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 Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]

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Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Empty
MessageSujet: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:10

"La Débauche et la Mort sont deux aimables filles, Prodigues de baisers et riches de santé" Charles Baudelaire
Egil S. Åkerfeldt


© tumblr


Prélude

date et lieu de naissance. 18 Janvier 1980 à Gävle, Suède nationalité. Suédois naturalisé américain camp. Il n'appartient à aucun camp si ce n'est le sien. Mais disons que sa quête de pouvoir, ajoutée à ses activités peu recommandables, font de lui un être que la société considère comme mauvais. type de magie. Sorcier ayant par deux fois pactisé avec un démon. Il pratique une magie aussi noire que ses désirs. classification. Potentiellement dangereux état civil. célibataire lieu d'habitation. Stoner Hill métier. Dealer à l'éventail de produit très large, allant de l'antidépresseur sans ordonnance à la magie elle même. étiquette qui vous est collé. Ce qu'on raconte de lui varie d'un individu à l'autre. Seule sa clientèle connait son existence, du moins pour le moment. Certains le voient comme un homme dangereux, fou, mais étrangement fascinant. D'autres voient en lui une sorte de guide, ceux-là sont généralement des paumés prêts à tomber sous son emprise. Mais très rares sont ceux qui connaissent sa nature réelle, ceux-là sont déjà perdus, le voyant comme un maitre à penser, comme le chemin qui les mènera vers une vie de pouvoir, de magie.


I. I want know who you are

traits de caractère.
Dire qu'Egil ne croit pas au potentiel de l'humanité serait un mensonge. Ce en quoi il ne croit pas c'est l'Homme, en tant qu'individu, et en tant que masse. Pour lui les hommes ont bafoué leur potentiel et l'histoire en est une preuve parfaite. Maintes fois l'humanité a frôlé du bout des doigts la grandeur qu'elle était capable d'atteindre, et maintes fois elle a œuvré à se couper les jambes plutôt que de continuer à s'élever, préférant tout emporter dans les flammes de la jalousie et de l'ambition plutôt que de continuer à s'élever. L'humanité est un gâchis au sein duquel seuls quelques élus s'élèvent au-dessus de la masse, et il est l'un d'entre eux, si ce n'est le plus prometteur d'entre eux.
N'allez pas croire qu'il se considère comme supérieur au commun des mortels, et des immortels, simplement par la magie dont il use. Ce n'est, presque, qu'un détail. C'est son intellect qui le distingue de la masse, du moins en est-il convaincu. Oh, il ne se trompe pas tout à fait, il est intelligent, dangereusement intelligent. Une intelligence qui s'est développée au fil de ses traumatismes, et de ses lugubres expériences. Car à quoi bon être supérieur si on ne peut se servir de sa grandeur sur les petits ? C'est par les mots qu'il aime à se servir de la masse, manipulant sans vergogne ceux qu'il considère comme inférieurs à lui, soit la grande majorité. Mais n'allez pas croire qu'il est de ces instigateurs d'opérettes, se jouant des gens comme les simples pions d'un jeu d'échecs, chacun servant un but qui ne servirait que lui. Egil est un homme bien plus perturbé, et pervers, que cela. Il manipule les autres, certes, pour servir ses intérêts, à l'occasion, mais avant tout pour se divertir, pour savoir jusqu'où il peut aller, à quel point l'esprit humain est faible et malléable. Une forme de sadisme qu'on pourrait qualifier de raffinée, mais qui n'est qu'une forme de son sadisme.
En effet, Egil est un être que l'on peut qualifier de malsain. Une déviance qui s'est formée lors de son enfance, mais qu'il a exacerbée par choix au cours de sa quête de pouvoirs. Ainsi son sadisme ne se limite pas à la psychologie, mais s'étend bel et bien au monde physique. C'est en réalité l'une des rares façons pour lui de ressentir un réel plaisir, sentir la douleur chez autrui. Une tendance, ou plutôt une obligation, qui s'exprime autant au travers de jeux sexuels malsains, mais répandus, que par d'autres qu'il est le seul à voir comme tels. Et si je ne m'étendrais pas sur ce point, sachez tout de même que la mutilation est devenue, pour lui, une forme d'art qu'il s'inflige également.
Cependant Egil n'a pas que des qualités, même s’il en a beaucoup. Son mépris pour l'humanité n'a d'égal que son amour de lui même. Une haute estime de lui qui l'isole, non que ça le dérange, mais qui en font aussi un être jaloux, incapable de comprendre comment ou pourquoi un être qu'il convoiterait puisse s'intéresser à autre chose, ou un autre, que lui. Une jalousie qui pourrait se révéler être un véritable problème si les personnes éveillant son intérêt n'étaient pas si rares. Car son mépris de l'humanité s'étend forcément aux individus qu'il croise tous les jours. Et si, pour beaucoup, le respect est une chose acquise qui se perd, pour lui le respect se gagne difficilement. En vérité, pour l'heure, une seule personne s'est montrée digne de son affection, aussi déviée soit-elle, à Shreveport, une certaine Lilas Dresden.
occupation diurne.
La plupart du temps, en journée, Egil se remet de ses excès de la nuit, qu'ils soient d'ordre magique ou non. Mais la partie de la journée où il ne dort pas, ou ne médite pas pour accélérer le rétablissement de son corps, il partage son temps entre la boutique de magie, les librairies et les bibliothèques, cherchant avant tout à approfondir ses connaissances occultes et à accroître son pouvoir. Car après tout, en dehors de ses addictions variées, rien ne compte plus que le pouvoir, et par là, la réalisation de son plein potentiel.
manie, habitudes & goût.
Ses manies :
-Addict de manière quasi globale il favorise cependant les shoots de magie
-Il n'est pas rare de le voir faire rouler une pièce d'un dollar sur ses doigts, à la manière d'un simple prestidigitateur.
-Il fume, du tabac, certes, mais n'hésite pas à ajouter un peu de cannabis ou de cocaïne à ses tiges.
-Il boit du sang, non parce qu'il en a besoin pour vivre, mais c'est la seule substance activant son sens du goût, et une addiction liée à son premier pacte démoniaque.
-L'automutilation, bien qu'on le voit rarement avec des blessures encore ouvertes, mais son corps est couvert de cicatrices trahissant cette tendance.

Ce qu'il aime :
-Musicalement, le métal, avec une préférence pour le Black Metal et le Viking Métal. Mais n'allez pas croire qu'il n'écoute que ça, même si ces écoutes annexes sont plus rares et se font généralement en privé. Cela va du rock à la mise en musique de certains textes qui ont marqué son existence, comme les Fleurs du Mal chantées par Léo Ferrer
- Les philosophes nihilistes tels que Georgias ou Nietzsche, ou encore Heidegger. Il n'adhère pas totalement à ces courants de pensée, mais pense qu'ils se rapprochent bien plus des grandes vérités, les siennes du moins, que la plupart des autres courants.
- Les écrits d'Aleister Crowley. Ils ont été une véritable révélation pour lui, son premier pas vers le monde de la magie et la grandeur qui sommeillait en lui.
- Les excès en tout genre, qu'ils soient dans le sexe, la violence, la drogue, la magie, c'est un hédoniste, d'une certaine façon qui lui est propre, et c'est par l'excès qu'il se sent réellement vivant.
- Les lettres, le beau parler. Il semble souvent décalé lorsqu'il s'exprime, usant d'un phrasé en total décalage avec son apparence. C'est autant une manifestation de sa culture, de son amour des mots, qu'une façon de dissimuler son mépris pour les gens auprès de qui il s'exprime. Mais s’il faut être tout à fait franc, il préférera souvent se taire lorsqu'il n'éprouve pas d'intérêt à parler. Pas vraiment laconique, disons plutôt qu'il est taciturne.
- Le pouvoir, magique principalement. Si ses rêves de destruction quasi absolue ont disparu, ou plutôt sont en sommeil, il n'en reste pas moins fasciné par le potentiel destructeur que lui procure la magie, un potentiel qu'il cherche à accroître toujours plus. Mais le pouvoir qu'il aime se manifeste aussi au travers de l'ascendance psychologique qu'il aime à prendre sur les autres, en faisant ses pantins dont il tire les ficelles pour son simple amusement.
-La vengeance. S’il ne supporte pas la trahison, il en tire cependant un seul plaisir, le fait de se venger. Il démontre alors une patience et une imagination à glacer le sang, même celui fraîchement ingurgité des vampires.

Ce qu'il n'aime pas :
-Principalement les autres. Il a une aversion presque pathologique pour le genre humain, à l'exception des rares ayant prouvé qu'ils étaient dignes d'intérêt. Ainsi il limite souvent ses rapports à l'autre à sa clientèle, et les quelques paumés dont il se sert pour ses rituels, leur promettant gloire et pouvoir quand il est en réalité le seul à ressortir plus puissant.
-Les vampires. Il ne les hait pas vraiment, mais il garde un mauvais souvenir de la tentative de meurtre dont il a été victime. Il s'en méfie donc, flirtant avec la paranoïa lorsqu'il s'agit d'eux. Ce n'est pas pour rien qu'il a sacrifié la notion humaine de plaisir pour faire de son sang un poison universel.
-La morale ordinaire, commune à la plupart des civilisations. Pour lui c'est la distinction de la banalité du genre humain. Il cite, lorsque l'on parle de morale, souvent Aleister Crowley. "La morale ordinaire n'est faite que pour les gens ordinaires." Comprenez par là que, lui étant extraordinaire, il n'est pas enchaîné aux concepts moraux communs.
-La trahison. Il abhorre être trahi ou trompé. Ce n'est pas tant que ça lui fasse mal, mais plus simplement que le trahir c'est dénié sa grandeur, son caractère exceptionnel.
magie utilisée.
Egil est un sorcier qui a commencé son apprentissage théorique à l'âge de 16 ans. Depuis il n'a cessé d'approfondir ses connaissances, d'abord seul, à l'aide d'une communauté de cyberwiccans et de livres qu'une mystérieuse (à l'époque) personne plaçait sur sa route. Il a ainsi appris par lui même un certain nombre de rituels et de formules, continuant à apprendre malgré l'absence de résultat, persuadé qu'un jour il parviendrait à obtenir de véritables pouvoirs. C'est à l'âge de 26 ans qu'il fut exaucé. À cet âge là il fit, grâce à son mentor, son premier pacte avec le démon Eurynome, dit le prince de la Mort. Lors de ce pacte, il sacrifia son sens du goût en échange des pouvoirs de base des médiums, à savoir :
- Voir les auras.
- La résistance au charme et à l'hypnose des vampires.
- La communication avec les esprits
- Mortem. Ce don-ci est particulier. Ce n'est pas vraiment un pouvoir à proprement parler, mais une modification définitive de l'état d'Egil. En effet, son sang est devenu un poison universel et violent.

Suite à cela les formules et sortilèges qu'il pratiquait sans avoir d'autres résultats que quelques coïncidences, se mirent à fonctionner. D'abord chichement, puis, au fil du temps, de mieux en mieux. Mais il n'attendit pas de devenir un grand sorcier pour avoir soif de pouvoir. Ce ne fut que trois ans plus tard qu'il invoqua son premier démon, sans l'aide de son mentor, passant un nouveau pacte qui lui coûta bien cher. Contre la vie de quatre personnes et la perte de toute notion de plaisir conventionnel, Egil obtint un nouveau pouvoir :
-Absorption de magie : grâce à ce don Egil est capable de voler par contacte la magie que les sorciers possèdent en eux. Cela à pour effet d'augmenter la puissances et la durée des effets des formules et des rituels qu'il pratique. Plus la quantité qu'il vole est importante plus il devient puissant, mais la magie acquise par ce procédé finit toujours par s'épuiser, à moins qu'il ne prenne tout, vidant entière le sorcier de sa magie, le faisant redevenir un simple médium au mieux. Mais c'est une chose qu'il n'a fait qu'une fois, préférant éviter afin que la blanche confrérie ne s'intéresse pas trop à lui.

Depuis l'obtention de son pouvoir, et le vol de toute la magie de son mentor, il pratique la magie aussi bien blanche que noire, bien que l'utilisation qu'il fasse de la blanche soit particulièrement noire.
conviction.
La révélation fut un changement radical, qui aurait pu être gênant pour Egil. Mais rapidement il y trouva son compte. Le premier bénéfice fut la levée de la menace pesant sur sa vie, de par le fait qu'il en savait trop sur le monde de l'occulte. Un bienfait qui fut très vite suivit de l'arrivée du V-Juice, associant son addiction à la drogue et son besoin de ressentir le goût du sang. Puis au fil des ans il put recruter des "disciples" crédules, les entraînant dans ses expériences occultes, se protégeant des conséquences en les dirigeant sur eux. Quant à l'affaiblissement progressif de la Blanche Confrérie n'était pas non plus pour lui déplaire.
Mais il n'a pas pour autant révélé sa nature au grand jour, seuls ses clients les plus particuliers savent ce qu'il est, eux et bien entendu les pauvres hères qu'il manipule afin de pouvoir progresser dans les arts mystiques. Il faut dire qu'en tant que sorcier et sataniste, il a tout intérêt à ne pas trop attirer l'attention, des outres comme des humains.
signes particuliers.
Tout d'abord il y a les tatouages, treize en tout, parsemant son corps de façon disparate. Cela va du petit tatouage tribal autour du poignet à une pièce massive recouvrant son dos, représentant la mort entourée d'âmes. Sur cette pièce en particulier certains espaces sont restés vierges dans un but précis qu'il garde secret.
Il faut également noter que ses bras sont couverts de cicatrices, marques des nombreuses mutilations qu'il s'inflige régulièrement. Une autre cicatrice se remarque aisément, celle présente à la base de son cou, sur le côté gauche. Celle-ci est impressionnante, comme si on lui avait déchiqueté les chairs, ce qui n'est pas tout à fait faux puisqu'il s'agit du souvenir d'un vampire ayant tenté de le tuer.
Enfin, il est important de savoir que, lorsqu'il fait appel à la magie, de quelque manière que ce soit, ses yeux se remplissent entièrement de leur couleur naturelle, verte, faisant disparaître toute trace d'iris ou de pupille.


