Croisant les bras sur sa poitrine, Alessandro observa le ciel encore tout teinté de rose, d'orangé et cet astre rouge posé sur l'horizon qui semblait le narguer. Il serait 8h dans quelques instants. Et quelque part, dans la ville, des centaines de personnes étaient rassemblées. Il ferma les yeux. La discution avec son frère, Diantha et les jumeaux lui revint en tête. « Avec un tel rassemblement d’humain, on a toutes les chances pour que le russe fasse son apparition. » avait déclarée Diantha avec un air qui en disait long sur ce qu’elle pensait de la situation. La rouquine ne comprenait pas pourquoi Aleksandr était encore en vie, pourquoi personne ne lui donnait clairement l’ordre de ramener sa tête sur un plateau d’argent. Un regard échangé avec Alessandro, et elle comprit que le vampire partageait son avis, mais tuer le russe dans le dos ça serait faire de lui un martyr. Et Lorenzo ne semblait pas encore disposé à tuer son ancien amant. Alessandro lui le ferait volontiers. « J’irais. » avait-il fait. Il n’avait pas fait de bains de foule depuis un bon moment, et tous les moyens étaient bons pour avoir une bonne excuse pour tuer Aleksandr. Alessandro se souvient du regard que lui avait lancé Lorenzo. « Pas tout seul, je viendrais avec toi. » Le regard que s’était échangé les jumeaux était clair. Lorenzo ne laisserait pas Alessandro tout seul s’il devait rencontré Aleksandr. Il savait fort bien que la haine entre les deux les pousseraient à s’entre-tuer et il ne laisserait jamais son double mettre sa vie en péril. Alessandro avait haussé les épaules et disparu. Il ne doutait pas que Diantha insisterait pour y aller, que les jumeaux Taylor insisteraient à leur tour. Jamais ils ne laisseraient Lorenzo tout seul, surtout si Aleksandr risquait d’être dans les parages.

Le vampire poussa un long soupire. Ainsi il allait être forcé de voir son jumeau, de voir les gardes du corps, qui même s’ils étaient ses amis, l’emmerdait franchement ce coup-ci. Il aurait aimé tant y aller seul. Sans eux dans ses pattes, il aurait pu se débrouiller pour affronter Aleksandr seul, détourner l’attention de ses acolytes et le coincer tout seul quelque part. Alessandro n’en pouvait plus de se méfier à chaque instant des dires et des faits de son frère, de craindre qu’il ne rejoigne soudainement Aleksandr ou qu’il le laisse gagner par amour. Ce qui était stupide, parce que Lorenzo n’aimait jamais véritablement, il ne faisait jamais totalement confiance, il n’y avait que lui qui avait droit à cet amour indéfectible, et destructeur. Il secoua la tête. Se penchant sur la balustrade, il se laissa tomber au sol. Rejoignant le flot des passants, il se rendit à pied à la salle qui avait été réservée pour le meeting politique du candidat démocrate au poste de gouverneur. Et un bref instant, il songea au fait que personne au sein du clan ne semblait savoir qui était ce candidat, personne ne s’intéressait aux élections humaines, pourtant ça pouvait influer grandement sur cette ville, sur leur existence à tous. Les démocrates étaient pro vampire, mais contrairement aux républicains ils n’y voyaient pas l’intérêt monétaires. Alessandro accéléra. De toute façon, lui ne s’intéressait pas à la politique. Il était là pour voir le russe et si possible mettre un terme à tout cela.

Immobile dans le lit d’un motel au alentour de Shreveport, Ariel regardait le plafond. Depuis quelques heures déjà, bien qu’il fasse encore jour, la vampire était réveillée. Ecoutant avec attention la radio sur son Iphone. Le politicien discourait maintenant depuis un bon bout de temps, mais Ariel n’écoutait pas le moindre mot. Non, ce n’était pas ça qu’il intéressait – des mensonges de plus ou de moins…elle n’en avait rien à faire. La politique n’était plus son problème désormais, bien qu’elle ne s’y soit jamais réellement intéressée, elle n’était de tout manière plus de ce monde. -, elle guettait plutôt une éventuelle émeute. Elle vivait à Shreveport depuis assez longtemps pour savoir qu’un attroupement d’une telle envergure était sujet aux attentats, et Dieu savait qu’ils étaient nombreux ces temps-ci. Alek serait dans le coup une nouvelle fois, c’était plus que certain. Elle le sentait, au fond d’elle, sans rien pouvoir y faire.

Elle soupira longuement puis se tourna sur le côté, coinçant un cousin entre ses bras. Depuis la dernière fois qu’elle avait vu le russe, Ariel n’était pas rentrée chez Lorenzo, de peur qu’il flaire son odeur sur elle. Elle n’avait pas non plus revu Alessandro, sa réaction était celle qu’elle craignait le plus. Et puis…depuis cette nuit où ils s’étaient disputés, il y avait quelque chose de cassé à l’intérieur. Ca la tuait mais elle n’y pouvait rien. Elle percevait aussi l’agressivité qui animait son sire – l’un de ses sires, devrait-elle dire. Celui qu’elle considérait davantage comme un grand frère, un protecteur. Un héros presque. Ariel ricana en y repensant. Un héros. Il lui reprochait lui même de le voir de cette manière, lui qui, pourtant, adorait se couvrir de gloire.

