Aleksandr brûle, il a mal. Il sent qu'il va mourir, qu'il est à deux doigts. Il ferme les yeux, il se tient prêt à affronter l'inévitable, quand une voix tranche autour des millions de cris et de hurlements: « Non, non, NON! » Lorenzo se jette sur lui, et l’étreins. Les flammes se répandent sur son propre corps, et Aleksandr trouve la force de se débattre. « Tu peux pas... » Il veut que Lorenzo meurt avec lui sans le vouloir vraiment. Alors il agit sans réfléchir et le serre à son tour. Leurs flammes se lèchent mutuellement, et soudain le vacarme semble cesser, l'espace d'une ou deux secondes. Plus de psalmodie...Et la chaleur entre eux diminuent. Le vampire baisse les yeux. Les flammes ont disparu. Pas les brûlures, mais le feu n'est plus la. Alors il tourne le regard vers la femme qu'il avait rappelé d'entre les morts. Elle trône, figée dans une expression de rage profonde. Vaincue. Fini...Tout était fini.
Il lève les yeux vers son amoureux, et ils se regardent. Aleksandr se rend compte qu'il tremble. Il a eu peur, et le sentiment est étrange, venant de lui qui se fichait de tout. Peur de partir, disparaître, et donc perdre Lorenzo. Je t'aime. lui murmure-t-il à travers le lien, mais il sait qu'il ne peut pas s'étendre devant ces gens, devant ces ennemis, même dans un semblant de silence. Lorenzo n'aurait pas du venir se mettre en danger comme il l'a fais, rendant bancale sa position de meneur. Avec de la chance, peu de gens l'auront remarqué, leur attention focalisée sur la déesse devenue pierre. Plus tard, promis...Plus tard.. Le chef des vrais se relève avec difficulté. Une partie de son corps est à vif, il n'est pas en état de répondre à une seule question. Il laisse à Lorenzo le soin de justifier ce merdier, le soin de justifier le monceau de cadavres. Il fait signe à Sevastian, qui prend sa marquée évanouie dans ses bras. Il fait signe à Lana, et aux quelques vrais vampires qui étaient présents dans la salle. Il n'en reste qu'un ou deux. « Allons-nous en. » L'euphorie de la victoire retomberait bientôt, et on chercherait les coupables sans se souvenir qu'ils avaient failli mourir pour réparer leur erreur. Le russe affronterait tout ça plus tard. Pour l'heure, ils disparurent tous dans la nuit.
Il avait soif.

La peur, l’affolement, voilà tout ce qu’était capable de ressentir Ariel, en échos avec les sentiments de ces deux sires. C’était atroce, sans compter la jeune humaine derrière elle qu’elle voyait être confronté à des émotions purement vampirique à travers son lien avec Alessandro et auxquelles elle n’était sans doute pas préparé.
Lorenzo étreignait Aleksandr qui avait cessé de bruler. Ariel soupira de soulagement, puis se mit à chercher Alessandro à travers la foule. La femme responsable de ce carnage avait été changé en statue, Ariel n’avait rien aperçut du pourquoi et du comment, mais elle ne comptait pas s’attardait sur les détails, seul importait son sire. « Il est en vie », fit-elle autant pour elle que pour Candice. « Je le sentirais s’il était mort. Il est en vie, j’en suis sûre. ». Elle se tourne finalement vers la jeune femme et la questionne du regard. « Tu sens qu’il est en vie n’est pas ? ». Elle attendait comme une confirmation, comme si elle vérifiait que son décodeur n’était pas cassé.
Mais avant que la blondinette n’est pu ouvrir la bouche, elle eut la réponse à sa question. Alessandro n’était pas loin, elle l’avait aperçût à travers les gens qui gesticulaient dans tous les sens. Elle empoigna le bras de Candice pour ne pas la laisser seule et s’avança vers son sire. Elle se planta devant lui, furieuse. « T’es complètement malade ! Tu…tu..tu réalises ce que ça peut faire ? Elle a dix-huit ans bordel ! Et tu crois qu’être confronté à des émotions vampiriques est bon pour elle ? J’en ai quasiment dix de plus, Alessandro et…j’arrive juste à les supporter ! C’est…Et puis t’es inconscient de te mettre en danger comme ça ! Rah ! ». Elle pousse un cri de rage puis finalement fond dans les bras de son sire. Elle se met instinctivement à pleurer dans son cou. « J’ai eu si peur pour toi, Aless… ».