II. A true story


C'était un matin pluvieux que ce 18 janvier 1980 dans la ville de Gävle en Suède. Une pluie torrentielle et glaciale comme savent en produire les pays du nord de l'Europe. Pourtant c'était, une journée étonnamment douce pour la saison, et preuve en était, la pluie qui n'était pas de la neige. Mais ce n'est ni la géographie, ni la météo qui importaient en ce jour, mais bien cette femme, brune, si menue, au ventre gonflé, qui hurlait sa douleur dans sa petite chambre d'hôpital, alors que l'être qu'elle portait en elle depuis neuf mois cherchait enfin à sortir. Autour d'elle, la sage femme et les infirmières s'agitaient en tout sens, l'une veillant au bien-être de l'enfant à naître, les autres à celui de la mère. Mais il n'y avait pas d'homme dans cette pièce, pas plus qu'en train d'attendre dehors, car ce nouveau-né serait orphelin de père. Hanna, c'était le nom de cette femme hurlant la douleur de la ce que certains nomment le miracle de la vie, ne se souvenait pas même du visage de celui qui l'avait mise enceinte, moins encore de son nom.
Mais comment lui en vouloir ? Âgée de seulement dix-neuf ans, elle était de ces jeunes filles paumées qui cherchaient à échapper à la réalité en s'injectant un peu d'enfer dans les veines, de ces jeunes femmes un peu trop crédules, qu'un jour de belles paroles avaient entraînées au sein d'une communauté étrange menée par un gourou aux intérêts obscurs si ce n'était qu'ils ne le concernaient que lui et non ses disciples. Elle avait passé deux ans dans cette communauté sans nom, deux ans à vivre sans conscience si ce n'était celle d'être hors de toute réalité, de toute norme. Deux ans durant lesquels elle, et tous ceux qui étaient, comme elle, prisonniers du rêve d'un autre, avaient oublié jusqu'à son nom pour n'être plus qu'une part d'un tout qui ne se réaliserait jamais. Et puis ce gourou mystérieux que tous et toutes n'avaient jamais appelé que "père", avait disparu, laissant derrière lui des enfants perdus, pour beaucoup ils le seraient à jamais. Mais pour Hanna les choses étaient différentes, car elle portait en elle la graine d'une vie qui serait dès lors plus grande, plus importante, que la sienne. Deux ans avaient transformé la petite junkie insipide et malléable en une future mère qui devait désormais se battre pour une part d'elle.
D'abord elle avait connu la rue, à nouveau, puis, alors que son ventre se gonflait de cette autre vie, elle avait découvert la chaleur d'un foyer communal, la joie d'être traitée en être humain et non comme la simple composante d'un tout qui s'était révélé n'être qu'une farce. Et à mesure que la petite graine devenait son enfant, son bébé, elle devenait une femme, une vraie, prête à se battre avec la vie pour offrir à cet inconnu en elle une vie bien meilleure que la sienne. Un combat qui l'avait menée dans cette petite chambre d'hôpital, poussant de toutes ses forces pour libérer de ses entrailles cette nouvelle vie qu'elle avait décidé de nommer Egil, en référence au héros d'une légende viking que lui contait son grand-père lorsqu'elle était petite. C'est d'ailleurs le prénom de ce grand-père qu'elle choisit pour être le second de son enfant, Sven.
C'était un matin pluvieux que ce 18 janvier 1980, à 10 heures 36, dans la ville de Gävle, en Suède. Une pluie torrentielle et glaciale comme savent en produire les pays du nord de l'Europe. Pourtant c'était, une journée étonnamment douce pour la saison, et preuve en était, la pluie qui n'était pas de la neige. Mais ce n'est ni la géographie, ni la météo, qui importaient en ce jour, mais bien cet enfant, si menu, qui hurlait toute la vie à laquelle il s'éveillait dans sa petite chambre d'hôpital. Autour de lui, la sage femme et les infirmières s'agitaient en tout sens, l'une veillant au bien-être de l'enfant né, les autres à celui de la mère. Mais il n'y avait pas d'homme dans cette pièce, pas plus qu'en train d'attendre dehors, car ce nouveau-né était orphelin de père. Egil Sven Åkerfeldt, c'était le nom de cet enfant qui pleurait toute sa douleur de sentir pour la première fois la vie emplir ses poumons, ne connaîtrait jamais le nom de celui qui lui avait donné ses gênes, pas plus qu'il ne connaîtrait son visage.

Le temps passa, implacable, faisant défiler les années chaque fois un peu plus vite, rendant chaque instant partagé un peu plus éphémère. Quatre ans déjà qu'Hanna était devenue mère, de celles que l'on dit, justement, isolées. Elle avait avancé, vivant pour son enfant. Devenue secrétaire dans un collège, elle offrait à Egil une vie, si ce n'est idéal, au moins agréable. Alors lui était heureux, comme ne peuvent l'être que les enfants, lorsque la vie n'est encore qu'un jeu, lorsqu'on ne peut pas encore comprendre que cet air sur le visage de sa mère est en réalité bien sombre et que les grands l'appellent la solitude. En quatre ans elle s'était fait quelques amies, bien entendu, de ceux qu'elle appelait encore collègues. Mais il n'y eut pas un homme, pas un amant, seulement ce petit garnement qu'elle aimait plus que tout, mais qui, au fond, ne pouvait combler tous les manques.
Ils menaient une vie à deux, une vie pour deux. Mais tout allait bientôt changer. Il se nommait Jonas, il était beau, presque trop. Jeune professeur fraîchement débarqué, il n'avait pas tardé à la remarquer, cette petite secrétaire à l'air toujours un peu triste, au regard qui se perdait dans le vide, portant une mélancolie qui n'allait pas à son âge. Il la trouvait jolie, il voulait la faire sourire. D'abord il y eut quelques cafés, qui se muèrent en dîners. Puis Jonas rencontra Egil, et pour Hanna ce fut comme dans un rêve qu'elle n'osait plus faire. Ami, amant, père, pour elle, il était leur sauveur, son sauveur. Enfin elle vivait pour elle, pour eux, pour trois. Jamais elle n'avait ressenti ça, jamais elle n'avait imaginer pouvoir aimer un autre autant qu'elle aimait son fils, peut-être même un peu plus. Oui elle l'aimait, entièrement, totalement, aveuglément, trop. Et puisque Jonas l'aimait, puisqu'il aimait Egil, pourquoi se priver ? Pourquoi culpabiliser ? Pourquoi regarder cette ombre qui grandissait ?

C'était un jeudi soir comme un autre. Déjà huit mois que Jonas vivait avec Hannah et son fils. Ils commençaient à former une famille. Et comme dans toute bonne famille, à vingt heures, il était temps d'aller coucher le petit. Petit à petit une routine s'était imposée à eux, certainement pas d'elle-même, mais ça, Hanna refusait de le voir. Ce soir là, comme tous les soirs, la jeune femme borda son fils avant de déposer un baiser sur son nez.

"Fais de doux rêves mon petit prince."

Puis, se redressant elle alla se blottir un court instant dans les bras puissants et réconfortants de Jonas, effleurant son torse du bout des doigts. C'était un de ses petits plaisirs, sentir ce corps robuste contre elle, lui donnant l'impression d'être à l'abri de tout, enfin.

"Ne tarde pas trop...
-Ça dépendra du petit monstre mon coeur."

Puis, après un baiser Hanna laissa ses deux hommes seuls, comme chaque soir. Et comme chaque soir elle resta un temps sur le pas de la porte, regardant Jonas choisir un des livres de contes qu'il avait acheté pour Egil. C'était une image dont elle avait rarement osé rêver, une image qu'elle aimait graver dans sa mémoire, celle d'une famille heureuse.

"Il était une fois, dans un pays...."

Sur un dernier sourire, Hanna tourna les talons, descendant les escaliers. C'était ainsi, Jonas lisait une histoire à Egil et elle rangeait la cuisine avant de l'attendre en regardant la télé. Mais ce soir-là ne fut pas tout à fait comme les autres. Hanna n'entendit pas la porte de la chambre se refermer doucement. Les bruits de pas, elle les perçut, mais elle n'y fit pas plus attention que ça.
Ce n'est qu'une demi-heure plus tard, après un bruit étrange, comme un sursaut sur une chaise, que Jonas la rejoignit sur le sofa devant la télé. Elle ne le regarda pas, se contentant de venir s'appuyer contre son flanc, les jambes repliées sur le canapé.

"C'était long... ça s’est bien passé ?
-Hmm... oui."

Elle ne remarqua pas la pointe de gêne dans la voix de son compagnon, pas plus qu'elle ne vit son visage rougit par l'effort, ou que sa chemise n'était plus tout à fait rentrée de la même manière dans son pantalon. Elle était bien trop absorbée par son bonheur pour ça, bien trop heureuse d'avoir une famille à elle, une vraie famille.

Dès le lendemain, les choses changèrent au sein de la petite famille, lentement, insidieusement. Jonas semblait se détacher peu à peu d'Hanna, il lui offrait moins de cadeaux, avait moins de petites attentions à son égare, la touchait moins souvent. Ce n'était pas assez remarquable pour qu'elle s'inquiète, mais assez pour qu'inconsciemment le doute commence à l'envahir. Mais ce qui changeait le plus c'était Egil. Il s'était mis à mouiller son lit régulièrement, il refusait les câlins de sa mère. Et puis il riait moins, il souriait moins, la nuit il se réveillait en hurlant ses cauchemars. Oui, quelque chose avait changé, quelque chose d'inavouable, d'inacceptable.

Et le temps, inexorable, reprit sa course. De simple compagnon, Jonas obtint le rang de mari, de père. Hanna savait pourtant, ou du moins se doutait, mais elle ne voulait toujours pas voir, préférant son bonheur à l'ignoble vérité. Et puis, au fond, ça ne pouvait pas être vrai, son mari était un homme bien, et personne ne pouvait avoir envie de faire du mal, même sous prétexte de faire du bien, à son fils. Un fils qui devenait un véritable petit homme, si vif, si intelligent, et pourtant si solitaire. Il mouillait toujours son lit, à dix ans, mais tant d'autres enfants le faisaient aussi, alors ce n'était pas si grave. Et puis sa solitude, dont s'inquiétait l'école, ce n'était la faute de personne, de rien, si ce n'était de cette classe qu'il avait sautée parce qu'on le considérait comme trop en avance. Et puis si il y avait eu un vrai problème Hanna l'aurait su, parce que Egil lui disait toujours tout, du moins tout ce qui comptait, à part ce secret dont lui parlait parfois Jonas lorsqu'il pensait que personne ne les entendait, jamais clairement, toujours à mots couverts, lui disant que c'était leur secret à eux, que ça faisait d'eux de véritables pères et fils. Quelques fois Hanna avait interrogé son mari à ce sujet, il n'avait jamais vraiment répondu, parlant d'histoires de filles, de choses qui gêneraient le petit si sa mère savait. Au fil du temps elle était parvenue à se convaincre que son fils était tout simplement trop intelligent pour être comme les autres.
Mais quelque chose bascula au cours de cette dixième année dans la vie de Egil. Le soir il insistait souvent pour regarder les informations avec ses parents, c'était devenu un rituel bien à eux. Ils s'installaient sur le canapé, l'enfant entre les deux adultes, et ils regardaient en silence, jusqu'à ce qu'il s'endorme. Mais un soir il resta éveillé. Les images le captivaient, l'absorbaient presque littéralement. Dans la lucarne une église brûlait. C'était en Norvège, le commentateur expliquait que les autorités suspectaient des groupes de musique métal d'être derrière les incendies, qu'il s'agissait d'actes très certainement sataniques. Egil, lui, ne voyait que les flammes, ces formes qui semblaient vivantes, qui dansaient à un rythme dont elles étaient les seules à connaître le secret. Les flammes, qui rongeaient la matière, la consumaient, qui remettaient les compteurs à zéro, effaçant toute trace du passé, le faisant s'envoler au milieu des cendres emportées par le vent. Les flammes qui semblaient l'appeler, lui murmurer qu'elles étaient la vie, qu'elles étaient ce petit quelque chose qui avait jusqu'alors laissé un trou froid, un manque glacial, dans ses entrailles.
Dans les jours qui suivirent, Egil devint plus renfermé encore que d'habitude. Il ne venait plus regarder les informations, préférant s'enfermer dans sa chambre pour lire des articles de journaux sur les incendies, gardant les coupures de presse secrètement. Puis, un jour, il revint avec une bible dans les mains, à la grande surprise de sa mère et de son beau-père. Mais pourquoi s'inquiéter, au fond, d'une lecture aussi pieuse ? Ce qu'ils ignoraient alors c'est que le garçon parcourait le saint livre non pas à la recherche de dieu, mais bien du diable. Rares étaient les passages qu'il parvenait à réellement comprendre, mais il y cherchait les références au feu, d'abord divin, puis infernal.
Pendant plus d'un an, il fut obsédé par le feu, les textes apocalyptiques, le diable. Jusqu'au jour où il fit une erreur. Jusqu'alors, il était parvenu sans trop de peine à dissimuler cette passion malsaine à ses parents, à ses professeurs. Il ne jouait avec le feu qu'à l'aide d'allumettes, brûlant des papiers, des brindilles, mais jamais plus. Il pouvait passer des heures à regarder une flamme, la nourrissant pour qu'elle ne meure pas. Mais ce jour-là ce fut différent. Il avait trouvé un petit bidon d'essence à briquet presque vide, sur le sol, à quelques pas de l'entrée du collège. Le soir même il avait utilisé quelques gouttes du liquide pour enflammer la surface d'un verre d'eau, et la flamme produite, bleue, le fascina plus encore que lorsqu'il brûlait du papier. Elle semblait capable de tout consumer, elle qui brûlait même l'eau. Alors, lorsque la flamme commença à faiblir, vider le reste du bidon dessus fut comme un réflexe, une nécessité. Mais il y eut trop de liquide, trop pour ce si petit contenant. Les flammes coulèrent littéralement le long du verre, s'étendant sur la moquette.

