➽ date et lieu de naissance.Tu es née un mois de janvier. Un mois où le froid règne dans les villes. Où la pluie se mélange aux nuages. Tu es née le 22. L’année, tu ne veux simplement pas la dire. Pourquoi faire d’ailleurs ? ➽ nationalité. Tu ne sais pas exactement. Américaine. Tu es née, tu es restée en Amérique. A Shreveport, une ville aux allures de mystères. ➽ camp. Choisir un camp ? tu n’en es pas encore là. Tu n’es ni du côté du bien. Ni du côté du mal. Et puis qu’est-ce qu’on appelle le bien ? Et le mal alors, qu’est-ce que c’est ? ➽ capacités. Des gens, tu en vois plusieurs dans ta journée. Des gros, des laids. Des beaux, des mignons. Tu vois leur visage. Tu vois leur aura. Rouge, blanche… Cela dépend. Tu vois des morts. Ils viennent te parler lorsque tu es réceptif. Ils ne te veulent pas de mal. Toi non plus. Vous cohabitez ensemble. Avant, tu ne pouvais supporter. Maintenant, tu as accepté. ➽ classification. Inoffensive pour l’instant. Tu n’as jamais fait de mal. Pas encore en tout cas… ➽ état civil. Tu aimes ta liberté. Tu ne t’imagines pas marié. Jamais. En couple ? Bien trop compliqué les histoires de cœur. Une soirée de temps en temps ne fait de mal. Pour une plus longue durée, cela t’es impensable. ➽ lieu d'habitation. Southampton est ta ville. Tu traînes dans ses rues lorsque tu es seule. Lorsque tu as besoin d’air. ➽ métier. Tu n’as pas de métier. Pas de diplômes. Tu ne vas plus à l’école. Cela ne t’inquiète pas. Tu arrives à voler quelques nourritures par-ci par-là. ➽ étiquette qui vous est collée. Gentille, adorable. Un visage d’ange. Tu arrives à faire croire que tu n’y es pour rien. D’ailleurs, tu n’y es pour rien. Tu es la petite fugueuse errant dans les rues de Shreveport la nuit. Tu es la fille dont personne ne se soucie. Tu es invisible aux yeux de bien des gens.

Calme, douce, gentille. Athée, renfermée. Tu ne sais pas qui tu es. Tu te cherches dans un monde obscur. Tu te demandes pourquoi tu es née. Observatrice, tu vois les gens, tu les analyses avant de t’en approcher. Les regardant de loin lorsqu’il y a des personnes qui t’intéressent. Calme, tu ne dis presque rien. Les mots ne sortent pas de tes lèvres. Tu ne parles que très rarement. Pourquoi parler ? Celui qui, un jour, arrivera à te faire sortir quelques mots de la bouche, arrivera alors à soulever des montagnes. Tu gardes. Tu gardes pour toi les choses que tu sais. Généreuse, tu aides en secret les gens que tu as vu dans tes rêves. Tu es une poupée de porcelaine. Un diamant brut qui n’est pas poli. Pas construit. Tu es à cette limite où ton chemin se tournera vers le bien… ou le mal. Influençable, tu accordes beaucoup d’importance aux gens que tu aimes. Tu cherches leur soutien, leur amour. Naïve, tu crois aux fées et aux princesses. Mais tu es aussi désabusée. Tu évolues dans un monde ténébreux. Tu essaie de te protéger lorsque tu penses aux fées, à un monde rose. Indépendante, tu ne supportes pas être enfermée dans une pièce. Tu te débrouilles seule. Et puis… tu ne ressens rien. Pratiquement rien. Les émotions tu les empêches de te traverser. Tu ne veux ressentir aucune joie (tu n’y crois pas au bonheur), ni de peine, ni de douleur.

