Kaileigh Theodora Blackwood âge. Kaileigh Theodora Blackwood ne parait pas avoir plus de 17 ou 18 ans. Et pourtant, elle a fêté il y a quelques semaines son 480e printemps. date et lieu de naissance. La belle a vu le jour le 23 mars de l'an 1511, à Londres. nationalité. Anglaise, de fait. nom du sire. C'est la somptueuse Neelah S. de Gallin qui lui a fait le privilège de la transformer, et de s'occuper d'elle au moment le plus crucial de sa vie. Kaileigh lui porte un amour sans limite, et sans faille. date de l'étreinte. 1529, au beau milieu des scandales qui remuaient le gouvernement. statut. Malgré son apparence frêle et candide, Kaileigh fait partie du groupe des anciens. discipline. Kaileigh est spécialisée dans la Domination. Quoi de plus évident? Du haut de ses 480 ans, elle est actuellement niveau 4, soit la capacité de conditionnement. Plus qu'une vingtaine d'années avant qu'elle puisse enfin atteindre le niveau 5, le plus puissant de tous. état civil. Célibataire, évidemment. Qui saurait la dompter sinon? lieu d'habitation. Kaileigh réside au manoir avec Neelah, mais envisage de faire l'acquisition de son propre appartement dans un quartier luxueux. métier. La 'jeune' femme a été embauchée en qualité de barmaid au CroqueMitaine. étiquette qui vous est collé. Bien qu'étant douce et rêveuse, la demoiselle a malheureusement fini par hérité de certains défauts de sa créatrice. Ainsi, alors qu'elle était une jeune fille effacée, timide et parfois craintive elle est devenue une personne au caractère affirmée, n'ayant pas peur de remettre les gens à leur place s'il lui déplaise. Elle a appris à agir comme une petite princesse, se faisant obéir au doigt et à l'œil par ce qu'elle jugeait comme lui étant inférieur. Elle séduit avec facilité les humains, bien que certains se méfient de ses airs angéliques.

traits de caractère. Méfiez-vous de cette belle jeune fille. Car sous ses airs d'ange, peut se cacher la plus terrible des prédatrices qui ait jamais servi la Mort.

En apparence, elle semble a tout de la demoiselle de bonne famille: délicate, fragile et vulnérable. Une cascade de longs cheveux d'un blond platine à en faire rougir Marylin Monroe, le sourire innocent, et le regard naïf. Et elle est encore en partie cette personne, mais elle a appris à s'endurcir, ne voulant plus jamais qu'on profite de ses faiblesses. Envers le faible nombre de personnes qui ont su trouver grâce à ses yeux Kaileigh Theodora est une personne d'une incroyable douceur, tant par ses gestes que ses mots. En revanche, amusez vous donc à la chercher. Vous révèlerez en elle une véritable petite peste. Bien que les faits remontent à près d'un demi millénaire, il persiste toujours en elle une infime part de l'orpheline Theodora, que les bourgeois de la cour des Tudor prenaient un malin plaisir à dénigrer. Si d'ordinaire, il vous venait l'idée saugrenue de faire remonter ces douloureux souvenirs à la mémoire de la belle, elle ne saurait que trop vous le faire payer. Et regrette amèrement.

Des années de vie auprès de sa sulfureuse 'maman', Neelah de Gavin, l'ont accoutumé à partager quelques traits de caractère avec cette dernière. Et l'amour protecteur que lui porte cette dernière depuis l'étreinte n'adoucit en aucun cas la situation. En effet, Kaileigh Theodora est prête à tout pour obtenir ce qu'elle désire. Habituée à ce qu'on lui cède ses moindres caprices, la belle saura se montrer on ne peut plus persuasive pour parvenir à ses fins, qu'il vous en soit gré, ou non. Face à son entêtement particulièrement développé, il vous serait toute façon bien peu aisé de savoir résister assez longtemps pour qu'elle finisse par abandonner. Et puis... sachez que si jamais, oh grand jamais, vous venez en tête de lui refuser quelque chose, sachez qu'elle ne répondra plus de rien. Ou qu'elle usera de ses pouvoirs pour vous faire changer d'avis. Elle n'a pas développé les capacités de domination pour rien, convenons en.

La richesse, la luxure. Aucun interdit. Tout autant de facteurs qui ont affirmé un peu plus son caractère. Enfin, on la remarquait. Enfin, elle n'était plus cette chose, bonne uniquement à laver les sols, et manger les restes. On ne la traitait pas bien. Les humains ne la traitaient pas bien. De son vivant. A sa mort, Kaileigh découvrit ce qu'était le pouvoir. Et entre autres, le pouvoir de séduction. Neelah lui offrit des robes somptueuses, et des coiffes dignes de la reine. Et les hommes commencèrent à la regarder. Avec envie, avec désir, avec perversité. Et Kaileigh y prit rapidement goût. Flirter, charmer, séduire. Des activités qui vinrent se fondra dans son quotidien, et qui, aujourd'hui encore, perdurent. La demoiselle en joue d'une aisance stupéfiante, et souvent il est dure de savoir si vous êtes sous l'emprise de son pouvoir, ou de son seul regard.