Raziel sent la magie chatouiller sa peau. Elle monte, grimpe, comme les flammes d'un feu impie dans l'obscurité. Il sent la magie adverse diminuer, s'éteindre. Il tient toujours la main de Lucy alors qu'il perçoit l'odeur de la sorcière au crâne. Elle change. Elle n'est plus magique que ça. Il plonge son regard dans ses yeux rouges alors qu'il serre toujours la main de son amie, de son aimée. Son corps se tend. Sa bête hurle à l'intérieur de lui. Elle grogne, hérisse le poil, plante ses griffes sauvagement dans le sol, prête à bondir. Raziel sent son grondement sourd monter dans sa gorge. Il ne sait pas ce que fait la sorcière. Il ne sait pas ce qui lui arrive, il ne sait pas quelle est cette entité avec qui elle partage son corps. Mais il fait confiance à son loup. Et son loup lui hurle, lui vrille les tympans avec Mal... Mal incarné... mauvais. Sans que ce ne soit réellement des mots. Juste des émotions, des perceptions. Le loup grogne en lui, ses crocs sont prêts à mordre, prêts à déchiqueter ce qui fera du mal à sa Lucy. Malgré ses propres jambes qui flagelle, Raziel sent Lucy à ses côtés. Elle aussi elle s'affaiblit. Il voit la sorcière lâcher la main du nécromancien. Elle ne tient plus que celle de Lucy. Le grondement monte toujours, sourd, dans sa gorge. Raziel ne comprend pas ce qu'il se passe. Il sent des flux de magie bouger, s'échanger ou je ne sais quoi. Il ne comprend pas. Il n'a jamais vraiment compris la magie. Il n'a jamais rien compris d'autre que la nature et la meute. Cette fois, le grognement sort vraiment d'être ses lèvres et ses yeux prennent une teinte ambrée menaçante. Il peut se transformer, là, maintenant. Il fait nuit dehors. Pleine Lune ou pas. Il n'en a pas besoin. Il aurait pu devenir Ulfric. Il n'a pas besoin que la Lune scintille de ses milles feux. Juste qu'elle soit là, quelque part.

Lucy tombe à genoux. Elle suffoque. Mais Raziel ne quitte pas des yeux la sorcière qui se dresse imperturbable devant elle. Lucy est en train de mourir. Et il ne peut rien y faire. Il ne peut strictement rien y faire. Il n'y a pas de faisceau d'énergie devant lequel il peut s'interposer. Il n'y a pas de longs discours politiques à sortir. Raziel ne peut rien faire d'autre que voir sa sorcière mourir doucement sous les yeux implacables de l'autre sorcière. Une grognement de rage, de vengeance et de désespoir franchit la barrière de ses lèvre. Il sent tout aussi clairement la mort de son aimée que si on lui coupait un membre, que si on lui arrachait le coeur. — NON ! — Sa voix se mue en un hurlement déchirant de chagrin dévastateur et de rage pure. On lui enlevait la perle de sa vie. Celle qui lui avait offert une nouvelle meute, à elle toute seule. Il avait eu envie de comprendre la magie à ses côtés. Il aimait sentir la sienne au bout de ses doigts alors qu'elle le touchait. Il aimait la lueur maligne qui brillait dans ses yeux alors qu'elle le regardait. Il aimait entendre son coeur s'affoler alors qu'il se penchait pour l'embrasser. Maintenant... Maintenant il ne vivrait plus rien de cela. Cette sorcière immonde lui avait enlevé son étoile polaire. Il grogna à nouveau et bondit. Il est aveuglé par la soif de vengeance. Ses crocs s'étirent et ses doigts se munissent de griffes alors qu'il s'élance vers la cause de sa douleur. Si aveugle. Si brisé. Raziel a juste le temps de voir Bluenn s'effondrer au sol et le vampire comme un éclair flou passer entre elle et lui. Il veut lui dévorer le visage, se repaître de sa chair. Mais tout va si vite. Le vampire est trop fort, trop rapide. Raziel n'appartient à aucune meute. Il n'a pas la force des siens pour le soutenir. Il est seul. Il n'a même plus sa Lucy pour le rattacher à la vie, pour l'empêcher de faire une monstrueuse connerie. Il est trop tard. Elle est partie. Une larme a à peine le temps de rouler sur la joue du jeune loup. Son regard croise en une fraction de secondes celui, mort, de Lucy et celui, implacable, du vampire. Puis tout est fini. Tout est noir. Plus rien n'est vraiment. Plus rien du tout. Sa seule pensée est qu'il reverra sûrement son aimée de l'autre côté, s'il existe vraiment.

Son corps s'effondre au sol. Sa tête roule un peu plus loin. Le vampire et Bluenn sont couverts de sang. Elle rit puis s'évanouit. Tout est fini.

