Freyja Isadora Mandrake âge. 22 ans date et lieu de naissance. 10 avril 1988 à Toronto, Canada nationalité. canadienne camp. bien type de magie. mage statut occupé. apprentie classification. potentiellement dangereuse état civil. célibataire lieu d'habitation. northern suburbs métier. étudiante en biologie étiquette qui vous est collé. Freyja est nouvelle en ville. On ne sait donc pas grand chose d’elle. Mais elle apparaît comme une jeune fille pétillante de joie de vivre, bien qu’elle semble avoir un passé assez douloureux. Toujours très polie et souriante, les gens l’aiment bien, même s’ils ne savent pas grand chose d’elle.

traits de caractère.
Freyja est une jeune femme des plus normales. Elle peut être souriante ou triste, calme ou en colère. Polie et bien élevée, elle vous saluera toujours si elle vous croise dans la rue. Par contre, elle est également timide, ce qui fait qu’elle n’ira jamais vraiment plus loin, sauf si vous engagez la conversation en premier. En plus de sa timidité, Freyja est également une jeune femme très discrète et mystérieuse, surtout sur son passé. Elle aimerait pouvoir tirer un trait dessus, l’oublier. Non pas qu’il soit des plus outrageants ou dangereux, mais elle préférerait l’oublier, le ranger dans le fond d’un casier et l’y laisser pour le restant de sa vie. C’est pour cette raison qu’elle aurait tendance à se bloquer et à se renfermer si vous commencez à aborder ce sujet. Elle est d’ailleurs très douée dans ce changement du tout au tout. Il suffit que vous parliez de quelque chose dont elle ne veut pas parler et, même si elle rigolait ouvertement avec vous la seconde d’avant, elle se refermera comme une huître. Elle est très lunatique et, pas vraiment susceptible, mais surtout sur les points qui fâchent. Sinon, c’est une jeune femme qui aime sortir avec ses amies, rigoler et faire la fête. Elle a toutefois un caractère de solitaire et ça ne la dérange pas d’être seule. D’ailleurs, on a toujours l’impression qu’elle fuit quelque chose, qu’elle ne dira jamais tout ce qu’elle a en tête. Parce que, il faut bien l’avouer, elle en a dans sa tête ! Loin d’être stupide, elle était la meilleure étudiante de sa promo à Toronto. Depuis quelques temps, ses notes ont légèrement baissées. La plupart mette ça sur le coup de son déménagement. Mais la raison est bien autre… Elle fait tout pour le cacher, et réussit très bien, menant une sorte de double vie, par là même. Une chose qu’elle ne souhaitait pas, d’ailleurs, mais elle s’y retrouve obligée. Elle vit constamment avec la peur qu’on la retrouve, ou que quelqu’un ne découvre son passé.
occupation diurne.
Freyja passe la plupart de ses journées à l’université où elle étudie la biologie, à suivre ses cours. Elle adore étudier et passer du temps dans ses bouquins. Sinon, elle se rend assez fréquemment à la piscine pour passer une longue heure à nager. Etre dans l’eau la détend et lui permet d’oublier ses soucis pour un temps. Sinon, elle va aussi de temps en temps au cinéma, s’il y a des films qui lui plaisent. Comme tout le monde quoi. Cependant, elle ne fait jamais rien qui pourrait attirer l’attention sur elle. Elle préfère sa solitude, ses livres et son maillot de bain. Les seuls moments où elle veut bien se démarquer des autres, c’est en cours.
manie, habitudes & goût. 
Freyja n’a pas vraiment de manie à proprement parler, à part, celle, bien entendu, de se renfermer dans la seconde lorsqu’on essaie de lui parler de son passé, de lui faire avouer ce qui pourrait bien s’y cacher. Sinon, elle a pour habitude de se montrer discrète mais tout aussi attentive et polie. Elle n’aime pas se rendre dans des lieux où il y a trop de monde, bien qu’elle sache pertinemment qu’elle y passerait bien plus inaperçue que dans une rue totalement vide. Bien qu’elle apprécie le contact des gens, leur présence, elle préfère encore s’enfermer dans un livre qui l'emmènera dans un autre monde, plutôt que de passer trop de temps avec ses semblables. Elle aime donc les livres, surtout ceux d’héroïc-fantasy, comme la saga de “L’épée de vérité”, de Terry Goodkind ou encore, plus récemment, la saga “Envoûtement” de Carrie Jones. Elle apprécie également beaucoup les livres de Gayle Forman et de Karen Marie Moning. Sinon, elle adore passer du temps à la piscine ou au bord de l’eau, là où elle se sent le mieux, malgré le fait que l’eau fasse en quelque sorte partie intégrante de ce passé qu’elle souhaite oublier. Freyja aime les chats et la plupart des animaux marins. Elle n’aime, par contre, pas du tout les insectes et elle en a même peur. Surtout des volants. Mais bon, elle essaie de se contenir quand même la plupart du temps. Sa couleur préférée s’étire dans tous les tons de violets, allant du rose bleuté le plus pâle à l’indigo nocturne.
magie utilisée.
Freyja utilise la magie comme les mages, magiciens et magiciennes le font. Elle n’est donc pas une sorcière à proprement parlé, vu qu’elle ne se sert pas de la magie comme eux, ne la puise pas au même endroit non plus. Depuis toute petite, Freyja possède ses pouvoirs de mage, mais bien vite, il s’avéra qu’elle avait une affinité avec l’eau. Comme tout le reste de sa famille, elle utilise bien évidemment la magie blanche. Elle a hérité de la baguette de sa grand-mère lorsque celle-ci mourut il y a quelques années. Aujourd’hui encore, c’est bien l’un des rares objets qui la relient encore à sa famille et donc elle ne s’est pas débarrassée.
conviction.
Pour tout dire, Freyja n’a pas d’idée bien précise sur la Révélation. Elle s’en fiche un peu, elle a bien d’autres soucis en tête que cet événement mondial. Que les gens qui ne rentraient pas dans les normes humaines se soient révélés au monde entier, elle s’en fiche un peu. Elle savait déjà, de toute façon, que le monde n’était pas si blanc, ou si noir, tel qu’on essayait de le faire paraître. Elle savait qu’il y avait une énorme tonne de nuances de gris. Alors que le reste du monde soit au courant ou pas… Ça ne change pas grand chose pour elle. D’autant que sa famille a toujours été discrète sur ses agissements et qu’elle le restera même après la Révélation. Donc Freyja n’y accorde pas beaucoup d’importance. Arrivée à Shreveport, elle n’y en accordera pas plus, bien qu’il y ai plus de CESS que chez elle.
signes particuliers. 
Freyja possède un tatouage qui pourrait presque passer pour une marque de naissance car tous les membres de la famille Mandrake portent le même. C’est une clé ornée d’une rose rouge, qu’elle a décidé d’avoir sur la cheville.