Ce qu'il se passa ensuite, Egil n'en eut jamais le souvenir, si ce n'est celui fabriqué à partir du récit qu'on lui en avait fait. Ses seules certitudes étaient qu'il s'était réveillé dans une chambre d'hôpital, les poignets entravés, qu'on lui avait annoncé qu'il était le seul à avoir survécu à l'incendie.
Les jours qui suivirent, gardé à l'hôpital en raison de la fumée qu'il avait absorbée et dans l'attente qu'on lui trouve un foyer, les médecins commencèrent plus à s'inquiéter de son manque de réaction à la perte de ses parents. C'était comme si ça n'avait pas eu d'impact sur lui, il ne réalisait pas, comme si la nouvelle ne pouvait être qu'un cauchemar. Cela dura trois jours, trois jours durant lesquels il eut le droit à la visite du psychologue de l'hôpital. Des séances courtes, durant lesquelles il ne décrochait pas un mot. Puis, le quatrième jour ce fut comme une révélation, comme si l'information avait enfin atteint le cerveau. Les couloirs de l'hôpital résonnèrent de longues heures des manifestations étranges que l'information provoqua chez Egil. Il passait littéralement des rires aux larmes, hurlant même parfois la douleur que la perte de sa mère provoquait en lui. Une incohérence émotionnelle qui inquiéta d'autant plus avec les conclusions de l'enquête sur l'incendie. La source du feu avait été identifiée, sa nature. Allumé à l'essence, dans la chambre du garçon. Une infirmière passa le voir, puis il s'endormit paisiblement.

"Hey ! Je connais cet endroit. C'est là qu'on..."

Il aurait pourtant juré qu'il était venu avec quelqu'un sur cette plage. Pourtant, quand il s'est tourné pour regarder, il n'y avait personne. C'était là qu'il venait avec sa mère quand il était petit, enfin, plus petit.

"Egil, viens dans l'eau.
-J'arrive maman."

Comme elle lui semblait belle avec ses longs cheveux qui dansaient au vent. On aurait dit une princesse, ou une reine. Et elle n'était qu'à lui, rien qu'à lui. Et pour ça, il était le petit garçon le plus chanceux du monde. Alors il courait de toutes ses forces pour la rejoindre dans l'eau salée. Il courait si vite qu'il sentait le vent siffler à ses oreilles, lui frapper le visage. Il ne sentait même plus ses jambes tant la seule chose à importer était de rejoindre cette femme, de se serrer contre elle, à l'abri du monde. Mais ce qu'elle était loin, il courait depuis longtemps, des dizaines de minutes, et elle riait en l'encourageant. Jusqu'à ce qu'enfin...

"Trop tard mon cœur."

Une main venait de l'attraper par l'épaule, le tirant en arrière. Il résistait, il tenait bon, il fallait qu'il la rejoigne.

"Fais de doux rêves mon petit prince."

Qu'il aimait cette voix, si douce, si chaude, et ce sourire qui semblait promettre le bonheur ! Mais la main tira plus fort, et Egil était si léger. Ses pieds quittèrent le sol tant la traction fut puissante. Il était comme projeté en arrière et le temps était si lent, presque figé. Bientôt il rencontrerait le sol il aurait mal. Alors il fermait les yeux de toutes ses forces, attendant craintivement le choc.

"Pfffffff"

Au lieu d'un hoquet de douleur, ce fut un soupir de soulagement qu'il poussa. C'était doux et moelleux, et la douceur des couvertures, leur chaleur. Il était bien dans son lit, si bien.

"Il était une fois, dans un pays...."

Il y avait toujours un léger moment de silence, et puis le bruit de la porte qui se fermait. Un bruit qui résonnait dans toute la chambre, dans toutes les peurs de cet enfant. Voilà que le monstre le regardait avec son visage simiesque, ses écailles qui assombrissaient son visage par endroits. Et ses mains qui s'allongeaient, qui glissaient sur le corps d'Egil, le fouillant. Ce monstre qui sortait tout droit de sous son lit, du noir, et qui l'attendait toujours, qui le trouvait toujours.

"Arrêtez-le, s'il vous plaît....
-Oh le pauvre le voilà qui délire à nouveau.
-Le pauvre, le pauvre, on ne me fera pas croire que c'était un accident !
-Voyons, il est si jeune, il ne peut pas avoir voulu tuer sa mère.
-Quand le fruit et pourri il faut le jeter, c'est tout ce que je dis.
-Aidez-moi... pitié... Il v..."

Le doigt répugnant du monstre venait de clouer ses lèvres, les fermant comme par magie en appuyant dessus. Alors il parla de sa voix, de sa vraie voix, inhumaine, comme dégoulinante d'une bave épaisse.

"Ce sera notre secret. Comme un vrai père et son fils, OK champion ?"

Alors il se débattit, comme jamais, incapable de hurler sa peur, sa terreur.

"Il s'agite, il faut le sédater."

Il aurait voulu hurler non, mais déjà l'aiguille pénétrait son bras. Mais il n'y eut pas de douleur, non, la seringue prit feu, son corps entier prit feu, et pourtant il n'avait pas mal, il n'avait pas chaud. Puis les flammes le quittèrent, sautant sur le monstre, sautant sur les infirmières qui refusaient de l'aider, sautant sur les murs, sur le lit. Tout brûlait désormais, sauf lui. Ils hurlaient tous, brûlant comme ils le méritaient, et les flammes entouraient Egil, le couvaient comme s’il était leur enfant, comme si elles le protégeaient. Oui, il était à l'abri maintenant.

"Debout, c'est l'heure des médicaments grosse tête."

Grosse tête c'était lui, Egil. Quatre ans déjà qu'il était dans cet asile pour mineurs. Quatre ans que toutes les nuits il faisait ce cauchemar qui devenait rêve lorsque les flammes apparaissaient. Oh ce n'était jamais tout à fait le même, mais les personnages étaient toujours les mêmes. La première année avait été la pire. Il se réveillait chaque nuit en hurlant, puis au fil du temps sont esprit avait trouvé une forme de paix. Il avait fallu, pour ça, qu'il comprenne que tout ça faisait partie de lui, que tout le monde était fou, qu'il fallait juste apprendre à le dissimuler. Il fit comme si c'était un jeu, si les docteurs comprenaient qu'il ne progressait pas, pour reprendre leurs mots, alors il avait perdu et devait tout recommencer à zéro. Parfois il se trahissait en séance de groupe, parfois c'était son sommeil qui le perdait, peuplé de rêves dans lesquels les flammes ne le sauvaient pas toujours. Mais chaque fois il s'améliorait, chaque fois il parvenait à pousser plus en avant, plus subtilement, son petit jeu dont il était le seul à connaître les règles.
Ce ne fut qu'à l'âge de treize ans qu'il fut autorisé à participer régulièrement à des cours qui étaient donnés aux jeunes adolescents enfermés avec lui. C'est là qu'au milieu de ses psychoses, de ses jeux considérés souvent comme pervers, ceux qui s'occupaient de lui découvrirent un autre aspect d'Egil. Il était intelligent, très intelligent. Sa capacité d'apprentissage était impressionnante, mais c'était sa façon de développer des raisonnements qui lui étaient propres, et dans des domaines divers, qu'il étonnait le plus. À tel point qu'un des professeurs bénévoles au centre fit l'erreur de lui en faire la remarque, de lui dire son admiration face à un tel esprit. Or, s’il avait toujours su qu'il était intelligent, il ne s'était jamais imaginé exceptionnel.
De là les choses changèrent pour lui. Conforté dans un sentiment nouveau de supériorité, il ne cherchait plus uniquement à duper les infirmières et les psychiatres, il cherchait à prendre l'ascendant sur eux. Mais ce nouveau jeu n'était plus du tout le même. Il était bien plus complexe, bien plus subtil, et chaque échec signifiait un retour à la case départ sur tous les plans. C'était une chose dont il était conscient lorsqu'il se lança dans ce nouveau défi, et c'est pourquoi, au fil des semaines, puis des mois, il se montra de plus en plus docile, presque convenant. Poursuivant les cours, il faisait en sorte de passer graduellement de l'exception à un individu moyen, simulant un blocage au fil de la montée de la difficulté des sujets abordés. Et plus il était un élève moyen, plus il semblait accepter son état, son besoin d'aide, démontrant une volonté, non plus de fuir ses problèmes, mais de les affronter, d'en venir à bout. Mais s’il était intelligent, ses médecins l'étaient au moins autant, et ils avaient pour eux un détachement et une connaissance de l'esprit humain dont Egil ignorait encore presque tout. Ainsi, en presque trois ans, jamais il ne fit un progrès dans son jeu de domination, jamais il n'eut ne serait-ce que l'espoir de prendre l'ascendant sur l'un de ses psychiatres. En revanche son redoublement de prudence, de subtilité, avait payé pour ce qui était de la duperie, si bien que le jour de ses seize ans, pour la première fois depuis près de cinq ans, il put sortir de sa prison si particulière, mettant les pieds dans un monde qui n'était plus tout à fait celui qu'il avait quitté. Tout comme lui n'était plus tout à fait celui qui l'avait quitté.


III. That thing I want to tell you

pseudonyme. Marmotte lover, ou Dieu, ça dépend des fois. âge. 26 ans code du règlement. Eh bien, il ne manque plus que le thème musical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu'on pourra commencer. avis général à propos du forum. ça à l'air sympa, pleins de gens tordus comme il faut. avatar utilisé. Heath Ledger... who else ?


Dernière édition par Egil S. Åkerfeldt le 16/5/2012, 19:05, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:13

euh... waouh une fiche écrite en moins de 15 minutes... Bienvenu...
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:16

(Egil avait pas prévu d'écrire autant...)

