Il gère naturellement son armurerie, lieu de rencontre entre tireurs amateurs et chasseurs renfrognés, avec une main de fer dans un gant de velours. Paraissant débonnaire et laxiste, un peu dans la lune et déphasé par rapport à cet arsenal, il est en véritable un grand observateur qui analyse chaque personne, chaque arme vendue. De plus, il possède une arrière-salle pour la Guilde, une sorte de lieu accessible à ceux ayant une sorte de carte de fidélité. Et pour les autres, il possède aussi une seconde pièce cachée, que certains membres de la Guilde connaissent, voire alimentent, celle où il vend des armes enchantées.
Mais avant, il fait toujours un footing où peu de personnes arrivent à le suivre.
Il mange aussi, avant et après.
Le rideau de fer de sa petite échoppe clos, Désiré prépare souvent des potions et autres élixirs. Aussi, il inspecte ses réserves, car il ne doit jamais en manquer.
Et il chasse, aussi. Mais, ce n’est pas diurne, ça.
La nuit alors, il aime ce monde. Ses vampires à chasser, ces loups à plumer et ces âmes à draguer. Parfois, il fait d’une pierre deux coups. Aussi, quotidiennement, il ingurgite quelques goutes de V-Juice, et plus particulièrement avant les traques, afin de se rendre plus fort, toujours plus fort.

manie, habitudes & goût.


— Mâche souvent du chewing-gum ;
— Regarde toujours tout ;
— Pour un amateur, est un bon œnologue ;
— Adore le fromage ;
— Tire au moins trois balles par jour ;
— Fait péter ses bulles de chewing-gum au moment le plus inopportuns possible ;
— Tient particulièrement bien l’alcool pour un gamin ;
— Ignore les limitations de vitesse ;
— Se promène toujours avec ses armes, à savoir un poignard et un flingue, tout deux enchantés par Mamie ;
— Peut se montrer particulièrement pervers ;
— A toujours du raisin chez lui ;
— Se lave le matin et le soir, après chaque séance de sport et chaque chasse, autant dire souvent ;
— Trouve les nains de jardins ridicules : comment a-t-on pu inventer ceci ? Pire, les commercialiser et les vendre ?! En conséquence, dès qu’il en voit un, il l’explose ;
— Ecoute de la musique toujours très fort, tant pis pour les voisins ;
— Sportif, doué dans les sports de combat et de tir, ainsi qu’en équitation ;
— Boit pas mal de café, de Red Bull et autres potions dynamisantes, il déborde donc d’énergie :
— Est linonophobe ;
— Utilise les enveloppes de la Deustch Bahn lorsqu'il doit envoyer un courrier à quelqu'un, excepté pour les missives sans importance. Le carré rouge avec les initiales vermeilles DB, ainsi que les annotations germaniques, font toujours un petit effet ;
— Est sodomite ;
— Connaît de nombreuses prières catholiques en latin, tout comme certaines maximes de cette langue ;
— A, tout de même, un fort accent français lorsqu’il parle –mal- anglais ;
— Bronze très rapidement ;



magie utilisée.


De par son père, Désiré a obtenu les dons de Sorciers. Cependant, ceux-ci sont très faibles, ne lui permettant que les pratiques les plus basiques et les plus élémentaires, dignes des élèves d’école primaire. Seule l’Alchimie est un domaine où il est compétant ; là, son savoir-faire s’étend à plusieurs décoctions, toutes destinées à la chasse et au renforcement de sa personne quant aux rencontres éventuelles la nuit. Aussi, les Baronnet apprennent dès la naissance à fermer leurs esprits aux assauts psychiques des Enfants de la Nuit, l’Occlumencie est donc l’une de ses meilleures compétence en sorcellerie. Malheureusement, son mode de vie lui a ôté toute sensibilité avec le monde des esprits, incapable d’invoquer quoi que ce soit, il est aussi imperméable aux Fantômes avec qui il ne peut communiquer. Véritablement amputé d’une part importante de la sorcellerie, peu sont au courant de ce handicap.

Mais, sa mère lui a donné des Dons de Mage. La Terre étant son élément, il peut s’en servir comme arme par plusieurs moyens, soit en l’appelant à lui, l’arrachant du sol ou des immeubles, soit en l’altérant afin de modifier le paysage à son avantage. La flore pourrait aussi, à force de pratique, devenir l’une de ses armes, mais Désiré n’est guère habitué à combattre aidé d’un géranium, préférant de loin la compagnie des 9MM. A ceci s’ajoute des connaissances en Herborisme que lui a octroyé l’écoute du sol.
Pour user de la magie de la Terre, Désiré n’emploie de bâton ou de gourdin, il n’est de ceux à porter chapeaux pointus et à parler le langage elfe, sa main gauche est emplie de bagues couvertes de runes qui, serrées les unes contre les autres, sont en contact avec suffisamment de métaux pour entrer en lien avec l’élément de la Terre. Si cela ne suffit pas, il peut se mettre pieds nus (sensation qu’il adore) et/ou porter de la terre à sa main gauche. Les bagues remplacent donc, entre guillemets, cette baguette servant de catalyseur mystique.

Quoi qu’il en soit, sa magie est définitivement Blanche, bien que tournée vers l’art de la guerre et de blesser jamais il ne heurtera la Nature. Au contraire, sa mission est de rétablir l’équilibre.

conviction.


D'un certain point de vue, Désiré n'a jamais eu de Révélation, il a toujours vécu dans le secret des êtres surnaturels, de tout ce qui se tramait dans l'ombre et avait une connaissance précise des sociétés qui régissaient ces mondes inconnus des humains lambdas. A vrai dire, il est lui aussi une certaine créature de la nuit, un être révélé puisqu'il est sorcier, buveur de V avant même que cela n'existe, alors la Grande Révélation a réuni ces deux mondes scindés dans lesquels ils vivaient. La nuit a envahi le jour et réciproquement, il est désormais dans son élément. Cependant, les institutions protégeant les CESS, les enquêtes sur les morts des vampires et toute cette mascarade l'ennuient au plus au point.

Sinon, d'un point de vue des espèces, il hait tout particulièrement les vampires et les lycanthropes. Les marqués sont pour lui d'excellents points faibles, facile à éliminer, mais intéressants qu'à la quatrième marque. Quant aux manipulateurs de magie, ceux oeuvrant pour l'équilibre de la nature, il ne leur fera rien, ceux usant de Magie Noire, Désiré les chassera. Enfin, les Métamorphes, il s'agit généralement de malédictions lancées par de sombres sorciers des siècles plus tôt, alors il ne les traque pas particulièrement, cependant effacer les erreurs d'un autre ne le dérange pas du tout !

signes particuliers.


Désiré possède plusieurs tatouages, essentiellement celui de la famille Baronnet qui orne son dos.
Le signe distinctif des Baronnet est en réalité quatre phrases permettant de définir le grade du chasseur.

La première phrase inscrite, Auribus teneo lupum (Je tiens le loup par les oreilles), se situe au niveau des premières vertèbres dorsales, quoi que depuis l’aube du Vingtième siècle, cela soit de plus en plus libre. Quoi qu’il en soit, Désiré a cette ligne d’écrite au niveau de la cinquième vertèbre, en partant du haut. Exprimant l’embarras, cette locution désigne que le chasseur a fait ses premiers pas et sait désormais chasser, avec un mentor seulement.
En deuxième, au dessus de cette phrase, écrite tout au sommet du dos, longeant les épaules, se trouve Actio personalis moritur cum persona (Une action liée à la personne meurt avec elle.). Théoriquement visible par tous, ce tatouage indique que le Baronnet est entré dans la cours des grands, qu’il sait désormais comment se débarrasser des sangsues. Ou, du moins, que son savoir, ses découvertes ou ses actes ont permis de désavantager les CESS.
En troisième, au niveau des lombaires, Désiré possède la marque du troisième grade des Baronnet : Etiam periere ruinæ (Les ruines même ont péri.). Cela signifie qu’il n’est plus un chasseur lambda, loin de là, qu’il a vaincu de gros gibiers, qu’il fait partie des glorieux chasseurs de sa génération.
Il lui manque cependant l’ultime marque, qu’il convoite naturellement, Per aspera ad astra (Par des sentiers ardus jusqu'aux étoiles. Ou encore : Dans l'adversité jusqu'aux étoiles.) qui indique que ce Baronnet s’est inscrit dans l’histoire par ses actes.

Il est à savoir que les grades dans la famille des Baronnet n’indiquent pas le niveau du chasseur mais l’aide que la personne a fourni dans la traque aux créatures impies. Ainsi, un politicien peut avoir un meilleur grade qu’un chasseur qui passe ses nuits à arpenter les sombres recoins afin de nettoyer la souillure de ce monde ; il lui suffit en effet, de par ses actes, d’agir contre les sociétés caïnites ou lupines afin de montrer sa puissance. En les acculant, les dispersant, les divisant, un homme peut faire bien plus de mal qu’un tueur.
C’est pourquoi le second grade Baronnet est une arme en lui-même. Ce tatouage, théoriquement visible par tous, sous-entend que son porteur est un bon combattant, et qu’il fait partie des Baronnet, cependant il existe une chance que le tatoué ne soit qu’un homme habile avec les mots ou les sciences, ou tout autre art, et soit donc une proie facile. Quitte ou double, est-ce du bluff ou non ?..

En plus de sa marque familiale, Désiré possède une quatrième ligne latine inscrite sur son corps, à l’intérieur de la cuisse gauche sont gravés à l’encre les mots suivants : Eritis sicut dii
(Vous serez comme des dieux.), phrase que le Serpent siffla à l’oreille d’Eve et d’Adam.

Le haut de son torse a quelques grains de beauté.
Des cicatrices ornent son corps ça et là, mais peu pour un chasseur de son acabit, on se demande bien pourquoi.

En dernier signe particulier, et non le moindre, demeure son éternelle jeunesse. Dès qu’il en a le besoin viscéral, Désiré doit avaler une lapée de son élixir de jouvence. Cependant, cet aspect d’éphèbe de quarante n’est sans coût, sa santé est détraquée, le sang coule régulièrement en jets bileux par sa bouche ou son nez. Ou les deux. Tandis que sa mémoire, elle, est anéantie.




III. That thing I want to tell you
personnage inventé/scénarii/prédéfini ? Inventé pseudonyme. Kupo âge. 21 ans code du règlement. Il a disparu avis général à propos du forum. Bof. avatar utilisé. Lucas Bernardini



Dernière édition par Désiré Baronnet le 19/1/2013, 00:38, édité 6 fois
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 02:47

II. A true story
histoire.




L’on connait tous des gens, on en rencontre chaque jour. Des passants, des vendeurs, des personnes à la télé ou à la radio. Parfois on leur parle, parfois ils nous parlent, on oublie ce qu’on leur dit, ou on le répète régulièrement, des fois des mots nous marquent à vie. Les rencontres que nous faisons, toutes, nous façonnent. Certaines permettent, à l’instar des mains d’un potier, de nous embellir, de devenir plus grand, plus fort ou plus doué, d’autres nous brisent, nous anéantissent. Il arrive aussi que nous soyons ces mêmes mains qui sculptent l’argile perpétuellement malléable d’une psychée, et en sculptant, nous nous sculptons. Ainsi, il est possible de retracer une vie à travers ses rencontres, naturellement cela ne sera complet, mais cela permet de voir l’impact de l’entourage sur une telle personne, tout comme le souvenir qu’il en garde.


----------------


Alcibiade – Papa

1966 - 1984 (1987)


Pour lui, sa relation avec Désiré commença en Juin 1966 lorsque son épouse déclara qu’elle était enceinte, enfin enceinte. La seule chose qu’il rétorqua fut qu’il espérait que ce soit un garçon grandissant dans son ventre afin que le nom perdure. Car il ne s’agissait là que de son unique ambition : faire garder au fil des siècles le nom Baronnet dans l’Histoire de la Chasse. En réalité, il n’aimait pas son épouse, l’ayant marié uniquement par intérêt et à une époque où ses sentiments incertains l’avaient égaré. Il avait cru l’aimer, en réalité sa femme n’était autre qu’une partenaire de traque, une excellente partenaire de traque, encore eut-il fallu qu’Alcibiade chassasse.
Depuis l’annonce de la grossesse, Alcibiade devint distant avec son épouse, non pas jusqu’à la délaisser, ses vœux le lui interdisait mais, du moins, s’ils partageaient le même toit, cela fut la dernière chose qu’ils partagèrent. Et lorsque Désiré naquit, Alcibiade décida de changer de chambre, s’éloignant du corps de son épouse.