Le jour s’estompait petit à petit. La lumière qui filtrait à travers les rideaux avait changé. Enfin, Ariel pourrait se lever, cela valait mieux que d’attendre passivement que quelque chose se passe.

« Niegel … ».

Niegel ne répondit pas. Il était endormi, profondément endormi. La nuit dernière avait été rude tandis, qu'à nouveau il avait dû s'occuper de la galerie... en pleine période d'inventaire. Aussi avait-il noté dans un coin de sa tête d'en référer à sa femme et de lui faire comprendre, fermement, qu'il était son mari et que, de ce fait, il ne fallait pas non plus qu'elle s'attende à plus de largesse.
Lorsque Mina l'appela pour une seconde fois, le vampire commença à émerger. Doucement, lentement... avant d'être propulsé sur le sol en un "Hey !!" des plus protestants. "Debout, Maycroft !" sont les autres mots qui s'enchainent tandis que Niegel, blessé dans sa fierté masculine, se redresse à peine tandis que sa compagne s'habille. Il tente un :

"Non... je te préférais avant...".

Mais la réplique vaseuse tomba dans les oubliettes de... l'oubli. Et Mina partit sans lui. Médusé, irrité, Niegel s'empressa d'enfiler son pantalon tout en gardant la curieuse sensation qu'il n'était pas seul. Et tandis qu'il replaçait son pull :

"Je sais, ma reine... j'y vais...".

Il songea que cette petite rouquine avait le feu aux fesses mais que SA reine, bien plus tempérée, brûlant d'un feu intérieur, était sans doute bien plus forte et efficace que cette petite tornade aux cheveux de flammes. Souriant bien malgré lui, il sortit enfin de chez lui, direction le lieu du meeting... Son coeur battait la chamade à l'idée de la voir... tandis que le fait de tomber sur Mina le rendait peu à peu de plus en plus mal à l'aise.

Postée à la droite d'Aaliyah, je scrutais les alentours, guettant la foule déjà formée. J'étais prête à arrêter les élans de n'importe qui qui aurait le moindre mouvement suspect envers Aaliyah et nous quatre. Je venais de retrouver ma soeur, il était hors de question qu'on me l'arrache une nouvelle fois. Quant aux trois autres, elle étaient, visiblement, importants aux yeux d'Aaliyah, à partir de là, je n'avais pas à réfléchir, je devais les protéger aussi. Même si ma priorité restait le belle jeune femme. Par contre, les autres, c'était sans pitié. Personne ne devait lui faire du mal. Personne. Mais bon, je ne vois pas pourquoi on voudrait la, ou nous, nuire, mais je restais tout de même prudente. Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit.

J'ignorais ce qu'on faisait ici, en réalité. J'avais entendu l'appel de ma soeur à travers le lien du sang qu'elle avait décidé de créer. Peut être qu'elle voulait juste s'amuser un peu en notre compagnie et qu'on profite du concert tous ensemble. Je ne m'en plaignais pas, au contraire, j'étais ravie d'être aux côtés de ma famille. Puis c'est pas comme si j'étais très occupée lorsque j'avais entendu Aaliyah m'appeler. J'étais en train de croupir dans mon petit studio. Comme une conne. Seule. Pour changer.

On venait donc d'arriver sur le lieu du meeting. Je ne savais même pas si les trois en autres en savait plus que moi au sujet de ce soudain rendez-vous. Enfin .. Peu importe. S'il y avait une véritable raison à notre présence ici, on le saurait bien assez tôt. Je me collais à ma grande soeur. Poussée par la curiosité, je m'approchais d'elle autant que possible pour qu'elle comprenne distinctement ce que j'allais dire malgré les conversations des autres personnes. « Pourquoi ici ? Pourquoi on est là ? ... Tous les cinq ? » Toujours aussi contradictoire, j'avais changé d'avis en une fraction de seconde. Finalement je voulais en savoir plus. Je ne voulais pas être prise au dépourvu s'il se passait quelque chose.