Aleksandr tente de le repousser, sans vraiment y consentir. Lorenzo ne partira pas. Les langues de feu grignote son épiderme. Une chair à vif, qui lui donne envie d’hurler. Il n’en fait rien. Il attend, il attend jusqu’à ce que la puissance les terrasse. Ou qu’elle lui laisse son aimé et s’en aille. Il n’y a pas d’alternative possible, on ne peut lui retirer cet être. Et la sensation de brulure s’estompe. Tout s’arrête. Aleksandr relève son minois, incertain. Le russe lui murmure à travers leur conscience entremêlée, ces quelques mots dont il ne se lassera jamais. Trop secoué pour répondre, le jumeau déséquilibré sourit. Et sa lippe craquelée se déchire. Il couine, et fronce les sourcils. Aleksandr bouge, il s’écarte. Mais il ne s’en va pas ; Pas vraiment. Il va rester dans sa tête, Lorenzo le sait, ce pourquoi il le laisse s’échapper. Le maître vampire ne bouge pas, et suit de ses prunelles de chérubins, les silhouettes disparaitre. Son âme geint, et lui serre les poings. Il déteste être séparé de son vice mortel.
Se relevant fébrilement, il tire sur son teeshirt en sale état. Carbonisé à certains endroits. Ses bras, sa nuque et une joue sont encore à vif. Le sang de la déesse semble le faire cicatriser plus vite qu’a l’ordinaire. Lorenzo n’y porte aucun intérêt, son attention est ailleurs. Il ferme les yeux et inspire. Sans les rouvrir, il traverse la foule, se faufile tel un chat de gouttières entre les corps morts ou vivants. Alessandro. Il le sent, il le devine et le perçoit à chaque seconde d‘existence sur cette Terre. Leur cœur tambourine au même rythme. Si fort que Lorenzo en gémirait presque. Penchant la tête de côté, Lorenzo remarque qu’Ariel étreint son frère. Et à côté, Candice. Lorenzo n’a plus la force de s’enerver, d’enrager, ou même de gronder. Il est épuisé. Il a vu que la déesse n’était plus qu’une coquille dure et froide. Les vieux jumeaux sont vivants. Soulagé, il se fout de tout, à présent qu'il sait que son identique n'a plus aucun danger à craindre.
Tentant d’essuyer les traces charbonneuses lui recouvrant les membres. Peine perdue. Lorenzo coince les mèches rebelles de sa tignasse brune, négligemment derrière ses oreilles. Puis il s’approche de son âme sœur, la démarche nonchalante. Les mains dans les poches, il se mâchouille sa lèvre gercée. La gueule à moitié cramée, le cou à vif et le teeshirt aux trous noirâtres et béants. Piètre allure, qui bizarrement n’enlève rien à l’inquiétante aura de cette bestiole aliénante que demeure l'ainé Llywlyn. La dite bestiole ne peut s’empêcher d’intervenir. Il ouvre la bouche. « Laisse le respirer. Il est tout aussi bouleversé que toi. Et.. » Son eternel masque placide fixé à son beau visage. Le vampire désigne dédaigneusement Candice, comme à son habitude. D’un bref mouvement de menton. « Et qu’elle. » Charmant connard. Sans doute cela veut t'il dire qu'il va bien.

Elle le serrait sans doute un peu trop fort, mais il n’était pas humain et c’était tant mieux sans quoi il aurait probablement eut les côtes cassées. Elle était tellement soulagée de le voir saint et sauf qu’elle ne parvenait à le lâcher. C’était comme si elle se persuadait que ce n’était pas une hallucination. « Laisse le respirer. Il est tout aussi bouleversé que toi. Et.. » La voix de Lorenzo lui fit tourner la tête, elle détacha peu à peu de son sire tandis qu’elle toisait son frère avec curiosité. Un sourcil arqué. « Et qu’elle. » termina-t-il en pointant la pauvre Candice du menton. Le ton du maitre de la ville était désagréable, comme s’il lui faisait le reproche d’être une sangsue toujours collée au basque d’Alessandro, un boulet qu’il devait trainer. La colère monta en la jeune femme comme la lave dans un volcan. Elle s’avança vers Lorenzo, qui, en passant, avait une mine affreuse, et lui cracha sa rage à la figure. « C’est plus fort que toi…faut toujours que tu joues les connards ! » Sur ce, elle le bouscula et s’en alla.

La réplique cinglante a fait mouche. Ariel se détache d‘Alessandro, et vient prudemment vers Lorenzo. Le vampire la regarde, les mains toujours dans les poches. Il se balance d‘avant en arrière, légèrement. A moitié dans ce monde, dans ce présent désagréable. A moitié ailleurs, dans son univers intime et dérangeant. Lunaire ou monstrueux, la frontière est tellement mince… « C’est plus fort que toi…faut toujours que tu joues les connards !» Réplique t’elle avec hargne. Lorenzo hausse les sourcils, puis soupire. Il aurait simplement pu hausser les épaules. Sauf qu’elle le bouscule. Un grognement émerge de la gorge du maître. Comment ose t’elle se montrer impudente devant autant de membres de leur race ? Quelques pas, il l’attrape par l’avant bras et l’oblige à se retourner. Se penchant sur son visage, son nez effleure celui de la jeune femme. Les crocs visibles et le regard buté quoiqu’exténué. Il lui parle d’une voix basse. Dont seule une oreille inhumaine et non loin d’eux, pourrait capter la fréquence. « Ne t’avise plus jamais de te montrer insolente avec moi en public. C’est clair ? » Ses phalanges relâchent la pression, il a serré fort. Il a du lui faire mal, mais il est trop sur les nerfs pour s’en soucier immédiatement. « Rentre à l’appartement Ariel. » Ordonne t’il d’une voix tranchante et autoritaire. Il ajoute, fébrilement, en abaissant ses prunelles myosotis sur le sol maculé du sang. « S’il te plais. » Il veut la savoir sous ses couettes. Chez lui... Chez elle.

