DATE & LIEU DE NAISSANCE ☞ conçu odieusement lors de rituels païens, dans la ville de New Delhi en Inde. Il serait né au tournant de l'été 1970, mais pour la date, ça, c'est incertain ; AGE ☞ quarante-six ans bien envoyé dans la gueule. on lui en donnerait plus, puisque l'abus de la mauvaise eau de vie et de la cigarette lui en ajoute facilement cinq de plus ; ORIGINE ☞ souche indienne, quelque part, dans son lignage… seulement, y’a tellement longtemps qu’on voit sa putain d'gueule en Amérique qu’on en vient à l’oublier ; CAMP ☞  sans attache, il est son propre clan et sa propre dévotion. il fut un temps où le sens de la famille et de l'honneur lui faisait vibrer les tripes ; FORME ANIMALE ☞ type de prédilection panthera tigris. on le reconnaît facilement à la balafre qu'il se trimbale sur le pif ; STATUT ☞ électron libre ; TYPE DE METAMORPHE ☞ métamorphe pur-sang, issu d'une lignée princière arménienne, consanguine et masochiste de nature ; ETAT CIVIL ☞ célibataire endurci et géniteur d'une gosse qu'il s’évertue à défendre de son mieux ; METIER ☞ n'étant pas détenteur de quelconque diplôme et sans véritable formation à la clé, c'est un bougre qui, depuis toujours, s'improvise tout un tas de truc. Un temps boucher (fruit de ses propres chasses nocturnes) il a déjà été conducteur de bus scolaire pour les jeunes du Pard. On dit, cependant, qu'aujourd'hui, il joue au trappeur aux alentours des marécages et des forêts de Shreveport.  (la chasse au crocodile c'est son nouveau truc surtout pour la fabrication de sac à main et la revente de viande exotique) ; ETIQUETTE ☞ l'air particulièrement hostile, voire parfois préoccupé, il possède cette gueule hargneuse qu'on préfère pas approchée. Et ses yeux, putain, c'est qu'ils luisent d'une malignité pas seine; forcément, un truc cloche chez c't'enfoiré. L'air hirsute et un accent à s'y casser les oreilles, il a cette bonne vieille bouille que partage tous les autres déglingués du sud des États-Unis. On peut pas dire qu'il est totalement con, parce qu'il a cette façon de vous regarder, franchement, on sait parfaitement qu'il y a de la lumière au deuxième étage ;

46 ans plus tôt, en Inde.
Il y avait dans l’air comme une odeur répugnante, mélange d’âcreté et de sang séché. Un carnage, véritable ravage de féminité dont les hurlements avaient résonné toute la nuit; la femelle n’y survivrait pas. Réclamant à plein poumon, furieux, la mamelle qui ne viendrait jamais, un bébé violacé et chiffonné comme un vieux torchon de cuisine qu’on arrachait aux bras inertes de la mère. Recouvert d’un sac gélatineux dont il n’arrivait à se dégager, il se tortillait comme une chenille dans son cocon. Hurlant comme un condamné, il se débattait si bien que son géniteur dû refermer sa prise autour du petit corps visqueux de sa progéniture. Moloch le retournait dans tous les sens, craignant que l’air indien et ses relents épicés n’en ait fait un handicapé; il ne pouvait se permettre que les enfants le plus forts et les mieux portants. Entouré de ses trois autres fils qui découvraient, curieusement et pif en l’air, leur nouveau frère, Moloch enfonça un doigt, puis un deuxième dans le gosier du nouveau nez. Inspectant bouche et narines, ne décelant aucune anomalie, le géniteur s’arrêta aux yeux qui rappelaient cette forme significative de petites noisettes bleues. Quelque peu étroits, comme les deux minuscules fentes que partageaient les mongols. Il se rappelait, nonchalant et sans quelconque sentiment, la forme des yeux de la femelle engrossée. Mais il ne se souvenait pas de cet éclat, scintillant, comme un air de défis et de provocation volontaire, au fond de son regard. Une intention dégourdie, comme aucun autre de ses fils, jadis, n’avait su éveillé les soupçons. Ce fils, un jour, me fera regretté de l’avoir enfanté.

