Ariel n’a pas le temps de s’accaparer l’attention de son sire qu’un craquement lui fait tourner la tête. Elle fronça les sourcils, constatant qu’Alek, le meneur et aussi partialement son propre sire, venait d’atterrir tout près du groupe. Evan lui barrait le passage, tandis que le russe cherchait à atteindre Lorenzo. « Lorenzo, dis lui de...Putain! Faut dégager. » Il était venu pour le prévenir. Il tenait toujours à lui, rien n’avait changé. Ariel avait l’horrible sensation de se retrouver quelques mois plus tôt, le jour du carnival. Alek était-il dans le coup une fois de plus ? Il semblait être au courant en tout cas, il cherchait à protéger celui qu’il aimait, mais était-il réellement l’investigateur de tout ça. Ariel n’en était pas sure, la femme sur la scène semblait agir seule. Bon Dieu, mais qui était-elle ? Néanmoins, elle savait qu’Alessandro ne ferait pas grand cas de cette nuance, il nourrissait une haine trop profonde à l’égard du russe pour lui accorder le moindre crédit, aussi décida-t-elle d’agir avant que cela tourne au vinaigre. Elle pivota vers son sire, puis ceintura sa taille à l’aide se ses bras. Il se débarrasserait d’elle en un quart de seconde, c’était certain, mais elle se devait d’essayer. « Alessandro… », fit-elle, cherchant à attirer son attention. Evan n’était pas loin et lui avait la force de maitriser le chanteur de rock, aussi Ariel l’appela à l’aide du regard.

La russe regardait toute cette fourmilière d'un oeil indifférent et souverain. C'était un grouillement incessant, comme un large fleuve qui serpentait entre les immeubles. Assise sur le rebord d'un toit, elle les surplombe, balançant ses longues jambes dans le vide et chantant doucement une vieille chanson russe qui se perdait dans le vent. Elle observe le tumulte en aval, elle observait les hommes, et elle n'y voyait qu'une masse de stupidité affolante. Elle avait juste envie de s'y nourrir, d'entendre les cris raisonner à ses oreilles, mais Alek avait été clair : pas de bain de sang. Alors elle serrait sage ce soir, elle se nourrirait plus tard dans la nuit. Elle n'aurait surement pas du être ici alors, car elle ne s'intéressait en rien aux affaires de l'humanité, et encore moins quand il s'agissait de politique, mais un formidable instinct lui disait d'être présente ce soir là, dans la foule. Elle se laisse glisser dans le vide, dans un tourbillon de tissu, pour rejoindre la masse d'Homme se dirigeant vers la salle de concert de la ville. Elle monte au balcon, pour pouvoir encore surplomber la foule, comme elle l'aime, et il y a des vampires dans la salle qu'elle ferait mieux de ne pas croiser, comme l'ex de son chef, ou son frère jumeau qui ne faut pas mieux. Les premières notes de guitare raisonnent dans l'immense salle, avec les cris de la foule, mais ce ne sont pas ces cris là qui font fibrer le coeur de la vraie.
Et soudain, le silence. Elle rive ses yeux de rapace sur la foule qui s'écarte sur une jeune femme. Un homme près d'elle se penche par dessus le balcon pour observer la scène, et ce fut comme si en un instant, toute force le quittait, et il bascula en avant, tombant comme un pantin dans la foule en bas. Un autre homme tomba près d'elle, juste à ses pieds, puis d'autres s'effondrèrent. Un murmure parcourt l'assistance. Quelque chose anime son coeur mort. Elle se baisse, passe en doigt sur les lèvres de la carcasse à ses pieds. Pas un souffle d'air ne s'en échappe. Il était mort. Ils étaient tous morts. Un sourire naît sur son visage. Elle se redresse doucement, au milieux des cris de panique qui se lèvent dans la salle. Oui, elle préfère qu'ils soient ainsi. Qui est donc cette fille ? Mais elle est obligée d'en détourner son attention. Du verre vole en éclat, venant du plafond. Elle se fige en Le voyant se jeter dans la foule. Alek. Elle est soudain nerveuse. Elle devine la raison de sa présence ici, et ça ne lui plait pas du tout. Croit-il sérieusement qu'il puise approcher son Lorenzo sans qu'Aless et toute leur clique lui tombe dessus? Elle distingue les frères Llywlyn, mais aussi Liam, et ça ne vaut rien qui vaille. Elle s'élance du balcon, tombant agilement au sol parmi la foule en panique, se fraie un chemin parmi elle, pour arriver aux côtés de celui à qui elle obéit aveuglément. Elle les juge tous du regard, de toute la hauteur de sa silhouette altière. Ils sont tous là, devant eux. Le loup est arrivé juste avant elle. Elle plisse le nez d'un air dédaigneux. « Dans quoi tu vas encore te fourrer Alek. » Ce n'est pas vraiment une question. Une constatation plutôt. Mais quoi qu'il arrive, elle restera derrière lui. Elle ne supporterait pas que quelque chose arrive à leur meneur, parce que tout leur beaux projets d'avenir disparaîtraient avec lui.

J'avançais toujours aux côtés d'Aaliyah. Ses paroles résonnaient dans ma tête. Redessiner le monde ? Je ne comprenais pas. Pourquoi ? Comment ? Pourquoi ce soir ? Une multitude de questions me brûlaient les lèvres, mais je restais muette. Comme le reste de la foule. Tandis qu'on s'avançait, les gens s'écartaient pour nous laisser passer. Une sensation de puissance m'envahit. C'est comme s'ils avaient peur de nous cinq .. C'était plutôt agréable comme sensation à vrai dire. Je jetais des regards autour de moi, essayant de voir s'il n'y avait pas quelqu'un que je connaissais parmi eux. J'espérai voir Lorenzo. Pas la peine de le nier. Je voulais lui montrer que j'allais mieux. Grâce à lui. En partie. Le retour d'Aaliyah était également mêlée à ma forme retrouvée. La Quinn faible, pleurnicharde, dépressive était partie. Et l'autre retour, le plus inattendu, celui d'Arthur m'avait entièrement remise sur pieds. Mais il m'avait dit qu'il ne viendrait pas ici aujourd'hui, dommage.
A chacun de nos pas, des personnes s'écroulèrent sur le sol. Des hommes, uniquement des hommes. Pas seulement des humains. Je vis des auras rouges sangs s'éteindre, tout comme celles d'autres créatures magiques. Aucune race n'était épargnée. Au vue de la réaction de la foule, les hommes tombés étaient morts. L'angoisse que Lorenzo soit l'un d'entre eux me fit paniquer. Je voulais vérifier par moi même, vérifier qu'il aille bien, que Aaliyah ne l'ai pas touché. Car c'était elle la responsable, il n'y avait aucun doute la dessus. Mais je ne m'écartais pas de mon rang, malgré mon puissant désir de retrouver mon vampire. Il fallait que je me résonne, il n'était sans doute pas présent en plus. Et au pire, il était assez grand et assez fort pour se protéger, il savait certainement quoi faire. Je l'espérai. Et je me devais de rester auprès de ma soeur. Je lui faisais confiance, je ne voulais pas, je ne pouvais pas m'éloigner d'elle. Aaliyah m'avait apporté tellement. Bien plus que n'importe qui. Elle était ma famille, mon trésor. Et je la protégerai comme il se doit. Je la suivrai quoi qu'il arrive. Je la rendrai fière.
Tandis que les autres personnes manifestaient leur peur et leur inquiétude en hurlant comme des petits gamins pleurnichards, je me permis une remarque. « Ils n'ont pas l'air de très bien prendre notre façon de redessiner le monde. » En même temps, comment pouvaient-ils le prendre autrement alors que des hommes mourraient devant leurs yeux sans aucune raison apparente ?