Et Lorenzo traîne les pieds. Il déteste les rassemblements. Les risques et les tentations sont trop nombreuses, et il crève de trouille. D’où vient t’elle, cette garce ? Elle gronde dans son ventre, grignote son estomac. Levant furtivement ses prunelles d’un bleu exsangue dans cette obscurité. Lorenzo lorgne son frère. Il se fiche pas mal, de sa propre sécurité. Mais celle de son jumeau, est une véritable obsession. Ce pourquoi il est ici, maintenant. S’avançant jusqu’à la balustrade qu’Alessandro vient de franchir sous son regard. Il le détecte et le suit, dans la foule. Bientôt la rousse volcanique l’entrave. Lorenzo sent ses poils s’hérisser sur ses bras, et ses nerfs se raidir. Difficilement, il se retient d’aller rejoindre son double, afin de fusiller de ses iris tempétueuses, son employée. Un sourire se peint aussitôt sur le visage angélique de l’ainé Llwylyn. Une employée. Il adore détenir ce pouvoir, il se réjouit de l’influence qu’il a. Relâchant son attention, ses pupilles noires voguent sur la marée humaine. Que cherche t’il ? Des têtes qu’il pourrait reconnaître. Et surtout, obliger Alessandro à garder une distance raisonnable avec Aleksandr. Pas de bain de sang ce soir, et pas de Russe au diner. Les vrais n’attaqueront pas… Lorenzo le sait. Pourquoi ? Aucune réponse ne sortira d'entre ses lèvres blêmes.
Soupirant, Lorenzo jette un coup d’œil derrière lui. Puis il adresse un rapide signe de tête en direction d’Evan, avant de franchir à son tour la balustrade. Il atterrit tel un fauve, sur le bitume en bas. Reniflant les parfums divers, le maître vampire finit par relever le menton en direction du ciel. L’ouïe fine, il lui a semblé entendre la voix fluette et envoutante de sa poupée blonde. Secouant sa frimousse de gauche à droite, non. Il ne doit pas se laisser déconcentrer. Il la trouvera. Après. Il n’a pas de doute à ce sujet. Se glissant derrière Alessandro, il toise Willemina, sans un sourire, sans laisser paraître quoique ce soit. Froid et détaché. Silencieux, comme à son habitude. Il ouvre pourtant, miraculeusement la bouche. Ce qui en sort n'a rien de charmant. « Où est ton infant ? » Pas de bonsoir, pas de comment vas-tu. Lorenzo s'en fout. Ce qui lui importe, c'est de ne pas avoir à gérer une émeute, ou les frasques d'un bébé vampire, qu'on n'aurait oublié de mettre en laisse. Le souvenir du festival, et de Niegel attaquant un humain... Lui reste en travers de la gorge.

▪▪ J’irais. ▪▪ Quatre regards s'étaient tournés vers le jumeau effronté dans un ensemble parfait. Lorenzo n'avait pas été dupe. Aucun des jumeaux, jeune ou vieux, n'avait été dupe. Adam et Evan avaient, de toute façon, les mêmes intentions. Le russe était un problème et si, par respect pour les instructions de Lorenzo - ou leur absence -, ils n'iraient pas traquer le meurtrier de Suzanne jusque dans sa tanière, ils ne demandaient qu'à devoir rétablir l'ordre et qu'à se défendre. ▪▪ Pas tout seul, je viendrais avec toi. ▪▪

Si Diantha et Adam avaient commencé à insister pour venir, Evan n'avait rien dit. Un regard échangé avec Lorenzo avait suffi à informer le maître vampire qu'il viendrait, ordre ou pas. Il n'était pas question qu'Enzo se retrouve seul avec le russe. Evan s'était juré de buter le renégat à la place de son meilleur ami. Il savait que ce dernier pensait que, malgré toutes les probabilités, il n'y aurait pas d'attaque. Marmée seule savait comment il en était venu à cette conclusion. Cette fois, même Evan ne parvenait à démêler cet inextricable écheveau. Et sans doute le lien bizarre qui liait l'italien au russe y était pour quelque chose. Dans quelle mesure ? Il n'en savait rien.

Comme à son habitude, Evan suivait Lorenzo, un pas en arrière. Parce que c'était plus pratique pour le garder dans son champ de vision et le protéger d'une éventuelle menace. Peut-être pour la préséance, ou peut-être pas. Après tout, les frontières entre eux avaient toujours été un peu floues, d'ami en garde, de bras droit en confident. Lorsqu'il repèra Willemina et constata la familiarité qui irriterait Lorenzo à coup sûr, il fronça les sourcils et plongea dans la foule à la suite de l'italien. ▪▪ Où est ton infant ? ▪▪ Entendit-il en s'approchant. Et il soupira parce que c'était Lorenzo tout craché et que Mina serait, sûrement, égale à elle-même à n'en pas douter. Alors il s'approcha, de son pas d'humain pressé, plus vrai que nature. Et inclinant brièvement la tête pour saluer la buveuse de sang, il annonça : ▪▪ Ca ne va pas tarder à commencer. On y va ? ▪▪