Auparavant, chaque mois ils essayaient d’enfanter, sans succès. Chaque mois, le devoir conjugal faisait trembler la maison. Un jour, un médecin déclara que la semence du mari s’avérait très faible et que les chances d’avoir un jour une descendance s’amincissaient de jour en jour, et encore... A condition de s’aimer suffisamment, déclara-t-il.
Il avait un enfant désormais, un garçon, nul besoin de s’aimer maintenant.
La corvée, car c’est ce que le patriarche ressentait, n’avait plus lieu d’être. Il ne restait plus qu’à faire grandir et fortifier l’enfant, l’éduquer afin qu’il devienne un parfait Baronnet, mais il avait cette marque dans les veines, pensa-t-il, alors le travail serait aisé.

Malheureusement pour lui, Alcibiade s’éprit de sa progéniture, il l’aima et voulu le protéger autant qu’il le pouvait, à condition que celui-ci devienne un parfait chasseur, ou quelqu’un a l’éducation suffisante pour se dresser contre les Ténèbres et agir dans l’ombre de celle-ci.
C’est lui qui décida que le Père Noël n’existerait jamais, que les petites souris qui passaient sous les oreillers des enfants qui perdaient leurs dents de lait n’étaient rien d’autres que les mains des parents qui, avides de préserver leurs progénitures encore un peu dans leurs entrailles, faisaient miroiter des illusions aux marmots. Chez Alcibiade, il n’y avait que la réalité, la dure mais implacable réalité. Jamais son fils ne tomberait des nus devant la fin de mirages ourlés par ses géniteurs, le jeune père qu’il était s’en défendait ! Il ne voulait d’un gamin mielleux, non, lui, il élèverait un guerrier en son sein ! Mais il devait aussi le rendre parfait sur tout les points, l’élever au dessus de cette campagne dans laquelle il grandissait, Alcibiade voulait lui inculquer un maximum de savoir, de connaissance, de noblesse. Il devait être au dessus des autres car il portait son nom. Ainsi à quatre ans, Désiré fut inscrit à des cours de solfège, de natation et d’équitation. A cinq ans, l’enfant savait déjà lire et écrire suite aux cours d’un précepteur à domicile, commençait ses gammes au piano et découvrit les joies du combat suite à des séances de Judo. Malgré sa jeunesse, le petit bonhomme possédait un emploi du temps de ministre. Aussi, il commença à lire des contes et légendes triés par les soins de son père.

Une chose cependant énervait Alcibiade : son fils s’avérait être un trouillard. Souvent, il faisait des cauchemars la nuit, des angoisses nocturnes. Nul ne savait pourquoi. Un jour, Désiré décréta avoir un monstre sous son lit, un Croquemitaine dont il avait entendu parler à l’école –ah, ces péquenauds, qu’est-ce qu’ils ne pouvaient inventer ? – ou il ne savait quoi. Alcibiade ne sut quoi lui dire, quoi faire, pour palier à ces peurs, au contraire son éducation de chasseur ensevelie sous sa vie de bureaucrate revint. Plus que jamais il fut sévère avec lui, plus que jamais il l’engueula, rien y fit. Un jour où, à son habitude, Désiré pleurait dans son lit, croyant avoir vu le monstre, pour de vrai, Alcibiade se précipita vers sa chambre et, excédé, décida de mettre fin à ces stupides peurs. La chambre baignant dans la lueur d’une Lune presque pleine, les ombres qui se dessinaient sur le mur étaient vraiment immenses. S’il n’avait jamais couiné, Alcibiade aurait pu, ce soir-là uniquement, accepter cette frayeur. Là, c’en était trop. Il entendit le petit pas d’un rat, ce devait être cet animal qui, en passant sous le faisceau de disque lunaire, créa une peur panique dans l’esprit de l’enfant. Le sorcier marmonna quelques mots et fit apparaître le rongeur.

Exceptionnellement blanche, sa magie fut toujours acceptée de la Nature et donc de la faune. Pour Alcibiade, parler aux animaux, du moins communiquer avec, s’avérait facile. Dans cette campagne perdue, il était un gardien de la forêt, vivait en harmonie avec les plantes et les cerfs. Il ne pouvait supporter la ville, devait vivre reculer et en symbiose avec sa magie cherchant à préserver l’équilibre de la nature. Il ne tuait que lorsque cela avait un but, une utilité pour la sauvegarde dudit équilibre, jamais le sang ne coulait sans raison.

Le rat vint donc face au sorcier et le fixa, confiant. Alcibiade le saisit par la queue et le lança contre la paroi, pile au dessus du lit de son fils. En même temps, de son autre main, il lança un couteau qui se planta dans la chair du pauvre animal, le clouant au mur en un couinement désespéré.
De ce jour-là, la peur de Désiré fut vaincue.
Lorsqu’il eut huit ans, Alcibiade décida de lui avouer la vérité, de lui expliquer que la nuit des monstres rôdaient. De vrais monstres. Il n’eut pas peur. Jamais Alcibiade ne fut aussi fier de son enfant. Jamais.

Alors qu’il entrait dans l’adolescence, Désiré s’éloigna peu à peu de lui, oubliant les sports auxquels son père l’avait inscrit, délaissant son entraînement physique, ne mettant plus les pieds à ses cours de musique et d’art. Il se mit à fumer. Il n’avait que douze ans, Alcibiade le menaça. Désiré n’était idiot, il se savait vivre dans l’opulence, avec toutes les chances possibles au monde ; il se savait privilégié. Et puis, le jeune homme avait dans sa tête les histoires racontées par son père, sans compter la magie coulant dans ses veines, alors quand Alcibiade menaça de l’envoyer loin, le petit garçon ne broncha. Devinant que la période de la sévérité commençait enfin, le père devint un tyran, ses ordres fusaient, intransigeant, il dressé plus qu’éduquait son fils. Mais en le voyant grandir, Alcibiade sut qu’il avait fait le bon choix.

Lorsque, âgé de dix-huit ans, Désiré s’en alla, le père fut anéanti. L’amour qu’il éprouvait envers son enfant le força à admettre qu’il allait le manquer, lui le parfait chasseur qui avait déjà atteint son deuxième grade. Désiré s’en alla chez sa grand-mère, la mère d’Alcibiade, afin d’entamer ses études à Paris, des études de Pharmacie afin de devenir chercheur plus tard. A travers sa propre mère, Alcibiade continua d’influencer son fils, jusqu’à l’âge de ses vingt-et-un ans où il décida d’abandonner ses études, se consacrant uniquement à la Traque.

De là, plus jamais il n’entendit parler de Désiré Baronnet, si ce n’est par quelques lettres éparses et exploits relatés par d’autres chasseurs.

Trinidad – Maman

1966 - 1984 (1987)



On l’appelait la Destructrice, celle qui œuvrait contre les forces obscures en les mettant à la lumière du jour. Mage de la Terre, sa méthode s’avérait simple et diaboliquement efficace : en pleine journée, elle brisait les nids des vampires afin de les exposer à la lueur de l’astre diurne durant leur sommeil. Elle voyageait beaucoup afin de surprendre le plus de créatures impies avec cette méthode, ceux de sa région, ou de France, connaissant l'Inquisitrice Trinidad de nom.
Elle aimait les entendre cramer face aux rayons ardents du Soleil, nul plaisir ne la comblait plus.

Et elle tomba enceinte, dû s’occuper de son enfant et abandonner cette activité ludique.
Désiré naquit avec un père omniprésent dans sa vie et sa rigueur tandis que dans celle de Trinidad, il n’y avait nul époux. Fine psychologue, elle comprit aisément qu’il fallait s’imposer et communiquer, faire comme un couple normal en soit. De plus, l’espagnole avait les mêmes desseins que son époux : faire de son enfant le meilleur chasseur qu’ait porté la Terre. Seulement, Alcibiade s’accapara rapidement le monopole de l’éducation de l’enfant. C’est lui qui inscrivit Désiré aux cours de sports, c’est lui qui le forma à la chasse, lui qui lui montra la présence des vampires dans ce monde.
Cependant, Trinidad avait quelque chose que lui ne possédait : le Don de Mage ainsi que la Clairvoyance. Seule elle pouvait lui apprendre à maîtriser la Terre autour de lui, et c’est ce qu’elle fit. Dès qu’il fut en âge de comprendre la parole, la jeune femme commença à faire découvrir à son enfant la magie, le monde. Dès lors, elle cru découvrir son fils, comme si c’était la première fois qu’elle le voyait, qu’elle lui parlait.

Devant ses yeux émerveillés, Trinidad fit éclore un monde nouveau à travers ce regard qu’il avait. Il vit alors, comme un Mage voit, le monde, sa terre et son ciel, sa vie et sa faune, très jeune il eut ainsi une conscience de son environnement, une perception de ce qui l’entourait, une vision toujours très aiguisée. Cependant, le petit garçon ne montrait guère de don, de capacité innée à maîtriser la magie ; tout au mieux il était un mage lambda. Ce détail énerva sa mère qui ne jurait que par l’excellence et la perfection, indirectement elle montra sa déception à son fils afin qu’il persévère. Touché par la mine affligée de sa mère, le petit Baronnet tenta du mieux qu’il pu de lui tirer un sourire, de l’entendre dire « C’est bien » et non « Tu peux faire mieux ». Jamais elle ne prononça ces mots.

On la prenait souvent pour une femme laxiste, absente avec son enfant tant elle semblait cloîtrée dans ses affaires ; toujours sur Paris, Madrid, Barcelone ou d’autres gigantesques cités qu’elle arpentait en tailleur hors de prix, Trinidad se montrait pourtant impliquée dans la vie de son enfant. Dès qu’elle partait quelques temps, plus de trois jours, elle donnait à sa progéniture des exercices dans le domaines de la Magie impitoyables, d’une difficulté inouïe pour un jeune garçon. Quand le petit bonhomme arrivait à effectuer ses devoirs correctement, c’est à peine si sa mère souriait, cependant lorsqu’il n’arrivait à les faire à temps, et au vue des demandes de Trinidad, cela arrivait régulièrement, elle punissait son fils de manière plutôt originale. C’est elle qui lui ordonnait de faire des pompes, des mètres de course, des longueurs, alors qu'il n'avait encore dix ans. Et si elle n’était là, elle utilisait des sorts pour être reliée à son fils ; avant l’invention des WebCam, elle usait de vasques emplies d’eau comme miroir vers une distance éloignée. Malgré son absence physique, dans le quotidien de Désiré, sa mère était toujours là.
Elle ne voulait être de celle qui console ou vers qui on se tourne lorsque l’on n’est pas bien, du moins, c’est ce qui lui semblait. Si elle n’était froide avec son enfant, elle gardait tout de même une certaine distance, comme si l’attachement était le plus grand risque de sa vie, après tout, si on lui avait ouvert le ventre en deux pour extirper son gosse, ce n’était pour qu’elle le garde collé à elle, non ?

Entré dans l’adolescence, Désiré et elle ne parlaient plus que de magie, d’élixirs et de grimoires, parfois de monstres nocturnes et de la probabilité qu’il y en ait dans ce trou perdu de la Dordogne. Sur ce point-là, Alcibiade et elle étaient d’accord, ils avaient fait le ménage et personne ne risquerait de s’aventurer dans cette campagne, excepté les plus fous ou ceux qui n’avaient pas été mis au courant de la présence des Baronnet. Nulle Meute, nul rassemblement de vampires à des kilomètres, seuls des solitaires et des cabots vivaient dans des ermitages, cherchant uniquement à se faire le plus discret possible. C’est alors que l’enfant fut triste, cherchant à avoir une première proie.
Plus tard, il en trouvera une.