II. A true story : Suite et fin de le biographie



Une fois dehors les choses allèrent très vite pour Egil. Après quelques jours en foyer, il fut confié à une famille d'accueil vivant à Stockholm. C'était un gentil couple de cinquantenaires à qui la vie avait décidé de ne pas donner d'enfants. L'adolescent avait été inscrit au lycée public du quartier, il avait sa chambre, et une grande liberté. Ses seules contraintes étaient de rentrer le soir avant dix heures, et de ne pas sécher les cours sous peine de se voir confier à une autre famille. Un marché qu'il accepta sans trop de problèmes. Il ne voulait pas attirer l'attention, son seul but désormais était d'avancer, dans la vie comme dans ces jeux qu'il avait entamé en institution. Une fois par semaine, il devait voir un psychologue, et pour ne pas retourner dans la maison de fous qu'il venait de quitter il lui fallait non seulement dupé le réducteur de tête, mais tout son entourage aussi, car le moindre écart, le moindre doute dans leurs esprits, risquait de lui faire perdre toute liberté. Alors il devint l'adolescent modèle.
Il lui restait un peu plus de deux ans afin d'obtenir son diplôme et pouvoir entrer en université. Deux ans à côtoyer de jeunes adolescents dont seules les hormones semblaient être aux commandes. Ce fut certainement l'aspect le plus rebutant de cette nouvelle vie "normale", et le plus grand risque pour lui. Un risque, car il n'arrivait pas à se lier avec ses camarades, comme disait le psy. Il n'arrivait pas à trouver un quelconque intérêt à parler avec eux, à faire semblant de s'intéresser à la vie de telle starlette ou à la dernière série télé à la mode. Il passait donc son temps dans les bibliothèques, à étudier, ses cours et d'autres choses plus personnelles.
Il s'intéressait de plus en plus à la psychologie, cherchant les livres traitant sur le sujet, lisant même ces torchons qu'écrivent souvent des coachs pour améliorer son estime de soi, pour reprendre le dessus sur sa vie. Mais les enseignements qu'il tirait de ces ouvrages étaient bien loin des intentions des auteurs. Après tout, si vous apprenez à rehausser le moral et l'estime de soi, vous apprenez aussi comment obtenir l'effet inverse. Alors il reprit son second défi, mais changea de cibles. Les adolescents qu'il côtoyait chaque jour étaient idéaux pour ça. Prendre l'ascendant psychologique sur une jeune personne mal dans sa peau, incapable de comprendre les changements qui s'opéraient en elle, était bien plus aisé qu'avec un psychiatre d'une quarantaine d'années.
Et puis il y avait sa passion première, celle qui l'avait condamné à l'enfermement, qui avait bercé ses rêves, illuminé ses cauchemars, le feu. Cette fois-ci encore ce fut vers les mythes qu'il s'orienta, et très vite ce furent les monstres et les démons qui allumèrent cette petite lueur dans ses yeux. Jusqu'à ce qu'un jour, déambulant dans la ville, il tombe sur une petite libraire. Elle n'avait l'air de rien, à peine remarquable avec cette porte ridicule pour seule vitrine. Elle était tenue par une petite bonne femme qui n'avait l'air de rien, si menue, sans âge, sans charisme. Il n'y avait que de vieux livre dans cet endroit, et tous semblaient traiter, de près ou de loin, de l'occulte. Traités de démonologie, histoire des pratiques occultes et de leur perception à travers les âges, même des livres contenant les instructions pour d'étranges cérémonies, d'étranges rites. Et puis il y eut ce gros livre relié de cuir noir, une édition originale avait dit la libraire, le livre de la loi, d'Aleyster Crowley. Ce fut une révélation, il passa des semaines, des mois, à lire ce livre qui semblait être le mode d'emploi de l'accès à la grandeur. Egil se reconnaissait dans les écrits de cet anglais mort depuis longtemps, il lui semblait que chaque mot avait été écrit pour lui.

Un an qu'il était dans cette famille, dans ce lycée. Il ne s'était pourtant fait aucun ami, mais au fond peu s'en inquiétaient vraiment. Après tout il était le meilleur élève de sa promotion, l'un des meilleurs du pays. Alors ce n'était pas bien grave si les seules conversations qu'on le voyait avoir étaient avec ses professeurs. Et puis cela s'avérait être une chance depuis quelques semaines. Déjà deux suicides dans l'établissement. Deux morts qui avaient plongé les élèves dans une atmosphère lourde, sinistre. Mais pas Egil, lui qui ne connaissait les morts que de loin, lui qui avait de toute façon vécu bien pire. Ce que tous ignoraient, c'était que ces deux évènements tragiques ne seraient pas les derniers.
Cela faisait déjà quelque temps qu'un nouveau support technologique était apparut, mais il commençait tout juste à se populariser à l'époque, l'internet, cet immense réseau au sein duquel on pouvait trouver tout et n'importe quoi. C'était par curiosité qu'Egil entra pour la première fois dans un cybercafé. Une demi-heure et quelques conseils plus tard, il "chatait" avec des inconnus qui se prétendaient wiccans. Comme lui, il s'agissait de gens qui s'intéressaient à l'occulte, qui pratiquaient des rituels sans avoir comme autre résultat que quelques coïncidences. Mais ils étaient de partout dans le monde, apportant chacun un peu de sa culture, un peu de son savoir bien particulier. C'était un nouveau monde de savoir qui s'ouvrait au jeune adolescent, un monde souvent lent, rempli d'attente, celle des réponses de ses correspondants.
Devenu client régulier du café, il découvrait de plus en plus cet outil formidable qu'était le net. Et un jour il tomba sur le site de l'un de ses camarades de classe. C'était un garçon chétif, sombre. Au fond il était un peu comme Egil, sans ce petit quelque chose de plus qui l'aurait rendu intéressant. Sur son site, il publiait des textes souvent sinistres, rarement bons. Et là ce fut comme un déclic pour Egil. Il s'était mis à écrire des textes, faisant bien attention à ce qu'ils soient tout aussi mièvres que ceux de son camarade de classe, et après lui en avoir envoyé quelques-uns, il était devenu son correspondant. Puis, au bout de quelques semaines, il avait coupé tout contact. Il n'avait fallu attendre qu'une semaine pour qu'on apprenne son suicide.
Pour la première fois de sa vie Egil eut l'impression de posséder un véritable pouvoir. Alors il retenta l'expérience plusieurs fois. S'aidant toujours d'internet, il s'en prenait à des jeunes de tout le pays, mais plus jamais un seul qui soit de son lycée. Alors quand il n'avait plus de nouvelles de ses interlocuteurs, le fait d'ignorer s’il avait réussi ou non créa une frustration qu'il n'avait pas imaginé possible. Quitte à posséder un certain pouvoir sur les autres, autant en voir les effets après tout. Et il eut une idée.

Au cours de sa dernière année de lycée, Egil acquit une certaine réputation auprès des autres élèves, de celles qui font qu'ils revenaient sans cesse vers lui. Il s'était tout simplement mis à vendre des devoirs tout faits, personnalisés. Sa première clientèle avait été les sportifs, puis elle s'était rapidement développée. Il n'avait pas eu besoin de se faire de pub, et tous savaient que le seul moyen d'en profiter était de tenir sa langue, mais la rumeur allait bon train. Allez voir Egil, demandez-lui une note, et il vous l'obtiendra. Bien sûr certains tentèrent de le dénoncer, mais sans preuve, sans le moindre signe de tricherie, comment faire pour étayer ses accusations, pour justifier la sanction ?
Quelques mois suffirent à ce qu'il ait ses clients réguliers. Ceux-là étaient ses proies. Ils cherchaient toujours à se justifier de revenir sans cesse, se confiant, livrant leurs faiblesses à ce garçon qui, de toute façon, ne parlait jamais à personne. Et puis c'était si facile de lui parler. Il semblait écouter vraiment, comprendre. Cette année-là fut sinistre.
Au mois de décembre, le lycée perdit le capitaine de l'équipe de natation. On l'avait retrouvé dans la piscine, les veines pleines d'alcool. Ses parents ne parlèrent jamais des photos qu'ils avaient trouvées dans sa chambre, des images de ses coéquipiers, souvent nus dans les vestiaires, tachés de marques qu'on ne pouvait qu'identifier. En février ce fut une petite brute qui mit fin à ses jours. Il s'était tranché les veines dans les toilettes du lycée. On découvrit alors les traces de piqûres dans ses bras. Puis en avril un autre élève ne vint plus, pour d'autres raisons. Sa mère l'avait trouvée dans sa chambre en se réveillant. Elle ne remarqua pas tout de suite la lame dans sa main, pas avant de se tourner vers son mari, qui baignait dans son sang. Les journaux expliquèrent que le gamin était couvert de marque de coups, de cicatrices de brûlure et d'entailles. Il s'était enfin vengé.
Mais après cet événement il n'y eut plus de tragédie. Personne ne fit le lien, personne ne chercha même à réaliser que cela coïncidait avec une lettre qu'Egil n'attendait pas.
Son professeur d'histoire avait transmis l'une de ses dissertations, traitant de l'inquisition, à un contact qu'il avait à l'université de Tulane, à la Nouvelle-Orléan, l'une des universités les plus sélectives du monde, une dissertation accompagnée des recommandations de tous ses professeurs. Mais personne n'avait informé le jeune homme, par peur de l'échec, d'une part, mais aussi parce qu'ils savaient que sans bourse, il ne pourrait jamais se payer de telles études. Mais il avait tout obtenu, la place à l'université, la bourse d'état de Suède, la bourse pour les étudiants étrangers de Tulane. À 18 ans il allait découvrir les États-Unis, il allait bénéficier gratuitement d'études que la plupart payaient des milliers de dollars. Et dans tout ça, sa seule part du marché était de continuer à être un esprit d'exception.

En 1998 commença donc une nouvelle vie pour Egil, une vie à la fois plus enrichissante et plus austère qu'il ne l'avait imaginé. Engagé dans deux cursus différents en même temps, l'histoire et la psychologie, son temps, du moins les deux premières années, n'était plus consacré qu'aux études. Tulane était une université ultra sélective à l'entrée, mais également pour y rester, l'obligeant à être le meilleur, d'autant plus s’il voulait conserver ses bourses d'études.
Ce ne fut qu'au bout de deux ans qu'il parvint à acquérir un rythme qui lui laissait un peu de temps pour lui. Un temps qu'il consacrait à approfondir ses recherches sures l'occulte. La Louisiane était un lieu parfait pour ça, regorgeant de légendes, de rumeurs sur des prêtres vaudou, des sorcières, et même des vampires. Parallèlement il prit des cours de latin et de français, la première langue pour le besoin des rituels qu'il continuait à pratiquer, même si cela ne donnait toujours rien, la seconde par fascination pour une langue qui permettait d'exprimer tant de choses, avec une telle complexité, que l'anglais et le suédois semblaient barbares en comparaison. En huit mois il parlait couramment français, et à la fin de ses quatre années de cursus il maîtrisait le latin parfaitement.
C'est également à cette période qu'Egil connut ses premières relations avec le sexe opposé. Plutôt joli garçon, et possédant une silhouette que la puberté avait rendue bien plus attractive que lorsqu'il était adolescent, le suédois était définitivement de ceux qui ne laissent pas indifférents. Un détail qu'il commençait à découvrir, dont il commença à jouer. Au début les conquêtes se mirent à défiler, mais rapidement il s'installa dans une relation sérieuse avec une étudiante en lettres. Elle s'appelait Marie, elle était belle, elle était intelligente, elle était amoureuse. Leur relation dura près d'un an, jusqu'à ce qu'un soir Marie ne trouve un carnet appartenant à Egil. Il y décrivait chaque étape de leur relation, de leur rencontre, qu'il avait préméditée, aux nuits qu'ils partageaient. Tout était décrit, accompagné d'annotations sur les réactions de Marie, sur la facilité avec laquelle elle s'engageait sentimentalement, sur la facilité avec laquelle il la dupait sur ses sentiments. La dispute qui s'en suivit fut terrible, du moins pour Marie, car lui semblait s'en moquer. Elle n'était qu'une étude psychologique, agréable, certes, mais rien de plus. Il garda la marque de la gifle pendant trois jours.
Ce n'est que peu de temps après qu'il obtint ses deux maîtrises avec une mention d'excellence, s'ouvrant ainsi les portes d'un doctorat d'histoire. Un doctorat qu'il orienta sur l'occulte et les croyances païennes. Un sujet excentrique pour beaucoup, mais comment le refuser lorsque ce lui qui en faisait la demande était l'un des meilleurs étudiants n’ayant jamais foulé le sol de Tulane. C'était un sujet qu'il préparait, au fond, depuis des années. Il avait une quantité de documents, de récits, impressionnante, des centaines de pages de réflexions personnelles sur le sujet. Bien sûr il faisait en sorte de ne jamais révéler sa pratique des arts obscurs, aussi peu fructueuse fût-elle, tout comme il dissimulait sa conviction en l'existence de toutes ces choses qu'il décortiquait dans ses textes. Le but n'était pas de passer pour fou après tout. En 2004 il présentait sa soutenance de thèse et obtenait son doctorat avec brio, obtenant par la même occasion un poste de chercheur au sein de l'université.

Décembre 2005, tant de choses ont changé. Après son doctorat, Egil a obtenu la double nationalité, avec le soutien du doyen de l'université. Ça simplifiait les choses, ça facilitait son embauche en tant que chercheur. Mais au fond ça n'est qu'un détail, si infime, si ridicule avec le recul. En un peu plus d'un an, c'est son monde qui a changé, par deux fois. La magie, les démons, tout ça, c'était, au fond, un refuge, la façon qu'il avait eue, adolescent, presque encore enfant, de fuir son passé, de se protéger de ces souvenirs qui le hantaient encore aujourd'hui, malgré tout le reste. Mais il avait consacré ses recherches à ça, à ce monde illusoire, et il avait trouvé, effleuré.

C'est dans les légendes locales, dans les manuscrits d'hommes d'Église morts depuis des siècles, qu'il avait commencé à écarter lentement le voile. Ce n'était qu'un ensemble de détails, des indices disparates qu'il n'avait pas immédiatement remarqués. Un simple prénom revenant régulièrement au fil des récits. Il n'était jamais succédé du même patronyme, ni accompagné du même emploi ou du même rôle. Mais les courtes descriptions des personnages, même si elles étaient différentes, semblaient évoqué quelque chose de commun. Le teint pâle, la présence presque irréelle. Des détails, mais qui, associés à d'autres, plus spécifiques, comme un grain de beauté, des yeux toujours décrits pénétrants et d'une couleur étrangement pure, laissait planer un doute. Egil avait d'abord pensé à une famille, des descendants d'un même homme, mais pourquoi n'hériter que du prénom et non du nom ? Puis un soir, épuisé mentalement par tant de recherches, par tant d'impasses, il avait lu un roman, un simple roman. Il racontait l'histoire d'un vampire, de sa vie mortelle à aujourd'hui, trois siècles plus tard. Et quelque chose le frappa. Les dates de ses visites en Louisiane étaient à peu de choses près celles des témoignages qu'il avait trouvés. La façon dont il était décrit laissait planer cette même impression. Mais ce devait être une divagation, un tour que lui jouait son esprit fatigué. Pourtant, dès le lendemain, il avait repris de plus belle, comme mût par une motivation nouvelle. Et il trouva, non pas dans les archives de la mairie, ou celle de l'état, mais dans celles de l'université. Le nom d'un élève, qui revenait dans les registres tous les soixante ans. Toujours le même nom, jamais les mêmes études. Un nom qui apparaissait encore aujourd'hui dans les registres de la mairie d'une ville de l'état, Shreveport. Le voile venait de se soulever légèrement.