La déesse apparue vêtue d'une longue robe rouge, elle était formée d'un corset moulant en haut, vers la taille le tissu formait une sorte de drapé, et elle s'achevait de manière évasée au niveau des genoux. C'était le genre de robe qu'on portait pour un gala de charité ou une montée de tapis rouge. Ses longs cheveux châtains bouclées étaient comme rassemblés en arrière. Si elle avait un maquillage, il était discret mais mettait en valeurs ses traits de femme fatale. Encadrée par les quatre personnes qu'elle avait envoûté, respectivement: sa petite soeur, Quinn qui la regardait toujours avec ce mélange d'admiration et de tendresse qui réchauffait instantanément le coeur de la déesse, sa guerrière farouche, Lynn qui avait cet air de défi, son chevalier servant, Anton qui n'avait jamais eut l'air aussi noble que ce soir, et puis évidemment, son roi, son prince, son amour, Niegel qui semblait nerveux. Elle se sentait puissante. Bien plus puissante que lorsqu'elle s'était éveillée, au milieu de ce rituel barbare, avec autour d'elle des cadavres, et ce vampire à l'accent russe qui lui parlait comme si elle était une simple arme ou quelque chose dans le genre. S'il ne s'était pas agenouillé devant elle, par principe, elle l'aurait tué. Le monde avait perdu ses valeurs, plus personne ne croyait en rien, et la violence s'effectuait chaque jour sans aucune raison valable, les hommes ne se battaient plus pour leurs idées ou l'honneur mais par principe, ce monde était gouverné par l'argent et elle trouvait cela absolument insupportable.

Face au Sheldon Concert Hall, la déesse sentait chacune des vies à l'intérieur, elle n'avait qu'à fermer les yeux pour compter le nombre de vampires, de lycans et les autres lui apparaissaient comme des coeurs battant à l'unisson. Comment reconnaître ceux qui n'avaient rien à faire dans son nouveau monde? C'était simple, après avoir passé des millénaires à entendre et sentir ce monde se corrompre, elle en avait déduit que c'était les hommes qui déclenchaient les guerres, c'était eux qui vendaient tout pour être plus riche, qui écrasaient les autres. Les femmes représentaient au contraire l'espoir. Elle tendit la main vers son prince, et prit la main de Niegel. La magie se répandue en un éclair, et un petit frisson la parcourue. S'ils formaient un cercle, la puissance serait telle qu'ils pourraient tuer en un éclair toute la population de cette ville. La déesse sourit doucement. « Pourquoi ici ? Pourquoi on est là ? ... Tous les cinq ? » Elle tourna la tête vers sa charmante petite soeur qui tentait de comprendre ce qu'il se passait. Il est vrai qu'elle s'était montré plutôt vague concernant ce soir. Mais avaient-ils vraiment besoin qu'elle leur dise? N'avaient-ils pas compris? « C'est ce soir que nous allons commencer à redessiner le monde. Je vous l'ai dit, ce monde est corrompu. Lorsque je le regarde, je n'y vois que de la violence gratuite, de la cruauté, du sadisme, et de l'égoïsme. Ils sont tous réunit, en train de célébrer leur nouveau dieu, l'argent, le pouvoir... Il est temps de leur rappeler ce qu'est véritablement une déesse. » Elle sourit avec un air vainqueur. A l'intérieur, ils n'avaient aucune chance, leur égoïsme les perdrait.

Sur le campus, on ne parlait que de ça, du fameux meeting de ce candidat au poste de gouverneur. Particulièrement dans la filière de la jeune fille qui s'était tourné vers le droit. Candice s'intéressait beaucoup à ces discutions car elle les considérait comme essentiel pour le vie future, surtout si on prenait en compte les derniers évènements passés.
En quittant les cours ce soir là, elle passa d'abord rapidement chez elle pour se changer avant de partir. Elle enfila une robe noire moulante, très classe sans en faire de trop. Elle était parfaitement adaptée à la situation. La jeune femme était toujours bien habillée, quelque soit la situation et elle n'aurait pas pas conçu une seule seconde y aller en habit de tous les jours où de manière négligée.
Puis elle prit la direction du Sheldon Concert Hall où avait lieu le meeting.

Il fallait avouer qu'elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir de petites craintes sur ce qu'il pourrait se passer ce soir, car toutes les races seraient là, et beaucoup beaucoup de monde ! Mais, ces derniers temps, elle était dans une période d'optimisme profond et elle aimait croire que cette soirée se déroulerait du mieux possible. Elle sortit de sa voiture et entra sans le moindre doute dans la salle. En effet, il y avait beaucoup de monde et pendant un instant, elle s'en sentie mal à l'aise.
Elle n'avait pas réellement parlé de cette soirée avec son vampire, Alessandro, parce que malgré leurs bonnes résolutions de s'accepter et de faire en sorte que tout aille pour le mieux cette fois ci, la politique n'était pas leur principal sujet de conversation. Peu importe, elle se décida à lui envoyer un petit message, qu'il sache qu'elle était là, aussi pour se rassurer elle. "Je suis au Meeting au Sheldon Concert Hall, je pense que le débat peut être intéressant. Tu me manques <3". Ceci fait, elle s'engouffra dans la foule pour se trouver une petite place quelque part.