Mais la remise en question qui le hanta, pour la résoudre se fut vers sa mère qu’il se tourna. On l’avait élevé comme un chasseur et cela ne lui permettait que d’être le meilleur en EPS et en Histoire (bien que, grâce au martellement éducatif de son père, il brillait aussi dans les autres domaines, de manière moins spontanée et, surtout, sans laisser un si grand écart avec les autres enfants de la classe), à travers cette question qui le tourmentait, toutes les autres émergèrent. La solitude de la campagne, la religion, les vaches que l’on tue pour se nourrir alors qu’il devait être respectueux de la nature et ne tuer que les créatures des Ténèbres, la chasse au Gaspi qui battait son plein.
Désiré et elle se promenaient en forêt, de manière éducative de façon à s’imprégner encore un peu plus de la Terre, quand au détour d’une conversation sur le l’herborisme Désiré osa arrêter le cours. Quand son flux de question arriva, Trinidad fut désarçonnée ; jamais elle n’avait imaginait que son enfant se tournerait vers elle et, pire, jamais elle n’aurait imaginé sentir cette sensation au fond d’elle. Emue, touchée, heureuse, plus tard dans la soirée Trinidad repensa à sa vie, à sa relation avec son enfant et imagina avoir raté sur toute la ligne. Elle n’avait été mère mais coach, cependant si son fils s’était tourné vers elle, cela signifiait que le lien mère-fils était bel et bien présent.
Perdue dans ses propres émotions et ressentiments, l’espagnole chercha à se rapprocher un peu plus de son fils, de rattraper le temps perdu, d’avoir une photo d’elle et lui sur le cadre de la cheminée. Mais il s’éloignait un peu, l’adolescent commençait à avoir des ailes -déjà !- et montrait bien qu’il n’avait qu’une hâte : sortir du nid et s’envoler.

Et lorsque cela fut fait, il se retrouva chez la propre mère de Trinidad. De là, beaucoup de choses changèrent. Premièrement, elle ne pouvait plus le museler à sa manière, lui imposant de rigoureux entraînement, et secondement, Trinidad était le seul lien entre Alcibiade et Désiré. Ainsi, lorsque le jeune fils s’en alla faire ses études, elle redécouvrit son mari ; sans pour autant l’aimer à nouveau, ou pour la première fois, une complicité nouvelle naquit entre eux, complicité qui perdura à travers le souvenir d’un enfant qui ne revint jamais, suivant uniquement les ordres de la Guilde et de l’Inquisition à travers d’indirects ordres.

Louis – Lui

1973 - 1982


Louis ne rencontra que tardivement Désiré, contrairement aux deux précédents. Et tout deux ne se voyaient que peu, une fois par an à dire vrai.
Les deux garçons naquirent la même année, à quelques mois près, vivaient dans la même opulence, à quelques deniers, et y demeuraient autant cloîtré.

C’est en 1973 qu’ils se virent pour la première fois, lors d’un rituel qui devint alors annuel. En septembre, alors que les vendanges s’entamaient, Alcibiade Baronnet s’en allait personnellement à St-Emilion et discutait alors avec l’un des viticulteurs local, le propriétaire du meilleur domaine selon lui, et celui au prix le plus excessif, et entrait dans de longues heures de marchandages et de papotages afin de réserver les meilleurs cépages de l’année jusqu’aux meilleurs raisins. Cet homme avait un enfant du même âge que Désiré : Louis.
Ainsi, durant leurs longues discussions autour d’un verre sur les terres encore ensoleillées de l’Aquitaine, les adultes laissaient les enfants s’amuser ensemble.
Pour ainsi dire, Louis comme Désiré avait cette seule occasion dans l’année de pouvoir jouer avec quelqu’un d’autre, de la même caste sociale, l’entourage de leur âge s’avérant plus campagnard, plus pauvre. Sans cynisme ni manière hautaine, ils s’étaient, de part leurs richesses et leurs rayonnement naturellement dorés, mis dans une position de ségrégation volontaire, se faisant rejeter naturellement de leurs classes, de leurs camarades, sans qu’ils puissent agir et sans qu’ils ne cherchent à s’y opposer.

Alors, ensemble, un jour par an, ils s’enfuyaient dans les vignes et devenaient de véritables enfants, ils jouaient à Chat-Perché ou au Loup, se lançaient des balles et s’écorchaient les genoux en tombant sur la caillasse. Ils riaient, s’épuisaient mais gardaient toujours le sourire. Rapidement, Louis, qui perdaient toujours aux jeux car il était bien moins sportif que son camarade, décida de montrer que lui aussi savait faire quelque chose. Il voulait parader, lui l’éternel perdant, pour se mettre à égalité avec son pote. Il l’amenait alors loin du domaine, perdant Désiré dans le dédale de tranchées de vignes et trouvait toujours les meilleurs grains de raisin de la région. En cette fin septembre, les fruits se gorgeaient de Soleil et semblaient vouloir exploser tant ils étaient emplis de sucre. Ceux qui étaient aussi gros que des melons, Louis les prenaient dans ses doigts plein de terre et les mettaient dans la bouche du petit garçon, le défiant d’en trouver un encore plus meilleur.

Année après année, les jeux changèrent, jamais ils ne s’orientèrent vers la violence, Louis ne sut pourquoi mais, intérieurement, félicita son camarade de ne pas vouloir l’écraser physiquement car, en voyant l’évolution musculaire du jeune garçon toujours plus grand et plus fort, il savait qu’il n’avait aucune chance. Pourtant, chaque fois, Louis emmenait Désiré loin des yeux des deux pères afin de lui faire goûter les meilleurs grains de raisin, un larcin adulé chaque fois. Dès qu’il savait que les Baronnet arrivaient, le petit garçon commençait à arpenter le domaine, scrutant chaque grappe afin de parader devant Désiré, chaque fois il voulait que l’extase sensorielle soit encore plus meilleure.

A ses douze ans, Louis décréta qu’il en avait marre de ne voir Désiré qu’une fois par an, ainsi il décida de l’inviter pour les vacances de Février, la période où il faisait froid et où le gel endormait la cité. Ce fut une nappe de neige qui drapa les toits de la cité libournaise, un condensé de blancheur et de pureté qui apporta joie et activité au duo de gamin qui, comme pour conclure l’enfance et entrer dans l’adolescence, passèrent leur temps libre à faire batailles de boules de neige et constructions de bonhommes blancs. Parfois ils glissaient sur une luge en s'esclaffant et s’épuisant. Les doigts engourdis de froid, le corps épuisé par l’activité en extérieur, ils se réfugièrent, autonomes, dans un salon de thé où ils se délectèrent d’un chocolat chaud.
Comme à chaque fois, Louis entraîna son camarade dans son domaine, lui faisant découvrir la magie du givre sur les vignes, le bombardant de sphères de neige à travers la muraille d’arbustes, en bref, ils passèrent les meilleures vacances de leur vie.
L’an d’après, quand la neige vint à tomber, Louis eut la sensation amère de se trouver trop mature pour jouer avec, seul avec lui-même, il n’arriva point à s’amuser à façonner un être de neige, le lait chaud lui sembla insipide et le froid bien trop mordant.
Seuls les souvenirs de Désiré et lui réchauffaient son âme froissée par ce surplus de sérieux, il était enfin grand et ne désirait l’être.

Il faut savoir que chaque année, au moment où Louis donnait quelques grains de raisin sirupeux à Désiré, il attendait en retour quelques merveilles gustatives. Aussi, d’abord enfantin, puis ourlé d’une saveur rituelle, le geste demeura le même. Véritable offrande, Louis mettait le grain de raisin entre les lèvres du petit garçon et poussait le globe blanc ou noir du bout de son doigt. Très souvent, les lippes effleuraient le bout de l’ultime phalange et, alors, la transpiration et la poussière se déposaient dans le creux de la bouche en une légère et infime touche, ajoutant une saveur iodée à ce breuvage. Inévitablement, cette pointe particulière marqua l’esprit de Louis qui l’associa au souvenir du jeune Baronnet et de ces après-midi.
Puis, peu à peu, de manière infinitésimale, chaque année, lorsque les grains de raisins s’échangeaient, le doigt s’enfonçait un tout petit plus dans la bouche, à peine, et mettait un peu plus de temps sur les lèvres, juste ce qu’il fallait. Une lenteur exacerbée pour que cet instant paraisse éternel et que le goût de l’autre soit plus prononcé.

Ils avaient réciproquement quinze ans, cela faisait presque dix ans qu’ils se voyaient une fois par an, parfois plus, la chaleur accablait tout le monde mais, eux, comme à leur habitude, faisaient les quatre coups à battre la campagne. Lorsqu’enfin arriva le moment où Louis trouva sa perle pourpre, ils étaient tout deux torses-nus, le Soleil dardant sur leurs peaux moites et légèrement poussiéreuses à force d’arpenter les sentiers de terre. Et quand le doigt poussa le grain de raisin, d’abord il ne quitta pas la bouche, tout comme les regards ne se quittèrent pas, pour enfin caresser l’arête du jeune homme.
Cette année-là, Désiré n’offrit aucun grain de raisin à ce qui était désormais son amant.

Quand le périgourdin s’en alla, Louis eut une boule dans le ventre qui le troubla au plus haut point, il ne savait de quoi il s’agissait, il voulait juste qu’il revienne. Or, il devait attendre un an. Ainsi, il commença à lui écrire, à lui expliquer qu’il ne savait ce qu’il n’avait fait, ni pourquoi, mais le jeune homme le remercia de s’être penché de cette manière afin de l’embrasser et d’avoir ainsi éclairé sa journée. En réponse à cela, il lu des missives de Désiré lui écrivant qu’il voulait revenir et s’échapper de nouveau dans les vignes, que ces moments avec lui furent toujours les plus attendus et les plus agréables mais que ce jour-là, il était lui aussi dans l’inconnu, autant d’un point de vue physique que mental.

Ils se virent de plus en plus régulièrement, cachant cette relation dans cet univers trop conservateur à leurs goûts.

Mais, le comportement de Louis et son refus successif d’avances féminines, mirent la puce à l’oreille à ses camarades de classe. On l’accusa de divergence sexuelle, le monde rural ne l’accepta et un soir on le tabassa. Relatant les faits à son petit copain, ce-dernier, furieux, arriva aussitôt dans la campagne de son amant afin d’assouvir sa vengeance.
Lorsque Louis entendit les os se briser sous les coups de Désiré, quand il vit le sang gicler, il comprit que quelque chose n’allait pas. Enfin, le visage de Désiré apparut, couvert de sang, une lueur inconnue dans ses yeux. Ce soir-là, entre le jet de bave écarlate et le coup de pied sur la cage thoracique de l’adolescent à terre, Louis eut peur. Quand il hurla à Désiré de s’arrêter, qu’ils avaient compris et que tout cela était bien trop, il fut paniqué. Car il ne s’arrêta pas. Il les vit morts, il s’imagina assister à leurs funérailles, malgré son plâtre et la douleur dans son corps, Louis s’interposa. Ce fut son corps, pris en étau entre une masse tremblotante et un poing furieux, qui arrêta à temps la machine infernale. Le jeune homme ne voulut savoir par quel reflex il ne se prit pas le coup qui ne lui était destiné, ni comment Désiré les avait mis Knock-out si vite.

Bien sûr, ils turent réciproquement, d’un accord tacite, ce soir-là, mais quelque chose avait changé. Désiré. Ce n’était plus le même, ou ce n’avait jamais été celui qui jouait dans les vignes, celui qui faisait des tours de magie raté ou qui se ventait de manger plus de fraises tagadas que lui.
Il s’éloigna de lui. Les lettres devinrent moins nombreuses, jusqu’à être absentes, les appels téléphoniques n’existèrent plus, ils se voyaient moins souvent. Finalement, lorsque l’heure du rendez-vous annuel sonna, Louis ne se présenta pas.


Olga – La parisienne

1989 - 1992


Elle avait entendu un coup de feu, elle en était certaine ! Ici, à Paris, cela était tellement rare que tout le monde le remarquait et que celui qui tirait devait être un tant soit peu con, sauf s’il était flic. Mais il n’y avait eu de sirènes avant la déflagration sonore et puis, soyons honnête, un flic est con.
Son propre révolver dans les mains, curieuse, la blonde à la peau pâle s’approcha du lieu du crime, naturellement attirée par les scènes d’action. C’était juste à côté, une centaine de mètres tout au plus, un coin perdu dans les tréfonds de ce dédale de macadam, Olga le savait, qu’elle trouverait la balle et le chaton qui jouait avec. Ses sens aux aguets, au détour d’un lampadaire grésillant, elle entendit un cri de douleur suivi d’un chapelet de jurons. Enfin elle trouva, face à face, un gamin et un vieux décrépi, la cinquantaine, une balle logée dans son épaule gauche. Ses yeux lançaient des éclairs de rage, il voulait détruire le mioche face à lui mais semblait en être incapable. Ses pupilles se dilatèrent et brillèrent d’une lueur surnaturelle, de noir elles devinrent or, son corps entier convulsa.