Mais la vie avait d'autres projets, et ils avaient un nom, Katrina. Ce fut le second changement, mais bientôt il ne semblerait plus si brutal. Il avait refusé d'évacuer, il était trop près du but. Il était inconcevable qu'il ait pu effleurer la vérité et fuir dans la foulée. L'obsession, une saleté qui vous tenaille, qui vous rend stupide, téméraire. Jamais Egil n'aurait put imaginé que le vent pouvait littéralement faire trembler les murs, jamais il n'aurait cru qu'un bâtiment pluricentenaire puisse semble si fragile soudainement. La première rafale de vent qui heurta les murs fut comme un coup de bélier, les vitres volèrent en éclats, et avec elles le faux sentiment de sécurité du suédois. Tout ne fut plus que panique. Il lui sembla qu'il ne faisait plus que courir, et que tout avait changé autour de lui, que ce lieu qu'il fréquentait depuis des années venait d'être reconfiguré par la nature elle-même, changeant tous ses repères, toutes les rares certitudes qu'il lui restait. C'était le chaos, et lui ne pouvait que se faire emporter. Il se souvient de la course, il se souvient de ce moment où il est enfin sorti, rencontrant le vent sous sa forme la plus violente, plus implacable encore que le feu. Et puis il se souvient de son réveil dans l'hélicoptère. On l'avait retrouvé inconscient, après l'ouragan, sur un toit, protégé par une plaque de taule. Un miracle avait dit le sauveteur. Un miracle qui lui avait pris ses recherches, qui lui avait pris sa vie entière.

Les mois ont passé, on lui a proposé de reprendre son travail, à l'université d'état, puis qu'il n'y avait plus de Tulane désormais. Mais il a refusé. À quoi bon repartir de zéro pour refaire exactement pareil. Et puis pourquoi repartir de zéro ? Il n'y avait plus rien, plus de preuves, ou de semblant de preuves, mais il n'a rien oublié. Alors il s'installa à Shreveport, cette ville qui semblait avoir un lien avec ses récentes découvertes. Et pendant des semaines il avait cherché à retrouvé cette famille, qu'il soupçonnait n'être qu'un homme. Et cela l'avait mené à ce mois de décembre, glacial. À cette nuit du 16, dans les rues Stoner Hill. Il courait, l'air lui brûlant les poumons, il courait comme jamais il ne l'avait fait, s'enfonçant de ruelle en ruelle. Il était traqué, une simple bête, une simple proie. Ça avait commencé par une simple sensation comme si quelqu'un l'épiait. Et puis il l'avait vu, grand, le teint si pâle, le regard si... vieux. Et chaque fois qu'il se retournait, il le voyait, appuyé sur un mur, assis sur une rambarde, mais toujours le regard fixé sur Egil, l'observant, le jaugeant. Alors Egil s'était mis à courir, prit d'une peur que même un ouragan n'avait pas provoquée, pas à ce point. Et dans sa course, recouvrant parfois les battements de son coeur à son oreille, il entendait les pas. Par deux fois il crut sentir un souffle sur sa nuque, mais il n'y avait personne lorsqu'il se retournait. Jusqu'à ce qu'il s'enfonce trop loin, jusqu'à ce que les bruits de la ville ne soient plus qu'un écho au fin fond de cette ruelle sans lumière, sans vie.

Il ne vit personne, mais il sentit le coup qui le frappa au flanc, l'envoyant s'écraser deux mètres plus loin, sur une grille. Mais il ne toucha pas le sol, au lieu de cela il sentit un étau se refermer sur sa gorge, une main si forte, trop forte. Alors il ouvrit les yeux que la douleur avait clos, et il le vit. Les yeux d'un marron si clair qu'ils semblaient jaunes, la peau si blanche qu'elle semblait presque faite de pierre.

"Comme c'est dommage, en d'autres circonstances tu aurais put devenir l'un des notre petit historien. Tu es beau même maintenant, avec la peur qui déforme tes traits. Et puis tu es si brillant. Tu auras dû laisser le secret venir à toi plutôt que de le poursuivre si désespérément.
-Non... je... pi..."

Mais la peur, la terreur, empêchait les mots de sortir, et déjà cet être irréel, intemporel, plongeait sur son cou, enfonçait les crocs dans sa chair. Et là ce fut loin des récits fantasques de romancières avides de lecteurs prépubères. Il n'y eut pas de plaisir, juste la douleur, une horrible douleur. Une douleur qui s'amplifia soudainement. La créature de la nuit venait d'être arrachée à son repas, tiré en arrière avec une violence telle qu'elle avait emporté entre ses dents un peu de la chair d'Egil. Il entendit alors un hurlement inhumain, tandis que lui chutait au sol, sans force, sentant sa vie s'écouler par la plaie béante à sa gorge. Oui, il mourrait, et au fond ce n'était pas si mal. Il faisait un peu froid, certes, mais avec le sang ses pensées aussi le fuyaient. Toutes ses idées qui s'agitaient sans cesse dans son esprit depuis toujours, se bousculant en permanence, ne lui laissant jamais de répit. Il connaissait enfin le calme, le silence. Si seulement il avait su, il aurait tenté l'expérience plus tôt...

"Ah, tu te réveilles enfin. Non, ne bouge pas, tu es encore faible."

Il ne connaissait pas cet endroit, mais ce n'était certainement pas l'enfer, pas la mort. La douleur à son cou lui hurlait qu'il était en vie.

"Bois ça, ça fera partir la douleur."

L'homme qui lui parlait, qui lui tendait maintenant un bol fumant, dégageant une odeur âcre et désagréable, était un inconnu. Il devait avoir une soixantaine d'années. Bâti comme un bûcheron, le front élargit par une calvitie bien installée, il parlait avec un léger accent, un accent scandinave. Mais Egil ne s'attarda pas sur ce détail, approchant le bol de ses lèvres avant de le reculer en grimaçant.

"Je sais que ça fleur pas la rose, mais ça finalisera ta guérison.
-Finaliser ?"

Il était surpris d'entendre sa propre voix, surtout après ce qu'il avait subit, après qu'on lui ait arraché une partie de la gorge. Alors, tenant le bol d'une main, il porta l'autre sur sa plaie. Sur sa cicatrice, car ce qu'il toucha c'était sa peau, une peau plus sensible que d'ordinaire, plus lisse au touché aussi.

"Comment ?
-Bois, repose-toi, et on parlera de tout ça demain."

Sans trop savoir pourquoi, Egil s'exécuta, avalant le liquide d'une traite en grimaçant. C'était mauvais, très mauvais. Mais déjà la douleur s'apaisait, déjà...
Il ne se réveilla que le lendemain, avec les rayons du soleil, traversant la mansarde, qui frappaient son visage, le réchauffant agréablement. L'homme n'était pas là cette fois. Personne n'était là. Mais il n'avait plus mal, et il se sentait bien, plein d'une énergie nouvelle, comme si tout ce cauchemar n'avait été, et bien, qu'un cauchemar.
Seul, il put se lever, observer. Il était de toute évidence dans une maison, dans le grenier, aménagé en chambre, d'une maison. Mais la porte était fermée à clef. Il était donc prisonnier, ou du moins on ne voulait pas qu'il puisse partir. Autour de lui se trouvaient uniquement des étagements pleins de livres. Tous parlaient d'un sujet qu'il connaissait bien, l'occulte. Il en avait déjà lu la plupart, mais en découvrit d'autres. Il y avait des manuscrits qui semblaient anciens, écrits dans diverses langues. Et c'est au moment où il en prit un, écrit en anglais, que la porte s'ouvrit enfin. De nouveau c'était le même homme. Maintenant qu'il était debout, Egil le trouvait moins impressionnant. Il était certes toujours aussi largement bâtit, mais bien moins grand que ce que ne l'avait présagé l'historien.

"Je vois que tu t'intéresses à mes livres. Je m'y attendais.
-Désolé je ne voulais pas...
-Ne t'excuse pas, si je les ai laissés dans la même pièce que toi c'est que ça ne me dérange pas que tu les lises.
-Euh vous comptez me garder assez longtemps pour que je lise tout ça ?
-Haha. Non, rassure-toi. Je tenais juste à ce qu'on ait une conversation avant que tu ne partes. J'ai beaucoup de choses à te dire. Sur ce qui s'est passé l'autre nuit, pour commencer, et puis sur toi, surtout sur toi.
-Comment ça ?"

Egil était intrigué, un peu inquiet aussi. Pourquoi cet homme sorti de nulle part voulait-il parler de lui ? De quel droit ?

"Parlons d'abord des vampires que tu as mis en colère..."

Les vampires. Tout était vrai. La conversation dura des heures. L'homme, qui ne s'était toujours pas présenté, lui expliqua tout, du moins Egil le crut-il. Son agresseur qui n'était qu'un vampire relativement jeune, un simple assassin envoyé éliminer une cible facile. Le fait qu'il y en avait des centaines, des milliers d'autres à travers le monde, et que certains étaient infiniment plus puissants que celui-là. Et puis il avait parlé de métamorphes, de lycans, de médiums, et même de fées, ou feys comme il disait.

"...Et puis il y a nous, les sorciers. J'en suis un, et tu en seras un aussi.
-J'en serais un ? Ça fait des années que je pratique la magie, je sais que ça ne fonctionne pas vraiment, c'est une croyance, ma religion d'une certaine façon, mais je sais aussi qu'elle n'existe que pour ceux qui y croient.
-Alors comment expliques-tu le fait que ta plaie soit refermée ? Comment expliques-tu l'existence des vampires ? Tout est vrai Egil, et tu fais partie de ce monde depuis ta naissance. Enfin presque, nous ne nous attendions pas à ce que tu naisses humain.
-Qui ça vous ?
-Ton père et moi."

Et de nouveau les heures passèrent au fil des mots. L'homme lui parla de la secte, de comment sa mère était devenue la préférée de celui qui serait son père. Du fait que le but de tout ça avait été de procréer, de donner naissance à une nouvelle génération de médiums, de sorciers. Ils avaient espéré marquer le début d'une nouvelle lignée. Mais rien n'avait marché comme ils l'avaient prévu. L'échec avant débuté avec la disparition de son géniteur. Il avait passé un pacte avec un être démoniaque du nom d'Azazel, mais il n'avait pas sut le contrôlé, pas sut lui offrir ce que le démon désirait. Or, sans lui, sans le "père", la secte avait disparue. Et les mères avaient pour la plupart avortées, d'autres avaient mis fin à leurs jours en se souvenant. Mais pas Hanna. Elle avait gardé l'enfant, elle avait puisé en lui une force nouvelle.

"Quand j'ai su que tu étais né, je vous ai observé, j'ai veillé sur toi. Et puis j'ai cru reconnaître les signes. Quand vers cinq ans tu as commencé à te renfermer sur toi même, à t'isoler même de ta mère, j'ai cru que tu étais des nôtres, que tu étais né sorcier, comme nous l'avions espéré. Et puis tu as déclenché l'incendie. Quand je t'ai trouvé, tu étais inconscient devant la porte de ta chambre. J'ai cru que c'était la manifestation de tes pouvoirs. Alors quand tu es sorti de cette institution, après t'avoir laissé un peu de temps, je t'ai guidé vers la boutique d'une amie. Et c'est après ça que j'ai compris mon erreur. Rien de ce que tu tentais ne marchait. Alors j'ai abandonné."

Egil écoutait en silence, sonné. Il comprenait ce que cet inconnu lui disait, il le croyait. Mais il n'arrivait pas à tout assimiler, à traiter l'information comme il l'aurait fait en temps normal.

"Puis j'ai entendu parler d'un petit génie excentrique qui avait présenté une thèse sur l'occulte. L'un des plus grands cerveaux de sa génération qui se consacrait à des balivernes. Alors je suis venu m'installer ici, pour garder un oeil sur toi. Par précaution. Et ces derniers mois tu as commencé à faire parler de toi dans les mauvais cercles. Le fouineur à la recherche d'un mythe. Vu que le type que tu traquais est vraiment un mythe, je ne m'en suis pas trop fait, mais d'une façon ou d'une autre tu as frappé à la mauvaise porte et tu as attiré l'attention des vrais vampires.
-Mais qui êtes-vous ? Vous savez tout de moi, vous prétendez veiller sur moi. D'ailleurs c'est un échec total. Vous avez laissé ma mère mourir, vous avez laissé ce type me... Et là vous débarquez et vous me dites que vous connaissiez mon père, que vous aviez planifié ma vie. Vous êtes qui bon sang !!!
-Jean, je m'appelle Jean, et je suis, j'étais, le meilleur ami de ton père... Je sais que j'ai fait des erreurs, que je me suis planté en beauté sur ce coup-là. Mais il faut que tu comprennes que même humain tu restes notre héritage... Et le fait est que d'autres viendront, parce que le secret est la règle la plus importante dans mon monde, dans notre monde. Il va falloir que tu apprennes, que tu deviennes ce que ton père et moi avions prévu que tu sois...
-Et si je refuse ?
-Tu passeras quelques mois tranquilles, parce qu'on te pensera protégé par un sorcier. Puis un autre viendra, plus puissant, mieux préparé. Et il ne te loupera pas."