Ni travail. Ni diplôme. Ayant 17 ans tu devrais aller à l’école comme toutes les jeunes filles de ton âge. Tu ne peux simplement pas. Oppressée dans une salle de classe. Tu as l’impression d’étouffer. Alors tu marches. Tu marches dans les rues. Tu entends, tu vois, tu écoutes. Tes journées, tu les passes à regarder le ciel. Te demandant ce que tu es. Qui tu es ? Tu es dans une sorte de bulle. La réalité n’existe pas. Seuls les rêves. L’extérieur où tu prends un grand bol d’air. Tes oreilles traînent partout. Tes petits doigts également. Tu arrives à voler dans les sacs. Dans les restaurants. Tu joues avec le feu et cela ne te fais pas peur.

Tu baisses la tête et tu tournes le dos dans les rues de Shreveport. Tu ne veux pas qu’on te voit, qu’on t’observe. Tu aimes la solitude qui t’entoure. Tu aimes ta mère comme une folle. Les gens de ton âge sont vaguement intéressant… Tu préfères cependant les adultes. Eux, ils t’intriguent, ils te fascinent. Comme les vampires et les sorciers. Les esprits font partis de ta vie. Tu parles quelques fois avec eux. Tu n’as besoin de rien comme matériel. Juste de tes jambes pour courir lorsque tu es pourchassé par des policiers. Toute seule, dans ta chambre, tu la déranges. La perfection te fait peur. Ta chambre est remplie de feuille, de pages arrachés, de livres. Tu dessines tes rêves. Tes prémonitions. Chaque matin. Pour ne pas oublier. Mais les croquis ne sont jamais rangés, abandonnés dans un espace sans air.

Tu ne peux soulever des montagnes de la force de tes bras. Tu ne peux, non plus, courir telle une flèche. Tu fais des rêves. Des cauchemars. Ils ne te lâchent pas. Ils se réalisent surtout. Tu vois du sang. Des hommes et des femmes. Tu vois ce qui leur arrive. Malheureusement, c’est souvent signe de malheur. Voir l’avenir tient plus à une malédiction qu’autre chose.

Tu n’en sais rien. La révélation, tu l’as vu à la télé. Mais tu n’as rien ressenti. Rien dit. Ta mère, sur le canapé, y allait de ces commentaires. Toi aussi tu es plus qu’humaine. Tu vois des choses que les gens ne voient pas. Tu sais des choses que les gens ne savent pas. Peut-être as-tu ressenti de la joie. La joie de ne plus être toute seule dans ce cas-là. C’est à partir de ce moment-là que tu as mieux géré tes pouvoirs. Que tu les as accepté.

En réalité tu ne t’appelles pas Lucianna. Lucianna est un nom que tu as choisi. Lucianna. Imperfection. Dure sonorité. Ton véritable est Harmony. Perfection. Ce prénom ne te convenait pas. Tu l’as simplement changé. Comme on change de chaussette.
Chaque soir, lorsque tu erres dans les rues comme une âme en peine, tu portes toujours une casquette rouge sang.

