✤ Traits de caractères J'estime être d'une nature facile et calme. Peut-être parce que je suis quelqu'un de d'abord silencieux. Oh bien sur, je sais être bavard et bruyant, surtout lors de sorties ou de fêtes ou bien quand je suis au milieu des miens. Avec les gens que je connais, je suis assez extraverti. Mais pour tous les autres, ceux que je croise en ville ou pour la première fois, c'est une autre histoire. Certain dirait que je suis timide de nature. Moi, je préfère dire que je suis prudent. J'observe, j'écoute, j'analyse avant de me dévoiler un peu. Après tout, je suis un félin. Et comme chaque félin, il faut m’apprivoiser avant que j'accepte les caresses et de me montrer aimable.

Il y a en moi une part de révolte et d’incertitude. Ce besoin constant de prouver que je fais bien parti du clan, que j'en suis un membre à part entière. Pas besoin d'avoir étudié la psychologie pour savoir que cela vient de mes origines incertaines. Je ne saurais jamais réellement qui je suis, alors j'essaye de prouver aux autres ma valeur. J'en deviens serviable à l'extrême parfois, cherchant la reconnaissance de tous par des petites actions ou l'aide que j'apporte. Je vis avec la peur du rejet, d'être non reconnu comme un membre de la communauté à part entière. Je suis en colère contre mes parents biologiques, contre ma famille d'adoption, contre moi-même de ne pouvoir juste profiter de ce que j'ai. Mais la peur est un sentiment dominant, qui rend flou la réflexion logique. Peut-être est-ce elle, qui m'a conduit à passer le rite pour devenir un gitan, pour être reconnu dans ma nouvelle famille. Je ferais n'importe quoi par moment pour gagner l'affection et le respect des autres, au point de me faire avoir quant aux services que j'accepte de rendre. Peut-être suis-je manipulable parce que je doute de mon droit à être du clan ?

J'ai d'autres défauts bien sur, et non des moindres. Je peux être bagarreur. Au fond ce n'est guère compliqué, attaquez moi sur mes origines floues ou sur le clan gitan, et je foncerais dans le tas tête baissée. Je n'ai pas vraiment la carrure pour impressionner, mais je suis agile et rapide pour porter un coup. Je suis peut-être trop fier de ma condition actuelle, dédaigneux des autres. J'oublie aisément que pendant 15 ans, j'ai fait partie des humains vivant dans des villes et des maisons. Je suis têtu, croyez moi quand j’ai une idée, je l'ai. Et me faire changer d'avis n'est pas chose si aisée. Je sais me montrer arrogant, ironique et moqueur. C'est un art consumer que de répondre à côté en me foutant ouvertement de la tronche des autres. C'est surtout vrai avec la police et les autres races. Je ne suis pas envieux ou voleur, même si je peux chiper des choses. C'est un jeu pour moi, un besoin de sentir le danger, d'avoir mon taux d'adrénaline qui monte en flèche. C’est grisant. Comme une drogue. C'est aussi pour cela que j'aime voltiger là-haut sous le chapiteau.

D'un autre coté, je peux être séducteur et souriant, surtout si je veux vous gagner à ma cause. Néanmoins, je suis un peu timoré quand il s'agit d'histoire d’amour ou d'attirance physique. Il paraît que j'ai un bon fond, que je suis une bonne personne. Je suis intelligent et je peux être poli, j'ai gardé des automatisme de ma vie d'avant, de ce que mes parents d'adoption m'ont enseigné. Cela reste une part de moi et comme on dit, chasser le naturelle, il revient au galop. Je suis soucieux du bien être de mon clan, et obéissant face à mes supérieure du Pard. Peut-être un peu trop confiant par moment, en mes capacités, mon agilité et en la sécurité du camp. Je suis un bon soldat, qui ne rechigne pas à suivre les ordres sans poser de questions. Encore ce besoin de reconnaissance. Je suis agile et gracieux, mais cela je le dois plus à mes gênes de garou qu'à ma personnalité humaine. Méfiant avec les étranger, et souvent sur mes gardes. Je suis fidèles au Pard, aux gitans, à ceux pour qui je de l'affection. Et je suis vaguement idéaliste, près à mourir pour la cause, pour les miens. Certains disent que je suis rêveur, capable de m’enfoncer dans un songe éveillé avec un regard lointain.