Il se transformait. L’autre se mit à rire, s’approcha de lui et donna un coup de crosse sur le crâne du vieillard. La force du coup fut inouïe, le loup qui s’était relevé mangea littéralement le sol. Le mioche regarda sa montre et indiqua qu’il restait cinq minutes avant que la prochaine balle ne sorte du revolver, une balle en argent. Il la vit alors, une lueur d’inquiétude traversa son regard, il n’avait capté sa présence, en même temps, elle était une chasseresse redoutée et douée, heureusement pour Olga qu’il ne la vit. Aussitôt, elle s’avança vers lui et annonça la couleur : un second coup et tout le quartier serait alerté, il devait faire plus attention s’il ne voulait se faire repérer. Son rire s’amplifia, un rire un peu fou, un peu dingue. Il ne la croyait et cela la désempara, quant à savoir ce qu’il était, elle ne le sut. Humaine, elle arriva cependant à déceler en lui une once de magie, l’habitude de la traque, mais cela s’arrêta là.
A son tour, elle mit en joue le loup-garou avant de lui annoncer qu’elle l’amènerait dans un endroit tranquille afin de le descendre, une once de rage parcourut le visage du second chasseur et, en même temps, le sol sembla trembler. Olga prit ça pour une hallucination. Alors qu’elle s’approchait du loup blessé pour voir jusqu’où ses faiblesses le paralysaient, un grondement lointain retentit, puis un second et encore un troisième. Alors la balle fusa et les cieux s’emplirent de mille couleurs. C’était le 14 Juillet.
Quelle idiote !

Deux semaines plus tard, alors qu’elle chassait un vampire suivi depuis presqu’un mois, elle entendit des bruits de combat et vit ce gamin en prise avec sa proie. Il avait plus de cent ans et arrivait à mener le combat alors que lui, lui ce mioche, n’avait même pas vingt ans ! Sa célérité et sa force étaient bien trop grandes pour qu’il soit humain, il paraît des coups, les encaissant avec une difficulté presque anodine en comparaison à la force du vampire face à lui, en esquivait d’autres malgré la vélocité de l’immortel face à lui, tout cela n’était normal. Elle-même n’aurait pas pu tenir aussi bien dans un duel aussi direct et lui s’en sortait sans trop prendre de coups !
Enfin il se fit mordre, comme si cela n’allait jamais arriver. Olga pensa un bref instant que le vampire avait feint durant tout l’affrontement mais, en voyant avec quelle hâte il voulait en finir, elle comprit que c’était pour lui son unique chance d’en sortir vivant. Elle intervint et tira sur la créature non-morte.
Il ne la remercia pas, pris juste du sang du cadavre pour l’appliquer sur ses propres blessures et s’en alla, décrétant que comme elle l’avait tué, elle devait faire le ménage.

Régulièrement, elle le recroisa, parfois sur ses propres chasses, parfois au détour d’une promenade nocturne. Désinvolte, hautain et terriblement fort.
Désiré lui expliqua qu’il venait de déménager, qu’il avait changé de quartier, et donc qu’il devait être sur son territoire, à elle, qui était infesté de vampires. Ils s’allièrent vue que leurs forces se complétaient : Olga était experte dans la récolte d’informations, elle en savait bien plus sur la vie parisienne nocturne que lui, avait des dossiers sur les plus anciens vampires de Paname et sur la meute locale. Elle savait tout. Et lui, nuit après nuit, prenait les noms et les rayait, signe qu’il les avait tué. Implacablement, car il était une véritable machine à tuer, un saigneur de guerre.

Un peu apeurée par son partenaire de chasse dont elle ne savait que peu de choses au final, Olga décida de le suivre, de voir comment il s’y prenait, comment il vivait. Elle n’y comprit rien, la pauvre. La plupart du temps, le jour Désiré dormait ou s’entraînait, la nuit cependant, il arpentait les bars ou les ruelles, décelant de la magie dans les êtres qu’ils croisaient, ou une libido à assouvir, parfois les deux. D’autres jours, il s’instruisait, pratiquait sa magie et créait des potions qu’il testait inévitablement sur son propre organisme. Cependant, Olga n’arrivait pas à vraiment saisir sa vie, il y avait énormément de flou, de passage à vide. Tout les jours il se levait tôt le matin, elle ne savait pourquoi, et se rendormait après, elle n’avait aussi aucune idée de comment il gagnait de l’argent, s’il avait un emploi stable, ou un emploi tout simplement.
Elle n’arrivait qu’à comprendre que deux choses : Désiré était insaisissable sur sa vie privée et s’avérait profondément instable. Il s’engueulait souvent avec des gens, elle ne savait qui, et juste après il partait furieux, lui téléphonait, et allait baiser, tuer, ou les deux à la fois.

Une fois, elle ne le vit de l’été, s’imaginant qu’il ne reviendrait jamais.

Au bout de quelques mois, elle remarqua qu’il était accroc au sang de vampire, son élixir miracle qui le rendait si fort, à armes égales face aux sangsues, et lui octroyait une meilleure régénération, lui permettant de garder un corps vierge d’horribles cicatrices. Il en avait tout le temps besoin.
Un jour, en fouillant chez lui, elle vit des pots pour bébé, et quelques jours plus tard Désiré avoua avoir une certaine fascination pour ces desserts succulents. Il était vraiment bizarre.
Enfin, elle tenta de calmer sa prise de dope, au fond elle le considérait comme un ami, pensait-elle, au début cela fut une réussite. Quelque chose le poussait à écouter Olga, il se calmait, en prenait moins souvent, était plus prudent -ou pas- dans ses traques mais un jour il craqua. Un soir, il n’arrivait à contenir ses émotions alors, comme assez régulièrement, surtout car il venait d’essuyer un échec (lequel ?), il s’en alla assouvir sa rage par les poings sur une proie éventuelle. Du moins, c’est ce qu’il voulu.
Une intuition ordonna Olga de le suivre, car il allait se passer quelque chose, avec lui il se passait toujours quelque chose. Contre toute attente, il trouva en effet un vampire qui voulu bien de lui, ils passèrent tout deux la nuit ensemble et lorsque l’un montra les crocs, l’autre brandit une lame en argent. Trop tard, un piège s’était refermé sur l’intrépide Désiré à la vision floutée par le sevrage et la fureur. La chasseresse, présente dans les environs, entendu la panique de son partenaire et alla l’aider.
A son tour, elle fut prise au piège.

Et ce fut alors l’une de ses tragiques situations où sur les deux, un seul doit survivre. Désiré, empli d’une volonté inouïe, s’autoproclama seul survivant et justifia son propos de manières douteuses. On avait besoin de lui et, surtout, dans quelques temps il l’aurait oubliée, la réciproque s’avérant fausse.
Lorsqu’il fit volte-face et qu’Olga perdait une quantité abondante de sang, elle vit sur ses joues perler des larmes ; au seuil de la mort elle comprit enfin que Désiré l’appréciait, qu’il comptait sur elle et la considérait comme une amie. Avant que la Mort ne la fauche, elle revit ses éclats de rire, ces moments passés ensemble, ces souvenirs joyeux qui les liaient tout deux et qui s’ourlaient d’émotions étranges et puissantes. Au fond, sa jalousie quant à ses capacités de chasseur avait enterré le reste des qualités qu’Olga appréciait chez Désiré, elle le connaissait de manière aveugle et c’est débordant de regrets qu’elle succomba.


--------------



Car ce qu’il expliqua s’avéra vrai. Pour les personnes présentées ci-dessus, ces sculpteurs qui façonnèrent de manières directes et indirectes la psychée de Désiré, il ne se souvient d’aucun d’entre eux. Peut-être des noms, parfois, une saveur de déjà-vu, ou en voyant une photo quelques marasmes de souvenirs reviennent de manière sporadique. Quelques instants plus tard, à peine les yeux clos et les pensées tournées vers autre chose, sa mémoire enterre de nouveau l’être pourtant si proche de lui des années plus tôt.


--------------



William – L’Alchimiste

1983 - 1984


Là où il vivait, le calme était le maître-mot. Le silence régnait en roi, rien ne troublait la quiétude de la campagne limousine si ce n’est les meuglements des vaches éreintées par la non-activité quotidienne. A heures fixes, les tracteurs arpentaient les terres, rythmant ce monde coupé de toute civilisation. Ainsi, lorsqu’il arriva sur sa Vespa, après s’être perdu dans les méandres des routes du plateau des Millevaches, l’inconnu fut la cible de tous les regards des habitants du petit village. On le regarda s’arrêter, stationner sa mobylette et s’éloigner de la grand-rue principale. En tournant à un coin, il devint une ombre silencieuse parmi ce peuple de sédentaires retraités ou de plus jeunes au quotidien paisible. Ce fut l’anecdote du jour que l’on conta mille et une fois le soir, lors du bingo hebdomadaire.

Dans le silence, il sembla s’éteindre ; en réalité, ses yeux perdus flânaient et cherchaient un numéro en particulier, ou une odeur, un détail, un bruit. Quelque chose. Enfin, après quelques instants de recherche, il trouva la porte qu’il convoitait, porte sur laquelle il frappa. Peu après, l’intéressé arriva, saisit la poignée et tomba nez à nez avec un gamin à peine sorti de l’adolescence. Il le questionna sur son âge, sans aucune forme de politesse aucune, intérieurement il sourit. Mentant, l’habitant du village décréta qu’il avait trente-deux ans. L’autre se mit à rire et décréta qu’il avait menti.

William haussa un sourcil et réclama tout naturellement des preuves et là le gamin le désempara. Il eut une description de lui par une personne qu’il n’avait vue depuis plus de vingt-ans, des paroles qui le peignaient tel qu’il était aujourd’hui. Le marmot avait vu juste et sa couverture s’était étiolée en quelques instants. Cependant, il ferma la porte et rebroussa les talons. Changeant de pièce, il remarqua la silhouette de l’étranger à travers la fenêtre ; ce fut réciproque sans doute car, aussitôt, le verre vola en éclat, un courant d’air fit soulever les rideaux. Le jeune homme, voyant comme par hasard l’alchimiste, le salua de la main d’un air malicieux, enfantin, et le toisa du regard. Provoqué par ce mioche, William lui demanda ce qu’il voulait. Son élixir de jeunesse éternelle, naturellement. Pauvre enfant, l’aîné se mit à rire à son tour et, quelques instants plus tard, propulsa le gamin sur le trottoir d’en face avant de se retourner.

L’avertissement se montra clair. Enfin, il le pensa.

Quelques jours plus tard, la Vespa revint dans le petit village, de nouveau le même manège, il la gara et le conducteur alla voir l’alchimiste, toujours pour un refus net.

Mais, tel un travailleur stakhanoviste acharné, le jeune homme revenait encore et toujours. Jusqu’à ce que ce qu’il voulait, semblait-il, éclose : les murmures commençaient à se faire entendre, la rumeur allait se répandre...Qui était cet homme, cet ado, qui venait toujours et qui restait là, à la porte de William, cet habitant déjà bien bizarre, et qui repartait ? On se posa des questions autant sur le jeune que sur l’aîné ou que sur la raison de ce comportement, de cette porte éternellement close. Et un jour on lui posa la question. Qui ? Simone, peut-être, Jacqueline sans doute, à moins que ce soit Jean-Pierre. Il n’en avait que faire, la question avait belle et bien été posée et William ne pouvait en aucun cas répondre.
Comme prévu, le lendemain, le mioche tambourina à sa porte ; plus personne ne remarquait le vrombissement du cyclomoteur désormais, il était ancré dans le paysage. Cette fois-ci cependant, les voisins observaient tous la scène, allait-il encore une fois le refouler pour une raison inconnue ou l’inviterait-il enfin chez lui ? Voyant les rideaux s’agiter et cacher derrière la dentelle jaunie des acteurs invités malgré eux, l’alchimiste se força, afin de préserver sa couverture, en invitant le jeune homme chez lui.

Ainsi, Désiré gagna la première manche du jeu qui allait se tramer entre eux.