histoire. 

10 avril 1998

Cher Journal,

Aujourd’hui, tu es à moi. Quel drôle cadeau d’anniversaire. Un petit cahier, superbement relié, pour écrire toutes mes pensées les plus inutiles, mais qui, pourtant, sur le coup de l’émotion, me paraîtront des plus pertinentes ! Je suis sûre que si je relis ses mots dans quelques années, j’en rirai. Le pire, c’est que c’est cet idiot de percepteur qui me l’a offert. Même pas mes parents ou mon frère. Non, mon percepteur, celui qui m’enseigne non pas les choses de la vie comme les mathématiques ou l’anglais, mais la magie. Car mes parents sont bien trop occupés pour l’apprendre à maîtriser ce don qu’ils m’ont transmis. Je trouve ça stupide. J’aurais encore préféré que ce soit mon frère qui m’apprenne à me servir de mes dons. Pas un vieux croûton qui doit avoir au moins un siècle ! Je ne l’aime pas, lui. Il est toujours là, à me faire la morale, comme quoi je n’aurais pas du glacer l’eau des fleurs ou la boisson d’un quelconque invité. Je ne l’aime vraiment pas ce vieux ! Mais bon, je suis obligée de travailler avec lui. Et, dans le fond, je me dis que, plus je serais une élève modèle, plus vite je serais débarrassée de lui.