Le vampire était posté dans la salle, au milieu de ces humains, scrutant la foule pour y trouver le russe. Il devait agir vite, avant que Lorenzo ne débarque, tant que son acte passerait inaperçut. « Aless ! » Le cri le fit sursauter. Il se tourna pour découvrir la jolie rouquine qui lui servait de meilleure amie. Willemina se jette à son cou et le vampire reste de marbre. Il n'est pas d'humeur pour un câlin, vraiment pas. « Mina... » répondit-il d'un ton grinçant qui en dit long sur ses réflexions du moment et surtout sa volonté d'être tout seul. Il ne veut pas mêler la rouquine à sa vengeance. Il sait à quel point son action peut tourner mal. « Y a de la bouffe à gogo ce soir, chéri. » Il lui jette un regard noir. Mina lui semble trop légère, mais elle n'est pas ivre. A quoi joue-t-elle? Aurait-elle compris son plan et tenterait-elle de l'en empêcher? « Je dois te laisser ma belle. » fait-il en posant la main sur son bras pour la repousser mais à peine a-t-il fait un pas que Lorenzo apparait derrière lui. Alessandro lève les yeux au ciel, abordant une mine agacée, expression qui disparaît aussitôt de son visage. Lorenzo ne doit rien savoir de ses plans. Alors il joue la statue de cire. Il laisse Lorenzo s'adresser à Mina sur un ton qui ne lui plait pas, mais il est trop agacée par la vampire à cet instant pour la soutenir face à son jumeau, et c'est finalement Evan qui prend le rôle de les séparer. Alessandro réalise que Evan a la même légèreté dans son ton que celle de Mina quelques minutes plus tôt. Oui, elle savait et tentait de l'en empêcher. Au même instant il entendit son portable vibrer. S'éloignant du groupe de quelques pas, il consulta son portable. C'était Candice qui lui envoyait un message. Elle était là ce soir. Merde pensa le vampire. Si les vrais débarquaient pour un massacre, il devait absolument la retrouver avant qu'il ne soit trop tard. Elle l'avait quitté pour ça, parce qu'il était la cause du sang versé au manoir, il ne pourrait pas... il devait la retrouver. Willemina parla de menace extérieur, mais le vampire n'écoutait plus, il venait de percevoir la présence de Aleksandr, c'était très ténu, le lien entre eux ne tenait plus qu'à un fil et il le préservait uniquement dans le but de terminer ce qu'il avait commencé. Et Candice était là. Son plan tombait à l'eau.

C'est à cet instant qu'un hurlement retentit. Le vampire constata alors deux choses en sortant de ses pensées. La première était que la foule s'était séparée en deux comme la mer rouge et laissait passer une femme absolument divine mais qui d'une étrange manière lui faisait hirriser les poils sur ses bras. La seconde était que son frère était penché sur un cadavre. Il arqua un sourcil. Lorenzo se redressa et le poussa derrière lui. « Derrière moi. » Alessandro résista. Il n'avait pas le temps pour ça, il devait retrouver Candice. « Laisse moi, Candice est ici! » répliqua-t-il en se dégageant de son frère. Il sonda alors en lui pour retrouver le lien, prévenir la jeune femme. Il la trouva, elle était en plein milieu de la foule. En arrière plan il entendait les vampires parler autour de lui, il percevait leur inquiétude monter, leur angoisse propre de perdre quelqu'un de cher. *Candice, je sais que tu m'entends, il faut pas que tu reste ici, tu es en danger!* Il ignorait si elle l'entendrait, il n'avait jamais auparavant tenter de passer un message à travers un lien l'unissant par le sang à une mortelle, mais elle devrait percevoir son inquiétude. Aleksandr choisit cet instant précis pour apparaître. « Lorenzo, dis lui de...Putain! Faut dégager. » Alessandro coupa immédiatement la communication avec Candice, il ne souhaitait pas qu'elle perçoive ses pensées et ressenti envers le russe. La rage et la colère passèrent dans son regard. Son infante réagit aussitôt en le ceinturant par la taille et prononçant son prénom: « Alessandro… » à croire que tous avaient compris ce pourquoi il était venu. Une vraie ne tarda pas à les rejoindre, peut-être inquiète de ce qu'il pourrait se passer pour son leader, et elle avait raison de l'être. Si Ariel ne le ceinturait pas, il aurait peut-être pu, mais même s'il crevait d'envie d'empaler le russe, à cet instant, il ne songeait plus qu'à Candice, car il percevait un mouvement de foule. Et si elle était blessée, là au milieu de tous ces parfaits inconnus? Il se dégagea de Ariel en lui jetant un regard qui se voulait rassurant. « Reste avec Lorenzo, restez ensemble. Je vais aller chercher Candice. » et sur ces paroles, il s'empressa de disparaître. Il ne voulait plus sentir la présence du russe, il ne voulait pas se questionner en regardant son frère sur le lien l'unissant au Russe. Il ne tarda pas à retrouver la jeune femme grâce au lien. Lui prenant la main pour ne pas la surprendre, il la regarda dans les yeux. « Viens avec moi. » Il entendit un autre hurlement à côté d'eux. Un homme venait de s'effondrer et une femme hurlait à côté de lui, aussitôt les gens autour d'eux se pressèrent. Le mouvement de foule allait les écraser. Le vampire n'écoutant que son instinct saisit Candice, enfouissant son visage au creux de sa nuque lui chuchota: « Ne t'inquiète pas, je nous emmène en sécurité. » Et il utilisa ses pouvoirs pour l'évacuer au plus vite, repoussant les gens autour d'eux, il rejoignit le seul endroit qui était pour lui une zone sécurisé pour Candice, c'est à dire auprès de son jumeau, d'Evan et d'Adam qui avaient juré de le protégé lui et ceux à qui il tenait. Le russe était là aussi, mais son instinct lui disait que ce n'était pas lui le plus grand danger à cet instant.