✤ Occupation diurne J'ai un job, qui pour certain n'en est pas un : acrobate – trapéziste. Je suis plutôt bon pour la voltige en haute altitude ou plus proche du sol. Il faut dire qu'étant un félin, c'est un peu de la triche. Je suis agile et précis. Et je retombe aisément sur mes quatre pattes. Bref, je travaille au Strange Carnival, je m’entraîne pour mes prestations, et certains soirs je fais partie du spectacle. J'aime bien cela. Je sens libre là-haut. Et puis, c'est grisant cette sensation de danger, de savoir que si on se plante …. Bref, j'aime mon job. Le reste du temps, je participe à la vie du camp gitan et à celle du Pard, rendant service et prenant soin de ma roulotte. Il m'arrive de toucher aux activités illégales histoire de gagner facilement de l'argent en ville. Oh je vous rassure, je reste dans l’arnaque bien gentille. Rien n'est plus aisé que de piéger les touristes avec des petits tours faciles à jouer, de chiper un porte-feuilles ou un téléphone portable à l'occasion. Pas toujours pour revendre, cela m'arrive de voler et de jeter dans la première poubelle que je trouve. C'est plus l'adrénaline qui compte. Sinon, j'avoue qu'avec mon air angélique et d'adolescent, on se méfie peu de moi. Ceci dit je suis aussi un mec de 25 ans, qui s'investit dans son clan, mais qui aime aussi parfois traîner dans des bars ou des club à consommer de l'alcool et à s'amuser. Bref, j'ai une vie tranquille en somme et à mes yeux totalement normale. En tout, cas je ne m'ennuie pas puisque j'ai assez d'imagination pour toujours m'occuper.

✤ Manies, habitudes & goûts Je suis quelqu'un de simple. J'aime : bien manger, boire un verre de temps à autre, fumer quand je suis en soirée, le trapèze, le chocolat, la littérature (j'aime lire de bons livres), les promenades en forêt, les rites gitans, faire la fête, courir, me bagarrer un peu pour jouer ou non, les félins.
Je n'apprécie pas : les stéréotypes sur les gitans ou autre, les chasseurs, les mensonges, ne pas savoir mes véritables origines, l'art moderne, la révélation, la politique, l'impolitesse.

✤ Transformation Je n'ai pas choisi ma forme animale, je l'ai découverte à 15 ans lors de ma première transformation. Je suis un félin à la fourrure blanche tachetée de petits ronds noirs. J'ai une queue presque aussi longue que mon corps, m'offrant ainsi un équilibre hors pair. Et des yeux verts perçants qui brillent dans l'obscurité. Je suis une panthère des neiges ou léopard des neiges, aussi communément appelé once. Je dois cela à la génétique, à mon père biologique pour ce que j'en sais. Côté transformation, je n'ai plus trop à me plaindre maintenant. J'ai appris à me gérer et à l'accepter. Je supporte mieux la transformation à chaque pleine lune, et ce n'est plus douloureux. Je me sens libre dans ma forme animale. Je sais ce que je dois faire pour éviter tout problème et pour ne blesser personnes. Les marécages et la forêt près du camp sont un parfait refuge, que je partage avec d'autres membres du Pard. Parce que oui, j'appartiens au Pard depuis plus de 10 ans. Je les ai rejoint peu après ma première transformation. Je leur dois de savoir ce que je suis et de me maîtriser. Ils forment ma famille. Et même si je n'ai pas de grand rôle au sein de la communauté, je suis fidèlement les ordres de Micah et je fais de mon mieux pour aider. Je suis fier d'appartenir au Pard.

✤ Convictions Si vous appartenez à la même race que moi, vous ne pouvez penser qu'une chose : c’était mieux avant. Bon, Ok la révélation a eu lieu en 2007 à l'époque j'avais 16 ans, et je n'avais conscience de ma vraie nature que depuis un an. Je ne peux pas dire que j'ai énormément de souvenirs datant de l'époque où nous étions tous des mythes. J'ai presque toujours évolué dans un monde où les humains savaient pour nous, idolâtraient les Vampires et se méfiaient de nous. Je sais surtout ce que les Anciens disent de la pré révélation. En fait, j'ai l'intime conviction qu'avant c'était moins dangereux pour nous que maintenant. Peut-être que si on n'a survécu et prospéré si longtemps, c'était grâce au secret nous entourant? De toute manière, mon opinion est faite. Je pense que l'idée de se révéler au grand jour était la pire erreur que les Créatures pouvaient faire. Il n'y a qu'avoir le bordel que cela crée… Plus personne n'est en sécurité, l'autre est toujours un ennemi potentiel tant qu'on ne le connaît pas parfaitement ou tant qu'on ne l'a pas éliminé … J'ai de la chance de vivre au Pard, on est plus ou moins protégé. Mais je n'adhère pas à la Révélation. D'ailleurs, je cache toujours ce que je suis quand je vais en ville. La peur est devenu une constante, qui anime chaque être vivant ou non mort. Donc soit la révélation était juste stupide, soit l'Humanité n'était pas prête à entendre la vérité, soit elle a été foirée dés le départ. Peut-être qu'on aurait dû y réfléchir à deux fois et tous se mettre d'accord avant de balancer cela au médias ?