Observant son reflet dans le miroir, le nécromant se pencha en avant, tirant avec ses doigts sur sa peau, il scruta ses cernes. Les bons repas, et des nuits de sommeil avaient réussit à effacer pratiquement le mois passé dans cette cellule. Il avait un peu repris même si ses joues restaient encore creusés. Ce qui restait cependant le plus marqué sur lui de ce séjour, c’était ses opales noires qui semblaient vidée de substance, ses prunelles ne brillaient presque plus. Il n’y avait que ces instants où il se mettait à jouer du piano, ou lorsqu’il lisait un livre, lorsque Lorenzo dormait qu’il se sentait presque bien. Naturellement, Beccy lui avait rendu visite mais la jeune femme prévoyait de partir loin d’ici. Il ne lui en voulait pas, elle avait toute les chances pour que sa vie devienne meilleure. Alessandro, contrairement à Lorenzo, semblait au moins ne pas martyrisé ses marqués. Selon Beccy le vampire n’était pas si mauvais qu’il le supposait, mais de son propre avis, Alessandro n’était qu’un égoïste, charmeur sans aucun doute avec les femmes ce qui expliquait qu’il n’ai jamais de problème avec elles, mais il voyait bien la manière dont il se comportait et même sans le lien l’unissant à Lorenzo, il avait déjà un avis sur la question du jumeau de son maître. Quel mot détestable ! Il acheva de fermer sa chemise blanche, mit une cravate noire fine, mit son costume de couturier sur son dos, et son manteau en cachemire. Ce n’était qu’un meeting, et d’après ce qu’il avait compris il risquait d’y avoir un combat avec les vrais. Valentin n’avait aucune envie de mettre le nez dehors.

Risquer de croiser Aleksandr était déjà quelque chose qu’il souhaitait éviter à tout prix. Il ignorait comment il réagirait, mais certainement très mal. Et il y avait pire, le russe ne sortait jamais faire un bain de foule sans Sevastian ni Bluenn, il ne voulait croiser ni l’un ni l’autre. Lorenzo avait dû le sentir, car il avait fait comprendre au nécromant qu’il n’était pas obligé de venir. Mais si, il y était obligé. Il ne pouvait pas rester ici et prendre le risque que Lorenzo remette ça avec Aleksandr. Il ne voulait pas retourner dans cette cave, il n’y retournerait pas ! Valentin senti les muscles de sa mâchoire se crisper. Il alla vers le frigo, et saisit un flacon de sang de sa propre composition, c’était quelques gouttes du sang de Lorenzo auxquelles il ajoutait des plantes et de sa propre salive, une potion qui le rendait plus fort et éloignait le manque. Grace à elle il possédait un certain contrôle sur le lien qu’il partageait avec le vampire, puisque Lorenzo était incapable de contrôler ce lien, Valentin était bien obligé de faire avec. Il rejoignit donc le lieu du meeting, en retard naturellement, et découvrit le petit groupe de vampires. Les deux jumeaux étaient là naturellement, son vampire et son jumeau horripilant, sa petite copine humaine devait sans doute être dans le coin, son infante nymphomane, et bien sûr, son ex, la rouquine qui avait réussit à lui faire oublier sa peur des vampires. Excepté qu’elle était mariée à présent, il préféra garder ses distances vis à vis de tout ce petit monde là, et s’approcha du bar pour commander son scotch favoris. Tournant la tête, il aperçut la silhouette de Candice. Elle n'était visiblement pas avec son petit ami de vampire. Il haussa un sourcil et se tourna pour saisir son verre en tendant un billet au barmaid.

Une photo, un nom, c'est tout ce dont il avait besoin et à ses débuts c'était déjà beaucoup. Mais les temps avaient changés. Maintenant il avait cet engin entre les mains qu'on appelait une tablette tactile, et dedans des fiches très complètes de ses cibles. Tout y passait, du lieu de travail à la vie amoureuse, en passant par les amis, la famille et l'adresse des personnes les plus proches, beaucoup trop d'informations à son humble avis, mais il n'allait tout de même pas se plaindre. Grâce à ce petit bijou, il savait où était exactement sa cible dans 80% des cas, et pour les 20% restant la moitié du travail était déjà fait. Il n'avait plus besoin de mener ces longues enquêtes laborieuses, suivre sa cible n'était plus nécessaire même s'il le faisait toujours pour les gros poissons. Quand on allongeait le fric, il faisait exactement ce qu'on lui demandait tant qu'il y avait à la fin un cadavre allongé par terre. Kassian n'était pas regardant. Il n'avait pas la moindre pitié pour ses cibles, bien conscient qu'aujourd'hui personne n'est totalement innocent. Par exemple, sa cible de ce soir n'avait absolument rien d'innocente. Elle avait un casier judiciaire long comme son bras, et avait de quoi le faire pâlir de jalousie en terme d'exécution. Un ancien bourreau, et il était là, parfaitement tranquille, caché dans la foule, aux côtés du prochain gouverneur qui faisait des sourires à la salle. Kassian avait bien choisit sa place, en haut, là où se trouvait les lumières, juste au dessus du podium. Il avait son sniper allongé devant lui, comme le prolongement de son bras, un silencieux au bout, et un sourire d'ange sur le visage. Sa fenêtre de tir était mince, mais sa cible allait remettre un prix à la fin du concert. Là il sera seul sur la scène pendant au moins 5 minutes, largement plus qu'il ne lui en fallait.