Entré, le jeune homme demanda la recette de l’élixir de jouvence, encore, et menaça William de révéler à tout le village son secret. Cela n’avait aucune valeur, en expliquant cela aux autochtones, le vieux sorcier partirait et plus jamais Désiré ne le verrait, il serait perdant sur toute la ligne mais il sembla que le jeune homme l’avait deviné. C’est pourquoi il expliqua qu’ici, on attendait n’importe quel secret, n’importe lequel ferait l’affaire. Quoi qu’il dise, on le croirait, mais William ne partirait pas pour ça, ce serait trop bête, il pouvait supporter quelques rumeurs anodines, n’est-ce pas ? Jusqu’à quel point ?
Et puis il reviendrait, toujours.

Alors, après avoir acculé le vieil alchimiste, Désiré changea sa proposition, lui demandant tout simplement d’être son élève. Forcé d’accepter, William vit son quotidien solitaire métamorphosé.

Ainsi, tout les week-ends, Désiré venait arpenter les rues de ce petit village limousin, découvrait la flore locale avec un autre regard et apprenait à améliorer ses savants mélanges. Etrangement, le jeune homme se montrait relativement doué avec les potions, non pas comme William l’avait été dans sa jeunesse, mais tout de même il arrivait à créer de puissants breuvages sans avoir de connaissances étendues dans le domaine de la chimie. Après tout, il avait étudié la magie depuis son plus jeune âge et grâce à ses dons de Mage de la Terre, il arrivait à déceler les propriétés des différents ingrédients qu’il mixait ensuite ; il ne faisait rien au hasard.
Mais souvent, et cela énervait au plus haut point le maître alchimiste, Désiré posait des questions sur le sempiternel élixir de jouvence. Il en avait besoin selon lui. Le jeune éphèbe désirait préserver son enveloppe charnelle des affres de l’âge sans aucune raison, comme si vieillir lui était impossible, jamais William n’avait vu pareille obstination. Il tenta de le décourager en expliquant que cette potion n’avait rien de bénéfique, que comme tout type de magie elle avait un coût, et non l’un des moindres, et qu’en plus elle n’offrait la vie éternelle, au contraire, généralement elle réduisait le temps de vie de manière unique pour chacun. Généralement, les détenteurs de cet élixir finissaient suicidés ou fou. Parfois les deux.

Sauf que Désiré semblait déjà avoir un grain.
Comme ces jours où il empestait le sang.

Par exemple, il y avait de nombreux domaines où William ne pouvait progresser ; incapable d’apprendre nouvelles langues, de s’améliorer physiquement ou encore d’autres blocages qui réduisaient sa capacité à devenir puissant, l’élixir fut pour lui un fardeau et non une bénédiction. Cependant, pour certains alchimistes, cela permit de gagner en notoriété et en force, de grands sorciers réussirent à dompter l’élixir afin d’optimiser leurs personnalités et leurs quotidiens. Car les effets vacillaient d’une personne à une autre.
C’est pour préserver l’équilibre de la Nature, déclara Désiré au détour d’un dialogue, la magie elle-même comprendra qu’il n’est doté de mauvaises intentions.

Malgré cela, William ne révéla jamais la formule de l’Elixir, pendant des mois il aida le jeune garçon à progresser mais dès qu’il le pouvait, il évitait le sujet.
Un jour, Désiré arriva alors que le vieux sorcier était en pleine crise de manque. Il avait besoin de sa potion, de sa dose quotidienne, sans quoi il allait mourir. Il en avait, naturellement, dans les stocks de son frigo cependant la crise l’avait frappé avec fougue et surprise, le prenant au dépourvu. Pâle, blafard même, c’est avec peine qu’il annonça à son élève qu’il n’y aurait de cours aujourd’hui à cause de son sésame à lui. Sans en boire régulièrement, la mort fauche tout détenteur de l’éternelle jeunesse. Telle était la seconde condition de cet élixir miracle, Désiré décela alors une troisième condition à la concoction de la potion, est-ce qu’un alchimiste peut indiquer comment créer l’élixir ou non ? William expliqua qu’au début il ne pouvait et que désormais il ne voulait.

Le jeune homme fit volte-face et s’en alla, plus jamais il ne le revit. Sans doute avait-il compris l’essence de la recette : le Secret s’avère l’ingrédient principal.


Sota – La musicienne

2005


Ses doigts pinçaient les cordes de sa harpe qui emplissait l’atmosphère d’une délicatesse et d’une doucereuse volupté ; sur son estrade en aparté, la harpiste observait tout, chaque être, chaque mouvement. Dès qu’un geste brusque apparaissait, une fausse note se glissait dans sa mélodie, avertissant l’hôte, lui indiquant qu’il ne fallait pas qu’il agisse de la sorte, puis reprenait le cours normal de sa douce mélopée. A chacune de ses fausses notes entendues, tous les invités tressautaient, espérant que ce verdict ne tombait à cause de leur égarement comportemental, d’une brutalité qui s’était échappée. Cependant, puisque la musique reprenait aussitôt son cours, ils comprenaient qu’ils n’étaient fautifs et la tranquillité paisible de ce lieu les détendait de nouveaux.
Ils étaient nombreux à venir ici, il s’agissait d’une cour où tout les Immortels se rassemblaient régulièrement pour des réceptions nocturnes presque quotidienne. Chaque soir, la musique berçait l’endroit et assurait une paix. Lorsque les notes cessaient, les Non-Morts retenaient leur absence de souffle et observait ce qu’il se passait ; une tête allait tomber, le sang souillerait le sol.

Ce soir-là, ses mains quittèrent sa harpe afin de se saisir de son katana posé juste à ses côtés. Dans une robe de son pays, la nippone délaissa son estrade et se faufila dans la foule ; tous entendait son battement de cœur irrégulier, perturbé, jusqu’à ce que sa marche s’arrête devant un intrus.
Il n’avait été invité, directement ou indirectement, sa présence n’était donc désirée, cependant une chose clochait : il respirait la magie, non la sorcellerie, la magie des Caïnites, de ses semblables. Une jeunesse illusoire le définissait, une force prodigieuse semblait couler dans ses veines mais elle ne percevait en aucun cas l’odeur d’un Vampire sur lui, ou pire, d’un Loup. Il semblait unique, indéfinissable, cela le rendait dangereux car Sota ne pouvait définir son camp ou son alignement. Et puis son esprit s’avéra impénétrable, littéralement, alors qu’il semblait avoir une vingtaine d’années, rares étaient les personnes à pouvoir résister à un tel assaut psychique à cet âge là.

Qui était-il ?
Qu’était-il ?

La jeune femme dégaina son sabre, l’assemblée frissonna. Le sang allait gicler. Mais l’intrus sourit, décréta qu’il n’avait aucune arme, aucun moyen de se défendre et qu’il était venu en ami.
Mieux.
Il cherchait refuge car seuls eux pouvaient le protéger. De qui, de quoi ? Nul ne le sut car la lame fendit l’air et menaça le jeune homme, se posant entre ses deux yeux. L’assemblée poussa un cri de stupeur étouffé à l’unisson, le pauvre garçon ne cilla. Il ne fit que hausser un sourcil et déposa son doigt sur le sabre. L’acier remua tandis que le plafond vibra, des volutes de poussière tombèrent du beffroi. S’il avait voulu être belligérant il n’aura agi ainsi et le laissa comprendre, l’inconnu n’était un sorcier de pacotille qui ne pouvait qu’invoquer un risible cercle de flammes. Il aurait pu tout détruire avant de venir, faire de sérieux dommages et ne jamais se montrer, non, il s’était pointé devant tout le monde, désarmé, réclamant asile malgré sa puissance apparente.

Les cordes de la harpe ne furent pincées de nouveau de la nuit, la japonaise et l’arrivant s’éclipsèrent dans l’ombre de la réception, à l’abri des murmures et des regards.
Un loup. Pas n’importe lequel, un ancien loup, un combattant, un expert des armes, des poings et de la métamorphose. Il semblait qu’il pouvait se transformer de jour. Fou. Selon lui, il venait de la lignée originelle et la consanguinité afin de préserver le pedigree avait aliéné l’énergumène. Il l’avait provoqué en allant dans ses pays lointain, à l’Est, décimant ses congénères afin de faire sortir des tanières reculées les plus anciens et les plus puissants lycanthropes de la Vieille Europe, évinçant les Ulfrics, assassinant les cabots, massacrant ces archaïques loups. En vain. Seul celui-là, le plus dangereux de tous car véritable Originel, avait échappé à ses pièges et avait failli le tuer lors d’un combat singulier avant qu’il ne s’enfuit, désormais Désiré courait d’Est en Ouest, cherchant refuge auprès de l’un des plus notables vampires de l’Europe, le Maître de la Ville de Paris.

Juste un mois. Le temps que ce chien traverse les pays et flaire sa trace à Paname, après il disparaîtrait. En échange, la gloire reviendrait au Maître et non à ce petit chasseur lambda qui vit plus gros que son ventre.
Le Maître accepta, le sang de Sota ne fit qu’un tour.

On leur donna un toit, car ils étaient deux, ainsi qu’une surveillance rapprochée. Aussi, afin de l’aider dans sa quête, des armes et des alliés lui furent fournis. Une seule personne principalement, autant une alliée qu’un lien entre le Nid et le chasseur, Sota. Elle avait pour ordre de rester près de lui souvent, tout le temps, d’apprendre à le connaître, de savoir s’il mentait ou non, d’anticiper ses mouvements et de le tuer au cas où il s’écarte de la démarche imposée.
Ainsi, tout deux attendaient le Loup à Paris, scrutaient les caméras de sécurité piratées, arpentaient les registres hôteliers, passaient leurs journées et leurs nuits à farfouiller une botte de foin à la recherche d’une aiguille. A la première pleine Lune, Sota pensa qu’il arriverait, qu’il se transformerait et qu’alors, enfin, elle le verrait et pourrait le pincer.
Rien.
Lassée, elle commença à abandonner sa traque, en dépit des ordres donnés, sachant que cela serait impossible, qu’il tomberait sur Désiré avant qu’ils ne le trouvent, et entreprit de sympathiser avec le chasseur. Dans le climat actuel, avoir un traqueur à ses côtés pour massacrer des loups s’avérait une excellente arme et c’est en pensant pouvoir le réutiliser plus tard qu’elle l’invita à boire un verre, finalement appuyée par son Maître.

La liqueur les détendit tout deux, rendus éternellement jeunes par des sceaux distincts enlisant le Temps, ils décompressèrent et se mirent même à rire, eux qui vivaient pourtant à couteaux tendus.
Au fil des jours, ils abandonnèrent peu à peu la traque de ce Loup dont elle ne savait rien si ce n’est une image mentale projetée par le jeune mage, mais suivant les ordres de l’Ancien Vampire, Sota restait avec le jeune homme. Dans une inactivité fourmillant de plus en plus de loisirs divers, une complicité naquit entre eux.
Remarquant cela, la voix de son Maître intervint en expliquant qu’il lui laissait plus de temps. Aussi, à sa marionnette il nuança son propos : elle devait rester proche de lui afin de l’utiliser plus tard, de le surveiller aussi car il avait des doutes.

Mais elle n’en avait pas. Son instinct ne l’avait jamais trompé, son intuition lui disait que tout irait bien, que tout allait pour le mieux, que la compagnie de Désiré était sans danger, au contraire.
Il advint que le loup de l’Est ne viendrait jamais, la protection rapprochée du chasseur s’amoindrit jusqu’à disparaître. Seule la japonaise restait à ses côtés, son sabre souvent délaissé. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait plus ri autant ! L’insouciance, la désinvolture et le côté provocateur du jeune homme lui plaisait, il l’a détendait, changeait son quotidien routinier et difficile, celui de surveillante, de Chienne de Garde. Elle, la Cerbère nippone, ne voulait plus ronger d’os et grogner, elle ne souhaitait plus que rire, s’amuser, oublier les difficultés de sa vie. La voix en elle lui rappela qu’elle devait se méfier. Elle se révolta, ayant pleinement confiance en cet homme un peu maladroit qui avait, grâce à une chance inouïe, botté les fesses de nombreux loups des Carpates.
Car il savait provoquer les situations à son avantage. Toujours. Il apportait la bonne humeur, la chance et tout allait pour le mieux. Toujours. Elle ne pouvait douter de lui, elle l’avait vu éventrer un membre de la Meute locale avec un tel soin que, malgré tout, sa maladresse si puérile et si... attachante était palliée par des dons de combattant redoutables.