Il m’a offert ce truc en me disant d’y consigner tout ce que je ressentais face à ma magie. Que voulait-il que je raconte, franchement ? Ses cours étaient d’un ennui à mourir et que ma seule distraction était d’arroser les plantes sans arrosoir ? Nan mais franchement, c’était stupide ! Mais il faut bien l’avouer, ce petit cahier est des plus ravissants. J’avais été toute contente de l’avoir entre les mains, jusqu’à ce qu’il me dise quoi en faire. Non non non. Si je voulais écrire tout autre chose dedans, j’avais bien le droit, non ? Il ne viendrait pas le lire, tout de même ?! C’était un journal intime ! Non, il n’avait pas le droit de venir fourrer son gros nez poilu dedans ! Arg, son nez ! Il est vraiment atroce. J’en ai jamais vu un comme ça ! On dirait qu’il se l’ai écrasé contre une porte et qu’il y a planté des poils tous noirs et durs. Brrr. Ça me donne des frissons rien que d’y penser. Alors je te laisse imaginer ce que c’est quand il se penche vers moi pour me gronder. Brrrr. Attends. Mince, il arrive. Il faut que je te cache.

30 mai 2000

Cher Journal,

Aujourd’hui, mes leçons se sont plutôt bien passées. Ça devient embêtant de concilier les cours “normaux” et ceux infligés par mon précepteur. Mais il faut bien que je m’y fasse, il ne va pas me lâcher de ci-tôt, ce vieux ! Des fois, j’aimerai bien le voir se casser une jambe, ou ce genre de chose. Je sais, je l’ai déjà dit. Mais ça ne m’empêche pas de rêver de créer une flaque d’eau juste sous ses pieds pour qu’il se casse la figure ! Ça me ferait bien rire ! Mais, comme il me le rabâche dans cesse, c’est interdit d’utiliser ses pouvoirs ainsi ! Bla bla bla. Enfin, la règle est surtout de ne pas tuer quelqu’un… mais bon. Il aime bien en faire des tonnes. Il me traite toujours comme si j’étais une bonne à rien alors que j’étudie tellement ! Et le pire, c’est que mes réponses sont justes, la plupart du temps ! Mais il trouve toujours à redire dessus. Il m’énerve ! J’aurais vraiment préféré que ce soit mon frère qui m’enseigne tout ça. Mais, évidemment, Papa et Maman ne sont pas d’accord et il est inutile d’essayer de les convaincre. Ah, les parents. Ils sont fiers de vous quand vous réussissez… Sinon, c’est comme s’ils n’avaient pas d’enfants. Ils sont heureux lorsque j’arrive à puiser dans la terre pour lancer un sortilège… mais après, après, ils sont bien trop occupés avec leurs mondanités pour s’occuper de moi. Ah mais ils veulent que je devienne une grande magicienne, comme tout le monde dans la famille ! Oui, perpétuer la supériorité magique de notre famille semble bien plus important que tout le reste à leurs yeux. Pour l’instant, je me débrouille assez bien. Bon, pas aussi bien qu’Andrew — mon frère — mais ça va quand même. Surtout avec l’autre affreux qui me pousse toujours à bout. Un jour, je vais finir par faire exploser les conduites. Pfff.

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Tu ne devineras jamais ce que m’a dit le vieux, tout à l’heure ! Finalement, il n’a pas l’air si affreux que ça ! Il savait ce que je ressentais pour mes parents et cette fichue magie. A toujours vouloir plus de moi, il se doutait bien qu’ils ne réussiraient qu’à me dégoûter de ce “don de la nature”, comme il l’appelle. Alors, me demandant de l’aider à traîner ses vieilles guiboles, il m’a emmenée dehors, dans le spacieux jardin qui entourait la maison. Là, au lieu de nos habituelles leçons théoriques, il s’est lancé dans des démonstrations pratiques tout à fait stupéfiantes ! C’était allucinant ! Pour un homme de son âge, il est encore si vigoureux quand il utilise sa magie ! Il n’est peut-être pas lié à l’eau, comme je le suis, mais le voir faire pousser une marguerite pour qu’elle ai la taille d’un rosier, c’était vachement impressionnant !