Raziel était vêtu du seul et unique costume qu'il possédait à Shreveport. Et dire que son armoire en regorgeait, sur mesure, à Londres. Il s'observa un bref instant dans le miroir qui trônait dans sa chambre universitaire minable. Il n'avait pas encore fait réparer le lit qu'il avait cassé au premier jour, à son arrivée. Il passa sa main dans ses cheveux, en essayant de les dompter, mais il y avait toujours une mèche qui se rebellait et partait dans l'autre sens. Le jeune loup soupira. Il portait une chemise d'un blanc immaculé sous la veste d'un bleu si sombre qu'on l'aurait dit noir. Il avait prévu une cravate, bleue, elle aussi, mais il hésitait à la mettre. Après tout, c'était à un concert qu'il avait invité Lucy, pas à un dîner dans un restaurant cinq étoiles. Y en avait-il seulement un à Shreveport ? Il se le demandait parfois. Mais, d'un autre côté, le groupe succédait au discours du potentiel futur gouverneur de Louisiane alors la plupart des gens devaient être bien habillés, non ? Il n'en savait rien. À Londres, tout était plus facile. Même s'il ne participait pas à une soirée mondaine et sortait avec des « amis », une tenue correcte était toujours exigée. Ici, il s'était habitué aux jeans et au tee-shirts sans pour autant s'en accommoder au mieux. Toutefois, ce soir, il se sentait mal à l'aise dans son costume. C'était bien une première. C'était auparavant sa tenue quotidienne ou presque. Finalement, il laissa la cravate sur son lit et défit les premiers boutons de sa chemise. Il sortit de sa chambre universitaire en prenant soin d'en verrouiller la porte et se dirigea vers les escaliers, les mains dans les poches, Lucy n'habitait que l'étage du dessous. Il frappa à sa porte et attendit avec une légère anxiété. Il savait qu'elle serait ravissante peu importe la tenue qu'elle aurait choisie. Depuis quelques temps, il ne pouvait s'empêcher de dévorer son corps, son visage des yeux. Depuis cette nuit où ils avaient failli s'entre-tuer avant que le loup n'aperçoive la terreur que dissimulait son côté effronté et querelleur. Alors, lorsque la jeune femme ouvrit enfin la porte, un sourire éblouissant fleurit sur les lèvres de Raziel. — Tu es vraiment magnifique. — Son regard luisait, légèrement ambré en périphérie. Vraiment sublime. — Tu es prête ? — S'il avait été l'une de ses anciennes « conquêtes », il lui aurait proposé son bras, mais là, il se contenta de lui tendre la main, doucement, légèrement. Et, étrangement, ce geste comptait bien plus que le cérémoniel bras...

Lucy était plantée devant sa garde robe. Une pile de vêtement s'entassait sur son lit, des robes qu'elle avait essayée, rejetée, et les suivantes, toujours dans un même schéma. Elle se regardait désormais vêtue d'une robe noire mi cuisse. Elle considérait les talons hauts d'un oeil inquisiteur. Ca fait allumeuse, se dit-elle en ôtant le tissu qui couvrait son corps. Elle entendit un soupir dans son dos. « Celle la était parfaite! » s'exclama Requiem et elle secoua la tête. « Celle avec le jupon bleu est mieux. » C'était une robe au corset noir et à la jupe mi cuisse en dentelle. Dessous se distinguait un tissu bleu nuit. Elle était couverte, mais pas trop. Elle la remit et enfila un cache-cœur, avant d'opter pour des bottes en cuir qu'elle s'était achetée l'année dernière. Elle se considéra à nouveau dans le miroir. « T'en pense quoi? » Le sorcier anglais décédé depuis des siècles vint se poster derrière elle. Ses mains fantomatiques effleurèrent ses épaules, un sourire prit forme sur ses lèvres blanches. « Je pense que tu es magnifique et que ça va lui plaire. Je pense aussi que tu devrais cesser de t'en faire, tout ira bien... » Elle aurait aimé en être si sure.
Quelqu'un frappa à la porte, et elle sentit l'aura du loup-garou bien avant d'aller ouvrir. Lorsque ce fut fait, elle pu se régaler de son sourire et de ses compliments. Elle essayait, de son mieux, de redevenir celle qu'elle était avant leur dispute, consciente que de se montrer brisée sans arrêt devait être pénible à supporter. Et elle n'y arrivait pas si mal. Elle lui sourit. Il lui tendit la main, et elle effleura ses doigts. Un frisson agréable la parcourut. « Je prends mon sac et je te suis. » lui dit-elle, et elle s'exécuta. Revenant près de Raziel, elle hésita une seconde puis glissa doucement sa main dans la sienne. « Allons y! »
Elle savait qu'ils se rendaient à un concert, sans parvenir à se souvenir du nom du groupe. Elle avait accepté la sortie sous l'insistance de Requiem, qui l'avait aidé à surmonter sa peur panique engendrée par son ancien amant. Elle avait envie de sortir, d'aller quelque part, n'importe où, tant que c'était avec Raziel.
Tout se passera bien.