✤ Signes particuliers Je ne connais pas mes parents biologiques, pour ce que j'en sais je suis un garou comme mon père.
J'ai un tatouage à l'intérieure du poignet, un symbole celte.

J'observe le feu de camp avec un léger sourire, et je me perds un peu dans mes propres pensées. Je me suis installé un peu à l'écart des autres, désireux d'avoir un peu de calme. Peut-être parce que ce soir, je me sens fatigué. Mes yeux suivent le ballet incertain et pourtant gracieux des flammes. Puis je vois passer dans mon champ de vision Isobel. Et je souris doucement. Les souvenirs remontent lentement à mon esprit à moitié éveillé, alors que je suis des yeux celle qui a été ma mère ici.

En fait, j'ai eu trois mères. Une m'a porté durant 9 mois et m'a donné la vie, la seconde m'a offert une famille où grandir en sécurité, et la dernière m'a enseigné ce que j'étais réellement et m'a proposé un clan capable de m'accepter tel que je suis vraiment. Des trois, je pense être le plus proche d'Isobel. Je m'enfonce un peu plus dans mes souvenirs, lentement mais sûrement.

J'ai toujours eu l'impression de ne pas être un membre à part entière de la famille. C'était un sentiment diffus et étrange, qu'enfant je n'arrivais guère à comprendre. Mes parents m'aimaient. Ils étaient gentils et attentifs, et j'avais presque tout ce qu'un enfant peut désirer : soin, tendresse, câlins et plein de jeux. Je ne comprenais pas à l'époque qu'ils tentaient de combler quelque chose en étant généreux, bien que restant stricte sur mon éducation. Avec le recul, je me dis parfois qu'ils essayaient d'acheter mon affection, parce que pour eux elle n'était pas innée. Maman ne m'avait pas porté, ni donnait la vie. Ce lien ténu et solide entre le nouveau-né et sa mère n'existait pas. Il fallait créer de toutes pièces notre amoure filial. Mais quand vous êtes un garçonnet, cela vous ne le ressentez pas forcément, ou pas avec autant de force. Pourtant dans ce bonheur idyllique, il y avait certains regards des autres membres de la famille, certaines paroles de mes cousins ou parfois certains propos des adultes que je captais, qui me faisaient me sentir comme un étranger  parmi eux pendant quelques secondes, avant de repartir jouer avec les autres enfants.

J’avais 7 ans quand je compris que je n'étais pas vraiment comme les autres. Tante Elena était enceinte. On était tous réuni dans la maison de mes grands-parents pour un de nos nombreux dîners de famille. Curieux comme les autres enfants, j’observais le ventre rond de ma tante, qui nous expliquait que le bébé était dedans. Étrange conception, qui me fit demander innocemment si tous les bébé venaient du ventre de leur mère. A mes cotés, Kathleen ma cousine alors âgée de 12 ans me rétorqua assez simplement : « Non, pas toi. Toi, ta maman elle t'a acheté » J'ignore si ce qui m'a le plus choqué fut l'idée qu'on pouvait acheter dans un magasin un bébé, ou bien le silence pesant, qui se fit dans le salon, et la réparti cinglante de ma tante qui gronda sa fille. Maman m'a attrapé et soulevé du sol pour m'emmener dans la cuisine suivie de près par Papa. Je n'avais pas très bien compris sur le moment pourquoi ils étaient si inquiets et si tristes.