13 octobre 2003

Cher Journal,

Papa et Maman peuvent être fiers de moi ! Du moins je l’espère ! Je rivalise presque avec Andrew maintenant, quand nous nous chamaillons ! Ses flammes n’arrivent plus à faire s’évaporer mon eau aussi bien qu’avant ! Je jubile ! Et mon précepteur est tout aussi content que moi. A mes yeux, il n’est plus ce vieux me pourrissaient mes journées. Non, il est devenu comme un grand-père, ou un vieil oncle. Il est même très heureux que j’ai de bons résultats aussi à l’école “normale”. Nous discutons beaucoup quand nous avons fini mes enseignements. Il m’apprend à sentir la terre à l’intérieur de moi, à sentir les flux qu’elle envoie, ceux dont nous nous servons pour lancer un sortilège. Je me suis rendue compte que je les ressentais au mieux lorsque j’étais dans l’eau. Ce qui n’a rien d’étonnant, en soi, vu que j’ai toujours aimé nager et que je suis liée à l’eau. Et je prends goût au yoga. Là aussi, c’est une très bonne manière pour moi de me concentrer là-dessus. Toujours est-il que mon vieux précepteur essaie sans cesse de me faire aimer la magie. Ce n’est pas que je ne l’aime pas, dans le fond, mais mes parents insistent toujours, encore et toujours, pour que je sois la meilleure, digne de la famille Mandrake. Ils me bassinent toute la sainte journée, ou du moins lorsqu’ils sont présents, pour que je me surpasse. Mais, bon Dieu, je ne suis pas Poséidon ! Qu’ils me laissent un peu tranquilles ! J’en ai marre ! J’aimerais, pour une fois, vivre comme une jeune fille de mon âge. Ils me disent que j’ai le temps pour ça, que je pourrais vivre comme je le souhaite une fois que j’aurais fini ma formation… Mais je n’ai pas envie d’attendre. Je n’ai pas envie de dire à mes amies “normales” que je ne peux pas aller au cinéma avec elle le mercredi après-midi parce que je suis des cours particuliers à chacun de mes instants de libre. Je n’ai pas envie de trouver une excuse qui justifierait ces cours alors que je suis une très bonne élève.

Je veux juste une vie normale, sortir avec mes amies, rencontrer un garçon qui me fera rougir et fera battre mon coeur si fort qu’il menacerait de sortir de ma poitrine. Je veux pouvoir aller me promener sans me soucier de savoir si une ligne de haute énergie magique passe par là ou pas. Je veux vivre comme mes amies de l’école. Rentrer à la maison, faire mes devoirs, manger un goûter et repartir pour m’amuser. Mais c’est impossible. Je dois maîtriser, comprendre mes dons, afin de ne blesser personne, moi-même compris. Que c’est barbant ! Je suis sûre que, là, dehors, de nombreux jeunes sorciers ou même des médiums voulant devenir sorciers m’envient d’avoir une famille si puissante. Mais moi, je leur envie leur liberté.