Non, il n’y avait rien à craindre de Désiré. Ils étaient amis après tout, ce serait trahir une amitié, n’est-ce pas ?

Jusqu’à ce qu’elle se retrouve attachée à une chaise. Où ? Elle ne le savait pas. Il s’agissait d’une cave, ses sens aiguisés lui permettaient d’entendre la circulation parisienne ne cessant de trafiquer, et elle gisait au milieu d’un cercle. Ses mains comme ses pieds se trouvaient ligotés par des menottes en argent, la douleur l’avait réveillé.
L'éternelle jeune femme souhaita pousser un hurlement, un bâillon l'en empêcha, son cri resta prisonnier de sa bouche. Mais le mouvement qu'elle fit, le couinement étouffé qui émana de sa cavité buccale, permit à une autre personne de comprendre qu'elle était réveillée.

« Je suis derrière toi, déclara-t-il, sans doute tout aussi ligoté. J'ai réussi à me défaire de mon bâillon pour essayer de te réveiller, le poison qu'ils t'ont mis t'a endormi plus longtemps que moi. A force de boire mes propres potions, je dois être plus... »

Un hurlement strident coupa net sa parole. Il souffrait, quelque chose en lui semblait lui faire horriblement mal, mais quoi ? Il n'y avait personne d'autre, c'était un poison, un sort, quelque chose qu'elle ne sut identifier. Sota tenta d'utiliser sa magie occulte et sombre, cependant le cercle se mit à luire alors qu'elle tenter d'user de ses Dons. Aussitôt elle comprit, entre les liens qui entravaient pieds et mains et le cercle qui l'entourait, elle ne pouvait utiliser sa magie.
Et pendant ce temps-là, Désiré hurlait.
Mentalement, elle essaya de joindre son Vampire, cependant le sentiment de solitude qu'elle éprouvait indiquait que le jour battait son plein et qu'il devait dormir profondément.
Enfin son hurlement cessa.
Mais à son tour, la japonaise se mit à gémir dans l'obscurité. Quelque chose, comme des aiguilles dans ses veines, créait une douleur inouïe qu'elle n'avait jamais connue. Ses viscères s'écrasèrent sous la peine, naquit en elle un irrépressible besoin d'éjecter de la bile mais l'affliction fut telle que ses yeux se fermèrent, la laissant inconsciente une durée indéterminée.

En ouvrant les yeux une nouvelle fois, Sota tenta de communiquer avec Désiré, en vain. Ses muscles se crispèrent, tentant de l'effleurer, lui qui semblait juste à ses côtés, ses doigts engourdis ne purent que toucher le puissant noeud de corde menottant ses mains, ils étaient donc dos à dos et sa tête ne pouvait tourner, si ce n'est à cause des vertiges.

Et le jour continuait de battre son plein, l'esprit de son vampire demeurant toujours aussi nébuleux.
Peu après, Désiré émergea. Aussitôt, une nouvelle vague de souffrance s'empara de la nippone, ses cris étouffés résonnèrent dans la cave avant que cela ne cesse. Lorsque le silence s'empara enfin des lieux, le chasseur derrière elle prit la parole, de nouveau.

« J'ai réussi à mémoriser le chemin qu'ils ont emprunté pour venir jusqu'ici. Ils ont aussi déclaré que le Maître devait venir, les autres seuls ne passeraient pas. Je pense qu'il peut venir avec d'autres. Aussi, ils ont clairement dit que ce n'était qu'un avertissement, quand ils sont partis, ils ont pris la voiture. Il semble qu'on soit les seuls ici. Dès que tu peux, guide-le jusqu'à nous. »

Ce fut alors à son tour de geindre dans la pénombre. Malgré son cri qui troublait et déconcentrait Sota, elle essayait de démêler cette affaire ; s'agissait-il d'un piège ou non ? Désiré mentait-il, pourquoi l'aurait-il fait ? Il avait prouvé sa fidélité et était autant qu'elle prisonnier. Seuls ses tortionnaires auraient pu lui donner de fausses informations afin de tendre un véritable piège mais le chasseur avait vraiment entendu tout le monde entrer dans une voiture et partir. Et depuis le temps qu'ils traînaient ici, ils seraient venus les narguer. De plus, afin de créer un avertissement, faire ceci semblait plus que parfait, ils ne créaient d'hostilité, juste prévenaient.
Qui ?

Et puis elle entendit sa voix ; lointaine, floue, mais elle l'entendait. Lui. Le Maître.
Alors, grâce aux indications de Désiré, elle le guida, le prévenant qu'il y avait des risques.

Il vint alors avec une escorte, une dizaine de vampires et un marqué qui arrivait à manipuler la technologie contrairement à son archaïque entourage. En arrivant, ce dernier affirma qu'il n'y avait personne, son appareil ne décelait aucune trace de chaleur. Ils tentèrent d'entrer sans le Maître mais une magie les repoussa, alors il pénétra dans l'enceinte du bâtiment. Lui et sa suite qui, désormais, pouvait.
La douleur revint, d'abord sur Désiré, puis sur elle, la virulence de sa peine la fit hurler avec une force qui déchira son entrave, le hurlement à l'unisson des deux individus dû alerter les vampires à l'ouïe aiguisé. C'est ce que Sota espéra avant de sombrer une nouvelle fois dans l'inconnu.

Elle se sentit extrêmement faible lorsqu'elle se réveilla pour la énième fois. Et puis, pourquoi n'était-elle toujours pas libre ? Elle questionna Désiré mais, peu à peu, elle réalisa qu'il ne respirait plus. En tendant ses liens, la nippone sentit encore la corde qui retenait son ami, était-il mort ?
Sota tenta d'appeler son vampire, mais il n'y avait rien, un silence total. Alors elle sentit cette faiblesse encore plus forte engourdir tout son corps, puis une odeur lointaine de soufre et de poussière. Que s'était-il passé ?

Des pas vinrent jusqu'à elle, ils n'étaient donc pas seul, s'agissait-il véritablement d'un piège. Mais son odeur lui sembla connue, la léthargie l'empêcha cependant de l'identifier. Puis, il se mit face à elle, Désiré. Du sang couvrait son visage et ses mains, de la poussière aussi et quelques hématomes.

« Il faut que je m'assure que tu disparaisses afin que la mort du Maître soit confirmée. »

Elle hurla des insanités. Cette faiblesse, c'était donc son absence ?

« Lorsqu'il se sont pris l'explosion, une dizaine de vampires et son informaticien sont morts sur le coup. Entre la perte de l'un de ses Marqués, ta souffrance et la détonation, il a été très facile de le cueillir. D'autant plus qu'un Mage de la Terre s'amuse bien dans les décombres et les piles de gravas. Ah, et ces quelques élixirs m'ont aidé. Et ne t'en fais pas, on ne viendra pas pour toi, ni pour lui, pas tout de suite, il y a eu une explosion chez lui, moins puissante certes, mais juste de quoi faire diversion. Quant à Jasmin, il n'est plus sur Paris depuis trois jours. »

Seul un éternel regard demeurait sur son tueur, incapable de prononcer des mots. La vieillesse soudaine s'engouffrait dans son corps tandis que le lien magique qui l'unissait à un Non-Mort s'effritait peu à peu.
Il y a des jours, elle lui avait offert un collier, une pierre plus que précieuse de son pays, un talisman nommé Amaterasu, qui se mit à luire lorsque son dernier souffle quitta son gosier ; à travers cette magie elle lui fit percevoir sa propre folie, véritable miroir de son âme, Sota en tant que fantôme arriva à communiquer un éphémère instant avec son assassin et lui montra son visage le plus tordu par ses émotions excessives, par une aliénation qui le consumait peu à peu. Son esprit s'évapora alors, incapable de communiquer avec un homme à la magie rongée par sa propre noirceur, son âme cependant lia éternellement ce collier au corps de Désiré, si il ne pouvait la voir, elle le hanterait quand même pour les temps futurs.

Il s'en alla enfin alors que son coeur ne battait plus.


Dernière édition par Désiré Baronnet le 24/1/2013, 17:16, édité 18 fois
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 02:47





Jasmin – Le point d’orgue

1990 - De nos jours

(Les astérisques indiquent autant un changement de temps que de lieu)


Des flammes dansaient autour de lui, tout autour. Elles léchaient en un va-et-vient lascif les murs et le plancher, crépitaient doucereusement tandis que la vague de chaleur faisait virevolter les rideaux. Ils battaient comme si un vent s’engouffrait dans cette pièce à travers le petit hublot qui servait de fenêtre. De temps à autres, un craquement déchirait le ronronnement des vagues de rubis, on aurait dit qu’un monceau de bois s’était écrasé sur un récif masqué par ce voile pourpre.
Les flammes continuaient d’avancer, érodant centimètre par centimètre la plage dépourvue de lapées ardentes. Enfin elles arrivèrent au centre de la pièce, après avoir grimpé aux murs, rongeant les tentures et faisant pleuvoir une écume noirâtre, jusqu’à atteindre les murs où les mouettes se métamorphosaient en corbeaux de cendres.
Le petit chose au centre se mit à hurler, la tente translucide qui le protégeait de la tempête de fumée se vit engloutie par une morsure de flammes, en quelques instants il n’y eut plus rien. Les barreaux commencèrent à se faire dévorer par les dents infernales, il était seul sur son radeau, cerné par un océan écarlate.

La porte s’ouvrit, soudaine, une silhouette se dessina dans l’embrasure et s’avança, ignorant les flammes qui se dressaient face à lui. Il avait du sang sur le visage, sur les mains et sur les habits. Le berceau tangua, l’enfant failli se noyer dans les flammes mais les mains du jeune homme récupèrent in extremis le poupin. Il le blotti contre lui, récupéra autant d’affaires épargnées possibles et s’en alla. En dévalant les escaliers, on entendit un choc mat lointain, quelque chose s’effondrant. Il s’en alla, se dirigea vers la voiture, attacha le petit garçon et quitta l’allée pavillonnaire où les pompiers n’allaient tarder à arriver.

***

Papa était sorti ce soir, il sortait tout les soirs, et le petit homme se croyait sans surveillance, parfois il se croyait seul, abandonné. Généralement, Jasmin ne le remarquait mais souvent la nuit il se réveillait, des cauchemars où des flammes le hantaient. Il connaissait l’origine de tout cela, la nuit qui avait tué ses parents, des sorciers victimes d’un attentat par ils ne savaient qui encore, et quand il ouvrait les yeux et qu’il appelait, en hurlant et pleurant, Papa, seul l’écho de sa voix dans la demeure résonnait. C’est pourquoi il se croyait seul. Abandonné.
Car Papa vivait la nuit, il le lui avait expliqué.
Et il n’y avait rien à craindre ici, vraiment vraiment rien. Ca aussi, il le lui avait expliqué.
Il y a avait comme quelque chose d’apaisant dans l’air, un parfum qui chassait les mauvais rêves, les monstres de sous le lit, un petit truc, Jasmin ne savait de quoi il s’agissait mais à peine avait-il appelé son père que, déjà, il s’était calmé. Alors son pouce retourna dans sa bouche et il se rendormit le sourire aux lèvres.

Derrière la porte arriva alors une personne qu’il ne connaissait point et qui veillait sur son sommeil en attendant que le père revienne.

***

C’était juste après l’école, Jasmin rentrait chez lui près pour son cours quotidien de magie avec son père quand il apprit la nouvelle ; il avait ce regard étrange qu’il avait parfois, quand il était bizarre, pas normal. Généralement après il partait, mais ce n’était pas encore le soir, donc il ne partirait pas, il attendrait, ferait les cent pas, craquerait ses doigts, irait peut-être faire du sport, mais il ne sortirait pas encore.
Etrangement, il semblait calme, Jasmin en fut soulagé, il n’aimait voir son père tourmenté pour une raison inconnu. Aussi, il déclara qu’il n’y aurait de cours de magie ce soir, à la place il faudrait commencer à ranger la maison car, ce week-end à peine, ils partiraient rejoindre de la famille en Espagne pour quelques temps.
Et il ne voulait y aller car ils l’éduqueraient comme lui et il ne voulait qu’il termine comme son père, il se l’interdisait et l’avait déjà clairement expliqué aux personnes chez qui ils iraient.
Comme quoi ?
Un chasseur.