Le tueur avait sa cible dans son viseur. Les membres du groupe étaient sur la scène, et l'homme au ventre était sur le côté de la scène. En entendant les premières vibrations de la guitare, le tueur compris qu'il n'interviendrait qu'à la fin du concert. Il se pinça les lèvres agacé. Cela faisait un retard considérable. Il regarda en dessous de lui, il y avait une étrange agitation. Les gens s'écartaient le plus naturellement du monde pour laisser passer une femme sublime encadrée par deux personnes de chaque côté. Un vampire, un lycan, une médium et un être humain. Il le savait, depuis qu'il traquait des créatures, il avait une sorte d'instinct pour tout cela. Fronçant les sourcils, il percevait autre chose, comme de la magie, mais il n'avait jamais perçut une telle énergie, et cela lui donna des frissons glacés. Ce n'était pas bon, pas bon du tout. Il vit des silhouettes s'écrouler dans la foule. Des hommes en déduisit-il en scrutant la foule. Une femme hurla, et la foule commença à se presser. Kassian lui resta concentré sur sa cible. Il la vit chuter au ralentis. Ce n'était pas lui. Il n'avait pas tiré, il y avait trop de monde autour de sa cible, il n'aurait pas osé la manquer. Alors? Il sentait que c'était cette femme. Il n'y avait pas d'autre explication. Il fronça les sourcils. Etait-il en danger? Qu'importe, il ne comptait pas rester là, accroché à une poutrelle, alors qu'elle s'approchait de lui, juste en dessous, quelque chose lui disait qu'il ne fallait pas qu'elle passe en dessous de lui, sinon il mourrait. Il se glissa hors des poutrelles, ne courant pas mais marchant d'un pas vif, il se glissa jusqu'à l'escalier qu'il descendit plus rapidement que si un loup-garou le coursait. Le souffle coupé, il s'engouffra dans la foule, pressant le pas, jusqu'à ce qu'il heurte une jeune femme. S'arrêtant, son instinct lui hurla vampire, et il la reconnu, c'était celle qu'il avait croisé l'autre nuit. Il en resta bouche bée. Derrière elle, il percevait d'autres vampires, dont celui qui lui avait sauté dessus, et qu'il avait manqué de tué de peu, ignorant encore aujourd'hui pourquoi il l'avait laissé vivre, il sentait aujourd'hui que ce vampire était plus puissant qu'il ne l'avait cru, car d'un regard il compris que tous les vampires là, étaient sous ses ordres ou pas loin, ça se voyait dans la manière dont ils le consultaient du regard. Merde pensa-t-il.

Aleksandr est là, il traverse la foule. Figé, Lorenzo scrute, et un frisson désagréable lui court le long de l'échine. Inquiétude et fascinant. Il s’approche, et se retrouve bloqué. Bloqué ? Lorenzo papillonne des yeux. L’instant est arrivé si vite. Ariel, lui, son jumeau qui s’échappe. Liam, ici ? Et Lana, qu’il aperçoit derrière sa macabre obsession. C’est comme si il avait eu une absence, tout bouge autour de lui, et le maître vampire demeure immobile. La sérénité la plus totale l’étreint, malgré le chaos ambiant. Cinglé ? Juste assez. Assez pour ne jamais céder à la panique. Et ne pas s’inquiéter de voir gambader son double loin de lui, pour le moment. Il reviendra, il le sait. Abaissant ses yeux en direction d’Ariel, Lorenzo penche le visage sur le côté. Il lui offre un imperceptible sourire, elle est revenu... Et il pose une main délicatement sur l’épaule d’Evan. « Laisse. » Dit t’il. Il s’avance vers Aleksandr, lentement. Le temps n’a plus d’impact sur lui. Sans que rien ne le prédise, ses phalanges s’accrochent prestement à la gorge du russe, il sert. Aleksandr n'a pas obéit, il est là. Lorenzo respire son odeur, et il relâche la pression. Geste possessif, qu'il ne parvient à réprimer ; Son pouce caresse furtivement l’os carré de la mâchoire. Il rompt le contact. Pas un mot ne s’extirpe de sa bouche.
Le vampire revient à la réalité, la fraction de seconde suivante. Le maître lance une œillade, aux vieux jumeaux, puis Liam. Et leur indique brièvement du regard, une silhouette non loin d’eux. Le tueur qu’il avait rencontré leur servira. Kassian. D’appât, ou d’arme supplémentaire. Aussi froid et tranchant, qu‘une lame de rasoir. « Lui, il vient avec nous. »
Alessandro revient, en compagnie de son humaine. L'ainé Llywlyn ajoute afin que son reflet imprime l’ordre dans sa cervelle. « Pas de bain de sang. C’est contre elle,  désignant la salope meurtrière  que nous allons agir. » Et ses prunelles s’écarquillent. Quinn. Que fait t’elle avec ? Pourquoi maintenant ? Un pas en avant, inconsciemment. Il se retient, il ne doit pas agir stupidement. Lorenzo a l’étrange impression que quelque chose lui échappe. Il lui manque un élément, qui l’empêche d’avoir une vue d’ensemble. Se tournant vers Aleksandr. « Pourquoi maintenant ? Que désire-t-elle ? »

Camille avait été à la soirée comme la plupart des gens, Elle n'aurait raté cela pour rien au monde. Elle s'était mise à l'écart en ce début de soirée, regardant un peu les humains voguaient autour d'elle, de temps à autres en leur adressant des clins d'œil aguicheurs, Et puis soudain un cri strident retentit la jeune éternelle aurait pu s'en délecter si elle était elle-même l'âme qui torturait cet humain qui gisait sur la sol, raide mort. Un jeune homme au charme imposant venait de s'effondrer sur Camille. Elle ne comprenait pas du tout ce qui se passait, passant ses doigts glacés sur la peau de l'humain, elle décela aucune once de vie. Il était mort, comme foudroyé. Se relevant, elle devait trouver Lorenzo ou bien Alessandro. Elle sentait cette présence si imposante qui l'envoutait, son regard croisa celui d'une femme qui semait le trouble dans la foule. Qui était-elle ? Se dirigeant vers une silhouette qu'elle reconnaissait, elle exerça une pression sur l'épaule de son infant, lui faisant communiquer son inquiétude. « Que veut-elle ? Moi qui commençait si bien à m'amuser. » Puis se plaçant devant lui, comme si un soudain instinct maternel se manifestait, la jeune femme regardait l'inconnue avec une certaine crainte.
On pouvait dire qu'elle avait bien réussi son entrée. Jetant un regard aux autres, elle secoua la tête négativement. « Ce n'est pas bon du tout. » Puis elle tourna les yeux vers une silhouette humaine, une petite blondinette au regard apeuré. Un sourire carnassier vint sur ses lèvres, elle savait pertinemment qui elle était. Puis elle ferma les yeux comme charmée par la présence de cette déesse. Une jeune femme venait de ce blessé et une effluve de sang frappa les narines de l'immortelle qui fit tout son possible pour se contenir. Elle allait se faire piétiner, par tout ces gens stupides qui avaient peur, sans savoir en quoi consistait la menace. Grognant légèrement, elle marcha rapidement vers cette jeune femme et le releva lentement. Lui adressant un sourire rassurant, elle lui ordonna de se mettre à l'abri rapidement, sans penser à autre chose. En voila quelque chose d'étonnant, sauver une humaine sans qu'elle en fasse son quatre heures. Seulement ce n'était pas l'heure de manger, non mais de lutter contre quelque chose de bien plus fort, qu'elle n'avais jamais soupçonnée l'existence.