A genoux à côté d'Aaliyah, les joues rosies, les yeux rouges, la respiration haletante, je scrutais le tas de pierres devant moi. Ma soeur avait disparu. Je venais de me prendre une sacrée claque. Ma bulle venait d’éclater violemment. Je me rendais compte de ce qu'il venait de se passer, de la fillette stupide et crétine que j'avais été. Comment j'avais pu autant m'accrocher à cette sorte d'illusion ? Ce bonheur irréel, cette sensation d'avoir retrouvé une famille, c'était du vent. Ce n'était rien. Absolument rien. Rien de tout ça n'était vrai. Je m'étais faite avoir, manipulée. Mes membres tremblaient, la cadence de mon coeur ralentissait, les larmes coulaient le long de mes joues, j'étais faible. Physiquement. Mentalement. Fragile et affaiblie, je me sentais vraiment conne.
Je relevais la tête, mon regard se posa sur Lorenzo au loin, entouré, loin de moi. J'ignorais à qui il pouvait bien parler. Son monde était là bas. Son monde dont je ne faisais pas partie. Je devais voir la vérité en face. Je mis ma jalousie de côté, la força à se calmer. Je me levai, jetai un regard à Anton. On avait été tous les deux embarqués dans le même bateau, dans la même tromperie. Je me rendais compte à quel point on avait été prêt à aller pour aider, sauver, aimer Aaliyah. On avait été si ridicules. Je passai devant lui pour me diriger vers la sortie. Une envie de vomir me pris, la main sur le ventre, d'autres problèmes arrivaient. Mes doutes se confirmaient. Apeurée, je me serai bien passée de toute scène. Tout ce bouleversement n'était pas bon pour une femme enceinte.

Elle avait serré la main de Valentin. Fort. Le plus qu'elle pouvait. Parce que sentir son énergie magique se faire drainer sans restriction était éprouvant. Et plus encore, parce qu'elle avait peur. Un frisson familier avait fait de sa peau un terrain de jeu tout indiqué. Son instinct de survie lui disait d'arrêter de jouer les bravaches et de se barrer d'ici avant que les psychoses de la timbrée au crâne ne resurgissent. Jusque dans sa moelle, elle ressentait l'aura grandissante et flippante de la névrotique.
Alors elle s'accrochait à Valentin, mal à l'aise, presque nauséeuse. Lorenzo était loin, Alessandro aussi. Diantha, comme les vieux jumeaux, les avait rejoints. Ariel était là mais elle semblait osciller entre la peur et le devoir de protéger Candice. Et Valentin, lui, était là. Et elle lui faisait confiance. Allez savoir pourquoi, mais ça lui semblait sa meilleure chance de ne pas sombrer dans une terreur qui l'aurait tétanisée. Etre ainsi reliée au nécromant lui faisait même du bien, apaisant ses angoisses.

Puis le flux magique fut brisé et elle faillit se mettre à gémir qu'elle voulait encore le ressentir pas loin. Que la main qu'elle tenait toujours n'était pas assez. Jusqu'à ce qu'elle réalise l'incongruité de ses pensées et ne desserre brusquement l'étreinte de ses doigts, ignorant résolument la sensation de vide et d'injustice qui explosa dans son coeur.

Plus loin, tout semblait fini alors qu'ici, rien ne l'était. Avec horreur, Césarie vit la sorcière brune suffoquer et s'effondrer alors que l'aura de la névrotique se troublait et changeait. Et ce regard, cette expression. Elle la fait tellement flipper qu'elle peut seulement regarder la pauvre fille crever, sa vie absorbée par Bluenn. Elle ne réagit pas plus au rire qui a hanté ses cauchemars, au cri du lycan, désespéré, dont la tête roule jusqu'à ses pieds. Ses yeux s'écarquillent à l'extrême limite, et elle voudrait fuir. Fuir loin à s'en bousiller la plante des pieds, fuir loin à vouloir s'extirper de son propre corps. Elle s'effondra sur place, alors que le russe et ses acolytes étaient déjà partis, sans se soucier que ses fringues soient tâchées par le sang versé, sans se soucier d'être entourée de cadavres.

Et le rire qui fit trembler tout son corps avait un son de cloche fêlée et une saveur de cri d'horreur.