Désiré mit le reste de la semaine à expliquer à son fils la présence de créatures de la Nuit, le rôle de la Guilde dans la régulation de la population surnaturelle et tenta de calmer son enfant. Il y arriva, il avait déjà vu pire, le véritable enfer avait englouti sa chambre, ce n’étaient quelques vampires et changeurs de forme qui allaient le faire peur, n’est-ce pas ?

***

Ce jour-là, Jasmin rentra plus tôt de ses cours, celui juste avant midi ayant sauté suite à l’absence du professeur. Arrivé chez lui, il vit son père accroupi au pied d’un mur, tremblant, marmonnant des mots inaudibles d’où il se trouvait. Il venait de se lever, il était encore en pyjama et son café coulait dans la cuisine, embaumant la pièce d’une délicieuse odeur de torréfaction.
Aussitôt, le très jeune ado s’approcha de son père afin d’en apprendre plus. Il ne l’avait pas entendu tant il était concentré sur ses émotions. Il lui arrivait souvent ceci, un problème de débordement d’émotions comme ils l’avaient tout deux nommés, il ne perdait le contrôle mais tout devenait intense.

« Il s’est passé quoi, Papa ?
- Il s’est échappé, je ne sais pas comment, il s’est échappé. Et il a tué une jeune femme en fuyant, pour me narguer.
- Tu le retrouveras ce soir.
- Lui et toute sa putain de famille, je vais tous... »

Il s’arrêta, une quinte de toux s’empara de lui, il se leva immédiatement et se dirigea vers les toilettes d’où Jasmin l’entendit vomir. Discrètement, le jeune garçon regarda par l’entrebâillement de la chambre de son paternel afin d’y voir les dégâts. Il n’y en avait trop, juste du sang, des crises de saignements, encore.
La chasse d’eau tirée lui indiqua que son père sortait, il fit un pas en arrière et se dirigea vers sa propre chambre pour y déposer ses affaires.

« Tu as fini plus tôt aujourd’hui ? Ca s’est bien passé ?
- Oui oui.
- Tu veux manger maintenant, en même temps que moi, ou attendre un peu. Ca dépend de toi, si tu as faim ou non.
- Oh, j’vais manger maintenant alors mais j’vais me réchauffer un truc, t’inquiète pas.
- Ne me dis pas que je suis incapable de faire à manger ? »

Sa voix s’était mue, dure, tranchante, colérique. Désiré s’excusa du regard.

« Tu travailles cet après-midi ?
- Oui, bien sûr.
- Parfait alors. N’éteins pas le PC si tu l’utilises. »

***

« Non. Je refuse. Il ne prendra pas le même chemin que moi, il ne deviendra pas chasseur professionnel.
- Il le faut.
- Je le refuse.
- Tu n’as pas ton mot à dire là-dessus, il porte le nom Baronnet, il doit en porter la marque.
- D’abord, j’ai mon mot à dire. C’est mon fils, vous n’avez pas à interférer sur mes choix, surtout à ce propos. Ensuite, je veux qu’il fasse ce dont il ait envie de sa vie, et non qu’elle soit voué à la Traque. J’ai vu où cela m’a mené, je ne veux la même vie pour mon fils, entendu ?
- Il fera partie de la Guilde, quoi qu’il arrive.
- Je lui ai déjà appris quelques rudiments du combat, autant avec les armes qu’avec sa magie, mais rien ne le forcera, absolument rien.
- On lui présentera la Guilde, il comprendra qu’il faudra qu’il y entre.
- Vous êtes des ordures.
- La Marque le protègera plus que tu ne le penses.
- Je sais. Mais je jure qu’il ne dépassera pas le deuxième grade ! »

Les cris cessèrent. Jasmin avait écouté, espionné, car il n’aimait qu’on parle ainsi en son dos. Son père avait raison, il n’irait jamais dans la Guilde, devenir comme son Papa, même s’il l’aimait cela s’avérait impossible, insensé. Il s’éloigna, peu après les portes claquèrent, l’inconnu et étranger venait de quitter la demeure. Quelques instants plus tard, Désiré se pointa devant lui, expliquant qu’ils allaient déménager.

***

Il apprit pour cette monstruosité invoquée à Shrevport, neutralisée par pléthore de sorciers. Puis pour le sang contaminé offrant un délicieux cadeau empoisonné à ces créatures impies. Et enfin pour cette tempête qui avait soufflé la ville de manière scandaleuse.
Il s’y rendait dorénavant. Ils. Jasmin et son père.

Le père y allait suite aux ordres donnés de concert par la Guilde et l’Inquisition. Jasmin le suivait et continuerait ses études là-bas. Cependant, il était heureux de cette destination en particulier, il s’était enfin décidé : la Blanche-Confrérie serait un bel endroit pour s’émanciper en parallèle de l’université, sauf qu’il devrait cacher son père. Oh, il en profiterait pour le faire, il n’en doutait pas.
Et puis, à Shrevport, ils ne seraient plus père et fils aux yeux de la foule, mais frères.


----------------



De ces mains là, Désiré s'en souvenait cependant. Habiles dans leurs manières d'être, récente ou omniprésente dans sa vie ou son coeur, elles continuaient de le sculpter jour après jour. Jusqu'à ce qu'il les oublie à leur tour.



----------------









famille.


La famille Baronnet est une grande famille, très grande même. C’est du côté de son père qu’il a ce nom, et cette renommée familiale, vu qu’il est le descendant de la lignée principale.
Alcibiade est sorcier, spécialisé dans l’occlumencie, l’usage des armes à feu et le commerce de ces dernières dans un pays où le port d’arme est interdit. C’est un excellent combattant, mais c’est en vendeur hors pair qu’il a réussi à armer toute la Guilde en France jusqu’à certains pays d’Europe de l’Ouest. Autant dire que sa richesse est colossale.
Le frère de son père, l’oncle de Désiré donc, l’aîné de la famille, est un tireur d’élite, spécialiste dans l’élimination des Ulfrics et autres Maîtres des villes. Désormais à la retraite, lui et son frère sont les deux Baronnet du Conseil.
Quant à sa cousine, piètre chasseresse suite à sa situation éternellement assise dans un fauteuil roulant, est une juriste internationale qui a lutté, sous différents pseudonymes et toujours dans l’anonymat, contre les droits vampiriques et a été un facteur non négligeable pour l’interdiction au droit de vote des vampires dans certains pays. Aussi, elle adore récolter les richesses des Non-Morts dans d’infinis procès mettant en exergue la comptabilité douteuse de ces hommes-là.

Sa grand-mère, aux origines hellènes, est une grande enchanteresse spécialisée dans les armes à feu et les munitions à une époque où elles commençaient à se vulgariser.

Naturellement, il existe des dizaines d’autres membres de cette famille, plus ou moins proches, seuls les plus importants et les plus notables ont été cités.

Du côté de sa mère, Trinidad, ils décrètent provenir des derniers Inquisiteurs Espagnols. D’où le côté chasseur. Dès le 17ème siècle, ils s’émancipèrent peu à peu de l’Eglise qui s’émoussait quelque peu et construisirent un groupe séparé, inconnu du Clergé, aux dogmes de moins en moins pieux. En 1823, un mariage douteux fit entrer la magie dans les veines de cette Inquisition. Aujourd’hui, cette lignée s’est presque éteinte, il n’en reste qu’une poignée encore très vindicative en Europe et aux USA. Chaque membre devient Inquisiteur dès sa connaissance de l’Hérésie est suffisante et que la personne est capable de défier les forces de l’Ombre. Un Grand Inquisiteur est censé coordonner les différents Inquisiteurs, relier les informations et diriger ces Croisades contre l’Obscurité.
Le mariage entre les Baronnet et les Pajares permit à cette dernière de redonner un souffle à l’Inquisition en reliant plus ou moins officiellement la Guilde à ce groupe. Sa mère lui a ordonné, entre autres raisons, de se rendre à Shrevport afin d’y devenir le Grand Inquisiteur de l’Amérique.

Sa mère, désormais française, est donc une puissante mage de la Terre qui s’amusait à faire sortir les vampires en plein Soleil, détruisant les cryptes où ils dormaient. Assagie par la vieillesse et la maternité, elle fut l'une des personnes qui exposa au public européen les faiblesses des vampires et des loups-garou. Si la police a des balles en argent, c'est en partie elle qu'il faut remercier.
L’aîné de la fratrie est DJ à Ibiza, la capital du deal de V-Juice, et informateur pour la Guilde.
Le grand-oncle de Désiré est un historien reconnu et professeur à l’université de Barcelone, spécialiste dans l’Inquisition tandis que son frère est l'un des gardiens de la Bibliothèque du Vatican. Tout deux ont donc accès à des milliers d’informations historiques, parfois précieusement gardés par les Ordres.

Il est assez clair que, autant du côté maternel que paternel, ils se reproduisent tous comme des lapins et qu'on été relaté là que les figures majeures de l'arbre généalogique, les autres étant simplement caissier à Carrefour, par exemple.
Cependant, quant à ceux ne pouvant se reproduire, parce qu'ayant beau essayer la Nature refuse que cela fonctionne, ils arrivent tout de même à forcer le Destin afin d'avoir une descendance. Désiré, par exemple, récupéra un enfant-sorcier dernier survivant d'une famille attaquée pour une raison inconnue. Jasmin Baronnet demeure ainsi le dernier né d'une lignée des plus étranges et aux moeurs assez particulières. Pourtant, grâce à la préservation de son père, il s'en sort plutôt bien, à ce qu'il paraît.


Test RP


Drapée d’un vacarme musicale, la nuit baignait dans son encre céleste ; de plus en plus loin, pas après pas, les tonitruantes basses de la discothèque se répercutaient toujours plus faible dans le silence dominical. Seul le craquement des semelles sur le sol émiettait la quiétude de cette nuit tranquille.
Ils étaient deux, déambulant dans l’ombre de ces ruines encore dépouillées de toute inspection humaine, collés l’un à l’autre, mus par une tension électrique les reliant du regard. Ils s’éloignaient de tout, de la vie, des curieux, des autres. Perchée au sommet de son piédestal, seule la Lune auréolée d’ocre observaient les deux énergumènes. Unique spectatrice, dès que l’attention se portait vers elle, sa timidité la forçait à se cacher derrière des rideaux de nuages d’ébènes, bariolant les cieux de couleurs irréelles. Mais ce soir, où se trouvait la réalité ? Loin !
Un souffle balaya les alentours, Eole souleva des nuages de poussière et chatouilla les poutres couvertes d’échardes. Les habitants des égouts frissonnèrent à l’attente de cette brise chatouilleuse en souvenir de la tempête, un rat se précipita au loin, son instinct défaillant le faisait s’enfuir à la moindre fausse alerte, peu après un morceau de gravas quitta le sommet d’un amas de débris et roula sur quelques mètres. On aurait dit un coup de tonnerre, ce fut le seul bruit qui brisa le silence. A nouveau, une petite et douce rafale vint se glisser parmi les quelques âmes qui vivaient là. A son arrivée, elle bouscula les nuages et le Croissant Argenté qui brillait au sommet de cette scène pu faire baigner de sa splendide lueur les deux protagonistes.

Des cheveux roux vinrent se soulever tandis que les rayons nocturnes firent étinceler le sourire malicieux de la jeune femme. Son prétendant, lui, fit la moue. Front contre front, il lâcha sa main et s’éloigna, lui tournant le dos et marchant sur quelques mètres.

« On est tranquille ici. »

Il se retourna, elle acquiesça. Le jeune homme n’avait posé de question et n’avait donc attendu de réponse. Elle s’approcha de nouveau de lui, avec une vélocité féline et non humaine, caressa les arêtes mal rasées de son éphémère amant et huma son odeur. Ce fut à son tour de lui sourire. Ses doigts, bien plus habiles que laisserait deviner son apparence, retirèrent les mèches flamboyantes balafrant le visage de la demoiselle et vinrent les caler derrière son visage. Il pu ainsi la contempler, elle fit de même.
Elle était jeune et pâle, blanche comme la nuit, froide comme la pierre, mais un charme émanait de sa personne, comme souvent avec les êtres de son espèce. Ses yeux verts brillaient d’une joie non-feinte, l’agitation dans ses orbites trahissait sa fébrilité, elle ne pouvait plus attendre. Ses doigts se contractaient et se calmaient sous l’afflux sanguin et l’envie. Lui regarda ses seins, son décolleté plantureux et plongeant, en voyant la masse de chair il mima un sourire entendu. Elle, satisfaite de sa prestance et son corps, ne put se retenir et, sous l’excitation, ses dents acérées pointèrent. A la vue de ses crocs, le jeune homme eu un mouvement de recul rapidement enlisé. De ses lèvres pulpeuses, la vampire susurra un sifflement d’air doux afin de l’apaiser.