Auprès de sa nouvelle mère, Kaileigh Theodora a été à la meilleure école qu'elle aurait pu espérer. L'école de la mort. Un peu comme l'école de la vie, vous savez, mais en mieux, car éternel. Ou presque. A ses côtés, elle a appris les lettres et les langues, l'escrime et l'équitation, le style et les sciences. D'une pauvre orpheline dont on abusait des services, elle est donc devenue une somptueuse jeune femme à l'esprit vif et habile, réputée pour sa ruse. Sa facilité à jouer de tout, ajouté à son regard toujours empli de malice, fait qu'on a souvent qualifié la blondinette d'espiègle. Quel mot lui conviendrait donc mieux que celui là... Si ce n'est vampire?

462 ans d'éternité, crocs aux machoires, n'ont jamais terni cette part d'enfance qu'elle cache en elle. Il lui arrive souvent d'avoir ses petits accès de folie, ou son lunatisme qui la fera passer d'une charmante personne aux traits normaux, à ce vampire sanguinaire qu'elle se sait être. Ajoutons à celà, que Neelah de Gavin a été la toute première à lui montrer une affection sincère, et réelle. Elle a découvert sous son aile, le bonheur d'être aimée et protégée. Kaileigh voue donc à cette mère par procuration, une admiration et une dévotion qui ne sauraient connaitre de limites. Quelle que soit votre race, posez votre main sur Neelah, et Kaileigh s'empressera aussitôt de s'assurer que jamais plus vous ne reposerez la main sur quoi que ce soit. Parole de vampire.

occupation nocturne. Kaileigh essaie d'équilibrer sa vie. Qu'il est pénible de se tuer, si je peux me permettre, à la tâche, quand on est déja mort. Alors, la jolie blonde est parvenue à trouver un travail qui lui permet de lier ses passions. Barmaid au Croquemitaine. Et son rôle lui convient à merveille. Kaileigh Theodora pourrait y travailler 24h/24. Ou presque. Toujours est-il que la jeune femme a le poste parfait: non seulement elle peut s'adonner au flirt librement à son bar, ce que son patron lui recommande même de faire (... et bien quoi, ne saviez vous donc pas que le sexe faisait vendre?), mais en plus elle est payée pour porter des tenues provocantes, et montrer les crocs si d'ordinaire, un humain s'aventurait en ces terres conquises par les siens. Non pas qu'elle ait réellement besoin du salaire qu'elle y gagne, pourtant.
Les soirs où elle est de congé, la demoiselle aime flâner dans la ville, voir dans la forêt. Elle aime pouvoir profiter du calme lorsqu'il s'offre à elle. Mais seulement de temps à autre, faire la fête reste tout de même la chose qu'elle préfère au monde. Un homme voir une femme à chaque bras,

manie, habitudes & goût. Kaileigh Theodora a une petite habitude qui semblerait à priori commune, mais qu'on pourrait presque qualifier de mortelle. En effet, dès que la demoiselle prévoit de se mettre en chasse, elle orne ses lèvres d'un rouge à lèvres couleur sang... Vous savez, histoire de ne pas laisser trop de preuves de ses festins. Il est donc fortement recommandé, à vous, humains de seconde zone, de ne pas trop tenter le diable si vous croisez Kaileigh dans un de ces moments là.
On ne pourra pas dire qu'on ne vous avez pas prévenu.

Détentrice d'une bague qui la protège des rayons du soleil, la blondinette prend parfois un malin plaisir à aller se balader au grand jour. Non pas qu'elle apprécie la compagnie des humains, elle les méprise au plus haut point. Mais, comprenez vous, il est tellement plus amusant d'aller repérer ses proies en territoire ennemi. Tellement plus excitant de les approcher sans qu'ils ne se doutent de rien, qu'en presque 500 ans, la demoiselle n'a toujours pas su s'en priver.

Sinon, en vrac:
¤ Elle aime le bruit de la pluie sur les carreaux.
¤ Elle n'aime pas qu'un humain la dévisage.
¤ Elle aime fumer après avoir mangé.
¤ Elle n'aime pas qu'on la dérange quand elle est occupée.
¤ Elle aime qu'on la courtise.
¤ Elle n'aime pas qu'on fouille dans ses affaires.
¤ Elle aime la musique classique et l'équitation.
¤ Elle n'aime pas qu'on violente les animaux.
¤ Elle aime les bains moussants.
¤ Elle n'aime pas la routine.

régime alimentaire. Lorsqu'elle était encore humaine, Kaileigh, ou Theodora de son premier prénom. était une végétarienne qui se refusait à avaler toute forme de nourriture possédant un visage. Imaginez vous donc, porter à ses lèvres le fruit d'une partie de chasse, menée à bien par l'un de ces riches bourgeois qui lui menait la vie dure? Non. Décidément non, elle ne se résignerait pas à ingurgiter les seules formes de vie qui ne la traitaient pas comme une moins que rien.
Mais la donne s'est trouvée bouleversée après sa transformation. Pleine d'une colère et d'une rancœur irrépressible envers ceux qui avaient fait de sa vie un enfer, Theodora ressentit un besoin de vengeance qu'elle s'empressa de mettre à exécution. Depuis les lois qui lui empêchent de tuer des êtres humains, Kaileigh se sert maintenant de ses dons pour asservir des humains, et se nourrir sans pour autant les vider de leur sang. Mais n'approchez surtout pas de sang artificiel ou animal de son être, ou elle pourrait vous le faire amèrement regretter.