Alessandro entendit le hurlement d'un sorcier disant d'arrêter de boire, mais il ne voulait pas. C'était si bon, ce nectar était délicieux, c'était... de la puissance à l'état pure. Comme s'il revivait sa transformation, mais en mieux, il se sentait... si bien. C'était étrange. Y'avait-il de la drogue dans le sang de la déesse? Il l'ignorait et s'en foutait. Quelqu'un l'enleva de ce corps qui se transformait en statue à temps, il ne remarqua qu'après coup que c'était Adam qui avait agit. Sous ses yeux éberlué la déesse si effrayante quelques instants auparavant s'était transformé en statue. Encore sous le choc du sang avalé, du sort puissant qui avait été lancé, et de cette peur effroyable de finir en torche humaine, il était comme ailleurs. Complètement stone. « C'est ça la déesse terrifiante? Remarquez ça peut faire sympa comme décoration d'intérieur! » plaisanta-t-il mais sa voix lui semblait ailleurs comme si ce n'était pas vraiment lui qui parlait. Il ne remarqua même pas le départ de Aleksandr, il senti juste à un moment que le russe n'était plus là. Quelque part, il se sentit soulagé, plus besoin d'être méfiant, plus besoin de se forcer à jouer les dur, il était là debout devant la statue, entouré par tout le monde qui soupirait de soulagement, à goûter à ce silence qui règne après la tempête, cet instant où peu importe les différences de chacun, on s'entraide, on réalise la chance qu'on a eut de survivre, on pleure pour les disparus. Il se demanda quand les ambulanciers allaient arriver, comment les journalistes allaient parler de tout ça, et au fond, il s'en moquait un peu. Ariel arriva soudainement, de nulle part, se plantant devant lui avec Candice juste derrière elle. Candice, il l'avait sentie affolée, mais ça lui semblait si lointain à présent. Il la regarda, plantant ses yeux dans les siens, il lui sourit doucement, comme s'ils étaient seuls tout les deux. « T’es complètement malade ! Tu…tu..tu réalises ce que ça peut faire ? Elle a dix-huit ans bordel ! Et tu crois qu’être confronté à des émotions vampiriques est bon pour elle ? J’en ai quasiment dix de plus, Alessandro et…j’arrive juste à les supporter ! C’est…Et puis t’es inconscient de te mettre en danger comme ça ! Rah ! » La voix de Ariel montait de plus en plus, et il ne comprenait pas pourquoi elle hurlait comme ça. Il voulait juste regarder Candice, la prendre dans ses bras, mais finalement ce fut Ariel qui se blottit contre lui. C'est encore une enfant, tu n'aurais pas dû lui infliger tout ça. Songea-t-il en caressant les boucles de son infante. « J’ai eu si peur pour toi, Aless… » Il ne disait rien, se contentant de la serrer contre lui. « Laisse le respirer. Il est tout aussi bouleversé que toi. Et.. » Lorenzo venait d'intervenir, Ariel se dégagea de ses bras pour lui faire face. Leur échange lui parvenait comme de très loin. Il regardait Candice, et soudainement il eut peur qu'elle aussi se mette à hurler, qu'elle lui en veuille de ce qu'il a pu faire. Bizarrement l'attaque lui semble lointaine, comme si tout cela s'était déroulé un autre jour, à un autre moment. Il se demande si c'est le choc ou si c'est le sang de la déesse qui agit ainsi sur lui. Finalement le vampire s'avança vers la jeune femme, et prenant ses doigts dans les siens, il la contempla et lui sourit. « Ne t’avise plus jamais de te montrer insolente avec moi en public. C’est clair ? » La voix de Lorenzo tonnait, ce n'était pas normal. Il tourna la tête pour voir son frère et son infante s'affronter du regard. Bizarrement il ne s'en inquiéta pas outre mesure. Il savait que Lorenzo prendrait toujours soin de Ariel, c'était peut-être la seule infante de Alessandro qu'il n'avait pas menacé et qu'il semblait apprécier. Même s'ils se disputaient souvent, Ariel et Lorenzo était ce qu'on pouvait appeler des amis. Il sourit en secouant la tête, comme un parent devant ses enfants turbulents, et se tourna vers Candice. Il s'approcha d'elle et la souleva par la taille avant de l'embrasser. Il se sentait joyeux, heureux d'être en vie, heureux qu'elle le soit aussi, heureux que Lorenzo n'ai pas brûlé complètement, heureux de ne pas s'être transformé en torche vivante, heureux tout simplement. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas ressenti ça.

Le tueur avait la déesse encore dans son viseur lorsqu'elle se transforma en pierre. Il n'avait rien ressenti lorsqu'il avait tiré, même pas la fierté de rendre un service ou de sauver une vie. Aurait-il dû éprouvé quelque chose? Lorsque tout fut finit, et qu'il rangeait son arme, une femme parfaitement inconnue le prit dans ses bras et se mit à pleurer. Le russe resta inerte sans bouger, complètement raide, ne sachant comment réagir. La femme se mit à remercier dieu de les avoir épargné, elle pleurait et parlait en même temps. C'était très étrange. Il parvint à se dégager de ses bras. Observant autour de lui, il se dit que ce n'était peut-être pas le bon moment pour réclamer un chèque, néanmoins il se fraya un chemin dans la foule pour rejoindre Lorenzo, le vampire cinglé qui l'avait chopé dans la foule quelques instants plus tôt. C'était l'hystérie tout autour, les gens se prenaient dans les bras, certains couvraient les cadavres, tout le monde semblait heureux, et lui marchait au milieu de tout ça, détaché. Il comprenait ce qu'ils ressentaient, mais ne parvenait à ressentir la même chose, et au fond s'en moquait. Arrivé à la hauteur de Lorenzo, il observa la femme vampire à qui il parlait et attendit que l'échange soit finit pour déclarer: « Je sens que tu vas être occupé à fêter la victoire, mais n'oublie pas que tu m'en dois une à présent. » Sur cette remarque, il disparu sans même attendre la réponse du vampire. Il jetta à peine un regard à la statue de la déesse, il croisa le regard de la vampire russe un bref instant et lui adressa un clin d'oeil qui signifiait qu'il l'avait vu au combat et avait apprécié cela. Il n'était pas complètement indifférent au spectacle qu'il avait eut. Même s'il n'était pas loin de l'indifférence de manière générale.