« Tu sais que c’est ma première fois, comme ça. »

Il lui offrit son regard le plus innocent, un peu perdu, comme celui d’un lapin pris dans les phares d’une voiture, le vrombissement du moteur en moins.

« Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te manger, lâcha-t-elle d’un air malicieux.
- Dommage. »

Sans vraiment savoir s’y prendre correctement, le jeune homme glissa sa main sous le bustier noir de son amante ; lotie dans le creux de ses reins, ses doigts forcèrent un tantinet afin de rapprocher le corps froid du sien. En réponse à cela, elle lui embrassa les lèvres, jouant de sa langue avec sa bouche.

« Tu es français, tu devrais savoir bien embrasser. »

Elle s’empara de ses deux bras, bloquant l’humain, et les plaqua contre un mur avant d’enfin pénétrer sa cavité buccale de son appendice humide. Lorsqu’enfin elle arrêta d’embrasser sa poupée de chair, elle lâcha son étreinte et enleva le tee-shirt du jeune homme. Alors, elle vit son tatouage, l’inscription qui ornait le haut de son dos et qu’elle n’arrivait à lire d’où elle se trouvait.

« Il y a marqué quoi ?
- C’est du latin, tu devrais traduire.
- J’ai le même âge que toi tu sais.
- Je te taquinais, tu es susceptible bourrée.
- Tu vas voir ce que je suis, bourrée. »

Elle ne connaissait donc pas le symbole des Baronnet, la pauvre enfant. Tout ce qu’elle faisait n’était que mirage, sa main effleurait la colonne vertébrale de son repas tandis que ses yeux s’injectaient de sang. Elle n’en pouvait plus, la pauvre, il n’y avait plus de True Blood et lui voulait découvrir de nouvelles sensations.
Désiré bloqua sa main, elle ne devait pénétrer sous son Jean. L’accélération de son flux sanguin ne devait être comprise, la sangsue continuerait à croire qu’il ne s’agissait que d’un jeu, un jeu sexuel. Il lui serra la main, comme s’il s’agissait d’un signe, alors elle planta ses crocs dans son cou. Le français eut un petit couinement de douleur, un gémissement de joie masochiste car, dans le fond, il aimait cette sensation, cette pénétration et cette faiblesse, autant que ce qu’elle signifiait dans le plan, dans la suite des choses.

Sa perception du monde extérieur s’était effacée car elle n’était que concentrée sur le goût cuivreux du sang dans sa bouche, Désiré le savait. Il attendit un peu, juste le temps que ses sens soient floutés à un paroxysme létal avant d’agir.
Avant de sortir une lame en argent cachée dans la poche de son Jean. Là où sa main n’avait eu le droit d’aller.
Avant d’émettre un spasme pseudo orgasmique et d’exprimer le désir d’avancer plus loin.
Avant de planter la lame dans son dos jusqu’à atteindre son cœur.

Ses yeux se révulsèrent, un jet de liquide écarlate quitta sa bouche pour cracher involontairement sur le corps partiellement nu de Désiré. La vampire porta ses mains à son torse, désemparée, ne faisant qu’étaler un peu de sang sur ses habits. Elle hurla, lança un regard noir au chasseur, mais il semblait si stoïque, si paisible, alors qu’elle n’était encore morte. Elle désira récupérer ce couteau qui n’avait atteint sa cible et le planter dans ce pathétique humain éphémère. Ses bras se levèrent et tentèrent d’aller derrière son dos, son mouvement se stoppa net. En roulant ses épaules, ses omoplates déplacèrent d’un micron la pointe du couteau qui s’enfonça un tantinet plus dans l’organisme malléable de la sangsue et l’acheva.

Fléchissant les genoux, Désiré récupéra sur le cadavre son arme qu’il lécha avidement. Enfin, une énergie enivrante parcourut son corps jusqu’à électriser tout son épiderme.
Quelques fioles remplies d’un sombre liquide plus tard, il enfila son tee-shirt et s’éloigna vers les basses de la ville qui n’avait cessé de mimer un pseudo rythme cardiaque. En venant, il pensait que les vampires infant de proches du Maître étaient des proies de qualité, c’était à peine si leur sang avait un bon goût... Au moins, comme avant, il n’avait de saveur synthétique, comme à l’ancien temps, enfin du V-Juice Authentique.



Dernière édition par Désiré Baronnet le 21/1/2013, 15:47, édité 7 fois
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 02:50

Bordeaux, ça pue.

Les tatouages...copiteurs, c'nous les mieux. Cool
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 02:54

Baronnet > Lannillooser
Et Bordeaux, c'est Swag (mais j'voulais changer avec une autre ville, tu as pas vu Bordeaux, hein What a Face )
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 03:07

vomit


yaya ==>
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 03:09

Les croquettes que je t'ai données n'étaient pas bonnes ? x_x
*caresse son chaton derrière l'oreille et lui gratouille le ventrou*
Ca va aller, ça va aller.
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 11:02

Re bienvenue donc ?
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 11:40

Julian J. Lannister a écrit:
Bordeaux, ça pue.
*se transforme et poursuit Gigi pour lui bouffer le derrière* (arf, le pire c'est qu'il serait capable d'aimer ça... xD) Je ne suis pas d'accord, c'est un EXCELLENT choix de ville ! dacc

Et sinon re bienvenue alors ^^
Bonne chance pour cette nouvelle fiche !
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 12:54

Re bienvenue parmi nous!
Euh sauf chose que j'ignore je ne vois pas pourquoi tu n'aurais pas le droit de refaire ta fiche directement Oo Veux-tu que je change ton pseudo? ^^
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 14:06

Merci tout l'monde.

Alek', en fait, c'parce qu'il fallait que je sois plus actif sous Raf', mais théoriquement ça devait être bon, juste que, bah, en éternel anxieux, j'demande l'ultime confirmation XD
Quoi qu'il en soit, j'veux bien que tu changes mon petit non ! :)
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime16/12/2012, 21:00

mais ouiiiiiiiiiiiiii
c'bon.

Et... Et... ME REFAIS PAS LE COUP DE RAPHOU cry
Ou alors tu me préviens avant, que je puisse m'y prendre à l'avance et suivre l'avancé pas à pas ! coucou
En tout cas hâte de voir ce que tu vas nous faire de ce cher Baronnet !
Je kiiiiff le débarquement des familles fondatrices nimuqueuse
Bientot on aura un perso de chaque yeah
Revenir en haut Aller en bas
 
Laughlin S. Valentine
 
BIATCH PLEAZ'

HABILITIES : Mémoire décuplée ~ Arme psychique ~ Invocatrice
OFFICE : Institutrice maternelle // Accepte de faire pas mal de choses pour quelques billets verts ...
SERENADE : I'm a bitch ~ Alanis Morisette

Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Tumblr_inline_n78minXfb71ssoiqt
INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Sac à doala
MISSIVES : 1996
ACTE DE PROPRIETE : As' ♥ ~ Mish' ♥²

I wanna feel passion. I wanna feel pain. Don't make me laugh. Or don't make me cry. Just make me feel. Alive.
 
Laughlin S. Valentine
MARRAINE ; Grande prêtresse du harcèlement par MP & du détournement publicitaire sauvage


Black Moon
JE SUIS:
CAPACITES:
MEDISANCES:
Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 11:33

Citation :
métier. Propriétaire du Silver Bullet. Massacreur de CESS. Futur Grand Inquisiteur de l'Amérique

~ Crève charogne nan bang dead

Not in this lifetime! Dégage de notre territoire! Arrête de faire claquer tes bulles de chewing-gumm!! T'en mets partout. Qui qui va nettoyer ça hein! Et ... et ... et puis non, j't'aime pô d'abord Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! 636339

(Courage pour la limitation de longueur dans la fiche ;-))

:13:
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 12:42

SIIIIIIII
J'vais refaire le coup de Rafou, sans te prévenir et tout (Ou pas, 'fin, j'en sais rien, j'sais jamais combien j'écris à l'avance arrow )
J'espère pour toi que ton Lorenzo, il a peur Cool


Laulau > Tu m'aimes pu T__T
*lui met du chewing-gum dans les cheveux* hinhin
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 13:16

Pourquoi Baronnet ça me fait penser à un tampon? O_o

Enfin re-bienvenue Dardar ^^
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 14:46

Euuuh hum
Euuuuuh hum
J'sais pas quoi dire.

Mais... merci :D
Revenir en haut Aller en bas
 
Izabelle Kennedy
 
Soigne. Vole. Aime.

— It`s nice to be important... but it`s more important to be nice! —
INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Gedauphin
MISSIVES : 3241
ACTE DE PROPRIETE : Shiya — arctic-icons

« J'ai appris que l'on pouvait presque toujours voir le bon côté des choses, pourvu que l'on prenne la décision de le faire. Bien sûr, il faut que ce soit une décision très ferme. » LMM
 
Izabelle Kennedy
ADMIN — Piou-Piou, le super oreiller en plumes de poulet blanc.


Black Moon
JE SUIS:
CAPACITES:
MEDISANCES:
Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 14:50

Baronets ici c'est un ancien groupe de musique des années 60. Y'avait René Angelil dedans !

Rebienvenue sur le forum ! classic
Bonne continuation pour ta fiche ! superman
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 14:53

Un tampon, un chanteur... Tout ça, eh bah, j'suis garni !

Marchi Iza ! :D
Revenir en haut Aller en bas
 
Izabelle Kennedy
 
Soigne. Vole. Aime.

— It`s nice to be important... but it`s more important to be nice! —
INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Gedauphin
MISSIVES : 3241
ACTE DE PROPRIETE : Shiya — arctic-icons

« J'ai appris que l'on pouvait presque toujours voir le bon côté des choses, pourvu que l'on prenne la décision de le faire. Bien sûr, il faut que ce soit une décision très ferme. » LMM
 
Izabelle Kennedy
ADMIN — Piou-Piou, le super oreiller en plumes de poulet blanc.


Black Moon
JE SUIS:
CAPACITES:
MEDISANCES:
Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 15:00

Ouaip xD tu risques pas de t'ennuyer si t'essaie d'être tout ça.

De rien :13:
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 15:14

J'm'ennuie jamais, mais c'quand même parfait.
Jé souis moultitache :D
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 15:31

Luna Black a écrit:
Pourquoi Baronnet ça me fait penser à un tampon? O_o
C'est à cause de tes hormones en folie Melindiesques. Après l'embryon régurgité, les tampons usagés … hum

Spoiler:

Si un jour, tu as besoin d'un papy … tu n'auras qu'à te mettre dans un petit carton dans la rue. Et Dieu tout Puissant aura peut-être pitié de toi. :03:
Rebienvenue pucelle
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 15:43

Ouai, c'parfaitement ça. Le côté L'Oréal à Ibiza, c'parfaitement lui, d'un certain côté Cool
Et j'prends note, quand tu veux j'te mets dans un carton, mon chou :D
(Merci Wink )
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 15:49

J'aurais la classe même dans un carton, ne doutes pas. Cool
… c'est l'effet cercueil, ça forme au teint. nimuqueuse
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 15:51

J'ferais des petits trous dans le carton pour que tu puisses respirer, comme un gentil chaton. Et j'oublierai pas la petite soucoupe avec un peu d'eau fraîche.
Parce que je suis un amour avec toi.
Revenir en haut Aller en bas
 
Anonymous
 
 
Invité
Invité


Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime17/12/2012, 15:52

Toujours.
Et quand je serais très très très très vieux - encore plus vieux que maintenant - tu changeras mes couches.
Et tu le feras avec amour. Cool
Revenir en haut Aller en bas
 
 
 
Contenu sponsorisé



Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Empty
MessageSujet: Re: Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !   Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé ! Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Désiré Baronnet - The Man With No Soul | Terminé !

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Terminé] I feed the emptiness of my soul
» ~TERMINE~Look at the bottom of my soul, you will fall lower than you are already.
» [En cours de validation] λ She took my soul λ
» A. Erys Lockwood “I shoot your desire and your pleasure, whether you like it or not.”
» BENEDICT . eat your soul

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
DRAG ME TO HELL ::  :: Never Forget :: Archives fiches de présentation-