conviction. Depuis quand est-ce qu'on demande son avis à un vulgaire bout de viande? Kaileigh ne se rappelle pas avoir déja vu un seul humain, demander poliment à son hot dog si cela le dérangeait d'une quelconque manière de se faire ingurgiter. Il n'y a aucune raison pour qu'elle fasse la même chose avec ses propres encas. Elle préférait bien assez largement le temps avant la révélation. Celui où les vampires n'étaient pas condamnés pour avoir laissé un corps, drainé de son sang, trainer dans la forêt, où, soyons réalistes, il n'embêtait personne.
Elle préférait le temps où les humains ne se doutaient de rien, et où une paire de crocs les effrayait plus que la mort elle même. En ce temps, la chasse était si divertissante, et la revanche n'avait jamais eu goût aussi sucré. Maintenant, c'est si facile.... Les humains qui viennent offrir leurs jugulaires goûteuses et sales à ses lèvres délicates la répugnent encore plus que ceux qui ont peur d'elle, et la jeune femme se surprend parfois à imaginer en emmener un dans la forêt, et exécuter discrètement son petit rituel. Mais elle s'en empêche, consciente des risques qu'elle encourt si jamais on remonte jusqu'à elle.

signes particuliers. La première chose que l'on remarque chez Kaileigh Theodora Blackwood, sont ses longs cheveux d'un blond platine impeccable. Ils encadrent son visage délicat et font ressortir ses yeux bleus azur sur sa peau si pâle. Sous ses airs de princesse de l'Est se cache cependant un coeur de glace, prenez garde.
Son enfance humaine en tant que servante à la cour des Tudor lui a laissé quelques marques indélébiles sur la peau. Ainsi, si vous regardez bien, vous vous rendrez compte que son dos et ses bras sont lacérés de cicatrices plus ou moins profondes, dont la belle se serait fort bien passée.
Kaileigh a également eu du mal à passer de la période des longues robes en dentelle, à la tendance vestimentaire des temps modernes. Elle déteste se fondre dans cette masse de gens qui s'habillent en jean et t-shirt. Elle adopte donc un look qui la démarque des autres, toujours très exhubérant, quelque soit ce qu'elle choisisse d'enfiler. Sa préférence va naturellement aux corsets, et à tout ce qui a attrait à la dentelle.

An orphan Story When you came in the air went out. And every shadow filled up with doubt. I don't know who you think you are, But before the night is through, I wanna do bad things with you. I'm the kind to sit up in his room. Heart sick an' eyes filled up with blue. I don't know what you've done to me, But I know this much is true: I wanna do bad things with you. When you came in the air went out. And all those shadows there filled up with doubt. I don't know who you think you are, But before the night is through, I wanna do bad things with you. I wanna do real bad things with you. Ow, ooh. I don't know what you've done to me, But I know this much is true: I wanna do bad things with you. I wanna do real bad things with you. Jace Everett - Bad things.

histoire.


H.U.M.A.N L.I.F.E



23 MARS 1511, LONDRES.


C'était le temps où Thomas Tallis était considéré comme le meilleur compositeur de son époque. L'Angleterre des Tudor, sous le début du règne d'Henri VIII. L'Angleterre de la beauté, et du luxe. Car si Henri VII était un sage, son descendant semble plus enclin à profiter des bonheurs de la vie.

Le 23 mars de l'an 1511 fut une journée radieuse. L'on organisait des courses de chevaux, sur le grand stade. Les enfants jouaient dans la cour, sous le regard attentif de toutes les nourrices, chargées de veiller au bonheur des chérubins. Les bourgeoises, affairées autour de la Reine, étaient toutes parées de leurs plus beaux atours et chacune espérait les faveurs de cette dernière.

C'est ce jour là que Margareth, humble dame de cour de Catherine d'Aragon, récente épouse du roi, fit une étrange découverte, sur de petits escaliers, qu'elle était accoutumée à emprunter pour se rendre du château aux jardins. Un raccourci qui lui avait été dévoilé par un palefrenier, lorsque leur amourette était encore d'actualité. Un petit panier, d'où provenait des cris étouffés. Là, ici, sur cette marche. Un lange, sale, posé au milieu, et recouvrant un bébé. Une petite fille aux yeux bleus comme le ciel, et au sourire irrésistible.
Et rien d'autre que quelques pièces de monnaie, sans réelle valeur. Et un morceau de papier:


"T H E O D O R A."


Margareth ne put se résoudre à ignorer ce petit être, condamné à une mort certaine s'il restait sur ces marches, dont si peu au château avait connaissance. Consciente du châtiment divin qui l'attendait le cas échéant, la jeune femme se saisit du panier, et le ramena au château. Elle s'occupa de la petite Theodora, comme on l'appela donc sur les recommandations du papier, et la nourrit de lait de brebis. Bien que l'enfant eut surement vu le jour quelques jours, peut être semaines auparavant, on convint que sa date de naissance serait établie au jour où l'on avait trouvé sa couche.