Kathleen n'avait pas voulu être méchante. On s'appréciait énormément. Mais elle avait formulé ce qu'elle avait retenu de mon adoption à sa manière simpliste et un peu rude. Mes parents m'ont alors expliqué qu'ils m'avaient adopté. Que je n'avais pas grandi dans le ventre de ma mère, mais qu'ils m'aimaient autant que si cela avait été le cas. J'étais leur petit garçon, le seul enfant qu'ils avaient. Je pense avoir mis quelques jours pour assimiler la nouvelle. Et puis, j'ai recommencé à les appeler Papa et Maman. C'était ce qu'ils étaient pour moi. Du haut des mes 7 ans, ce n'était pas celle qui m'avait engendré ma mère. Ma maman c'était la femme qui prenait soin de moi, me préparait mon goûter, m'aidait à prendre mon bain, m'embrassait sur le front le soir après avoir lu avec moi une histoire. Mon père n'était pas celui qui m'avait engendré, mais l'homme qui corrigeait mes devoirs, me félicitait de mes bons résultats scolaires, jouait dans le jardin avec moi. Les autres n'étaient même pas des noms ou des visages, même pas un vague souvenir. J'avais été adopté quand j'avais à peine un mois.

Et ma vie a continué. J'étais toujours un enfant plutôt sage et intelligent. J’obéissais et chérissais mes parents adoptifs. Maintenant, je savais pourquoi j'étais différent des autres, et cela ne me dérangeait guère. Ma petite vie d'enfant de bonne famille aisée continuait. Mon avenir était tout tracé : le collège puis le lycée, ensuite l'université et un beau diplôme pour finir avec un job et une famille. Je n'avais rien contre l'idée. À vrai dire à l’époque, je voulais être explorateur de monde perdu ou dresseur des dinosaures… Mais bon c'était irréalisable évidemment sauf qu'on me laissait encore rêver librement. J'approchais les 11 ans quand le besoin d’en savoir plus sur ma famille biologique se fit sentir. J'ai alors questionné Maman et Papa. Ils ont répondu du mieux qu'ils le pouvaient. Mais étant né sous X, il y avait peu d'informations. Pour ce qu'ils savaient ma mère n'avait pas survécu à l'accouchement. Ils avaient voulu savoir s'il y avait un risque qu'un jour elle vienne me réclamer comme cela arrive parfois. Le service d'adoption avait alors accepté de confier qu'elle était morte en couches, et que ses parents n'avaient pas changé leur idée première. De toute évidence, vu qu'ils avaient décidé pour elle, elle devait être mineure à l'époque. J'étais donc né sans nom et sans famille, j'avais juste une date de naissance. C'est la seule chose que mes parents adoptifs n'ont pas changé. Après cela, je n'ai guère plus vraiment abordé le sujet vu que j'avais eu le droit de lire les papiers de mon adoption, et qu'il n'y avait rien de plus à savoir. Encore une fois, je me complaisait dans ma vie facile, et je continuais mon petit bonhomme de chemin. Vie simple et sans histoire.

À un moment, mes parents avaient envisagé une seconde adoption. On en avait alors discuté, mais je n'ai jamais su jusque où leur démarche avait été. Plus rien d'important n'avait perturbait ma vie d'enfant. Plus rien avant cette nuit l'année de mes 15 ans. C'était les vacances de printemps et ma première année au lycée. Nous étions partis séjourner dans le sud du pays, non loin de la Louisiane… Peut-être que si j'avais su ce que j'étais, j'aurais pu anticiper. Peut-être que si mes parents adoptifs avaient été des garous, ils auraient vu les signes avant coureur. Cette nuit-là, je traînais dans le jardin de la maison, qu'on louait pour ces vacances, tandis que mes parents étaient de sorti. C'était la pleine lune. Je ne garde que peu de souvenir précis des événements. Je me souviens surtout de la douleur atroce alors que mes os se brisaient un par un changeant de forme. La peur latente, montée violemment en moi, m'avait laissé un goût étrange en bouche. Mes sens s'étaient décuplés. Et puis l'impression de liberté avait pris le dessus. Qu'ai-je fait cette nuit-là ? Je n'en sais rien, tout reste confus dans mon esprit. Mais à l'aube j'étais allongé nu dans le jardin, avec le goût  métallique du sang en bouche et des traces de bagarre sur ma peau. J'ai purement et simplement paniqué. J'ai filé vite fait dans ma chambre, me demandant quel monstre j'étais. Et si j'avais tué quelqu'un cette nuit ? Alors je pourrais perdre de nouveau le contrôle encore une fois et faire du mal à mes parents ? Sans vraiment y réfléchir à deux fois, j'ai pris mon sac à dos, j'y ai mis des vêtements propres, une photo de famille, mon argent de poche et je me suis tiré en catimini par la porte du jardin. À 15 ans, par peur et incompréhension de ce que j'étais devenu, j'ai fugué.