22 décembre 2009

Cher Journal,

Oh et puis zut ! Pourquoi est-ce que je me fatigue encore à écrire dans ce machin ?! C’est incroyable ! Je crois que c’est une habitude que j’ai prise. J’écris tout et rien. Je sais que ça fait très longtemps que je n’ai pas écrit. Comme la dernière fois. Mes anecdotes se font de plus en plus rares. Je vieillis. Je suis déjà majeure ! Je me revoie encore, il y a une dizaine d’années, lorsqu’on m’avait offert ce carnet. Je rejetais tout en bloc. Aujourd’hui, j’ai appris à faire la part des choses. J’aime la magie. Il n’y a pas de doutes là-dessus. Mais ce que je déteste par-dessus tout, c’est qu’on me dicte ce que je dois faire, qu’on me trace un destin déjà tout établi. Comme tout à l’heure, durant le repas avec une autre famille de magiciens. Mes parents m’ont largement laissé sous-entendre qu’ils voudraient que je sorte — que je me marie ! — avec le plus jeune fils, qui a deux ans de plus que moi, de cette famille d’étrangers ! Des étrangers ! Je ne les connais même pas, j’ai du mal à retenir leurs noms et ils voudraient que j’épouse cet autre tartanpion ?! Jamais de la vie ! Je préférerai plutôt être couverte de verrues ou me transformer en ver de terre. Plutôt mourir que de sortir avec ce gringalet à lunettes, plus snobinard qu’un étudiant en sciences pô. Et lui, tout sourire, évidemment ravi de la perspective établie par nos parents ! HORS DE QUESTION !

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Voilà, c’est fait. Le strict minimum. Je n’ai pas besoin de plus de toute façon. Les objets chers à mon coeur, quelques vêtements à emporter, le temps de pouvoir en acheter d’autres. J’emporte mon téléphone, veillant à bien l’éteindre. Je l’allumerais de temps à autre. Jamais bien longtemps. J’en achèterai un autre. Mon iPod, mon ordinateur portable. C’était bon. Pas besoin de plus. Je te laisse là, cher Journal. Je n’aurais plus besoin de toi, désolée. Au revoir. Oui, au revoir, Père, Mère et Andrew. Oui, je sais que vous lirez toutes ses lignes lorsque vous ne me trouvez pas.

test rp. 
Cela fait maintenant presque un an que je suis arrivée à Shreveport. Il me semble que je fais toujours partie des nouvelles têtes. Après tout, c’est une petite ville. Il ne doit pas y avoir tellement de monde qui vienne se terrer ici. Non ? Même si la population paraît haute en couleur : vampires, métamorphes, nécromanciens, sorciers, médiums, marqués et même des feys ! Ça attire forcément son quota de touristes. Mais ils ne restent pas longtemps. Le temps de se faire une bonne frayeur ou de tomber dans des filets charmeurs et les revoilà repartis chez eux, dans une sécurité toute relative. Moi, ça fait des années que je vis dedans. Bien avant la grande révélation. A vrai dire, il n’y a vraiment que pour les humains que ça change quelque chose. Parce que, que l’on soit cadavres ambulants, créatures de contes de fées ou de cauchemars, cela fait des années que l’on connaît l’existence de nos semblables et celle des autres CESS. Il n’y a vraiment que pour les humains que c’est chamboulant comme histoire.

Je croise les jambes, me laissant descendre un peu le long du dossier de la chaise que j’occupe. Je suis sur une terrasse, un cocktail à la main. Non, je n’habite pas une somptueuse villa avec serviteurs dans Coven Garden. Je me contente de prendre un verre dans un bar en ville. Je n’ai pas cours aujourd’hui, pas de stages à effectuer non plus. Alors je profite du soleil. Ça fait du bien, un peu de soleil. Fermant les yeux et tournant mon visage vers le soleil, je me débarrasse de mes tongs et respire doucement. Tout va bien. Un vague sourire se dépose sur mes lèvres, comme si une plume était tombée sur mes traits. La vie sans magie était vraiment tranquille. Oh, il m’arrivait encore bien quelques fois d’utiliser un petit sort de rien du tout, mais jamais rien qui ne puisse attirer l’attention des autres sorciers. Je sais que s’il y en a qui habitent cette ville, ils peuvent m’identifier au premier coup d’oeil, ou presque. Mais ils ne savent rien de moins. Peut-être pense-t-il que je ne suis qu’une petite sorcière au passé tranquille, qui veut se faire discrète pour ne pas être harcelée par les humains. En fait, c’est surtout des miens que me vient cette hantise. Je ne veux pas que ma famille me retrouve. Je ne veux pas me marier avec ce jeune homme pédant qui semblait baver sur mes chaussures à chacune de nos rencontres. Je suis bien seule. Rouvrant les yeux, confrontée à ses sombres pensées, je sirote la fin de mon verre avant de chausser mes lunettes de soleil et de remettre mes tongs. Il était temps d’y aller. Laissant quelques billets sur ma table, je me lève et quitte l’endroit.