Le roi et la reine eurent vent de l'existence de ce petit être. Dans leur infinie bonté, ils autorisèrent qu'on la garde, et décrétèrent que l'enfant serait redevable au couple royal de lui avoir sauvé la vie, en travaillant pour eux jusqu'à son lit de mort. Margareth, que la nature avait voulu stérile, se proposa de s'occuper de son éducation. On lui confia donc l'enfant.


3 JANVIER 1514, LONDRES

Citation :

"Chère Mère,

Le médecin dit que mes jours sont comptés. La maladie m'emporte chaque jour un peu plus, et je n'ai de cesse de m'inquièter pour Theodora. Mère, vous devriez la voir. Elle grandit si vite. Ses cheveux sont blonds comme les blés, et ses éclats de rire sont des morceaux de paradis que Dieu m'envoie pour me conforter dans ma douleur. Je sais bien que l'on prendra soin d'elle, une fois que je ne serai plus de ce monde. Du moins j'ose l'espérer. J'eusse été plus rassurée si vous aviez pu venir jusqu'ici pour vous en assurer vous même. Cette enfant a tant besoin d'amour. Je me sais capable de lui offrir, mais je laisse une orpheline derrière moi, pour la seconde fois. Promettez moi qu'elle saura qu'on l'a aimé fut un temps, je vous en conju..."

Margareth n'eut pas le temps de terminer son mot. Pas plus qu'elle n'eut le temps d'embrasser une dernière fois la petite Theodora, qu'on l'empêchait d'approcher depuis que la grippe s'était déclarée. Sa paleur terrifiait, sa maigreur affolait. Quand à ses yeux injectés de sang, ils semblaient personnifier Satan. On dit qu'elle rendit son dernier souffle aussi brusquement que ce qu'elle avait trouvé la vie, en cette nuit pluvieuse. Et plus personne n'entendit jamais parler d'elle.

20 SEPTEMBRE 1521, LONDRES

Theodora était attachée à laver le sol, avec ce petit chiffon si sale qui ne tenait plus sincèrement la route, et le seau d'eau, qui n'était guère plus propre, qu'on lui avait attribué. Elle avait environ 10 ans, et une ardeur étonnante au travail. Malgré le caractère mesquin des gens de la cour, la jeune fille était reconnaissante au roi et à la reine de l'avoir recueillie. On lui avait raconté toute l'histoire. La reine l'avait trouvé lors d'une de ses errances aux jardins. Abandonnée là par sa mère, Catherine d'Aragon l'aurait récupéré, et aurait veillé à ce qu'on s'occupe d'elle. On lui avait sauvé la vie, il était donc tout à fait normal qu'elle rende maintenant service.

Margareth avait disparu alors qu'elle était trop jeune pour s'en souvenir. Et les circonstances de la mort de la jeune femme restait bien trop mystérieuses pour qu'on eu l'idée d'en parler à cette petite. De toute manière, Theodora était orpheline. C'était un fait. On l'avait recueillie en tant que telle, et elle grandissait simplement en suivant la destinée que Dieu lui avait tracé. La jolie enfant devait grandir seule, on l'élèverait donc à la dure.

Et alors qu'elle entendait au loin, les troubadours qu'elle affectionnait tant, jouer leurs spectacles devant la foule, Theodora frottait, et frottait encore. Deux hommes passèrent. L'un cracha sur Theodora, qui garda les yeux baissés sans rien dire. Elle savait qu'on la fouetterait si elle faisait montre de trop de témérité. Et son dos était encore lacéré des écorchures qu'avaient laissé les derniers coups de batons qu'elle avait reçu, quelques jours auparavant. L'autre homme, probablement le fils du premier, âgé de certainement sept, peut être huit ans de plus que Theodora, attendit que la gamine releva la tête. Et lui sourit.
La jeune fille ne put alors s'empêcher de sourire à son tour, ce qui déclencha la fureur du père. D'un premier coup de pied, il envoya voler le seau, dont l'eau noirâtre se répandit sur la totalité du sol reluisant. D'un second, il tappa la petite demoiselle dans le flanc, en lui intimant:

"Nettoie donc chienne, n'as tu pas mieux à faire que de sourire stupidement?"

Elle répondit d'une voix fluette:

"Si Monsieur."

En retenant quelques larmes de douleur de couler de ses petits yeux. C'était comme ça tous les jours. On l'humiliait, on la frappait. On la laissait recommencer indéfiniment un travail, qui était bien trop dur pour une fillette de 10 ans. Mais qu'importait. N'était-elle donc pas la pour ça, cette bonne à rien?

Les deux hommes repartirent dans le couloir, sous les éclats de rire du paternel, convaincu que sa virilité venait à nouveau d'être démontrée. Theodora ne put s'empêcher de relever la tête, pour jeter un dernier regard à l'autre jeune homme. Il ne regardait plus dans sa direction. Mais le sourire qu'il lui avait offert resta gravé en elle bien des années durant. Bien qu'elle découvrirait, plus tard, qu'elle maudirait ce jour où elle avait rencontré Christopher Huntington pour la première fois.