Aleksandr est assit sur le bord d'un toit, à deux rues du rassemblement. Pourtant, il entend ce qui se dit comme s'il se trouvait en face de ce politique arriéré. Le russe se fichait pas mal de ces élections, et si le rassemblement lui donnait une bonne occasion de se manifester...Il était résolu de ne pas le faire. Ses ordres envers les siens étaient simples: Pas de bains de sang aujourd'hui. Il avait prétexté s'intéresser au candidat, il leurs avait sorti son sourire malicieux et délicieusement pervers, et personne n'avait protesté. Il avait laissé le Danse Macabre aux bons soins des deux amants tortionnaires, il avait posté Dmitri aux Sept Péchés, et lui était venu, discrètement. Pourquoi? La réponse tenait en un prénom.
Il n'aimait pas le savoir dans la foule, il n'aimait pas le savoir au milieu de tout ce bordel, de tous ces gens, de ce meeting soi-disant innocent. Aleksandr était loin d'être dupe, ce Ligheton avait une sale tête, le russe avait presque l'impression de se regarder dans un miroir. Il n'aimait pas son discours, il n'aimait pas ses manières, il n'aimait rien chez lui. Et cela ne résultait pas du fait qu'il crevait de possessivité, et qu'il avait besoin d'avoir un oeil sur son amant quand il entrait en interaction avec d'autres personnes.
Non, quelle drôle d'idée.
« J'ai dis que je voulais être tout seul. » grogna-t-il à l'adresse de Sevastian, derrière lui. Son compagnon haussa les épaules et posa ses fesses à côté de lui. « Bluenn est la dedans? » comprit-il alors et il tourna la tête vers son ami pour le fixer. Vu son expression fermée, il avait touché juste. « Elle voulait voir le débat. » Elle voulait approcher le sorcier surtout. Depuis qu'elle gagnait en puissance, elle devenait plus téméraire, et cherchait toujours à en savoir plus. Si elle parvenait à convaincre Sevastian et que ce dernier faisait des efforts considérables depuis l'accident Raphaël, Aleksandr s'étonnait tout de même de ne pas le voir collé à ses basques. Comme s'il avait lu dans ses pensées, il répondit: « Les autres sont la. Elle dit que ce serait stupide de me montrer, qu'ils allaient penser que tu préparais un truc. Elle a son machin magique avec elle. » Alek acquiesça, et ils se turent tous les deux, le regard fixé sur l'endroit où ils voulaient être à tout prix sans oser véritablement l'approcher.

Un sentiment de danger lui obstrue la raison, ses muscles se raidissent et il jette un regard à Evan. Il se fiche de ce que vient de lui répondre Willemina. Après tout, c’est un connard assumé, n’est-ce pas ?
Une jeune femme brune fend la foule non loin d’eux, et Lorenzo comprend d’où lui vient cette sensation désagréable. Un homme devant lui, s’écroule. Et instinctivement, la main de Lorenzo se referme sur le poignet de son jumeau. Il tire Alessandro violemment, et le met derrière lui. Sans écouter ses protestations ou quoique ce soit d’autre. « Derrière moi. » Ordonne t’il sèchement à son double. Autours d’eux, c’est une épidémie. Les mâles des différentes espèces s’effondrent les uns à la suite des autres. Sa mâchoire se crispe, il vérifie rapidement si les vieux jumeaux vont bien. Et siffle entre ses dents serrées à l’extrême. « Mina, surveille cette salope. Et éloigne les mâles de notre espèce, dans le fond de la salle. » Lui adressant un brève œillade, il ajoute. « Retrouve Niegel. » Puis il se rapproche d‘Evan, en compagnie d’Alessandro puisqu'il l’emprisonne de sa poigne. « Qu’en penses-tu ? » Demande t’il à l’aîné, calmement. Un calme dont son ami n’est sans doute pas dupe. A l’intérieur de ce corps, c’est une tempête qui se lève.
Abaissant ses paupières, Lorenzo sent Aleksandr l’envahir. Il murmure a travers le lien. Ne t’approche pas, il y a un problème. Il ré-ouvrir ses yeux, la seconde qui suit.

Ariel déambulait dans la foule. Merde, il y avait du monde, cela ne présageait rien de bon. Vêtue de son sweet à capuche de la NYU – seul vestige de sa vie passée qu’elle gardait – d’un jean et d’une paire de basket, elle se tenait prête au cas où un clash surviendrait. Les humains levait leur briquet vers le ciel et le balançais de gauche à droite en rythme avec la musique qui s’élevait. Ariel continuait d’avancer au milieu de cette forêt de bras tendu, tendant l’oreille, essayant d’isoler les sons pour tenter de capter quelques choses qui pourraient l’intéresser. Un cri. Celui d’une femme, non loin d’elle qui s’écoulait le corps de son petit ami au sol. Puis un autre derrière elle. Ariel se retourna, brusquement, les sens en alerte. Que ce passait-il bordel ?! D’autres hurlements s’élevèrent. Ariel porta le regard vers la scène où elle découvrit une femme étrange, elle avait l’air de venir d’une autre époque et c’était évidemment qu’elle était à l’origine de cet enchantement. Elle s’en prenait aux hommes, uniquement au homme. Mais pourquoi. Cela ressemblait à une vengeance, une sorte de punition divine.