Tout était finit. Valentin avait encore du mal à y croire. Il ressentit la pression moite sur sa main se relâcher. Baissant les yeux, il vit Bluenn tomber à genoux entraînant avec elle la sorcière inconnue qui leur avait donné un coup de main. Fronçant les sourcils, il ne savait pas quoi faire. Sincèrement, il aurait aimé pouvoir resté de marbre mais c'était Bluenn, et peu importe s'il était parvenu à se convaincre que tout était finit entre eux, qu'il ne ressentait plus rien pour elle, au fond, il savait que c'était faux. Il sera toujours inquiet pour elle. Se penchant vers elle, il lui demanda d'une voix blanche trahissant son inquiétude: « Bluenn? » Prononcer simplement son nom lui était étrange et familier à la fois. Et la réponse n'arriva jamais, mais tout se passa très vite. Bluenn se redressa, les yeux rouges alors que la sorcière brune tombait au sol, inconsciente, sans doute morte. Il savait ce qu'il s'était passé, le sort avait demandé beaucoup d'énergie, ça aurait dû tuer Bluenn, mais elle avait aspirer la force vitale de la sorcière. Et ça ne lui ressemblait pas. Un homme se jeta sur elle, aussitôt intercepté par Sevastian. Il senti Césarie qui lui serrait toujours la main. Elle était inquiète, et il y avait de quoi. La tête du jeune homme roula à leurs pieds. Valentin réalisa deux choses, la première était qu'il ne pouvait rien faire, la seconde que Bluenn n'était plus elle-même, elle était possédé par quelque chose. Son maître de vampire tournait autour d'elle tel un cerbère, et Césarie fixait la tête à leurs pieds. C'était elle qui avait besoin de lui. Le jeune homme le réalisa. Il réagit à temps lorsqu'elle s'effondra et la retint dans ses bras. C'était la première fois depuis longtemps qu'une femme s'évanouissait dans ses bras. Mais cette fois-ci c'était différent, parce qu'il était inquiet pour elle. Caressant les boucles blondes de la jeune femme, il la souleva dans ses bras. Lorenzo allait bien, il le sentait à travers le lien. Alors, il n'y avait plus besoin de lui ici. Et Césarie avait besoin de sortir d'ici, il l'emmena, portant la jeune femme dans ses bras, et curieusement, il se sentait héroïque pour la première fois de sa vie. C'était un sentiment agréable tout comme sentir la jeune femme respirer doucement dans ses bras. Il savait où elle habitait puisqu'elle lui avait communiqué son adresse mais se voyait mal fouiller dans son sac à main pour trouver les clés, aussi il se dirigea vers le lieu où il vivait actuellement, le loft de Lorenzo, avec son précieux chargement dans les bras.

Quel connard ! Mais quel connard ! Il n’en loupait pas une parfois ! Pourquoi il se montrait comme un vrai con ? Il n’était pourtant pas comme ça, pas vraiment. Le problème avec Lorenzo, c’était qu’il refusait son bon côté, sa gentillesse était peut-être enfouie très profondément en lui, mais elle était là, la jeune femme l’avait déjà vu, seulement la plupart du temps il se cachait sous une carapace de parfait salaud. Il n’avait pourtant pas besoin de ça, il avait l’âme d’un chef et se faisait respecter. Ariel l’admirait pour ce côté, mais pour l’autre, elle lui collerait bien des gifles s’il n’était pas plus fort qu’elle. Tandis qu’elle jouait des coudes à travers la foule, une poigne de fer emprisonna son bras. Elle réprima un cri de douleur, Lorenzo, à qui appartenait cette main, la fit se retourner et rapprocha son visage du sien. La colère le défigurait. « Ne t’avise plus jamais de te montrer insolente avec moi en public. C’est clair ? » Ariel serra les dents, le défiant du regard. Sinon quoi ? eut-elle envie de lui balancer. Mais elle se ravisa, elle avait beaucoup avoir la rage contre lui, elle ne devait pas bafouer son autorité devant tout le monde, elle en avait déjà assez fait. Elle l’aimait tout de même suffisamment pour respecter son ambition de chef. « Rentre à l’appartement Ariel. » Ariel ne cacha pas sa surprise, ainsi il s’était aperçu qu’elle était partie ? Si elle ne s’était pas retenue, elle aurait probablement fondu en larme. Elle attendait qu’il vienne la chercher depuis la minute où elle avait passé la porte de l’appartement en lui criant d’aller se faire foutre. Néanmoins, elle ne pouvait céder si facilement, elle était parti pour des raisons évidente, elle ne supportait plus de le voir se détruire et surtout de devoir payer les pots cassés. « S’il te plais. » Le chien, il venait de lui porter le coup de grâce. Elle allait accepter quand enfin, un humain vint les interrompre. Son accent slave était à couper au couteau. « Je sens que tu vas être occupé à fêter la victoire, mais n'oublie pas que tu m'en dois une à présent. » Cette intrusion lui permit de reprendre ses esprit, et tandis que l’humain s’éloigner, elle toisa Lorenzo avec toute l’assurance dont elle se sentait capable. « Oui, c’est ça, Lorenzo, va donc fêter cette victoire. Moi, j’me casse. »