Des papiers traînent. Tu peux apercevoir des dessins tout au long. Tu te souviens qu’un jour tu as dessiné sur le sol. Un coup de colère. Il te fallait t’exprimer alors. Les paroles ne servent à rien. Les mots ne sortent pas de ta bouche. Bien sûr, tu peux parler, tu en es capable. Seulement tu ne dis rien. Tu gardes au fond de toi, tes sentiments. Tu es bien obligée de parler lorsqu’il y a des questions que tu veux poser. Tes cheveux blonds, légèrement bouclés reposent sur la couverture de ton lit. Lui aussi a subi les foudres de ta colère. La couette autrefois blanche est rouge sang. Aujourd’hui tu ne sors pas. Ta mère, dans le salon, une bouteille d’alcool dans la main. Tu n’oses cependant pas sortir de ta chambre. Bien sûr, tu l’aimes ta mère. Tu l’aimes plus de que de mesure. Mais elle, elle ne t’aime pas. Tu le vois dans ses yeux autrefois brillant d’amusement. Elle n’est plus qu’une loque. Tu ne connais rien d’elle. Deux étrangères vivant dans la même maison. Deux ombres qui se frôlent mais qui ne se touchent pas. Jamais. Ton bras tombe. Tu es fatiguée de tout cela. Pourquoi ta mère ne veut-elle pas te parler ? Pourquoi ne veut-elle pas te répondre par rapport à ton père ? Qui est-il ? Tu es toute seule dans ce monde de brutes. Ta mère ne te soutient pas. Elle ne te voit pas. Un gémissement t’échappe. Tu fais profil bas. Tu ne parles pas. Tu ne la déranges pas. Tu as appris à faire ta vie toute seule. Tu considères que tu as de la chance qu’elle te rapporte chaque soir à manger. Tu as 17 ans aujourd’hui. C’est aussi pour cela que tu n’as pas décidé de sortir. De vagabonder dans les rues. Tu veux que ta mère se souvienne de ton anniversaire. Avant, tu le fêtais avec ta grand-mère. Elle s’est toujours occupée de toi. Elle t’a réprimandé lorsque tu n’allais pas en cours. Maintenant elle est morte. Elle repose dans un cercueil, au fond d’une terre stérile. Tu n’as jamais connu d’autre personne faisant parti de ta famille. Autant te l’avouer maintenant. Là, allongée dans ton lit, tu n’as jamais eu d’amis, jamais eu de personne sur qui compter. Bien sûr, tu as eu un petit ami. Cela fait longtemps. A l’époque, tu allais à l’école. Avant que la peur ne te prenne et t’assaille. Il était brun. Il avait une odeur particulière. Tu aimais mettre ta main dans ses cheveux. Et puis vous avez fait l’amour. Lors de tes quinze ans. Des corps qui se touchent. Des langues qui se délient. Tu n’as pas parlé. Tu n’as pas gémit. L’amour tu n’y crois absolument pas. A quoi cela sert-il d’ailleurs ? Ta mère ne s’est jamais mariée. La vie de famille comme tu en vois lors de tes rêves t’es interdite. Tu relèves la tête. Tu as entendu un bruit dans la cuisine. Te relevant, tu marches doucement. Tu as l’art de te rendre discrète. Tu n’entends même pas tes pas. En premier lieu, sa chevelure brune. Puis une voix nasillarde. “Putain !” Ce mot, tu l’entends tous les jours. Que ce soit des conducteurs ayant reçu une amende. Ou bien des gens qui veulent s’exprimer. Bizarrement, toi, tu ne l’utilises jamais. Tu lui touches l’épaule. C’est un grand risque que tu prends. Elle se retourne. Elle tient fermement sa bouteille d’alcool. Elle te regarde. Elle se demande qui tu es. “Maman ?”. « Dégage ! Je veux pas voir ta sale tronche ici !”. Le coup part. Tu as appris à éviter et à courir. Tu claques la porte de ta chambre. C’est toujours la même chose. Tu prends un stylo, un feutre. Tu n’as pas besoin de feuille. Tu écris sur les murs. Tu écris ce que tu ressens. Parce qu’aujourd’hui est un jour comme un autre alors que c’est censé être ton anniversaire. Tu rêvais d’un jour où tu pourrais discuter avec ta mère. Où vous pourriez rigoler. Même peut-être aller faire les courses. Mais non. Tu sais très bien que ce soir, elle claquera la porte pour rejoindre ses clients. Tu n’es pas dupe. Ta mère a besoin d’oublier pour travailler. Des corps à corps pour récolter quelques sous. Tu t’enfuis sous ta couette. Mais tu n’essaies pas de dormir. Parce que tu vois l’avenir. Du sang toujours et encore.