Raziel avait appelé un taxi. Il avait pensé à commander une voiture, dans le style noire brillante et chromée mais il s'était plutôt rabattu sur le taxi. Il ne voulait pas en faire trop. Il avait toujours peur que la jeune sorcière ne fuit, n'ai peur, ne s'échappe de son étreinte. Il ne voulait pas lui faire peur. Il ne voulait pas la rendre mal à l'aise avec quelque chose dont, peut-être, elle n'était pas habituée. Lorsqu'il était à Londres, il n'était pas rare que Raziel circule en limousine ou voiture du même acabit ou encore dans des petits bolides. Ses « amis » également. Mais il n'était plus à Londres. Et encore moins avec les camarades qu'il avait alors. Non. Il était avec Lucy. Et, à cet instant où elle s'était dessinée dans l'embrasure de la porte, rien d'autre ne comptait plus qu'elle. Sa robe noire avec des reflets bleu nuit s'accordait parfaitement avec son costume sombre et il la trouvait des plus resplendissante.

Arrivé sur place, le loup-garou lui avait tout de même ouvert la porte, en parfait gentleman. Il y avait des habitudes qui ne se perdaient pas facilement. Les yeux de Raziel brillaient doucement, l'ambre menaçant d'envahir le bleu de ses iris alors qu'il contemplait Lucy. Sa Lucy. Elle lui sourit et la même expression se dessine sur son visage. Il lui avait parlé du groupe. Il avait déjà été le voir plusieurs fois, à Londres. Ils avaient un bon son, jouait de la bonne musique. Il était fan, oui, mais sans être une groupie hystérique. Et puis, il voulait se dévoiler un peu à Lucy, lui faire découvrir ce qu'il appréciait, pas l'effrayer en gloussant comme une adolescente en chaleur. Dans la salle, la foule grouille comme dans une fourmilière. Raziel pose presque immédiatement ses mains sur les hanches de la jeune femme. Possessif, il laisse son pouvoir s'échapper de son corps par vagues successives, juste assez pour décourager tout homme qui voudrait s'emparer de sa Lucy. Même les humains les plus idiots ne s'approcheraient pas, percevant inconsciemment la menace qu'un loup possessif pouvait représenter. Le groupe commençait à jouer et Raziel se serait presque cru revenu à Londres. Il entoure la taille de Lucy quand la musique s'arrête. Tous ses sens se mettent en alerte. Il perçoit la vague de mort qui plane sur la pièce avant même que le garçon à côté d'eux ne s'écroule. Avant même le premier hurlement. Il sent la présence de cette femme si puissante, si vile avant même de la voir fendre la foule. Son loup grogne. Il veut sortir. Il hérisse le poils, fait les cents pas. Un grondement fait trembler la cage thoracique de l'étudiant. — Il faut s'en aller...Tout de suite. — murmure la jeune femme alors qu'un autre corps s'effondre au sol. Il tire Lucy vers lui, refusant qu'elle effleure cette mort puante. — J'allais te le proposer. — Il sent ses ongles s'enfoncer dans son poignet. Il sent même l'odeur de son sang effleurer ses narines sensibles alors qu'elle perce la peau. Il la serre contre lui tout aussi fort alors que la foule se met en mouvement pour fuir. — Je ne laisserai jamais rien t'arriver. — Il dépose un baiser dans les cheveux de la sorcière et essaie de repérer un quelconque allié. Il perçoit la présence de l'Ulfric local. Liam est là. Raziel a avant tout envie de mettre Lucy en sécurité. Mais s'il s'estime supérieur aux humains, les voir tomber comme des mouches ne l'enchante pas plus que ça non plus...

Niegel Maycroft se targua d'un petit sourire satisfait. Les choses prenaient désormais forme tandis que le massacre allait bon train. Assurément, ce petit divertissement n'était pas pour lui déplaire tandis que l'odeur de la peur et la panique générale réveillaient en lui des instincts carnassiers dont il ne se serait jamais cru capable. Bref tour d'horizon...
Tout près de lui, un premier homme était tombé, tandis que ce qui devait lui servir de copine s'était précipitée sur lui, le secouant, hurlant, pleurnichant, s'arrachant les cheveux et appelant à l'aide. Il n'avait envie que d'une chose : passer, comme ça, sans laisser rien paraître et lui décocher un coup de pied dans la mâchoire pour qu'elle la ferme. Pauvre souillon... elle perdrait quelques dents mais, après tout, ce n'était qu'une connasse d'humaine.
Le délire de la foule et les hommes tombant comme des mouches lui fit alors songer qu'elle finirait, de toute façon, piétinée dans la cohue et cela le rasséréna. Léger coup d'oeil à ses confrères tandis qu'il accueillit la remarque de la jeune Quinn avec un autre sourire qui, décidément, n'était pas celui d'un certain Niegel Maycroft.

"Petite soeur, ils ne comprennent rien à la beauté de notre geste. C'est juste...".

Une émotion lui souleva le coeur. il se tourna vers sa déesse, puis :

"Merveilleusement parfait".

Il déposa sur Aaliyah, sa bien aimée, un regard brûlant d'amour... juste avant de se souvenir que c'était mal de réagir ainsi et que cette femme, quelle qu'elle soit, n'était pas celle à laquelle il s'était promis... Mais soit ! Il n'attendit plus une seconde et...

"C'est toi...".

... prit son visage entre ses mains, cherchant à capter son regard, à créer une osmose. Grâce à elle, la puissance de sa déesse serait plus terrassante, magnifiée... c'est ce qu'il désirait, oui, pour tuer le plus d'humains possible...

"... ma perfection".

Il attrapa ses lèvres et y déposa un baiser passionné. Il sentit son sang pulser dans ses veines, son coeur battre férocement dans sa poitrine, le pouvoir, engendré par Aaliyah, brûlant sa peau, envahissant son être, ne demandant qu'à exploser tout entier...
Il songea aussi que les personnes frappées n'étaient que des hommes. Ainsi, Mina était en sécurité. Cependant... une certaine personne de sa connaissance ne l'était pas... Niegel se pressa contre la déesse une dernière fois puis se redressa avant ce lui sourire et d'ajouter, d'un ton macabre :

"Ca manque de sang ici, mon ange...".

Ramenant une mèche derrière l'oreille de sa bien aimée...

« Petite soeur, ils ne comprennent rien à la beauté de notre geste. C'est juste... Merveilleusement parfait. » Oui bah ce ''merveilleusement parfait avait intérêt à ne pas avoir touché Lorenzo. Je n'eus pas le temps de faire la moindre remarque que Niegel et Aaliyah était partie dans un baiser fougueux. « J'suis pas bien sûre que c'est le bon moment pour faire ça .. » Mais mes paroles passèrent inaperçues. Je fronçais les sourcils cette impression d'être invisible ne me plaisait pas. J'étais là aussi bordel, c'était aussi ma Aaliyah, c'était aussi ma fête. « Alors, Maycroft. Tu t’éclates ? ». Une rousse était apparue auprès de nous, une rousse apparemment plutôt furieuse. Cette femme ne m'inspirait pas confiance. Comme par réflexe, je me mis devant Niegel et Aaliyah, telle un garde du corps. Ce besoin de protéger les miens était survenue en même temps que la jeune femme vampire. Je n'avais jamais autant désiré utiliser mon pouvoir sur quelqu'un, l'envie me brûlait, me sussurait de céder. La cadence de mon coeur c'était accélérée avec l'excitation. Je sentais mon pouvoir prêt à bondir, prêt à exploser. Avec la présence d'Aaliyah, je me sentais capable de tout. « Je crois qu'il vaut mieux pour toi que tu restes en dehors de ça. » Ce n'était pas une menace, ce n'était vraiment pas mon genre. Mon ton était même plutôt chaleureux. Il l'invitait gentiment à s'en aller. Mais au premier abord on voyait bien que la rousse ne céderait pas aussi facilement. Tant mieux. J'allais enfin pouvoir me servir de ma capacité pour une bonne cause.