Toute la pression accumulée retombe soudainement et Candice sent que tout est bel et bien fini. Petit à petit, les cris cessèrent et l’attroupement sur la scène se dissipe, laissant apparaître cette femme, immobile telle une statue, ils ont réussi.
« Il est en vie ». Oui elle le savait, elle le sentait. « Tu sens qu’il est en vie n’est pas ? ». Ariel s'était adressée à elle, la jeune femme poussa un long soupir. « Oui, il est en vie... » murmura-t-elle avec soulagement. Elle n'attendait qu'une chose maintenant, c'était le retrouver, le voir de ses propres yeux. La vampire la tira par le bras, l'obligeant à la suivre. Et plus elle avancée, plus elle le sentait proche. Et finalement, elle le vit, il allait bien. Elle en eut les larmes aux yeux, maintenant, elle comprit que tout était fini.
« T’es complètement malade ! Tu…tu..tu réalises ce que ça peut faire ? Elle a dix-huit ans bordel ! Et tu crois qu’être confronté à des émotions vampiriques est bon pour elle ? J’en ai quasiment dix de plus, Alessandro et…j’arrive juste à les supporter ! C’est…Et puis t’es inconscient de te mettre en danger comme ça ! Rah ! ». Candice baissa les yeux, oui elle avait eu peur, tellement peur. Mais étrangement, ce n'était pas pour sa vie qu'elle avait eu peur, mais pour la sienne. Elle venait de le retrouver, elle ne supporterait pas de le perdre à nouveau.

Puis ce fut à son jumeau de venir le retrouver. Et il s'adressa à elle, d'une manière des plus désagréables, et en temps normal, Candice serait montée sur ses grands chevaux, mais pas ce soir, non, elle n'était pas en état. En revanche, Ariel prit sa défense, et elle la remercia discrètement du regard. Discrètement, Candice s'approcha d'Alessandro, essayant de ne pas être trop envahissante, elle ne voulait choquer personne, sachant le point de vue de son frangin à son égard. Elle attrapa sa main, doucement, une larme roula le long de sa joue. C'est fini, il va bien, il n'a rien...

Alessandro avait l'impression de revenir à la vie lorsque Candice lui prit la main qu'il lui tendait. Il était heureux, parce soudainement conscient de ce qu'il aurait pu perdre ce soir, c'est à dire beaucoup. Des vampires étaient morts, des sorciers aussi, mais la plupart des pertes restaient humaine. Il ignorait comment Lorenzo expliquerait ça, sans doute que les médias se chargeraient de tout à leur habitude. Ce n'était plus sa responsabilité. Il n'était plus le maître de la ville. Et il s'en sentait soulagé. Regardant Ariel toiser furieuse Lorenzo il eut un pincement au coeur, en se disant que son infante répétait les mêmes gestes qu'il avait eut pour le passé envers Lorenzo, lorsque leurs discordes se réglaient avec de simples mots. « Merci. » fit-il simplement à Ariel avec un sourire léger mais sincère. Détournant le regard il s'approcha de Candice et lui chuchota: « Rentrons maintenant. »

Le sang coule dans sa bouche, et elle ressent quelque chose de jamais ressenti au paravant. Elle sent la puissance remplir tout son corps, le sang de la déesse battant maintenant en elle. C'est comme si elle ne pouvait pas s'arrêter. Trop vavide depuis des siècles, elle n'a jamais ressanti le besoin de ce réguler, et pourtant elle le pourrait, mais pas là. C'est trop bon, trop exquis. Un néctar divin qui se répend en elle comme un vicieux poison. Même lorsqu'elle entend le crit de Lorenzo crier. Une vague de panique traverse tout son être, mais elle ne parvint pas à s'arracher au corps si parfait de la déesse. Son esprit crie "encore un peu, encore eun peu". Elle essai de s'en détacher, ais ce n'est que lorsqu'elle perçoit les flammes se reflèter dans ses pupilles outremers qu'elle relève vivement la tête. L'horreur remplit son visage. Des flammes, des flammes qui lèchent les corps. Alek étreint son aimé. Ils brûles ensembles, et la chose qui vient seulement à son esprit, c'est qu'ils vont mourir ensemble. La panique fuse en elle. D'un bond elle se lève, mais elle ne sait que faire. Que pourrait-elle faire ? Les flammes la tueraient, même si quelque chose en elle de se sang lui donnait l'impressiond 'être invinsible. Elle a juste envie de crier à l'aide, mais elle reste immobil. Elle ne sait que faire. Sa machoire reste crisper par l'incompréhension. Mais soudain. Tout s'arrêter. Les flammes se dissipent en un instant. Elle se retourne sur la déesse. Une statue, rien d'autre. Elle était retournée dans son état d'inertie duquel elle n'aurait jamais du sortir. Elle se retourne vers son maître. Il lui fait un signe bref, et en une seconde, elle est à ses côtés, silencieuse. Elle sent l'odeur de le feu à laisser sur sa peau, l'odeur de la chaire à vif. Elle contemple les plaies rougeoyante. « Allons-nous en. » Elle jette un regard rapide au groupe restait là. Oui, ils n'avaient plus rien à faire ici. Alek règlerait ses affaires avec Lorenzo et le reste du monde plus tard, à l'instant, il semble trop faible. Alors ils dispairaissent. Ils s'éloignent de ce lieu, qui lui semble trop sordide désormé, même pour elle. Pourtant, la vampire ne peut s'empêcher de sourire faiblement. « Alek?» Il lève légèrement la tête vers elle. Un sourire merveilleux d'horreur est figé sur son visage. « Est-ce que nous pourons voir le soleil se lever demain ? »