07 DECEMBRE 1527, LONDRES

La situation devenait chaque jour, un peu plus difficile à supporter pour la jeune Theodora. Son adolescence avait vu ses charmes se développer. Chaque jour, la blondinette resplendissait un peu plus que la veille. Grande, élancée, ses longs cheveux en pagaille encadrant son visage sale, et toujours ces blessures dus aux coups incessants qu'on lui infligeait. Son coeur était un peu moins vaillant chaque année, et elle haïssait de plus en plus cet univers dans lequel elle vivait, priant pour que Dieu l'en sorte. Le seul espoir qu'elle avait, était de recroiser ce garçon, qui avait croisé sa route cinq années auparavant.

Le seul qui lui avait accordé un signe d'intérêt, aussi loin que lui permettaient de remonter ses souvenirs. Ce sourire qui avait bouleversé sa vie. Et ce regard pétillant et plein de vie. Theodora ne vivait plus que dans l'attente de le revoir. Mais rien n'y faisait. Les coups restaient. La saleté restait. La douleur, l'humiliation, le chagrin restait. Mais lui ne revenait pas.

Elle avait, grâce à l'aide de la fille d'une des grandes dames de la cour, appris à lire. Cette amitié interdite était née entre les deux fillettes quelques années auparavant, lors d'une partie de cache cache. Elizabeth, fille de Claire de Bourgogne, était française, mais maitrisait l'anglais à la perfection. En pleins jeux avec d'autres enfants illustres du palais, la petite cherchait un endroit où on ne la trouverait pas. En courant, elle entra en collision avec Theodora, et s'excusa platement. Puis, elle attrapa la fillette par la main, et se mit à courir, en lui demandant de l'aider à se cacher.

D'abord interdite, l'entrain de la française la convint. Et à son tour, Theodora se mit à courir, tenant la main d'Elizabeth pour la guider. Le premier endroit auquel elle songea fut la bilbiothèque. Ce grand endroit, plein de livres qu'elle était bien incapable de déchiffrer, l'éducation qu'on lui avait inculqué ne comprenant pas de cours de lecture. Apprenant ceci, Elizabeth décida qu'il était bien trop dommage de ne pas savoir lire, et se mit en tête de lui apprendre. Les fillettes n'avaient pas le droit de toucher aux lectures des adultes, bien entendu. Elles se retrouvaient donc la nuit, après les couvres feux, pour leurs leçons.

Elizabeth et sa famille étaient reparties en France l'an passé, mais Theodora avait gardé cette habitude, et régulièrement, une fois que les lumières furent éteintes, elle sortait de la pièce où se trouvait sa piètre couche, et allait s'adonner à la lecture sous la lumière de restes de bougies, qu'elle récupérait après les repas.

Ce soir là, donc, la jeune femme comme à son habitude, se dirigea discrètement vers la bilbiothèque, dont elle poussait toujours les portes avec angoisse et envie, consciente du châtiment qui l'attendait si quelqu'un venait à la trouver ici. Mais l'odeur des livres et la passion qui se dégageait de chaque page étaient plus fortes que toutes les peurs du monde. La nuit précédente, elle avait laissé en suspens un recueil de poésie française, ma foi fort belle, et qu'elle brûlait d'impatience de reprendre. Se faufilant donc à travers les rayons pour aller retrouver son endroit habituel, la jeune femme ne put s'empêcher de pousser un hurlement de frayeur quand une main s'empara de son poignet. Theodora se retourna brusquement, quand une autre main vint se plaquer sur sa bouche, l'empêchant de crier encore.
Il était là. Celui qu'elle avait cherché pendant des années se tenait enfin devant elle, plus beau et plus intimidant encore que dans ses souvenirs. Et il lui sourit à nouveau.

02 NOVEMBRE 1528, LONDRES

Citation :

"A ma tendre Theodora,

Notre idylle secrète a assez duré. Je me meurs de vous. Je refuse que notre amour reste encore secret. Cela fait si longtemps maintenant que nous taisons notre romance, il est grand temps que tout le monde connaisse enfin la vérité il me semble. Je pars en Prusse pour plusieurs semaines, mais je serai revenu pour la nouvelle année. Accompagnez moi au bal masqué qu'organise sa gracieuse majesté. Soyez ma cavalière, et nous déclarerons enfin notre amour à la cour. Je suis convaincu que le Roi et la Reine acclameront ces nouvelles sous les meilleures auspices.

Je me languis de vous, déjà.

Amitiés,
Votre dévoué Christopher Huntington."

31 DECEMBRE 1528, LONDRES

Ce bal masqué était l'occasion pour Theodora de sortir sans être vue. Elle côtoierait les riches. Et son amant, Christopher, annoncerait enfin qu'il avait trouvé femme auprès d'elle. La surprise serait générale, lorsqu'il lui ôterait son masque. Tous découvriraient la petite servante qu'ils avaient torturé et humilié pendant toutes ces années. Christopher, qui plus est, était un homme fortuné. Personne ne tenterait donc de le dissuader. Sa vie allait enfin changer. Elle allait enfin être une véritable personne.