Spoiler:

Niegel se tourna alors tout naturellement vers la voix qui venait de l'interpeler, ne s'extirpant ainsi qu'à moitié de son rêve éveillé et songeant qu'il s'agissait là de Quinn qui, après sa remarque, se permettait de lui répondre. Aussi en fit-il de même, tout grand sourire :

"Bien et t...".

Avant que ce dernier ne dévale la pente de son visage, laissant une expression d'angoisse absolue figer ses traits, rendant son teint - si c'était encore possible - plus blème encore. Liquéfié qu'il était, réellement partagé entre la présence de la déesse, ce qu'il ressentait pour elle, et... la présence de sa femme et ce qu'elle représentait pour lui, il commença à se faire, en plus de se sentir, tout petit, se dandinant d'un pied sur l'autre, triturant ses doigts, cherchant un quelconque appui du regard avant que quelqu'un ne s'impose subitement entre lui et sa femme. Quinn. La petite médium semblait décidé à ne rien laisser passer et surtout à ne laisser personne gâcher la fête. Sa fureur était telle que la menace sourde qui grondait sous couvert de ses paroles ne lui dit rien qui vaille tandis qu'il commençait de plus en plus à craindre pour la vie de sa femme. Il ravala sa salive et déposa une main sur l'épaule de la jeune femme jusqu'à serrer, de plus en plus fort. Si elle s'amusait à dire ou faire quoi que ce soit, lien de sang ou non, il la réduirait en pièce...

"J'ai fait ça pour nous, Mina ! Enchaina-t-il d'une voix éteinte, calme, pour que tu vois à quel point je pouvais être un bon mari... pour que tu vois de quoi j'étais fait".

Son regard se dirigea vers la déesse et, au même moment, il se rasséréna, se renforçant subitement et devenant ainsi nettement moins gauche, avant d'ajouter :

"Ils payeront, Mina. Tous ceux qui m'ont un jour maltraité payeront. Et d'autres encore. Oui, plein d'autres encore...".

Avant de poser un regard sur elle dévorant et qui n'avait plus rien d'humain. Du moins, plus rien de ce que l'ancien Niegel Maycroft avait pu conserver...

Tout s'est passé rapidement autour d'Aleksandr. Evan a obéit à l'ordre de Lorenzo et s'est écarté, sans pour autant le lâcher des yeux. Derrière lui, il entend Lana et est rassuré d'avoir un allié non loin. Un allié qui n'est pas obnubilé par sa servante humaine perdue dans la foule. Sevastian est la fiabilité même, tant que Bluenn n'est pas en danger. Il ne fait attention à rien d'autre autour de lui, Lana le fera à sa place. Il regarde Lorenzo s'approcher, le toucher, marquer sa domination sur lui et il laisse faire, gentiment, sage, obéissant. Gentil petit Aleksandr...L'amour le rend débile. « Pourquoi maintenant? Que désire-t-elle? » Il ouvre la bouche pour répondre, mais quelqu'un le fait à sa place. « Redessiner le monde à son image, comme il était jadis. » Bluenn se fait une place au milieu des vampires. Elle les connait tous, ou presque. Sevastian est derrière elle, il lance des regards noirs à quiconque oserait toucher à sa précieuse petite perle. La jeune fille sort son crâne magique de son sac et le tient pendant que l'ancien sorcier reprend: « Le rituel était pas censé fonctionner, on savait pas trop ce qu'on ramenait, normalement c'était juste censé briser votre malédiction à tous. Mais quand on a vu que ce n'était pas le cas, sauf pour le grand chef derrière, on a fait des recherches et on a trouvé des infos sur elle. On travaille sur le rituel pour la renvoyer dans une autre dimension, pour l'emprisonner. Enfin on l'a. » Aleksandr était bien content que personne hormis Lorenzo et Bluenn, forcément, ne sache qu'il était l'auteur de cette connerie. Ca viendrait bien assez tôt. « Mais ça va demander une dose massive d'énergie. Et il va falloir l'affaiblir. » Le crâne sautilla dans les mains de la mage. « Une fameuse dose ouais, et la ptite peut servir de canaliseur pour le rituel, mais faut que vous trouviez un maximum de sorciers et médiums dans la salle. J'en sens quelques uns... »

Lorenzo lui sourit, et malgré le pincement qu’elle éprouva au cœur, elle le lui rendit, bien que très faiblement. Alessandro, une fois de plus l’avait laissé aux mains de son frère, mais elle ne pouvait lui en tenir rigueur, il était parti chercher sa petite amie. Il avait eu peur qu’elle soit touchée par le sortilège. Cependant, Ariel avait pu remarquer que la sorcière n’en avait qu’après les hommes. Comme une sorte de vengeance. Le geste était prémédité, c’était certain. Ariel resta immobile, observant seulement ce qui l’entourait. L’étreinte de Lorenzo et Aleksandr ne l’interpela pas plus que cela, cela tombait sous le sens et étrangement, elle en éprouvait un certain soulagement. Enfin ! Les deux amants se détachèrent l’un de l’autre, puis le maitre de la ville désigna un homme qu’Ariel n’avait vu ni d’Eve, ni d’Adam. Un humain vraisemblablement. Il affirma que le type allait se joindre au groupe. C’est à ce moment qu’Alessandro réapparut avec Candice. Ariel adressa un sourire à la jeune humaine. Elle l’avait toujours apprécié.