Lorsqu'ils finirent de parler, la nuit était déjà tombée, et avec elle la sécurité d'Egil. Alors il dormit sur place, pour la dernière fois. Le lendemain, lorsqu'il se réveilla, il trouva sur le lit un carnet épais, relié de cuir noir, manuscrit. Le papier était vieux, jauni et fragile. Il était accompagné d'un simple mot. "Il était à ton père, il te revient." Ce n'était pas un signe d'acceptation, mais l'envie d'en savoir plus sur cet homme qu'il n'avait jamais connu, qu'il ne connaîtrait jamais, qui le fit prendre l'ouvrage, avant de quitter la maison.

Les semaines passèrent, puis les mois. Egil avait quitté Shreveport le jour même, prenant un bus pour la Californie. Non pas parce qu'il voulait découvrir cet état, mais parce que le soleil y était roi. Il passa alors son temps à étudier ce carnet, ce grimoire. Il semblait avoir été rédigé par plusieurs personnes. Les premières pages étaient écrites en russe, et il mit des semaines à déchiffrer ce qu'elles contenaient. Des sortilèges, des incantations, des recettes de potions. Et la suite était du même ordre. Il connaissait déjà certains de ces rituels, certains de ces enchantements, mais d'autres étaient des découvertes, des créations des auteurs. Et puis, il y avait les vingt dernières pages, écrites en suédois et en anglais, d'une seule et même main, celle, soupçonnait-il, de son père. Et là le contenu, bien que semblable était différent, plus sombre, plus violent. Il ne s'agissait plus de magie en accord avec la nature, avec l'équilibre. Certains rituels nécessitaient du sang, d'autres étaient destinés à apporter la mort ou la folie. Et puis il y avait les invocations, les pactes. Il n'y en avait que deux de décrites. Et c'est la seconde qui retint le plus l'attention d'Egil. Les annotations qui l'accompagnaient étaient claires. Il s'agissait d'invoquer Azazel l'ange déchu, qui donna à l'humanité la sorcellerie, la guerre et la séduction. Il s'agissait de prouver à Jean qu'il était désormais prêt à le faire seul, qu'il pouvait contrôler la créature tout comme Jean l'avait fait la première fois. Mais le carnet s'arrêtait, là.
Ce fut en mai qu'il revint à Shreveport, qu'il frappa à la porte de cette maison qu'il avait quittée avec la certitude de ne jamais remettre les pieds en Louisiane. Et pourtant il était là, car au fil de ses lectures, hanté par cette nouvelle certitude qu'il existait un monde plus grand que le sien, un monde peuplé de créatures aux pouvoirs exceptionnels, un monde dans lequel son intellect ne suffisait plus à le rendre exceptionnel, il avait développé une nouvelle ambition, une volonté qui le ramenait sans cesse, et bien malgré lui, vers Jean.
L'accueil fut chaleureux, le retour attendu. Dans les jours qui suivirent, Jean passa son temps à s'assurer qu'Egil sache bien ce qu'il demandait, ce qu'il allait risquer. Mais le jeune homme était décidé, plus que ne l'avait imaginé Jean. Il découvrait un aspect de son "protégé", qu'il n'avait jusqu'alors pas soupçonné, la soif de pouvoir, d'être un être à part, au-dessus du lot, une soif qui surprenait Jean, en bien, du moins pour l'instant.
Le rituel se fit plus rapidement que ne l'avait pensé Egil, comme si tout avait été préparé à l'avance. Trois personnes s'étaient jointes à eux, des membres d'une communauté dont faisait partie Jean. Il avait besoin d'eux pour contrôler le démon. Car celui qu'ils allaient invoquer n'était pas un démon mineur, comme l'aurait voulu la logique et la coutume pour une première invocation, Eurynome, un prince démon, plus encore, le prince de la mort en personne, dont les mythes disaient qu'il avait obtenu ce titre de Satan lui-même.
Si Egil avait une encore une once de scepticisme en lui, elle aurait disparu cette nuit-là. Ce ne fut pas une simple manifestation immatérielle qui apparut au centre du cercle, mais bien un démon. La peau sombre, le corps noueux, le visage... totalement inhumain. Cette créature aurait pu provoquer la panique chez l'historien, aurait pu, car au-delà de la peur, de la répugnance provoquée par cette rodeuse de corps en décomposition, c'était la fascination qui l'emportait. Il sentait pour la première fois de sa vie un pouvoir qui dépassait l'imagination, il sentait la puissance de cet être qui n'avait rien d'humain, rien de rationnel, et il s'abandonna, se laissa submerger. Il n'entendait plus les paroles de Jean, la litanie du cercle, il n'y avait plus qu'Eurynome, et ses yeux plongés dans les siens. La bête lui parlait sans un son, formant les mots dans son esprit, pour lui et rien que pour lui, répondant à son appel plus encore qu'à celui de Jean, qu'à ceux qui possédaient déjà un véritable pouvoir. Il ne posa pas de question, il savait déjà. Il ne formula pas de demande, il savait que le pacte serait scellé, quelles que soient les conditions. Il ne forma qu'une affirmation.

*Tu posséderas le pouvoir, ton sang sera leur poison tout comme ton âme est mienne, comme le sang sera le seul goût qui n’emplira jamais ton palais.*

Et puis ce fut le silence, et l'épuisement. Comme si on l'avait vidé de ses forces. Egil s'effondra, et le démon disparut, du moins physiquement. Egil lui, au bord de l'inconscience, le sentait encore, sentait sa marque s'inscrire en lui, un peu de sa puissance l'investir. À partir de ce moment, il sut qu'il était entré dans l'obscur, qu'il n'y aurait plus jamais de retour en arrière possible.

Sans Jean l'acclimatation aurait été quasiment impossible. C'était un nouveau monde, une nouvelle vie, et elle était accompagnée d'un fardeau terrible. Dès le lendemain de son pacte, Egil avait commencé à voir des choses étranges, des silhouettes dans l'ombre, dont une étrange, celle d'un enfant, et il l'entendait pleurer. Les premiers jours il n'en parla pas, il pensait qu'il devenait fou. Jean lui avait parlé des pouvoirs des médiums, ou plutôt il lui avait dit qu'ils avaient des pouvoirs, mais il était resté discret sur leur nature. Ce ne fut que lorsqu'il trouva son apprenti, puisque c'était bien cela qu'était Egil, recroquevillé dans un coin de la chambre qu'il occupait, suppliant l'enfant de partir, qu'il se décidât à le former vraiment, à le guider. Et ainsi le jeune homme découvrit qu'il n'était pas fou, qu'il voyait les esprits des morts. Et au fil des mois il apprit à les ignorer, mais aussi à les écouter sans leur laisser prendre le dessus, à leur imposer des limites. Il apprit également à voir les auras de ceux qui l'entouraient, Jean lui enseignant la signification de telle ou telle teinte, comment reconnaître un vampire, ou un métamorphe. Mais ce qu'il apprit surtout, c'est que plus rien n'avait de goût. Quoi qu'il ingurgite, il ne sentait rien. Et il comprit alors que les mots du démon n'avaient pas été une métaphore qu'il n'avait pas comprise, mais un fait, et que le manque qu'il ressentait n'était en rien illusoire. Non seulement il ne sentait plus aucun autre goût que celui du sang, mais il en avait besoin, comme s’il s'était agi d'une drogue. Au début, les quelques mois qu'il passa chez Jean, apprenant les secrets de la sorcellerie, ou plutôt les réapprenant, découvrant ce qu'il pouvait faire, mais aussi ses limites, il se contenta de sang de bœuf ou de porc, qu'il récupérait de la viande crue avant que Jean ne la cuisine. Mais ce n'était pas assez, ce n'était pas de ce sang-là que son corps se languissait. Mais il lui fallait attendre, apprendre. Car s’il connaissait déjà beaucoup, énormément, de rituels, de formules, il ne pouvait en pratiquer, sans risque, qu'une infime partie. Mais plus important encore, il ignorait les règles régissant le monde des sorciers, et plus encore, comment les transgresser sans se mettre en danger.

Mais déjà c'était l'année 2007, et de nouveau tout changea. Obnubilées par son nouvel apprentissage, par tout ce qui s'offrait à lui, deux semaines passèrent avant que la nouvelle ne lui parvienne. Le secret avait été levé, les vampires étaient sortis de l'ombre pour se révéler aux mortels, pour cohabiter avec eux. Il n'y croyait pas. Au début il entra dans une fureur sans bornes. Ils avaient essayé de le tuer, et voilà qu'à peine plus d'un an après, ils brisaient le secret même qui avait fait poser un contrat sur sa tête. Puis il se calma, compris le bien que cela pouvait faire. Surtout à lui, surtout sur son espérance de vie. Plus de secrets donc plus de menace, plus de menace, donc la liberté de quitter cette maison, de continuer à apprendre seul, et surtout à profiter enfin de ses nouveaux dons.
Les premières semaines hors du cocon que formait la maison et l'enseignement de Jean furent compliquées. Il n'avait pas d'emploi, pas de foyer, seulement la magie. Mais si les sorciers avaient rapidement fait leur coming out, lui n'était pas prêt à sortir au grand jour. Partager n'avait jamais été son fort, et maintenant plus encore. Alors, en secret, il se servit de la magie pour s'octroyer plus que ce que la vie lui offrait. Le premier rituel qu'il fit dans ce but était destiné à lui offrir l'opportunité de combler les manques qu'il ressentait. Et cela marcha comme un charme. Il squattait alors un immeuble abandonné de Stoner Hill, et deux jours après son rituel, un homme blessé fit irruption, pensant le lieu désert. C'était un petit dealer du quartier, et apparemment il avait refusé de dépanner le mauvais camé. Du moins à en juger par le coup de couteau qu'il s'était pris dans le ventre. Egil le regarda agoniser pendant plus de deux heures, sans se cacher. Par moment il enfonçait un doigt dans la plaie, léchant ensuite le sang récolté avec un plaisir nouveau. Oui, le sang était le seul goût qu'il pouvait connaître, mais dans sa perversité le démon avait été généreux, car il lui avait fait aimer ce goût plus que toute nourriture qu'il avait pu goûter autrefois. Et lorsque le dealer fut mort, enfin, il le fouilla. Ce fut des acides qu'il trouva, une centaine de cachets. Ça n'était pas grand-chose, mais c'était un début, une source de revenus qui, même minime, comblait son second manque le plus important après celui de sang, l'argent.
Et c'est ainsi que sa nouvelle, sa véritable vie commença. Usant de son intellect et de la sorcellerie, il commença à dealer. Il n'hésitait pas à faire appel aux esprits pour savoir avec qui entrer en contact pour se fournir en quantité toujours plus importante, et en toutes sortes de drogues. Avec les mois, il se fit une réputation auprès des paumés, des SDF, tous ceux qui étaient prêts à tout pour une dose de quoi que ce soit, même à donner un peu de leur sang. Rapidement il put louer un appartement dans Stoner Hill, se construire une vie, de débauche, certes, mais confortable. Et puis il y eut le V-juice. Le sang de vampire utilisé comme une drogue. Les gens devenaient accroc à ce truc à une vitesse folle, et il avait un moyen infaillible pour se fournir. Car les mortels n'étaient pas les seuls à avoir certaines dépendances, et depuis la grande révélation il devenait de plus en plus difficile de saigner un junkie pour profiter à la fois du repas, et de la drogue qui coulait dans ses veines. Alors, à ceux-là, il ne demandait en échange de leurs doses, que quelques goûtes de leur sang.

En à peine deux ans, il avait pu se payer une maison aux enchères, sous un nom d'emprunt, qu'il utilisait comme laboratoire pour ses pratiques magiques, gardant son appartement comme lieu de vie. Il avait ses arrangements pour être tranquille, même si cela voulait dire sacrifier un peu de poudre à l'occasion, ou donner le nom d'un rival qui serait allé trop loin. Oui, Egil était devenu un dealer prospère, qu'on considérait comme réglo. Il pouvait fournir tout ce qui était de l'ordre du stupéfiant, même quelques services si besoin, pour peu que vous consentiez à devoir lui rendre la pareille un jour. Il aurait pu être heureux, si ce n'était un léger détail. Sa progression sociale allait bon train, même si c'était en parallèle de la société normale, mais ses progrès en tant que sorcier étaient lents, trop lents. Il pratiquait beaucoup, trop à écouter Jean avec qui il gardait contact, mais ses limites étaient encore immenses. Il se fatiguait vite, et les sorts qu'il lançait à l'aide de simples formules étaient d'une faiblesse frustrante. Trois ans qu'il possédait un véritable don, et il lui semblait avoir accumulé plus de frustration que de pouvoirs. Et c'est cette frustration qui lui fit franchir une barrière contre laquelle Jean n'avait cessé de le mettre en garde.
Cela faisait déjà quelques mois qu'il préparait son coup. Il avait jeté son dévolu sur quatre de ses clients, ceux qui semblaient être les plus forts, ceux qui manifestaient souvent l'envie de s'en sortir. Au début il ne leur parla pas de magie, simplement de secrets qui leur permettraient de se libérer de leurs entraves, de se débarrasser de la drogue et d'accéder à des richesses dont ils n'osaient pas rêver. Ce ne fut que lorsqu'il fut certain d'avoir leur entière confiance qu'il les invita dans sa maison, qu'il leur parla de sorcellerie. La grande révélation avait ça de pratique qu'aucun n'eut du mal à le croire, et la domination du dealer sur ses clients avait ça de bien qu'ils étaient prêts à se laisser guider sans rechigner. Alors, une fois tout en place, comme son père avant lui, il pratiqua le rituel d'invocation de l'ange déchu Azazel.
Au début tout se passa comme sur le papier. Incantation, apparition de l'être démoniaque, peur à peine contenue des participants non initiés. Et puis les mots scellant le pacte, résonnants de nouveau dans l'esprit d'Egil.