Quelques minutes et arrêts de bus après, j’arrive sur le campus. Je n’ai rien à y faire, si ce n’est prendre mon ordinateur qui se trouve dans ma chambre que j’habite sur place. Quittant la maison avec trois tee-shirts et deux paires de chaussettes, je n’ai pas le luxe de me payer un appartement ! En quelques pas, je me retrouve à la bibliothèque pour bénéficier de la connexion internet. Je dois vérifier mes mails. J’ai évidemment changé d’adresse à mon départ de la demeure familiale des Mandrake, mais il m’arrive de temps en temps de vérifier quand même. Des fois que mon frère m’ait envoyé un mail. Mais non, rien. Je n’ai plus rien à faire sur Internet, pourtant je continue de surfer un peu. Musique, séries TV, je suis une femme comme les autres. Je télécharge, j’achète. Il faut bien. Je vérifie la date de sortie du DVD que je veux acheter. Encore une quinzaine de jours. Je soupire. Je n’ai pas envie d’attendre ! J’avais tellement apprécié ce film ! Je lance une commande, il me faut le prochain tome de “l’Epée de Vérité”. Puis je retourne déposer l’appareil dans ma chambre.

La fin d’après-midi approche. Il y a un peu plus de monde dans les rues. Le soleil frappe moins fort mais il y a toujours cette odeur d’été dans l’air. J’en avale une grosse goulée. Je me sens libre. Je décide de marcher jusqu’à Lafayette Street. J’aime ces petites rues piétonnes, on y trouve toujours plein de petites choses intéressantes. Je ne m’attarde pas devant le bureau de Médium&Cie. Je sais qu’il y a des médiums qui rêvent de devenir sorcier. En effet, être sorcier, c’est bien… Quand on n’a pas une famille comme la mienne. Je passe devant la Maison des Douceurs. Je n’y mettrais pas les pieds. Je poursuis mon chemin l’air de rien. Je suis libre après tout. Mon regard s’attarde à peine sur les passants. Jusqu’à ce que je croise les yeux sombres de mon frère. Pourquoi a-t-il les yeux si foncés d’ailleurs ? D’habitude, ils sont si clairs, encore plus que les miens. J’attrape malgré moi le bras d’un homme qui passe près de moi. Il pousse un cri de surprise. Mes doigts ne lâchent pas son poignet et serrent plus fort. Je sens la moindre ligne d’énergie envoyée par la terre. Je les sens vibrer sous le coup de mon émotion. Comme un bruit lointain, j’entends l’eau, à travers les grilles égout, qui glougloute. Je finis par regarder le pauvre homme. Il me lance un regard courroucé. Désolée, marmonai-je. Je le lâche et il s’en va en me jetant des regards à me faire passer pour une folle. J’essaie de retrouver la silhouette de mon frère parmi celles des autres. Mais il n’est plus là. Comment a-t-il fait pour me retrouver ? Je commence à trembler. Non non non. J’avais pourtant coupé tous les ponts avec cette fichue famille...
famille. 
La famille… Freyja n’aurait pas à dire grand chose sur sa famille. A part qu’elle ne supporte pas lorsque ces derniers veulent régir sa vie, elle les aime assez bien. Celui avec lequel elle fut le plus proche était son frère, Andrew. Depuis quelques années, ils ne se voient presque plus. Andrew est resté fidèle à la famille, d’après ce que Freyja sait. Cependant, elle ne sait pas qu’il est en train de mal tourner. Peut-être qu’il sera le seul à la faire renouer avec la magie, afin de le protéger et de l’empêcher de basculer du côté obscur...