Lorenzo, qui semblait avoir revêtu sa casquette de chef, s’adressa à son frère, mais suffisamment haut pour que les autres entende ce qu’il avait à dire. Il désigna la sorcière sur la scène. « Pas de bain de sang. C’est contre elle que nous allons agir. » Personne ne protesta. Lorenzo avait l’âme d’un dirigeant, c’était certain. En dépit de ses crises de folie, il était capable de faire de grandes choses. « Pourquoi maintenant ? Que désire-t-elle ? » Lorenzo tout haut les questions que chacun des membres de leur petite troupe se posait. Silencieuse, Ariel attendit une réponse. « Ce n'est pas bon du tout. » Fit soudain une femme brune qui s’était joins au groupuscule qu’ils formaient. Ariel, intriguée par la présence de la nouvelle venue, questionna Alessandro du regard. Elle ne l’avait jamais vu, mais en avait entendu parler lorsqu’elle écrivain son livre. Etait-ce Camille ? Un frisson lui parcourus la colonne, ce qu’elle savait de cette femme lui collait la chair de poule.
« Redessiner le monde à son image, comme il était jadis. » La réponse à la question de Lorenzo surgit comme un coup de lame par derrière, et Ariel en sursauta presque. Jadis…de quel jadis parlait Bluenn ? À quelle image voulait-elle façonnait le monde ? Là, la magicienne sortit un crâne de son sac, Ariel grimaça, plissant le nez de dégout, puis écouta ce que la tête avait à dire. « Le rituel était pas censé fonctionner, on savait pas trop ce qu'on ramenait, normalement c'était juste censé briser votre malédiction à tous. Mais quand on a vu que ce n'était pas le cas, sauf pour le grand chef derrière, on a fait des recherches et on a trouvé des infos sur elle. On travaille sur le rituel pour la renvoyer dans une autre dimension, pour l'emprisonner. Enfin on l'a. » Bluenn ajouta qu’ils auraient besoin de beaucoup d’énergie pour arrivé à leur fin. Ariel, au souvenir de ses anciennes pratiques, acquiesça silencieusement. « Une fameuse dose ouais, et la ptite peut servir de canaliseur pour le rituel, mais faut que vous trouviez un maximum de sorciers et médiums dans la salle. J'en sens quelques uns... » S’avançant vers la magicienne et son crâne parlant, Ariel prit la parole. « Peut-être pourrais-je regrouper ces sorciers…le sortilège n’atteint visiblement que les hommes, je ne prendrais aucun risque. Je pourrais aider…

La déesse était concentrée sur la magie et les pouvoirs qui s'échappaient d'elle alors qu'elle marchait droit vers la scène. Chaque mortel humain, elle les percevait tous, comme des petites lumières brillantes dans la nuit. Et d'un clic mental, elle les éteignait les unes après les autres, mais ne cherchant qu'à toucher les hommes, ça prenait plus de temps, elle devait les faire les uns après les autres, un par un. « Ils n'ont pas l'air de très bien prendre notre façon de redessiner le monde. » fit remarquer sa petite soeur. Aaliyah interrompit un bref instant le jeu de massacre, pour jeter un regard amusé à Quinn. « La nouveauté a toujours quelque chose de délicieusement effrayant. » répondit-elle avant de se replonger dans sa tâche. Elle avançait les hommes humains autour d'elle tombaient comme des mouches, elle étendit son pouvoir aux médiums, aux sorciers qui succombaient comme tous les autres, sans un bruit seulement celui de la chute de leur corps. « C'est toi... » fit Niegel, et la déesse se détacha un instant de sa tâche à accomplir pour se tourner vers son Prince. « ... ma perfection. » fit-il en prenant le visage de la déesse entre ses doigts fins, glacées comme une tombe. La déesse rit, comme une adolescente à ses premiers émois amoureux. Le vampire lui offrit un baiser passionné, humide, délicieux comme une glace qui font sur vos lèvres. « Ca manque de sang ici, mon ange... » La déesse laissa son rire carillon exploser hors de ses lèvres carmin. « Alors, Maycroft. Tu t’éclates ? » La déesse se tourna vers la vampire en lui jetant un regard noir. Que venait faire cette trouble fête ici? Perturber son Prince visiblement, ce genre de chose n'échappait pas à une femme ayant vécu autant de siècles. « Je crois qu'il vaut mieux pour toi que tu restes en dehors de ça. » Sa petite soeur agissait avec tellement de sagesse. Aaliyah regarda la vampire d'un regard insistant. Si elle tenait à la vie, mieux valait écouter Quinn. « J'ai fait ça pour nous, Mina ! Enchaina-t-il d'une voix éteinte, calme, pour que tu vois à quel point je pouvais être un bon mari... pour que tu vois de quoi j'étais fait. » ajouta Niegel. La déesse fronça les sourcils. Pourquoi son prince s'adressait à cette insupportable rouquine au lieu de lui arracher la tête? Boudeuse, elle fit une moue, impatiente d'en découdre. « Ils payeront, Mina. Tous ceux qui m'ont un jour maltraité payeront. Et d'autres encore. Oui, plein d'autres encore... » Aaliyah avait décidé d'épargné tous ceux qui étaient cher à ses compagnons, mais il ne fallait pas pousser non plus. Et la déesse s'impatientait. ! « Niegel ! Abrège ta dispute de couple, y’à plus important bon sang ! » Son chevalier avait bien parler, il y avait tellement plus important que de discuter avec cette vampire. « Quinn, ma chérie, tu peux nous débarrasser de cette vampire? » demanda-t-elle à sa soeur chérie en lui posant la main sur l'épaule. Grace à son sang, les pouvoirs de la jeune femme étaient maintenant bien plus étendue, et elle savait que sa soeur avait désormais le pouvoir d'influencer la vampire. C'était ça ou elle la tuait. « Nous avons tellement de choses à faire. » Tournant la tête vers le groupe de vampire caché dans la foule qui parlaient d'eux, d'elle en particulier, elle pinça ses lèvres dans une grimace. « Et un cas à s'occuper si nous voulons avancer. » La déesse regardait la scène. C'était là qu'elle s'installerait et ferait son discourt. Dans quelques minutes, le monde allait connaître son plus grand changement, et il ne le savait pas encore.

« Peut-être pourrais-je regrouper ces sorciers…le sortilège n’atteint visiblement que les hommes, je ne prendrais aucun risque. Je pourrais aider… » Le vampire gronda, sans savoir pourquoi ce son sortait de sa bouche, surtout concernant Ariel. « Et si jamais il se met à agir sur les femmes? Reste à l'écart. » lâcha-t-il et c'était un ordre. Comme si elle allait le suivre...Il fit un signe à Lana, pour lui indiquer de garder un oeil sur Ariel. Son infante...Enfin la moitié d'une infante. Depuis qu'elle avait ouvert le lien, qu'elle l'avait accepté, il refusait qu'on y touche. Sauf Lorenzo, son amoureux pouvait tout. « Ecoutez c'est pas le moment pour s'engueuler, vous ferez ça quand ce sera fini. Ou qu'on sera tous mort. Laissez la agir, laissez la penser qu'on peut absolument rien contre elle et quand elle commencera le discours typique du mégalomane, faudra la choper. » Ils étaient dirigés d'un côté par le maître de la ville, et de l'autre par un crâne animé. C'était plus cocasse, et pitoyable peut-être un peu également. Pourtant, Aleksandr avait pu tâter de la puissance que renfermait la chose. Ses simples connaissances pouvaient provoquer de grands drames. La preuve. Il aurait d'ailleurs été pour le fait de s'en aller le plus simplement du monde, le soucis étant que les pouvoirs de cette femme commençaient à agir sur les Cess. Les vampires masculins risquaient de tomber à leur tour, et s'il se fichait pas mal de son sort, celui de Lorenzo était sa priorité. S'il avait pu le convaincre de s'en aller...
Mais c'était peine perdue. « Quoi, on se jette sur elle et on lui arrache les membres? On la mord? On lui plante un pieu? Bon sang c'est une déesse! Elle nous réduira en cendres dés qu'on approchera. » Avec de la chance, il se retrouvera en Enfer avec Lorenzo. « Pas forcément. Il existe des sortilèges pour museler la puissance, et sa forme actuelle doit empêcher l'utilisation prolongée de ses pouvoirs. » Le un peu comme moi sous-jacent n'échappa pas à Sevastian, encore moins à Aleksandr, mais ils devaient être les seuls à savoir pour Raphaël. Il ne manquait plus que ce fils de pute se ramène, d'ailleurs. « Enfin en théorie... » ajouta-t-elle tout doucement. Une théorie trop incertaine pour son vampire, Alek le voyait. Il n'aimait pas ça, et donc l'ex meneur n'aimait pas cela non plus. Perdre son meilleur ami n'était pas vraiment ce dont il avait besoin en ce moment. « Je sens une autre sorcière puissante dans le coin, ya un loup-garou avec elle. Et il y en a encore au moins cinq dans la salle..Femmes j'entends. Les hommes commencent à tomber. » Ce qui expliquait les cris montant en puissance de tous les côtés, couvrant leur conversation assez habilement. Il avait les tympans sur le point d'exploser.
Aleksandr chercha dans la foule l'odeur d'une sorcière mais son nez était saturé par les effluves de peur, de panique, il ne lui restait que ses yeux. Et il finit par la voir. Uniquement parce qu'il la connaissait déjà. Ainsi, il disparu, trop rapide pour l'oeil humain.