La veille, elle avait trouvé sur sa couche, une robe somptueuse, d'un jaune très vif et pleine de volants. Tronait dessus un masque d'une finesse extraordinaire, très certainement fait d'or ou de quelque autre pierre précieuse. Ce jour là alors, Theodora fit son travail encore plus vite qu'à l'accoutumée. Tout fut fin prêt pour célébrer la nouvelle année et accueillir les invités au bal au milieu de l'après midi. La belle orpheline s'empressa donc de retourner à sa chambre. Elle passa la robe, parfaitement ajustée à son fin tour de taille, et brossa ses cheveux élégament. Theodora ne possédait pas de maquillage, et laissa donc sa peau naturelle. La seule fortune qu'elle possédait, un magnifique collier dont elle ignorait la provenance, trouva enfin une occasion d'être utilisé.

La jeune femme ne possédait pas de miroir, mais espérait profondément être somptueuse. Et méconnaissable.

A l'heure de la réception, elle ne passa pas de paire de chaussures à talons, n'en possédant pas, et se contenta de ses sabots habituels, dissimulés par l'immense robe qu'elle portait, et qu'une servante l'avait aidé à attacher, presque aussi excitée qu'elle. Quand elle pénétra dans la pièce, tous les regards se fixèrent sur elle. Aucune autre dame de la salle, pas même la Reine, ne la surpassait en charme ou en beauté. On se questionna alors. D'où pouvait donc bien venir cette délicieuse inconnue? Qui était-elle? Theodora ne tint pas compte de l'émulation qu'elle avait créé, et se mit à chercher son bien aimé.

Après quelques minutes de recherches vaines, elle se préparait à renoncer. Quelle idée avait donc elle eu de penser qu'il pourrait rentrer à temps, et annoncer sans peur et sans faille qu'il aimait une soubrette, lui, homme à l'avenir prometteur, fameux capitaine et personnalité illustre au sein du royaume? Et alors qu'elle se dirigeait vers la sortie, une main familière attrapa son poignet. La voix de celui qu'elle aimait résonna au creux de son oreille, et murmurèrent des mots qui troublèrent Theodora.

"Tu es donc là. Je me demandais si tu serais assez sotte pour venir. Il faut croire que j'ai eu tort de douter. Que le spectacle commence."

Une femme soudain, la pointa du doigt et se mit à hurler:

"VOLEUSE ! CETTE VOLEUSE A PRIS MA ROBE. CE N'EST QUE LA SIMPLE SERVANTE DE LA REINE, COMMENT OSE-T-ELLE SE MELER A NOUS, DANS MES TISSUS QUI PLUS EST? ATTRAPEZ LA!"

Christopher tourna brusquement Theodora vers lui, l'embrassa avant de lancer un simple:

"Courrez."

Le coeur en morceaux, les gardes à ses trousses, Theodora réalisa qu'on avait abusé d'elle. Christopher ne l'aimait pas. Il n'aimait pas son sourire, son esprit vif et ses lèvres douces, comme il le prétendait depuis plusieurs mois. Il cherchait simplement une occasion de l'humilier. Et alors qu'elle entendait les soldats, amis de son bourreau, rire à ses côtés, et les gardes la suivre en courant, elle se fit la promesse solennelle de ne plus jamais aimer un humain. Et de faire payer à celui qui l'avait détruite le prix d'une vengeance terrible.

V.A.M.P.I.R.E L.I.F.E

15 AOÛT 1529, LONDRES
]

Lorsque Theodora ouvrit les yeux, Neelah était là, un sourire aux coins des lèvres. Neelah, c'était cette femme splendide, qu'elle avait rencontré quelques mois auparavant, et qui l'avait sauvé à sa manière. Les deux femmes s'étaient rencontrés à la fin de l'année 1528. Tout de suite, la jeune femme avait su se montrer protectrice envers Theodora, qui savait apprécier à sa juste valeur l'affection que lui portait la dame. Lorsque Christopher lui avait brisé le coeur, elle avait éloigné la fillette blessée du coeur des rumeurs, et s'était montrée présente moralement, à tel point que Theodora avait fini par lui vouer une confiance absolue, pour la première fois depuis le début de sa courte existence.

Quelques semaines auparavant, Neelah avait révélé à Théodora qu'elle était un vampire. Elle eu d'abord, bien de la peine à croire ce que Neelah lui contait là. Des vampires, allons donc, celà n'existait que dans les mythes, les histoires que l'on racontait aux enfants pour les effrayer. Et puis, la blondinette finit par se raisonner. La seule qui avait toujours été là pour elle n'était pas humaine. C'était logique. Les humains étaient vils, les humains étaient méchants. Les vampires n'étaient probablement pas si mauvais que celà dans le fond. Elle s'était donc faite à l'idée, et fut même prise d'un soudain engouement pour les vampires. La belle voulut tout savoir. Toutes les histoires, les anecdotes. Pourquoi, comment, toujours, tout le temps. Et après des jours de réflexion, elle s'était levée un matin, et, emplie d'une volonté sans faille, s'était plantée devant Neelah, pour lui dire.

"Transforme moi."

Jamais elle n'avait été aussi sure d'elle. Neelah sembla prête à lui demander si elle était bien sure de vouloir faire ça, ou n'importe quoi d'autre, mais Theodora l'arrêta d'un simple regard. Elle ne pouvait rester humaine. Elle ne supportait plus cette vie de servitude, d'humiliation et de souffrance. Il était temps d'en finir. Ce monde n'était pas fait pour elle. Et qui plus est, Theodora voulait que Neelah, et personne d'autre, soit le vampire qui la transforme.