Ariel fut très vite bousculer dans tous les sens. Très vite, balloter par la foule, elle aperçut les jumeaux au loin, ou plus exactement deux paires de jumeaux. Elle n’avait plus adresser la parole ni à son sire, ni à Lorenzo depuis quelques semaines, mais ce n’était pas le moment de jouer les rancunière. Aussi décida-t-elle de les rejoindre, ne serait-ce que pour se rassurer sur ce qui était en train de se produire. Jouant des coudes, elle parvint enfin jusqu’à eux. Abaissant sa capuche, elle se tourna vers Alessandro qui était le plus à même de lui répondre. « Qu’est-ce qu’il se passe, c’est quoi ce bordel ?! » Evan était derrière, elle sentait sa présence et fut aussitôt parcouru d’un frisson. De toute évidence, leur nuit ensemble avait laissé des traces. Elle lui jeta un regard, mais dû se faire violence pour ne rien laisser transparaitre.

Lucy et Raziel ont pris un taxi pour se rendre jusqu'au lieu du concert. Requiem est rentré dans le bracelet, pour qu'aucun medium éventuellement présent dans la foule ne puisse le distinguer. Le nouveau couple discute au sujet du groupe. Lucy ne le connait pas, mais écoute Raziel en parler. Visiblement il est fan, et le trajet est réalisé en un rien de temps.

Lorsqu'ils arrivent sur place, le loup-garou lui ouvre la porte comme s'ils se rendaient à un cocktail. Elle sourit, elle a envie de lui envoyer une remarque cinglante en pleine figure, car ainsi est Lucy, celle qui sort avec Raziel. Mais elle se retient, étrangement et elle se laisse prendre par la main pour arriver dans la salle. Le concert commence, la musique explose littéralement, alors que le dragon muselé dans son dos empêche ses pouvoirs de se déclencher accidentellement. Raziel la tient derrière elle, par les hanches, comme pour empêcher quiconque de poser la main sur elle. Lucy aime la musique, aime ce qu'elle entend, mais soudain tout s'arrête. Une femme arrive, quatre personnes sont avec elle. Et soudain, le garçon juste à côté d'eux s'écroule. La sorcière sent l'étreinte de la Mort, et elle se fige. Son tatouage ouvre la gueule, alors qu'elle regarde la femme magnifique qui avance. « Il faut s'en aller...Tout de suite. » murmure-t-elle, alors qu'un autre corps tombe à côté d'eux. Un garçon, il devait avoir dix sept ans au plus. Elle s'est agrippée au poignet de Raziel si fort que ses ongles ont percé la peau du loup-garou à sang. Une femme pousse un hurlement, et c'est le déclencheur. Les gens se bousculent vers la sortie, la cacophonie est assourdissante.

Trop de choses se passent en même temps.
Sevastian s'est soudainement tendu, des hurlements se sont mis à retentir de l'endroit où se trouvent les êtres chers, et un message parvient au vampire. Ne t'approche pas, il y a un problème.
Les deux russes n'ont même pas besoin de se consulter. D'un même mouvement ils se sont levés et ont commencé à courir. Presque invisibles dans les ténèbres, ils arrivent sur le lieu du concert en moins d'une minute. Les gens paniquent, fuient vers la sortie, et se retrouvent face au meneur des vrais, ce qui n'aide pas. Aleksandr se fiche pas mal de ce qu'on croit, il saute sur le toit et entre par la. Tant pi pour ceux qui se prendront les débris de vitre. Sevastian est déjà dedans, il a récupéré Bluenn et essaie de l'entraîner. Elle se débat, elle lui montre quelque chose, et Aleksandr se fige. La déesse est la. Il la reconnait, elle est identique au jour où il l'a appelé, et le sang qui coule dans ses veines raisonne avec celui de la femme. Pourtant il se détourne. La peur panique qu'il ressent pour son amoureux perdu au milieu de tout ça est trop forte. Il finit par le repérer. D'abord Ariel, puis son garde, puis lui. Il se laisse tomber devant sa demi infante, à qui il accorde à peine un regard. C'est le garde qui le gêne, il lui bloque le passage. « Lorenzo, dis lui de...Putain! Faut dégager. » Le meneur des vrais sait de quoi est capable ce qu'il a libéré, le crâne magique de Bluenn l'a prévenu, après coup. Il comptait régler ce problème plus tard. Un jour. D'autres préoccupations l'avait occupé jusque la.
Une odeur de massacre plane dans l'air, le meneur des vrais en a instigué assez pour reconnaître l'avant goût d'un bon bain de sang.