*Tu feras de la puissance des autres la tienne, tout comme je fais de ton âme la mienne. Tu m'appartiens désormais.*

Mais ensuite ce fut l'enfer. Contrôler un démon consentant est une chose relativement aisée, du moins quand on y a été formé comme l'avait été Egil par Jean. Mais lorsque celui-ci, profitant de la faiblesse de l'invocateur, tente de vous arracher votre âme à peine le pacte scellé, lorsque celui-ci est un ange déchu, alors l'enfer s'abat sur vous. Mais Egil était protégé, Egil était déjà marqué par un démon craint par presque tout l'enfer.

*Tu as voulu me duper mortel ! Tu as pris sans pouvoir donner en retour ! Et si je ne peux reprendre, je peux prendre plus. Tu as voulu jouer au démon, tu en connaîtras les plaisirs et aucun autre. Et si je ne peux te prendre toi ce seront les quatre autres qui paieront ton tribut. Mais n'ose plus jamais m'invoquer humain, car aucune marque d'aucun être démoniaque ne saurait alors te sauver !!*

Et dans un hurlement à glacer le sang, Azazel disparu du cercle, ne laissant dans la pièce qu'Egil et quatre morts, des morts qui étaient ceux du sorcier, car si c'était bien le démon qui leur avait pris la vie, c'était lui qui les avaient tués.

De ce jour Egil changea drastiquement. C'était comme si une part de lui était morte avec ses victimes, la meilleure part de lui. Tout ses travers d'adolescents, la manipulation, l'amusement à faire souffrir les autres, ressurgissaient, décuplés. La première manifestation de ces nouveaux penchants se fit seulement quelques jours plus tard. Jean voulait lui parler, de toute urgence. Il lui annonça alors qu'il était désormais surveillé par la confrérie, que le bruit circulait qu'il s'était amusé à invoquer un démon. Alors, un sourire sur les lèvres, Egil raconta toute l'histoire à son mentor. Et pour la première fois, il vit Jean en colère.

"Tu as osé appeler un démon sans moi !! Azazel !! Espèce de petit amateur arrogant !! J'ai mis trente ans à pouvoir contrôler un démon tel qu'Eurynome et tu pensais pouvoir le faire si vite ? Tu as eu de la chance, tu en es conscient ?
-Calmez-vous Jean...
-Me calmer ? Quatre morts, il y a eu quatre morts abruti ! Invoquer un démon c'est une chose, c'est déjà dépasser beaucoup de limites ! Mais si on apprend ça, tu es foutu ! Et tout ça pour quoi ? Qu'est-ce que tu as obtenu pour ce prix-là ? La colère d'un démon ? Tu as vraiment cru que tu obtiendrais quoi que ce soit d'Aza..."

Egil avait fait taire son mentor en plaquant sa main sur sa bouche, serrant sa mâchoire suffisamment pour qu'il ne puisse pas se dégager trop vite.

"Arrêtez de dire son nom en permanence. Et oui, j'ai obtenu ce que je voulais vieux fou. Le prix était un peu au-dessus de mes espérances, mais oui."

Alors les yeux du jeune sorcier étaient devenus d'un vert sombre, sans rétine, dans pupille, comme à chaque fois qu'il usait des dons que lui avaient conférés ses pactes. Et ce qu'il ressentit alors, en sentant la magie que le corps de son mentor contenait, qui faisait de lui un sorcier, passer dans le sien. Ce fut le meilleur trip de sa vie, mieux encore que lorsqu'il avait essayé le V. Il se sentit puissant, si puissant. La magie emmagasinée durant près de cinquante ans par un sorcier né médium, c'était plus de pouvoir que ce qu'il avait imaginé. Lorsqu'il relâcha sa prise, laissant le vieil homme se dégager, il lui sembla voir tout ce pouvoir crépiter entre ses mains.

"Qu'est-ce que tu m'as fait ? C'était quoi ? RÉPONDS-MOI !
-Homo silentio !"

Et pour la première fois de sa vie, Egil prononça une formule qui donna un véritable résultat. Certes ça ne dura pas bien longtemps, mais l'effet était tout de même présent. Et lorsque Jean tenta de répliquer en faisant appel à la magie, rien ne se passa. Il l'avait entièrement vidé, faisant de sa puissance la sienne. Ce fut la dernière fois qu'il vit son mentor. Le lendemain, lorsqu'il retourna le voir, non pas pour s'excuser, mais pour lui prendre ses livres, la maison était déserte.

Au cours des années qui suivirent, Egil, en parallèle de son activité de dealer, se plongea à corps perdu dans la sorcellerie. Se sachant dorénavant surveillé, il prenait bien soin de ne pas franchir trop de limites. Il n'invoqua plus de démons, il ne fit plus de morts. Mais pour le reste. Sa progression s'accéléra rapidement, du moins pendant un temps. Si bien que bientôt il se mit à proposer un nouveau service à ses clients, un service qui lui donna une tout autre dimension au sein de Stoner Hill. S’il continuait à vendre les produits habituels, il fournissait aussi des shoots de magie. Au début il imposa ce service à quelques-uns de ses clients les plus accrocs, les attachants à une nouvelle dépendance, lançant une rumeur qui firent venir à lui, au bout de quelques mois, de nouveaux clients.
Et puis il y eut l'attentat du Croquemitaine. Ce fut comme un mini boom économique pour lui. Guidés par les rumeurs sur ce dealer qui vendait plus que de la drogue, certains sorciers, et même quelques rares mages, ébranlés par les conséquences d'un tel acte, déjà fragilisés par les rares attaques subies par les leurs, se présentèrent à lui. Au début ils étaient vraiment rares, et puis il y en eut de plus en plus. Jamais assez pour devenir sa clientèle principale, loin de là, mais suffisamment pour qu'une idée germe dans son esprit. Les sorciers ne payaient pas, ni en monnaie, ni en sang. Mais il leur prenait, chaque fois, un peu de la magie qu'ils avaient en eux. C'est ainsi qu'il découvrit que s’il ne prenait pas tout il ne gardait pas. Mais eux récupéraient, et associés au "shoot" qu'il leur faisait, tous étaient satisfaits, inconscients de nourrir le vampire d'un genre bien particulier qu'il était devenu.

Et puis il y eut une rencontre, de celles qui vous marquent à tout jamais. C'était l'année 2011, Shreveport n'avait plus rien de la ville entre mythe et réalité d'avant la révélation, c'était un champ de bataille. Si l'attentat du Croquemitaine avait été une aubaine pour le dealer occulte, il avait aussi semé le chaos, marquant le début de violences qui ne semblaient pas vouloir prendre fin. Et au milieu de tout ça, il y avait les gens, les humains, les médiums qui ne voulaient pas faire partie de tout ça. Et des sauveurs d'âmes en perdition qui s'improvisaient, qui voulaient apporter un peu de raison au milieu de tout ça. C'est par l'un d'eux qu'il y eut ce... quelque chose.
Il avait repéré Egil, il le prenait pour un drogué comme un autre, il voulait le sauver. Le sorcier, lui, se laissa guider, mais parce qu'il avait d'autres projets. L'homme voulait qu'il participe à une réunion d'accrocs au V-juice, pour voir, pour s'en sortir. Lui voulait bien, pour trouver d'autres clients, et puis, parce qu'il voulait détruire ce sauveur à la manque, ce cabot qui se prenait soudain pour un prince. Alors il avait joué le jeu, il s'était assis dans le cercle, écoutant les histoires des gens, y puisant ce dont il avait besoin pour les faire rechuter. Et puis, lorsque ce fut son tour, il prétendit ne pas être prêt, vouloir attendre la prochaine fois. Durant deux semaines, chaque jour, il consacrait une heure de son temps à ces réunions. Petit à petit il parla, il s'inventa une vie qui les touchait tous un peu. Petit à petit il invitait leur sauveur à se confier aussi, à raconter pourquoi il faisait ça. Et puis un jour elle vint. Elle était nouvelle en ville, elle cherchait une nouvelle vie, et elle voulait commencer en décrochant.
Elle, c'était Lilas Dresden, et il ne sut trop dire pourquoi, mais il fut fasciné. Lui qui, depuis deux ans, n'avait éprouvé d'attirance que pour la douleur, la sienne et celle des autres, voilà qu'il était attiré par quelqu'un. Ce n'était pas physique, c'était, et bien, c'était et c'est tout. Et puis elle s'est rassise, et le charme est tombé, subitement elle était de nouveau une paumée au milieu des autres. À la fin de la réunion, pourtant, elle vint lui parler. Le prétexte était maladroit, mais Egil le saisit aussitôt. Il s'agissait de son chandail, à l'effigie d'un groupe parmi d'autres, mais un groupe que Lilas écoutait. Alors ils parlèrent musique, et ce ne fut pas si désagréable. Cela faisait longtemps, des années, qu'il n'avait pas parlé juste pour faire connaissance, juste pour parler. Ce fut comme un réflexe, un besoin, lorsqu'il griffonna son numéro dans la main de la jeune femme. Il avait apprécié cet instant de normalité, une normalité à part, mais tout de même.

Au fil du temps les deux jeunes gens devinrent amis, ou quelque chose s'en rapprochant. Egil ignorait ce qui les liait au fond. C'était une première pour lui. Il sentait bien qu'il avait un ascendant sur Lilas, mais d'une certaine façon ça marchait dans les deux sens. Car si lui était la personnalité dominante évidente, elle le tenait d'une manière plus subtile, plus féminine. Elle l'amenait, consciemment ou non, à se confier plus qu'il ne l'avait jamais fait. Il ne lui parlait certes pas des aspects les plus sombres de sa vie passée, pas plus que de sa nature de sorcier, mais il lui avait raconté des choses qu'il n'avait dites à personne. Comme les rêves qu'il faisait adolescents, et parfois encore aujourd'hui, peuplés de cauchemars jusqu'à l'arrivée des flammes. Il lui avait parlé de sa mère, de sa perte. Et puis elle lui avait montré ses oeuvres, et ce fut comme une révélation. Elle était à la sensibilité ce que lui était à l'intellect, une exception. Et c'était bien la première fois qu'il trouvait quelqu'un exceptionnel.
Mais la vie continuait, toujours. Les combats avaient emporté beaucoup des clients d'Egil, le V-juice se faisait presque rare, du moins le frais, le bon. La seule clientèle à véritablement exploser était celle à la recherche de magie, pour se protéger, pour attaquer, ou tout simplement pour oublier. Seulement, depuis quelques temps déjà, les esprits semblaient se concentrer sur quelque chose de nouveau, une prophétie promettant la fin de la soumission au cycle de la nuit à l'une des deux espèces dominantes du monde de la nuit, les lycans ou les vampires. Et de nouveau Shreveport trembla. L'avènement de la déesse, quelle qu'elle fût, les morts par dizaines, et puis les sorciers qui s'étaient alliés aux autres, qui avaient endossé la gloire de la victoire sur la déesse.
Après tout ça les choses devinrent étranges. Le calme revint en ville. Il était fragile, certes, mais après deux ans de quelque chose se rapprochant à une guerre civile, même une paix provisoire, un calme de surface apporta l'espoir à beaucoup. Et avec l'arrivée de ce sentiment que beaucoup pensaient perdue, certains des clients d'Egil, plus particulièrement les sorciers, se firent plus rares. D'autres, au contraire, venaient à lui pour la première fois à la recherche de quelque chose de bien précis.
Il y avait quelques vampires à la recherche d'une échappatoire, tous avaient un profil semblable. Ils croyaient en la cohabitation, considéraient la vie comme précieuse, et ils voulaient fuir la colère grondant contre leur race, car si les sorciers étaient les héros, les vampires, eux, étaient de nouveau les méchants.
Et puis il y avait les humains à la recherche de magie. Mais s’ils réclamaient autrefois cette drogue si particulière dans le seul but du trip unique qu'elle procurait, désormais c'était une tout autre démarche. Oh, la grande majorité était toujours une bande de paumés junkies à la recherche d'évasion. Mais certains d'entre eux cherchaient le pouvoir, une voie de sortie par la magie. Ceux-là Egil les fit siens.