Alors elle s'était exécutée. Theodora avait bu un peu du sang de la vampire. Cette dernière s'était ensuite abreuvée dans son coup. Et maintenant, Theodora devait achever sa transformation, en buvant du sang humain. Elle qui jamais n'avait voulu se résigner à manger de viande, elle savait pourtant qui allait être sa première victime.

Ce soir là, les deux jeunes femmes partirent à la recherche de Christopher Huntington. Vêtue d'une robe blanche immaculée que lui avait offerte Neelah à l'occasion de l'étreinte, Theodora se faufila sans un bruit dans la chambre de l'homme qui avait causé sa perte. Elle le réveilla, à cheval au dessus de son corps nu. Elle lui murmura quelques mots à l'oreille, comme lui même l'avait fait quelques temps auparavant:

"Tu as voulu te jouer de moi. Paye maintenant."

Et elle lui laissa voir son visage, ses yeux injectés de sang, ses crocs mortels prêts à rendre leur sentence au milieu de sa jugulaire. Theodora se délecta quelques secondes de l'expression de terreur qui parcourut le visage de l'homme, avant de s'abattre tel le rapace sur sa proie, dans le cou de Christopher Huntington. De longues minutes après, la jeune femme sortit de la chambre pour rejoindre Neelah. Elle regarda sa protégée, tâchée de sang, avec une certaine fierté. Elle était son sire, et Theodora son infant. Et ce pour l'éternité.

1529 - La révélation.

Une fois sa transformation effectuée, Neelah, Roméo et elle partirent en Irlande où ils vécurent ensemble quelques années. Un humain drainé de son sang par ci, une petite soirée luxueuse par là. Cette vie offrait à Theodora, qu'on rebaptisa Kaileigh à l'occasion, tout ce dont elle rêvait sans y avoir droit quand elle était encore humaine. Sa sire était si bonne envers elle. Kaileigh la considérait un peu comme cette mère qu'elle n'avait jamais eu. On lui offrait des diamants et des robes, des chaussures et des éventail. La nuit lui était avant réservé à la lecture. Maintenant, la nuit, c'était sa liberté. Leur liberté.

Ce fut ainsi pendant près de 200 ans. Le petit trio vagabondait au gré de leur humeur. Ils allaient de ville en ville. Tuaient quelques humains qu'ils laissaient, inconscients, dans des ruelles désertes. Rien n'avait jamais autant plu à Kaileigh, qui ne se lassait pas de cette nouvelle vie. Jusqu'au jour où Neelah décida de partir. Avant quoi, elle demanda à Roméo de veiller sur Kaileigh. Mais la demoiselle ne l'entendait pas de cette oreille. Cette période correspondait à son adolescence de vampire. Et elle comptait bien la vivre à sa guise.

Elle vécut donc quelques temps auprès du beau vampire, avant de s'en aller. Kaileigh partit voir le monde. Elle visita tous les pays qu'elle eut l'occasion de visiter. La Russie est celui où elle passa le plus de temps, tombée amoureuse des paysages glacés et du charme de l'Est. Les guerres étaient parfaites à son goût. Elle lui permettait de tuer et de laisser pour morts au combat, des hommes qu'elle vidait de leur sang après qu'ils aient assouvi ses désirs. Oui, les humains étaient tous les mêmes, ils devaient donc payer.

Kaileigh n'aimait pas tellement la compagnie. Elle ne faisait pas confiance aux autres vampires. Quand aux humains, inutiles de dire que les seuls qu'elle côtoyait étaient ceux qu'elle prévoyait de croquer au prochain diner. Le vagabondage faisait donc partie intégrante de sa vie. Pas d'engagement, pas de déception. Jamais de remords, jamais de regrets.

Le jour où elle a enfin eu à nouveau des nouvelles de Neelah, Kaileigh n'a donc pas hésité une seule seconde avant de regagner les Etats Unis pour rejoindre sa 'maman'. Sa vie de vampire n'avait rien connu de bien exceptionnel que ses innombrables fêtes et ses victimes. La révélation allait peut être tout changer et pas nécessairement dans le bon sens du terme. Il était donc temps pour la jeune femme de retrouver celle qui l'avait sauvé. [/justify]

ARRIVEE A SHREVEPORT - 3 SEMAINES APRES LA REVELATION

Le chauffeur du taxi, envoûté, avait reçu l'ordre de rouler sans s'arrêter, jusqu'à la ville de Shreveport. Et alors que le véhicule roulait, les yeux d'une petite princesse blonde suivait distraitement le paysage qui défilait. Rien ici n'était sembable à la beauté de St Pétersbourg ou de Moscou. Il faisait trop chaud, trop humide. Kaileigh avait le mal du pays. Les Etats Unis n'avaient jamais été l'endroit où elle préférait aller. Elle avait visité quelques villes durant son errance en solitaire, mais avait toujours fini par en partir, pour retourner là où elle se sentait le plus chez elle. La Russie lui manquait, tout autant que la vie qu'elle avait là bas. La jolie vampire était consciente qu'ici, elle retrouverait Neelah. La seule personne qui avait su trouver une place éternelle dans son coeur de glace. Mais s'acclimater à une vie sédentaire s'avérait plus difficile que prévu pour la jeune anglaise. Sans la dévotion infaillible qu'elle vouait à sa sire, jamais elle ne serait venue ici.