« Quinn, ma chérie, tu peux nous débarrasser de cette vampire? » Mon visage s'illumina. Enfin ! J'avais l'autorisation d'Aaliyah pour éloigner le vampire, la femme, de Niegel. Je jetai un coup d'oeil à se dernier, et je m'interdis moi même d'y aller trop fort avec elle. Après tout, ce n'était pas sa faute si elle était moins bien qu'Aaliyah et que Niegel était tombé sous son charme. C'était inévitable dirons-nous. Mais malgré tout, il devait tenir à elle. Rien ne pouvait changer ça, je présume. Je touchais du bout des doigts le collier en argent que m'avait offert Arthur à son retour. Même Aaliyah ne pouvait pas enlever l'amour que je portais pour lui. Avec le couple ici présent, ça devait être la même chose. « Nous avons tellement de choses à faire. » Très bien, je me dépêchais. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, j'avais le contrôle du vampire, son esprit était entre mes mains désormais. Je lui ordonnais de faire la révérence en se fondant en excuse et de disparaître de notre vue immédiatement. Enfin, c'était plutôt un '' dégage ! bouge de notre chemin " qui résonna dans la tête de la rousse. Mais l'idée principale restait la même. « Et un cas à s'occuper si nous voulons avancer. » Je regardais filer la pauvre vampire et je scrutais tous les gens aux alentours. Je me sentais capable de tous les faire taire, de tous les manipuler pour qu'il cesse de geindre et gigoter dans tous les sens. Mais je n'en fis rien, les laissant s'enfoncer dans leur peur comme des grands. Je reportais mon intention sur ma soeur. Elle fixait la scène. « Tu vas nous chanter une petite chanson ? »

Camille apparaît, et Lorenzo se crispe. Sa sire, ici, qui le protège… Lui ? Lorenzo ravale un grondement. C‘est au tour de Bluenn, et de son crâne qui parle. Un frisson court le long de sa colonne vertébrale, il n‘apprécie pas tellement la magie. Encore moins lorsqu‘elle paraît aussi flippante que celle qui anime le morceau d‘os. Explication terminée. Lorenzo se mâchouille la joue d‘un air songeur.
« Peut-être pourrais-je regrouper ces sorciers…le sortilège n’atteint visiblement que les hommes, je ne prendrais aucun risque. Je pourrais aider… » Dit la sirène, prête à jouer à wonderwoman. Lorenzo l’observe du coin de l’œil, et ne se donne même pas la peine d’ouvrir la bouche. Il entend déjà la réplique d’Aleksandr, en son sein. Elle retentit à l’air libre comme dans un écho. « Et si jamais il se met à agir sur les femmes? Reste à l'écart. » Ordre auquel elle devra se tenir. Le maître la regarde, sans un mot. Obéis, ou je t’attache et te fourre dans le coffre, aurait tout aussi bien pu faire l’affaire.
Les répliques ensuite fusent. D’abord sur le comment l’anéantir, les probabilités, idées. Et une étrange impression que personne n’est vraiment sûre de ce qu’il fait. Sensation confirmée par Aleksandr, qui lui ne se gène pas pour le formuler à voix haute. Lorenzo esquisse un imperceptible sourire ; il l’a retrouvé et l’aime à en crever.
La jolie petite élémentale de feu reprend, son crâne abominable aussi. Se pinçant les lèvres, Lorenzo attend sagement que chacun est échangé. Qu’ajouter de plus ? Il leur faut des médiums, des sorciers, des nécromants… Nécromant ? Lorenzo fusille du regard l’assemblée, et grogne intérieurement quelques insultes à l’intention de son marqué. Tel qu’un gracieux « Valentin, ramène ton cul immédiatement auprès de moi. Ou je te fais avaler une poche de sang froid, une fois tout ça terminé. » Les autres espèces serviront de batteries. Sans doute. L’idée d’être une sorte de pile électrique le répugne. Si il peut l’éviter, ce sera avec joie.
Aleksandr disparaît dans la marée hurlante, il va chercher le… le quoi déjà ? A oui. Le sac à puces, et sa maitresse. Une angoisse étreint le maître, la peur que son autre ne revienne pas. Puisque les hommes ne cessent de tomber. Lorenzo évite soigneusement les prunelles de son jumeau, car il devine qu’Alessandro y lirait le trouble qu’il tente dramatiquement de masquer. « Valentin va arriver. » Lâche le vampire, calmement. « Je vais chercher le… Truc. » Oui truc, ou autrement dit Kassian. Qu’est-ce exactement le mortel ? Aucune idée. Lorenzo s’écarte de groupe avec grâce, et fond sur sa proie, toute proche. Une main se referme sur le poignet de Kassian. Et dans un murmure au creux de sa nuque « Toi tu viens avec moi. » Son autre main bloque le second poignet. Lorenzo bloque les bras du russe dans son dos. Et il le pousse sans ménagement jusqu’au groupe, esquivant les corps en panique.