Tu marches dans les rues. Les étoiles éclairent le paysage. Des trottoirs. Des immeubles à perte de vue. Il fait nuit noir. Les enfants doivent dormir dans leur lit. Bien au chaud enfouis sous des couvertures. Aujourd’hui, on vous a enlevé la ligne téléphonique. A toi ça ne te fais rien. Tu as vu ta mère donner des coups de pieds dans les murs. Elle s’est énervée. Puis elle est partie. Toi aussi d’ailleurs. Tu ne te sens pas chez toi dans ton appartement. Les rues te mangent toute entière. Tu es protégée par la masse. Mais c’est le soir. Et tu sais très bien que tu cherches le danger. Toi, là, la fillette avec sa casquette rouge sang. Dans le noir, tu ne passes pas inaperçue. Bien sûr, tu peux fuir. Tu as appris à courir très vite pour échapper aux bouteilles à moitié vide lancées à travers l’appartement. La ville t’aide. Tu marches, le regard tourné vers le ciel. Tu sais très bien qu’il y a des vampires qui sortent de leur cercueil le soir. Des CESS. Toi aussi d’ailleurs tu en es une. Tu ne le montres pas. Tu ne parles pas. Tu observes les gens défiler sous tes yeux. Ils te fascinent. Surtout les vampires. Eux, ils ont la liberté, la force. Ils peuvent tout faire. Toi… tu es juste un microbe dans une ville énorme. La nuit est source d’ennui et de peur pour bon nombre de personne. Toi tu aimes te promener dans les rues sombres. Tu ne dors pratiquement pas. Parce qu’alors les rêves te rattrapent. Tu te souviens lors de tes douze ans. C’est là qu’ils sont apparus pour la première fois. Un homme aux dents aiguisées. Il s’est présenté tranquillement. Ce n’était pas un humain. Mais un mort. Un vampire. Tu t’es rapproché un peu plus de la télé. La tête collée à l’écran, tu étais attirée. Depuis lors, tu les observes en silence. De loin. Tu te mets en danger mais tu ne veux pas mourir. Ce n’est pas parce que tu as peur de la mort. Après la mort il y a quelque chose. Tu es bien placée pour le savoir puisque tu vois tous les jours des esprits. Anciens. Des nouveaux quelques fois. Ils viennent te demander de l’aide. Mais de l’aide, tu ne peux en donner. Tu ne peux en donner aux morts. Aux vivants oui. Il t’es déjà arrivé plusieurs fois de placer des croquis dans un endroit stratégique pour que le papier arrive au bon destinataire. Sur ce morceau blanc, immaculé, un dessin et une phrase. Une question généralement. “Attention”. “Pourquoi ?”. Un. Deux. Trois. Un. Deux. Trois. L’extérieur tu es libre. Libre de marcher. Libre de courir. Libre de penser. Chez toi, tu restes seule dans ta chambre. Tu oppresses comme dans une salle de classe. Alors, tu fermes les yeux. Et tu te mets à chanter doucement. Une douce litanie. “Arrêtez ! Rendez-moi mon sac !”. Cette femme, tu l’as déjà vu. Cette scène, tu l’as déjà vu. Le sac sera perdu. Le voleur ne sera jamais arrêté pour ce délit. Dans quelques minutes, tu vas voir la femme partir, pleurant. C’est fini. Ta vie n’est pas passionnante. Tu ne vis pas grand-chose. Cela te rassure en un sens. Tu n’as jamais eu confiance en toi. En tes capacités. Tu ne veux rien tenter. Tu parles aux esprits. Certains t’incitent à les faire revivre juste pour un instant. Tu aimerais bien… Tu ne sais simplement pas comment faire. Tu ne parles pas aux gens. Ils t’intriguent, tu les observes. Mais ça ne va pas plus loin. Tu penses à ces créatures immortelles. Elles, elles ont vécu des milliers de choses. Toi… tu n’es encore qu’au début de ta vie. Tu n’as jamais vécu de grandes choses. Ta maman n’est pas présidente. Vous n’êtes pas riche. Rien de tout cela. Tu es une vagabonde. Perdue dans un océan profond dont tu te débats pour ressortir la tête de l’eau.

➽ personnage inventé/scénarii/prédéfini ? Personnage inventé ➽ pseudonyme. Becky ➽ âge. 19 ans et toutes mes dents ➽ code du règlement. Eh bien, il ne manque plus que le thème de Dracula, Prince des Ténèbres et je crois qu’on pourra commencer ➽ avis général à propos du forum. Un très beau design avec un contexte qui m'a vraiment plus. Ca faisait longtemps que je suivais ce forum en attendant de m'inscrire. Et me voilà ! :52: ➽ avatar utilisé. Elle Fanning