Il était temps pour elle d'arrêter de ressasser les mêmes rengaines dans sa tête.

La demoiselle jeta un oeil à sa main. La bague que Alaxeï lui avait offerte brillait toujours à son doigt. Alexeï, c'était cet homme russe qu'elle avait rencontré peu après la révélation. Elle n'avait à ce moment là, plus le droit de tuer. Quel dommage. Pour elle en tout cas. Alexeï s'était présenté comme une évidence. Passionné des vampires, il était prêt à lui offrir son cou, si elle le laissait la peindre, rien qu'une fois. En désespoir de cause, se refusant à boire du Tru Blood, Kaileigh avait accepté.
Sa gorge avait donc nourrit la vampire sans foi ni loi, qui s'était laissée peindre. Mais la peinture s'éternisa. Il voulait qu'elle soit parfaite, et Kaileigh devrait trouver un autre humain à vider de son sang si celui ci s'en allait.
Elle s'était surpris à ne pas être répugnée par cet humain. Celui ci avait de l'esprit et de l'humour, de la conversation et du goût. Leur rituel était le même tous les soirs. Elle arrivait quand la nuit tombait, se dénudait, et s'allongeait sur la banquette de sofa rouge qui trônait au milieu de la pièce. Il s'asseyait, prenait ses pinceaux, et commençait à peindre. Alexeï lui laissait toujours l'initiative de la prise de parole. Si la jolie vampire voulait parler, elle le faisait. Il savait lui répondre, et entretenir la conversation avec cette femme qui avait vécu cent fois plus que lui. Il ne parlait jamais de lui, à moins qu'elle ne lui en ai intimé l'ordre. Il ne posait jamais de questions déplacées qui aurait incommodé Kaileigh. Et si la jolie blonde n'avait pas envie de parler, le jeune artiste russe s'en accommodait tout aussi bien, et se contentait de reproduire à l'identique le corps nu de l'anglaise au charme si atypique.

Le jeune artiste savait que sa grand mère, sorcière, conservait jalousement des trophées que ses aïeules avaient ramené de combats contre des vampires. Dans la grange, elle gardait ce petit coffre qui contenait tout ce qui avait appartenu aux vampires que sa famille avait anéanti. Et dans le lot, une petite bague, connue pour ses vertus à protéger les rayons du soleil. Un jour que sa grand mère faisait une sieste, il se rendit chez elle, déroba la bague, et la ramena à Kaileigh. Il lui offrit en gage d'affection profonde. Depuis, Kaileigh ne se séparait jamais de cette bague.

Et en la regardant briller à sa main aujourd'hui, Kaileigh se surprit à repenser à son artiste. Elle était partie sans le prévenir, dès le lendemain du jour où il avait annoncé avoir terminé son tableau. La jolie demoiselle n'avait laissé aucun mot, aucun signe, aucune affaire à elle. Elle avait juste évité les au revoir. Elle ne lui devait rien de toute façon. Alors pourquoi, au fond d'elle même, ressentait-elle une petite pointe de culpabilité? Elle l'ignorait. Mais la vampire préférait ne pas y penser.

Soudain, la demoiselle réalisa qu'elle n'avait pas mangé depuis deux jours. Et que c'était trop.


"Arrêtez vous."

L'ordre avait claqué tel un coup de fouet. La voiture stoppa nette. Elle prit le visage de l'homme entre ses doigts, et laissa agir son pouvoir de domination pour prendre l'emprise du vieux chauffeur.


"Tu vas me laisser boire ton sang, jusqu'à ce que je n'ai plus soif. Après ça, tu te remettras à conduire, et tu oublieras tout ce qui vient de se passer. Est-ce que tu m'as comprise?"

Il hocha la tête, tel un robot qu'on aurait programmé. Sorti de la voiture, et rentra par la porte arrière. Il s'assit à côté de Kaileigh, et tendit son cou dodu à la jeune femme, qui n'hésita pas une seconde à plonger dedans. Elle but goulument jusqu'à plus soif, sans pour autant tuer l'homme, ni trop l'affaiblir pour qu'il puisse continuer à conduire. La jeune femme releva la tête, sortit un mouchoir de son petit sac et s'essuya délicatement les lèvres, tandis que le chauffeur, toujours sous hypnôse, retourna à sa place de conducteur et reprit la route.

Quelques heures plus tard, la voiture arriva à Shreveport. Le chauffeur sortit du coffre les effets de la jeune femme, qui lui suggéra maintenant de prendre la route en sens inverse, rentrer chez lui, et oublier tout ce qui c'était passer depuis qu'il l'avait rencontré. Et il s'exécuta. Quand à Kaileigh, babages en main, elle s'avança dans le village où la nuit venait de tomber, espérant croiser Neelah rapidement.


famille. Kaileigh est orpheline. Elle n'a jamais connu ses parents biologiques. La seule famille qu'elle connait, c'est Neelah de Gallin, sa sire. Et ça lui convient très bien comme ça.