Je peux aujourd'hui vous dire que cela a été la pire connerie que j'ai faite. Bien sur, en parler à mes parents adoptifs n'aurait pas été bénéfique. Hormis des séances chez un psychiatre et des médicaments, je doute que j'aurais pu y gagner quelque chose. Quand j'ai réellement compris que fuir était stupide, j'étais déjà loin. Mais quelle chance avais-je pour survivre alors que j'étais un gamin privilégié incapable de se gérer lui-même ? Néanmoins, en évitant les grosses villes et trop de contacts avec les autres, j'ai marché droit devant moi pendant un mois. Et j'ai été chanceux que rien de grave ne m'arrive au fond. Je n'étais qu'un gamin apeuré et perdu après tout. J'ai épuisé le plus lentement possible mon argent de poche en nourriture. Puis je me suis contraint à mendier discrètement, de peur que la police ne me repère.  Je suppose, je suis même sure, que ma fugue a dévasté mes parents. Je n'ai jamais eu le courage de reprendre contact avec eux.

Un mois après ma si brillante idée de fugue, la pleine lune était revenue me narguer dans le ciel. Apeuré mais vaguement conscient qu'il y avait un lien entre elle et ma transformation, après tout plus rien en s'était produit de puis lors, je me suis enfoncé dans les bois près des marécages. Je n'étais guère loin d'une ville appelée Shreveport. Nouvelle pleine lune, nouvelle transformation. La même souffrance que la première fois, la même peur et le même sentiment de liberté une fois transformé. Et de nouveau à l'aube, je me suis réveillé nu, courbaturé et affamé sur le sol du sous-bois. Sauf que je n'étais pas seul. Il y avait en face de moi une femme et un homme. Ils m'ont fourni des vêtements et m'ont proposé de l'aide. C'était sûrement inconscient, mais trop épuisé, apeuré et affamé, j'ai accepté. Et ce fut sûrement ma meilleure idée. Ils m'ont ramené au camps gitans. J'ai ensuite rencontré un certain Micah, chef du Prad. L’homme était gentil et prévenant. Après tout, je n'étais qu'un gamin de 15 ans, qui subissait ses premières transformations seul sans aide. J’ai eu l'autorisation de rester avec eux. Ils m'ont promis de m'aider, de toute m'expliquer et de m'apprendre. La femme, Isobel, m'a alors emmené dans sa roulotte où elle m'a fourni de quoi boire et manger et fait prendre un bain avant de me forcer à dormir un peu.

Je n'ai jamais quitté le Pard ni le camp gitan après cela. En fait, ils m'ont fait comprendre que mes gênes garou venait probablement de mon père puisque ma mère étant morte en couche, elle devait être humaine. J'étais une panthère des neiges garou. Mes aînés au Pard m'ont appris tout ce que je devais savoir : à me maîtriser, où aller à la pleine lune pour ne pas tuer, nos règles de vie, les autres races. Isobel, elle, a remplacé ma mère. Elle m'a initié à sa communauté et à leur rites et mode de vie. Peu à peu, je me suis senti chez moi même si une certaine colère m'habitait quant à mes origines si floues. Si mon père biologique avait assumé ma naissance, j'aurais grandi au milieu des miens, et j'aurais tout appris dés le berceau. À force de traîner près du Strange Carnival, je me suis pris de passion pour la voltige et le trapèze. Bien qu'étant déjà un peu vieux, j'ai pu apprendre. Néanmoins, ce ne fut que quelques années plus tard que je pus intégrer le Strange Carnival comme acrobate et trapéziste et faire partie du spectacle. Le temps s'est écoulé lentement, je me suis intégré au clan. Finalement, à mes 18 ans, j'ai demandé à passer un rite. Il est rarement accepté qu'un étranger devienne gitan. J'ignore comment Isobel a fait, mais après bien des conversations et des questions, ils m'ont accepté. Cela fait de moi un vrai gitan même si au fond je reste un tout petite peu un étranger.

Depuis, il y a eu la révélation, qui a tout bouleversé et rendu le monde plus dangereux qu'avant. Je suis toujours un membre actif et obéissant du Pard, bien que j'ai encore des choses à apprendre, et membre de la communauté Tzigane à part entière. Je continue de vivre lentement mais sûrement, en obéissant aux règles et en pimentant un peu mon existence par la voltige là-haut sous le chapiteau sans filet ; par mes petits délits pour faire monter l’adrénaline; par les sorties qui finissent parfois en bagarre. Je suis un peut étrange, mélange de la culture que j'ai adoptée et de mon ancienne éducation, de ma vie d'avant. Mais je reste autant que possible fidèle à moi-même, même si certains jour je me demande qui je suis….