La jeune femme s’était finalement fait une petite place dans un coin de la salle bondée de monde. Si elle voulait être discrète, elle comptait bien profiter de la soirée comme il se devait. De plus que le groupe qui jouait ce soir n’était pas si mauvais, ils réussirent même à laisser échapper un petit sourire à la belle blonde.
Mais rien ne pouvait décidemment se passer comme prévu… Les musiciens ainsi que le chanteur arrêtèrent de jouer brusquement, en même temps qu’une femme se frayait un chemin dans la foule. Sur son passage, des cris retentirent sur son passage. Candice sentit soudain un poids lui tomber dessus, la faisant basculer en avant. Elle se rattrapa après une personne, une femme qui en se retournant dévoila un regard terrorisé. La jeune femme se tourna pour voir cette chose qui l’avait bousculé, prête à monter sur ses grands galops s’il le fallait. Mais ce qu’elle vit lui fit froid dans le dos… Un homme était allongé à terre, le regard vide, mort. Un autre le suivit bientôt, puis un autre, et des cris, toujours plus forts… Elle eut soudainement un moment de panique et recula, bousculant des gens sur son passage. Dans la salle, la foule était déjà en folie et ça se bousculait dans tous les sens. Bon sang, cela ne faisait même pas dix minutes qu’elle était là et les choses dérapaient déjà, de quoi la faire regretter d’être venu. *Candice, je sais que tu m'entends, il ne faut pas que tu restes ici, tu es en danger!* Alessandro… Elle n’entendit pas directement cette voix, non elle était au fond d’elle, elle l’avait ressenti plus qu’entendu. Mais elle ne put se mettre à le chercher. « Alessandro… Alessandro ! » Elle criait, se tournait, essayer de l’apercevoir. Elle le sentait tout près, elle pouvait ressentir sa peur, mais aussi quelque chose de bien plus puissant sur. Et puis elle sentit quelqu’un lui prendre le poignet. Elle aurait pu paniquer, mais avant même de réagir, elle savait que c’était lui, elle l’avait senti. « Alessandro… C’est horrible ! ». Elle s’était blottie dans ses bras. Mais avant même de réagir, il l’avait emmené loin de la foule. Elle se laissa guider, pour arriver dans un coin très vampirique. Elle découvrit alors tous l’entourage de son vampire. Dont son frère, Lorenzo qui l’avait pourtant mis en garde de rester loin de son jumeau. Mais ce soir, elle sentait que ce n’était pas là leur priorité. Elle ne pouvait lâcher la main d’Alessandro, malgré leur lien. « Ne me laisse pas seule… » Lui murmura-t-elle.

Aleksandr coupa court à son initiative, formulant un ordre, quasiment inviolable. Et devant tout le monde en plus de ça. Devant Alessandro, merde ! Alessandro était officiellement son sire, il était, a priori – et aux yeux de tous – le seul en mesure d’avoir ce genre d’autorité sur elle. Aleksandr venait de prouver le contraire, c’était comme s’il crachait à ses pieds. Ariel soupira bruyamment, comme un adolescente à qui on interdit de sortir après vingt-deux heures. « C’est ça ! » Ronchonna-t-elle ouvertement « Rester ici, sans bouger et surtout…surtout sans faire avancer le schmilblick d’un pouce. C’est vrai que c’est tellement plus utile ! Je ne suis pas en porcelaine, merde ! » En vérité, tout le monde s’inquiétait de la sécurité de tout le monde et cela n’avançait en rien. « Ecoutez c'est pas le moment pour s'engueuler, vous ferez ça quand ce sera fini. Ou qu'on sera tous mort. Laissez la agir, laissez la penser qu'on peut absolument rien contre elle et quand elle commencera le discours typique du mégalomane, faudra la choper. » fit le crâne dans la main de Bluenn. Véxée qu’on ne lui laisse aucun pouvoir, Ariel détourna la tête, croisa les bras et n’écouta plus que d’une oreille. Aleksandr souligna l’absurdité des propres du crâne, relevant que la déesse était trop puissante pour fléchir sous une attaque de front. Ce n’était pas la solution la plus efficace en effet. Attendre ne ferait que la rendre plus puissante. « Pas forcément. Il existe des sortilèges pour museler la puissance, et sa forme actuelle doit empêcher l'utilisation prolongée de ses pouvoirs. » informa intelligemment Bluenn qui elle au moins semblait trouver des solutions. Restait maintenant à réunir des sorciers. « Je sens une autre sorcière puissante dans le coin, ya un loup-garou avec elle. Et il y en a encore au moins cinq dans la salle..Femmes j'entends. Les hommes commencent à tomber. » Aleksandr s’engagea dans la foule, à la recherche des individus qu’avait évoquer le crâne. Ariel leva les yeux au ciel, exaspéré. Il s’exposa davantage au danger qu’elle ne l’aurait fait, ces presque cinq cent balais n’y changeait rien. Lorenzo de son côté rameuta un humain dans leur clan. Ariel arqua un sourcil intrigué. « Et maintenant ? On se fait un scrabble ? »

Le nécromant goûtait au vin, exécrable, aux petits fours, passable, tout en scrutant la foule. Ce qu'il y cherchait? Le russe naturellement. Le maître et ses petits copains étaient ici à cause de lui. Aleksandr savait attirer les foules, il n'y a pas à dire. Même le chef de la meute locale était présent. Valentin le connaissait de vue pour l'avoir croisé aux nombreuses réunions. Lorenzo l'obligeait à y assister, enfin obligeait, quelque part, ça intéressait le nécromant. Tout comme ce meeting. Le candidat lui plaisait. Il y avait quelque chose d'effrayant en lui, et sa magie n'était qu'à peine contenue. Valentin avait revue ses opinions à la baisse ces derniers temps, et le mal lui faisait de l'oeil. Voir un puissant sorcier qui dégageait des ondes négatives lui plaisait, comme si ses actes sembleraient moindre en comparaison. Passant sa langue sur ses lèvres fines, il sonda le lien vers Lorenzo. Ce dernier semblait agité. « Tiens, bonjour. Vous vous intéressez à la politique ? » fit une voix familière. Valentin se retourna, un air boudeur légèrement méprisant sur le visage, et découvrit Césarie, la jeune médium qui voulait perfectionner ses dons, celle qui l'avait emmené à la Nouvelle Orléans. Il aimait bien cette jeune femme, au fond, elle lui plaisait, mais elle avait disparu pendant plus d'un mois. Fronçant les sourcils, il dit d'une voix douce: « Cela fait longtemps, comment allez vous? » A peine eut-il finit sa phrase qu'un homme tomba au sol, et bouscula Valentin dans son mouvement. Ce dernier, une réplique cinglante à propos du manque de politesse à la bouche, se tourna pour découvrir un type les yeux grands ouvert allongé sur le sol. Il n'y avait pas à discuter, ce gars était mort, le nécromant le savait. « Je crois que vous devriez appeler une ambulance. » fit-il à Césarie en relevant les yeux. Il sorti une cigarette, geste purement nerveux, il avait senti quelque chose de mauvais, et un frisson lui glaçait l'échine. Le briquet allumé, juste devant son visage, il réalisa qu'il était interdit de fumer ici. D'agacement, il jeta la cigarette par terre. Il se passait quelque chose, il le sentait. « Vous devriez rentrer chez vous. » ajouta-t-il à l'adresse de la jeune femme. « Quelque chose est en train de se passer. » fit-il pensif en observant la silhouette de la déesse au loin. Le nécromant senti alors quelque chose en lui le tirailler. Le lien. Lorenzo faisait appel à lui. « Valentin, ramène ton cul immédiatement auprès de moi. Ou je te fais avaler une poche de sang froid, une fois tout ça terminé. » Valentin soupira. Comme s'il allait rappliquer, comme s'il était un toutou qu'on appelait. Un autre corps tomba à ses pieds, et son instinct lui hurla de fuir à toute vitesse. Valentin n'était pas un héros, il n'affrontait pas les méchants, jamais. Mais Lorenzo n'était pas Vassily. Se tournant vers Césarie il avait un air inquiet. « Je dois y aller, mais j'aimerais que vous rentreriez chez vous. Je m'inquiète pour vous. »