Ce fut d'une facilité déconcertante, de par la nature de ses "proies", des paumés, des drogués. En quelques semaines seulement il avait su se créer un "cercle" privé. Composé d'une quinzaine de personnes, ce fut en février 2013 que pour la première fois il les réunit tous ensemble, dans sa maison, son refuge secret. Il avait préparé le lieu, fait en sorte d'être le seul à pouvoir accéder à l'étage et à la cave, non pas à l'aide de magie, mais de serrures sécurisées et de clés qu'il était le seul à détenir. Et ils eurent leur première réunion.
Il avait repris le rituel dans le livre de son géniteur, un rite de sang, un pacte qui les lieraient tous à lui. Tous avaient dû donner un peu de leur sang, tous avaient dû répéter les litanies qu'il prononçait. Nuls ne pourraient plus prononcer son nom, nul ne pourrait plus écrire son nom, nul ne pourrait jamais trahir leur association, leur secte sans nom, dont il venait de devenir le "père".
Sans le savoir, il venait de reproduire ce que son géniteur avait fait avant lui, ce qui avait amené à sa naissance. Mais son but n'était pas de créer une nouvelle lignée, pas plus que de donner à ces pauvres hères un peu de son pouvoir, mais bien au contraire.
Pour comprendre, il faut connaître le fonctionnement du "shoot" de magie. C'était un procédé mentalement complexe, qui ne s'appuyait sur aucun rite, aucun mot, mais seulement l'esprit du sorcier. Il ne donnait pas un peu de la magie qui était en lui, il lui fallait faire de son corps un conducteur, une passerelle, et concentrer la magie qui l'entourait, qui entourait toute chose, pour la faire passer à travers lui afin qu'elle puisse pénétrer le corps de son client. C'était un procédé fatiguant, même pour lui qui possédait tout le pouvoir de son mentor, mais il pouvait être facilité, par un rituel qui prolongeait l'acte de plusieurs heures. Ces litanies il les enseigna à ses disciples, les mêlant à des chants satanistes, créant une cérémonie unique, qui deviendrait leur principale pratique. Car une fois que tous étaient emplis de cette magie empruntée, lui pouvait s'en emparer pour un temps, laisser le pouvoir l'enivrer, être assez fort pour leur donner l'illusion d'être eux même un peu plus que de simples réservoirs pour lui.
Et chaque fois leurs réunions se terminaient en une orgie flirtant avec le morbide, une offrande à Satan et ses démons, une offrande à Egil. Car lui était le seul à rester chaste ces soirs-là, se contenant de les guider pour qu'ils mêlent plaisir et souffrance, glissant parfois lui-même la lame dans leurs chairs unies. Et c'était comme si soudain la douleur était une force, une maîtresse, venant lui procurer à lui le plaisir qu'elle leur volait. Il ne se nourrissait d'eux, chaque semaine, jamais le même jour; il se nourrissait du pouvoir qu'il leur conférait et de la souffrance qu'ils s'infligeaient pour le contenter et nul ne protestait, comment le faire lorsque votre esprit est embrumé à un point que rares sont les mortels et les immortels à avoir connu ?

Et puis, il fit une erreur, du moins le pense-t-il, encore aujourd'hui. C'était le 10 mars 2012, un dimanche. Il venait de passer la journée avec Lilas, chez elle, parlant, comme toujours, de tout et de rien, mais cette fois-ci surtout de rien. Et puis le soir était venu, le soleil s'était couché, et avec lui Egil déclara qu'il devait partir. Une brève conversation plus tard, sans qu'il ne sache trop comment il en était arrivé là, il lui avait demandé de venir avec lui, avec une envie impérieuse de lui faire découvrir un peu plus de son monde.
Tout le long du trajet il s'était dit que si elle prenait peur il arrêterait tout avant qu'il ne soit trop tard. Après tout c'est lui qui contrôlait, c'est lui qui fixait les règles. Pourtant, dès les premières litanies en l'honneur de Satan, celles qu'il avait modifiées pour obtenir de tous un peu plus de pouvoir le temps de ce qui, à l'échelle d'une vie, n'était au fond qu'un soupir, il avait vu l'inquiétude qui avait pris possession de Lilas, son mal-être. Mais il n'avait pas arrêté. Il s'était contenté de l'inviter à rejoindre le cercle, lui imposant sans lui dire de devenir l'une de ses "gardes manger". Alors elle avait, comme tous, perdu pied, emportée par le rush de cette énergie nouvelle en elle, de cette énergie pour laquelle ni elle, ni les autres personnes présentes, n'étaient faites, emportée dans un monde entre hallucination et véritable magie, dans lequel tout n'était plus que fantasme.
Et le temps de la fin était arrivé, le moment où tous les corps se mêlaient et de mutilaient un peu. Pour la première fois, Egil se mêla aux autres, ou plutôt à elle, elle seule, car nul autre que lui n'avait le droit de la toucher, cette perle qui était si proche d'être son égale. Et dans cet environnement malsain, alors qu'autour d'eux tous faisaient la même chose, alors qu'ils étaient les seuls à ne verser aucun sang, pour la première fois depuis quatre ans, Egil ressentit un plaisir proche de celui qu'il avait perdu à tout jamais. La douleur des autres se mêlait aux caresses de Lilas, les enveloppait tous les deux, faisant ressentir au Sorcier un plaisir plus violent, plus puissant encore que lorsqu'il se contentait de provoquer la douleur. Et il comprit alors que c'était là le plaisir des démons, lorsque luxure et souffrance se mêlent, lorsque tout n'était qu'un péché monstrueux.

Après ce soir là il ne revit plus Lilas. Après cela il ne chercha plus à la revoir. Il avait l'impression de l'avoir bafouée, elle qu'il respectait pourtant plus que quiconque. Il s'était pourtant promis d'arrêter, mais le besoin avait été plus fort, car c'était un drogué lui aussi, et que sa dépendance la plus forte était celle envers ce moment où ils les dominaient tous, où il s'emplissait d'une puissance qui ne lui appartenait pas, où il jouissait d'une souffrance qui n'était pas la sienne. Et pour la première fois depuis la mort de sa mère, il avait un regret, un remord. Alors il la laisserait vivre sa vie, peu importe que lui ait envie de la revoir, puisqu'il finirait par la salir.
La vie reprit donc son cours. Si remord il y avait il ne fut jamais suffisant pour changer Egil. Il est toujours cet être étrange qui par deux fois a joué avec son âme et qui ne regrette pas. Il est toujours cet homme qui brisa son mentor par soif de pouvoir et qui encore aujourd'hui en sourit parfois. Il est toujours ce dealer bizarre qui peut tout vous fournir et qui demande parfois en paiement un peu de votre sang. Il est toujours ce faux guide pour les paumés de Stoner Hill, ce gourou malsain dont les disciples ne connaîtront plus jamais le nom.
Mais déjà cela ne lui suffit plus tout à fait, déjà il a soif de plus de pouvoir, de plus d'une grandeur qu'il est le seul à voir. Mais pas au prix de ces âmes qui lui appartiennent, non, il veut trouver un autre moyen, car il doit y en avoir un, pourvu qu'il vive assez longtemps pour le trouver.



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Dernière édition par Lilas Dresden le 16/5/2012, 19:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:18

TOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

Non, c'est mon amour à moi! C'est écrit sur son pseudo!

Tu...Bref...Non, rien. *prend place & admire*

Et je jure que j'ai pas touché à Lilas...OO
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:24

Laureen > Rassure toi, ça fais trois jours que je suis dessus et elle est pas finie en plus...
Mais merci quand même, je vais faire comme si le "wahou" était justifié, ça me fera du bien à l'égo :twisted:

Les deux folles > je vous aime pareil toutes les deux, alors trouvons un arrangement à l'amiable, le lit est grand après tout What a Face
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:27

Mais ça changera bientôt. u_u

EDIT : oh purée ouiiiiiiiiiiiiii :baise:
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:31

Commence pas à faire ta possessive Minou, lui, on a dit qu'il était terrain neutre...'fin partagé!

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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:36

Ah ? Parce qu'il y en a d'autres en plus ? Je vais peut-être revoir mes positions moi...

Non... pas ces positions là... enfin aussi... raaaah
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime11/5/2012, 23:40

Hein ? mais... hein ? OO'





... Aaaaaaaaah ! :shock:
Euh, bah, non, comment dire... C'est surtout que Gigi cherche désespérément un mec à se taper et on s'est dit que tu serais le seul à avoir ce courage-là. u_u

EDIT : et j'fais pas ma possessive, quand j'disais changer, c'était par rapport au fait que Gigi... euh OO... bref... sortez de ma têêêêête
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 08:36

BIENVENUUUUUUUUUUUUUEEEEEEE ! * Sort les confettis*

HEATH ! Putain de bordel de merde.*ZBAFF* :030/:

Bonne chance pour ta fiche. :64: :64: :64: :64: :64: :64: :64: :64: :64: :64: :64:
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 09:01

Bienvenue parmi nous :)
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 09:18

bienvenue parmi nous ^^
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 10:59

Merci à vous trois.

*Se demande si la bannière "je suis parfaitement normale" est bien à sa place avec Amber * :suspect:

Edit : Euuuuuh Minou et Marmotte Oo vous auriez aussi put me consulter avant de décider que j'allais me taper le fils de Rocky. Je dis pas que j'aurais dit non... mais quand même !!
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 14:57

Aaaah mais moi je pensais qu'on parlait irl. Mais bon, irp, pourquoi pas hein....Gigi, l'est pas contre.

Et je suis pas le fils de Rocky, zut à la fin! :025/:
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 15:23

Donc c'est ça ? :suspect:
Bah, franchement, c'cool pour Gigi, hein, c'pas qu'c'est un bon parti mais...

Bref, bienvenue parmi nous m'sieur l'exutoire sexuel de Marmotte et Minou, bon courage surtout avec ça XD
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 15:24

Oulà, en fait j'ai pas compris de quoi on parle. XDDD

Gigi a écrit:
Et je jure que j'ai pas touché à Lilas...OO
Lilas a écrit:
Mais ça changera bientôt. u_u
Voilà, c'est dans cet ordre-là que ça se lisait.

Maintenant pour l'histoire de l'arrangement à l'amiable dans un grand lit, je maintiens... :036/:

EDIT : /frappe Dardar avec sa couronne
On dit pas "ÇA" quand on parle d'Egil !! :87: :020/:
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 15:29

J'dis c'que j'veux d'abord ! *boude*
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 17:30

Hop hop hop ! Faux ! Sur DMTH, personne n'est normal ! Razz
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime12/5/2012, 18:46

O.O
C'est... Je... et... Ah...
J'ai... et... même.
:62:

Prendre le dieu de mes nuits en avatar... je... j'ai...
TORTURE ! TORTURE JE RECLAME LA TORTURE tout nu !!!! AU BUCHER !
#BAM#
:sort:

Minou m'avait prévenue de ton arrivée. Cool
Alors... officiellement bienvenue par ici! Que ta vie soit courte. Que tu vomisses tes boyaux à notre prochaine rencontre. Et que tu finisses... Penduuu. Vous serez touuus pennnnduuuus. *voix de vieille sorcière* (je sais plus de où ça vient , mais j'trouvais ça cool)
Voilà :030/:
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime13/5/2012, 11:05

Huhu à peine inscrit et déjà sex symbol, je crois que je pourrais me faire à l'idée.

Merci pour l'accueil. La fiche est bientôt finie, enfin presque, enfin.... si mon cerveau arrête de digresser au fur et à mesure que j'écris ><
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime13/5/2012, 11:24

Des sex symboles, on en a masse ! What a Face ( Mais bon, heath quoi ... Rolling Eyes )

Ca marche, n'hésite pas à inscrire l'avancement de ta fiche dans ton titre pour faciliter le staff. ^^
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime14/5/2012, 10:23

Egil S. Åkerfeldt a écrit:
Huhu à peine inscrit et déjà sex symbol, je crois que je pourrais me faire à l'idée.

Merci pour l'accueil. La fiche est bientôt finie, enfin presque, enfin.... si mon cerveau arrête de digresser au fur et à mesure que j'écris ><

Pourquoi ça ne m’étonne pas du tout. :69:

Allez, on finit cette fiche, hop hop hop. :032/:
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime14/5/2012, 10:55

Ouais, au lieu de boire toute la journée !
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime14/5/2012, 20:06

Darius Lightner a écrit:
Bref, bienvenue parmi nous m'sieur l'exutoire sexuel de Marmotte et Minou, bon courage surtout avec ça XD

J'approuve Dardar ! Mais bienvenue parmi nous et surtout avec Heath quoi (a), :014/:
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MessageSujet: Re: Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé]   Egil Sven Åkerfeldt : Have you ever danced with the devil in the pale moonlight ? [Terminé] Icon_minitime16/5/2012, 12:16

POURQUOI CETTE FICHE-CI A-T-ELLE ÉCHAPPÉ A MA VIGILANCE ?

Merdeuh :016/:

Bienvenue Kur... Euh.. Je... Egil :023/:

Bon courage pour la fin de ta fiche, et hésite pas à mater marmotte et minou si elle sont trop invasives, elles ne méritent que ça :030/:

Bref, pas mécontent de te revoir :63:
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