Kassian l’interpelle, et Lorenzo hausse un sourcil. Le vampire serre les dents mais ne répond rien. Il sait que de toute façon ce satané russe ne lui en laisserait pas le temps. Le pressentiment est mis en application : Lorenzo voit Kassian s’en aller parmi la foule, et disparaître tel le fabuleux tueur qu’il est. Il s’est comme volatilisé. Ainsi, l’attention de l’ainé Llywlyn se repose sur Ariel. Elle ne lui a pas répondu, la jeune femme lui semblait troublée auparavant. Ou surprise ? Quelle importance. « Oui, c’est ça, Lorenzo, va donc fêter cette victoire. Moi, j’me casse. » Rétorque t’elle brutalement. Lorenzo grogne entre ses dents. Jetant un regard en direction de son double, il vérifie si celui-ci s’en va. Et c’est le cas. Il part avec son humaine. Lorenzo hésite à rester. Les journalistes ne vont pas tarder, et il y a encore des membres de sa race sur les lieux. Soupirant, il fixe l’infante de son frère se frayer un chemin dans la marée hurlante qui doucement s’apaise. Se glissant auprès des vieux jumeaux, il s’adresse à Evan en lui murmurant près de l’oreille. « Fais dégager les derniers de la race. Je ne veux plus personne sur les lieux avant l’arrivée des journalistes. » mordillant sa langue, il réfléchit une fraction de seconde. Puis ajoute, encore plus bas. « Je rentre. Je devrais expliquer ce qui s’est passé. Demain, je donnerai des explications acceptables. Pour l’heure, jouons la carte de la discrétion et attendons que les troubles s‘atténuent. » Déposant l’une de ses mains aux longs doigts fins et osseux sur l’épaule du grand brun, il appuie légèrement comme pour l’en remercier muettement. Lorenzo relâche finalement la pression et s’évanouit dans la masse de corps. Il ne met pas longtemps à retrouver Ariel encore sur le parking ; prête à partir. Se glissant derrière elle, il lui encercle de ses phalanges glacées et cramées, le poignet. Et le lui tire doucement. « Rentre avec moi. » Murmure t’il les prunelles rivées sur un bout de son bras. Il évite de se confronter à son masque accusateur, qui le met mal à l’aise. Pareil à un gosse. « Tu peux refuser de me parler, tu peux même me détester et me prendre pour le plus grand connard de la planète entière… Mais je veux que tu reviennes chez toi, maintenant. » Il la tire, avec prudence.

Juste avant de tourner les talons, la jeune femme croisa le regard d’Alessandro, ses lèvres formulèrent un « Merci » très clair, puis il tourna la tête vers Candice. Son cœur se serra, merci pour quoi ? Pour avoir prit soin de sa marquée – d’ailleurs, Ariel avait toujours été contre les marques, elle voyait cela comme de la soumission, comme de l’esclavage, et bien que Candice et Alessandro s’aimaient, Ariel restait persuadée qu’il y avait d’autre moyen, Dieu, elle était si jeune ! -, elle hocha la tête mais Alessandro ne lui prêtait plus d’attention. Il était heureux d’avoir retrouver Candice, c’était ce qui comptais se dit Ariel.
Sans un regard pour Lorenzo, elle s’écarta de lui et slaloma à travers la foule. Elle réprimait une forte envie de pleurer, elle s’en voulait atrocement d’avoir repousser Lorenzo. Oui, elle savait qu’il avait agir comme un con avec elle, mais là, il venait de s’excuser…à sa manière, mais il l’avait fait. Et Ariel n’avait pas trouvé mieux que de le repousser. Maintenant qu’il avait reprit sa position de chef, de Maitre de la ville, il avait davantage besoin d’allié, d’amis. Et elle n’avait pas envie d’être contre lui, seulement…elle s’immobilisa, des doigts froids avaient soudain enserrés son poignet. Elle n’eut pas besoin de se retourner, elle savait que cette main appartenait à Lorenzo. Ses doigts étaient râpeux à cause des flammes qui avaient cramé sa peau. « Rentre avec moi. » Ariel plissa les yeux. Merde…s’il insistait, il allait lui être difficile de refuser une nouvelle fois. « Tu peux refuser de me parler, tu peux même me détester et me prendre pour le plus grand connard de la planète entière… Mais je veux que tu reviennes chez toi, maintenant. » Chez elle. Cela faisait presque un an qu’elle ne savait pas ce que c’était. Elle soupira longuement, et céda. « Je ne te déteste pas, Lorenzo. » Là, elle pouffa de rire, les nerfs sans doute. « Mais c’est vrai que t’es un connard » Sans crier gare, elle se retourna et se jeta dans ses bras, une première qui la surprit elle même, mais elle avait besoin d’une étreinte. « J’suis désolée d’être partie…»