Né dans la ville de New Delhi, en Inde, Levon vient s’ajouter à une fratrie de trois frères. Quatrième de la lignée, il diffère cependant des autres de par son sens critique de jugement, il commence très jeune à douter des apprentissages de son géniteur qui lui sont si férocement inculqué. Voyageant d’une région à une autre, c’est bien plus par nécessité que Levon s’enferme dans un cocon de solitude et de révulsion; contrairement aux autres, il ne ressent ni le besoin ni la certitude de tisser des liens avec les autres. Même de ses frères il se fait distant. Ainsi, morfond dans la solitude et le torrent de ses idéologies profondément enfouie, Levon en vient à se faire une propre idée de la vie et de ce qu’il peut en tirer. Il s’éloigne peu à peu des valeurs familiales traditionnellement enseignés. Si bien, qu’à l’âge ingrats de quinze ans, ce n’est non plus du dégoût qui l’anime, mais une profondément colère et rancœur, étrangement partagée, vis-à-vis son paternel. Levon en vient à redouter cette idée de grandeur et de descendance qui, au fils des ans, c’est beaucoup mieux intégrer à ses frères. Ainsi, établis sporadiquement en Turquie, Levon consulte un vieux sorcier qui, par un incontournable coup du destin, décide de s’allier à cet adolescent fougueux d’un géniteur qu’il aurait, lui-même, connu dans une autre vie. Pourvue d’une potion, Levon prive son père de toute descendance masculine viable, l’ayant maudit à n’engendrer que des enfants mort-nés ou femelles. Ce rituel doit se répéter chaque année, afin que chaque semence soit infructueuse.

À la naissance presque improbable de Rhys, cinquième membre de la fratrie, Levon décide de priver son père d’un cinquième héritier. Il décide d’emmener son frère avec lui à New Delhi, afin de le sauvegarder de l’emprise malsaine de leur géniteur. Mais surpris dans son élan par l’un de ses aînés, il préfère l’exil à la quelconque punition que lui réserverait son père en connaissance de cause. Il abandonne ainsi son frère cadet aux griffes de l’idéologie Archos pour s’abriter dans les jungles indiennes.  Il passe quatre longues années exclusivement sous forme animale, se préservant ainsi de la perversité humaine, mais davantage encore de Moloch qui, somme toute, pourrait bien être décidé à le rechercher. Chassant à la manière des bêtes, vivant parmi ceux dont il partage l’espèce, son tempérament s’en trouvera à jamais changer, le rapprochant davantage de son bestial au détriment de sa part humaine. En 1995, suite aux déforestations majeures survenues en Inde, son territoire de chasse considérablement réduit à un néant inexploitable, Levon retourne auprès de son géniteur, offrant nuque et échine plier, témoin de sa bonne foi.

En 2002, il se lasse de la quotidienneté Archos. Un violent affrontement entre son géniteur (sous sa forme animale) et lui (également sous sa forme de prédilection) éclate. Une guerre d’idéologie s’affronte, sous les regards abasourdis de toute la fratrie qui, visiblement, ne comprennent en rien l’acharnement de leur frère. S’en suit de profondes blessures et le départ définitif de Levon. Sans être déchu et déshériter de son rang, il est chassé du cortège familiale avec l’interdiction formelle de ne jamais revenir. Dégoûté, déçu, Levon arpente le monde, les régions et les villes pour se ressourcer. En 2010, le glorieux continent Américain dans l’espoir de s’y poser, définitivement. Les échos d’une ville pullulant de CESS attirent son attention et, la même année, il y aménage.

En 2011, bien établit, Levon fréquente sporadiquement ses semblables (via le Pard notamment) et y fait la rencontre d’une jeune méta. Ils en viennent à se fréquenter, d’un plaisir mutuel, avant que leur relation ne se concrétise par l’annonce inattendue d’une grossesse. Décidé à s’engager auprès de cet(te) enfant à naître, Levon se convainc d’être meilleur géniteur que le sien et se promet de n’élever cette descendance que selon ses propres idéologies et valeurs (reniant ainsi tout un lourd passé traditionnel Archosien). Une fille naît, quelque neuf mois plus tard. Si Levon se trouve maladroit devant de telles circonstances, la mère de son enfant, quant à elle, renie ses engagements en laissant la petite entre les pattes de son géniteur. Ainsi, depuis cinq années, Levon s’évertue à élever tant bien que mal cette adorable fillette aux cheveux d’or dont il s’est, incommensurablement, attaché. Résidant près de Shenandoah, Levon y mène une vie bohémienne auprès de ses congénères qu’il fréquente, toujours, sur des épisodes aléatoires. Mais son quotidien paisible pourrait bien être assombri et tourmenté, car déjà, quelques rumeurs parvenant du Pard le font sourciller; ce pourrait-il qu’en dépit de toutes ses précautions, un autre Archos se soit poser à Shreveport?

** À noter que l'histoire de Levon est laissée floue, par endroit, de façon volontaire. Cela pourra, en effet, me permettra d'ajouter quelques détails en lien plus le jeu avancera. **

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